Voici donc le 2e hors-série de l’été.

Pour ces hors-série, j’ai décidé de choisir aussi bien des couples du cinéma hollywoodien, comme pour l’article précédent, que des couples du cinéma français.

J’ai aussi décidé, très arbitrairement, de me concentrer sur des couples dont je connais relativement bien la filmographie, même si, pour certains d’eux, je peux très bien connaître la filmographie d’un élément du couple et beaucoup moins celle de l’autre…

Mon capital sympathie est lui aussi tout à fait variable selon que je regarde d’un côté ou de l’autre.

Passées ces considérations, je reprends le même schéma que pour l’article précédent :

  • brièvement, quel est ce couple ?
  • ai-je pu trouver mention sur Internet ou ai-je dans ma bibliothèque un (ou plusieurs) livre qui les réunit ?
  • quelques livres ou trouvailles sur internet qui leur sont consacrés séparément ;
  • un film mythique qui les réunit.

Et c’est reparti !

Alain Delon et Romy Schneider

Et c’est évidemment là que le capital sympathie prend tout son sens.

À nouveau pour paraphraser Blow Up (et nous y reviendrons après) : c’est qui ou plutôt c’est quoi Alain Delon et Romy Schneider ?

Alain Delon est né en 1935 et a incarné dans les années 50-60 le jeune premier à la française au même titre qu’un Gérard Philipe ou qu’un Jean Marais quelques années auparavant, ou qu’un Belmondo à la même époque, ce dernier se distinguant davantage par sa gouaille que par son côté « beau ténébreux ».

Après… et bien après, disons que c’est devenu Delon, un personnage fréquemment caricaturé, qui a sans doute été tenté par l’auto-caricature pour mieux se protéger et dont les rôles récents ne laissent entrevoir que le pâle reflet de ce qu’il a pu être avant…

Romy Schneider est né à Vienne en 1938. Tout a été dit, redit et exagéré sur Romy. Y’a-t-il d’ailleurs une autre comédienne (ou un autre comédien, ne soyons pas sexiste), qu’il suffit d’appeler par ce diminutif affectueux ? Romy : à lui seul il évoque tout de suite à des milliers de cinéphiles des débuts de princesse, une carrière brillante et ce sentiment du tragique, cette impression de manque, de gâchis et d’absence de retenue dans l’émotion…

Un mythe, une icône, autant pour les petites filles que pour les femmes et un idéal à jamais inaccessible pour des comédiennes, bien qu’on ait donné son nom à un prix.

Vous le voyez maintenant, le capital sympathie ? Et encore, j’ai l’impression d’avoir été soft.

Et donc, Alain Delon et Romy Schneider, ça donne quoi ?

Un film en 1958, Christine, qui est un remake d’un film de Max Ophüls, Liebelei, lui-même adapté d’une pièce de théâtre d’Arthur Schnitzler où jouait la mère de Romy, Magda Schneider (et ce qui était plus ou moins le rôle phare de sa carrière). Christine est une bluette tragique quelque peu dégoulinante et plutôt oubliable.

Contrairement, évidemment, à La Piscine, sorti en 1969 : un huis-clos entre un couple, Jean-Paul et Marianne (Alain Delon et Romy Schneider), et le meilleur ami de Jean-Paul et sa fille (Maurice Ronet et Jane Birkin), dans une villa avec piscine.

Enfin, une troisième collaboration en 1971, dans L’Assassinat de Leon Trotsky, de Joseph Losey, que malheureusement je n’ai pas vu.

Et entre 1958 et 1971, des fiançailles en 1959, rompues en 1964, puis la mort de Romy en 1982, les regrets de Delon, ses hommages appuyés, lui devenant de plus en plus un vieux lion, et elle devenant irrémédiablement un mythe.

Réunis dans un livre ?

Personnellement, il n’y a dans ma bibliothèque aucun ouvrage consacré à la fois à Romy Schneider et à Alain Delon, comme il n’y en avait aucun sur Bogart et Bacall.

Néanmoins, pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur ce couple, ils auront certainement plus de chance que pour Bogart et Bacall, notamment en lisant l’ouvrage de l’un des principaux intéressés :

Foisonnante littérature adepte des hyperboles ! « fiancés de l’éternel », « ils se sont tant aimés », « un amour impossible »…

Côté Delon ?

Il n’y a dans ma bibliothèque qu’un ouvrage consacré à Delon, en tout cas en partie, et c’est cet ouvrage qui, il y a un peu plus de 3 ans, m’avait permis d’inaugurer les fonctions cinéphiles et doc de ce blog, en en faisant le compte-rendu.

Il s’agissait des Grandes gueules du cinéma français : Gabin, Ventura, Belmondo, Delon, un livre de Philippe Lombard, préfacé par le réalisateur Georges Lautner et publié en 2012 aux éditions Express Roularta.

Vous pouvez retrouver le compte-rendu de cet ouvrage ici.

Pour ce qui est des livres disponibles sur Delon, il y en a un certain nombre, à commencer par l’ouvrage cité plus haut écrit par Delon lui-même, mais rien de très récent ou de très disponible à un prix abordable. La principale référence semble être une biographie en 2 volumes publiée par Henry-Jean Servat au début des années 2000…

Et sur internet ?

L’article qui lui est consacré sur Wikipédia semble assez complet :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Delon

Il dispose également d’un site officiel hébergé en Suisse :

http://www.alaindelon.ch

ainsi que d’une page Facebook :

https://www.facebook.com/alaindelon.officiel

Et en vidéo ? J’en reviens à ma référence favorite en la matière : Blow Up.

Côté Romy ?

Ma bibliothèque est d’un seul coup bien plus riche.

Comme indiqué dans le précédent article, lorsque j’admire un acteur ou un réalisateur et que celui-ci a suscité beaucoup de publications – ce qui est le cas pour Romy Schneider – j’ai au moins une autobiographie ou biographie et un « beau livre » dans ma bibliothèque.

Pour Romy, j’ai 5 ouvrages. (j’illustre cette partie avec les couvertures des livres que je connais, mais les ouvrages ont parfois connu plusieurs éditions, et les miennes ne sont pas forcément les plus récentes)

Le premier, et celui que j’ai depuis le plus longtemps, même si je ne l’ai jamais relu, est Moi, Romy : le journal d’une vie.

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À l’origine, l’ouvrage se trouvait dans la bibliothèque de ma grand-mère, et comme certaines bibliothèques de grand-mère, celle-ci était composée de livres sur la seconde guerre mondiale, de sélections du Reader’s digest et de commandes de France Loisirs (je caricature à peine). Ma grand-mère aimait aussi beaucoup les livres sur le vieux Paris et les vieux métiers…

Toujours est-il que le journal de Romy faisait certainement partie de l’une de ses nombreuses commandes à France Loisirs, étant donné que c’est par eux que le livre en ma possession a été édité en 1989, sans doute après été publié par une première maison d’édition.

Comme je l’ai indiqué, j’ai toujours gardé ce livre mais je ne l’ai jamais relu. Le souvenir que j’en garde, Romy ayant tenu ce journal depuis son adolescence jusqu’à la fin de sa vie, est quelque chose de très émouvant, avec non seulement ce journal écrit mais aussi des transcriptions de lettres et de conversations téléphoniques, avec une plume qui évolue de la jeune fille à la femme, mais aussi avec le sentiment de pénétrer dans une intimité comme un cambrioleur…

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Le second livre est une biographie que l’on m’avait offert il y a quelques années : Romy au fil de la vie, de David Lelait, publiée en 2002 aux éditions Payot. Elle a été réédité en 2012.

J’ai le souvenir d’une lecture très agréable et très respectueuse, pas du tout racoleuse.

Pour le troisième, je passe aux beaux livres. Il s’agit du premier livre de photos que j’ai acheté consacré à Romy, Romy : hommage photographique, de Klaus-Jürgen Sembach, publié en 2005 par les éditions du collectionneur.

Les photos sont surtout des photos promotionnelles et de tournage, même s’il y a quelques photos personnelles. Elles sont précédées d’un court texte de présentation de l’auteur et suivies d’une biographie succincte ainsi que d’une filmographie.

Le quatrième a été mon coup de cœur au moment où je commençais à me constituer une bibliothèque sur le cinéma : Romy, de Johannes Thiele publié en 2007 aux éditions Place des Victoires (et réédité en 2012).

Il s’agit d’un énorme album de photos, ponctué de texte de l’auteur, de citations de Romy Schneider et de témoignages de ceux qui l’ont connue.

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Enfin le dernier livre est peut-être le plus spécifique : Romy dans L’Enfer : Les images inconnues du film inachevé d’Henri-Georges Clouzot, avec le texte de Serge Bromberg, publié en 2009 aux éditions Albin Michel.

Cet ouvrage présente, comme son titre l’indique, des images d’archives du tournage du film L’Enfer, en 1964, tournage interrompu par la mort du réalisateur, Henri-Georges Clouzot. Un film a également été consacré à ce tournage maudit et est sorti en 2009. En voici un extrait :

Depuis sa disparition en 1982, Romy fait l’objet d’une très nombreuse littérature : biographies, hommages photographiques, un an ne passe pas sans que quelqu’un ne vienne ajouter sa pierre à l’édifice, avec plus ou moins de réussite.

Et sur internet ?

Là encore, un article assez complet sur Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Romy_Schneider

Par contre, pour ce qui est des sites qui lui sont dédiés, il s’agit principalement de sites de fans inconditionnels, souvent plein d’enthousiasme, moins souvent de grammaire et d’orthographe…

Je leur préfère la page Facebook qui lui est consacrée :

https://fr-fr.facebook.com/Romy-Schneider-44032826464/

Et comme toujours, l’inévitable numéro de Blow Up :

Un film avec Delon et Romy

Vous l’aurez compris, parmi les trois films qu’ils ont tournés ensemble, si je considère Christine comme une bluette oubliable et si je n’ai jamais vu L’Assassinat de Léon Trotsky, c’est évidemment La Piscine qui remporte tous mes suffrages, et c’est avec lui que je vous laisse :

jusqu’à la prochaine fois.