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Un rallye librairie : pourquoi pas ?

bibliotheque-chat

Depuis un petit moment, inspirée par ma blogueuse de Berlin, je prévois, j’annonce et je promets un article sur la lecture et sur les librairies. J’ai commencé à y réfléchir fin novembre, mais, une chose en amenant une autre, un projet succédant à un autre, j’ai repoussé lectures et librairies de semaines en semaines… jusqu’à aujourd’hui. Mais la fréquentation des librairies étant généralement antérieure à l’activité de lecture, je me concentre sur les premières et repousse à nouveau la seconde.

J’en profite : j’ai envoyé aujourd’hui par mail mon Buzz de Mermoz pour la semaine suivante, mon exposition pour la journée de l’amitié franco-allemande est prête et déjà consultée par les premiers élèves, et je ne peux pas mettre à jour mon portail E-SIDOC en raison d’une opération de maintenance. Je peux donc me consacrer à ce rallye librairies. Les principales librairies que j’ai fréquenté jusqu’à maintenant sont soit seine-et-marnaises, soit parisiennes.

On peut penser beaucoup de choses sur Melun : personnellement, je l’ai toujours trouvée sinistre comme ville. Si j’essaye de faire abstraction de cet a priori, je dirais juste que je la trouve beaucoup moins vivante, comme ville « de province », que Fontainebleau, alors que Melun est une préfecture. Cependant, s’il y a quelque chose qui me plait à Melun, ce sont deux de ses librairies : la librairie Pollen, et la librairie L’Escalier.

Pour L’Escalier, c’est à la fois la configuration des lieux, et l’accueil, agréable et de bon conseil, qui me plaisent. Elle est située dans le centre-ville, juste à côté de l’église Saint Aspais. Il faut monter quelques marches, et l’on se retrouve dans un petit univers sur deux étages. Je n’ai d’ailleurs jamais compris si le nom « L’Escalier », c’était à cause des quelques marches, ou à cause de l’escalier en colimaçon qui permet d’accéder au rayon des beaux livres, au premier.

Pour Pollen, c’est davantage une question de coup d’oeil et de curiosité. Je ne connais pas énormément de librairies qui se trouvent sur des péniches. Rien que pour ça, il faut aller y faire un tour.

Il aurait fallu aussi parler de la Bande des six nez, une librairie spécialisée en BD, également située à Melun, mais l’accueil n’y est pas très sympathique (on se demande si le gérant veut faire des affaires)… je préfère parler d’une autre librairie spécialisée BD, que j’ai déjà mentionnée, et qui, elle, se trouve à Paris :

Bulles en tête

Il s’agit de Bulles en tête, située rue des Dames, juste derrière le boulevard des Batignolles, métro Rome. Non seulement le fond est impressionnant, elle est incroyablement bien fournie, mais les vendeurs y sont super sympas et donnent d’excellents conseils. Il m’est déjà arrivé de ressortir avec quatre ou cinq bandes dessinées. Au sous-sol, il y a des expositions d’affiches et de dessins. Pour plus d’infos, voir sur la page Facebook de la librairie et leur site Internet.

L’une de mes découvertes récentes, c’est la librairie L’antre monde, rue du Chemin vert, métro Père Lachaise. Elle est spécialisée science fiction, fantasy et ésotérisme. Une vraie mine d’or pour les passionnés. Un temple dédié à George Martin, Philip K Dick, Asimov, Terry Pratchett, Bram Stoker et tant d’autres… Elle est gérée par une libraire très dynamique et qui adore papoter (ou en tout cas qui préfère papoter que prendre sa pause déjeuner). Plus d’infos là encore sur sa page Facebook, sur son site Internet et sur son blog.

Pour les cinéphiles comme moi, il y a aussi la librairie de la Cinémathèque française et l’inévitable librairie Ciné Reflet, rue Monsieur le Prince, à deux pas de la Sorbonne. Si jamais vous voulez dénicher une rareté cinématographique (les aventures d’Antoine Doinel, introuvable ailleurs), allez-y, laissez votre numéro. Dès que le libraire aura mis la main sur la perle rare qui vous fait défaut, il vous passera un coup de fil. Ne pas y aller si l’on veut faire des économies.

En librairie anglophone, il y a bien-sûr Shakespeare and Company, sur les quais juste en face de Notre Dame, que l’on aime pour son côté fouillis et pêle-mêle. Mais je lui ai toujours préféré WH Smith, rue de Rivoli, métro Concorde, où j’avais trouvé une superbe édition de Rebecca, de Daphné du Maurier, et l’autobiographie de Chaplin en VO.

Sinon, en généraliste, parmi les parisiennes, j’en retiens une seule : L’Humeur vagabonde, rue du Poteau dans le 18e. Une librairie qu’on aime surtout pour le nom, et ensuite pour l’accueil, s’il n’a pas changé depuis. Elle se trouve à deux pas de la pizzeria Rossini, rue Damrémont, restaurant tenu par un sosie de Roberto Benigni et sa famille, qui fait selon moi la meilleure cuisine italienne que j’ai pu trouver en France. Vous manquez de soleil en ce moment ? Allez vous acheter un livre à l’Humeur vagabonde et manger des pâtes chez Rossini.

On me demandera : et les librairies de l’Essonne alors ? Je suis en contact avec la librairie Atout Papier de Savigny sur Orge, pour mes commandes, et le gérant est très gentil et efficace. Par contre, je n’ai pas encore réussi à trouver le temps de m’y arrêter pour voir à quoi elle ressemblait.

Voilà, je l’ai fait mon article sur mes librairies fétiches. J’attends l’équivalent berlinois maintenant !

Les yeux plus gros que le ventre

Après les entrées – foie gras, saumon, fruits de mer en tout genre – les viandes en sauces, après les plateaux de fromage, les montagnes de macarons, et les parts de bûches glacées, après les libations d’alcools en tous genres, du champagne au rhum rapporté de la Réunion et servi en digestif… enfin, c’est le moment de faire une pause. Bonne année 2013, en attendant la galette !

Ayant passé près des trois quarts de ces deux dernières semaines autour d’une table, je ne m’étonne pas, du coup, que mon programme de lecture, lui aussi gargantuesque, ait subi un régime drastique. D’autant que, chose promise, chose due, parmi les cadeaux déposés par Papa Noël, j’ai reçu en majorité des livres. L’attrait de la nouveauté s’est révélé plus fort que la voix de la conscience. Et justement, la plupart de ces livres étant des nouveautés, je n’ai pas résisté au plaisir de les présenter.

Généralement, lorsque l’on veut m’offrir des livres, voilà de quelle manière on s’y prend : soit l’on se réfère à une liste que je fournis (c’est plus prudent, on ne risque pas de m’offrir ce que j’ai déjà), soit avec hardiesse, et presque de l’inconscience, on se lance dans l’inconnu, gardant quand même en tête trois ou quatre lignes de conduite. Pas de livres pour le travail (dans ce domaine là, je ne mélange pas travail et plaisir), mais : cinéma, littérature, bande dessinée. Les livres que l’on m’a offert cette année ont trait au cinéma et à la bande dessinée, et mes proches n’ont suivi aucune liste. Les surprises, c’est chouette aussi.

1°) Cinéma :

Tout feu tout flamme

D’abord un pavé magnifique, très bien illustré, qui s’adresse à la fois aux amateurs et aux connaisseurs : Tout feu tout flamme. C’est, comme l’indique son sous-titre, une « traversée du cinéma français avec Olivier Barrot », éditée aux Cahiers du cinéma. Généralement, les ouvrages des Cahiers du cinéma sont une référence pour les cinéphiles, et ils sont également très bien écrits et illustrés. Celui-ci présente toutes ces qualités. Sa traversée est subjective, non exhaustive, mais captivante, depuis l’invention du cinéma par les frères Lumières jusqu’au succès de The Artist. Une belle trouvaille.

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Tout aussi belle que ce livre plus léger mais tout aussi captivant, consacré à un mythe du cinéma américain : il s’agit de 5e avenue, 5 heures du matin, de Sam Wasson, publié aux éditions Sonatine. Cet ouvrage retrace toute l’histoire du film Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany’s). Pour l’instant, je l’ai juste parcouru, j’en ai lu quelques passages, mais je le conseille à tous les admirateurs de Truman Capote, d’Audrey Hepburn et du cinéma et de la société américaine des années 50-60. Sans doute un livre à emporter en voyage à New-York, pour les chanceux globe-trotters.

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Enfin, un livre hybride et qui servira de transition avec mes bandes dessinées. La personne qui me l’a offert a remarqué chez moi, ces derniers temps, un intérêt croissant pour les personnages de l’univers Marvel – encouragé par l’addiction progressive à la série The big bang theory et par les soirées passées devant X-Men. Il m’a donc offert L’Encyclopédie Marvel : l’encyclopédie complète des personnages de l’univers Marvel. Le livre est très bien fait, un vrai pavé lui aussi : tous les personnages de Marvel y sont référencés, sauf, et c’est la seule chose que je regrette, ceux de Batman et de Superman, qui font l’objet d’une encyclopédie à part (c’est une tentation de plus pour moi). Et cela tombe sous le sens, puisque, comme me l’a aimablement signalé un collègue, ces derniers sont des DC Comics et non des Marvel, ce que mon enthousiasme pour les super-héros avait zappé. Mais bon, on retrouve tous les Avengers, les personnages de Spiderman, et tous les X-Men. De quoi approfondir ses connaissances, avec une histoire complète du personnage, son CV, son parcours et sa carte d’identité.

2°) Bandes dessinées

SCORPION_10

Un classique, du moins pour moi. Le tome 10 des aventures du Scorpion : Au nom du fils. J’adore les histoires de pirates, de bandits, etc. et tout ce qui se rapporte à un arrière-plan historique, avec aventures ou fantastique. Retrouver le Scorpion, son insolence et son petit côté sulfureux (quand je pense qu’une élève a traité un des livres du CDI de « pornographie » parce qu’il y avait le mot zizi dedans, et quelques allusions à la chose, je me dis qu’il n’en faut pas beaucoup pour les émouvoir), c’est comme retrouver L’Epervier, Barracuda, De Capes et de crocs ou Long John Silver : ça se dévore.

7PISTOLEROS

Enfin, une petite découverte de la série des sept : Sept pistoleros. Cette BD est un hommage aux westerns : sept bandits retraités sont choisis comme appâts par des bureaucrates de l’est pour nettoyer l’ouest de toute sa faune indésirable. Scénario bien mené, références appuyées à Clint Eastwood et à d’autres, et une scène culte en hommage aux Tontons flingueurs. J’avais déjà beaucoup aimé dans la même série les Sept missionnaires. Celui-ci se dévore moins, il se savoure davantage.

Voilà, Papa Noël a été généreux en livres cette année (mais il l’est toujours). Comment, un sujet sur les librairies ? Ah oui c’est vrai, ça vient, ça vient…

Le quotient émotionnel

Aujourd’hui, je devais accompagner, avec trois autres collègues, deux classes à une séance de cinéma, dans le cadre du dispositif Collège au cinéma. Ce dispositif permet aux élèves de découvrir trois films dans l’année, qu’on leur fait étudier en détails, en partenariat avec les cinémas locaux. Pour plus de précisions, voir le site du CNC.

Pour des raisons logistiques que je n’approfondirais pas – en gros, vive les compagnies de bus et leur manque d’organisation – il a fallu improviser une séance de secours dans la plus grande salle du collège, équipée d’un TNI (tableau numérique interactif) et d’un vidéoprojecteur, grâce à un collègue habitant à proximité et possédant le DVD du film que les élèves étaient censés regarder, ceci au mépris des questions de droit. Il fallait trouver une solution, on a fait ce qu’on a pu.

Le film concerné : Le Tombeau des lucioles de Isao Takahata, sorti en 1996. C’est un film très émouvant, que je n’avais jamais vu jusque là, et beaucoup des personnes à qui j’en avais parlé me disaient avoir été bouleversées par cette histoire :

le tombeau des lucioles

Japon, été 1945. Après le bombardement de Kobé, Seita, un adolescent de quatorze ans et sa petite soeur de quatre ans, Setsuko, orphelins, vont s’installer chez leur tante à quelques dizaines de kilomètres de chez eux. Celle-ci leur fait comprendre qu’ils sont une gêne pour la famille et doivent mériter leur riz quotidien. Seita décide de partir avec sa petite soeur. Ils se réfugient dans un bunker désaffecté en pleine campagne et vivent des jours heureux illuminés par la présence de milliers de lucioles. Mais bientôt la nourriture commence cruellement à manquer.

Après la projection, je discutais avec un collègue de l’importance, chez les Japonais, de l’imaginaire des catastrophes. Lors du tsunami, je me souviens de l’intervention d’un libraire spécialiste en bandes dessinées qui expliquait l’omniprésence des catastrophes naturelles et des apocalypses dans les mangas par le traumatisme des deux bombes atomiques. Il pensait notamment à ce manga consacré à un survivant, Gen d’Hiroshima. Mais même dans les mangas de science-fiction, comme 20th century boys, on retrouve cette thématique de fin du monde, et l’on peut faire remonter cela à la peinture japonaise, en particulier celle de Katsushika Hokusai :

The_Great_Wave_off_Kanagawa

La particularité du Tombeau des lucioles, comme de la plupart des films que je connaisse des studios Ghibli, c’est, pour faire front aux situations dramatiques ou effrayantes, l’usage permanent de la poésie et de la mélancolie. C’est ce que j’apprécie surtout dans les films d’Hayao Miyazaki, notamment Le Voyage de Chihiro et Le Château ambulant.

Dans le Tombeau des lucioles, le temps est comme suspendu : on redoute la catastrophe, on l’anticipe, mais elle se produit avec douceur, et c’est ce qui rend l’émotion encore plus insoutenable. L’histoire de ces deux enfants confrontés à l’absurdité des bombardements et à la malnutrition, obligés de survivre et de voler, c’est l’histoire de Europa Europa (un jeune garçon juif et son errance dans l’Europe dominée par Staline et Hitler), de Jeux interdits (une petite fille survivante de l’Exode qui trouve refuge chez des fermiers), mais c’est une histoire transfigurée par la beauté des lumières et des paysages.

Et cela m’amène à ma question : la manière dont les ados gèrent l’émotion, en dehors d’une salle de cinéma, dans le noir et le silence – ce qui aurait été un tout autre contexte. Extérieurement, on dirait qu’ils ont le quotient émotionnel d’un tas de briques, et certaines situations qui nous paraissent insupportables les font rire : des morts, des bombardements, des explosions, des enfants obligés de se prendre en charge, de se nourrir, d’avancer… Sur le moment, c’est vrai, je ne comprends pas leurs réactions, j’ai même du mal à y voir une manière de se protéger ou une forme de pudeur.

Mais ce quotient émotionnel varie selon la situation et le contexte, et les échelons intermédiaires sont nombreux lorsque l’on décide d’un film qu’il fait réfléchir ou qu’il est bouleversant. Le même film à quelques mois d’intervalle me paraîtra l’un ou l’autre.

Ces infimes variations peuvent-elles tout expliquer ou tout excuser, je ne pense pas. Mais sans doute manifester une émotion quelconque, la reconnaître et l’assumer nécessite davantage de maturité que je ne le croyais…

Tenir salon

rat-de-bibliotheque

Jusqu’à hier se tenait à Montreuil le Salon du livre et de la presse jeunesse, avec comme thématique l’aventure. Ce salon a lieu tous les ans à l’automne, et il fait partie de certaines de ces rencontres et manifestations qui sont des passages obligés pour les professeurs documentalistes, les autres étant :

  • le festival international de la bande dessinée, à Angoulême (faut pouvoir y aller) du 31 janvier au 3 février 2013. En 2013, ce sera la 40e édition de ce festival. La sélection officielle et le programme sont déjà disponibles à cette adresse, ainsi que les accréditations, pour les petits chanceux !
  • le salon du livre, du 22 au 25 mars 2013, à la porte de Versailles. Pour les infos, la liste des auteurs présents (site progressivement mis à jour), c’est par ici.
  • la Semaine de la presse et des médias à l’école (cette année du 25 au 30 mars 2013, avec pour thème « Des images pour informer »). Cette semaine est l’une des occasions de sensibiliser les élèves à la lecture critique des médias, du journal papier à la presse en ligne, en passant par la télévision. Pendant cette semaine, les centres de documentation réceptionnent des journaux et des magazines gratuitement, reçoivent de la documentation pédagogique et peuvent travailler en partenariat avec les professionnels des médias.

En ce qui concerne Montreuil, c’est la 2e fois que je m’y rend. Je l’apprécie surtout parce que, contrairement au salon de la porte de Versailles, j’ai davantage l’impression qu’il est à taille humaine. La seule chose qui me chiffonne un peu, c’est la date : le budget des établissements étant établi sur l’année civile, et non sur l’année scolaire, je trouve difficile de faire des dépenses à cette période de l’année, ce même budget étant généralement déjà clos. J’ai donc récupéré un petit lot de catalogue d’éditeurs, pour me donner des idées d’achats dès qu’il y aura à nouveau des sous.

Par contre, je ne pense pas avoir encore suffisamment de bons réflexes. Lorsque l’on va dans ces salons, on en prend plein les mirettes, c’est un vrai supplice de Tantale. Mais ce que j’ai rapporté n’est pas ce qu’on peut faire de mieux en matière d’originalité : je me suis contentée des dernières demandes des élèves sur le cahier de suggestions – en effet, sur mon bureau, ils peuvent me dire ce qu’ils aimeraient trouver au CDI. J’ai donc rapporté le tome 5 d’Aya de Yopougon :

aya de yopougon

Cette bande dessinée plait beaucoup aux élèves. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est l’histoire d’une jeune fille de 19 ans, vivant à Abidjan, à la fin des années 70. Généralement à la fin du volume on trouve des petites infos comme un lexique de vocabulaire et des recettes de cuisine. J’ai pris le tome 5, qui manquait, avant de pouvoir acheter le tome 6, qui est le dernier paru.

Autre achat BD qui m’était réclamé avec insistance, et qui, lui, est une nouveauté, le tome 6 de Lou :

Lou

C’est l’histoire d’une petite fille et de ses aventures, et qui plait beaucoup aux filles, évidemment, comme Maïa ou Les Nombrils (même si ces dernières sont aussi pas mal consultées par les garçons). Les élèves attendent d’ailleurs impatiemment la suite.

La petite tentative de faire lire autre chose, pas forcément une nouveauté, s’est traduite chez moi par l’achat d’un roman de Terry Pratchett : Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants, que j’ai achetée aux éditions L’Atalante (j’aime beaucoup cette maison d’édition dont j’ai d’ailleurs embarqué le catalogue).

Le fabuleux Maurice

C’est une réécriture du joueur de flûte de Hamelin, avec l’esprit délirant et plein d’humour de Terry Pratchett. Malheureusement, pour l’instant, il n’a pas tenté d’amateurs, mais je ne désespère pas, sachant que ma lectrice la plus fidèle, une petite sixième, est en ce moment plongée dans L’Etrange vie de Nobody Owens, de Neil Gaiman.

Voilà pour mes achats, et pour ma visite, qui était tout de même un peu trop expédiée à mon goût, mais j’entends réparer cela l’année prochaine. En effet, j’aime prendre mon temps pour préparer et installer les choses, j’aime quand elles sont bien peaufinées, j’attends donc avec impatience de pouvoir organiser une sortie et une rencontre dès l’année prochaine, avec collègues et élèves.

Drôle d’oiseau

Cette semaine est paru le tome 8 des aventures de Yann de Kermeur, l’aventurier de Patrice Pellerin.

La première fois que j’ai tenu entre les mains un album de L’épervier, c’est grâce à une amie, passionnée comme moi d’histoire, de piraterie et de la Bretagne, qui m’avait fait cadeau des quatre premiers tomes. C’est à elle que je dois ma curiosité en matière de bande-dessinée, curiosité qui m’a conduit au-delà des sentiers battus franco-belges que j’avais jusque-là privilégiés : Blake et Mortimer, Tintin et Gaston Lagaffe

L’épervier est donc une série qui raconte la vie trépidante d’un ancien gentilhomme, autrefois condamné aux galères, ancien pirate devenu corsaire, capitaine du navire La Méduse, à la recherche, dans le premier cycle, d’un trésor mystérieux qui va le conduire jusqu’en Guyane.

Patrice Pellerin met un soin tout particulier à reconstituer les navires du début du dix-huitième siècle, les costumes et les décors grandioses des missions, des châteaux perdus et de Versailles, et l’on ne s’étonne pas du coup qu’il faille attendre près de trois ans pour connaître la suite. Mais ne nous plaignons pas, après tout, Laurent Vicomte a bien publié le second tome de Sasmira onze ans après le premier…

Pellerin a publié le début du second cycle en 2009 : « La Mission ». Cette fois-ci, son Epervier, mandaté par Louis XV et son ministre Maurepas, doit partir pour le Canada afin de découvrir quels évènements imprévus ont bien pu se produire dans l’un des camps de cette colonie. Il croise sur son chemin gens de cour et espions, et il y a trois ans, il était resté en bien mauvaise posture. Le tome 8 « Corsaire du Roy », tient toutes ses promesses en matière de suspense et de rebondissements et il est déjà difficile, une fois qu’on l’a refermé, de se préparer psychologiquement à une nouvelle attente de trois ans…

Il y a deux ans déjà, alors que je préparais le concours, je découvris avec quelques camarades une librairie située juste derrière l’IUFM de Paris (boulevard des Batignolles) et spécialisée dans les bandes-dessinées et les mangas : Bulles en tête. Cette librairie est un petit bijou et on y est très bien conseillé. Au vendeur, j’expliquais que j’adorais L’Epervier, mais que, en attendant que Pellerin finisse son tome 8, j’aurais bien aimé découvrir d’autres choses traitant les thèmes suivants : pirates, historique, aventures et, à la rigueur fantastique. Le tout, s’il vous plait, avec de beaux dessins et de bons scénarios – notions qui devenaient très subjectives…

Le vendeur ne s’est pas découragé : il m’a d’abord fait découvrir Murena, une très belle bande-dessinée de Dufaux et Delaby qui se passe aux temps de Néron. Puis il m’a dirigée vers De Capes et de crocs, qui est une merveille d’humour, d’intelligence et d’aventures, orchestrée par deux magiciens : Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou.

De Ayroles, j’ai ensuite découvert Garulfo, D, et les Sept missionnaires. De Masbou, L’Empire céleste. Pour répondre à mon appétit de piraterie, je me suis plongée dans Barracuda et Long John Silver, qui nuancent tous les deux d’une veine sombre L’Epervier. J’ai fait quelques incursions vers le fantastique avec Le Bois des vierges, La Licorne, Wollodrin et La Balade au bout du monde. Enfin, j’ai fait connaissance tardivement avec Blacksad et Sasmira, deux très courtes séries qui valent le détour, par la qualité de leur dessin et de leurs intrigues.

En deux ans, j’ai rempli mes bibliothèques et j’ai rafraîchi mon univers à bulles, avec des personnages et des univers qui débordent des planches, tout cela, grâce à Pellerin qui m’a fait attendre son Epervier et grâce à un libraire passionné…

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