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Étiquette : Claude Sautet

Nouvelle vague, entre rêve et réalité

Pour la première fois depuis quelques années, je n’ai pas en ce début d’année 3 ou 4 (voire 5) articles tout prêts et rédigés, écrits pendant les soirées d’hiver et les vacances de la Toussaint ou de Noël.

Si j’ai quelques lectures d’avance dans ma pile de livres sur le cinéma (enfin quelques… disons deux) et si j’ai aussi dans cette pile déjà les pistes des prochains articles, la transformation de la lecture en article a été bousculée par le planning de début d’année – dont vous avez ou aurez un aperçu dans les articles #profdoc.

Comme j’essaye également de poursuivre mes lectures scientifiques et professionnelles, les lectures cinéphiles et plus récréatives prennent aussi parfois du retard, et j’ai tendance à d’autant plus les savourer, sans forcément que me vienne immédiatement l’idée ou l’analyse qui me permettront d’écrire dessus.

Néanmoins, l’ouvrage qui m’intéresse aujourd’hui était en 2023 ma dernière lecture sur le cinéma (avant quelques romans, deux ouvrages scientifiques et trois bandes-dessinées), et j’avais la certitude d’avoir envie de lui consacrer un compte-rendu.

Suspension consentie de l’incrédulité

Autant le dire tout de suite, ce livre fait partie de mes coups de coeur de lecture de 2023.

Pas seulement parce qu’il parle de cinéma, mais aussi parce qu’il fait partie de ces textes à qui je laisse une place de choix dans ma bibliothèque, pour la simple et bonne raison qu’ils vont magistralement tisser un univers fictif autour du cinéma, et qui vont faire que, malgré une analyse très fine de la réalité, je vais en tant que lectrice marcher constamment sur le fil entre rêve et réalité.

En d’autres termes : ce sont les ouvrages qui me procurent cette « suspension consentie de l’incrédulité ».

Je recherche sans arrêt cette expression, je sais ce qu’elle évoque, j’ai souvenir dans une discussion avec des amis l’avoir eue sur le bout de la langue et très agacée de ne pas la retrouver, l’avoir recherchée sur Chat GPT.

Vous remarquerez que la formulation de ma question laissait quelque peu à désirer et que j’ai tout de même obtenu satisfaction… je n’en suis tout de même pas à faire rédiger l’intégralité de mes articles par une IA, et lorsque j’ai commencé à rédiger celui-ci, au lieu de retourner directement sur Chat GPT, j’ai cherché directement « suspension d’incrédulité » et suis allée consulter Wikipédia.

L’expression suspension consentie de l’incrédulité (de l’anglaiswilling suspension of disbelief) décrit l’opération mentale effectuée par le lecteur ou le spectateur d’une œuvre de fiction qui accepte, le temps de la consultation de l’œuvre, de mettre de côté son scepticisme.

Et cette définition était plus en accord avec l’ouvrage dont je vais parler dans un instant. En effet, mon interpellation de Chat GPT intervenait juste après la projection du dernier volet d’Indiana Jones, durant laquelle justement je peinais à ressentir cette suspension consentie de l’incrédulité.

En revanche, pendant ma lecture, j’étais comme un funambule sur le fil tendu par l’auteur qui, selon moi, s’amusait constamment à tester cette suspension : rêve ou réel ? Et cette tension, c’est elle que je perçois dans les meilleurs romans (du moins mes préférés) sur le cinéma.

Vertige littéraire dans l’usine à rêves

Dans mon panthéon des romans sur le cinéma, il y a entre autres :

  • Londres après minuit, d’Augusto Cruz qui est une pépite sur le cinéma muet,
  • Un renoncement de René de Ceccatty sur la figure de Greta Garbo,
  • Numéro Deux de David Foenkinos consacré au garçon qui n’a pas été retenu pour jouer Harry Potter,
  • et Le Figurant, qui nous entraine dans l’univers cinématographique de Truffaut, en particulier le tournage de Baisers volés.

Pour chacun de ces livres, je me suis demandée si ce que je lisais appartenait au domaine du rêve ou de la réalité, et l’ouvrage étant consacré au cinéma, la mise en abyme était double : une histoire de rêve dans une histoire rêvée.

Voilà donc ce que je guette quand j’ouvre un roman consacré au cinéma : ce vertige où j’en viens à douter et à hésiter entre fantasme, coulisses, reconstitution savante ou architecture minutieuse, et où finalement l’écrivain s’amuse avec moi comme si nous étions dans une scène d’Inception.

Le titre, avant et après la virgule

Je me souviens d’avoir vu ce livre et sa couverture jaune sur les présentoirs de la librairie Albin Michel du boulevard Saint-Germain à Paris.

Je me souviens (et je plagie à dessein Georges Perec, pour le citer plus loin) d’avoir pris le livre et d’avoir considéré pendant un moment la photo de Jean-Paul Belmondo et de Jean Seberg dans À bout de souffle qui figurait sur la première de couverture.

Je me souviens avoir été persuadée que le titre me donnerait une idée fidèle de l’ouvrage, et mon idée originelle était une reconstitution, elle aussi fidèle, exacte et exhaustive d’une époque.

Et ce n’est que quelques mois après, au fil de ma lecture, que j’ai pris toute la mesure de ce que supposait le titre, avant et après sa virgule : Nouvelle Vague, roman.

334. Je me souviens de la Nouvelle Vague

Nouvelle Vague, roman est donc le vertige sublime écrit par Patrick Roegiers et publié aux éditions Grasset en mai 2023.

Et autant j’étais persuadée qu’un des « Je me souviens » de Georges Perec était « Je me souviens du Parc Montsouris » – mais ma mémoire doit me trahir et c’est plutôt Prévert qui se souviens du Parc Montsouris…

– autant j’étais aussi convaincue en ouvrant le livre que j’irai avec lui d’un point A à un point B, des prémices de la Nouvelle Vague dans les bureaux des Cahiers du cinéma à ses influences les plus récentes.

J’ai donc suivi l’auteur dans ses pérégrinations, persuadée qu’il était un historien et un archéologue, et en cela mes petites brèches dans la connaissance du cinéma de la Nouvelle Vague lui étaient des aides précieuses.

Il y avait bien sûr des allers-retours, des percées poétiques de cette promenade, des détours entre hier et aujourd’hui (où aujourd’hui n’était pas tout à fait aujourd’hui) mais je suivais toujours mon guide.

Il m’a séduite à la page 122 avec son évocation du Parc Montsouris, forcément le plus beau de Paris, parce que c’est celui où j’allais petite et où déjà mes grands-parents emmenaient se promener mon père et son frère, et dont je guette chaque réappropriation du poème de Prévert* …

Il m’a définitivement conquise avec ses chapitres sur Truffaut, en particulier encore, toujours et encore, encore et toujours, l’évocation de cette scène sublime de Baisers volés, Delphine Seyrig, Jean-Pierre Léaud, Fabienne Tabard, Antoine Doinel et ce « Oui, monsieur ».

* Des milliers et des milliers d’années
Ne sauraient suffire
Pour dire la petite seconde d’éternité
Où tu m’as embrassé
Où je t’ai embrassée
Un matin dans la lumière de l’hiver
Au parc Montsouris à Paris
À Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.

Nouvelle Vague : rêve ou réalité ?

Et du coup si j’ai suivi l’auteur pendant les premiers chapitres en voyant dans son texte la reconstitution millimétrée d’une époque, j’ai très vite accepté de lâcher prise et d’être la spectatrice amusée de ses facéties littéraires et de ses manies.

Des listes, des énumérations, des dialogues, des sauts temporels, des rencontres (fictives ou avérées, au bout d’un moment on ne cherche plus à savoir) et puis à intervalles réguliers, comme un running gag, cette réécriture d’une scène du film On connait la chanson, avec Jean-Pierre Bacri et André Dussolier qui visite un appartement… jamais le même, mais toujours celui d’un film, d’un acteur ou d’un réalisateur de la Nouvelle Vague.

Et à lire ce dialogue savoureux entre Bacri et Dussolier, on entend presque leurs voix si singulières, et on s’imagine nous aussi les croiser pour visiter l’appartement d’à côté.

D’ailleurs, même si ce sont eux dont on se souvient le mieux, parce qu’ils viennent souvent au détour d’une page visiter un appartement, on croise les autres personnages du film, Camille, Odile, Claude… et évidemment on en croise bien d’autres, d’autres films, et d’autres réalisateurs.

Alors démêler dans cette fresque délirante ce qui appartient au rêve ou à la réalité devient véritablement secondaire, et on se laisse emporter par ce vertige, ou plutôt par cette vague, qui si elle nous est familière, parce qu’on en reconnaît certaines scènes vues et revues, parvient à nous sembler de nouveau nouvelle, grâce à la virtuosité et à l’ingéniosité de son auteur.


Grâce à ce roman j’ai eu envie de voir ou de revoir bon nombre de films qui y sont mentionnés :

  • évidemment Baisers volés pour cette scène troublante que je ne finis pas de savourer entre Delphine Seyrig et Jean-Pierre Léaud,
  • évidemment On connaît la chanson pour la thèse sur les paysans de l’an mil au lac de Paladru mais aussi pour sa bande-annonce où l’on voit Jean-Pierre Bacri réciter « Siffler sur la collline » Zaï zaï zaï zaï
  • et c’est le film Garçon ! de Claude Sautet que j’ai découvert à cette occasion, parce qu’il faisait partie des films de Claude Sautet que je n’avais jamais vus, moi qui pourtant revois régulièrement ceux avec Romy Schneider et le diptyque Un coeur en hiver / Nelly et Mr Arnaud.

Je vous laisse donc sur ces quelques images en suggestions et vous donne rendez-vous très bientôt pour un nouvel article sur Cinéphiledoc !

Ce soir, nous sommes septembre

Pour ce nouvel article cinéphile, j’ai hésité entre plusieurs titres. Je voulais évoquer une atmosphère, un cinéma bien particulier, mais aussi faire pendant à l’article de juin, et ce à tout point de vue.

En effet, pour ce compte-rendu de lecture, je souhaitais reprendre la même structure que pour « Un tour du monde qui rime » : un univers ou un réalisateur et un acteur.

Et puis le titre m’est apparu comme une évidence, lorsque je me suis souvenue de la date de publication de cet article. Vous devinez ? Cela ne vous dit rien ? Petit indice musical :

C’est bon, vous avez trouvé ? J’ai préféré cette vidéo de l’INA à une vidéo, très bien faite cependant, qui proposait un montage d’extraits des Choses de la vie, mais dont je ne suis pas certaine de la pérennité sur YouTube.

J’ai toujours trouvé très mélodieux ce début de chanson, avec cette façon si particulière de nous « installer » dans le temps : ce soir, nous sommes septembre. Nous ne sommes pas EN septembre, nous sommes septembre. Et c’est Romy Schneider, avec cette voix unique, qui nous le chante. Mais je m’égare…

Pour ce compte-rendu de lecture, vous l’aurez maintenant compris, je souhaitais vous parler d’un réalisateur, d’une comédienne, et de deux ouvrages que j’ai lus cet été.

Claude Sautet sous la pluie

Je ne crois pas avoir déjà consacré un article aux films de Claude Sautet, qui pourtant très tôt ont fait partie de mon univers cinématographique.

Mon premier souvenir remonte à assez loin, bien avant que je découvre les films de Truffaut, avec Un cœur en hiver. Je pense avoir vu le film vers mes 9 ou 10 ans. Comment je le sais ? Je faisais à l’époque du violon et j’avais été fascinée par cette histoire de musiciens et de luthiers.

J’avais à l’époque recopié, en m’appliquant et absolument sans la comprendre cette réplique d’Emmanuelle Béart, qu’elle attribue à Maurice Garrel (qui joue dans le film son ancien professeur) :

Demoiselle, vous obtenez avec votre archet un crissement assez proche de celui d’une pierre ponce frottée sur un parquet ciré.

C’était effectivement le son que je devais obtenir à l’époque (et toujours par la suite malgré 11 ans de violon) de ce pauvre instrument : je n’avais pas vraiment de patience, pas beaucoup de rigueur et aucun attrait pour le solfège…

Ce qui m’avait marquée, c’était surtout la musique de Ravel, et la préférence déjà à l’époque pour le rayonnant André Dussolier par rapport au froid et ténébreux Daniel Auteuil. J’aimais aussi beaucoup les personnages secondaires.

Je n’avais évidemment pas compris grand chose non plus à la subtilité et à la complexité des rapports entre les personnages, ce n’est qu’en renvoyant le film plus tard (et même très récemment) que je les ai saisies.

Mon second souvenir d’un film de Claude Sautet est un peu plus fidèle à l’intention du cinéaste : il s’agit de Nelly et Mr Arnaud, avec à nouveau Emmanuelle Béart. J’ai dû certainement le voir quelques temps après sa sortie mais aussi avant le décès de Claude Sautet, donc je dirais en 1998 ou 1999.

Là encore, l’atmosphère du film m’avait beaucoup marquée, j’aimais beaucoup Michel Serrault – une affection constante – et j’avais là encore été frappée par le charme des personnages secondaires, même si longtemps j’ai cru que celui incarné par Brigitte Catillon dans Un coeur en hiver et celui incarné par Claire Nadeau dans Nelly et Mr Arnaud étaient une seule et même personne.

J’ai donc commencé le cinéma de Claude Sautet par la fin, avec deux films qui m’ont accompagnée et que j’ai toujours plaisir à revoir.

L’admiration que j’ai ensuite portée à Romy Schneider m’a conduit à découvrir une autre partie de sa filmographie, que je connais désormais pour moitié, ce qui est suffisant pour avoir envie de lire des ouvrages qui lui sont consacrés.

L’univers parisien de Claude Sautet

C’est donc tout naturellement que, lorsque j’ai vu que les éditions Parigramme publiaient un livre intitulé Le Paris de Claude Sautet, j’ai voulu me plonger dedans.

Ce livre, sous la plume d’Hélène Rochette, est sorti en avril 2020 et porte comme sous-titre sur sa première de couverture : « Romy, Michel, Yves et les autres… »

Il était, comme tout ouvrage des éditions Parigramme que j’ai pu découvrir jusque-là, la promesse d’un itinéraire captivant.

Dans la même collection, j’avais déjà dans ma bibliothèque Le Paris de François Truffaut, Paris : 100 films de légende, et Louis de Funès à Paris, tous trois l’œuvre de Philippe Lombard.

J’avais également offert à un inconditionnel d’Audiard celui dédié à ce cinéaste et à une admiratrice de Gainsbourg l’ouvrage qui lui était consacré.

Globalement je trouve les éditions Parigramme de plus en plus agaçantes dans leur manie qu’elles ont de nous donner envie d’acquérir à chaque balade sur leur site internet l’intégralité de leur catalogue. Message personnel : arrêtez, je n’ai plus de place !

Tout cela pour dire que l’ouvrage d’Hélène Rochette ne déroge pas à la règle. On y retrouve l’atmosphère enfumée des films de Claude Sautet, on déambule dans ces quartiers pluvieux qui vont du cœur de Paris (sans cependant donner d’adresse précise) à la banlieue.

On y croise Montand et Piccoli au volant de leurs voitures (à leurs risques et périls), Romy – la seule qu’on se croit autorisé à appeler par son prénom – Sandrine Bonnaire, Myriam Boyer et Emmanuelle Béart.

On s’y promène de cafés en restaurants, quand on assiste pas aux scènes en spectateur indiscret, depuis une table de troquet avec Mr Arnaud ou de l’extérieur, parfois sous la pluie, avec Rosalie ou Maxime.

Le parcours est à la fois biographique et thématique, ce qui parfois déconcerte mais l’association parfaite du texte et des images donne immanquablement envie de voir ou revoir les films de Sautet – et ça n’a pas loupé, deux jours après avoir fini de le lire, j’en avais déjà revu trois.

Sortie de cette lecture, j’ai directement plongé dans la suivante, pour prolonger cette atmosphère familière.

Figures féminines

En rangeant ma bibliothèque, j’ai essayé de faire le point sur les ouvrages en ma possession consacrés à des comédiens ou des comédiennes.

D’ailleurs, quelque peu arbitrairement et sans tenir compte des frontières (aujourd’hui bien plus poreuses) entre théâtre, cinéma et télévision, j’ai toujours préféré le terme « comédien » à celui d’acteur.

Faisons le point : à l’international, je retrouve dans cette bibliothèque des figures telles que Bogart, Cary Grant, Mastroianni, Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Audrey Hepburn, Katharine Hepburn, Grace Kelly, Marilyn Monroe, Greta Garbo, Carrie Fisher.

Côté francophone, s’y côtoient De Funès, Jean Marais, Jean Rochefort, Michel Serrault, Annie Girardot, Jeanne Moreau, et, arrivant en tête (mais ne dépassant jamais le nombre d’ouvrages consacrés à Truffaut, ce qui est rigoureusement impossible) Simone Signoret et Romy Schneider.

J’avais déjà fait le point dans un précédent article des ouvrages consacrés à Romy figurant dans ma bibliothèque, et en relisant cet article, j’étais assez contente de moi pour n’avoir pas grand chose à y ajouter.

Figures maternelles

J’avais établi dans cet article un certain nombre de critères qui guident mes choix de lectures face à un livre consacré à Romy Schneider :

  1. il donnera la parole à la principale intéressée (je pourrais ajouter ici : ou à des témoins directs qui l’ont côtoyées)
  2. il racontera sa vie d’un ton neutre et objectif
  3. il se concentrera sur des photos et/ou des facs similés
  4. il apportera un éclairage inédit sans sensationnalisme

Cependant, c’est tout à fait par hasard, et sans l’avoir recherché, que j’ai eu entre les mains l’ouvrage qui m’intéresse aujourd’hui. Il m’a en effet été offert par quelqu’un qui connais mon attachement à Romy Schneider.

Il s’agit de La Beauté du ciel, de Sarah Biasini, publié en janvier 2021 aux éditions Stock.

Si j’ai ouvert ce livre, dont j’ai retardé jusqu’à l’été la lecture, en m’attendant à un témoignage de Sarah Biasini sur sa mère, j’ai très vite été emportée par tout autre chose.

D’abord par la beauté de l’écriture, par la sobriété et la pudeur du style. Ensuite, par les émotions qui traversent le livre, sans cesse à fleur de peau. Puis, par la délicatesse du projet : une fille qui a perdu sa mère, une fille qui elle-même devient mère et s’adresse à sa fille.

J’ai été touchée par cette sensibilité, par la façon dont Sarah Biasini esquisse des portraits de cette mère qu’on aperçoit sans cesse dans l’ombre, que finalement tout le monde s’est approprié, et dont elle profite de l’écriture pour se la réapproprier, pleine et entière.

Au-delà de la figure absente et omniprésente de Romy, ce qui touche aussi c’est la rencontre de toutes les figures féminines qui entourent Sarah Biasini, toutes des mères, toutes des filles, toutes des femmes, et cela m’a rappelé justement ma lecture de Fille, de Camille Laurens, plus tôt dans l’année.

De belles voix de femmes, d’une génération à l’autre, et par association d’idées, je pense au titre anglais d’un livre d’André Brink, A chain of voices (traduit maladroitement selon moi en Un turbulent silence).

Ouvrant le livre, j’ai guetté Romy, j’ai trouvé Sarah, et finalement, ce qui m’est resté c’est la voix (ou la voie) ininterrompue qui allait de l’une à l’autre pour se transmettre à Anna, la fille de Sarah.

J’ai ouvert ce livre en croyant trouver une nouvelle expérience cinéphile, je le referme en ayant rencontré une très belle expérience humaine et littéraire.

La beauté du ciel ? La beauté, tout court.

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