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Un an de retour d’expérience pédagogique sur l’intelligence artificielle

Avant de terminer l’année scolaire avec l’article #profdoc du mois de juin, je souhaitais tirer un bilan plus approfondi de cette année en présentant un projet que j’ai évoqué plusieurs fois ces derniers mois lorsque j’ai indiqué que je participais à des interventions sur l’intelligence artificielle.

Ayant dû me désister d’une de ces dernières interventions, j’en profite pour partager ce travail, qui s’est nourri à la fois de mes différentes lectures et des retours que l’on a pu me faire, me fournissant des pistes d’évolution et d’amélioration.

Étape 1 : Et si je lisais des choses sur l’intelligence artificielle ?

Il y a donc à peu près un an, j’ai commencé à lire ce qui me tombait sous la main et suscitait ma curiosité sur l’intelligence artificielle. À l’origine, je comptais lire deux ou trois ouvrages, feuilleter quelques articles sur la question, avant de passer à d’autres lectures professionnelles et scientifiques sur le jeu ou sur le numérique.

L’idée était déjà de concevoir une séance pédagogique sur l’intelligence artificielle, et je ne voulais pas l’ébaucher sans avoir accumulé tout de même un bagage solide sur ce sujet.

J’ai commencé à feuilleter également les différents manuels de SNT, pour voir sous quel prisme la question était abordée, et j’ai noté quelques idées issues de ces manuels dans mon bullet journal.

L’idée a également émergé de faire au fur à mesure des comptes-rendus de mes lectures sur ce site, mais je n’avais pas alors pris la dimension du temps que cela me prendrait, ni qu’au mois de juin de cette année, j’aurais encore en brouillon d’article un septième épisode…

Comme je l’ai indiqué durant mes différentes interventions, c’est à l’une de ces lectures que je dois l’idée première de mon scénario pédagogique, à savoir aborder la question de l’IA par l’intermédiaire du jeu de rôle.

Étape 2 : de la réflexion…

Une fois ces premières lectures digérées, j’ai commencé véritablement à réfléchir à ce que je voulais faire.

Il s’agissait de proposer une séance pédagogique à des élèves de seconde, dans le cadre de l’enseignement de SNT, sous la forme d’une mise en bouche.

Deux choses me tenaient à coeur :

  • aborder la question de l’intelligence artificielle sans nécessairement utiliser les outils d’intelligence artificielle ;
  • élargir les représentations des élèves (qu’est-ce que l’intelligence artificielle au delà de Chat GPT ?) et leur faire acquérir une culture de l’IA.

Étape 3 : … à la conception

Pour cela, la forme du jeu s’est rapidement imposée à moi. Je suis partie de l’idée des différents profils (un joueur ou une équipe incarne une relation particulière à l’intelligence artificielle – ce que j’avais déjà pu expérimenter dans des séances sur le droit d’auteur et la citation des sources) présente dans l’ouvrage de Thierry Bouron.

Une fois ces quatre profils définis, je les ai intégrés à un jeu de plateau – un modèle de genially que j’ai tâché de m’approprier. Une fois ce jeu de plateau réalisé, je l’ai envoyé à la collègue de SNT avec laquelle je travaille le plus pour qu’elle me donne son avis.

Elle m’a conseillé d’associer à ce jeu de plateau des flashcards permettant de répondre aux questions des différentes cases. J’ai déterminé quatre thématiques de cartes : histoire de l’IA / l’IA dans la vie / actu de l’IA / vrai ou faux, et pour chaque thématique j’ai créé environ le double de cartes par rapport au nombre de cases du jeu.

Flashcards Jeu IA

En décembre 2023, j’ai demandé à quelques élèves de terminale de tester la première version de ce jeu, ils m’ont alors fait des suggestions de déroulé de la partie, que j’ai ensuite intégrées dans la fiche de présentation de séance pour mes élèves de seconde.

Étape 4 : conception du scénario pédagogique et inscription dans une progression

Pour inscrire cette séance dans un cadre pédagogique, j’ai appuyé mon scénario sur différents éléments :

  • évidemment la circulaire de missions du professeur documentaliste (axe 1)
  • le cadre de référence des compétences numériques
  • l’enseignement de SNT
  • et un projet de référentiel de compétences en intelligence artificielle proposée par l’UNESCO

Au niveau de ma progression pédagogique, j’ai conçu cette séance pour qu’elle intervienne après 3 séances introductives menées en SNT avec deux de mes classes sur « Internet et Web », et avant une séance consacrée aux données structurées.

Les élèves avaient donc l’habitude de travailler avec moi, et les fiches et les supports qui étaient mis à leur disposition leur étaient déjà familiers.


Déroulé des séances menées

En janvier 2024, j’ai pu mener cette séance pédagogique auprès de deux classes en demi-groupe, le 8 et le 10 janvier avec la première classe, et le 15 et le 17 janvier avec la deuxième classe.

Installation de la séance :

Les élèves sont répartis en quatre groupes de quatre. Sur leur table, ils ont à leur disposition la présentation de la séance, le jeu de plateau en format papier, un dé et quatre pions, les différentes cartes. Je leur demande également d’avoir un ordinateur par groupe pour accéder à la version en ligne du jeu, qui leur permet de savoir à quelle question ils doivent répondre.

Les cartes numérotées au dessus du jeu sur la photo sont mes cartes de maître du jeu, et je les utilise dans le temps de debriefing en fin de séance.

Durant ce temps, je demande aux élèves de me redonner les réponses aux différentes questions qu’ils ont pu noter durant le jeu, ce qui me permet également de les évaluer.

J’utilise enfin certaines cartes pour les intégrer à la fiche récapitulative proposée par l’enseignante de SNT pour évaluer l’axe thématique du programme.


Présentations de cette séance durant l’année et évolutions du jeu

Suite à ces séances (l’une d’elles a eu lieu en présence d’Elisabeth Carrara, IGESR) j’ai pu présenter cette expérimentation pédagogique durant différentes interventions.

  • Le 25 janvier, je suis intervenue à l’IH2EF à Poitiers sur « intelligence artificielle générative et professeurs documentalistes » en compagnie de Martine Sache et Bernadette Mendes, IPR EVS.
  • Le 27 février, j’ai participé à une table-ronde à la journée inter-académique des professeurs documentalistes pour présenter ce jeu
  • Le 3 avril, j’ai animé 3 ateliers pour présenter mon jeu sur l’intelligence artificielle au fablab éphémère organisé à Enghien-les-Bains ;
  • Le 4 avril : j’ai animé 2 ateliers au séminaire des interlocuteurs académiques au numérique en documentation à Paris

Chacune de ces interventions a nourri ma réflexion sur la manière dont je voulais voir évoluer mon jeu.

Grâce à l’intervention de janvier, j’ai pu échanger à l’IH2EF sur la façon dont je pourrais partager mon jeu et le diffuser, et c’est cela qui m’a amené à mettre mon genial.ly en mode privé.

En effet, si par habitude je n’hésite généralement pas à partager mon travail, le public de janvier m’a incitée à davantage protéger une production qui m’a pris de longues heures (et qui a continué à me prendre du temps, puisque j’ai fait depuis évoluer ce scénario).

C’est également la raison pour laquelle vous ne trouverez pas le lien de la version cliquable du jeu sur ce site. Le genial.ly tel qu’il est diffusé actuellement est d’ailleurs sous licence Creative Commons.

Les deux interventions du mois d’avril m’ont aussi permis d’avoir des avis sur les différents mécanismes du jeu, ce qui m’a incitée à en expliciter davantage les règles et à retravailler sur les profils d’élèves.

Scénario pédagogique : version actualisée

C’est la version actualisée – avec l’aide d’un ami – du scénario pédagogique et des règles que je partage donc aujourd’hui, et c’est cette version que je proposerai aux élèves à la rentrée prochaine.

Si j’ai également partagé le fichier avec les flashcards, c’est que celui-ci sera évidemment à actualiser, avec d’autres cartes permettant de l’enrichir au gré de l’actualité consacrée à l’intelligence artificielle.

J’ai déjà échangé avec ma collègue de SNT, qui aura en charge des classes d’enseignement scientifique en terminale l’an prochain, ce qui me permettra aussi d’intervenir auprès de ces classes, et peut-être d’approfondir cette séance par une deuxième séance de débat, ce que j’avais prévu initialement.

Remerciements

Pour leurs échanges, leurs différents retours et leur soutien, je remercie (liste non exhaustive) :

  • Aurèle Leyrie, Olivia Moysan, Sacha Touroveroff, Gwenaelle Keravec, Aelya Chatelier (élèves de Terminale) pour leurs retours précieux et pour leur fréquentation assidue du CDI
  • la team #IH2EF : Elisabeth Carrara, Martine Sache, Bernadette Mendes
  • la team #profdoc : Irène Boulay, Audrey Démonière-Rouvel, et les IAN Documentation
  • la team Canopé : Elise Planche, Maryline Brosset et Pauline Corso
  • la team lycée : Sylvie Buisson, Roman Clergeaud et Foucault de Labbey

D’ici là, je laisse reposer (comme moi) pour cet été, je vous donne rendez-vous début juillet pour le dernier article #profdoc de l’année scolaire, et vous dis à très bientôt sur Cinephiledoc.

D’une exposition à l’autre : en immersion cinéphile

Depuis août 2023, j’ai eu l’occasion de visiter des expositions qui rendaient hommage à différents univers cinématographiques, qui ont finalement constitué un fil conducteur dans mon année.

Je profite de cet article du mois de juin pour revenir sur ces belles expositions (les deux premières ne sont plus accessibles, mais on peut voir – et revoir – la dernière jusqu’en janvier prochain !), et pour évoquer deux ouvrages.

Août 2023 : Exposition Titanic, Porte de Versailles

Je suis allée admirer cette première exposition l’été dernier avec une amie, durant nos sorties parisiennes.

Pour l’occasion, le ticket d’entrée nous permettait de nous mettre dans la peau d’un des passagers du Titanic.

Certes, l’exposition revenait de manière tout à fait historique et scientifique sur le naufrage, et à quelques mois de l’accident du sous-marin Titan, survenu en juin 2023, visiter cette exposition était d’autant plus impressionnant.

Mais depuis 1997, lorsque l’on parle du Titanic, on pense immanquablement au film de James Cameron, et l’exposition ne faisait pas l’impasse dessus.

Je suis revenue très brièvement sur cette exposition en décembre dernier, ce nouvel article me donne l’occasion d’en proposer un nouvel aperçu.

Évidemment, suite à cette exposition, je n’ai pas pu m’empêcher de rouvrir les ouvrages que j’avais chez moi sur le Titanic, et que j’avais collecté à diverses occasions. J’avais 11 ans quand le film est sorti, et je me souviens encore du retentissement qu’il avait eu.

Je m’étais plongée dans des documentaires (un ouvrage magnifique qui à l’époque proposait des plans de coupes du paquebot) et dans des romans, dont Les Enfants du Titanic, d’Elisabeth Navratil, qui revient sur l’histoire de son père et de son oncle, rescapés du Titanic.

Aux alentours du centième anniversaire du naufrage, d’autres ouvrages ont été publiés, et ma curiosité s’est réveillée, entretenue par les premiers épisodes de Downton Abbey.

Février 2024 : Objectif Mer : l’océan filmé, Musée de la marine

En février dernier, une amie m’a proposé d’aller visiter avec sa fille l’exposition « Objectif Mer : l’océan filmé » au Musée de la marine.

Je ne connaissais pas le Musée de la marine, et cette exposition temporaire (qui s’est tenue jusqu’en mai dernier), était l’occasion de le découvrir.

Le lieu est absolument à couper le souffle, et l’exposition était magnifique – l’affiche était elle aussi magnifique d’ailleurs, et il était regrettable qu’on ne puisse pas en avoir un exemplaire à la boutique du musée.

Des plaques de lanterne magique qui évoquent la mer à Pirates des Caraïbes, elle dressait un panorama très impressionnant, qui venait constamment titiller la mémoire du cinéphile.

Parmi eux, Le Monde aquatique de Wes Anderson, et un de mes films préférés : Master and Commander, de Peter Weir.

Mais bien-sûr, une fois encore, qui dit filmer l’océan dit filmer le Titanic, et l’un des clous de l’exposition, c’était cela :

Même si, au moment où je publie cet article, l’exposition est terminée, n’hésitez pas à aller faire un tour au Musée de la marine, rien que pour voir les maquettes de bateau, les instruments de navigation, les reconstitutions et les gigantesques figures de proue, ça vaut le détour !

Avril 2024 : L’Art de James Cameron, Cinémathèque française

Enfin, la dernière exposition (au moment où j’écris cet article) que j’ai pu visiter quasiment dès son installation est celle consacrée au cinéma de James Cameron à la Cinémathèque française.

Et à nouveau, cette fois-ci ce n’est pas « Qui dit Titanic, dit forcément James Cameron » mais « Qui dit James Cameron, dit forcément Titanic ». La boucle était bouclée.

Encore une fois, j’ai été bluffée par les trouvailles de la Cinémathèque qui orchestre toujours (enfin presque toujours, je me souviens ne pas avoir été emballée par son exposition sur l’enfance au cinéma, mais ça doit remonter à un petit moment) admirablement l’hommage à un univers cinématographique.

Lorsque l’on entre dans l’exposition, on est accueilli par une vidéo de James Cameron qui nous invite à une plongée dans son imaginaire. Il faut dire que ce dernier est des plus foisonnants, et que l’exposition pourrait en convaincre même le plus réfractaire… d’ailleurs, moi qui y allait plus pour Terminator, Alien et Titanic, j’en suis ressortie en me disant que oui, je reverrais bien aussi Avatar.

Et si je parle de plongée, c’est à juste titre. Déjà parce que l’homme est un artiste, et que le spectateur de l’exposition est confronté à un bel ensemble de son oeuvre picturale, des dessins aux story-boards qui impressionnent par leur méticulosité.

Ensuite, parce que l’on retrouve dans cet imaginaire différents univers qui ne cessent de fasciner :

  • l’exploration de l’espace, notamment avec Alien ;
  • l’exploration des profondeurs (qui est une autre sorte d’espace) avec Abyss et avec Titanic ;
  • l’exploration de l’humain – déformé, transformé, augmenté, notamment avec la série Dark Angel (bon sang je ne me souvenais plus que James Cameron avait réalisé Dark Angel) mais évidemment aussi avec Terminator

Si je récapitule, je suis donc venue à cette exposition en ayant surtout ça en tête :

Je me suis ensuite retrouvée à être hypnotisée par ça :

Et pour finir, ce qui a achevé de me happer (et je n’en finis pas d’être constamment ramenée à l’intelligence artificielle cette année quoi que je fasse), c’est ça :

Je me suis également plongée, du coup, en sortant de l’exposition, dans la lecture de son catalogue, qui fait la part belle à tous les croquis et dessins de James Cameron :

Pour être plus précis, il s’agit d’un ouvrage publié initialement en anglais en 2021. On y retrouve les influences de James Cameron et l’ensemble des croquis, dessins, affiches, storyboards présentés dans l’exposition de la Cinémathèque.

Mais pour en revenir à ces histoires d’intelligence artificielle, et comme je déplorais en février dernier n’avoir pas forcément sous la main des ouvrages qui traitent de l’intelligence artificielle au cinéma, je me suis souvenue d’un ouvrage publié en 2019 : Histoire de la science-fiction, et dont l’auteur n’est autre que James Cameron.

Cet ouvrage n’est pas une histoire de la science-fiction à proprement parler. Il s’agit davantage d’un voyage de passionnés, proposant un itinéraire choisi, avec des étapes clés. Et l’éclairage donné est presqu’exclusivement américain, tant en ce qui concerne la littérature que le cinéma.

Ce qui rend en revanche l’ouvrage passionnant, ce sont deux choses. La première, c’est de reprendre en illustrations certaines des oeuvres de James Cameron, on peut donc considérer ce livre comme une très bonne introduction à l’exposition ou comme un très bon effet d’annonce.

La seconde, c’est la composition en elle-même de l’ouvrage.

Il s’ouvre sur une introduction de James Cameron, et sur la liste de ses films et de ses livres de science-fiction préférés. Suit une préface de Randall Frakes, ami de longue date de Cameron, et un entretien avec ce dernier.

Histoire de la science-fiction est ensuite construit en 6 parties qui s’articulent elles-mêmes en deux temps à chaque fois :

  • un focus thématique sur un aspect de l’univers de science-fiction, décortiqué par un spécialiste de la question : vies extraterrestres, dans l’espace lointain, les voyages dans le temps, les monstres, dystopies, machines intelligentes

  • un entretien de James Cameron avec un poids lourd du cinéma de science-fiction s’étant particulièrement illustré dans l’aspect concerné : Steven Spielberg pour les vies extraterrestres, George Lucas pour l’espace, Christopher Nolan pour les voyages temporels, Guillermo Del Toro pour les monstres, Ridley Scott pour les dystopies, et Arnold Schwarzenegger pour les machines intelligentes

Chaque focus thématique remet l’aspect en perspective, à travers la littérature de science-fiction et le cinéma, et en donnent des éléments fondamentaux, qui reviennent parfois périodiquement en échos dans les autres chapitres : on y retrouvera ainsi le rôle fondamental de 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, ou du roman de H.G. Wells, La Guerre des mondes.

Chaque entretien offre la confrontation de deux univers d’artistes et de deux créateurs, et rappelle ainsi que lorsque deux interlocuteurs ont un regard passionné sur leur art, les réponses peuvent être plus courtes que les questions, comme c’était déjà le cas pour les entretiens Hitchcock / Truffaut.

D’ailleurs la comparaison ne s’arrête pas là : si les entretiens entre Alfred Hitchcock et François Truffaut ont d’abord été enregistrés sur magnétophone, les entretiens entre James Cameron et ses comparses étaient à l’origine une série documentaire, dont j’ai tenté de retrouver la trace (elle semble actuellement disponible sur Amazon Prime, et je pense ne pas tarder à la regarder, puisque les extraits que j’ai pu trouver montrent que les conversations sont ponctuées de scènes de films, ce qui doit rendre le tout particulièrement immersif !).

Il n’y a pas un chapitre moins réussi qu’un autre. L’ensemble est captivant, et encore une fois, les accélérations récentes de l’intelligence artificielle donnent un relief particulier à certains échanges :

  • Christopher Nolan qui implique des scientifiques dans chacun de ses projets et qui demande à James Cameron s’il a rencontré Elon Musk,
  • l’exploration spatiale et les questionnements autour du réchauffement climatique,
  • les dystopies qui nous promènent de Metropolis à Matrix,
  • les différentes incarnations de robots et d’humanoïdes au cinéma, avec des évocations qui vont de Blade Runner à Westworld, en passant par Alien,
  • et surtout la conversation savoureuse avec Schwarzenegger, une nouvelle fois sur les applications de l’intelligence artificielle et leurs répercussions dans le domaine militaire ou économique.

Cela m’a d’ailleurs rappelé un autre ouvrage dont j’ai déjà eu l’occasion de reparler dans mon article du mois de mai : le Terminator publié par les éditions Akileos dans la collection BFI : les classiques du cinéma, et dont j’avais fait le compte-rendu dans un article de mars 2020 consacré aux robots aux cinéma.

Comme quoi, moi qui râlait encore il y a deux mois sur le trop peu de littérature cinéphile consacrée à la question de l’intelligence artificielle au cinéma, il me suffisait de faire un retour aux sources et aux origines, à savoir de me replonger dans le cinéma (et l’oeuvre) de James Cameron, et de prendre conscience aussi que ma marotte sur l’intelligence artificielle ne date pas d’hier, mais qu’elle s’est auto-alimentée d’elle-même, avec en 2023 un livre que j’aurais pu lire bien plus tôt si j’en avais pris la peine.

Je rajoute d’ailleurs ici la réponse d’Eurêkoi à ma question sur l’intelligence artificielle comme thème traité au cinéma :

Réponse Eurêkoi cinéma : IA

Reste à me plonger dans cette série documentaire de James Cameron pour continuer à nourrir visuellement cette marotte, à voir et à revoir les films mentionnés dans ce magnifique ouvrage de James Cameron, et à guetter les livres qui ne manqueront pas de sortir sur la question !

D’ici là je vous souhaite de beaux rêves cinéphiles sans trop d’apocalypses et vous donne rendez-vous très vite pour un nouvel article sur Cinéphiledoc !

Notes de lecture sur l’intelligence artificielle (épisode 6)

Comme je l’ai annoncé dans les précédentes notes de lecture (épisode 5), j’ai décidé de consacrer un nouvel article à la question de l’intelligence artificielle.

Pour celui-ci, j’ai décidé de me concentrer sur deux ouvrages relativement récents, et sur des articles publiés dans un numéro du Courrier international. Concernant les ressources en ligne, je tâcherai de faire en sorte qu’elles soient en relation avec ces publications.

J’en profite pour indiquer que j’ai ajouté en format PDF dans l’article consacré à l’intelligence artificielle au cinéma la deuxième réponse que m’avait fournie le service Eurêkoi à la question que je leur avais posée.

Dans cet épisode :

  1. un aperçu de deux ouvrages que j’ai parcourus : La Révolution ChatGPT et Si Rome n’avait pas chuté
  2. revue de presse avec le numéro 99 du Courrier international Hors-série
  3. sélection de ressources

La Révolution ChatGPT, d’Éric Sarrion

Cet ouvrage a été publié aux éditions Eyrolles en juin 2023.

Comme d’habitude lorsqu’il s’agit de publications dédiées à un outil spécifique et dont cette maison d’édition est coutumière (je pense par exemple aux guides sur WordPress, LinkedIn, Facebook, programmation Python, référencement Google, etc.), je suis toujours un peu frileuse…

J’ai toujours peur que ce type d’ouvrages deviennent un peu trop vite obsolètes face aux évolutions des outils qu’ils décortiquent. Je ne vais donc pas m’attarder sur les chapitres qui se concentrent sur des conseils d’utilisation (même si je les présenterai rapidement), et je vais détailler davantage les chapitres introductifs et conclusifs de ce livre.

En effet, le propos d’Éric Sarrion se décline en cinq parties. Les deux premières reviennent sur les origines et le fonctionnement de ChatGPT.

Partie 1 : Introduction à ChatGPT.

Dans ces premiers chapitres, l’auteur présente ChatGPT, un modèle de traitement du langage naturel pré-entrainé (Generative Pre-trained Transformer), développé et publié par OpenAI en 2019 et qui en est à sa 4e version. Il en indique les principaux domaines d’application, de l’assistance clientèle à la traduction, en passant par l’éducation et le recrutement.

Le fonctionnement de ChatGPT repose sur l’entrainement et la personnalisation, à partir d’un réseau de neurones. Il traite le langage naturel entre autres via la tokenisation (diviser le texte en unités appelées tokens) et les embeddings (représentations vectorielles des mots).

Pour l’entrainer, il faut veiller à nettoyer régulièrement les données collectées pour éviter le bruit – bruit informationnel, ça nous rappelle quelque chose – et les incohérences.

Les applications possibles de ChatGPT sont les assistants virtuels (chatbot), la traduction automatique, la rédaction de contenu et la recherche d’informations.

Partie 2 : Comment entraîner et utiliser ChatGPT ?

Cette partie se concentre sur des aspects techniques d’utilisation de ChatGPT.

L’auteur présente les tâches de pré-entrainement (données non étiquetées) et d’entrainement (affiner le modèle sur une tâche spécifique avec des données étiquetées = fine-tuning). Il énumère les différentes étapes pour entraîner ChatGPT : collecte et préparation des données, paramètres d’entrainement et outils disponibles.

Il indique ensuite comment utiliser ChatGPT dans des projets de développement en s’appuyant sur des bibliothèques et frameworks (Hugging Face par exemple) – ce qui permet de mieux comprendre également comment a pu être créer un outil comme Climate Q&A, évoqué dans mes précédentes notes de lecture.

Il donne enfin des exemples d’intégration et d’utilisation (créer un chatbot en Javascript, utiliser ChatGPT avec une interface vocale), ainsi que quelques stratégies de bonnes pratiques, notamment pour éviter les biais dans les données (diversifier les sources, utiliser des algorithmes pour détecter les biais).

Afin d’évaluer les performances de l’outil, on peut utiliser différentes méthodes comme la perplexité qui évalue la capacité du modèle à prédire la prochaine séquence de mots dans un texte (plus elle est faible, meilleur est le résultat) ou le test de Turing.

Partie 3 : Exemples d’utilisation de ChatGPT

Le premier chapitre de cette partie, « Poser les bonnes questions à ChatGPT » revient sur les éléments essentiels d’un bon prompt : être clair et précis, être spécifique, poser une question à la fois, utiliser un langage clair, garder la même discussion pour un même sujet et être courtois.

S’ensuivent une suite de chapitres détaillant différents exemples d’utilisation :

  • création de contenu textuel pour le marketing ;
  • traduction et apprentissage d’une langue ;
  • recrutement ;
  • création de code informatique (et de code pour Excel, ce qui peut rendre service quand, comme moi, on a du mal avec les tableurs) ;
  • création de contenu artistique et aide à l’innovation

Partie 4 : Implications éthiques

Dans ces trois chapitres, on retrouve les principales problématiques associées à l’intelligence artificielle aujourd’hui :

  1. les biais et les risques dans un premier temps (sources de biais, risques de discriminations avec un retour sur l’exemple de Tay, confidentialité et sécurité)
  2. les effets sur l’emploi et la société (est évoqué le projet construit par l’université de Stanford, EduGPT, pour répondre aux questions des étudiants, mais aussi la propagation des fausses informations)
  3. les réglementations et normes (utilisation responsable, nécessité de transparence, gouvernance de l’IA)

Partie 5 : Perspectives d’avenir

Enfin, les deux derniers chapitres offrent un regard déjà tangible sur les perspectives d’avenir de ChatGPT :

  • les points d’amélioration et de développement, les avancées dans certaines applications, la mise en concurrence
  • les défis à long terme (fusions avec d’autres technologie comme la réalité virtuelle ou l’informatique quantique, enjeux de réglementation et de gouvernance, nécessité de responsabilité et d’éthique)

Mon avis sur l’ouvrage

Comme je l’ai indiqué plus haut, ma principale réserve sur cet ouvrage est celle qui se rapporte d’une certaine manière à son obsolescence programmée, étant donné la rapidité d’évolution des outils d’intelligence artificielle.

Néanmoins, je trouve que ce livre permet de comprendre assez facilement le fonctionnement de ChatGPT avec des exemples d’utilisations concrètes, et d’en avoir un usage averti et critique, ce qui est loin d’être négligeable, surtout pour les élèves.


Si Rome n’avait pas chuté, Raphaël Doan

Le deuxième ouvrage sur lequel je me suis penchée pour ces notes de lecture est un livre fascinant qui utilise les potentialités de l’intelligence artificielle générative dans une perspective historique et historienne.

L’ouvrage a été publié en mai 2023 aux éditions Passés/Composés, une maison d’édition que j’adore parce qu’elle publie des documentaires historiques sous forme d’infographies.

Le propos de Si Rome n’avait pas chuté est assez vertigineux. Il s’agit, pour l’auteur, d’utiliser différents outils d’intelligence artificielle générative (le modèle de GPT-3 text-davinci-003 pour la génération de textes et 3 outils de synthèses d’images pour les illustrations : DALL-E, Midjourney et Stable Diffusion) pour proposer au lecteur une uchronie.

Chaque partie de l’histoire écrite par l’intelligence artificielle est suivie d’un commentaire de l’historien, qui remet en perspective les inventions de l’IA. L’ouvrage est construit de la façon suivante : deux préfaces, quatre parties qui font des allers-retours entre uchronie et commentaire, et une chronologie alternative.

Les deux préfaces reflètent les intentions du livre. La première, relativement succincte, se concentre sur l’uchronie proposée par l’intelligence artificielle : un monde où les Romains ont découvert la machine à vapeur et utilise la technologie pour conquérir le monde et l’espace.

La seconde préface dévoile la démarche de l’auteur. Il y revient sur les évolutions les plus récentes de l’intelligence artificielle générative, sur ce que permettent actuellement les grands modèles de langage (LLM) et sur l’impact actuel de la technologie (rapidité, divertissement, bulles de filtres).

Il explique de quelle manière l’intelligence artificielle peut raconter des histoires, et justement, de quelle manière elle peut servir l’uchronie, à partir de laquelle il pourra ensuite faire des allers-retours entre passé et présent.

S’il utilise le modèle de langage text-davinci-003, c’est parce que contrairement à ChatGPT qui privilégie la pertinence et la cohérence, text-davinci-003 offre une certaine originalité dans ses réponses. Mais comme pour ChatGPT (ce que nous avons vu plus haut), la formulation de la question reste primordiale :

Pour tirer le meilleur parti de ces grands modèles de langage, il faut savoir quoi lui demander. Parfois, il faut lui dire d’écrire comme un historien ; parfois comme un économiste ; parfois, comme un scénariste de cinéma, ou un grand romancier. La précision de la consigne est déterminante ; il faut lui demander d’être prolixe et détaillé, ou bien de donner des exemples. Le résultat est souvent meilleur si on lui dit en préambule : « tu es le meilleur historien spécialiste de la Rome antique au monde » ; comme quoi, la confiance en soi est la clé du succès, même pour les ordinateurs.

Passée cette préface, l’ouvrage s’articule en quatre parties qui vont proposer ces allers-retours entre une fiction aux illusions troublantes et le propos de l’historien.

Chapitre 1 : Néron et la machine à vapeur

Le point de départ de l’uchronie est l’invention de la machine à vapeur par Héron d’Alexandrie et son utilisation par l’empereur Néron. L’auteur utilise aussi cette première partie pour la production de textes littéraires « à la manière de » : la lettre d’un sénateur romain, le passage d’un roman de Pétrone, un poème de Martial.

La lecture de cette première partie m’a rappelée les textes publiés par les écrivains de la fin du 19e siècle et débattant de la beauté ou de la laideur de la Tour Eiffel. Pour revenir à notre uchronie, elle est l’occasion de montrer que chaque invention à ses soutiens et ses détracteurs, ses opportunités et ses risques (comme l’intelligence artificielle).

La suite de l’uchronie revient sur l’invention de l’électricité, avec un personnage qui rappelle les géants du numérique (de Bill Gates à Elon Musk) et le risque de la concentration de ces technologies dans un minimum de mains – revoir à ce sujet la question telle qu’elle est évoquée par Pascal Boniface dans sa Géopolitique de l’intelligence artificielle.

Le commentaire de l’historien revient sur le rapport des Romains aux sciences et aux techniques, et sur la primauté de la théorie sur les applications concrètes.

Je vais revenir de manière un peu plus succincte sur les parties suivantes.

Chapitre 2 : Autres techniques, autres moeurs 

Dans ce deuxième chapitre, l’intelligence artificielle raconte l’invention par un ingénieur romain du moteur à combustion, et de la transformation de la société dans le domaine des transports et du divertissement.

Cette invention permet ainsi d’entrevoir celle des réseaux sociaux, et la transformation des mentalités qu’elle engendre. Le nom donné à ceux-ci est agoraskopia (vision de la foule).

Dans cette partie est également évoquée l’évolution de la place des femmes dans la société et de la religion (avec le culte de la déesse Technè).

Le commentaire de l’auteur revient ici sur la relation des Romains à leurs dieux, le rapport au savoir et aux évolutions de la société (là encore entre partisans et détracteurs du progrès).

Chapitre 3 : Des esclaves aux robots

Cette partie se concentre sur l’invention d’automates pour remplacer les esclaves afin d’exécuter les tâches de manière plus efficaces, et d’éviter les révoltes.

Elle revient également sur la fabrication du premier ordinateur (abacus mechanicus) :

Seuls les individus les plus compétents et les mieux informés étaient capables de l’utiliser au maximum de ses capacités (…).

puis d’un équivalent du smartphone : la tabula calculans, tactile, rechargeable et transportable dans une poche.

Cette partie conduit Raphaël Doan à réinterroger le rapport aux technologies (robotisation) et au travail.

Chapitre 4 : L’empire universel

Cette dernière partie met en perspective les avancées technologiques et les relations internationales avec ici le rapport entre l’empire romain et l’empire chinois, et la façon dont le latin est devenu une langue parlée universellement.

L’historien revient sur l’exploration du monde connu par les Romains, et sur la façon dont les Romains voyaient d’un mauvaise oeil la contamination de leur langue par le grec, de la même manière dont aujourd’hui les anglicismes contaminent le français.

Il s’amuse à remplacer dans les textes latins de l’époque les termes grecs par des expressions en anglais, traduisant chez certains auteurs une forme de snobisme. Il rappelle que la disparition du latin n’est pas tant due à l’influence du grec qu’à son évolution et sa déformation intérieure sous forme de langues dérivées (français, italien, espagnol).

Les dernières pages de l’uchronie orchestrent un conflit mondial avec comme acteur un imposteur – ce qui n’est pas sans rappeler les problématiques actuelles autour de la désinformation et des dérives dans l’utilisation de l’intelligence artificielle, en particulier les deepfakes, et ce qui conduit à mes prochaines lectures qui se pencheront notamment à nouveau sur les relations entre intelligence artificielle et politique.

L’ouvrage se referme avec la présentation de la chronologie alternative proposée par l’uchronie : de 56 avant JC et la découverte de la machine à vapeur, à 510 après JC :

Les Romains créent la première IA consciente d’elle-même, connue sous le nom de « Romulus », qui devient un outil inestimable pour la recherche scientifique et l’exploration.

Mon avis sur l’ouvrage

L’entreprise de Raphaël Doan m’a complètement bluffée et happée, j’ai lu ce texte en moins de 24 heures.

Mes notes ne rendent pas compte de la virtuosité avec laquelle il propose également des illustrations (dont la conception est explicitée dans sa deuxième préface). Le propos est, comme je l’ai dit, assez vertigineux, et remet continuellement en perspective notre rapport au savoir et aux avancées technologiques.

Les allers-retours proposés par l’historien permettent de replacer telle ou telle notion que l’on croit des plus récentes dans un contexte beaucoup plus ancien (la relation au divertissement, aux progrès, au travail, à l’écologie, à la langue), mais aussi de revenir aux sources d’un questionnement antique et d’en voir les prolongements jusqu’à aujourd’hui.

D’un point de vue un peu plus éloigné (quoique), cette uchronie m’a rappelée le scénario pédagogique présenté à la JIAPD par Gabrielle Bour, collègue professeure documentaliste dans l’académie de Paris, qui a fait utiliser des outils d’intelligence artificielle générative à ses élèves pour travailler sur la conjuration de Catilina, ce qui leur a donné des résultats assez surprenants, sources d’une réflexion sur l’usage critique de ces outils.


Revue de presse

Pour cette revue de presse, je me suis concentrée sur les publications du Courrier International, en particulier sur le Hors-série n°99 entièrement consacrée à l’intelligence artificielle, que je décortique en partie, en prélevant les articles qui se penchent sur ces aspects de la question. Je le reprendrai pour d’autres aspects dans de prochaines notes de lecture.

Pour citer les articles concernés, je mettrai en lien leur version en ligne quand le Courrier international la propose.

Ce premier article est issu de The Guardian et a été publié en octobre 2023. Il revient sur les applications principales de l’intelligence artificielle (reconnaissance vocale, voiture autonome, dépistage médical, publicité personnalisée, recommandation) et en profite pour redonner les définitions de certains termes associés : apprentissage automatique, algorithme, grand modèle de langage, chatbot.

L’article est suivi d’une superbe infographie (p.8-9), malheureusement non disponible en ligne, qu’on peut associer à celle proposée sur le site du Courrier international (voir plus bas dans les ressources).

Un encart « Que savent-elles faire ? Sept usages de l’IA » (p.10-11) donne différents exemples d’application : les rédactrices, les traductrices, les illustratrices, les vidéastes, les bavardes, les codeuses et les enquêtrices qui s’intéressent à la vérification de contenus générés par l’IA.

Cet article figure dans la première partie du hors-série, consacrée à l’intimité. Il a été publié en avril 2023 dans la MIT Technology review. Il s’intéresse aux failles des modèles de langage tels que ChatGPT : injection de prompts pour amener l’outil à soutenir des théories racistes ou complotistes, messages cachés facilitant les arnaques…

Les articles suivants de cette partie reviennent sur d’autres dérives ou d’autres applications relevant de la vie quotidienne : « Déshabillées en un clic » (p.17-18) alerte sur un outil permettant de créer photos et vidéos pornographiques, utilisé par les adeptes du revenge porn. « Un coach à la carte » (p.18-19) étudie les intelligences artificielles qui accompagnent les sportifs dans leur entrainement.

« J’ai créé le petit ami presque parfait » (p.20-22) rappelle le film Her : les jeunes chinoises choisissent de plus en plus d’avoir un compagnon virtuel, ce qui n’est pas sans risques.

Dans une deuxième partie, ce hors-série du Courrier international revient sur les impacts économiques de l’intelligence artificielle.

L’article proposé en pages 26-29 s’intéresse aux travailleurs de l’ombre de l’IA : ceux qui assignent des étiquettes à des contenus (en particulier les images) pour ensuite entraîner les modèles de langage, et dont l’existence est mise en péril par les derniers progrès de ces modèles, et l’apprentissage auto-supervisé, qui leur permet d’apprendre à partir de données non étiquetées.

L’article de cette partie que j’ai trouvé le plus intéressant est issu de The Atlantic : « Un an d’IA à l’université, un an de chaos et de confusion ». Il se penche sur la question des étudiants qui utilisent l’intelligence artificielle pour les travaux demandés, les raisons qu’ils invoquent (trouver l’inspiration, réduire le stress), et la nécessité pour les enseignants d’adapter leur pédagogie et leurs méthodes d’évaluation.

Deux autres articles reviennent sur les impacts de l’IA sur le marché du travail (précarisation, nivellement des salaires) quand un article publié dans le Wall Street Journal revient justement sur les nouveaux métiers rendus possibles par l’intelligence artificielle (développeur, ingénieur de requête, psychothérapeute de l’IA).

Ce portfolio fascinant, et accessible gratuitement en ligne sur le site du Courrier international, ouvre sur une nouvelle partie consacrée à l’intelligence artificielle dans les arts et la recherche.

Le premier article « Avec ChatGPT, nous vivrons bientôt tous en uchronie » (p.48-50) a été publié dans Die Zeit. Son auteur, l’écrivain Clemens Setz, revient sur les hallucinations de ChatGPT qui lui invente des oeuvres qu’il n’a pas écrites. Un encart rappelle les plaintes d’écrivains comme George R.R. Martin suite à l’utilisation de l’IA pour générer des textes en s’appuyant sur leurs oeuvres.

Une revue de presse se penche ensuite sur l’encadrement des usages de l’IA obtenus par les scénaristes et les acteurs à Hollywood après les grèves du printemps et de l’été 2023.

Les deux derniers articles s’intéressent aux applications de l’intelligence artificielle dans le domaine de la musique (générer une maquette en quelques clics, changer des voix, restaurer des morceaux en mauvais état, comme une chanson de John Lennon enregistrée sur cassette) et de la médecine (détecter les maladies et établir un diagnostic).

Je m’arrête ici pour ces notes de lecture, je reviendrai sur les derniers articles de ce hors-série dans un prochain épisode.

Quelques ressources pour terminer.

Ressources

Je renvoie une nouvelle fois au site de Bertrand Formet : Une IA par jour, pour continuer à farfouiller dans les nouvelles initiatives autour de l’intelligence artificielle.

Notes de lecture sur l’intelligence artificielle (épisode 5)

Ayant été pas mal accaparée à nouveau par ce sujet qui n’en finit pas de m’intéresser, je vous propose un cinquième épisode (et certainement un sixième très prochainement) de mes notes de lecture sur l’intelligence artificielle.

J’y ferai la recension d’au moins trois ouvrages (publications datant de 2023) et quelques extraits d’un quatrième, de différents articles de presse (2023 et 2024) ainsi qu’un retour d’expérience sur un outil d’intelligence artificielle testé dans le cadre de l’élaboration d’un scénario pédagogique.

Pour ces deux articles successifs, j’aborde deux angles d’approche, ce qui va me permettre de répartir les sources :

  • Le premier de ces angles est la relation entre intelligence artificielle et questionnements climatiques ;
  • Le second s’intéressera plus précisément aux outils d’intelligence artificielle générative, en particulier Chat GPT, tout en mettant l’accent sur des aspects sociaux, politiques et historiques.

Pour ces deux articles, je garderai la même structure que les notes de lecture précédentes.

Dans cet épisode :

  1. les ouvrages Le Département des théories fumeuses, de Tom Gauld et Intelligence artificielle, de Julie Lardon et Agathe Robinson-Deroo
  2. revue de presse d’articles disponibles en ligne sur la thématique intelligence artificielle et climat
  3. sélection de ressources autour de l’outil Climate Q&A

Le Département des théories fumeuses, de Tom Gauld

Pour commencer cet article avec humour et sous l’angle à la fois du dessin et de la vulgarisation scientifique, je voulais évoquer rapidement cette lecture très récréative, que je dois à l’une de mes amies professeures documentalistes.

J’avais déjà dans ma bibliothèque les ouvrages brillants de Tom Gauld, qui sont fabuleux de drôlerie et de culture : En cuisine avec Kafka et La Revanche des bibliothécaires.

Si je retiens aussi Tom Gauld dans mes notes de lecture sur l’intelligence artificielle, c’est parce que dans ce nouvel ouvrage, Le Département des théories fumeuses, quelques planches permettent d’en illustrer certains aspects.

Je me permets d’en glisser ici deux petits exemples :

Je vous invite fortement à découvrir tous ces ouvrages qui sont magnifiques et également à suivre son compte Instagram.

Intelligence artificielle, de Julie Lardon et Agathe Robinson-Deroo

Cet ouvrage de vulgarisation est l’un des plus récents paru sur le sujet, et c’est également l’un des derniers ouvrages que j’ai reçus au CDI sur la question.

Ce document compte moins d’une centaine de pages, et propose un aperçu accessible et synthétique.

Dans une première partie « L’homme et la machine« , les auteures dressent un panorama historique de l’intelligence artificielle :

  • les premiers ordinateurs avec la figure d’Ada Lovelace
  • Alan Turing, la machine de Turing, le jeu de l’imitation et le test de Turing
  • la conférence de Dartmouth et le Perceptron de Frank Rosenblatt, dont le fonctionnement tente d’imiter celui de la pensée humaine, ce qui servira de modèle aux systèmes experts
  • le logiciel Eliza, premier à tenir une conversation avec un humain
  • les différentes évolutions : apprentissage automatique (machine learning), apprentissage supervisé, apprentissage par renforcement et apprentissage profond (deep learning)

Le fonctionnement de l’apprentissage automatique est expliqué de manière illustrée

La partie qui m’a le plus intéressée dans ce chapitre est celle de l’entrainement par les jeux, où les auteures proposent une chronologie qui relie les jeux et les évolutions de l’intelligence artificielle, avec différents programmes d’échecs, de dames et de morpion élaborés depuis 1948, jusqu’à Pluribus développé par des ingénieurs de Carnegie-Mellon et capable de bluffer au poker, en passant par Deep Blue et AlphaGo.

Cette partie revient également sur l’utilisation de GTA V pour entraîner des logiciels de voitures autonomes.

Enfin une double-page dresse un aperçu des acteurs de l’intelligence artificielle : entreprises (IBM, DeepMind, Amazon, Facebook), États et instituts de recherche.

Dans la deuxième partie, « Une technologie en plein essor« , l’ouvrage revient sur les fonctionnalités les plus récentes de l’intelligence artificielle :

  1. reconnaissance d’images (surveillance, reconnaissance faciale, santé et industrie)
  2. traitement du langage (chatbots, traduction automatique, reconnaissance vocale et modération)
  3. analyse de données (systèmes de recommandations, voitures autonomes, logiciels de prédiction) jusqu’aux villes intelligentes
  4. robotique

Enfin la troisième partie, « Vers une société « intelligente » ? » ouvre le débat en revenant sur différents aspects de l’intelligence artificielle à remettre en perspective…

D’un côté les points de vigilance :

  • les biais algorithmiques des intelligences artificielles (avec l’exemple de Tay lancé en 2016 par Microsoft)
  • la question de la surveillance et de l’utilisation des données personnelles (et le score social chinois)
  • la manipulation et la désinformation avec un accent mis sur les deepfake
  • les questionnements éthiques (encart Lois de la robotique)

De l’autre les bénéfices :

  • lutte contre la pauvreté
  • santé
  • anticipation du changement climatique

Ce dernier point est abordé très rapidement et revient sur le dilemme consommation d’énergie par les outils d’intelligence artificielle VS établissement de modèles pour prévoir les événements climatiques.

Mon avis sur l’ouvrage

C’est un petit ouvrage très accessible, illustré agréablement et qui revient d’une manière synthétique et rapide sur les différents enjeux de l’intelligence artificielle. Il permet un premier aperçu ou de réactiver (pour ma part) assez succinctement des connaissances sur la question.


Climat et IA : revue de presse

Comme je l’ai indiqué dans mon précédent article #profdoc, j’ai proposé dans le cadre de la semaine de la presse une séance « Presse et Climat » à un groupe de terminale HGGSP, à la demande de mon collègue en charge de l’enseignement.

Pour l’occasion, j’ai élaboré pour les élèves différents ateliers, et un peu tardivement, j’ai eu l’idée de leur proposer également une activité « intelligence artificielle et climat ».

J’ai donc été amenée à consulter un certain nombre de ressources sur la question et c’est aussi pour cette raison que les dernières pages de l’ouvrage présenté plus haut ont retenu mon attention.

Pour cette revue de presse, je propose donc une sélection d’articles issus non pas des abonnements papiers du CDI comme à l’accoutumée, mais issus de ma veille sur la question.

« Une IA a illustré le rapport du GIEC et le résultat est sombre ». L’ADN, 6 avril 2023, https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/changements-climatiques-illustration-rapport-intelligence-artificielle-midjourney/

L’article publié en avril 2023 met l’accent sur la façon dont l’intelligence artificielle peut sensibiliser au changement climatique, en prenant comme point de départ une présentation du réchauffement climatique proposé en 2018 par le climatologue Ed Hawkins.

Il explique comment le professeur Aurélien Saussay a utilisé l’outil Midjourney pour réaliser des visuels sur les titres du dernier rapport du GIEC.

Sont ainsi illustrés les phénomènes météorologiques extrêmes, les flux financiers et les adaptations au changement climatique, les risques, la menace pour le bien-être humain.

L’IA pour lutter contre le changement climatique et favoriser la durabilité environnementale | Inria. 6 juillet 2023, https://www.inria.fr/fr/ia-changement-climatique-environnement.

Dans cet article mis à jour en 2024, l’INRIA revient sur la mise en place d’une équipe en son sein par la chercheuse Claire Monteleoni pour prédire l’évolution du climat et anticiper les phénomènes extrêmes.

Cette équipe doit relever le défi des données à traiter pour répondre aux questions climatiques, des données qui restent complexes à manipuler (données massives à exploiter dans certaines zones, données manquantes pour d’autres régions).

L’intelligence artificielle peut aider à combler les données manquantes mais aussi à prendre des décisions, et l’apprentissage automatique peut aider à répondre à ces problématiques.

Le projet ARCHES entend ainsi optimiser l’intelligence artificielle pour lutter contre le changement climatique à travers trois axes de recherche :

  1. L’IA pour la science du climat : pour améliorer la compréhension scientifique de l’évolution du système climatique.
  2. L’IA pour l’adaptation au changement climatique : pour concevoir l’impact social et accompagner les communautés et les décideurs avec des outils d’aide à la prise de décision.
  3. L’IA pour l’atténuation du changement climatique : pour accélérer notre transition écologique, avec un accent particulier sur les énergies renouvelables.
Mettre l’intelligence artificielle au service de l’action climatique dans les pays en développement, voici le défi lancé à la COP 28, Communiqué ONU Changement climatique, 9 décembre 2023

Ce communiqué publié sur le site de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 28) revient sur les différentes déclarations des participants qui mettent en relation climat et intelligence artificielle.

À retenir, ce paragraphe en particulier :

L’événement de la COP 28 a réuni des dirigeants de gouvernements, des Nations unies, d’agences de coopération au développement et d’entreprises pour discuter de la manière dont l’IA peut être utilisée pour une action climatique transformationnelle dans les nations en développement, tout en veillant à ce qu’elle ne contribue pas à élargir la fracture numérique causée par l’inégalité de l’accès à la technologie.

« Intelligence artificielle bonne ou mauvaise idée pour la planète ? » France Inter, 12 avril 2023, https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mercredi-12-avril-2023-7653937.

Enfin dans cette dernière ressource (une émission de France Inter que j’avoue ne pas avoir eu le temps d’écouter jusqu’au bout), l’article associé à cette émission revient sur les différents points de débat autour de l’intelligence artificielle et des questionnements climatiques, déjà relevés dans l’article de l’INRIA :

  •  le traitement des données complexes par l’IA et les modélisations climatiques
  • une prédiction plus rapide et efficace des évolutions climatiques
  • mais des technologies elles-mêmes énergivores, avec un poids carbone de plus en plus important

Néanmoins la principale ressource qui revenait dans mes recherches pour faire le lien entre intelligence artificielle et questionnements climatiques était justement un outil d’intelligence artificielle proposé afin d’étudier les différents rapports du GIEC, et c’est sur ce dernier outil, ainsi que sur les ressources qui m’y ont conduites, que je souhaiterais maintenant revenir.

Utilisation de l’outil Climate Q&A qui décrypte les rapports du GIEC.

Exemple d’utilisation avec deux questions :

Quelles preuves avons-nous que le climat change ?

Nous disposons de plusieurs éléments de preuve indiquant que le climat est en train de changer de manière significative au cours du dernier siècle. Voici les principaux points à retenir :

Les études d’attribution montrent que les changements de température sont attribués à divers facteurs, tels que l’influence humaine totale, les gaz à effet de serre, les aérosols, l’ozone, les changements d’utilisation des terres, les éruptions volcaniques, et la variabilité climatique interne.

Les changements observés dans le climat sont associés à des activités humaines et sont catégorisés par différents niveaux de confiance scientifique, allant de moyen à virtuellement certain.

Des preuves issues de changements attribués dans les extrêmes climatiques et météorologiques soutiennent l’idée que même un réchauffement de 0,5°C supplémentaire par rapport à aujourd’hui entraînerait des changements détectables dans ces extrêmes.

Les rapports du GIEC soulignent que le système climatique change rapidement en raison de l’influence humaine, avec des changements documentés dans l’atmosphère, les terres, la cryosphère, la biosphère et les océans, ce qui représente un engagement à l’échelle millénaire pour les éléments du système climatique qui répondent lentement.

L’attribution des changements climatiques à l’influence humaine est devenue de plus en plus forte au fil des rapports du GIEC, avec des preuves solides montrant une influence humaine claire sur le système climatique.

Ces éléments de preuve combinés indiquent de manière indiscutable que l’influence humaine a contribué au réchauffement de l’atmosphère, des océans et des terres, confirmant ainsi le changement climatique en cours.

Quels sont les enjeux de l’utilisation de l’intelligence artificielle face aux changements climatiques ?

L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour aborder le changement climatique présente plusieurs défis, comme indiqué dans les documents fournis :

Les technologies numériques, y compris l’IA, peuvent contribuer à atténuer le changement climatique et à atteindre plusieurs objectifs de développement durable. Cependant, certains gains en matière de lutte contre le changement climatique peuvent être réduits par une augmentation de la demande de biens et services due à l’utilisation d’appareils numériques.

L’application de l’IA dans le domaine de la modélisation et de la prévision climatique est encore relativement nouvelle, avec des avancées principalement dans les domaines de la prévision météorologique, des rendements agricoles, des systèmes d’alerte précoce et de la gestion de l’eau.

Les défis liés à l’utilisation de l’IA pour lutter contre le changement climatique comprennent des coûts de formation et de logiciels, la demande des clients et du marché, ainsi que des problèmes juridiques et de gouvernance.

Les modèles d’analyse intégrée et leurs résultats pour fournir des stratégies de réponse au changement climatique ont été critiqués pour leur manque de crédibilité dans certaines hypothèses cruciales, notamment en ce qui concerne la disponibilité des technologies de capture du dioxyde de carbone.

En résumé, les principaux défis de l’utilisation de l’IA pour aborder le changement climatique incluent les coûts, la demande du marché, les problèmes juridiques, la crédibilité des modèles et la disponibilité des technologies nécessaires. Ces défis nécessitent une approche soigneusement planifiée et une gouvernance appropriée pour maximiser les avantages de l’IA dans la lutte contre le changement climatique.

Concernant la question posée sur l’intelligence artificielle, j’ajoute ici différentes captures d’écran qui donnent un aperçu du fonctionnement de l’outil, ce dernier mettant à chaque fois en relation ses réponses avec les rapports du GIEC, et proposant des illustrations :

Pour compléter cet outil voici une sélection d’articles qui en faisaient la présentation :

Avril 2024 : séances et animations du CDI

Je profite des vacances d’avril qui tombent cette année pour la zone C relativement tôt dans le mois pour publier cet article un peu en décalé.

J’aurais pu le publier au retour des vacances, mais je serai à Reims la semaine du 22 au 26 avril pour les oraux du CAPES interne, et cela me permet également d’échelonner la publication des autres articles prévus (un nouvel épisode des notes de lecture sur l’intelligence artificielle et le prochain article cinéphile).

Seront donc présentés dans cet article les activités que j’ai pu mener au lycée et à l’extérieur entre le 18 mars et le 5 avril.

À nouveau, durant ces trois semaines, je n’ai pas vu le temps passer, et ces activités étaient des plus variées. J’ose espérer que les deux derniers mois de l’année seront un peu plus calme, mais tout aussi intéressants…

Animations du CDI

J’arrive au terme des sélections préparées de manière anticipée depuis début janvier. Comme je l’avais indiqué dans mes articles précédents, j’ai cherché à prendre de l’avance dans mes actions de valorisation du fonds, pour avoir juste à les installer à certaines dates et pour dégager du temps pour d’autres activités.

Comme je ne serai pas présente au retour des vacances, je prévois de me pencher sur les sélections de mai et juin un peu plus tard (j’envisageais initialement de le faire fin mars ou début avril mais j’ai vraiment manqué de temps).

OBJECTIF : UNE SÉLECTION THÉMATIQUE PAR SEMAINE

Pour la période janvier – avril, mon objectif était de pouvoir proposer une sélection thématique par semaine en m’appuyant, comme je l’ai indiqué dans l’article consacré au bullet journal, sur les événements nationaux et internationaux, et j’ai globalement réussi à m’y tenir.

Concernant les mois de mai et juin, ça sera davantage fait au jour le jour…

  • Sélection « Non au racisme » (21 mars)

Cette sélection a été proposée à partir du 19 mars et est toujours installée.

Comme les ressources consacrées à la semaine de la presse et aux sciences (j’y reviendrai plus bas) prenaient davantage de place, j’ai proposé cette mini-sélection sur une table haute, en enserrant plusieurs ouvrages entre deux autres, ce que je reproduirai certainement ultérieurement.

  • Tolkien reading day (25 mars)

Cette sélection m’a permis de ressortir quelques ouvrages de fantasy, et je me suis fait la réflexion que le fonds n’était pas très fourni en la matière… j’y repenserai pour une prochaine commande.

  • Nouveautés Sciences (25 mars)

J’ai profité des dernières commandes arrivées au CDI pour cataloguer quelques ouvrages et les mettre en valeur.

C’est quelque chose que je commence à faire de manière un peu plus systématique lorsque je reçois une commande désormais.

Avant, j’importais l’intégralité des notices des ouvrages reçus depuis Moccam. Désormais j’utilise uniquement Moccam pour créer des paniers d’ISBN et passer mes commandes, et je catalogue progressivement et manuellement les ouvrages en les regroupant par thématiques.

Cela me permet de faire dans la foulée le catalogage et la valorisation des nouveautés, et de mieux connaitre les ouvrages les plus récents de mon fonds.

J’ai catalogué ces 10 ouvrages le 25 mars, je les ai équipés dans la foulée, puis j’ai réalisé ce visuel que j’ai ensuite posté sur le blog du CDI et sur le compte Instagram, après avoir installé la sélection.

  • Sélection 1er avril

Pour finir la période sur une note plus légère, j’ai proposé cette sélection « pas du tout sérieuse » :

J’en ai rajouté quelques autres glanés ici et là, et j’ai installé cette sélection le 28 mars :

AUTRES ACTIONS PROPOSÉES
  • Puzzle collaboratif

Un premier puzzle installé au retour des vacances a été terminé. Pour le second puzzle de la période, nous avons proposé un sondage sur Instagram pour permettre aux élèves d’en choisir le motif, mais les deux retenus ont recueilli le même nombre de voix, c’est donc nous qui avons dû trancher.

Le Bal au moulin de la galette est toujours en cours d’élaboration au moment où j’écris cet article.

  • Sélections proposées dans le cadre des 50 ans du lycée

À l’occasion des 50 ans du lycée, une journée était organisée, principalement autour des sciences.

Les deux collègues qui ont en grande partie pris en charge l’organisation de l’événement avaient réussi pour l’occasion à faire venir une des anciennes élèves du lycée, Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de chimie en 2020.

Dans le cadre de cet événement, nous avons donc proposé avec Roman des sélections thématiques sur Einstein, sur les sciences, et sur les femmes scientifiques.

Les élèves membres de l’atelier journal ont également pu interviewer Emmanuelle Charpentier, interview réalisée sous la forme d’une webradio.

Comme j’étais durant cette période assez occupée à l’extérieur, c’est principalement Roman qui a pris en charge les sélections proposées au CDI sur ces thématiques, l’organisation de l’émission de webradio avec la participation active d’un de nos élèves comme technicien, et aussi la réalisation de deux panneaux présentant d’anciennes photos de classe prises entre 1974 et 2024 dans les couloirs du lycée.

Séances et actions pédagogiques

Voici les séances menées entre le 18 mars et le 5 avril, ce sont à nouveau principalement des séances en SNT.

Pour plus de lisibilité je vais indiquer ici les séances, leur intitulé et leurs objectifs, et les classes concernées.

SNT : DONNÉES STRUCTURÉES

J’ai mené une séance introductive à l’axe thématique « Données structurées » en SNT avec deux classes de seconde.

Comme je l’avais indiqué dans l’article du mois de mars, je poste ci-dessous les documents supports que j’ai utilisés pour cette séance.

  • Support de la séance

Ce support est réalisé sur Canva.

Données structurées SNT

  • Fiches élèves

Données structurées SNT 2023 2024

Comme à l’accoutumée désormais, je distribue à un groupe de quatre à cinq élèves une fiche élèves plastifiée et en couleurs qui correspond à la première page du document PDF.

Les élèves reçoivent ensuite individuellement les photocopies des pages suivantes.

Concernant la première activité qui correspond à un learning apps, je fais l’activité en direct avec eux.

En effet, lorsqu’il n’est pas guidé, ce jeu fait beaucoup moins sens pour les élèves, qui ont tendance à s’y perdre. J’ai fait l’erreur durant la première séance, ce qui m’a permis ensuite de corriger le tir avec les groupes suivants.

SNT : RÉSEAUX SOCIAUX

Avec trois autres classes, j’ai amorcé la séquence que je propose sur l’axe thématique de SNT « Réseaux sociaux ».

Comme pour ma séquence « Internet et Web », cette séquence est supposée se dérouler en 3 séances, mais son organisation peut varier en fonction des classes :

  1. Séance 1 : identité numérique et réseaux sociaux : contribuer à la cartographie de l’identité numérique de la classe via un questionnaire / participer à l’escape game Zone Blanche, tirer au sort un réseau social à présenter
  2. Séance 2 : la carte d’identité d’un réseau social : réaliser la présentation du réseau social à tirer au sort et le présenter à l’oral
  3. Séance 3 : cyberviolence et fake news : choisir l’une des thématiques, consulter des ressources et réaliser une affiche de sensibilisation

J’avais déjà mené cette séquence les années précédentes, soit seule, soit en co-animation avec des collègues, et même si j’en ai fait évoluer un peu la forme, l’esprit reste le même. Pour l’instant, voici où j’en suis de ma progression en fonction des classes :

  • 2nde13 : les 3 séances ont été menées, il me reste à récupérer les productions des élèves et leur campagne PIX
  • 2nde11 : j’ai fait 2 séances sur 3 (sachant qu’ils devaient en séance 2 travailler sur leur présentation de réseau social, et passer à l’oral durant une séance avec l’enseignante en charge de la SNT)
  • 2nde4 : j’ai fait la première séance le 5 avril

Je partagerai les documents de ces séances lorsque j’aurai fini de suivre mes six classes.

hggsp : presse et climat

J’ai conçu cette séance à la demande d’un collègue d’histoire-géographie, dans le cadre de la semaine de la presse.

Pour cela, le dossier pédagogique m’a été d’un grand secours, mais j’ai aussi adapté les séances proposées au niveau des terminales HGGSP et au temps dont nous disposions (deux heures).

J’ai donc réutilisé une modalité de travail que j’avais utilisé précédemment les années passées en Première HGGSP sur l’axe S’informer : un fonctionnement par ateliers puis une restitution avec des élèves experts sous la forme du livret.

  • Documents d’atelier

HGGSP Terminale presse et climat

Les élèves ont à leur disposition un document par atelier et accès à une collection Pearltrees.

https://www.pearltrees.com/private/id76402674?access=46cf9d54398.48dcff2.6fb5a85cf2284584a14a94de31a3950d

  • Livret de restitution

Au bout d’une heure, nous créons les groupes d’experts qui permettent aux élèves d’échanger les informations sur les ateliers auxquels ils n’ont pas participé.

Les élèves se sont bien prêtés au jeu, j’ai beaucoup apprécié de préparer et de mener cette séance, qui m’a également permis de faire une veille sur intelligence artificielle et climat, veille que je présenterai très prochainement dans de nouvelles notes de lecture.

Communication

Ce mois-ci, les actions de communication se sont concentrées sur les animations proposées et mentionnées plus haut. Je n’ai cependant pas eu le temps de mettre à jour ma lettre de diffusion à destination des enseignants, et j’ai privilégié durant cette période d’autres actions de communication.

Mallette pédagogique « Rebâtir Notre-Dame »

Grâce à un collègue d’histoire-géographie qui nous a partagé l’information, nous avons commandé en janvier cette mallette pédagogique que nous avons reçue.

Nous avons attendu d’avoir testé différentes activités avec les élèves pour en faire une plus large communication, et c’est en collaboration avec lui que j’ai réalisé cette présentation.

Blogs sur l’ENT

Pour ces trois blogs, j’ai pris l’initiative la dernière semaine de décembre de les basculer en mode public, afin de leur donner un peu plus de visibilité et que vous puissiez voir plus concrètement comment ils fonctionnent, même si je ne les alimente pas toujours avec la dernière assiduité…

Ce mois-ci, 4 articles publiés sur les sélections thématiques présentées plus haut, mais aussi le 18 mars un Zoom Actu spécial Semaine de la presse :

et le vendredi des vacances, la to do list (que j’ai recyclé de l’an dernier) :

Un article publié ce mois-ci sur la mallette pédagogique de Notre-Dame (canal privilégié pendant que la messagerie de l’ENT était indisponible).

Ce mois-ci, la période est beaucoup plus calme en journées portes ouvertes, je n’ai publié aucun article sur ce blog.

Compte Instagram du CDI

Le compte Instagram du CDI poursuit sa lancée, et c’est le canal de communication sur lequel j’ai le plus de facilité à publier.

  • photos et vidéos postées directement

Le 20 mars, j’ai posté une photo des avancées du puzzle installé au CDI, puis le 22 mars lorsqu’il a été terminé, le sondage pour choisir le nouveau puzzle.

Les 4 et 5 avril, j’ai relayé sur le compte les activités proposées par les élèves de l’atelier lecture (english enthusiasts) : une chasse aux oeufs organisée au CDI. Les élèves devaient retrouver des oeufs en papier sur lesquels figuraient des citations en anglais, et qui avaient été dissimulés dans les rayons.

  • visuels postés sur le blog du CDI et relayés sur le compte Instagram

Durant cette période, j’ai relayé sur le compte les visuels présentés plus haut (Non au racisme, Tolkien reading day, Nouveautés sciences et Sélection du 1er avril).

  • les aventures de Chat Bla-bla

Chat Bla-bla s’est bien promené durant cette période : il est allé à une réunion de bassin, voir son copain Guigui le perroquet au collège de Guinettes à Étampes, et il a participé à deux interventions sur l’intelligence artificielle.

Ses escapades ne sont pas terminées puisqu’il me suivra en toute discrétion fin avril au CAPES interne.

Autres activités

Enfin j’en termine comme à mon habitude par les autres activités professionnelles de la période, et avec la mini-rubrique des mercredis studieux.

Activités, réunions, stages, déplacements
  • 19 mars : réunion de bassin au lycée René Cassin d’Arpajon, sur la thématique du bien-être ;
  • 21 – 25 – 28 mars : j’ai accueilli pendant 3 jours au CDI avec beaucoup de plaisir une collègue enseignante de lettres en mobilité professionnelle, Marie Mignola, et j’en profite ici pour la remercier et pour la saluer ;
  • 25 mars : j’ai participé à une réunion à distance afin de préparer mon intervention à un fablab organisé par Canopé 95 (voir plus bas) ;
  • 26 mars : j’ai participé à une réunion avec les évaluateurs externes du lycée en tant que référente des usages pédagogiques du numérique ;
  • 27 mars : j’ai participé à une réunion à distance avec l’équipe de Savoir Devenir sur le projet Algowatch ;
  • 29 mars : j’ai animé la deuxième partie de mon stage EAFC « Dynamiser sa veille et visibiliser son action » ;

  • 3 avril : j’ai animé 3 ateliers pour présenter mon jeu sur l’intelligence artificielle au fablab éphémère organisé à Enghien-les-Bains ;
  • 4 avril : j’ai animé 2 ateliers au séminaire des interlocuteurs académiques au numérique en documentation à Paris
Les mercredis studieux

Voici un petit aperçu de mes mercredis de cette période, qui ont été un peu plus calmes que pour la période précédente :

  • 20 mars : une heure de séance avec les 2nde1 sur les données structurées, puis je suis allée avec Chat Bla-bla voir Hélène et Floriane qui sont respectivement principale et profdoc au collège de Guinettes à Étampes
  • 27 mars : la réunion à distance pour le projet Algowatch, un temps d’échange par téléphone avec Adeline Rameix qui participe à ce projet avec moi, et des lectures sur l’intelligence artificielle en vue de la publication des prochaines notes de lecture
  • 3 avril : la journée à Enghien-les-Bains, et la poursuite des lectures dans les transports.

Cette période était très riche et très intense professionnellement, et j’espère pouvoir souffler un peu, je vous souhaite donc d’excellentes vacances et vous dis à très bientôt sur Cinephiledoc !

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