Pour commencer l’année d’une manière un peu légère (et ludique) – ce qui sera à nouveau le cas un peu plus tard dans l’année pour présenter un projet qui me tient particulièrement à coeur – je réfléchissais depuis quelques mois à un article consacré aux jeux de société et au cinéma.
Pour préparer cet article, je me suis plongée dans les archives de ce site et j’ai retrouvé un article datant de décembre 2013 intitulé très sobrement « Jeux et cinéma ». Simple et efficace, je décide du coup de faire tout simplement un deuxième épisode.
Dans ce précédent article j’évoquais les enseignes pour trouver les jeux de société consacrés au cinéma, je proposais quelques exemples de boites à questions ou de boites à énigmes et passais très rapidement à mes jeux préférés.
Je vais donc reprendre à peu près la même structure en partant cette fois-ci d’une forme de jeu que l’on pourrait nommer ainsi : le jeu de plateau ou jeu à itinéraires variables.
Jeux de cartes, Trivial Pursuit et jeu de l’oie
Si l’on reprend les jeux de société les plus traditionnels (et si je m’en réfère à l’histoire du jeu de société que j’aborde au moins une fois par an dans le stage que je co-anime en temps que professeur documentaliste sur « Jouer au CDI : du jeu de société à l’escape game », on peut se rappeler que les jeux de cartes et le jeu d’échecs sont parmi les plus anciens.
Pour ce qui concerne les adaptations les plus modernes, laissons de côté le jeu d’échecs (et ses déclinaisons avec les personnages de Star Wars, du Seigneur des anneaux ou encore de Harry Potter) et concentrons-nous sur les différents éléments que j’ai déjà mentionnés.
- jeux de cartes version ciné
Pour les jeux de cartes, j’avais trouvé il y a deux ans à la cinémathèque française deux exemples très sympas : Chaplin et Hitchcock, et dont je donne ici à nouveau un aperçu :
Ce qui m’avait séduit dans ces deux jeux de cartes, c’est que contrairement à des éditions plus anciennes que j’avais pu avoir quand j’étais enfant (je me souviens notamment d’un jeu de cartes Lucky Luke), ce n’était pas seulement les têtes – Rois, reines, valets – et les As qui étaient illustrées, mais toutes les cartes qui proposent soit une scène, soit un personnage, soit une affiche.
- Jeux de culture générale (et plus spécifiquement culture ciné)
Les deux catégories suivantes sont un peu plus poreuses. J’ai toujours eu un peu de mal avec deux types de jeux : le Trivial Pursuit et le Monopoly. Vous me direz qu’ils n’ont pas forcément beaucoup en commun.
Néanmoins, j’ai longtemps eu l’un et l’autre dans ma ludothèque personnelle, et j’ai pu jouer avec des versions thématiques : un Monopoly Star Wars et un Trivial Pursuit Histoire de France.
J’ai cherché sur le site Hasbro qui édite les deux jeux des versions sur le cinéma et je n’en ai pas trouvé. Cependant, ma principale difficulté avec le Trivial Pursuit reste son obsolescence programmée.
On ne peut pas laisser ce jeu une dizaine d’année dans un coin et le ressortir sans que les cartes culture ou sport deviennent les plus difficiles à jouer pour les joueurs les plus jeunes (et déjà les cases sport ont toujours été les plus difficiles pour moi).
Du coup, comme je suis plutôt amatrice de jeux de plateau – y participer, voire en fabriquer (j’avais fabriqué il y a quelques années un jeu de l’oie du CDI quand j’étais en collège, et plus récemment mon jeu sur l’intelligence artificielle – et je garde pour un autre article la fabrication d’escape games), j’ai cherché sur internet s’il n’y avait pas eu quelques fans de jeux comme moi pour fabriquer un jeu de l’oie sur le cinéma.
Le seul résultat à peu près concluant que j’ai trouvé est celui-ci :
L’idée est très sympa et le visuel est génial. Je pense que quand j’aurai un peu de temps devant moi, j’adapterai ce jeu à l’histoire du cinéma en général ou peut-être à quelques déclinaisons pour des films ou des réalisateurs… en le croisant éventuellement avec l’idée de jeu proposée par une de mes collègues en histoire-géo au lycée, qui a présenté aux journées portes ouvertes un jeu de l’oie sur la Troisième République.
- Jeux de plateau (et toujours culture ciné)
Plus récemment, l’un des jeux de culture générale que je préfère malgré toujours un petit risque d’obsolescence programmée comme le Trivial Pursuit, c’est le TTMC (Tu te mets combien ?).
Les questions cinéma de ce jeu sont vraiment excellentes, et j’ai vu sur le site officiel que ses créateurs proposaient des déclinaisons Jeux olympiques, cuisine ou encore musique. À quand un TTMC exclusivement Cinéma, ce serait génial !
Scénarios de jeux sur le cinéma
Dans l’épisode 1 « Jeux et cinéma», j’avais évoqué quatre de mes jeux préférés qui revenaient en 2013 sur différents aspects (thématiques ou chronologiques) du cinéma : le Shabadabada cinoche sur les répliques de films, le Timeline Musique & cinéma, un Black Stories sur le cinéma et une Boîte à culture geek.
Ce qui m’a incitée à écrire ce nouvel article, ce sont deux jeux qui ont fait le choix de s’approprier des éléments historiques du cinéma et d’impliquer le joueur dans cette histoire.
Le premier s’intéresse aux pionniers du cinéma muet et à l’industrie naissante de Hollywood, le second explore les heures sombres du Maccarthysme.
- Cartaventura : Hollywood
Le premier jeu fait partie de la collection des Cartaventura (ces jeux à itinéraires variables où le scénario dépend des choix du joueur).
Celui sur Hollywood m’a immédiatement conquise car, non content d’évoquer la figure de Chaplin, les itinéraires proposés s’inspirent directement de la filmographie de ce réalisateur.
En voici le scénario présenté sur le site :
Scénario Hollywood : 1920, Ohio. Vous incarnez Jim Tully, un ouvrier lassé par un quotidien bien loin de ses rêves de cinéma. Quittez tout et, de train en train, tentez de traverser le pays avec l’espoir de rejoindre le plus célèbre des vagabonds : Charlie Chaplin !
J’ai pris quelques photos au début de la partie, mais j’ai rapidement été rattrapée par l’envie de jouer et d’explorer les différents itinéraires du jeu, puis de tester les autres histoires proposées qui ont l’air tout aussi irrésistibles : les deux jeux sur l’univers des Trois Mousquetaires, celui sur Versailles, mais aussi Lhassa et Cosmologia que j’ai déjà chez moi.
- Hollywood 1947
Le deuxième jeu, Hollywood 1947 est un jeu de stratégie un peu plus compliqué à prendre en main mais tout aussi passionnant dans ses choix scénaristiques.
En voici le scénario :
Démasquez les communistes infiltrés…
Hollywood 1947 est un jeu de déduction à rôle caché pour 1 à 9 joueurs. Tentez de démasquer les communistes qui se sont infiltrés dans votre studio de cinéma avant que le Congrès américain décide de sa fermeture.
La mise en place du jeu demande un peu plus de temps, et il faut réussir à comprendre sa dynamique. Ce qui m’a attirée davantage, c’est le matériel et le soin apporté à tous les éléments du jeu, qui en font un très bel objet.
Si le jeu Cartaventura s’adresse à tout type de joueur, cinéphile ou non, Hollywood 1947 est peut-être plus destiné aux passionnés d’histoire du cinéma (ou d’histoire de la Guerre froide) mais j’imagine qu’un enseignant d’histoire pourra l’utiliser, se l’approprier avec ses élèves ou imaginer à partir de ce modèle une séance ou un jeu permettant de mieux comprendre une période ou un contexte historique.
Répliques de films : du Shabadabada au quotidien
Puisque j’ai évoqué un peu plus haut un de mes jeux préférés sur le cinéma qui figure toujours en bonne place dans ma bibliothèque, autant rappeler ses mécanismes et en profiter pour une petite digression finale.
Dans mon article de 2013, j’en redonnais les principes sous forme de dialogues en utilisant une réplique du film Casablanca.
Pour devenir incollable à ce genre de jeux (et aux questions ciné du TTMC) rien de tel que se replonger dans les ouvrages de Philippe Lombard consacrés aux répliques de films :
- 600 répliques de films à l’usage du quotidien, publiés en 2016 et 2020
- Parler comme un super-héros : 100 répliques cultes pour devenir invincibles, en 2018 ;
- mais surtout les 600 répliques de films pour avoir la bonne répartie… au bon moment !, publié chez Dunod en novembre 2024 et sur lesquels je reviendrai dans un prochain article, le temps que ça infuse.
J’ai donc quelques bonnes résolutions sur les prochains articles cinéphiles, et que j’ajoute ici en guise d’aide-mémoire et de to-do-list :
- continuer à parler de femmes qui écrivent sur le cinéma, qui parle de cinéma ou qui font du cinéma au mois de mars
- continuer à parler des ouvrages de Philippe Lombard, en particulier les tout derniers (mais aussi ceux que je viens de mentionner)
- voir les derniers films d’Almodovar et lire son roman
- puisqu’on parle de répliques de films et de scènes cultes, parler à nouveau de séries télévisées
- faire un autre article sur les jeux et en particulier les escape games
- aller voir la prochaine exposition à la Cinémathèque
Et puisqu’on a désormais le programme des prochains mois, je vous dis à très bientôt sur Cinéphiledoc !