Je suis très heureuse de reprendre cette idée de l’an dernier, suscitée par tous les tops et flops de fin d’année publiés par blogueurs et twittos…
Un petit mot tout d’abord sur les petites choses que j’ai eues à Noël, et dont je fais rarement la critique, car le plus souvent, il ne s’agit pas de parutions récentes, à de rares exceptions près…
Lectures cinéphiles à venir…
Je n’ai pas été très gourmande en livres sur le cinéma cette année, sur ma liste au Père-Noël. J’ai tout de même reçu deux ouvrages :
- Le Gastronogeek, un livre qui passe en ce moment rarement inaperçu, puisqu’il s’agit d’une publication récente, que l’on retrouve aussi bien au rayon cuisine qu’au rayon cinéma. Sorti en novembre 2014 aux éditions Hachette, il est l’oeuvre de Thibaud Villanova et de Maxime Léonard, et est sous-titré fort justement « 42 recettes inspirées des cultures de l’imaginaire ». En effet, ce livre est moins un recueil de références culinaires que le prétexte à évoquer des souvenirs cinématographiques et télévisuels. Attention, ceci n’est pas un reproche. On y retrouve l’univers de Star Wars, de Doctor Who, d’Harry Potter, ou encore du Seigneur des anneaux – un vrai bonheur pour les geeks. Mais je pense que j’aurai plus de facilité à réaliser le Beef Tannen Burger de Retour vers le futur, que l’Oeil de Sauron (un sabayon à la pulpe d’orange et chocolat noir) du Seigneur des anneaux, tout visuel et évocateur soit-il. Pour l’instant davantage mises en scène visuelles, il ne me reste plus qu’à sauter le pas pour voir si ces recettes, une fois réalisées, gardent le mystère et la magie que leur ont conférées leurs auteurs.
- Stanley Kubrick, de Michel Ciment, un ouvrage publié en 2011 (édition définitive) aux éditions Calmann-Lévy et préfacé par Martin Scorcese. Je n’avais aucun livre sur Kubrick dans ma bibliothèque – ce qui me manquait beaucoup – et je cherchais quelque chose qui soit à la fois un ouvrage récent et de référence sur le sujet. Michel Ciment étant un spécialiste du cinéma américain, et l’auteur d’une quantité incroyable d’entretiens avec des réalisateurs hollywoodiens, je pense que j’ai visé juste avec ce livre, qui semble promettre autant visuellement que dans son contenu. J’en dirai quelques mots plus tard, lorsque je l’aurai parcouru un peu plus en détail, ce dont j’ai hâte.
Palmarès 2014
Passons maintenant au palmarès proprement dit.
- Le prix du livre dont je n’ai pas fait la critique sur ce blog est attribué à Screen, la réédition récente d’un roman américain de Barry N. Malzberg, où le héros reçoit la palme du fantasme masculin, puisqu’il a la capacité d’entrer dans un film et de coucher avec les comédiennes les plus célèbres de l’époque, le tout avec un vocabulaire des plus crus. Je ne me considère pas comme quelqu’un de particulièrement prude ou coincée, mais je dois avouer que la perspective de devoir insérer des citations dans un article consacré à ce livre m’a arrêtée, moins par gêne qu’à l’idée qu’on tombe sur mon blog avec des équations de recherche quelque peu inattendues. Mais si vous voulez des émotions fortes, et que la littérature érotique actuelle ne trouve pas grâce à vos yeux, je vous recommande tout de même ce livre… attachez vos ceintures !
- Le prix du second volume qui tient toutes ses promesses, et qui nous fait attendre avec impatience la sortie du troisième est attribué à l’ouvrage d’Enrico Giacovelli, Le Silence est d’or, consacré aux années flamboyantes du cinéma muet hollywoodien, un livre qui tire absolument parti des ressources du numérique en proposant une chaîne YouTube à consulter au fil de sa lecture.
- Le prix du roman sur le cinéma, pas tout à fait autobiographie romancée, mais plutôt instantané romancé de trois destins qui se croisent, est attribué à L’Année des volcans, de François-Guillaume Lorrain, qui revient avec enthousiasme sur la rencontre de Roberto Rossellini et Ingrid Bergman, et sur un amour à trois explosif : Rossellini, Bergman et Anna Magnani, avec en toile de fond les tournages de Stromboli et de Vulcano. Bien que cette lecture m’ait un peu moins portée que le roman retenu l’an dernier, elle m’a tout de même fait passer un très agréable moment, et m’a permis de revenir sur la manière dont je choisis mes lectures cinéphiles.
- Le prix de la découverte dépaysante est attribué au premier volume de l’autobiographie de la comédienne Anjelica Huston, A story lately told, qui, non content de nous faire voyager dans le temps, et entre les États-Unis, Paris et l’Écosse, m’a permis de proposer, le premier article à quatre mains et bilingue de Cinephiledoc !
- Le prix du générateur de trolls est attribué aux Mythes et idéologie du cinéma américain, de Laurent Aknin, qui analyse les obsessions et les angoisses du cinéma américain post-11 septembre, notamment dans les films de super-héros et de science-fiction. La critique que j’ai faite de ce livre m’a valu un échange passionné avec une personne qui ne voulait pas comprendre qu’un compte-rendu de lecture ne peut être exhaustif et que, même si j’essaye d’en donner une idée générale, pour se faire une opinion sur le livre dont je parle, mieux vaut également le lire.
- Le prix de l’autobiographie qui aurait pu être un roman est décerné à La Mécanique du rire, de Buster Keaton, qui revient, dans un style qui rappelle les romans américains tels que ceux de Mark Twain ou le Martin Eden de Jack London, sur son enfance saltimbanque, sur sa venue au cinéma et sur ses aléas professionnels et personnels à la venue du parlant.
- Le prix de la déclaration d’amour au cinéma est attribuée à la compilation des écrits d’Henri Langlois, réalisé à l’occasion des cent ans de sa naissance, et de l’exposition que lui a consacrée la Cinémathèque française en début d’année.
- Le prix de la réhabilitation – quoi que ce ne soit pas le terme le plus approprié – en même temps que le prix de « je suis objectif mais quand même » est décerné à l’ouvrage Truffaut et Godard d’Arnaud Guigue, où clairement pour l’auteur, ce n’est certainement pas Godard > Truffaut, ni même Truffaut ≥ Godard, mais bien Truffaut > Godard (ou comment réutiliser d’une manière complètement impromptue et jubilatoire des symboles de maths étudiés en primaire).
- Enfin, le prix du « je vous en aurais bien parlé si je n’en avais pas déjà parlé » est attribué au livre Game of thrones saison 3 et 4, magnifique ouvrage revenant sur les coulisses des deux dernières saisons de la série. En effet, j’avais déjà consacré un article à l’ouvrage traitant des saisons 1 et 2, et le plus récent rassemblant toutes les qualités de ce dernier, je ne vois rien de plus à ajouter…
… Si ce n’est bonne fin d’année à tous et rendez-vous en 2015 pour de nouvelles lectures et de nouveaux projets !
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