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Notes de lecture sur l’intelligence artificielle (épisode 3)

Voici un troisième épisode de mes notes de lecture sur l’intelligence artificielle, où je commence à cerner l’objectif de ces notes :

avoir une vision d’ensemble sur la question et qui me permette de proposer ou de concevoir des séances pédagogiques sur l’IA, aussi bien dans des disciplines associées aux sciences pures (SNT, enseignement scientifique, mathématiques) que dans les sciences humaines (SES, éco-gestion, EMC, HGGSP, HLP…).

Ce troisième épisode abordera donc la question sous l’angle des sciences humaines avec un premier focus sur les aspects économiques et géopolitiques de l’intelligence artificielle.

Dans cet épisode :

  1. les ouvrages Intelligence artificielle, l’affaire de tous et Géopolitique de l’intelligence artificielle
  2. revue de presse avec les numéros de la revue Le Monde diplomatique n° 829 et du Courrier international n°1685, 1695 et 1704
  3. une sélection de ressources

Intelligence artificielle, l’affaire de tous : de la science au business, Thierry Bouron

Il s’agit donc pour moi d’un quatrième ouvrage sur l’intelligence artificielle, après une première lecture à coloration davantage scientifique, et deux lectures de vulgarisation qui tendaient à proposer une vision d’ensemble de la question.

Cet ouvrage a été publié en juillet 2020 aux éditions Pearson et apporte un éclairage davantage professionnel : économie, business, management et marketing. 

Cela se remarque dans les exemples donnés et dès l’introduction, qui revient sur la révolution induite par les intelligences artificielles à la fois dans les différents secteurs économiques mais aussi dans les formations professionnelles.

Ainsi l’auteur rappelle que la Chine a été la première à expérimenter des cours sur l’intelligence artificielle dans une quarantaine de lycées. 

La coloration économique de l’ouvrage est visible aussi dans sa construction, puisqu’en introduction l’auteur souligne les impacts économiques de l’IA, et comment mettre en place une stratégie d’entreprise en en tenant compte.

Deux chapitres rappelant l’essentiel par des exemples et une base historique et scientifique. 

Le chapitre 1 « L’observation d’IA » fait un top 10 des IA impressionnantes, et explique en quoi elles le sont : une IA capable de créer un morceau de musique ou un texte littéraire, les robots Kiva d’Amazon capables d’aller chercher les produits dans les étagères où ils sont stockés, les boutiques Go store, AlphaGo, l’assistant Google qui prend un rendez-vous à notre place. 

Le chapitre 2 « L’IA est plurielle » fait un rappel historique de l’IA qui était déjà abordé dans les ouvrages des précédentes notes de lecture : test de Turing, conférence de Dartmouth, hivers de l’IA. Il revient également sur les notions de machine learning, deep learning et sur les différents courants de pensées liés à l’IA.

  • Le business de l’intelligence artificielle : innovations, investissements économiques et politiques

Dans le chapitre 3 « Un business démesuré », l’auteur s’intéresse aux évolutions induites par l’IA dans l’entreprise, avec le phénomène d’innovations disruptives (ruptures qui peuvent provenir de la création d’un nouveau service, d’un élargissement de l’accessibilité, d’un nouveau modèle de business ou de nouveaux systèmes opératoires). 

Pour ces derniers est convoqué l’exemple du système de recommandation de produits par Amazon. 

L’auteur revient ensuite sur les perspectives de marché de l’IA (impact sur la croissance mondiale par une augmentation de la productivité, la proposition de nouveaux services et un gain de temps), sur les investissements en IA (notamment distribution de contenus sur les réseaux sociaux) et sur les politiques gouvernementales. Pour la France : rapport Villani publié en 2018, prévision d’investir 1,5 Milliards sur cinq ans, sélection de 4 pôles de recherche régionaux. 

Dans le domaine de l’industrie. Les GAFAM ont investi dans l’IA : Alphabet est le premier acteur dans l’acquisition de sociétés d’IA. 

Définition d’une IA COMPAGNY

  1. Stratégie d’acquisition de données
  2. Regroupement et centralisation des données dans des entrepôts
  3. Mise en place de procédures contrôlant le respect des données privées
  4. Automatisation des procédures
  5. Création de nouveaux métiers autour des data sciences

Description des différentes stratégies des GAFAM en IA. Google : agents conversationnels. Facebook : recherche et analyse semantique de textes, images et vidéos (détection de contenus / de faux comptes). Amazon : robots. Apple : Siri. 

Pour soutenir ces évolutions : développement des compétences et des formations universitaires dans ce domaine.

  • Risques de l’intelligence artificielle dans le secteur économique

Dans le chapitre 4, « Les risques effectifs », l’auteur revient sur plusieurs risques soulevés par l’IA. La question des systèmes autonomes permet de traiter le domaine de l’armement et de la défense militaire. 

La partie la plus éclairante concerne les risques propres aux machines apprenantes, notamment à travers la question des corrélations de données (voir l’étude mentionnée de Tyler Vigen : Spurious Correlations et celle sur les fausses corrélations dans un contexte politique : Hack your way to scientific glory) et celle de la généralisation induite par un jeu de données (un outil de recrutement qui élimine certains profils parce qu’ils sont au départ peu représentés). 

Les autres risques mentionnés sont les usages abusifs (exemple de Compas) et les risques liés aux données personnelles avec l’exemple de l’affaire Cambridge Analytica. 

Le dernier risque évoqué est l’impact de l’IA sur l’emploi.

  • Fonctionnement de l’intelligence artificielle

Les 3 chapitres suivants reviennent sur le fonctionnement de l’intelligence artificielle, déjà abordé dans d’autres ouvrages à coloration plus scientifique : « machines apprenantes », « réseaux de neurones artificiels » et « systèmes autonomes » avec des apartés mathématiques pour creuser la question. 

J’ai quelque peu survolé ces chapitres parce qu’ils sont un peu trop mathématiques pour moi, même si dans celui consacré aux systèmes autonomes, une sous-partie « Simulation multi-agents » a retenu mon attention. L’auteur y étudie le renforcement des comportements de consommateurs via l’IA, illustré par le schéma suivant :

Il propose également un jeu de rôles sur les comportements de consommateur, pour manipuler des agents intelligents et se mettre dans la peau d’une IA.

Ce jeu pourrait éventuellement être réutilisé en SNT ou en éco-gestion. Certaines indications sur le nombre de cartes et leur répartition ne sont pas très claires, aussi j’ai essayé de l’adapter de mon mieux dans un jeu que j’ai intégré à une séance de SNT, et que je compte tester prochainement. 

Enfin le dernier chapitre de l’ouvrage « Études de cas » revient sur différentes applications d’intelligence artificielle dont Internet et les agents conversationnels.

Concernant Internet, sont abordés la recommandation et le ciblage : de quelle manière Amazon influence les achats par le système de recommandation personnalisée (un quart des achats sur le site), la suggestion de vidéos sur YouTube et Netflix, la publicité ciblée via les cookies et l’historique de navigation.

Concernant les agents conversationnels, l’auteur fait un rappel du test de Turing, et étudie quelques applications : Siri, Alexa, les chatbots et les enceintes connectées.

En conclusion l’auteur rappelle l’importance de se tenir au courant de l’actualité dans le domaine de l’intelligence artificielle, pour le secteur économique mais cela peut être élargi. Il fait un récapitulatif par un exercice de questions / réponses des différents points abordés dans l’ouvrage.

Mon avis sur l’ouvrage :

Le plus : un véritable éclairage thématique de l’intelligence artificielle. J’ai certes laissé de côté les aspects les plus mathématiques, mais l’ensemble du propos est très éclairant, et peut interroger même sur des domaines comme différents secteurs économiques (immobilier, ressources humaines, entreprise) ou les formations professionnelles, ce qui peut permettre de lier aussi la thématique aux filières d’études des élèves et à leur choix d’orientation.

Par ailleurs, l’auteur a une posture véritablement pédagogique, avec des moments de questions / réponses qui peuvent être réutilisés en classe.


Géopolitique de l’intelligence artificielle, Pascal Boniface

Cet ouvrage a été publié aux éditions Eyrolles en janvier 2021, et il fait partie de la bibliographie très prolifique de Pascal Boniface, spécialiste de géopolitique.

On lui doit des ouvrages plusieurs fois réédités sur les relations internationales (Comprendre le monde) et qui relient la géopolitique à certaines thématiques (le sport, les jeux olympiques, le Covid…).

L’ouvrage consacré à l’intelligence artificielle se décline en sept chapitres, après une introduction où l’auteur rappelle son parcours littéraire malgré son intérêt pour la question, ce qui sera éclairant pour la suite de l’ouvrage.

Le premier chapitre « Intelligence artificielle, histoire et définition » revient de manière succincte sur des éléments déjà abordés dans les ouvrages abordés précédemment : le test de Turing, la conférence de Dartmouth, les hivers de l’IA, deep learning et machine learning, traitement des données.

Un encart revient sur le rôle de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) créée en 1958 qui finance aux États-Unis la recherche et le développement dans le domaine des technologies militaires, avec un département dédié à l’innovation et à l’information créé en 2005.

Dans le deuxième chapitre « Corne d’abondance ou machine à exclure ? », l’auteur revient sur la vision que la société a généralement des innovations techniques et des craintes qu’elles suscitent, largement relayées par Pascal Boniface (inégalités, chômage, accès à la santé et transhumanisme, relations des états avec les géants du numérique).

Le troisième chapitre « Les GAFAM vont-ils tuer l’État ? » accentue ces craintes, en faisant notamment un tableau comparatif entre les fortunes des dirigeants et le PIB de certains pays (Amazon / Bezos en 2020 = Qatar en 2019, Elon Musk = Maroc).

Il étudie de quelle manière ces dirigeants s’emparent de domaines jusqu’ici régaliens (la conquête spatiale pour Musk) et affaiblissent les institutions, et leurs arrangements avec la fiscalité, malgré les tentatives de régulation étatiques ou inter-étatiques.

Dans le quatrième chapitre, « Printemps des libertés ou hiver totalitaire ? », Pascal Boniface revient sur le risque d’une surveillance absolue induite par le Big data, en s’appuyant notamment sur l’affaire Cambridge Analytica.

Pour contrebalancer, il rappelle également le rôle des réseaux sociaux notamment dans les mobilisations populaires (printemps arabe, mouvement #MeToo), et relativise le lien entre réseaux sociaux et bulle de filtres, rappelant qu’un lecteur de Libération ira rarement lire Le Figaro.

Le point le plus intéressant du chapitre est l’encart consacré au contrôle social en Chine, et à la façon dont les citoyens chinois sont classés, de AAA (citoyen exemplaire) à D (citoyen malhonnête).

Le chapitre 5 revient d’ailleurs sur « Le duel Chine / États-Unis ». En effet, la Chine concentre ses dépenses non dans le domaine militaire, mais dans le domaine technologique, surtout depuis qu’elle a connu son « moment Spoutnik » avec la défaite de son champion contre AlphaGo.

Elle conjugue depuis croissance économique, montée en puissance technologique et patriotisme, ce qui lui donne un avantage considérable par rapport aux GAFAM, dont les dirigeants n’ont pas les mêmes relations aux institutions gouvernementales. Elle dépasse les États-Unis en publications scientifiques et en dépôt de brevets. Le chapitre revient sur les tentatives américaines pour juguler certaines entreprises chinoises (Huawei et plus récemment l’application TikTok).

Face aux deux géants, le chapitre 6 « Quo vadis, Europa ? » rappelle le retard européen en matière d’investissements. Le RGPD adopté en 2016 peut-être perçu à la fois comme un frein et comme un modèle attractif. Une stratégie européenne a été proposée en 2018 pour rattraper ce retard, en finançant la recherche et l’innovation.

Le dernier chapitre « La France dépassée ? » revient sur les initiatives françaises en matière d’informatique et d’intelligence artificielle :

  • 1966 : Plan calcul et création de l’IRIA (Institut de Recherche, d’informatique et d’automatisme) ancienne INRIA
  • 2018 : lancement des quatre instituts interdisciplinaires de l’IA  (3IA)
  • 2019 : plan de 1.5 milliard d’euros d’investissement dans l’IA jusqu’en 2022 ; supercalculateur installé sur le plateau de Saclay
  • projet d’un cloud souverain et appels d’offres sur la protection des données

En 2019, un tableau recense les pays et régions du monde ayant déposé le plus de brevets IA dans le monde. Rang 1 : USA, rang 2 : Chine. La France arrive au rang 14.

Mon avis sur l’ouvrage :

L’ouvrage de Pascal Boniface était celui que je souhaite le plus lire dans la sélection que je m’étais faite sur la question, et c’est également ce qui m’avait attiré dans son introduction : le fait qu’il s’agisse d’un littéraire se questionnant sur une problématique scientifique.

Cependant, j’ai eu l’impression durant ma lecture que, malgré les éléments de définition du premier chapitre, il traite de l’intelligence artificielle quasiment exclusivement avec la perspective des géants du numérique, même en considérant les aspects qui y sont corrélées (contrôle social, traitement des données).

En gros, j’aurais lu ce livre en premier, il m’aurait servi de porte d’entrée. L’avoir lu en dernier m’a laissé quelque peu sur ma faim. Au lieu d’un auteur spécialiste de géopolitique qui s’intéresse à l’intelligence artificielle, j’aurais eu besoin (à titre personnelle) d’un spécialiste de l’intelligence artificielle qui s’intéresse à la géopolitique.

Revue de presse

Pour cette revue de presse, contrairement aux épisodes précédents, j’ai décidé de ne pas trop détaillé le contenu des périodiques concernés et de me concentrer sur ce que j’ai pu trouver de plus récent – hors quotidiens.

Le Monde diplomatique n°829

Je l’ai retenu parce qu’il propose un éclairage sur l’intelligence artificielle en Chine : «La Chine entravée dans la bataille de l’intelligence artificielle » (p.12-13).

La Chine a porté ce secteur comme priorité nationale dès 2017 et dispose de différents atouts : précurseur dans le paiement via smartphone, le recours aux robots dans les services publics, l’association étroite entre entreprises, chercheurs et administrations.

Elle bénéficie de travailleurs qualifiés et ses applications sont reconnues (TikTok, cloud d’Alibaba, chatbots, système de circulation automobile, reconnaissance faciale, service de robots taxis, générateur d’images).

Plusieurs freins viennent gêner ces progrès : la fuite des cerveaux chinois, le retard et le blocage des investissements notamment dans le secteur des semi-conducteurs (et du coup le risque de pénurie qu’ils suscitent), la mainmise de l’État, les sanctions des États-Unis à l’encontre de la Chine.

Un encart revient sur l’application TikTok et les pressions et initiatives pour l’interdire en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest.

Courrier international n°1685 (16-22 février 2023)

C’est le premier de l’année, pour ce périodique, à s’intéresser en Une à ChatGPT, avec un article publié dans The Sunday Times du 5 février. Il revient sur les « exploits » de l’outil depuis son lancement en novembre 2022, l’utilisation de ChatGPT par les étudiants britanniques (et les réactions des universités), par les employés pour rédiger des lettres de motivation, dans le milieu du journalisme ou de la programmation.

Le numéro de The Economist du 30 janvier propose lui un retour sur les centres de recherche privés et les entreprises qui ont favorisé la montée en puissance de l’intelligence artificielle, avec d’un côté les géants OpenAI, Amazon, Google et Meta, et de l’autre les organismes chinois financés par l’État comme la Beijing Academy of AI.

Un entretien publié dans le New York Times en décembre 2022 avec Yejin Choi, scientifique et informaticienne, revient enfin sur les idées reçues concernant l’intelligence artificielle.

Le dossier propose en outre :

  • une chronologie de la genèse de ChatGPT
  • une revue de presse revenant sur les réactions suscitées par l’outil (éducation, emploi, recherche, sécurité)
  • ses principaux exploits

Courrier international n°1695 (27 avril – 3 mai 2023)

Le dossier proposé dans ce numéro « Intelligence artificielle : fini de rire » est un peu plus conséquent et propose une vision plus pessimiste, étayée par des articles de la presse américaine, suisse et tchèque.

Il revient sur les risques suscités par le développement des modèles de langue : fuite d’informations, réponses biaisées, hameçonnage, tentatives d’arnaques, qui passent par l’injection dans l’outil de prompts (consignes) pour obtenir des informations personnelles de la part de l’internaute.  (MIT Technology Review)

Un extrait du Temps est consacré au double jeu d’Elon Musk en matière d’IA : signataire d’une pétition demandant une pause de la recherche tout en créant une start-up spécialisée sur la question.

Un entretien avec Niels Ackermann, photojournaliste, revient sur les prouesses des IA génératives dans la création d’images et l’utilisation de ces images et de deepfakes dans les médias. (Heidi news)

La revue de presse du dossier revient sur certaines mesures de régulation prises au moment où paraissait ce numéro : suspension de ChatGPT en Italie, censure en Chine.


Courrier international n°1704 (29 juin – 5 juillet 2023)

Il s’agit ici d’une controverse proposée sur une seule page : « IA : L’Europe fait-elle bien de légiférer ? » avec

  • côté POUR un article du Süddeutsche Zeitung (Allemagne) : publication du IA ACT le 14 juin par le Parlement européen avec l’accent mis sur la protection des données personnelles et le respect de la vie privée, ainsi que la lutte contre la désinformation ;
  • côté CONTRE un article de Rzeczpospolita (Pologne) : l’excès de réglementation européenne comme frein à l’essor économique et le fait pour l’Europe de rester à la traîne dans la course technologique.

En deux mots, d’un côté sécurité, de l’autre liberté.

Autres ressources

Notes de lecture sur l’intelligence artificielle (épisode 2)

Voici un deuxième épisode de mes notes de lecture sur l’intelligence artificielle, qui tentera entre autres de répondre à la question suivante : les livres jaunes sont-ils de bons vulgarisateurs ?

En d’autres termes : l’expression « pour les nuls » permet-elle réellement à un non-spécialiste de maîtriser un sujet ?

Ce deuxième épisode s’intéressera donc, après celui qui m’avait mis le pied à l’étrier et qui s’intéressait à la question en proposant une chronologie et un regard scientifique, à des ressources qui revendiquent, si je peux m’exprimer ainsi, de traduire l’intelligence artificielle en langage naturel.

Dans cet épisode :

  1. les ouvrages Comprendre la révolution de l’intelligence artificielle et L’intelligence artificielle pour les nuls
  2. les dossiers de Geek junior n°23 et du hors-série de Tangente n°86
  3. une sélection de ressources

Comprendre la révolution de l’intelligence artificielle, Stéphane d’Ascoli

Ouvrage publié en 2020 chez First éditions, 189 pages. 13 chapitres, un glossaire à la fin, ainsi que des propositions bibliographiques de prolongement.

Les 13 chapitres sont répartis en quatre parties distinctes. La première partie « Intelligence artificielle : retour aux sources » revient sur des éléments définitionnels et chronologiques.

chapitre 1 : le monde des algorithmes / chapitre 2 : l’ia des mythes originels à aujourd’hui
  • retour sur des éléments de définition déjà évoqués dans mon épisode 1 : algorithme, machine learning, deep learning.

L’ouvrage fait en outre la distinction entre IA symbolique qui suit des règles explicites et IA connexionniste qui utilise des exemples pour fonctionner et améliorer ses réponses.

  • chronologie depuis l’Antiquité (Pygmalion et Galatée) jusqu’à AlphaGo.

Les deux parties suivantes vont s’intéresser aux deux modes de fonctionnement de l’intelligence artificielle : le machine learning (3 chapitres) et son sous-domaine le deep learning (4 chapitres).

chapitre 3 : comprendre le machine learning
  • apprendre à partir de données et généraliser l’apprentissage à de nouvelles données en ajustant avec différents curseurs. Plus un algorithme dispose de curseurs, plus il pourra résoudre des problèmes en ayant une fonction de perte satisfaisante (un score de performance : plus il est élevé, moins les performance sont bonnes) ;
  • bruit et silence en intelligence artificielle : l’overfitting (un algorithme avec trop de curseurs mémorise des informations inutiles) et l’underfitting (un algorithme avec trop peu de curseurs qui n’aura pas assez de données pour fonctionner correctement)
  • 3 types d’apprentissages pour les algorithmes : supervisé, non supervisé et par renforcement.
chapitre 4 : un jour dans la vie d’un concepteur d’ia

Pour mettre au point une IA, l’analogie de la recette de cuisine : il faut une recette (l’algorithme), des ustensiles (les processeurs de calcul) et des ingrédients (les données).

Le chapitre détaille les différentes étapes de traitement des données :

  1. récolter les données
  2. les nettoyer
  3. sélectionner les caractéristiques d’intérêt
  4. formater les données
  5. séparer les données d’entrainement et de test

et l’évaluation d’un algorithme à travers deux types de critère : la sensibilité (capacité d’un algorithme à donner un résultat positif lorsqu’une hypothèse est vérifiée) et la spécificité (capacité à donner un résultat négatif lorsqu’une hypothèse n’est pas vérifiée).

chapitre 5 : quelques applications célèbres
  • la régression linéaire pour déterminer les taux de prêt
  • l’utilisation d’arbres décisionnels pour établir un diagnostic médical à partir d’une série de symptômes
  • les systèmes de recommandation

Pour suggérer des films susceptibles de vous plaire, Netflix doit apprendre vos goûts au moyen d’un système de recommandation. (…) Cette méthode se résume dans une formule récurrente « Les utilisateurs qui ont aimé X ont également aimé Y ».

L’idée est simple : séparer les utilisateurs en groupes, correspondant à des « communautés » de goûts.


chapitre 6 : comprendre le deep learning
  • le perceptron (modèle mathématique du neurone) comme premier pas vers le deep learning ;
  • le transfer learning permet aux algorithmes entrainés à une certaine tâche de se conformer à une nouvelle tâche

Les trois chapitres suivants s’intéressent à différentes applications du deep learning : les images, le langage et les agents intelligents.

chapitre 7 : deep learning et images

Ce chapitre revient sur les différentes formes de traitement de l’image par les algorithmes dont :

  • la reconnaissance faciale qui utilise des réseaux convolutifs (opération qui consiste à scruter par parcelles pour extraire de manière autonome les caractéristiques d’une image),
  • la génération d’image qui s’appuie sur des algorithmes génératifs (comme pour les deep fakes) fonctionnant avec des réseaux de neurones encodeurs et décodeurs.
chapitre 7 : deep learning et langage

Pour représenter les mots, les algorithmes utilisent la méthode du plongement lexical qui consiste à représenter des mots par des vecteurs – soit un paquet de nombres (cela permet entre autres de repérer les discours de haine sur les réseaux sociaux).

Le chapitre étudie également le fonctionnement des claviers prédictifs avec les réseaux récurrents, le mécanisme d’attention utilisé par les outils de traduction automatique, et les étapes de réponse à une demande par les assistants vocaux.

chapitre 8 : deep learning et agents intelligents

L’agent intelligent est un algorithme capable de percevoir son environnement et d’interagir avec lui.

Le chapitre revient sur l’apprentissage par renforcement des algorithmes avec les exemples d’AlphaGo et des voitures autonomes.


La dernière partie de l’ouvrage est consacrée à « L’humanité face à l’intelligence artificielle » avec des problématiques qui peuvent être réutilisées dans le cadre de débats avec les élèves (SNT, enseignement scientifique, EMC, philosophie).

  • Chapitre 10 : l’intelligence artificielle face à l’intelligence humaine (avec le test de Turing) avec un retour sur le fonctionnement d’AlphaGo.

Citation d’Albert Einstein : « Les ordinateurs sont incroyablement rapides, précis et stupides. Les hommes sont incroyablement lents, inexacts et intelligents. L’ensemble des deux constitue une force incalculable ».

  • Chapitre 11 : faut-il craindre l’IA ? Culture populaire avec Asimov, Kubrick, Terminator… Applications militaires et dérives de l’intelligence artificielle (système de crédit social en Chine, reconnaissances faciales, deep fake, falsification d’identité). Impacts de l’IA sur le monde du travail et sur l’environnement.
  • Chapitre 12 : comment concevoir une IA « éthique » ?

Le chapitre revient sur les problématiques d’utilisation des données : collecte des données personnelles, enfermement dans les bulles de filtres, retour sur le scandale Cambridge Analytica, biais des algorithmes.

Quelle responsabilité donner aux algorithmes (Moral Machine) ? Comment réduire les impacts environnementaux du numérique ?

  • Chapitre 13 : l’IA peut-elle servir l’humanité ? Retour sur les potentialités de l’intelligence artificielle dans les domaines du handicap, de la recherche scientifique (lutte contre le cancer, physique des particules, astrophysique) et de l’éducation.

Mon avis sur l’ouvrage :

Le plus : il s’agit d’un véritable ouvrage de vulgarisation, les schémas sont parlants et lisibles, des encarts permettent de faire des rappels synthétiques, et l’auteur propose pour des notions techniques des analogies qui permettent vraiment de comprendre le sujet sans être noyé d’informations.


L’intelligence artificielle pour les nuls, John Paul Mueller & Luca Massaron

Ouvrage publié en 2019 chez F1rst intractive, 343 pages. 20 chapitres, une introduction qui fait office de mode d’emploi du livre, un index en fin d’ouvrage.

Les 20 chapitres sont répartis en 6 parties distinctes, dont l’introduction explicite si le propos s’adresse davantage aux novices ou aux spécialistes.

Partie 1 : introduction à l’ia

Cette première partie se décompose en 4 chapitres qui vont expliciter le fonctionnement basique d’une intelligence artificielle.

Le premier chapitre « Introduction à l’IA » redonne des points de définition (en particulier sur ce que l’on entend par intelligence) et un bref aperçu historique de l’intelligence artificielle.

La porte d’entrée de l’ouvrage, contrairement aux deux autres livres abordés précédemment (Turing à la plage et Comprendre la révolution de l’intelligence artificielle) se fait non pas via la machine mais de manière plus approfondie via les données traitées et les algorithmes.

Dans le deuxième chapitre « Définir le rôle des données« , les auteurs reviennent sur les sources et la fiabilité des données exploitées par les algorithmes.

Focus sur les listes déroulantes :

Les listes déroulantes sont adaptées à toutes sortes d’entrées de données, et elles rendent la saisie de données par un utilisateur humain extrêmement fiable, puisque l’utilisateur n’a pas d’autres possibilité que d’utiliser une des entrées proposées par le système.

Les auteurs identifient cinq types de données incorrectes : les données mensongères, les omissions volontaires, les erreurs de perspectives (divergence de points de vue), les biais et le cadre de référence (c’est-à-dire le contexte et la situation d’utilisation des données).

L’intérêt de ce chapitre est de mettre en lumière la vigilance à avoir vis à vis de l’information, et ce au-delà de la question de l’intelligence artificielle :

  • utilisation d’un thesaurus / descripteurs VS mots clés pour la question des listes déroulantes
  • différentes formes de désinformation et prolongement de la question des données incorrectes vers les biais de confirmation et les bulles de filtres.
  • l’ouvrage renvoie vers le site Data never Sleeps qui permet de voir l’évolution de la collecte des données quotidiennes depuis 2013

Les chapitres 3 et 4 reviennent sur le fonctionnement des algorithmes et du matériel informatique (processeurs graphiques).

partie 2 : recenser les utilisations de l’ia dans la société

Cette seconde partie revient sur les utilisations de l’intelligence artificielle dans les applications informatiques, et sur les deux fonctionnalités principales qui sont attendues de l’intelligence artificielle : les corrections et les suggestions.

On retrouve notamment les corrections non seulement dans les vérificateurs orthographiques mais aussi dans la correction de trajectoire des voitures, et la suggestion dans le traitement automatique du langage naturel et la recherche d’information.

L’intelligence artificielle sert également à automatiser des processus courants et à s’épargner des tâches ennuyeuses et répétitives (principalement dans le domaine de l’industrie). Dans le domaine médical, l’IA est utilisée pour le suivi des patients, le diagnostic et de nouvelles techniques chirurgicales.

Enfin elle permet d’améliorer l’interaction humaine en créant de nouveaux alphabets (emojis), en automatisant la traduction ou en créant des liens sur les réseaux sociaux.

partie 3 : travailler avec des applications électroniques de l’ia / partie 4 : travailler avec l’ia dans des applications matérielles

Dans la troisième partie de l’ouvrage, les auteurs reviennent sur les analyses de données par l’intelligence artificielle.

Les points que je retiens de ces chapitres :

  • l’utilisation pour l’analyse des données des outils statistiques (moyenne et variance) et du calcul de corrélation et de la régression linéaire, qui indiquent si des phénomènes peuvent être liés les uns aux autres, ce qui m’a rappelé l’épisode d’E-penser sur la différence entre corrélation et causalité ;
  • un retour sur l’apprentissage machine avec les distinctions entre apprentissage supervisé, non supervisé et par renforcement ;
  • les probabilités, les graphes et les arbres de décision.

Le dernier chapitre de la troisième partie est consacré à l’apprentissage profond et à ses modes de fonctionnement. Les auteurs s’intéressent à son application dans les agents conversationnels.

Ils reviennent sur le premier agent conversationnel, ELIZA, élaboré par Joseph Weizenbaum en 1966, qui propose une réponse à partir d’un ensemble d’associations et de sujets présélectionnés. Deux autres agents plus récents sont mentionnés : Google Smart Reply et Tay, ainsi que le prix Lobner. Le chapitre se termine par la mention suivante :

Pour avoir une idée des progrès de ces technologies, lisez les pages consacrées à ces réseaux sur le site Internet d’OpenAI, un organisme de recherche sur l’IA à but non lucratif (…).

La quatrième partie s’intéresse aux applications matérielles : la robotique (prétexte à reprendre les lois de la robotique d’Asimov), les drones et les voitures autonomes. Ces problématiques peuvent être réutilisées dans le cadre de débats avec les élèves (SNT, enseignement scientifique, EMC, philosophie).

Un encart dans le chapitre sur les drones revient sur le film WarGames qui donne l’exemple d’une intelligence artificielle (l’ordinateur PROG) dont le fonctionnement est biaisé par le piratage.

partie 5 : se pencher sur l’avenir de l’ia / partie 6 : la partie des dix

Ces deux dernières parties sont consacrées aux perpectives offertes par l’intelligence artificielle, dont certaines sont à relativiser ou à actualiser étant donnée la date de publication de l’ouvrage.

Dans la partie 5, les auteurs reviennent sur certains domaines de l’intelligence humaine et où l’intelligence artificielle trouve ses limites, à savoir la créativité, l’imagination, l’originalité, et la fiabilité des données – puisque les résultats d’une IA peuvent être biaisés par des facteurs humains ou des déficiences techniques.

Sont abordés à nouveau les « hivers de l’IA« , périodes durant lesquelles un optimisme démesuré se confronte à des échecs pourtant prévisibles.

Le chapitre 16 est consacré aux applications de l’IA dans l’espace (question qui peut être traitée notamment dans le programme d’HGGSP Terminale) avec l’observation spatiale, l’exploration, l’exploitation des ressources. Le chapitre 17 aborde les possibilités de l’IA notamment dans le domaine environnemental.

La « partie des 10 » propose des pistes de réflexion autour de trois chapitres (à réutiliser en EMC, philosophie et HLP, et en sujets de grand oral) :

  • 10 activités à l’abri de l’IA, où l’on retrouve le domaine de l’interaction humaine, notamment l’enseignement (ouf), de la créativité et de l’intuition
  • 10 contributions importantes de l’IA à la société (médecine, industrie, projets spatiaux)
  • 10 exemples d’échecs de l’IA, principalement dans le domaine des relations et de la connaissance intrapersonnelle : compréhension, éthique, extrapolation des données, empathie, affinité intellectuelle, remise en question et croyances.

Mon avis sur l’ouvrage

Comme beaucoup d’ouvrages de la collection « Pour les nuls » que j’ai pu parcourir, celui-ci ne m’a pas vraiment satisfait.

Cette collection peut être très utile lorsqu’il s’agit de proposer un guide pratique pour apprendre une langue (ou un langage informatique… le seul qui figure dans ma bibliothèque est consacré aux codes HTML, XML et CSS).

En revanche pour traiter d’une thématique, je trouve la structure et le propos souvent complexes et alambiqués, et vulgarisant finalement très mal le sujet qu’ils sont censés aborder, avec des systèmes de renvois à des articles en ligne et certaines phrases jouant sur une connivence avec le sujet que le lecteur ne parvient pas à s’approprier.

Geek Junior n°33 d’avril 2023

Cette revue dédiée à la culture numérique proposait un dossier consacré à l’intelligence artificielle et à ChatGPT dans son numéro d’avril 2023.

Ce numéro aborde l’intelligence artificielle sous différents aspects :

  • le dossier donne la parole à un « expert » (Laurence Devillers, chercheuse au CNRS) avec 3 questions : définition / limites de ChatGPT et conseils d’utilisation (p.9)
  • 8 questions / réponses sur ChatGPT et un encart de mise en garde face aux fake news (p.10-11)
  • un lexique de l’intelligence artificielle et un retour sur ce qu’est un prompt (p.12)
  • un tutoriel pour s’initier à l’intelligence artificielle avec Adacraft (une application web qui fonctionne en prolongement de Scratch) p.21-23
  • un quiz et des mots mêlés  p.29-30

Tangente Hors-série n°86 de juin 2023

Cette revue spécialisée dans l’enseignement des mathématiques consacre un article à « Chat-GPT : une IA très mathématique » (p.16-18).

L’article revient sur le mode de fonctionnement de Chat-GPT : agent conversationnel et réseau de neurones, où la modélisation du texte généré passe par la vectorisation (chaque mot = un vecteur), par l’apprentissage par renforcement et par un mécanisme d’attention (scores et récompenses données en fonction de la pertinence de la réponse).

Autres ressources

Pour finir voici un petit panel de ressources pour prolonger ces lectures et pour garder la trace d’autres lectures à venir :

  • deux Digipad : une veille sur l’IA et un Digipad « IA et éducation« 
  • le journal gratuit Day-Click que l’on reçoit gratuitement dans les établissements scolaires, et son numéro de mai 2023, qui revient sur les technologies de rupture, avec deux pages sur l’intelligence artificielle

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8 ans rue de Grenelle côté impair côté coulisses

Comme annoncé dans mon article profdoc de juin 2023, voici une tentative de bilan de mes huit années d’experte numérique pour la documentation auprès de la Direction du Numérique pour l’Éducation.

J’ai tourné plusieurs fois cet article dans ma tête et me suis demandé si je devais prendre les choses chronologiquement ou de manière thématique, et je ne pourrai évidemment pas tout raconter… Je vais tâcher également de me concentrer sur les bons souvenirs, même si vous ne serez pas à l’abri d’une petite pique ou d’une petite saute d’humeur ici ou là – nobody’s perfect.

Au diable l’organisation, je commence à jeter les idées et les moments les uns après les autres, et l’on verra bien où cela nous mène…

Juin 2014, un jour pas tout à fait comme les autres

J’ai le souvenir d’un matin ensoleillé, avec une belle lumière sur la Seine en sortant de la station Musée d’Orsay.

J’avais un peu le trac (voire beaucoup) parce que j’avais un entretien au 107 rue de Grenelle, deuxième étage, avec Blandine Raoul-Réa.

Blandine était à l’époque cheffe de département de la toute jeune DNE. Je vous renvoie à son parcours de #profdoc publié sur le site LudoDOC, mais si je la connaissais aussi, c’était parce qu’elle avait été ma formatrice à l’IUFM en 2010-2011 lors de ma première année de préparation du CAPES.

Comment me suis-je retrouvée à passer cet entretien, encore mal préparée et n’ayant aucune idée de ce qu’étaient à l’époque Édubase, les TraAM ou les IAN ?

Je le devais à une appétence encore timide mais déjà présente pour le numérique, au fait que mon amie Sandrine Duquenne travaillait déjà comme experte et avait soufflé mon nom à Blandine pour venir rejoindre le groupe des experts, Blandine qui avait dû se demander comment la petite chose fragile qui ne maîtrisait pas les normes AFNOR à ses oraux blancs de CAPES pourrait avoir les épaules pour animer le réseau des IAN – et c’est la question que je me suis continuellement posée par la suite pendant 8 ans.

Juguler le syndrome de l’imposteur

Quelques mois après, je me retrouvais à animer avec Sandrine mon premier séminaire des IAN – anciennement IATICE – des interlocuteurs académiques pour le numérique, avec l’impression d’être jetée dans la fosse aux lions, et de devoir anônner une présentation sur la liaison inter-cycles.

En face de moi, des personnes dont j’admirais déjà le travail et les productions et que je suivais déjà avec assiduité sur Twitter. Au moment où j’écris cet article, certains ont quitté cette mission, d’autres le sont encore.

Pendant ces huit années à co-animer ce séminaire des IAN, en ayant à traiter des problématiques de la profession et des thématiques de travail plus ou moins aisées, j’ai aussi pu faire la connaissance de personnes dont j’ai apprécié le contact et qui figurent toujours dans mon répertoire téléphonique.

Je vais ici égrainer quelques noms qui m’ont marquée et ont retenu mon attention.

En 2014, il y avait parmi eux Katrine Delage, Christophe Poupet, Eric Garnier, Christophe Raballard, Christophe Barbot, Mickaël Porte, Nathalie Mignot, Didier Mouren.

Pendant ces années, j’ai fait la connaissance de Sophie Bon, Elsa Riquier, Magali Lesince, Johann Jambu, Perrine Chambaud, Mélanie Serret, Sabine Dosière, Elsa Pujos, Valérie Liger, Nadia Lépinoux-Chambaud, Béatrice Wauters, Fabienne Dumont, Jérémy Conan… j’en oublie certainement.

Au contact de ces (fortes) personnalités, j’ai grandi professionnellement (sinon mûri) et j’ai trouvé des sources d’inspiration pour mes propres pratiques de terrain.

À deux dans un bureau et deux dans le même bateau

Pour animer ce réseau, je n’étais évidemment pas seule.

J’ai eu la chance de travailler en équipe, d’abord pendant deux ans avec Sandrine, au 107 rue de Grenelle, dans un petit bureau au deuxième étage, qui résonnait souvent de nos fous-rires, de dialogues issus de la série Kaamelott, de références à Moi moche et méchant et aux films avec Catherine Frot (le léopard tacheté).

Puis, pendant 6 ans (avec une petite pause – toute relative la connaissant – pendant un an) j’ai formé un binôme et un cocktail explosif mais tout aussi dynamique et riche de fous-rires et d’émulation avec Audrey Démonière-Rouvel, si bien que les IAN avaient fini par nous surnommer Papa et Maman (je vous laisse deviner qui était qui).

Une autre personne, des plus appréciées, et sur laquelle je reviendrai plus bas, nous avait surnommées les Audriettes.

Nous avons vogué pendant huit ans au gré des aléas de la profession et des changements de ministres, supportant les annonces et parfois les mauvaises surprises (ah bon pas de prime informatique pour les profs docs ? ah bon pas devant élèves ? ah bon pas de page Documentation sur le nouvel Éduscol ?) le tout avec un devoir de réserve qui me semblait parfois prendre toute la place…

Nous avons déménagé plusieurs fois : au rez-de-chaussée du 107 rue de Grenelle d’abord, puis au 97 dans une espèce de placard où toute l’importance de l’organigramme du département tenait à la couleur de la moquette.

Une journée type à la DNE en 2023

Évidemment, en huit ans, j’ai vu cette mission évoluer, j’ai participé à des choses qui m’ont stimulée et j’ai fait passer ce qui me plaisait un peu moins à coups de :

  • « formules petit déjeuner » à la cafétéria du 107 où Charlotte nous servait tous les mercredis un café double (pour moi), un café noisette (pour Audrey), un jus d’orange et un croissant ;
  • déjeuner au 122, qui est selon mes propres termes devenu en peu de temps le meilleur numéro de la rue…
  • petit tour dans les rayons de la librairie Albin Michel du boulevard Saint Germain

Une journée type c’était donc le mercredi, en partant à 6h le matin – pour éviter les caprices du RER C qui surviennent forcément avec les heures de pointe – et en arrivant à 7h, alors que les couloirs sont déserts et les bureaux tout autant.

Faire de la veille sur Inoreader et les sites académiques, programmer des tweets, publier des fiches sur Édubase, répondre à des mails, en envoyer, proposer des actualités, préparer le séminaire, relire une lettre Edu_Num…

Partir déjeuner vers 12h, revenir bosser jusqu’à 14h-15h, puis reprendre le RER en décalé (pour les mêmes raisons que le matin) et faire de chez soi la deuxième partie de la journée.

En 2023, une journée type c’est aussi compter s’il y a le bon nombre de convocations au séminaire des IAN, se demander si on pourra avoir un accueil café étant donné que tel établissement d’accueil n’a pas de cantine et que la DNE ne prend en charge que la réservation de salles (et se demander depuis quand pour être experte numérique il faut une formation en événementiel) et s’arracher les cheveux en essayant une nouvelle fois de faire publier une actualité sur Éduscol.

Dans les couloirs du MEN-…

Je ne l’ai pas évoqué depuis le début de l’article mais oui, l’intitulé de cette mission, c’était bien « expert ». Il y a des experts second degré pour toutes les disciplines.

Ils n’ont pas choisi cette appellation et généralement ne la revendiquent pas. Disons plus justement qu’on leur reconnaît une certaine expertise dans leur domaine, qui est donc leur champ disciplinaire et le numérique, ou plutôt le numérique dans leur champ disciplinaire.

Vous commencez à voir le souci pour la documentation ?

Dans la complexité des bureaux et des organigrammes, le ministère ressemble à Poudlard avec des demi étages ou à la maison qui rend fou dans les Douze travaux d’Astérix. Une des questions que l’on me posait le plus souvent au lycée était si j’avais déjà croisé le ministre (peu importe lequel) et si je pouvais lui dire ci ou ça…

Autant dire qu’en huit ans j’ai croisé (de très loin) lors d’événements publics deux ministres.

À la configuration labyrinthique des lieux s’ajoutent les strates de communication et les échelles de validation des productions, le pire étant, pour la documentation, de devoir rendre des comptes à tel ou tel chargé d’études sorti d’un chapeau pour lui faire pendant une heure un énième cours « Le profdoc pour les nuls ».

Extrait : « Vous avez choisi une photo pour illustrer votre actualité sur l’aménagement des espaces, c’est une photo de foyer ou de salle de classe ? » Évidemment, vous répondez qu’il s’agit bien d’un CDI. Réaction : « Mais il n’y a pas de livres sur la photo« .

Fort heureusement, il y avait dans ces couloirs de rares pépites humaines à côtoyer et dont la conversation suffisait parfois à calmer certaines crises de nerfs : la fabuleuse Brigitte Pierrat et ses formations tout en legos Star Wars, l’indispensable Richard Galin qui traite avec affection tout le monde de pingouins, et Émilie Van Ranterghem à qui je tire mon chapeau.

Fort heureusement, il y avait les référents et les équipes TraAM, qui m’ont fait connaître des joyaux d’académies et de profs docs pour la documentation : Perrine et Myriam en Guyane, Véronique et Paul pour Montpellier, Laureline et plus tard Victoria pour Nancy-Metz, Marion pour Besançon, et évidemment je risque là encore d’en oublier.

Échelle des valeurs (humaines) et hiérarchie

Fort heureusement, et je voudrais en terminer par ces quelques lignes, et sans flatterie aucune, il y avait quelqu’un dont les qualités professionnelles et humaines ont été largement appréciées.

Cette mission d’experte se fait à la fois auprès de la DNE et sous l’autorité, évidemment de l’inspection générale.

Durant huit ans, j’ai pu côtoyer quatre inspecteurs généraux :

  • Jean-Louis Durpaire, déjà inspecteur général honoraire, et que j’ai seulement rencontré à l’occasion des rencontres Savoirs CDI (Sandrine, Brigitte et Katrine se souviennent encore d’un fameux dîner dans un restaurant de Poitiers… moi je me souviens surtout de l’impression, au fil de la conversation, de devoir repasser mon CAPES)
  • Michel Reverchon-Billot jusqu’à ce qu’il aille prendre la direction du CNED (2014-2017)
  • Didier Vin-Datiche pendant un très court laps de temps
  • et enfin Elisabeth Carrara

Malgré une très sincère admiration et énormément d’amitié, cela m’est difficile d’écrire ces quelques lignes, qui, si elles allaient trop loin, serait à contresens de la simplicité, de la retenue et de l’humour d’Elisabeth Carrara.

Et pourtant, je n’imaginerais pas, moi qui chéris tant les belles rencontres, ne pas en dire quelques mots ni terminer en la remerciant.

Une personne extérieure peut se faire une idée de sa bienveillance et de son élégance (que les candidats du CAPES ont pu apprécier durant tout son mandat de présidence de jury) et quiconque l’a côtoyée connait sa rigueur professionnelle, dont on retrouve un bon exemple dans les quelques lignes rédigées au début du rapport de jury de 2022.

Je n’oserai certainement pas lui partager cet article, et je ne pense pas qu’elle viendra d’elle-même lire ces quelques mots.

Si l’on peut parfois penser que gravir les échelons ou être à un niveau supérieur de la hiérarchie peut éloigner de la réalité du terrain et rendre inaccessible au dialogue et à la spontanéité, j’en ai eu constamment la preuve que le contraire existe au contact d’Elisabeth Carrara, dont l’écoute (même à distance) et la disponibilité étaient à toute épreuve.

Et je lui renouvelle ici mes remerciements pour son soutien et sa confiance.

Novembre 2022 : séances et animations du CDI

Dans cet article, je recense les activités menées au lycée pendant les trois premières semaines de novembre, ainsi que quelques travaux amorcés au mois d’octobre.

La période me donne à la fois l’impression de passer très vite – nous n’avons que six semaines entre les vacances de la Toussaint et les vacances de Noël – et d’être, au moins pour ces trois premières semaines, relativement calme.

En tout cas, elle s’est avérée beaucoup plus calme en terme de séances pédagogiques que la période précédente, qui était très intense, avec toutes les visites de seconde et de premières STMG, ainsi que les autres projets.

Elle constitue le premier « ventre mou » de l’année, avant un nouveau sursaut : plusieurs séances sont programmées dans l’agenda pour les trois dernières semaines de la période.

Séances et actions pédagogiques

Je mentionne néanmoins ici les quelques séances ayant eu lieu entre le 7 et le 25 novembre.

Détail des séances menées
  • début des séances en SNT en classe de seconde pour nous deux : participation à l’axe thématique « Internet et web ». Pendant que nos collègues chargés de l’enseignement gardent un demi-groupe dans leur salle, nous accueillons l’autre demi-groupe au CDI. Je reviendrai sur le détail de ces séances dans mon article de décembre.
  • séances sur l’orientation sur quatre semaines avec des élèves de première dans le cadre de l’enseignement moral et civique : j’ai réutilisé un support réalisé sur genial.ly et déjà utilisé l’an dernier, présentant l’ensemble des ressources disponibles.
  • participation à des projets à l’année dans le cadre de l’enseignement moral et civique en terminale générale et technologique avec deux classes : mémoire de l’esclavage et de la colonisation à raison d’une heure par semaine (suivi des activités et accompagnement des élèves dans leurs recherches)
  • suivi des campagnes PIX pour les élèves de seconde, première, terminale et les étudiants de deuxième année de BTS
  • mon collègue a mené des séances sur la BD Astérix avec les élèves latinistes de première et de terminale avec notre collègue de lettres classiques

Sélections thématiques / valorisation du fonds

Pour cette période, il a fallu renouveler la plupart des expositions proposées, qui pour certaines étaient installées depuis la fin septembre.

Roman étant très accaparé par différents ateliers et la préparation de plusieurs projets pédagogiques en SNT et latin, mais aussi par le catalogage des dernières nouveautés, j’ai de mon côté pas mal accaparé l’espace, en profitant de certains événements.

  • 10 novembre : Journée de lutte contre le harcèlement

Pour cette journée, j’ai proposé la sélection ci-dessous :

J’ai profité de l’une des initiatives – nombreuses cette année – des élèves du lycée : ils ont souhaité créer une « safe zone » sur Instagram, où ils peuvent échanger de manière sereine, notamment sur des questions de mal-être et de harcèlement, ce que j’ai souhaité, avec leur accord, mettre en lumière :

  • 25 novembre : journée de lutte contre les violences faites aux femmes

Pour cette sélection, j’avais catalogué un certain nombre de nouveautés, et j’ai également repris quelques documents issus de la sélection proposée lors de l’attribution du prix Nobel de littérature à Annie Ernaux :

Le visuel réalisé sur Canva et publié sur le blog du CDI est cliquable et renvoie vers les notices des documents.

  • Sélection « Une lecture sous un plaid »

Pour cette sélection, j’ai voulu jouer avec les mots et avec les températures, et rappeler aux élèves le petit coin Do It Yourself avec les échantillons de laine mis à leur disposition.

J’ai donc réalisé l’affiche suivante :

Cette sélection remplace justement celle proposée sur littérature et féminisme durant le mois d’octobre.

  • Valorisation du fonds / dernières nouveautés

Voici, comme le mois dernier, une petite galerie des nouveautés reçues durant cette période, outre celles mises en avant dans les différentes sélections.

  • 11 octobre – 22 novembre : puzzle collaboratif

Le 22 novembre, le premier puzzle de l’année scolaire installé au CDI a été terminé :

Communication

Je reviens ici sur les publications proposées dans le blog du CDI à destination des élèves, des enseignants et du personnel, sur un nouveau blog lancé le mois dernier et sur le bulletin de veille à destination des enseignants.

Blog du CDI

Voici les articles publiés durant cette période :

  • 20 octobre : ZOOM ACTU (Le 49.3 c’est quoi ?)
  • 20 octobre : la TO DO LIST des vacances, une affiche que je compte systématiser avant chaque vacances pour faire quelques rappels aux élèves…

  • 8 novembre : présentation de la journée de lutte contre le harcèlement
  • 15 novembre : présentation de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes
  • 17 novembre : ZOOM ACTU (Ocean Viking et politique migratoire)
  • 21 novembre : un article sur le concours de logo organisé par la MDL
  • 22 novembre : l’article sur la sélection « Une lecture sous un plaid »
  • 25 novembre : ZOOM ACTU (COP 27)
ZOOM ACTU

Voici les différents ZOOM ACTU en format images :

Blog « Ressources numériques pédagogiques du lycée »

Depuis le mois dernier, je propose un blog sur l’ENT destiné aux enseignants et au personnel du lycée, afin de valoriser les ressources numériques disponibles sur l’ENT – mais pas seulement.

J’ai pris cette initiative, vu que je suis référente GAR, régulièrement destinataire de mails me demandant de relayer ces différentes ressources, et que j’ai voulu dépasser l’aspect jusque-là technique du GAR pour renforcer ses usages pédagogiques, souvent mal connus, par les enseignants.

J’ai proposé le premier point le 13 octobre, et depuis j’essaye de publier un article par semaine, soit en copiant-collant un mail reçu sur ma boite académique, soit en réalisant des visuels sur Canva pour inciter à consulter les ressources…

  • 13 octobre : octobre 2022, ressources à disposition (visuel réalisé sur Canva, j’envisage une mise à jour mensuelle)
  • 20 octobre : présentation de ressource. Suite à un appel téléphonique et l’envoi d’un mail, j’ai présenté sur le blog la ressource Startlab.
  • 8 novembre : Focus Ressources sur Educ’Arte. J’ai proposé cet article suite à la réception de flyers papier, d’affiches et de deux guides d’utilisation au CDI. J’ai gardé les guides d’utilisation et j’ai mis le reste en salle des profs…

  • 15 novembre : Utiliser Universalis en spécialités HGGSP, HLP et SVT. À nouveau destinataire d’un mail, j’ai préféré utiliser la forme de l’affiche (comme pour Educ’Arte) pour relayé l’information :

  • 17 novembre : Ressources en économie. Pour cet article, j’ai utilisé deux types de ressources : un article publié sur le site académique des SES en Nantes et consacré à l’utilisation d’Educ’Arte en SES, et des flyers que Christophe, mon collègue de maths, m’avait rapporté de la cité de l’économie.

  • 22 novembre : deux activités pour préparer le grand oral avec Universalis (mail reçu avec le lien de deux articles sur le blog Universalis et deux fiches d’activités en PDF).

Ce blog me permet de faire connaître les ressources, éventuellement d’impulser de nouveaux usages, de délester ma boite mails, et de ne pas surcharger le bulletin de veille que je propose en parallèle aux enseignants et au personnel.

Revue de presse « On en parle »

Ce mois-ci, j’ai enfin pris le temps de mettre à jour la revue de presse physique que je propose à côté du coin lecture.

Voici les différents éléments ajoutés en novembre :

Et voilà un aperçu du résultat :

E-INSTANT CDI

Concernant ce bulletin de veille que j’essaye d’envoyer à peu près régulièrement aux enseignants, je me suis rabattue cette année pour des mises à jour toutes les deux semaines, et aussi en fonction du temps dont je dispose.

Voici la page d’accueil du mois de novembre :

Faute de temps, le focus est resté le même sur octobre et novembre, avec la présentation du blog « Ressources numériques » :

J’essaierai prochainement de faire un nouveau focus, centré soit sur des publications nationales, soit sur les journées thématiques du mois de décembre.

Autres activités (réunions, stages, déplacements)

Enfin j’en termine comme à mon habitude par les autres activités professionnelles de la période :

  • 27 octobre : le deuxième cours pour les étudiants de Master 2 de l’université de Montpellier, en collaboration avec mon ancienne proviseure, sur la méthodologie de travail – ce deuxième cours m’a conduite à une réflexion sur l’organisation des espaces du CDI et leur évolution, que je vous partage ci-dessous :

  • 8 novembre : le troisième cours consacré à l’analyse du rapport du jury concernant les attendus de l’épreuve disciplinaire appliquée et à la politique documentaire ;
  • 15 novembre : une formation de formateurs initialement prévue a été annulée ;
  • 16 novembre : appels téléphoniques avec les référentes TraAM documentation pour le suivi des travaux ;
  • 17 novembre : classe virtuelle des référents numériques de l’Essonne ;
  • 18 novembre : accueil au CDI de deux étudiants M1 en SVT ;
  • 24 novembre : participation à la première réunion de bassin des professeurs documentalistes

J’ai pris le temps de réveiller LudoDOC en contactant les copines profs docs qui y participent par mail, et je ne désespère pas de remettre le nez sur le site d’ici quelques semaines…

D’ici là je vous souhaite bon courage pour les trois semaines à venir, et je vous dis à très bientôt pour un prochain article sur Cinephiledoc !

Septembre 2022 : séances et animations du CDI

Ce nouvel article inaugure ma dixième rentrée en tant que professeure documentaliste titulaire.

Cela fait donc dix ans tout pile que ce blog existe, à quelques mois près, et j’avais déjà eu l’occasion d’en parler l’an dernier… je pourrais étirer en longueur son anniversaire, car j’avais mis plusieurs mois à trouver mon rythme.

Ainsi au début, je rédigeais surtout des billets d’humeur et ce qui me passait par la tête, à une cadence un peu intense. Finalement, les deux articles par mois m’ont rapidement convenu et continue encore, à l’heure actuelle, à me convenir.

Pour cette reprise de septembre, j’ai retrouvé mon binôme de choc de l’an dernier, ce qui a permis à la fois une rentrée des plus sereines et un démarrage des activités sur les chapeaux de roues.

En effet, comme je l’ai indiqué au mois de juin, j’ai profité du fait d’être présente cette année la quasi totalité du mois de juin (sauf les trois jours durant lesquels j’ai été convoquée comme jury pour le grand oral) pour préparer la rentrée.

Visuellement, voilà ce que donnait cette préparation sur mon bullet journal :

et vous pouvez constater que cela concerne aussi bien la gestion, la communication, la préparation d’expositions (animation) en fonction du calendrier culturel et pédagogique de septembre, et l’élaboration de scénarios pédagogiques.

C’est l’aboutissement de cette préparation que je vais détailler ci-dessous, à l’exception :

  • des séances de Première STMG, qui démarrent tout juste au moment où je publie cet article ;
  • de la communication autour des campagnes PIX (élèves) et des différentes expositions de valorisation ainsi que des activités d’animation du CDI ;
  • des ZOOM ACTU et E-INSTANT proposés ce mois-ci ;

également pour des soucis d’équilibre de cet article avec celui du mois d’octobre.

Séances et actions pédagogiques

Grâce au maintien de mon binôme sur son poste en tant que TZR (ici petit remerciement à notre ancienne proviseure et à notre IPR qui ont soutenu ce maintien… si jamais elles passent par ici), nous avons pu démarrer les séances pédagogiques et remplir l’agenda du CDI dès le 5 septembre :

Détail des séances menées
  • entre le 5 septembre et le 7 octobre, nous aurons vu la totalité des classes de seconde en demi-groupe pour la découverte du CDI sous la forme d’un escape game (je détaillerai après la liste de séances menées le déroulé de cet escape game, que j’ai entièrement refait en juin)
  • poursuite pour les élèves latinistes de première et de terminale, regroupés en un seul groupe, d’un projet amorcé l’an dernier (les séances sont co-animées par mon binôme et notre collègue enseignante de lettres classiques) : l’objectif est de réaliser un jeu de monopoly en latin
  • présentation du portail E-SIDOC et des ressources du CDI aux élèves de terminale en enseignement scientifique et en enseignement de spécialité (mathématiques), soit en vue de renforcer les compétences orales, soit justement dans le cadre de la préparation du grand oral
  • participation à des projets à l’année dans le cadre de l’enseignement moral et civique en première : mémoire de l’esclavage et de la colonisation à raison d’une heure par semaine (suivi des activités et accompagnement des élèves dans leurs recherches)
  • présentation du portail E-SIDOC aux élèves de terminale en enseignement moral et civique pour des recherches sur la démocratie
  • lancement des campagnes PIX pour les élèves de seconde, première, terminale et les étudiants de deuxième année de BTS.
  • rendez-vous des élèves de l’atelier journal avec le nouveau proviseur pour présenter leurs activités de l’an passé et obtenir son approbation pour les activités envisagées cette année (webradio, visite de la Maison de la radio).
Escape Game Secondes : La quête du savoir

Comme je l’ai indiqué plus haut, j’avais envie pour cette reprise de proposer aux élèves une activité entièrement remaniée à la rentrée.

De la conception du scénario à la finalisation de l’escape game, le tout m’a pris environ quatre jours entiers.

J’ai d’abord réfléchi à ce qui pourrait impliquer les élèves dans l’activité, je leur ai donc donné un rôle et des missions par équipes (équipes allant de quatre à six joueurs).

Une fois le scénario conçu et le déroulé écrit au brouillon d’abord sur une feuille volante puis sur mon bullet journal, j’ai réalisé les différentes activités, les fiches équipes et l’enrobage sur genially.

Je reproduis ici l’une des fiches équipes, pour que vous ayez un aperçu du déroulé que je vais détailler :

  1. à leur arrivée au CDI les élèves ont à leur disposition pour chaque équipe une fiche mission, un ordinateur et un livre ;
  2. le livre (qui correspond en quelque sorte à la personnalité de leur équipe) leur permet de résoudre les trois premières énigmes : trouver des mots, puis des lettres et en utilisant sa culture générale, trouver un mot ;
  3. ensuite les élèves doivent se répartir deux activités : une activité de repérage dans l’espace (déjà utilisée pour de précédents jeux de piste) et les mots croisés, qui les amènent à trouver le titre d’un périodique ;
  4. dans le casier de ce périodique, ils récupèrent un code morse à traduire, qu’ils doivent rentrer sur l’ordinateur ;
  5. ils doivent ensuite compléter un puzzle qui leur donne la photo d’un rayon, puis faire une recherche sur E-SIDOC pour trouver un livre, aller le chercher en rayon, récupérer la roue de César dans le livre et traduire les trois lettres du nom de l’auteur en chiffres ;
  6. pour débloquer le code final, chaque équipe doit communiquer l’un des chiffres aux deux autres.

Si l’idée du scénario de l’escape game me taraudait depuis un moment, et si j’ai conçu les fiches équipes, la présentation en ligne, le puzzle et les roues de César, je tiens à remercier Roman pour son aide : c’est grâce à lui que j’ai trouvé le site permettant de faire les mots croisés et le code morse pour les trois équipes.

J’ai aussi été bien aidée au mois de juin par les collègues du secrétariat de direction qui ont accepté d’imprimer à l’administration les fiches équipes en A3 couleurs recto-verso, pour que je puisse les plastifier et ensuite les réutiliser d’une séance à l’autre.

Si la première séance a été un vrai cafouillage (avec des couacs sur genially que je n’avais pas identifiés), la deuxième a été beaucoup plus réussie grâce à une collègue professeure principale qui adore les jeux et poussait les équipes à avancer. Pour toutes les séances suivantes les élèves ont pu terminer le jeu dans les temps et l’ont visiblement apprécié.

Sélections thématiques / valorisation du fonds

Je reviendrai au mois d’octobre sur les différentes sélections thématiques proposées ce mois-ci, d’abord parce qu’une partie des espaces de présentation du CDI est encore occupée par les travaux des élèves de spécialité arts plastiques de l’an dernier, ensuite pour privilégier l’événement qui a retenu l’attention entre le 8 et le 19 septembre.

Les personnes qui me connaissent bien et suivent (aussi) mon compte Instagram savent que je suis une passionnée du Royaume-Uni, de son histoire, de sa culture, de sa littérature, de ses séries télévisées (surtout historiques) et du coup il était inconcevable pour moi de ne pas proposer une sélection (aussi maigre soit-elle) et une présentation en ligne autour du décès d’Elizabeth II.

Dès le lendemain de l’annonce, j’ai donc proposé la petite sélection suivante :

qui s’est enrichie les jours suivants de quelques titres…

J’ai également voulu décortiquer l’événement avec le regard de la professeure documentaliste, en analysant son traitement médiatique, avec l’objectif de mettre de conserver le plus de neutralité possible :

J’ai eu la surprise de voir beaucoup d’élèves, durant le temps où la sélection était à leur disposition, consulter la presse et, entre autres, essayer de comprendre quelque chose à l’ordre de succession de la monarchie britannique.

Activités de gestion

Un petit point rapide sur les différentes activités de gestion / activités numériques menées depuis juin pour le compte du lycée :

  • j’ai procédé en juin à l’interruption des différents quotidiens auxquels le CDI est abonné pour la période estivale
  • depuis début septembre nous avons des difficultés à recevoir certains numéros de presse, difficultés dues à des adressages parfois incomplets, et que j’essaye de résoudre au fil de l’eau
  • nous avons aussi interrompu certains abonnements et en avons souscrit d’autres en concertation avec les équipes pédagogiques et l’intendance
  • nous avons fait l’acquisition de nouveaux jeux et d’une boite de Legos et nous avons réceptionné deux commandes début juillet, nous avons passé deux commandes début septembre
  • début septembre : traitement du courrier reçu pendant les vacances
  • référente GAR, j’ai attribué dans le mediacentre les licences élèves et les licences enseignantes
  • administratrice sur l’ENT, j’ai pu importer la base élèves dans BCDI et mettre à jour les groupes de professeurs principaux et de disciplines dans l’ENT
  • administratrice dans PIX ORGA, j’ai pu lancer les campagnes de rentrée sur PIX et communiquer aux élèves sur l’ENT par mails et par messages flash
  • j’ai envoyé aux enseignants de français et de philosophie la liste des séries à jour
  • le suivi des prêts élèves indique à ce jour plus de 150 prêts élèves pour le mois de septembre, une nette augmentation par rapport à l’année dernière.

Communication

Pour les mêmes soucis d’équilibre des articles, je ne vais m’attarder ici que sur trois actions de communication réalisées durant le mois : un Kit de survie à destination des enseignants, l’agenda en ligne sur l’ENT et l’affichage proposé sur la porte du CDI.

Je garde pour le mois d’octobre le bulletin de veille à destination de l’équipe éducative, les articles sur le blog du CDI et le ZOOM ACTU que j’ai maintenus cette année.

Kit de survie à destination des enseignants

Au mois de juin, j’ai voulu anticiper la rentrée, le départ en retraite de notre référent numérique et l’organisation des projets et des séances pédagogiques au CDI.

C’est pourquoi j’ai décidé de proposer sur l’ENT dans les documents partagés de l’application « espace documentaire » un dossier partagé : « Kit de survie numérique et CDI au lycée ».

Pour l’instant ce dossier comporte 4 documents (trois d’entre eux ont été également affichés en salle des professeurs) :

  • une affiche sur le CRCN et PIX
  • un visuel sur les ressources du mediacentre
  • un mode d’emploi sur la façon de construire des collaborations avec les professeurs documentalistes (parce que j’en ai marre des collègues de philo qui découvrent qu’ils ont EMC et qui veulent « réserver le CDI sur Pronote »)
  • la liste des séries de français

L’objectif était que ces affiches aient la même identité visuelle, la même charte graphique en quelque sorte, je les ai réalisées sur Canva et vous les propose ci-dessous :

De manière un peu provocatrice j’ai aussi préparé des marques-pages (pas encore imprimés) à destination des enseignants, du personnel, voire des élèves :

L’agenda en ligne du CDI sur l’ENT

Cet agenda, déjà utilisé l’an dernier, permet de nous organiser en équipe pour anticiper les séances pédagogiques et les fermetures exceptionnelles.

L’an dernier, il était partagé aux enseignants et personnels (uniquement en lecteurs, cela va sans dire). Cette année nous avons décidé de le mettre aussi à disposition des élèves (là encore uniquement en mode lecture).

Ce mode de fonctionnement nous permet de faire le décompte des séances pédagogiques menées en fin d’année pour le bilan d’activités.

Affichage sur la porte du CDI

Dans la continuité de cette mise à disposition de l’agenda, et suite à différents webinaires organisés par l’EAFC sur mon temps de présence au CDI, j’ai décidé de proposer de nouveaux affichages aux élèves sur la porte, avec un système de feux tricolores :

  • vert pour un accès en autonomie discrète (en gros pour les moments où je suis une réunion en ligne et qu’il ne faut pas me déranger)
  • orange pour les accès limités avec ordinateurs disponibles ou réservés à la classe accueillie
  • rouge pour un CDI réservé à une classe sans possibilité d’accès ou pour un CDI fermé en raison de réunion à l’extérieur (ou simplement parce que la journée est finie).

J’ai ajouté à ces visuels un QR-code vers l’agenda en ligne du CDI.

Autres activités (réunions, stages, déplacements)

Du coup j’en termine avec les réunions et les activités menées à l’extérieur du CDI et du lycée ce mois-ci :

  • mercredi 31 août : le premier conseil pédagogique
  • jeudi 1er septembre : un webinaire de l’EAFC
  • lundi 5 septembre : un entretien de début d’année avec le nouveau proviseur
  • mercredi 14 septembre : le premier cours à distance pour les étudiants de Master 2 de l’université de Montpellier
  • vendredi 23 septembre : le séminaire de rentrée de la DNE TN3 (experts second degré)

Je n’ai toujours pas pris le temps de réveiller LudoDOC qui est quelque peu en sommeil en ce moment, mes semaines étant assez chargées, et promettant de continuer à l’être jusqu’aux prochaines vacances…

D’ici là je vous souhaite bon courage et je vous dis à très bientôt pour un prochain article sur Cinephiledoc !

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