…Et on recommence.

Voici un début d’article peu commun et peu dans mes habitudes.

Quoique, si je me réfère à je ne sais plus quel article cinéphile où j’évoque la façon dont « j’accouche » de mes articles, on peut voir une similitude dans la manière dont celui-ci a commencé à faire son chemin dans ma tête :

épiphanie à telle page (non, c’était bien après ma lecture), association d’idées avec tel et tel élément, cinéphile ou non, et enfin le moment opportun où je m’assois devant l’ordi pour poser les mots les uns après les autres, une fois le titre de l’article trouvé.

Lorsque j’ouvre d’ailleurs le tableau de bord de mon site, je me souviens qu’il faut aussi que j’ajoute la réponse d’Eurêkoi à mon précédent article cinéphile et que j’avance dans la rédaction du 5e épisode de mes notes de lecture sur l’intelligence artificielle… mais ceci est une autre histoire.

Revenons-en aux mêmes qui recommencent…

Toujours les mêmes…

Il y a une certaine récurrence sur ce site, c’est un fait établi. À intervalles plus ou moins réguliers, ils réapparaissent. Cette fois-ci, ce n’est pas François Truffaut, ce n’est pas Alfred Hitchcock ni Charles Chaplin (quoique très prochainement…), ce n’est pas non plus Romy Schneider.

Pour ce nouvel article, après quelques mois d’absence, c’est à nouveau l’ami Philippe Lombard qui revient sur Cinéphiledoc.

Et paf, j’ai en tête une vidéo vue il y a quelques mois sur Instagram d’un compte que je suis avec juste le début de la chanson de Joe Dassin « Salut, c’est encore moi… », j’en glisserai le lien un peu plus bas.

Je ne vais pas à nouveau glisser ici la liste non exhaustive des ouvrages qu’il a à son actif, sachant que j’ai toujours quelques mois de décalages entre leurs publications, mes lectures et la rédaction de mes articles.

En 2023, j’ai consacré deux articles à cet hyperactif graphomane sur trois ouvrages différents publiés entre 2022 et 2023.

Et je sais qu’il sait que je sais qu’il sait que je sais qu’il sait (et je pourrais continuer longtemps) qu’il y a toujours ce délai entre le moment où l’ouvrage arrive dans ma boîte aux lettres, ce qui est réconfortant, elle qui est toujours habituée aux factures et aux publicités, et le moment où je lis et où je publie l’article.

En février, j’annonce donc que je suis en pleine lecture « ah quand même ! », tiens revoilà ce mot… quand même

Bref !

Un nouvel épisode…

Pour ce (presque) dernier né des productions Lombard, il s’agit d’un nouvel opus de la série / saga / collection publiée chez La Tengo :

Je glisse ici malicieusement le petit clin d’oeil qu’a suscité chez moi le titre de cet article… on prend les mêmes / on prend les mèmes (et tant pis pour ceux qui ne trouvent pas ça drôle).

La collection comprend déjà quatre ouvrages, tous chroniqués avec délectation sur ce site :

  • Ça tourne mal
  • Ça tourne mal… à Hollywood
  • Ça s’est tourné près de chez vous
  • Ça tourne mal… à la télé !

Après ces cocktails déjà bien explosifs, le sieur Lombard est retourné à ses fourneaux pour nous concocter un nouveau numéro consacré aux suites, prequels, reboots, cross-overs… recettes quelquefois heureuses mais pas toujours fabuleuses :

Avec Ça RE Tourne ! : La folle histoire des sagas, suites et remakes du cinéma, publié en novembre 2023, il nous rappelle que si parfois les aventures d’Astérix se terminent en banquet final et que si le Tour de Gaule permet de rapporter toutes les spécialités de chaque province gauloise, il suffit d’avoir la main un peu lourde pour transformer le tout en pudding à l’arsenic.

Bref, avec beaucoup de chance on a Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et avec moins de chance on se retrouve aux jeux olympiques avec Francis Lalanne. Et non, je ne fais pas référence aux jeux olympiques de Paris 2024. Quoique, là encore.

Sagas, suites, remakes

J’ai un rapport un peu particulier, empreint de mauvaise foi et de ronchonnerie, aux suites, réécritures et adaptations.

Je les considère généralement avec un mélange de fascination et de méfiance, gardant dans un coin de ma tête la locution italienne Traduttore, traditore (Traduire, c’est trahir) qui, je trouve, s’applique aussi aux remakes et aux différents épisodes de sagas.

Je préfère la trilogie à la prélogie de Star Wars, je me lasse très rapidement des croisements des univers Marvel, préférant généralement le tout premier film où l’on voit la métamorphose de Captain America ou d’Iron Man en super-héros.

Et pourtant mon Indiana Jones préféré est le troisième (La dernière croisade), j’ai savouré jusqu’au bout les films Harry Potter (sans jamais apprécier de la même manière Les Animaux fantastiques) et Le Seigneur des anneaux (idem avec Le Hobbit), et j’ai quelques trilogies qui font partie de mon panthéon cinéphile comme Le Parrain ou The Dark Knight.

Je pourrais voir n’importe quel film mettant en scène le personnage de Robin des Bois, que ce soit la version avec Errol Flynn, celle de Disney, celle de Kevin Costner (en plus il y a Alan Rickman en sheriff) et même celle de Ridley Scott trouve grâce à mes yeux, surtout grâce à Russell Crowe et Cate Blanchett…

Et je n’ai jamais vu, malgré tout ce que j’ai pu voir de la filmographie d’Hitchcock ou lire sur son cinéma, sa première version de L’Homme qui en savait trop.

C’est donc avec ces pensées et ces souvenirs cinéphiles quelque peu désordonnés, papillonnants et euphoriques que j’ai accueilli la lecture de Ça RE Tourne, que je persiste à écrire de cette manière pour mieux mettre en évidence la relation de cette suite avec les numéros précédents.

Ça RE Tourne

L’ouvrage de Philippe Lombard revient en cinq chapitres sur ces madeleines de Proust pas toujours ratées ni toujours réussies d’ailleurs dont on reprend souvent un morceau… ou que cinéastes ou producteurs veulent nous voir parfois ingurgiter ad nauseam parce que justement on a eu l’air d’aimer la première bouchée.

Et pourtant, dès le début, c’est une histoire à épisodes, avec ses personnages récurrents – dont Charlot est emblématique – et ses suites. Et de nous remettre en mémoire tout aussi bien Antoine Doinel que Le Gendarme de Saint-Tropez, auxquels je voue un similaire attachement (bon sauf Le Gendarme et les gendarmettes qui est nullissime).

Dans le deuxième chapitre, Philippe Lombard revient sur les cinéastes qui inspirent les autres ou vont jusqu’à retourner leurs propres films : on y retrouve dans la première catégorie Pagnol, Kurosawa et Tarantino qui s’inspire de partout et fait de chacun de ses films des incroyables bouillons de culture cinéphiles (voir d’ailleurs à ce sujet l’ouvrage du même Lombard, Tarantino reservoir films, à mon sens l’un des meilleurs crus).

Et évidemment parmi les auto-remakeurs (deux fois sur le métier remettez votre ouvrage) Leo McCarey et son Love Affair / An Affair to Remember  – dont je n’ai vu que le deuxième, préparez vos mouchoirs… oups un titre de Blier qui n’a rien à faire ici ! et Alfred Hitchcock avec son déjà cité Homme qui en savait trop.

Le troisième chapitre revient sur les films dont on a fait des suites, et des suites, et encore des suites : les Dracula de la Hammer, les Panthère rose, les Emmanuelle et les Freddy…

Viennent ensuite les réécritures pas toujours heureuses d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique et jusqu’aux films qui se révèlent des clones et des rejetons fabriqués, comme la créature du docteur Frankenstein, avec des bouts de ci et de ça, et surtout avec les moyens du bord, mais où parfois la copie est proche de dépasser l’original, comme lorsque trois amis d’enfance décident de refaire plan par plan Indiana Jones : Les aventuriers de l’Arche perdue.

Ce qui a donné lieu en 2015 à un film documentaire sur cette aventure de 35 ans, Raiders !: The Story of the Greatest Fan Film Ever Made. 

Finalement, si l’on voulait retenir une chose de cette folle équipée que nous propose encore une fois Philippe Lombard en cinq chapitres lancés à toute allure, c’est bien celle-ci : les suites, les remakes, les sagas, ce sont bien à chaque fois le même refus de quitter l’aventure qui les motive.

Et même si c’est parfois un peu too much, et même si on a eu notre dose, rien n’empêche d’autres d’en reprendre une part.

Et même, et mème

Je le disais au moment du départ, comme à l’accoutumée la lecture et la préparation de cet article a suscité dans ma caboche une foule de petites étincelles…

Partir du titre « On prend les mêmes… » m’a fait tour à tour me promener dans ces quelques détours :

  • j’ai feuilleté le deuxième livre qui se trouve dans ma bibliothèque sur Les Remakes, un ouvrage de Laurent Bourdon (auteur d’un fabuleux Dictionnaire Hitchcock) publié en 2012 ;
  • je suis allée revoir une vidéo du Fossoyeur de films sur le cri de Wilhelm parce que ça m’a fait sourire de penser aux éléments répétitifs des films, aux effets d’échos et de résonances et que le premier qui m’est revenu en tête, c’était ce cri ;
  • j’ai papoté avec un ami, Cyril, qui adore faire des mèmes en utilisant le site Imgflip, avec une certaine virtuosité. Cyril a été mon tuteur lorsque j’étais stagiaire profdoc, et avec mes petites tentatives, j’essaye à nouveau d’égaler mon maître Jedi…
  • parlons profdoc, je recommande d’ailleurs le compte Instagram Le Mec du CDI avec ses reels, j’indiquais justement plus haut sa réutilisation drôlissime de la chanson de Joe Dassin pour évoquer les habitués du CDI ;
  • enfin cela m’a permis d’enrichir ma culture numérique avec l’incroyable article de Wikipédia sur le Mème Internet, et son illustration :

By That’s Pretty Good – Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71808738

Cela nous a encore amené loin toutes ces histoires… et cela risque de continuer.

Pour la faire courte… la suite au prochain épisode, sur Cinéphiledoc !