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Mois : février 2016

Séries TV, entre rêves et réalités

Le voici enfin, ce compte-rendu de lecture du livre que j’attendais pour fin janvier et qui est finalement sorti début février.

Pourquoi tenais-je tant à parler de ce livre en particulier ? D’abord parce que le titre, le sujet et la couverture avaient l’air des plus attrayants.

Ensuite, parce qu’il y a un an tout juste, je faisais déjà le compte-rendu d’un livre consacré à une série TV, qui m’avait beaucoup plu. Et cela me permet de changer un peu des romans sur le cinéma qui, personnellement ne me lassent jamais, mais risquent peut-être de lasser mes éventuels lecteurs.

Enfin, l’ouvrage d’aujourd’hui est publié par une maison d’édition, Rouge Profond, qui jusque-là, ne m’a pas déçue. Grâce à elle, j’ai découvert plus de science-fiction, plus de vampires au cinéma (en dehors de Twilight) et plus de villes et paysages américains.

De découvertes en découvertes…

Ce livre tant attendu est donc paru en février 2016, dans la collection Raccords de Rouge Profond, sous la plume de Sarah Hatchuel, et a pour titre : Rêves et séries américaines : La fabrique d’autres mondes.

Et comme l’indique la couverture, il s’intéresse plus particulièrement aux séries suivantes : Awake, Buffy, Battlestar Galactica, Hannibal, LOST, Les Soprano, Six Feet Under et Twin Peaks.

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Lorsque j’ai parcouru, avant ma lecture, les quelques lignes consacrées à l’auteur – professeure des universités – j’ai vu notamment qu’elle dirigeait une revue en Open edition qui recueille des articles scientifiques sur les séries télévisées.

Le site en question m’a donnée envie d’en savoir plus, et j’ai tapé son nom sur Google, pour me retrouver, entre autres sur un site : Réseau S.E.R.I.E.S. (Scholars Exchanging and Researching on International Entertainment Series).

La page consacrée à Sarah Hatchuel n’a cependant pas l’air d’être à jour. Lorsque l’on clique sur son site internet, on tombe sur une page d’erreur, et le présent ouvrage, écrit seule, semblait à l’origine être annoncé comme co-écrit, sous un autre titre, avec une autre universitaire, Monica Michlin.

Le nom Monica Michlin me semblait familier, et effectivement, je me suis souvenue avoir, pendant un trimestre ou un semestre, suivi les cours à la Sorbonne d’une personne dynamique et vraiment enthousiasmante, qui, à l’époque, m’avait donnée envie de voir Six Feet Under, entre autres.

Pour en revenir à notre ouvrage, Six Feet Under était d’ailleurs la seule série mentionnée sur la première de couverture que j’ai vue pour l’instant en intégralité. Pour les autres, j’ai vu à ce jour les 2 premières saisons de Battlestar Galactica et des Sopranos (même si je prévois d’en voir la suite très prochainement).

Tout ça pour dire que, dès sa couverture, et pendant sa lecture, je n’ai cessé d’aller de redécouvertes en découvertes.

Du cinéma aux séries TV

Si je ne partais pas vraiment en terrain connu avec les séries choisies par l’auteur, j’ai en revanche trouvé que, d’une part, elle guidait le lecteur vers ces autres mondes, avec beaucoup d’érudition (heureusement pour une universitaire) et de bienveillance.

D’autre part, si elle utilise souvent un vocabulaire complexe pour le lecteur lambda, ou du moins pour celui qui n’a pas fait d’études littéraires poussées (onirique, diégèse, fracture dimensionnelle, geste auctorial, etc.), elle appuie suffisamment son propos d’exemples et revient suffisamment sur ce qui lui tient à cœur, pour que finalement on se laisse entraîner.

Dans son introduction et son premier chapitre, elle évoque ainsi l’univers du cinéma et la place du rêve dans des séries plus anciennes. Après tout, le cinéma comme usine à rêves, quel meilleur point de départ ?

Elle compare le rêveur endormi et le spectateur de cinéma (ce à quoi elle reviendra dans son dernier chapitre, consacré aux fanfictions, où les spectateurs rêvent pour leur personnages de séries, des itinéraires différents).

Elle évoque le Vertigo d’Hitchcock, les films de Buster Keaton et de Chaplin, Chantons sous la pluie – ce qui m’a rappelé quelques images de Brigadoon, curieux film où deux Américains découvrent un village qui n’existe qu’un jour par siècle…

Elle revient plus longuement sur La Maison du Dr Edwardes d’Hitchcock, sur La Femme au portrait, un magnifique film de Fritz Lang (peut-être mon préféré à ce jour), puis évidemment sur Matrix et sur Inception, entre autres, tous ces films où le rêve est tour à tour trompe-l’œil et réalité alternative.

Dans son premier chapitre, elle aborde les séries télévisées, depuis I love Lucy jusqu’à True Blood, en passant par Desperate housewives, Grey’s anatomy et Six Feet Under. Le rêve y est cliffhanger, créateur (encore) de réalités alternatives – elle s’appuie sur l’allégorie du chat de Schrödinger – élément de surprise, ou transgressif.

Finalement, dans cet ouvrage vertigineux, de Hannibal à Twin Peaks, Sarah Hatchuel nous conduira à travers ces espaces, passés et futurs simultanément et réciproquement, où l’on est jamais tout à fait sûr d’être dans la réalité ou dans le rêve.

Les séries y deviennent ces palimpsestes où chaque élément de rêve ou de réalité recouvre ou découvre l’élément précédent et l’élément suivant.

Envie de se perdre en rêveries ?

Au fil des chapitres, l’auteur nous embarque donc dans les rêves et hallucinations ensanglantées d’Hannibal, dans les résonances du cinéma hollywoodien et / ou mafieux chez les Soprano, qui annoncent Mad Men et Boardwalk Empire.

Déjà pour ces séries, l’auteur cite La Tempête de Shakespeare : « Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves, et notre vie est enveloppée dans un somme ». Cette citation parcourra le livre et viendra se rappeler à sa toute fin : il n’y a pas de frontière nette entre réalité et fiction, dans un « rêve cosmos » qui est déjà fiction et / ou réalité pour le spectateur.

On se perd dans les rêves et les « flash-backs / flash-sideways » de LOST (est-ce étonnant ?), dans la mise en scène des peurs des personnages de Buffy – avec cette question : Buffy la chasseuse de vampire vit-elle réellement ses aventures ou les rêve-t-elle depuis un hôpital psychiatrique ? – ou dans les visions de Battlestar Galactica.

Mais à la lecture de cet ouvrage, les deux séries que j’ai eue le plus envie de découvrir étaient Awake et Twin Peaks.

Awake, parce qu’elle raconte en une saison un personnage tiraillé entre deux réalités : quand il s’éveille le matin, c’est dans un monde où son fils est mort et où sa femme est vivante, quand il s’endort le soir, c’est pour retrouver un monde où la femme est morte et le fils est vivant. Le tout sur fond d’enquêtes policières.

Chaque dimension fonctionne comme le rêve de l’autre, formant un ruban de Möbius mental où apparaissent des phénomènes d’écho et de coïncidence.

Twin Peaks, parce qu’elle est considérée par beaucoup comme la série moderne fondatrice où se mêlent références cinématographiques, rêves et différents plans de réalités. Sarah Hatchuel m’a donné d’autant plus envie de voir Twin Peaks qu’elle a glissé, à la fin de son chapitre, un très beau parallèle avec le Shining de Kubrick.

Quelques remarques formelles

Bref, un quasi sans-faute pour ce livre dépaysant qui nous conduit d’une série à l’autre et d’un rêve à l’autre avec la légèreté d’un fil d’Ariane et une érudition quelque peu vertigineuse mais plaisante.

Un point seulement m’a déçue, mais je n’ai pas à ce jour de solution satisfaisante à proposer. Dans ses chapitres et ses notes de bas de pages, Sarah Hatchuel glisse souvent les liens vers des vidéos sur YouTube ou autre, pour que tout de suite le lecteur puisse se remémorer ou découvrir les images associées à son texte.

Seulement pour retrouver ces vidéos, il faudrait donc, à partir du livre, taper leur adresse URL ou effectuer une recherche par mots clefs… Il me semble qu’on pourrait faire mieux pour intégrer le numérique au livre. Enrico Giacovelli proposait, dans ses ouvrages sur le cinéma muet, QR-codes et chaîne YouTube pour retrouver les films dont il parlait.

Pour des sujets aussi discutés, mis en ligne et parodiés que les séries TV, ce genre de procédé devrait, selon moi, s’imposer d’autant plus.

Il reste que l’auteur est indiscutablement une passionnée au même titre que Charlotte Blum qui proposait l’an dernier un livre de suggestions pour accros aux séries. Dans ses notes de bas de pages, il arrive qu’elle fasse référence à une conversation qu’elle a eue avec tel ou tel autre spécialiste du sujet, et on imagine aisément un dialogue à bâtons rompus entre deux fans.

Et justement, son dernier chapitre s’intéresse à la fois à une pratique numérique et à une pratique de fans.

Fanfictions et transmédia

En effet, elle y étudie la manière dont les séries débordent maintenant du cadre télévisuel, pour être réapproprié par des spectateurs-rêveurs, devenus co-rêveurs et quasi co-auteurs de ces séries.

Elle se penche en particulier sur le phénomène des fanvids de la série LOST, qui mettaient en scène des scénarios alternatifs parodiques où les fans imaginaient des relations homosexuelles entre les personnages masculins, s’appuyant notamment sur les champs-contrechamps et le dialogue, élaborant ainsi toute une structure para-narrative ponctuée de références aux saisons précédentes et allant presque jusqu’à influencer l’écriture des épisodes suivants par les scénaristes.

De l’usine à rêves du cinéma, le lecteur en arrive donc, pour son plus grand plaisir, après avoir été surpris par le réveil de tel personnage et avoir exploré la réalité alternative de tel autre, à s’impliquer lui-même dans le processus de création de la série.

À nous / à vous maintenant d’imaginer, de rêver et de mettre en scène les espaces nouveaux de nos séries télévisées et de nos films : réalité(s) et / ou fiction(s) ? passé(s), présent, futur(s) ou mouvements simultanés qui nous mêlent et nous démêlent à nos personnages et à nos histoires préférés ?

Quelques vidéos pour finir…

Et pour ceux qui veulent revoir quelques scènes de rêves, voici une petite sélection :

Ou le numéro spécial de Blow Up sur Rêves et cinéma :

Et pour ceux qui s’intéressent aux réalités alternatives :

À bientôt !

Février 2016 : séances et animations du CDI

Pour un mois relativement court, février a pourtant été un mois riche en occupations, projets, réunions et séances.

Séances

Je commencerai brièvement par les projets déjà mis en route les mois précédents et que j’ai enfin mené à leur terme :

  • le 5 février, j’ai fait la dernière séance de découverte du CDI avec une classe de CM2. J’ai ensuite envoyé à l’ensemble des classes des deux écoles le quiz en ligne, afin que les élèves et les classes qui n’avaient pas pu le faire, puisse le remplir.
  • début février, j’ai également fait la dernière séance de défi lecture avec une classe de 6e sur Le Messager d’Athènes.

Opération « petit-déjeuner » au collège

Comme chaque année, le grand projet des mois de février / mars est l’opération « petit déjeuner au collège », mené en collaboration avec ma collègue de SVT et l’infirmière auprès des classes de 5ème. Parmi ces classes, nous en choisissons une, très subjectivement, avec laquelle travailler pendant plusieurs semaines sur le sujet.

Cette année, voici les thèmes que les différents groupes (2 à 3 élèves par groupe) ont retenu :

  • les petits-déjeuners du monde
  • un sondage sur les habitudes alimentaires des élèves et adultes du collège
  • l’origine des aliments
  • les menus du petit-déjeuner
  • l’hygiène bucco-dentaire
  • la publicité et les petits-déjeuners

Le projet suit chaque année la même organisation :

  1. une séance de présentation du projet à la classe choisie ;
  2. plusieurs séances de recherche en classe entière ou en demi-groupe au CDI sur les différents sujets ;
  3. le petit-déjeuner à destination de tous les 5e et durant lequel les travaux des élèves sont présentés.

Durant la semaine où devait démarrer le projet, ma collègue de SVT était en arrêt, et j’avais un certain nombre de collègues absents, ce dont j’ai profité pour prendre la classe au CDI, présenter le projet, et commencer à travailler avec eux.

Les années passées, je profitais de ces séances pour travailler sur la citation des sources et le copier-coller avec les élèves, mais je n’étais pas du tout satisfaite de mes documents.

Que ce soit bien clair, je ne suis pas plus satisfaite du document que j’ai finalement produit, qui est ce qu’il y a de plus austère et de plus classique en matière de document élève.

En effet, j’ai conçu une « fiche de suivi individuelle des recherches » (expression qui fait un peu peur aux élèves, puisque la fiche de suivi est habituellement la fiche de vie scolaire en cas de problème de comportement et de travail).

Dans mon esprit, et c’est comme cela que je l’ai présentée aux élèves, c’est une sorte de mini carnet de bord de TPE, qui leur permet, à partir d’un brainstorming, à la fois de noter des informations, des définitions, les sites et ouvrages utilisés, et ce qu’ils imaginent comme production finale.

En gros, je leur ai dit que, comme les chefs des émissions de cuisine bien connues, ils devaient dessiner leur idée de production et que, à la fin, on devait retrouver dans le dressage leur idée initiale.

À partir de cette fiche pas du tout funky mais efficace que voici :

Fiche de suivi de recherche 5e

j’ai pu proposer aux élèves des idées de productions ou observer leurs initiatives (les élèves de cette classe participent pour certains à un atelier artistique, leurs propositions sont donc parfois très originales, ce qui n’est pas pour nous déplaire !) :

  • pour l’équipe du sondage, j’ai montré à un des élèves comment générer un nuage de tags pour comparer les habitudes des français aux habitudes propres au collège, et je leur ai proposé, suite à leurs réflexions sur la fiche de recherche, de réaliser un reportage vidéo avec présentateur et reporters, puis de le présenter aux autres élèves sous la forme d’un roman photo.
  • l’équipe « publicité et petit-déjeuner » doit étudier trois aliments qu’ils aiment prendre en petit-déjeuner (céréales et nesquick) : publicités télévisées, papier, logos, personnages, slogans… ainsi que les ingrédients qui les composent. J’ai lancé l’idée d’inventer un produit et d’en créer l’affiche ou la publicité, mais je ne sais pas si elle a été retenue par les élèves.
  • les élèves étudiant les petits-déjeuners du monde ont décidé de fabriquer un globe terrestre en polystyrène et de figurer les différents petits-déjeuners avec des drapeaux et en pâte à modeler…
  • les autres productions sont a priori plus classiques.
  • j’ai proposé aux élèves qui travaillent sur l’origine des aliments de leur montrer, comment faire une infographie qui présenterait quelques aliments. Elles ont commencé avec la pomme et voilà ce que cela donne :

début infographie aissatou rifka

Rendez-vous en mars, pour voir toutes les autres productions !

Voici, d’ores et déjà quelques exemples scannés de la fiche remplie :

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Cluedo anglais

Durant ce mois de février, j’ai également participé à un jeu de Cluedo organisé par une de mes collègues d’anglais. Ses élèves de 4e venaient au CDI avec une fiche à remplir, pour retrouver la personne ayant dérobé son ordinateur. Ils devaient évidemment m’interroger en anglais, et noter mes réponses, également en anglais.

Visite des élèves de 6e / atelier artistique à la médiathèque

Après de nombreux échanges avec la médiathèque, nous avons pu organiser, avec un de mes collègues de français, la visite de 2 classes de 6e ainsi que des élèves de l’atelier artistique.

Lors de la première visite, j’étais en formation. Mais j’ai pu profiter de la seconde.

Au programme : visite d’une expo « Pop Up », visite de la médiathèque, et emprunt, par les élèves de 6e, d’un livre de leur choix. Voir les photos ci-dessous. (J’ai demandé aux personnes y figurant ou aux parents dans le cas des élèves, de pouvoir publier ces photos).

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Merci infiniment aux personnes de la médiathèque pour leur accueil !

Projets amorcés

Si un certain nombre de projets sont désormais terminés pour cette année, ce court mois de février a été l’occasion de mettre en route plusieurs choses nouvelles :

  • Dans le cadre du Projet d’éducation artistique et culturelle, j’ai proposé à ma collègue d’arts plastiques un Padlet pour permettre aux élèves et aux artistes engagés dans le projet, d’échanger. Une séance est prévue en mars pour que les élèves publient sur ce Padlet.
  • La collègue d’anglais qui a organisé le Cluedo est venue au CDI, à l’origine pour que tous les élèves d’une classe de 4e créent chacun un blog sur un héros en anglais. Après en avoir discuté avec elle, j’ai proposé que chaque élève réalise une infographie de son héros sur Piktochart, puis dépose l’infographie en format image sur un blog, que nous avons appelé « Heroes4Mermoz« . Un vote désignera la meilleure infographie.
  • Afin d’organiser la suite de la liaison CM2-6e, j’ai envoyé un mail aux professeurs dont les classes sont concernées pour une 2e (voire une 3e) séance, avec les documents qui remplaceront, cette année, les fiches que j’utilisais depuis 2 ans. J’en dirai plus une fois ces séances passées, sans doute au mois de mars ou avril.
  • Enfin, j’ai proposé à mes collègues, par mail, une présentation de la semaine de la presse (présentation déjà tweetée) mais je n’ai pour l’instant eu aucun retour :

http://www.genial.ly/View/Index/56aa061d1561e9050473f98f

Expositions et animations

Pour ce mois de février, j’ai mis en place deux expositions, la mini-expo sur la Saint Valentin, avec un concours de déclarations d’amour (lettres, poèmes, dessins…), et dont voici l’affiche :

mini-expo-saint-valentin

Version en ligne de l’affiche : https://magic.piktochart.com/output/10900033-mini-expo-saint-valentin

ainsi que le résultat en image :

Photo 01-02-2016 16 08 00

Voici l’un des textes que j’ai reçus de la part d’une élève de 5e :

Photo 18-02-2016 14 04 42 Photo 18-02-2016 14 04 32

Quant à la grande exposition, j’ai eu du mal à trouver une idée ce mois-ci (ce qui m’a d’ailleurs donné l’idée d’un focus pour un prochain article) et ce n’est qu’en me rappelant le nouvel an chinois que j’ai décidé de faire une sélection d’ouvrages « Côté Chine / Côté Japon ».

Je me suis rendue compte que j’aime bien les expositions en deux parties, comme « Grandes bestioles, petites bestioles », et même si je ne compte pas céder à la facilité, j’étais assez contente du résultat, aussi bien en affiche :

cote-chine cote-japon

que sur les grilles :

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Versions en ligne des affiches : https://magic.piktochart.com/output/11077039-cote-chine et https://magic.piktochart.com/output/11077223-cote-japon

Dans la foulée, j’ai du coup proposé à un collègue assistant d’éducation d’organiser avec moi, début mars, un concours de dessins mangas, qui, je l’espère, saura motiver les élèves.

Pour finir avec les animations, un petit point sur les ateliers :

  • les ateliers jeux et coloriages restent les préférés (puisqu’ils sont accessibles à toute heure et les plus simples auxquels participer) ;
  • je n’ai pas réussi à remettre en route l’atelier cinéma, par manque de temps… j’ai toutefois organisé une micro-séance juste avant les vacances ;
  • quant à l’atelier Twitter, il semble se maintenir, même si les élèves ont leur sujet de prédilection : les jeux vidéos, et n’en démordent pas… les 6e tweetent un peu moins qu’au début, les 4e aussi, par contre un élève tweete quasiment en continu, et a fait la promotion de l’atelier auprès de ses camarades, celui-ci compte donc un nouveau membre…

Gestion, réunions, formations…

Après le réaménagement du CDI effectué en janvier, je me suis attelée ce mois-ci à une autre tâche titanesque : le nettoyage de la base… tâche que j’ai repoussée quelque peu à chaque fois que je voyais, par exemple, le nombre de notices sans résumé…

J’ai donc passé beaucoup de temps dessus, à corriger des cotes, à les harmoniser (il y avait des R-AUT avec tiret, des R AUT sans tiret), à remettre des résumés (je suis passée de 1400 notices sans résumé à moins de 700). Mais il reste encore beaucoup de travail à faire.

Enfin, ce mois-ci j’ai assisté à plusieurs réunions :

  • une réunion sur la réforme du collège afin d’organiser les enseignements et les EPI ;
  • un conseil école / collège sur le contrat d’objectifs du réseau ;
  • une commission permanente sur la dotation horaire globale ;
  • une réunion de bassin des professeurs documentalistes sur l’interdisciplinarité, les EPI, l’accompagnement personnalisé, l’éducation aux médias et à l’information, et où a été également abordée la question d’un média scolaire par établissement ;
  • enfin j’ai assisté à une réunion de formation de formateurs au Canopé de Suresnes, sur l’organisation du plan académique de formation 2016-2017. Il est possible que j’anime l’an prochain une formation avec @docalfred1 !

Voilà pour ce mois de février, petit mais costaud !

Bonnes vacances et à bientôt !

Couturiers, vampires, manteaux, Greta Garbo

Après un mois de janvier bien occupé, voici le premier compte-rendu de lecture de 2016.

De Hans Gruber à Severus Snape

J’avais d’abord jeté mon dévolu sur un livre dont la sortie était annoncée pour la mi-janvier, puis reculée à début février…

Fidèle à mon habitude, j’ai fouillé les rayons cinéma, les rayons romans, farfouillé les rubriques « Nouveautés » et « Prochaines sorties » sur Internet. Bien-sûr, j’aurais pu trouver mon bonheur si j’avais voulu parler de Michel Galabru ou de David Bowie… mais non.

Car si j’ai eu de la peine d’apprendre la disparition du premier et du deuxième, c’est celle d’un troisième qui m’a le plus touchée. Et des livres sur Alan Rickman, il y en a tout de même beaucoup moins, si jamais il y en a, et ils sont beaucoup moins faciles à trouver.

Néanmoins, je profiterai tout de même de ce début d’article pour un petit hommage à Severus Snape, au colonel Brandon, au shérif de Nottingham, au Metatron, à Harry dans Love Actually (tiens je ne me souvenais même pas que son personnage s’appelait Harry), et bien entendu, the last but not the least, à Hans Gruber.

Du côté des éditions poche

Finalement, n’ayant rien trouvé dans les nouveautés cinéma, romans, science-fiction, policiers… qui retienne mon attention, c’est dans les formats poche qu’un titre semblait prometteur.

Le Manteau de Greta Garbo, de Nelly Kaprièlian, est d’abord sorti en 2014 aux éditions Grasset & Fasquelle, et à l’origine, je ne l’avais pas remarqué, ou comme le dit si bien André Dussolier dans Mon petit doigt m’a dit, « J’ai dû le remarquer sans remarquer que je le remarquais… »

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L’édition poche de cet ouvrage est parue aux éditions J’ai Lu, en décembre 2015. Ce n’est pas tant le titre, que la couverture, qui m’a intriguée : une image de Garbo dont on ne distingue que la moitié, et encore, sur fond noir, avec de l’autre côté, une sorte de triangle abstrait aux rayures qui semblent rappeler celles de ses vêtements.

Quant à ces vêtements, ils se résument à un manteau assez strict, qui évoque davantage les tailleurs masculins, que les robes glamour portées par les actrices de l’âge d’or hollywoodien.

Greta Garbo, livres et films

De Greta Garbo, j’ai surtout vu les films de sa période parlante, cette courte période qui a précédé les longues années de silence, après 1941 et son dernier film, La Femme aux deux visages. J’ai donc vu, avec Greta Garbo, Grand Hôtel, La Reine Christine, Marie Walewska, et Ninotchka.

Mes préférés étant La Reine Christine et Ninotchka, en attendant de voir les autres… Tout a déjà été dit, spéculé, imaginé, fantasmé sur Garbo, et il est inutile d’en dire plus, en se perdant dans des « Elle est comme si, elle est comme ça, un mystère, un sphinx, une énigme, etc. »

Mais j’avoue que je ne peux pas résister : lorsqu’un film ou un livre tente de s’attaquer à la « tour d’ivoire » de Garbo, je vais voir de plus près ce qui en retourne.

Il y a quelques années déjà j’avais vu à la Cinémathèque l’un des films les moins connus, je pense, de Sidney Lumet, À la recherche de Garbo (Garbo talks), film réalisé de son vivant, où un jeune homme tente d’exaucer le souhait de sa mère mourante en faisant venir Garbo à son chevet.

Le film mêle d’une manière incroyable le burlesque et l’émotion et cela aurait été un vrai tour de force que Garbo accepte d’y faire une apparition… L’a-t-elle vu seulement ?

Sidney Lumet la fait également apparaître indirectement dans Le Crime de l’Orient-Express. Il fait dire à Hercule Poirot, en face de Mrs Hubbard, incarnée par Lauren Bacall, une réplique sur la divine Greta Garbo, qui voulait qu’on la laisse seule… dans un film dont l’action est censée se dérouler au moins 6 ans avant sa retraite cinématographique.

Quant aux livres, ma bibliothèque, avec Le Manteau de Garbo, en compte désormais un troisième. Le premier est un « beau livre »qui rassemble surtout des photographies de tournage et promotionnelles.

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Le second, j’en avais fait la critique à sa sortie, est l’un de mes plus beaux souvenirs de lecture cinéphile : il s’agit du Renoncement, de René de Ceccatty. Il avait été l’occasion pour moi de croiser, une fois de plus, documentation et cinéma en parlant du bruit et du silence info-documentaires…

Fantasmer et fétichiser Garbo

Quant au livre de Nelly Kaprièlian, on aurait toutes les peines du monde à le restreindre et à le définir. Garbo n’en est pas le personnage principal, comme elle l’était, de toute son absence écrasante, dans Le Renoncement. Tout au plus y fait-elle, en chair et en os, quelques apparitions furtives. Et pourtant, et c’est bien le mot, elle vampirise tout le texte de l’auteur.

Ce n’est pas une biographie, loin de là, ce n’est pas non plus une évocation de l’époque glorieuse d’Hollywood. Ce n’est pas, pour l’auteur, une autobiographie, elle y parle alternativement d’elle à la première et à la troisième personne, si bien que l’on n’est jamais sûr que ce soit réellement d’elle dont elle parle…

D’ailleurs, si je choisis de ne pas en savoir davantage sur Nelly Kaprièlian, si je décide de me contenter juste de ce qu’elle écrit, le narrateur, qu’il passe du Je au Elle, me glisse tout autant des mains.

Le seul point de repère que j’ai, c’est celui que l’auteur me donne, pour ce qu’il vaut :

(…) ce texte que je suis en train d’écrire est un corps hybride composé des textes, films, vies des autres, où je n’en finis pas de me retrouver, labyrinthe qui me constitue, puzzle qui prend forme et forme mon autoportrait. (p.141)

Quel est le point de départ de l’histoire ? Garbo, évidemment. Rien n’est plus vrai et rien n’est plus faux. Le point de départ et le point d’arrivée de l’histoire, c’est un manteau rouge sang, que l’auteur – ou du moins la narratrice – achète en 2012 dans la vente aux enchères qui disperse les vêtements et objets de Greta Garbo.

Tout se mêle et se démêle, se coud, se découd et se recoud depuis, et avec ce manteau. Il est le très mince fil d’Ariane qui permettra au lecteur de suivre (ou non) l’intrigue, et de se perdre dans une galerie de vêtements, de costumes, d’accessoires et de masques.

Car c’est tout ce qui compte dans cet univers : le vêtement qui protège, donne forme, déforme et dévore. Il dévore la vie de la narratrice, il dévore le texte et lui donne cette forme hybride, entre roman, biographie, autobiographie, essai, pensées et science-fiction.

On tente d’y croiser une Garbo qui s’échappe, mais on y croise aussi Frankenstein, Dracula, Fantomas, Audrey Hepburn, des punks, des grands couturiers, Arletty, Emma Peel, Judy Garland, Marlène Dietrich, ou encore David Bowie dans tous ses costumes et dans tous ses personnages.

Tous ceux qui se sont créés un masque et un costume, tous ceux qui se sont transformés en beaux monstres.

On y lit (ou on y relit) du coup Bram Stoker, Mary Shelley, Oscar Wilde, Huysmans, Proust, et on y découvre des citations, rassemblées par l’auteur, dans ce texte qui devient à chaque page un peu plus le costume d’Arlequin, de ceux qui ont un jour expliqué ce que le vêtement signifiait pour eux.

Mode, carapace, artifice

Je ne fais pas partie des personnes fascinées par l’univers de la mode. Lorsque je regarde, par hasard, un défilé, je me demande qui peut bien porter ça et pourquoi les mannequins ne sourient jamais. Remarques de profane, certainement.

Mais j’aime les costumes de cinéma, et j’ai aimé les évocations dont est ponctué l’ouvrage de Nelly Kaprièlian : la robe noire d’Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé, avec son interminable fume-cigarette, les tenues tantôt sexy, tantôt sportives d’Emma Peel dans Chapeau melon et bottes de cuir, et l’ombre lointaine de Garbo, comme un grand oiseau – sphinx, qui surplombe toute l’élégance du 20e siècle.

J’ai repensé à son petit chapeau dans Ninotchka, à sa robe blanche toute simple au bal de l’empereur dans Marie Walewska, à son costume de cavalier dans La Reine Christine

J’ai repensé au musée du cinéma de la Cinémathèque française, aux costumes des expositions temporaires, aux robes de Scarlett O’hara dans Autant en emporte le vent, aux robes couleur du temps, de la lune et du soleil dans Peau d’âne, à la longue robe mauve de Karin Dor dans L’Étau, qui se disperse comme un corolle, à la robe rouge de Fanny Ardant dans Huit femmes, au Diable s’habille en Prada, à Lauren Bacall dans La Femme modèle, et à toutes les actrices hitchcockiennes.

Et je crois que, sans s’intéresser à la mode, ce n’est déjà pas si mal !

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