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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : mars 2016

Mars 2016 : séances et animations du CDI

Comme pour l’année dernière, je publie cet article un peu plus tôt dans le mois. Je vais y présenter, entre autres, ce que j’ai préparé pour la semaine de la presse et des médias à l’école, semaine qui en sera à son commencement lorsque ce compte-rendu sera mis en ligne.

Les activités que je présenterai seront donc celles qui ont eu lieu entre le 7 et le 22 mars. Je laisse toujours les journaux et magazines un peu plus longtemps (jusqu’à début avril), afin de pouvoir travailler en séances avec les collègues.

Préparation de la #SPME16

Depuis l’année dernière, lorsque j’avais travaillé avec @spdocs sur des infographies consacrées à l’identité numérique et à la liberté de la presse, je profite de cette semaine pour produire différents types de ressources, à destination des élèves mais aussi des enseignants.

  • Documents de préparation de la semaine de la presse, destinés à allécher les collègues et à les faire venir au CDI avec leurs classes

L’année dernière, j’avais consacré un Buzz entier hors-série à la semaine de la presse. J’ai décidé de reprendre le même procédé en l’allégeant un peu et en pointant vers les autres ressources que je voulais proposer.

buzz-de-mermoz-23-spme2016

Ce Buzz est disponible en ligne à l’adresse suivante : https://magic.piktochart.com/output/11996525-buzz-de-mermoz-22-23-spme2016

Cette année, j’ai également envoyé à mes collègues un Genial.ly sur la semaine de la presse, afin de présenter le dispositif et de les faire venir au CDI :

http://www.genial.ly/View/Index/56aa061d1561e9050473f98f

  • Documents à destination des élèves pour séances ou information

Cette année, j’aurais bien aimé travailler avec les élèves sur la rumeur et la désinformation. J’ai produit sur le sujet deux types de documents. Le premier me semble un peu complexe pour des collégiens : il s’agit d’un Genial.ly, encore une fois, qui dissèque via une vidéo les mécanismes de la rumeur :

http://www.genial.ly/View/Index/56c5ab541561e80a50b19115

Le second « Et si c’était une rumeur ? » est une infographie qui tente d’expliquer comment déterminer si la rumeur à laquelle on est confronté est une véritable information ou une intox. Elle s’inspire très librement de l’infographie sur le complotisme publié sur : http://www.gouvernement.fr/on-te-manipule

rumeur-info-ou-intox

https://magic.piktochart.com/output/11520140-rumeur-info-ou-intox

Pour accompagner ces documents, et afin de présenter les ressources reçues cette semaine de manière un peu plus ludique, j’ai généré un nuage de tags sur l’e-réputation et l’identité numérique :

nuage de tag identité numérique

Cependant, mes collègues de discipline restent très classiques dans leurs demandes lorsque je les supplie (littéralement) de faire des séances sur la semaine de la presse avec moi. L’un des collègues que j’ai réussi à convaincre m’a donc proposé de faire fabriquer aux 6e leurs propres Unes de presse via les dépêches AFP. J’ai produit une dernière fiche sur la composition d’une Une, que vous trouverez ci-dessous.

faire-une-une-de-presse

https://magic.piktochart.com/output/12087883-faire-une-une-de-presse

Le même collègue m’a proposé de travailler aussi sur la validité de l’information. Je lui ai suggéré de s’appuyer dans un premier temps sur mon infographie « Et si c’était une rumeur ? », ce qu’il a beaucoup apprécié. J’ai décidé de travailler sur la comparaison de sites parodiques et de sites d’information.

Je compte proposer les fiches élèves directement sur les postes des élèves, et ils peuvent cliquer sur les versions en ligne pour travailler. Je me suis rendue compte que c’était finalement beaucoup plus agréable de créer des fiches de cours via Piktochart, même s’il faut calibrer les informations pour que cela tienne sur une page. Pour les versions en ligne, elles sont disponibles ci-dessous :

Fiche élève : https://magic.piktochart.com/output/12121687-decrypter-linfo-fiche-eleve

Corrigé : https://magic.piktochart.com/output/12124638-decrypter-linfo-fiche-corrige

Pour l’instant je mets juste les documents à disposition, et je ferai au mois d’avril, dans l’article mensuel, un compte-rendu rapide des séances sur les Unes de presse et des séances sur « Décrypter l’information en ligne ».

  • Expositions thématiques

Évidemment, je profite des envois de magazines et de journaux pour remplacer ma grande exposition sur « Côté Chine, Côté Japon » par une exposition sur la presse, les médias et Internet.

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En attendant la fin des envois, j’ai imprimé en A3 des Unes célèbres, historiques ou fictives, que j’ai suspendues dans le CDI et dont j’ai tapissé les tables en format A4. L’idée m’a été soufflée par @spdocs, que je tiens à remercier ! Vous pouvez retrouver la sélection de Unes ci-dessous :

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Quant au résultat, voilà ce que cela donne :

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Je me doute qu’avec les allers et venues des élèves et des classes, mes Unes sur les tables vont bien souffrir, je les ai donc mises sous pochettes, j’espère qu’elles tiendront le coup !

J’ai également mis en place une mini-expo sur les ouvrages de fiction dans lesquels apparaissent journaux, journalistes, internet et jeux vidéos… Au-dessus de cette mini-expo j’ai installé les infographies du kit Internet Attitudes, mon infographie sur « Et si c’était une rumeur » et mon nuage de tags réalisé à partir des fiches @EDUCNUM.

Photo 11-03-2016 09 21 55

  • Ressources professionnelles

Ayant lancé depuis fin 2015 l’atelier Twitter du CDI, j’étais curieuse de voir ce qu’il existait comme équivalent dans les autres collèges et lycées. J’ai recensé pour l’instant sur Twitter une quarantaine de comptes Twitter de CDI, que la publication soit partagée ou non avec les élèves. Je mets cette liste à votre disposition, j’ai pris les comptes les plus actifs mais j’en ai sûrement manqué…

https://twitter.com/JFiliol/lists/comptes-twitter-cdi

Voilà pour les ressources produites cette année pour la semaine de la presse, j’espère qu’elles vous seront utiles.

Autres animations

Pour ce mois de mars déjà bien pris par la semaine de la presse et par les projets en cours que je détaillerai tout de suite après, je n’ai ajouté, à la grande exposition des médias et à la mini-expo de fictions, qu’une présentation des dernières nouveautés.

Photo 08-03-2016 08 40 22

Nous rencontrons certaines difficultés en ce moment dans mon collège : notre gestionnaire est en arrêt maladie, elle a été remplacée par une personne qui depuis a été nommée sur un poste fixe. Je ne sais donc pas quand je pourrai passer une prochaine commande, le point positif étant que la plupart de mes réabonnements ont déjà été faits.

L’autre animation principale a été mise en place dans la continuité de l’exposition « Côté Chine, Côté Japon » : il s’agit d’un concours de dessin manga, dont l’un des AED du collège a réalisé l’affiche. J’ai proposé ce concours à la mi-mars, j’espère avoir quelques participations…

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Séances

Mars a été l’occasion de finaliser ou de mettre en place les projets annoncés dans l’article de février.

  • Projet d’éducation artistique et culturelle (5e)

Dans le cadre de ce projet, j’avais proposé un Padlet pour faciliter l’échange entre les élèves et les artistes. Ma collègue d’arts plastiques animant une formation, j’ai pris en charge ses élèves de cinquième (les mêmes que pour l’opération petit-déjeuner) pendant une heure en salle informatique, où ils ont posé des questions sur le Padlet et, pour certains, indiqué les œuvres qu’ils aimaient.

padlet peac

J’ai ensuite pu présenter ce travail dans une micro-réunion sur le projet.

  • Heroes 4 Mermoz (4e)

Comme prévu, j’ai co-animé une séance d’une heure avec ma collègue d’anglais et sa classe de quatrième, durant laquelle les élèves devaient réaliser, seuls ou en binôme, une infographie sur un super-héros de leur choix. Les infographies seront prochainement mises en ligne sur le blog. Faute de temps, je ne peux pas faire de deuxième séance avec cette classe (ma collègue la fera seule). Par contre, elle m’a également proposé une à deux séances pour faire écrire des histoires via Genial.ly à ses cinquièmes, ce que je me suis empressée d’accepter. A suivre !

  • Opération « Petit-déjeuner », suite et fin (5e)

Pour ce projet, j’ai revu les élèves de 5e à raison d’une heure en classe entière et une heure en demi-groupes, afin de finaliser leurs productions respectives.

Pour le thème « les petits-déjeuners du monde », les élèves ont ramené un grand globe terrestre, avec plusieurs affiches par pays, et des menus en pâte à modeler.

Le groupe étudiant différents menus du petit-déjeuner a proposé un livre de menus disposé sur un plateau.

Le groupe « publicité et petit-déjeuner » a fabriqué une boîte de céréales lançant une marque imaginaire, ce qui est moins ambitieux que ce que nous attendions d’eux, mais le résultat visuel reste sympa.

Les élèves travaillant sur l’hygiène bucco-dentaire ont voulu produire un mini-livre sur le sujet.

Pour l’équipe réalisant un sondage sur les habitudes alimentaires des élèves et adultes du collège, et sur lequel reposait beaucoup de nos attentes (vidéo, roman photo,..) nous n’avons pas réussi à avancer assez vite avec les élèves. Ils ont synthétisé les résultats du sondage dans plusieurs petits textes, et l’un d’eux a réussi à générer un nuage de tags à partir d’un article sur le petit déjeuner des français, comme élément de comparaison avec les réponses des personnes du collège.

nuage de tags petit déjeuner

Nous sommes en revanche très contentes du groupe travaillant sur l’origine des aliments, qui a expérimenté Piktochart et a produit 4 infographies sur les pommes, le riz, le chocolat et le thé.

Je mettrai les photos du résultat final, présenté au réfectoire le 22 mars, dès que je les aurai.

Petites considérations et autres mésaventures

Car si je suis très contente de ces diverses activités, et des améliorations apportées à ma base, qui ne compte plus désormais que près de 200 notices sans résumés, la semaine de la presse est davantage pour moi en ce moment la semaine de la poisse…

Suite à l’ouverture malencontreuse d’un SPAM par un collègue, le collège a été victime d’un virus, ce qui nous a privé d’Internet.

Quant à moi, en préparant l’installation des productions « petit-déjeuner » des élèves, j’ai voulu jouer les cascadeuses dans la réserve du CDI et me suis fait une entorse au genou.

Je reprendrai donc le cours normal de la vie de prof doc en fin de semaine, juste à temps pour faire au moins deux séances presse avec les 6e, et je rendrai compte de tout ça dans l’article du mois d’avril.

D’ici-là, bonne #spme2016 à tous et à très bientôt !

Luchini, l’homme derrière les textes

Seulement une petite semaine après le compte-rendu de lecture de février, voici déjà celui de mars. J’ai quelques raisons de le publier aussi rapidement.

La première, c’est que je connaissais déjà fin février le livre dont je parlerai en mars, je l’avais pré-commandé et j’attendais sa sortie avec impatience.

La seconde, c’est qu’une fois le fameux livre reçu, j’ai mis à profit les quelques jours restants des vacances d’hiver, et j’ai dévoré ce livre en exactement 7h.

Enfin, la troisième raison, c’est qu’aujourd’hui j’ai 30 ans.

J’aurais pu publier ce compte-rendu à la mi-mars ou fin mars sans mentionner mon changement de dizaine, et me contentant aujourd’hui de tweeter quelques liens, que vous avez peut-être vu passer…

Mais puisque la lecture est finie, et que le livre m’a particulièrement emballée – hormis une petite déception, qui, connaissant l’auteur, était prévisible – je commence cet article par un petit flash-back en 1986.

1986, musique et cinéma

Évidemment, j’ai laissé de côté la politique, l’économie, la démographie, les conflits, le tunnel sous la Manche, la cohabitation et une catastrophe nucléaire bien connue pour s’être arrêtée à la frontière…

J’ai également laissé de côté les anniversaires de décès, trop déprimants, les 30 ans de Balavoine et Coluche, les 25 ans de Gainsbourg et les 10 ans de Nougaro.

J’ai été soulagée de voir que, même si nous étions en plein dans les années 80 (Ève lève-toi, En rouge et noir, Premier baiser, Ouragan, etc.) il fallait aussi compter avec le succès de mon album préféré de Goldman, Non homologué, sorti l’année précédente, des Rita Mitsouko, et de Balavoine, et la sortie de l’album True blue de Madonna ou encore de la chanson Nikita d’Elton John.

Au box-office, j’ai retrouvé un Chabrol, L’inspecteur Lavardin, auquel je préfère Poulet au vinaigre, un Blier, Tenue de soirée, qui ne m’a jamais autant marquée que Préparez vos mouchoirs ou Buffet froid ou encore Les Acteurs, deux adaptations de Pagnol signées Claude Berri, les Pirates de Polanski, un carton américain (Top Gun), et le meilleur Alien, Aliens le retour.

J’ai gardé le meilleur pour la fin : Fievel et le nouveau monde, qui a bercé mon enfance, et si je ne dois retenir qu’un film, Le Nom de la rose, de Jean-Jacques Annaud, une belle coïncidence pour la lectrice cinéphile que je suis devenue.

Je ne vous embête pas plus longtemps avec 1986, passons à ma lecture de mars.

Autobiographie ? Pas vraiment…

Début février, j’étais en train de farfouiller virtuellement – plus prosaïquement je m’enquerrais, en ligne, des publications à venir rayon cinéma – quand je suis tombée sur lui.

Lui, c’était un ouvrage dont la sortie était annoncée pour le 2 mars, et que j’ai aussitôt pré-commandé. Intérieurement, je me disais que si le livre en question n’était pas à la hauteur de mes espérances, j’aurais ainsi tout le temps d’en changer. Je n’en ai pas eu besoin.

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Il s’agit de l’autobiographie – le terme ne me satisfait pas – de Fabrice Luchini, publiée chez Flammarion, Comédie française : Ça a débuté comme ça

Lorsque je vois des comédiens (pour le cinéma ce sont généralement des comédiens, pour la chanson, des chanteurs, dont certains à vingt ans qui publient leurs mémoires…) publier leur autobiographie, j’ai toujours deux appréhensions :

  • que ce soit écrit avec les pieds, ou écrit avec l’aide de quelqu’un, ou bien, ô miracle, que le comédien décédé ait laissé ses mémoires cachées sous l’escalier…
  • que le livre en question soit le prétexte d’un grand déballage.

Ma bibliothèque compte donc relativement peu d’autobiographies finalement, hormis celle de Signoret dont les talents d’écrivain égalent ceux de comédienne, et celle de Michel Serrault, qui est d’une drôlerie absolue.

Si j’ai choisi l’autobiographie de Luchini, c’est parce qu’intérieurement (encore) je me doutais bien que j’échapperai sans nul doute possible à mes deux appréhensions.

Et pour cause, en dépit de l’argument de vente de Flammarion que j’imagine comme « un des acteurs préférés des Français se dévoile enfin » et en dépit de la quatrième de couverture, Comédie française n’est pas une autobiographie.

Objet littéraire non identifié ? Certainement !

Certes, Luchini rapporte quelques anecdotes de sa vie, son enfance, ses années comme garçon coiffeur, Perceval et Éric Rohmer, mais ces anecdotes, vous les connaissez déjà, si comme moi vous avez assisté avec jubilation au Point sur Robert, ce spectacle où Luchini mêle souvenirs et lectures des grands textes littéraires qu’il affectionne.

Ce n’est pas pour déballer, loin de là, que Luchini écrit ce texte, ce n’est pas non plus pour se dévoiler. Ou s’il se dévoile, c’est par petites touches discrètes, comme ces quelques pages intercalées entre deux chapitres où il tient une sorte de journal de tournage fragmentaire.

Certes, il raconte des étapes, des rencontres, il commence par son enfance et pose la plume en 2015. Le texte est ponctué, envahi de citations littéraires. Finalement, lorsque l’on aime Luchini et lorsqu’on a bien en tête son phrasé, sa gestuelle, son timbre de voix lorsqu’il est en scène ou devant la caméra, ce qui enchante le plus dans ce livre, c’est d’avoir l’impression, à le lire, de l’entendre.

Et finalement, encore, ce n’est pas pour le grand déballage qu’on a acheté cette « autobiographie », c’est pour retrouver quelqu’un qui, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, ne laisse jamais indifférent.

Un curieux personnage paperolles qui à chaque page ajoute une multitude d’impressions, une centaine de nouvelles pages, à travers les auteurs littéraires qu’il évoque, Céline, Molière, La Fontaine, Nietzsche, Rimbaud, et qui le définissent, même si le terme a quelque chose de trop définitif, ou plutôt l’esquissent.

Brillant écervolant qu’il est

Je ne fais pas ce jeu de mots par simple plaisir de le faire. À ma lecture, je me suis souvenue de la lettre que Beaumarchais reçoit de Voltaire dans Beaumarchais l’insolent : « Brillant écervelé que vous êtes… »

Écervelé, qui a peu de jugement, dit le dictionnaire. Écervelé, distrait ? rêveur ? Cette façon qu’a Luchini de plonger dans les textes, de voler sur les mots, en nous entraînant à sa suite, m’a fait passer d’écervelé à écervolant. J’aime les calembours, je l’ai gardé.

Je me suis replongée dans la filmographie de Luchini, puisque c’est par le cinéma, plus que par les lectures, que je l’ai d’abord connu.

De 1969 (début de sa carrière) à 1985, je n’ai rien vu, pas même le fameux Perceval de Rohmer, qui lui a valu de connaître Roland Barthes.

Mes premières impressions, c’est d’abord un rendez-vous manqué. En 1995 sort L’Année Juliette. Mes parents me le montre, je ne le comprends pas. Qu’est-ce que c’est que ce type, ce menteur compulsif, qui s’invente toute une liaison imaginaire avec une Juliette disparue ? Je mettrai du coup près de dix ans à apprécier et à comprendre le personnage.

2003, je le rencontre à nouveau, dans Confidences trop intimes, un Patrice Leconte que j’adore, sur un scénario de Jérôme Tonnerre, l’auteur du Petit voisin, un de mes livres de chevet. Du coup je redécouvre le Colonel Chabert, Beaumarchais l’insolent (mon préféré), Le Bossu, P.R.O.F.S. (plus ancien et que je rêve de trouver en DVD).

Puis, entre 2006 et 2012, je le découvre au théâtre et je ne le quitte quasiment plus  : Jean-Philippe, Molière, Paris, Musée haut, musée bas, La Fille de Monaco, Les Invités de mon père, Potiche, Les Femmes du 6e étage et le brillant Dans la maison.

Malheureusement, après, par manque de temps, je le rate, je manque Alceste à bicyclette, Gemma Bovery, et surtout L’Hermine. Mais je le rattraperai bien un jour où l’autre.

Bref, si je n’avais que quelques films à conseiller à ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir le phénomène Luchini, lesquels retenir ?

  • Beaumarchais l’insolent, d’Édouard Molinaro, d’après une pièce de Guitry. Tout en verve, en bons mots (évidemment, c’est Guitry), avec un Luchini transfiguré, et un casting français exceptionnel : Serrault, Piccoli, Brialy, Jean Yanne, Jacques Weber, Balmer… Petite mise en bouche avec le fameux « Brillant écervelé que vous êtes… »
  • Confidences trop intimes, déjà cité, de Patrice Leconte, l’histoire d’un quiproquo : Anna (Sandrine Bonnaire) a rendez-vous chez un psychanalyste, elle se trompe de porte et va se confier à M. Faber (Luchini), conseiller fiscal, qui n’ose pas la détromper.
  • Le dérangeant et brillant Dans la maison, un film de François Ozon, lui aussi familier des objets filmiques non identifiés, puisqu’il alterne le clair et l’obscur, le chatoyant et le troublant. De François Ozon, j’aime Huit Femmes, Potiche, pour leurs couleurs et leur gaieté souvent amère, mais j’aime aussi Jeune et jolie, et ce voyeur Dans la maison, dans lequel on lit aussi et on écrit beaucoup :

Et du coup, Comédie française, dans tout ça ?

En refermant le livre…

Je n’étais pas partie en me disant « je vais tout connaître de Luchini », je ne m’attendais pas à ce que ses confidences soient trop intimes (il faut que j’arrête ce genre de jeux de mots).

Après tout, lorsque l’on se rend sur la page de présentation de l’ouvrage, par Flammarion, ce dernier est classé dans les « Essais littéraires », c’est bien mieux, plus riche et plus prometteur qu’autobiographie.

Alors, déçue que Luchini ne m’ait pas révélé son plat préféré, la grippe qu’il aurait eu en telle année, ou la liaison passionnée avec unetelle, même s’il confie qu’il n’aime pas les portables, qu’il aime Nagui, ou qu’il voudrait être de gauche mais c’est compliqué… ? Pas le moins du monde, car rien ne ressemblerait moins à l’image que j’ai de lui, certes réductrice, parcellaire, et tant mieux.

Cette autobiographie dont il dit au début que les éditeurs la lui réclament, c’est encore le prétexte pour lui de dire les textes, les mots, et les auteurs qu’il aime. Et une nouvelle fois, de les partager avec le lecteur qui venait peut-être pour ça, peut-être pour autre chose.

Pour mes trente ans, sans le savoir, Luchini m’offre une autobiographie qui n’en est pas une, un voyage à travers les livres où il se dévoile, comme un portrait proustien, par instantanés, où l’on croit l’entendre, et le ré-entendre, comme si l’on venait de le quitter, dans Le Point sur Robert.

Il me donne envie de lire, de relire, et de retourner le voir, au théâtre et au cinéma. Et c’est largement à la hauteur de mes espérances !

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