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Mois : avril 2016

Avril 2016 : séances et animations du CDI

Comme prévu, cet article revient sur certaines activités de la fin du mois de mars, et dont je ne parle que maintenant, dans un souci d’équilibrer les articles.

Liaison CM2-6e

Avec la semaine de la presse, c’est la liaison CM2-6e qui a bien occupé la fin de mon mois de mars et le début de mon mois d’avril. Comme je l’avais annoncé dans des articles précédents, j’ai voulu cette année modifier l’organisation de cette liaison.

Pour rappel, à l’origine je faisais 4 séances dans l’année :

  1. séance de découverte du CDI avec plusieurs ateliers (c’est sur cette séance que je me suis faite inspecter au mois de décembre) ;
  2. une première séance de recherche, là encore par ateliers, autour du personnage de Jean Mermoz ;
  3. une seconde séance où les élèves font les ateliers qu’ils n’ont pas pu faire durant la séance précédente ;
  4. et une séance d’échanges avec les élèves de 6e, où ces derniers votent pour le plus beau logo du collège réalisé par les CM2.

Cette année, je souhaitais donc alléger le dispositif et également faire aller les élèves vers une autre production. Je me suis appuyée sur les formations d’Annie Di Martino que j’ai suivies l’an dernier sur la démarche heuristique et du coup, dans ma tête, j’avais pour projet de faire réaliser aux élèves un « arbre » Jean Mermoz.

J’ai donc conservé la première séance de découverte, modifié les séances 2et 3 et supprimé la séance 4.

Pour ce qui est des sujets de recherche, j’attends la même chose des élèves que les années précédentes : des éléments de biographies sur Mermoz, des informations sur ses voyages et sur les avions, et par contre, en parallèle à la réalisation du logo, des informations un peu plus poussées sur le collège en général.

Pour la séance 2, je mets les élèves par équipes, équipes qu’ils gardent tout le long du projet. Quatre équipes sont constituées :

Une fois les recherches effectuées (sur ordinateurs ou dans les livres) l’équipe met en commun les informations sur une feuille A3 qui prépare à la réalisation de l’arbre ou de la carte Jean Mermoz prévue à la séance suivante. En attendant le résultat final, sur lequel je reviendrai après les dernières séances au mois de mai, voici où les élèves en sont pour l’instant (j’ai pris l’exemple que je trouvais le plus abouti) :

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Retour sur la semaine de la presse

Comme annoncé dans l’article précédent, voici un point sur les séances faites en relation avec la #SPME2016. Pour les deux séances prévues, j’ai pu voir les 3 classes de sixième, sur des créneaux qui se sont étalés du 26 mars au 8 avril.

  • Séances sur les Unes de presse (1h à 3h en fonction des classes)

Les trois séances ont été organisées comme suit :

La veille, je collecte sur le site de l’Agence France Presse (AFP) une sélection de dépêches que je tente de prendre aussi variées que possible. J’ai donc eu :

  1. le 26 mars : les attentats de Bruxelles, la mort de Johan Cruyff, du rugby, des hackers syriens ayant pris le contrôle d’un barrage américain…
  2. le 29 mars : la loi Travail, l’enquête sur les attentats de Bruxelles, la reprise de Palmyre par les troupes syriennes, la tempête sur l’ouest et le nord de la France, les championnats de France de natation, un fait divers sur un homme blessé par balle à Dijon, et une rubrique insolite sur une touriste anglaise qui tente de regagner un paquebot à la nage.
  3. le 7 avril : nous avons écarté, avec ma collègue de français, le vote sur la pénalisation de la prostitution et l’affaire des Panama papers, qu’elle a jugée trop complexe pour des sixièmes. J’ai donc choisi pour cette dernière séance : « Nuit debout », l’arrestation d’une femme soupçonnée de préparer un attentat suicide en Turquie, la fusion de la Communauté des télévisions et radios francophones, la découverte d’un trou noir supermassif, l’arrestation de voleurs de tableaux en Norvège, un festival de musique à Abidjan et le procès pour fraude fiscale de Lionel Messi.

Pour chaque séance, j’essaye de trouver une ou deux actualités françaises pas trop complexes, une à deux actualités internationales, puis je fais en fonction de ce qui m’inspire : sport, culture, fait divers, insolite…

faire-une-une-de-presse

Durant la séance, après une présentation de la chaîne de l’information, de la dépêche au journal, les élèves travaillent par équipes de deux ou trois, récupèrent l’ensemble des dépêches, s’en partagent la lecture et se mettent d’accord sur l’information principale à mettre en Une.

Je leur distribue alors une feuille au format A3, et ils doivent trouver un titre de journal, composer leur Une et l’illustrer. En une heure, ils ne parviennent généralement pas à aller plus loin qu’une esquisse rapide de cette Une, je laisse donc soit le soin à mes collègues de français de poursuivre et de terminer le travail durant leurs cours, soit de revenir au CDI.

Je n’ai pas pu récupérer tous les travaux, et ceux que j’ai ne sont pas terminés. En voici tout de même quelques-uns :

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  • Séances « Décrypter l’info en ligne » (1h)

En ce qui concerne les séances « Décrypter l’info en ligne », j’ai pu aussi voir les trois classes.

La séance se fait en salle informatique en une heure. Les élèves ont accès à la fiche en ligne, ce qui leur permet de cliquer sur les liens. Après un bref rappel sur ce qui a été fait sur les Unes de presse, on leur donne pour consigne de lire en diagonale les deux articles, le premier du Gorafi, le second du Figaro.

Fiche élève : https://magic.piktochart.com/output/12121687-decrypter-linfo-fiche-eleve

Corrigé : https://magic.piktochart.com/output/12124638-decrypter-linfo-fiche-corrige

Après ces quelques minutes de lecture, on insiste davantage sur le Gorafi, mon collègue de français s’intéressant davantage au contenu et à la manière dont est travaillé l’humour par l’article, quand de mon côté j’insiste davantage sur la source de l’information (localisation, mention de l’auteur de l’article…).

Les élèves doivent ensuite cliquer sur les deux captures d’écran montrant l’un, le « À propos » du Gorafi, l’autre, les « Mentions légales » du Figaro (j’ai choisi volontairement de ne pas prendre directement la page « Mentions légales » du Gorafi). Là encore, mon collègue insiste davantage sur l’histoire racontée : pour le Gorafi, celle d’un journaliste dyslexique, pour le Figaro, une société au capital de blablablablablabla… suivent les informations juridiques bien sérieuses et jargonnantes de l’organe de presse.

Quant à moi, je mets l’accent sur les ressemblances trompeuses des deux sites et le talent d’imitation du Gorafi : même charte graphique, même couleur dominante, même logo composé de la première lettre du nom, mêmes lettres mais dans le désert, même revendication d’informer le public…

Puis on passe à la « révélation » : les fameuses phrases issues du « À propos » du Gorafi : « Tous les articles relatés ici sont faux (jusqu’à preuve du contraire) et rédigés dans un but humoristique. L’utilisation de noms de personnalités  ou d’entreprises est ici à but purement satirique. » Lorsque nous avons un peu de temps, je lis aux élèves quelques titres d’articles, ce qui a beaucoup de succès.

Puis on en vient au dernier point de la fiche : la comparaison entre Wikipédia et la Désencyclopédie, avec les deux pages d’accueil, où j’alerte les élèves sur les deux sous-titres des sites. Pour le premier : « Le projet d’encyclopédie libre que vous pouvez améliorer », et pour le second : « La source en pleine évolution d’informations utiles et fiables, entièrement écrite par des singes savants. »

On termine la séance avec la nécessité de savoir d’où vient l’info et de la recouper avec d’autres sites internet et d’autres supports d’information.

Autres séances

  • Stages, rapports et oraux de stage de 3e

Nos élèves de 3e sont allés en stage en entreprise juste avant les vacances de février. J’ai suivi deux élèves en appelant sur leur lieu de stage, j’ai corrigé cinq rapports de stage (chez un artisan, en pharmacie, en médiathèque – très décevant – chez un réparateur en téléphonie et dans un commissariat). Dans le cadre de l’option Découverte professionnelle 3h, j’ai évalué des élèves en oraux blancs, et pour finir, j’ai participé en tant que jury aux oraux de stage, en binôme avec un collègue d’histoire-géo.

  • Projet infographies des 4e

Les élèves de 4e ayant terminé leurs infographies, nous les avons mis en ligne, avec ma collègue d’anglais, sur le site https://heroes4emermoz.wordpress.com/ afin de voter pour la meilleure d’entre elles. Par contre, des problèmes de calendrier ne nous ont pas permis de réaliser le projet sur Genial.ly avec ses classes de 5e, ce que nous essaierons de faire au début du mois de mai.

Projet d’éducation artistique et culturel

  • Exposition DADA

Dans le cadre du projet d’éducation artistique et culturel et de l’histoire des arts, nous travaillons avec mes collègues d’arts plastiques, musique et français, en partenariat avec la maison de l’architecture et de la banlieue, l’espace Jean Lurçat, l’espace Camille Lambert, la médiathèque André Malraux et le conservatoire Claude Debussy de Savigny sur Orge. De nombreux événements ont donc été organisés, ce dont ont pu bénéficier nos élèves. Ils ont notamment pu assister à deux représentation : « La Boîte à joujoux » de Debussy et « Parade » d’Erik Satie.

« Parade » était précédée d’une intervention en classe de M. Favard, coordinateur de l’action culturelle, pour présenter aux élèves de deux classes (5e et 3e) le contexte de création de cette œuvre, le mouvement Dada et ses artistes. À la suite de ça, j’ai organisé au CDI une exposition Dada, en partenariat avec la médiathèque André Malraux qui m’a prêté des documents. Voici l’affiche de l’expo :

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Et voilà ce que ça donne au CDI :

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Nous avons également décidé d’organiser la projection d’un film de Cocteau pour les élèves volontaires, même si nous n’avons pas encore trouvé de dates pour le faire.

Enfin, pour « promouvoir » cette exposition Dada, j’ai publié un article sur le site du collège : http://clgmermoz-savigny.fr/index.php/2016/04/05/exposition-dada-au-cdi/

J’ai également publié sur le site, dont je suis pour l’instant principale rédactrice, d’autres articles sur des projets menés par des collègues : http://clgmermoz-savigny.fr/

  • Mise à disposition d’albums d’Emmanuelle Houdart

La médiathèque de Savigny a aussi prêté des ouvrages illustrés par Emmanuelle Houdart, dans le cadre d’une exposition qui y est organisée. J’ai mis ces ouvrages en présentation pendant une semaine au CDI.

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Certains de nos élèves de 5e se sont rendus à cette exposition et ont assisté à une intervention d’Emmanuelle Houdart.

  • Sorties PEAC

Dans le cadre de ce projet, j’ai donc accompagné deux sorties, juste avant les vacances. La première était justement une sortie à la médiathèque pour assister à une intervention d’Emmanuelle Houdart avec une classe de cinquième.

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Elle leur a présenté ses ouvrages, son métier et son univers et nous avons pu repartir avec un dessin magnifique !

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La seconde était une sortie à l’espace Camille Lambert, à Athis-Mons, pour l’exposition « La peau que j’habite ». Cette exposition d’art contemporain présentait les travaux de deux artistes, Emmanuelle Bouyer et Armelle Caron, qui capturent la lumière, les mouvements, les corps, les espaces personnels où elles ont vécu, et les souvenirs.

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Autres activités et animations

  • Concours de dessin manga

Nous avons réussi, pour ce concours organisé avec un collègue surveillant, à avoir 7 participations, à retrouver ci-dessous :

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Les élèves ayant participé ont reçu des mangas et des livres sur le dessin. J’ai volontairement choisi des prix qui peuvent paraître un peu difficiles pour des élèves de collège (Monster, 20th century boys), mais cela les changera un peu de Naruto et de One Piece

Pour la remise des prix, j’ai fait rapidement cette affiche :

concours-dessin-mangaLes élèves étaient ravis et m’ont demandé d’organiser un nouveau concours de dessin, ce que je ferai sans doute d’ici la fin de l’année.

Autre idée inspirée par un élève et que je trouverais sympa d’organiser : un concours de jeux-vidéos (évidemment à la base, l’élève imaginait que j’allais fournir la console et les jeux, et se voyait sans doute dans une compétition acharnée avec ses camarades, avec des jeux de combats bien connus et dont ils n’ont pas l’âge légal de jouer). Mais le concept me plaît bien et pourquoi pas faire une compétition avec des serious games et voir ce que cela donne… Je vous tiens au courant de mes cogitations à venir sur le sujet !

  • Mini-expo Semaine de la presse et des médias à l’école

Comme d’habitude, j’ai gardé les ressources reçues pendant la semaine de la presse et les ai laissées en consultation libre au CDI, sur mon bureau, avant d’en faire éventuellement don aux élèves et aux enseignants.

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  • Commandes, désherbage et gestion

J’ai manqué de temps pour continuer à nettoyer ma base, mais j’ai réussi ce mois-ci à faire un peu de désherbage de revues, à passer une commande (documentaires, BD et mangas, ainsi que quelques fictions pour remplacer celles qui étaient abimées), et j’attends une prochaine commande pour continuer à rafraîchir mon fonds.

Afin de mieux cerner les besoins et les attentes de mes collègues, et d’anticiper sur les prochaines actions, j’ai décidé, en collaboration avec @spdocs qui m’a soufflé l’idée, de leur proposer un sondage via Google Form.

J’ai pour l’instant 13 réponses (pour environ une quarantaine de collègues, vie scolaire et administration comprises), j’espère en avoir encore. Je ferai un compte-rendu de cette enquête et la mettrai en lien dans l’article du mois de mai.

D’ici là, bonnes vacances à tous et à très bientôt.

Promenades en cinéphilie

Une fois n’est pas coutume, pour ce compte-rendu de lecture d’avril 2016, j’évoquerai non pas un mais deux livres… d’où le titre de cet article, général et fourre-tout à souhait !

Il y a longtemps que je n’avais pas parlé de Truffaut

Vous l’aurez compris, j’ai une fois de plus déniché un ouvrage sur mon réalisateur préféré…

On aurait pu croire que le filon était quelque peu tari après les multiples et très riches publications qui ont marqué les 30 ans de la disparition de François Truffaut.

Que nenni ! (j’arrive enfin à placer cette expression désuète dont je raffole !)

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Deux hypothèses, tout aussi subjectives l’une que l’autre :

  • soit l’œuvre de Truffaut, et plus globalement sa vie, sont des sources inépuisables d’inspiration pour les écrivains cinéphiles ;
  • soit son œuvre ne cesse de susciter l’intérêt, ce dont les mêmes écrivains susnommés se rendent très bien compte…

Ce qui est sûr, c’est que, chez moi, la deuxième hypothèse l’emporte, je suis donc la cible facile, inévitable et consentante d’un livre qui arborera pour titre « François Truffaut… »

Je ne vais pas faire la liste des articles de ce blog que j’ai consacrés à Truffaut, ou encore de ceux où je n’ai fait que l’évoquer au détour d’une phrase. Si l’envie vous en prend, vous pouvez allez jeter un coup d’oeil ici, ici ou encore ici.

Mais l’un d’entre eux, cependant, est suffisamment proche du sujet que traite le livre qui va m’intéresser dans quelques instants, j’en profite donc pour vous l’indiquer : il s’agit de ma participation, il y a environ un an et demi, à un concours d’écriture organisé par la Cinémathèque française et Télérama, Lettre à la Femme d’à côté.

De la spectatrice à la comédienne

En février 2016, est paru aux éditions Grasset un ouvrage d’Elizabeth Gouslan, journaliste et déjà auteur de biographies de Grace Kelly et Ava Gardner, Truffaut et les femmes.

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Toute à mon impatience et à la lecture du livre de Luchini, je n’y ai d’abord pas prêté attention.

Et quand je l’ai enfin aperçu, je n’ai pas été convaincue. J’ai déjà dit mes réserves sur les autobiographies de célébrités, qui risquent toujours racolage et nombrilisme, même lorsqu’il s’agit d’une célébrité que j’affectionne.

C’est dire à quel point j’étais réticente devant un ouvrage qui me proposait d’évoquer Truffaut et les femmes. Et d’abord quelles femmes ? Les mères, les épouses, les maîtresses, les filles, les comédiennes, les amies ?

Et puis je me suis dit que, certes, si l’auteur choisissait de me parler des femmes, c’était pour (mieux – ça j’allais le voir très vite, ou pas) me parler de lui. J’ai donc cédé à la tentation, et j’ai décidé de laisser sa chance à Elizabeth Gouslan.

Je l’ai laissée me parler de la mère de Truffaut, de sa famille, de Jeanne Moreau, Françoise Dorléac, Claude Jade, Catherine Deneuve.

Finalement, je n’y ai bien-sûr pas appris grand chose – et j’en suis très heureuse, car je ne vois pas ce qu’aurait pu m’apporter un scoop, une révélation sur Truffaut, qu’en aurais-je fait ?

L’auteur de ce livre évoque les femmes que Truffaut a aimées, et celles qui l’ont aimé, qui continuent à l’aimer. C’est au fond une biographie par les femmes, pas très différentes des autres ouvrages qui se sont penchés sur le réalisateur.

Les moments les plus émouvants du texte, c’est lorsque Elizabeth Gouslan évoque la façon dont Truffaut filme ses comédiennes, mais surtout lorsqu’elle partage son expérience de spectatrice, lorsqu’elle se promène avec d’autres cinéphiles dans les rues de Paris où ont vécu le cinéaste et ses personnages, lorsqu’elle tente de parler avec Jeanne Moreau au téléphone, ou lorsqu’elle cherche à croiser Deneuve dans la rue, sans jamais réussir à lui adresser la parole…

Des moments intenses, personnels, où la biographie rejoint, par petites touches impressionnistes, l’autoportrait.

Au fond elle ne fait rien de plus que tous les spectateurs qui ont aimé et qui aiment (ce qui me rappelle cette chanson de Cabrel que j’écoutais enfant « Quand j’aime une fois j’aime pour toujours ») Truffaut : partir dans une quête qui n’a pas de fin, à la poursuite d’un être qu’on ne connaît pas, qu’on n’a, pour certains, jamais connu, mais qui reste le grand frère, le père, l’ami spirituel, le guide inévitable en cinéphilie.

Et puis, si je dois ne garder le livre d’Elizabeth Gouslan que pour une raison, c’est pour m’avoir fait connaître cette blague de Truffaut, grand amateur de bons mots et de calembours, et que je cite, maladroitement, de mémoire :

« Pourquoi les prêtres n’ont pas de voiture ? – Parce qu’ils ont des habits sacerdotaux. »

Je dois à l’auteur un éclat de rire équivalent à celui suscité par la découverte d’un petit ouvrage sur Le Dictateur que j’ai commandé il y a quelques jours : Pourquoi les coiffeurs ? de Jean Narboni.

Après un petit clin d’œil (pas si hors sujet que ça) aux amateurs de tendresse, passons maintenant à la deuxième lecture.

D’une ville à l’autre

Elizabeth Gouslan nous avait promené dans Paris, sur les traces de Truffaut et Antoine Doinel, dans l’immeuble qui abritait les Films du Carrosse, dans les rues de Montmartre, avec comme point de repère, la Tour Eiffel qui surplombe tout ça…

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Mais Paris, au-delà de Truffaut, c’est une ville de cinéma, où Hôtel du Nord côtoie Drôle de frimousse, Le Dernier métro (Truffaut encore), French Cancan, On connaît la chanson, Amélie Poulain, Inception ou encore le Paris de Cédric Klapisch.

Partons pour d’autres horizons, tout aussi cinématographiques, et juste un peu plus ensoleillés peut-être.

Le deuxième ouvrage que j’ai choisi ce mois-ci est un petit livre d’une centaine de pages, à peine, lui aussi publié en février 2016, aux éditions Espaces & signes, dans la collection Ciné voyage : Rome mise en scènes, par Edouard Dor.

9791094176078

L’auteur est le créateur de cette collection, Ciné Voyage, dont nous apprenons plus dans les toutes premières pages du livre, et également sur le site internet des éditions :

Chaque livre de cette collection propose d’aller à la découverte, partout dans le monde, des « lieux du cinéma » : un quartier (ex. Montmartre), une ville (ex. Tokyo), une région (ex. la riviera italienne).

Les « lieux du cinéma » sont aussi bien :
– les lieux où ont été tournées des scènes emblématiques (lieux précis de tournage),
– que les lieux représentés ou évoqués dans certaines scènes (lieux utilisés comme symboles).

Ces ouvrages se présentent sous la forme de parcours-guides dont le fil rouge est le cinéma – comme reflet de la vie d’un quartier, d’une ville, d’une région, etc., mais aussi comme témoin de leur passé.
Ces livres ne se veulent pas exhaustifs concernant la filmographie du lieu choisi, cependant les films les plus emblématiques de ce lieu ne sont pas oubliés (même s’ils ne sont qu’abordés brièvement).

La collection compte pour l’instant quatre ouvrages, dont Rome n’est que le deuxième, et dont 2 sont encore, pour l’instant, à paraître.  C’est aussi celui de la collection qui m’a le plus attirée, puisque j’ai déjà eu l’occasion d’aborder, dans certains articles, le cinéma italien, à retrouver ici et ici.

Rome à redécouvrir

À la lecture de ce livre, je me suis cependant rendue compte, que, à de rares exceptions près, si j’aimais le cinéma italien, ce n’était pas forcément celui qui avait Rome pour cadre. Les films qui me plaisent le plus m’offre un panorama de l’Italie, Rome comprise, qu’il s’agisse du bien-nommé Voyage en Italie, de Parfum de femmes, de Padre Padrone, de Cinema Paradiso ou encore de Nos meilleures années.

Mais il y a, bien-sûr, des incontournables, que j’ai évidemment retrouvés dans l’ouvrage d’Edouard Dor, tout en tours et en détours, en vagabondages entre conquêtes et mélancolie, entre tendresse et violences.

Et j’ai eu beaucoup de bonheur à l’évocation de deux d’entre eux :

  • le Fellini Roma, évidemment de Fellini, qui est le premier film sur lequel l’auteur s’arrête, et dont la scène de découverte, puis d’estompement d’une fresque antique m’a vraiment marquée :

  • et les Vacances romaines, de William Wyler, avec la toute fraîche Audrey Hepburn et le séduisant Gregory Peck

Pour les films les plus récents, malgré des excursions à Florence, en Toscane et en Norvège, c’est définitivement Nos meilleures années qui me laisse le souvenir le plus ébloui de l’Italie.

Mais évidemment, le lieu de Rome que je connaissais le mieux, sans le savoir, c’est la Cinecitta, qu’évoque l’auteur dans son dernier chapitre, et où furent tournés les péplums emblématiques tels que Ben Hur ou Cléopâtre, et plus récemment la série Rome, qui reste une des références indépassables en matière de séries historiques.

La qualité majeure de cet ouvrage est de répondre totalement à son ambition : un parcours guide subjectif et non-exhaustif, pour des films à découvrir ou à redécouvrir, illustré de petites photographies efficaces, avec LE plus à la fin du livre : des promenades par films abordés, avec d’un côté le plan, de l’autre la mention des lieux du film dans leur ordre chronologique. À nouveau, simple et efficace.

Ce livre pourrait tout à fait être glissé dans la valise avant une petite escapade romaine… ne manquerait plus, pour ajouter une petite touche de modernité, qu’une application correspondante, qui proposerait au lecteur un extrait de film lorsqu’il passe dans telle ou telle rue, une image, un dialogue, que sais-je encore, pour s’immerger encore un peu plus dans la ville et dans son atmosphère cinématographique.

Voilà pour ces deux promenades cinéphiles, l’une presque exclusivement parisienne, l’autre tout à fait romaine, pour vous donner des envies d’escapades avec les beaux jours qui reviennent ou tardent à revenir…

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