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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : septembre 2016

Septembre 2016 : séances et animations du CDI

Je publie cet article #profdoc avec un peu d’avance, pour équilibrer avec l’article du mois prochain…

Avant de reprendre ce traditionnel article mensuel, j’aimerais commencer cette nouvelle année scolaire par quelques petites réflexions, d’ordre personnel et professionnel, mais sans aucune ambition.

La vie numérique de M…

En effet, avant de parler de mon nouvel établissement et de mon nouveau CDI, j’aimerais m’attarder sur ce phénomène actuel qui consiste à rejeter et à diaboliser le numérique, en partant d’une personne de mon entourage.

M… ne supporte pas le numérique. Si je prends le risque de parler de lui aujourd’hui, c’est bien parce que je sais qu’il ne mettra pas les pieds sur ce blog.

M… a aujourd’hui la soixantaine, il est fonctionnaire au sein de l’éducation nationale, et utilise a minima le numérique dans sa vie professionnelle : il envoie des mails, en reçoit, et, il me semble, maîtrise parfaitement les éléments d’une suite bureautique.

Pourtant, dès qu’il sort de ce cadre professionnel, M… fuit tout contact avec le numérique. Il a un téléphone portable qu’il n’allume que lorsqu’il prend la voiture pour de longs trajets, il ignore ce que sont des SMS ou des MMS, il n’est pas sur les réseaux sociaux. Il faut dire qu’il habite dans une zone mal desservie par internet…

Autour de lui, ses amis, parfois bien plus âgés, échangent des photos sur leur smartphone, sont sur Facebook, et font des achats en ligne.

Régulièrement, M… m’appelle pour me demander de passer une commande, s’indigne des « gamins » toujours sur leurs portables, ne comprend pas pourquoi la banque, EDF, ou le moindre prestataire de service lui demande son adresse mail, ou est exaspéré par ses copains branchés qui essayent de le convertir au numérique.

Sur le plan numérique, tout nous oppose, M… et moi : pour moi, la moindre démarche administrative se fait en ligne, j’y prend mes rendez-vous chez le médecin, j’y consulte mes comptes, j’y remplis ma déclaration de revenus.

J’ai du mal à rester éloignée d’un outil numérique, ordinateur, tablette ou smartphone, je consulte le trafic sur le RER, les dernières actualités, la météo, les embouteillages sur la N104, les dernières infos sur Twitter… et je m’exaspère de la moindre absence de wifi.

M… est un membre de ma famille mais il est loin d’être un cas isolé. Combien de collègues ai-je rencontré, qui refusent tel ou tel projet impliquant un soupçon de numérique parce que « ça prend trop de temps » ou « c’est trop compliqué », ces collègues qui préfèrent encore un affichage papier en salle des profs ou un mot dans leur casier, parce que leur boite mail académique déborde de courrier non lu…

À Ludovia, université numérique, le maire de la ville d’Ax-les-Thermes nous vantait telle ou telle zone de la ville où il n’y avait pas encore de wifi, et nous suggérait de venir nous y ressourcer. Les 3/4 de la salle avaient tablettes, ordis, ou portables à la main.

À la rentrée, on a beaucoup parlé d’un ouvrage dénonçant les méfaits du numérique dans l’éducation. Il était cependant assez comique de voir que les auteurs de ce livre en faisant la promo avec un compte dédié sur Twitter, comme si des végétariens mangeaient de la viande pour se convaincre de ne pas en manger…

Régulièrement, je tombe sur des articles de presse qui évoquent, chez certains, cette peur et ce rejet du numérique, et des innovations technologiques en général.

Et après tout, qui suis-je pour juger ?

Il y a des enseignants formidables qui se passent de numérique, qui s’impliquent et multiplient les projets sans avoir besoin, comme moi, d’être accro à leur smartphone.

Et il y a ceux, dont je fais partie, qui continueront à faire du numérique parce que cela leur convient et parce qu’ils pensent que cela est nécessaire aux élèves pour évoluer dans le monde qui nous entoure.

Il y a des élèves qui sont, malgré l’étiquette « digital natives » qu’on leur colle, bien moins à l’aise avec le numérique qu’on ne se l’était imaginé (j’en ai fait l’expérience en collège).

Il y a ceux aussi qui d’emblée nous dépassent par leur aisance devant un écran – comme cet élève de quatrième l’an dernier, qui apprenait à coder au CDI.

J’aime le numérique dans tout ce qu’il représente d’accès au savoir, à l’information, dans tout ce qu’il facilite en matière de vie quotidienne et de communication, j’aime tout cet éventail de personnes qu’il me fait rencontrer, néophytes ou convertis, observateurs ou acteurs, et je suis consciente de ses dérives et de ses excès.

Même si je l’utilise quotidiennement et si je cherche à impulser des actions qui forment au numérique et qui s’appuient sur ses outils, je ne chercherai jamais à l’imposer professionnellement à quelqu’un…

J’ai simplement du mal avec toutes les personnes qui me tiennent le discours du bout de bois et du « c’était mieux avant ».

Voilà pour ces quelques cogitations personnelles, qui n’ont pas d’autre prétention que de poser à plat ce que je gamberge dans ma petite tête, et dont, j’espère, vous excuserez la platitude.

J’en profite tout de même pour vous renvoyer, si le cœur vous en dit, à la lecture de quelques articles, où sont intervenus sur le sujet notamment Anne Cordier ou Nicolas Le Luherne

Entrons désormais dans le vif du sujet de cet article.

Nouveau CDI, nouvel établissement

Entre l’année dernière et cette année, je fais le grand écart : je passe d’un collège de moins de 300 élèves à un lycée de plus de 1000 élèves. Je passe d’un petit couloir où il suffisait de faire 2 mètres pour être soit à la vie scolaire, soit en salle des professeurs, soit à l’administration, à un labyrinthe qui exige de moi une bien plus grande activité physique. Je passe d’une trentaine d’enseignants à environ 120 profs, je passe d’un poste seul à un double poste (avec deux autres personnes en appui)…

Les contrastes sont nombreux et saisissants. Mais pour ceux qui suivent ce blog depuis quasiment sa naissance, ils savent que finalement, ce lycée et ce CDI ne sont pas nouveaux pour moi… En effet, c’est dans ce lycée que j’ai fait mes premières armes. Je ne me retrouve donc pas complètement en terra incognita, j’ai le dépaysement et la nouveauté sans être désorientée, ce qui est, pour le coup, assez confortable.

Bien-sûr, en quatre ans, ce CDI a évolué, et j’ai dû me réhabituer, aussi, à ne plus être seule à la barre. Je commence d’ailleurs à apprécier certains aspects du double poste, sur lesquels je reviendrai…

Voici donc d’abord à quoi ressemble, visuellement, ce CDI :

Plus grand qu’au collège, mais pas immense non plus. Moins d’ordinateurs que je n’en avais au collège, mais une mezzanine avec vidéoprojecteur.

Concernant le fonds, le CDI dispose de 40 abonnements, et les documentaires sont classés en Dewey. Le fonds est en cours de rénovation, certains rayons ont bien besoin d’être rafraîchis et la tâche est titanesque. Voici donc pourquoi j’apprécie le double poste : une répartition de la gestion des rayons ainsi que des abonnements.

Cette année, je m’occupe des Généralités (000), de la Philosophie (100), de la Religion (200), des Arts (miam du cinéma) – 700 – et d’une partie de la Littérature (sauf littérature étrangère) – 800.

Je suis déjà parvenue, durant ce premier mois, à harmoniser les cotes du rayon 000 et du rayon 200. J’ai jeté un coup d’œil au rayon 100, qui a subi un bon désherbage l’an passé, et j’ai trouvé de belles petites perles dans le rayon 800.

En ce qui concerne les fictions, nous faisons rayons communs. Mais le fonds reste encore relativement peu attrayant, et vieillot. J’ai souvent l’impression de faire de l’archéologie documentaire, à enlever au cutter de vieilles cotes manuscrites maintenues par du scotch jauni (avec parfois plusieurs couches, à passer au carbone 14), et à découvrir la date du premier emprunt (1977) d’une édition des Mythologies de Roland Barthes ou de feuilleter Les Héroïnes de Corneille, édition de 1924, dont je ne sais si un jour il a jamais été emprunté…

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Autant dire qu’il y a de quoi du boulot !

Néanmoins, sur ce CDI partagé, voici ce que j’ai réussi à faire en septembre :

Séances

  • Accueil des secondes

Pour l’instant, je n’ai vu qu’une classe de seconde. Il y en a 11 en tout.

Cette séance d’une heure s’est déroulée en 3 temps : une présentation du CDI et de ses espaces, des conditions de prêts, des équipes, etc., un jeu de piste en équipe de 2 à 3 élèves, avec les petits papiers présentés ci-dessous.

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À chaque fois qu’une des équipes rapporte un papier rempli, elle récupère un autre papier, jusqu’à épuisement du stock. Cela permet aux élèves de se familiariser rapidement, et de manière amusante, avec les différents espaces du CDI.

Durant le 3e temps, ma collègue d’histoire-géo présentait à une moitié de la classe des revues spécialisées, pendant que j’aidais l’autre moitié dans leurs recherches en EMC.

  • TPE

Du fait de nos emplois du temps, les TPE sont répartis entre ma collègue et moi. J’ai une classe de S, une de ES et une de L. Pour l’instant j’ai vu les S et les ES, à qui j’ai fait cette présentation en première séance :

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https://magic.piktochart.com/output/15864748-memo-tpe

Puis à qui j’ai fait ces deux présentations en deuxième séance :

Les présentations sont accessibles directement sur le réseau pédagogique de l’établissement, et j’ai déjà quelques groupes convertis au mur collaboratif.

Je n’ai pas vu les L, qui me posent régulièrement des lapins.

  • Projets à venir

J’ai déjà quelques séances de formation à la recherche programmées avec les secondes, mais pas seulement.

J’ai pu discuter avec quelques collègues et commencer à réfléchir à deux projets en particulier : un en STMG sur la veille, et un en première ES, normalement, sur le numérique, et en particulier sur l’usage des réseaux sociaux dans le cadre de la campagne présidentielle à venir. Je vous tiendrai au courant au fur à mesure que ces projets se construiront.

Pour les ateliers et autres clubs, je n’ai pas encore d’idées précises, si ce n’est un atelier jeux, qui, sans empiéter sur le foyer, permettrait aux élèves de découvrir chaque semaine un nouveau jeu…

Communication

Pour l’instant, encore, je suis en pleines cogitations, mais j’ai réussi à mettre en place quelques petites choses.

  • Lettre de présentation

Même si j’étais déjà connue de certains collègues, j’ai tenu à me présenter à nouveau : voici donc le mail que j’ai envoyé, quelques jours après la rentrée :

Bonjour à tous,

Je me permets de vous adresser ce message afin de me présenter à vous à nouveau.

Ancienne professeure documentaliste stagiaire au lycée Einstein, j’ai travaillé pendant 4 ans au collège Jean Mermoz de Savigny-sur-Orge avant de revenir cette année parmi vous en tant que titulaire, avec beaucoup de bonheur.

Ceux qui me connaissent déjà savent qu’il me tient particulièrement à cœur de travailler avec vous et d’expérimenter de nouvelles choses.

Les thématiques qui m’intéressent sont entre autres les usages pédagogiques et l’identité numériques, la publication en ligne, le cinéma et la littérature. Mais je n’exclue aucun autre thème de travail et serai toujours heureuse et impatiente de travailler avec vous, quoi qu’il arrive !
Je profite également de ce message pour mettre à votre disposition une infographie que j’avais proposé aux enseignants de mon collège l’an dernier (ne vous formalisez donc pas d’y trouver mentionné le nom de mon ancien établissement), et que j’espère pouvoir enrichir durant l’année :
https://magic.piktochart.com/output/10741612-boite-a-outils-du-cdi

N’hésitez pas à venir me trouver ou à m’envoyer un petit message ! Je suis également légèrement accro à la caféine durant les périodes scolaires, en particulier au moment de démarrer la journée…

Bonne fin de semaine et au plaisir de vous retrouver !

Juliette FILIOL
Professeure documentaliste
@JFiliol
Cette première lettre m’a permis d’amorcer des échanges et j’ai eu quelques retours, tous très sympathiques.
  • L’E-instant CDI

J’ai voulu reprendre, en l’adaptant au contexte, à l’existant (une lettre hebdomadaire de la proviseur adjointe) et au public, la lettre de diffusion que je faisais au collège. J’ai donc repris une formule hebdomadaire, en la centrant davantage sur culture, éducation et numérique.

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https://magic.piktochart.com/output/15886286-e-instant-cdi

Pour le nom de cette lettre, il fait référence au nom de l’établissement, le lycée Albert Einstein, « E-instant » commençant comme Einstein, et au numérique avec le E du début.

  • Agenda en ligne

Une première, inspirée des pratiques de certains collègues, j’ai décidé, pour faciliter mon organisation, de mettre à disposition des collègues mon agenda. Cela est aussi motivé par le fait qu’avec le double poste, j’ai souvent des demi-journées, ça me permet de m’y retrouver.

https://calendar.google.com/calendar/embed?src=c7v4b2mlf6jqm3l2tt2joud6b0%40group.calendar.google.com&ctz=Europe/Paris

Animations du CDI

J’ai pu reprendre mes expos thématiques, la première sur les Journées européennes du patrimoine.

Cependant, le règlement intérieur du lycée et le règlement du CDI étant relativement stricts, j’ai dû adapter mes expos augmentées. Voici donc l’affiche que j’ai placée sur la porte du CDI.

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https://magic.piktochart.com/output/15864356-expos-augmentees-lycee

Chacune des expos est « annoncée et prolongée » en dehors du CDI.

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https://magic.piktochart.com/output/16006085-expo-augmentee-jep

Voilà ce que ça donne pour les Journées du patrimoine.

Et c’est tout pour l’instant. Je reste en ébullition et en attente des autres choses à impulser, à reprendre, et à mettre en place. D’ici là, vous retrouverez très bientôt le prochain article cinéphile, avant l’article doc du mois d’octobre…

À bientôt !

Lectures de l'été 2016

Plutôt que de choisir un livre parmi d’autres pour cet article de rentrée, voici, comme le titre l’indique, une rapide rétrospective de mes lectures de l’été, achevées ou non.

Classiques du cinéma

Pour commencer, voici deux petits livres du même auteur, dans une collection très prometteuse, et tous deux publiés en mai 2016.

Il s’agit de Alien et Shining, de Roger Luckhurst, publiés chez Akileos pour l’édition française, dans la collection « BFI : les classiques du cinéma ». Le BFI, British Film Institute, chargé du développement et de la promotion du cinéma en Grande Bretagne, pourrait être considéré comme l’équivalent de notre CNC (Centre National de Cinématographie).

La collection revendique ainsi de présenter, interpréter et honorer « des films qui ont fait date dans l’histoire du cinéma mondial ».

Les deux ouvrages font moins de cent pages, sont une lecture des plus agréables, et relativement bien illustrés. Le premier est consacré au Alien de Ridley Scott, le second au Shining de Stanley Kubrick, deux références en matière de science-fiction pour l’un, et d’horreur pour l’autre.

L’auteur, professeur de littérature moderne, évoque les films depuis leur genèse jusqu’à la réaction personnelle qu’ils ont suscitée chez lui, en passant par l’accueil critique et public, ou encore son importance esthétique et l’innovation technique ou cinématographique que le film a représenté – et représente toujours.

Ainsi pour Alien, il revient notamment sur les rapports de ce film avec les autres œuvres de science-fiction, littéraires ou cinématographiques, qu’elles soient antérieures ou postérieures à sa sortie, l’élaboration de la créature, ou encore les suites, préquelles et franchises annexes du film.

Pour Shiningdont j’avais un souvenir plus vivace et dont j’ai, du coup, davantage apprécié l’étude, il explique sa place si particulière dans le cinéma d’horreur, dont Kubrick a cassé les codes, la relation entre le réalisateur et Stephen King, l’utilisation de la Steadicam, et suit de manière très chronologique le film, depuis les premières images surplombant les montagnes, jusqu’à la fameuse photographie de 1921 où le spectateur reconnaît Jack Torrance, voyageur d’un temps et d’un espace labyrinthique et circulaire.

Ces deux petites lectures – j’ai lu ces deux livres chacun en une journée – parviennent on ne peut mieux à donner envie au spectateur de revoir le film, et installent avec l’auteur une certaine complicité : c’est un spectateur qui nous parle, et bien que son propos soit argumenté, documenté et réfléchi, ce sont ses émotions et son histoire personnelle de cinéphile que nous partageons.

Pour les amateurs, vous trouverez dans la même collection, « BFI : les classiques du cinéma », un 3e ouvrage consacré au film Brazil, de Terry Gilliam. J’en aurais bien fait aussi la lecture et la critique, mais je n’aurais pas été aussi pertinente, n’ayant malheureusement jamais vu ce film.

Par contre, sont annoncés pour cet automne deux autres numéros : Le Parrain et Les Sept Samouraïs. À moins d’un retard de sortie, vous savez donc déjà de quoi je parlerai sur Cinéphiledoc au mois d’octobre !

Des retrouvailles attendues…

Vous vous souvenez de la première fois que vous avez ouvert le premier Harry Potter ? (je m’adresse évidemment à ceux qui ont lu les livres et ont vu les films…)

Moi oui. Je me souviens surtout du début de tapage que les livres faisaient, je me souviens de l’édition, Folio Junior, avec trois petits sorciers en robes noires, je me souviens que c’était ma cousine qui m’avait offert le premier, et que j’avais décidé de le lire pour m’occuper pendant un séjour à l’hôpital. Je me souviens que, immédiatement après, j’avais demandé à mes parents les tomes suivants (La Chambre des secrets, Le Prisonnier d’Azkaban et La Coupe de feu), qui étaient déjà sortis.

Puis je me souviens de la fébrilité avec laquelle j’attendais chaque nouveau livre et chaque sortie de film, jusqu’à ne plus pouvoir attendre les traductions et à lire le dernier directement en anglais. Je me souviens des autres petits livres, sur le Quidditch, sur les créatures magiques et Les Contes de Beedle le barde. Je me souviens de la dernière avant-première, du dernier opus en deux parties au cinéma, de ma tristesse à me dire que c’était désormais fini, d’une tristesse encore plus grande à l’annonce de la mort d’Alan Rickman…

Et puis, cet été, enfin, un nouvel Harry Potter ! Je n’en livrerai aucun détail, mais quel plaisir de retrouver ces personnages, certes dans un livre à la forme si particulière (une pièce de théâtre) et qui ne permet pas vraiment de plonger dans l’histoire.

Nous avions les romans pour apprendre à aimer et à reconnaître l’univers d’Harry Potter, de Poudlard, du chemin de Traverse, du ministère de la magie, de Godric’s Hollow…

Nous avons eu les films pour mettre des images sur cet univers. Heureusement, nous avons le souvenir des deux pour lire Harry Potter and the cursed child, avec pour moi l’espoir, peut-être, d’aller voir un jour la pièce de théâtre à Londres.

Retrouver Harry Potter dans ce livre, c’est comme retrouver pour un verre un ami longtemps perdu de vue : on veut à tout prix tout rattraper du temps qui nous a manqué, et c’est justement le temps – et le livre – qui passe trop vite et nous laisse sur notre faim…

Alors certes, ce n’est pas une lecture cinéphile que j’évoque ici, mais, comme pour le livre suivant, elle est tant liée au cinéma, à un univers cinématographique, qu’on ne peut pas la laisser de côté.

Aux origines de Star Wars

Voici un ouvrage que j’ai commencé avec beaucoup de plaisir, mais dont je n’ai pas encore eu le temps d’achever la lecture, ce livre faisant près de 500 pages et étant particulièrement dense.

Il y a quelques temps, je regardais une vidéo, je ne me souviens plus laquelle, sur YouTube (je vais tenter de la retrouver) – ou bien était-ce sur Arte ? je ne sais plus – sur la genèse de Star Wars.

Trouvé !

Dans ce documentaire, les personnes qui intervenaient évoquaient pour la plupart un livre comme l’une des sources d’inspiration de George Lucas. Ils en parlaient avec tant de conviction que j’ai immédiatement eu envie de le lire, car cet ouvrage ne me permettait pas seulement de remonter à la source de Star Wars, mais aussi de comprendre comment Harry Potter, Le Seigneur des anneaux, bien sûr Star Wars ou encore Le Trône de fer réinventent des mythes millénaires et ont une telle importance pour leurs lecteurs et spectateurs.

Trêve de suspense, cet ouvrage, c’est Le Héros aux mille et un visages de Joseph Campbell, publié pour la première fois en 1949. L’exemplaire dont je dispose a été publié en 2013 par les éditions J’ai Lu.

Certes, je n’ai pas fini cette lecture, qui convoque des mythes aussi bien antiques que modernes, mais j’ai pour l’instant suivi avec bonheur les pas de ce héros aux mille et un visages dans ses réponses à l’appel de l’aventure, et j’y ai reconnu aussi bien Gandalf qu’Obiwan Kenobi.

L’auteur passe agréablement d’une histoire à une autre, nous entraînant à sa suite et nous donnant à chaque page le témoignage de leur universalité.

Du côté des séries

Enfin, ma dernière lecture des vacances, et de ce début septembre, a été une lecture achevée, cette fois-ci, en deux jours. J’ai beaucoup entendu parler de cet ouvrage, j’en ai lu beaucoup de bien sur Twitter et dans des articles. Et comme les livres sur les séries sont encore trop rares à mon goût, je n’ai pas résisté à la tentation de me plonger dans celui-ci.

Il s’agit de Sex and the Séries : sexualités féminines, une révolution télévisuelle, un ouvrage d’Iris Brey publié chez Soap éditions en avril 2016.

L’auteur, journaliste et universitaire, revient sur la difficulté que la sexualité féminine a toujours eu à être représentée au cinéma, et sur la façon dont les séries américaines ont pu progressivement la mettre en mots et en images dans toute sa diversité.

Elle y aborde avec justesse, et de nombreux exemples à l’appui (de Buffy à Orange is the new black, en passant par Friends, Game of thrones, Masters of Sex, ou encore Girls), les stéréotypes sexuels féminins, les tabous, les pratiques sexuelles, le plaisir féminin, des questions plus graves comme le viol ou l’inceste, ou encore la représentation des sexualités queer dans les séries.

Elle y recense les progrès qui ont été faits, et ceux qui restent encore à accomplir, et porte sur l’ensemble de ces productions télévisées un regard, certes parfois critique, mais toujours optimiste et jamais moralisateur.

Voilà pour ces quelques livres qui m’ont fait passer un bel été, entre littérature, cinéma et séries, qui m’ont donné envie de voir encore de nouvelles choses et qui m’ont remémoré quelques souvenirs cinéphiles bien agréables.

J’espère que ces quelques comptes-rendus vous auront donné à vous aussi des envies de films et de lectures.

À bientôt !

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