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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : juin 2020

Juin 2020 : profdoc et CDI en (dé)confinement ?

Comme je l’avais indiqué dans les articles #profdoc d’avril et de mai, et afin d’équilibrer entre elles les différentes publications sur ce site, voici ce que vous retrouverez dans cet article du mois de juin :

  • quelques-unes des activités menées début mai que je n’avais pas encore abordées ;
  • quelques activités déjà abordées et sur lesquelles je vais revenir pour les approfondir (en particulier la fin des séances en SNT et le blog du CDI) ;
  • les activités menées entre le 25 mai et le 26 juin.

Pour cet article, je reprends aussi la structure de l’article d’avril avec les différentes problématiques de télétravail, en y ajoutant les problématiques de déconfinement du CDI.

Le bujo du (dé)confinement

J’avais commencé à partager mes pages de bullet journal avec les indications de mes différentes activités : voici la suite, avec la période du déconfinement, et qui alterne travail à distance et travail sur place.

1 – Adaptation à distance des séances pédagogiques afin de maintenir les projets prévus en collaboration avec les enseignants.

De nouveau, je ne reviens pas sur les blogs d’histoire géographie géopolitique sciences politiques HGGSP (2 d’entre eux fonctionnent très régulièrement avec des dépôts de travaux d’élèves, le troisième est quelque peu au point mort), ni sur le blog d’EMC 1ère. Je ne reviendrai pas non plus sur le blog d’histoire-géo : faute de nouvelles du collègue, j’ai arrêté de publier dessus.

Je vais par contre finir de développer un peu plus les présentations proposées le mois dernier des deux derniers blogs de SNT ainsi que les productions réalisées par les élèves.

SNT : 5 blogs

Au terme de cette période, et pour traiter la thématique des réseaux sociaux, c’est donc 5 blogs sur l’ENT que j’ai consacrés à l’enseignement de SNT. J’ai déjà présenté en avril et mai le blog « crash test » des 2NDES9, les blogs des 2NDES11 et 2NDES12 avec le déroulé des activités, et j’avais présenté également le déroulé des activités des 2NDES3.

Concernant la dernière classe, les 2NDES2, nous avons repris les mêmes activités que pour les 2NDES3.

J’ai été impressionnée par la qualité du travail fourni par les élèves, quelles que soient les classes.

Je précise à nouveau, pour la présentation des réseaux sociaux, que les élèves présentent le réseau social de leur choix en utilisant les codes graphiques et le vocabulaire propre à ce réseau. Bien évidemment, on ne les force pas à s’inscrire sur un réseau ou à divulguer le nom de leur compte. Ils peuvent faire preuve d’ingéniosité et utiliser captures d’écran et retouches d’images.

Mais la plupart d’entre eux font montre d’une véritable virtuosité : comme cet élève qui a présenté Twitter sous la forme d’un thread, ou ces deux jeunes filles qui ont présenté YouTube avec une vidéo des plus abouties.

Voici donc une présentation de leurs travaux (j’ai réalisé pour chaque classe le même type de présentation, et les élèves étaient ravis), que je vous laisse apprécier…

Productions des élèves

Retour et analyse de ces séances

J’ai eu l’occasion d’intervenir durant un webinaire organisé par le réseau CANOPÉ sur ces séances et leur adaptation à distance. Le webinaire s’est tenu le lundi 8 juin et le mercredi 24 juin pour une deuxième session. Pour l’occasion, j’avais préparé un premier compte-rendu, que vous trouverez ci-dessous :

Puis un deuxième, qui sera publié sur le site a priori.

Présentation de l’épreuve du grand oral aux classes de première

Je l’avais indiqué au tout début du confinement, Aurélie, une copine qui enseigne la physique-chimie et l’enseignement scientifique au lycée, m’avait demandé de préparer une séance pour présenter le grand oral à ses élèves de première.

J’ai donc planché sur une séance, en m’appuyant sur une formation que j’avais suivie début mars avec les professeurs documentalistes de mon bassin, et qui était animée par Laura Dahan, comédienne et metteuse en scène.

Cette séance était évidemment pensée pour être menée en présentiel, mais fin mai arrivant, Aurélie m’a demandé de la faire à distance avec ses élèves.

Lorsque durant un conseil pédagogique, j’ai pu présenter l’initiative (juste avant la date de la séance), j’ai été sollicitée par plusieurs collègues, j’ai donc contacté les professeurs principaux de premières pour leur proposer de mener la séance avec leurs classes.

Voici le support que j’avais proposé :

Ainsi qu’une présentation synthétique que j’ai également mis à disposition des élèves, avec d’autres ressources que je leur ai partagées sur l’application Pearltrees de l’ENT.

Enfin, voilà le bilan de ces séances :

2 – Sélection, proposition de ressources pour les professeurs et pour les élèves et communication

Voici les initiatives réalisées à destination des professeurs et des élèves : il s’agit principalement de veille culturelle avec une mise en forme sur Genial.ly dans certains cas.

« Et après, qu’est-ce qui se passe ? »

Le but de cette présentation était d’inciter les élèves (et les enseignants) à la lecture en leur proposant une sélection d’incipits, et en permettant d’accéder à la suite de l’oeuvre si la première phrase « accrochait » son lecteur.

8 mai 1945

Pour le 8 mai 1945, je prévoyais une grande exposition de ressources au CDI… évidemment je n’ai pas pu. Je me suis donc rabattue sur une présentation cliquable, avec principalement des discours, des vidéos, et des liens renvoyant vers des expositions et des musées.

Blog « Le point culture et lecture du CDI »

J’ai continué à alimenter le blog du CDI sur l’ENT, à raison d’un à deux articles par semaine.

  • Semaine du 25 mai : une présentation consacrée à Victor Hugo, à l’occasion des 135 ans de sa disparition, un article présentant le padlet réalisé par le CIO de Sainte-Geneviève-des-Bois pour informer les élèves sur l’orientation, un article publié par Christophe, collègue de maths, sur les conférences de l’école Polytechnique
  • Semaine du 1er juin : une présentation sur Hitchcock (je voulais à l’origine organiser une exposition Hitchcock au CDI), un nouvel article publié par Christophe, et un article sur le CDI déconfiné
  • Semaine du 8 juin : un article sur les lieux culturels déconfinés, la présentation des travaux de SNT des 2NDES 3
  • Semaine du 15 juin : une présentation sur l’appel du 18 juin ; une présentation – que j’aurais souhaité ne jamais faire – en hommage à l’écrivain disparu Carlos Ruiz Zafòn
  • Semaine du 22 juin : un deuxième article sur le CDI déconfiné avec les différentes étapes de réaménagement du coin lecture et orientation.
Présentation Victor Hugo

J’ai réalisé cette présentation pour les 135 ans de la disparition de Victor Hugo, et en clin d’oeil pour une collègue de français qui me racontait lire sa correspondance avec Juliette Drouet pendant le confinement :

Présentation Hitchcock

Pour les 40 ans de la disparition du réalisateur, je voulais organiser une petite exposition au CDI sur le cinéma, le suspense, les scènes de crime… je me suis rabattue comme d’habitude pendant cette période sur cette présentation cliquable, à laquelle j’ai ajouté des gifs pour donner plus de dynamisme :

Appel du 18 juin

Enfin, pour clôturer cette année riche en présentations réalisées sur Genial.ly, j’ai proposé cette dernière sur les 80 ans de l’appel du 18 juin :

Pearltrees « Veille E-INSTANT CDI »

J’ai ajouté dans ce pearltrees la plupart de mes Genial.ly culturels réalisés depuis deux ans. J’ai aussi organisé mes collections et je propose désormais à gauche de chaque section une note qui explique ce qu’elle contient.

Ainsi, je propose à côté de la section « veille thématique » une note « Je veille pour vous ». Le but est, en cas d’une utilisation très restreinte du CDI à la rentrée de septembre, de donner aux enseignants la possibilité de me faire part de leurs besoins en terme de veille et de ressources numériques.

Cette possibilité fait le lien avec le travail de gestion, que je vais maintenant aborder.

Visite virtuelle du CDI

Afin d’anticiper sur l’incertitude de la rentrée de septembre, et en lien avec les travaux de réaménagement de l’espace lecture et orientation (voir plus bas), j’ai décidé de proposer aux élèves une petite exposition virtuelle du CDI :

3 – Travail de gestion

Afin d’anticiper la période assez incertaine du déconfinement du CDI et de la fin d’année scolaire, voici les activités réalisées ce mois-ci.

Nouvel onglet sur le portail E-SIDOC : le CDI outside

J’ai voulu proposer un espace dédié sur le portail E-SIDOC et qui permettrait aux élèves d’avoir accès à un CDI virtuel, au cas où son accès en septembre soit toujours des plus contraints.

J’ai donc imaginé trois rubriques : le DRIVE IN, le PICK UP, et le CLICK AND COLLECT. Pourquoi ces termes et pourquoi en anglais ?

D’abord parce que ces termes sont accrocheurs, ils donnent envie selon moi. Ensuite, chacun de ces termes correspondent, dans mon esprit, à la traduction à distance d’une mission du professeur documentaliste :

  • DRIVE IN, c’est « entrer » : c’est la formation à la recherche de l’information, cette rubrique est dédiée à l’EMI, aux parties des programmes du lycée qui intéressent de près le prof doc, au numérique et à l’esprit critique
  • PICK UP, c’est « ramasser » : c’est la gestion du centre de ressources. Dans cette rubrique, l’élève trouve des contenus qui vont approfondir ses connaissances disciplinaires (textes imposés de français, vulgarisation scientifique)
  • CLICK AND COLLECT, enfin, c’est « cliquer et collecter » : c’est l’ouverture sur l’extérieur. L’élève y trouvera des actualités et des ressources culturelles

Je me suis évidemment inspirée d’autres portails E-SIDOC, et de ressources publiées par des profs docs, comme Anne-Lise Dupont et Sandrine Duquenne. Concernant les visuels de présentation de l’espace, j’ai proposé à Floriane de les réaliser, ce qu’elle a fait, comme d’habitude, admirablement.

Pour chaque rubrique figure en en-tête une présentation sur Genial.ly, ainsi que quelques éléments d’introduction. Voici un exemple avec le Genial.ly réalisé pour l’espace DRIVE-IN :

J’ai ajouté des sitographies et des flux RSS pour enrichir chacun des espaces.

Visuel sur les manuels numériques

Afin également d’anticiper la rentrée de septembre, j’ai mis à disposition des enseignants sur le pearltrees un visuel de présentation de l’accès aux manuels numériques sur l’ENT.

Bilan d’activités

Pendant le confinement, nous avons rédigé le plus gros du bilan d’activités de l’année, un document assez conséquent, et c’est à nouveau Floriane qui s’est chargé d’en réaliser une version plus visuelle :

Activités de gestion sur place

J’ai pu retourner au CDI avec Floriane à partir du 27 mai. Nous avons donc pu réaliser les tâches suivantes :

  • bulletinage des quotidiens et magazines reçus pendant le confinement, archivage, réabonnements
  • rangement des expositions mises en place avant le confinement
  • gestion des « retards » : prise de contact avec les enseignants des élèves concernés, avec la vie scolaire et envoi d’un mail individuel sur l’ENT
  • gestion des spécimens : envoi aux enseignants d’un tableau où ils peuvent s’inscrire pour indiquer un créneau de récupération
  • récolement

Nous avons reçu, au moment où j’écris ces lignes, près de 80 cartons de spécimens. Lorsque mes collègues sont venus les récupérer, je n’ai pas pu résister à leur proposer ce petit problème de maths, réalisé avec la complicité de Christophe, mon comparse de maths au lycée.

Réaménagement du coin lecture / orientation : avant et après

Voici en photos l’évolution de l’espace avec une modernisation du kiosque ONISEP, et l’installation d’un nouveau meuble à mangas pour les élèves :

4 – Auto-formation

Avancées dans PIX

Pour cette période des mois de mai et juin, j’avoue avoir quelque peu mis en pause mes progrès sur la plateforme, voilà cependant où j’en suis :

  1. Information et données : 5 / 5 / 4
  2. Communication et collaboration : 4 / 5 / 4 / 5
  3. Création de contenus : 2 / 4 / 3 / 1
  4. Protection et sécurité : 4 / 4 / 4
  5. Environnement numérique : 2 / non commencé

En tout j’ai obtenu pour l’instant 485 pix.

Lectures

Voici mes lectures entre le 21 mai et le 26 juin :

  • les comics édités par la plateforme Netflix : Prodigy, Sharkey : Le chasseur de primes et The magic order ;
  • le tome 1 de la BD James Bond 007, VARGR publié chez Delcourt ;
  • L’Angleterre en séries, de Ioanis Deroide ;
  • Saison des roses (BD) de Chloé Wary ;
  • Les 3 tomes de la trilogie Wielstadt de Pierre Pevel : Les Ombres de Wielstadt, Les Masques de Wielstadt et Le Chevalier de Wielstadt, trilogie que j’ai adoré !
  • Le Tatoueur d’Auschwitz de Heather Morris

Hommage à Carlos Ruiz Zafón

Je termine cet article (et cette année scolaire) par la présentation hommage que j’ai consacrée à l’écrivain Carlos Ruiz Zafón.

Comme je l’indiquais plus haut, j’aurais souhaité ne pas avoir à faire cette présentation. En effet, Zafón est l’un de mes écrivains préférés : j’ai visité Barcelone en lisant L’Ombre du vent, sur les conseils d’une amie, et j’étais persuadée pouvoir continuer à découvrir des ouvrages de cet auteur pendant encore au moins vingt ans…

Bref, c’est avec Carlos Ruiz Zafón que je vous laisse pour cet été, en vous souhaitant tout le repos possible pendant ces vacances, de belles lectures et de belles découvertes.

À très bientôt sur Cinephiledoc !

Barry Lyndon format vinyle

Voici un article presqu’exclusivement consacré à un film : le Barry Lyndon de Stanley Kubrick.

Des histoires d’articles

J’ai tendance à parler « du » Barry Lyndon de Stanley Kubrick, comme on peut parler du Dracula de Francis Ford Coppola, comme s’il existait d’autres Barry Lyndon que celui de Kubrick, qui pourtant est bien unique.

Et pourtant sur la couverture du livre dont je vais vous parler, on utilise bien la forme anglaise du possessif, à savoir Stanley Kubrick’s Barry Lyndon, donc le Barry Lyndon de Kubrick est une formule qui insiste moins sur le caractère unique ou non de l’oeuvre que sur sa paternité : c’est LE Barry Lyndon DE Kubrick.

J’espère après ces trois paragraphes ne pas déjà avoir perdu tout le monde…

Presqu’exclusivement ?

J’ai déjà eu l’occasion sur ce blog de parler de Stanley Kubrick – ne serait-ce que pour vous rabattre les oreilles du Napoléon qu’il n’a jamais tourné – et de Barry Lyndon.

Je vais donc dans cet article ne parler quasiment que de Barry Lyndon, en faisant quelques petits détours ici ou là, mais qui ne me conduiront jamais bien loin de l’Irlande ou de Kubrick.

Afin de me remettre proprement dans l’ambiance du film, au moment où j’écris cet article, je viens de lancer la lecture de la bande originale.

Musique et voix

Si je tente de faire abstraction de tout ce que j’ai déjà pu dire sur Barry Lyndon, il faut en effet que je ferme les yeux et que je revienne à quelque chose de purement sensoriel : la musique dans ce film.

C’est quelque chose d’assez entêtant (si je cherche un élément de comparaison, on pourrait éventuellement choisir la musique d’Inception ou d’Interstellar), globalement mélancolique, pour une atmosphère qui, à de rares exceptions près, reste relativement pesante.

Cette musique, j’ai le souvenir de l’avoir écouté, écouté encore, et réécouté encore sur une cassette audio dont la boite en plastique avait bien souffert, mais par chance la cassette avait résisté jusqu’à ce que les cassettes passent de mode – avant d’être remises sur le devant de la scène avec la série Stranger things

Pendant des années, j’ai cherché la bande originale en CD : les prix atteignaient des sommes astronomiques, et puis, un beau jour, enfin ! Ce CD, sur fond blanc, avec une silhouette noire, bottée, qui tient un pistolet et qui piétine une rose rouge de sa botte gauche.

Et donc cette musique, elle se compose globalement de 3 ou 4 éléments :

  • la sarabande de Haendel
  • le trio pour piano et cordes n°2 de Schubert, opus 100
  • des musiques traditionnelles irlandaises
  • d’autres compositions de musique classique : du Mozart, du Bach, du Vivaldi

Voilà pour l’atmosphère générale.

Le deuxième souvenir, c’est la voix. Imaginez en français, sur deux cassettes vidéos (première et deuxième partie) la voix du narrateur : Jean-Claude Brialy, un narrateur qui n’existe pas dans le roman original de William Thackeray, mais que Kubrick a ajouté, et qui donne une saveur particulière à l’histoire, avec son ironie, son détachement, et cette voix qui apparaît dès la première scène, juste après un générique triomphal ponctué par Haendel…

Histoire, sons et lumières

Bon pour ce qui est du son, vous en avez déjà eu un aperçu qui ne sera jamais exhaustif, mais cela peut vous en donner une idée.

L’histoire maintenant :

Une histoire en costumes, magnifique, avec des décors somptueux, et des personnages auxquels, petite, je ne comprenais pas grand chose : un garçon un peu niais du fin fonds de l’Irlande, amoureux déçu, qui s’en va jouer au petit soldat, qui change d’uniforme, qui devient joueur, puis qui se marie…

Le contexte est celui des années 1750 et va nous conduire jusqu’en 1789, en nous entraînant de l’Irlande jusqu’en Prusse, en passant par toutes les cours d’Europe et l’Angleterre.

Concernant les décors, je renvoie d’ailleurs aux virées cinématographiques du Fossoyeur de films consacrées à l’Irlande :

Lorsque l’on tombe sur ce film étant enfant, on est plein d’attachement pour ce héros qui veut absolument réussir, et ça ne va pas beaucoup plus loin. On admire les décors, les paysages, la lumière des bougies sur les visages, les costumes, les batailles, les châteaux :

Avec le temps, on comprend qu’on ne peut ressentir de sympathie pour aucun des personnages : Barry est un amoureux déçu, qui a perdu toutes ses illusions et qui devient une crapule qu’on souhaite tout de même voir arriver à ses fins.

Quasiment tous les autres personnages sont lâches, hypocrites, menteurs, et même les bons laissent indifférents, comme lorsqu’on lit les Liaisons dangereuses, et qu’on se surprend à préférer la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, tout odieux et machiavéliques qu’ils soient, face à la niaiserie et à la candeur de tous les autres.

La mère de Barry est une arriviste odieuse, paysanne irlandaise mal dégrossie, Lady Lyndon, une femme assez fade malgré sa beauté, son fils est un adolescent sombre qui peine à avoir du caractère, et le petit Bryan, le fils de Barry, est un gamin capricieux et insupportable.

Alors, pourquoi regarder un film où l’on n’éprouve de sympathie pour personne ? Pour assister de manière assez voyeuse à la grandeur puis à la décadence, dans une somptueuse mise en scène, tout en se félicitant d’être du côté du narrateur !

J’ai appris à apprécier la composition des scènes, la magnifique photographie, et le soin accordé à chaque détail, et l’ensemble est superbement restitué dans le livre dont je vais maintenant vous parler.

Stanley Kubrick’s Barry Lyndon

Ce livre a été publié par les éditions Taschen – qui n’en sont pas à leur coup d’essai sur Kubrick – en 2019.

On y trouve en mention : « en coopération avec le Stanley Kubrick estate, édité par Alison Castle » ainsi que « Dans les coulisses : Livre & DVD PLUS : affiche originale ». Trois films de Kubrick ont fait l’objet de cette mise en lumière : 2001, Orange mécanique et Barry Lyndon.

Je ne voue pas aux deux premiers le même culte qu’au troisième. Et pourquoi ai-je acheté le livre, puisque j’avais déjà le Blu-ray ?

Pour deux raisons :

  • l’affiche originale, qui est magnifique
  • le format, que j’ai trouvé incroyable, et qui sort de l’ordinaire par rapport à ce que Taschen propose habituellement. Un format vinyle donc, on s’attendrait presque à trouver un disque dans sa pochette, et bon courage pour ranger la merveille dans sa bibliothèque !

Sur le site de Taschen, voilà comment est résumé l’ouvrage :

Barry Lyndon est un chef-d’œuvre cinématographique sans égal. Incompris à sa sortie en 1975, le film s’est fait une place de choix dans la filmographie de Kubrick et est aujourd’hui considéré comme une de ses plus belles réussites. Chaque coffret de la collection Making of a Masterpiece inclut le DVD du film remasterisé, son affiche originale ainsi que de très nombreux documents de production issus des archives de Kubrick, le tout dans un format LP de luxe.

Voilà le résultat en quelques images, que le site permet de télécharger :

Visuellement, le résultat est à couper le souffle, et permet de saisir tout l’enjeu de ce format : de même qu’on ne regarde pas Barry Lyndon sur son smartphone, on ne lit pas un livre sur Barry Lyndon dans un format poche.

Kubrick

Les éditions Taschen aiment visiblement beaucoup Kubrick, il n’y a qu’à voir le nombre de livres consacrés à ce réalisateur dans leur catalogue :

https://www.taschen.com/pages/fr/search/kubrick

En 2016 ils ont publié une version « accessible » des archives de Stanley Kubrick (quand je dis accessible, c’est qu’il s’agit d’un format qui se range facilement dans une bibliothèque ET qui coûte 15€). Cette version figure en bonne place dans ma bibliothèque et a fait partie pendant un temps des ouvrages que j’offrais autour de moi.

C’est une bible pour tout cinéphile qui se respecte, au même titre que le Hitchbook, ou que, encore sur Kubrick, l’ouvrage de Michel Ciment, qui reste une référence en la matière. C’est d’ailleurs à partir de cet ouvrage qu’a été réalisé le documentaire Kubrick par Kubrick diffusé par la chaîne Arte en avril 2020, et qui est disponible encore quelques jours en replay.

Kubrick fait partie des réalisateurs dont on reconnaît évidemment l’oeuvre au premier regard. Je me souviens d’avoir vu 2001 l’odyssée de l’espace et, en découvrant les premières images, de m’être dit « c’est pas possible, j’ai pas d’images, qu’est-ce qui se passe [vérifie les câbles, arrête le film, le remet] ah ça doit être normal, après tout, c’est un Kubrick ».

Aucun de ses films ne m’a laissée indifférente. Il y en a que j’aime moins évidemment, et même un ou deux qui suscite chez moi une certaine répulsion, pas parce que je m’y ennuie, mais parce que le film me dépasse.

Il est triste de pouvoir dire qu’il est relativement facile de connaître tout Kubrick, d’une part parce qu’il est mort assez brutalement, d’autre part parce qu’il était suffisamment perfectionniste pour prendre un temps considérable sur chaque projet.

En tout 16 films, courts métrages inclus. Que des classiques quasiment. Si je reprends la liste entière depuis 1957, ça donne :

  • Les Sentiers de la gloire ++
  • Spartacus ++
  • Lolita +
  • Docteur Folamour +
  • 2001 +…
  • Orange mécanique ++++
  • Barry Lyndon +++++++++++
  • Shining ++++
  • Full metal Jacket +++
  • Eyes wide shut +… (1999)

Vous avez une idée avec les + du nombre de fois, approximatif, que j’ai pu voir ces films.

Vous mesurez donc le bonheur qu’a été pour moi d’avoir entre les mains ce livre format vinyle des éditions Taschen, et ce jusqu’à ce que je tombe sur cette petite phrase à la page 94 sur 95 :

Que croyez-vous que j’ai fait ? J’ai cherché la filmographie de Cary Joji Fukunaga (j’ai découvert qu’il était aux commandes du prochain James Bond), j’ai cherché dans la filmographie de Kubrick, dans la liste des films consacrés à Napoléon… rien, aucun signe pour l’instant de ce projet de mini-série. Des articles de 2016, de 2017, de 2018, depuis, plus rien !

J’ai donc refermé le livre avec un espoir quelque peu méfiant, en me disant qu’un jour peut-être je verrai enfin LE Napoléon DE Kubrick, encore une question d’articles, de possessif et de complément du nom, le projet d’un homme et d’un réalisateur, qui, même disparu, continue à nous faire attendre…

Cet article est le dernier article cinéphile avant l’été et avant septembre prochain, je vous proposerai après le dernier article profdoc de l’année scolaire deux petits hors-séries estivaux.

D’ici là, belles lectures, et à bientôt sur Cinephiledoc !

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