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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : septembre 2021

Septembre 2021 : séances et animations du CDI

Cette nouvelle rentrée est un peu particulière à mes yeux :

Regard dans le rétroviseur

je fête cette année mes dix ans en tant que professeure-documentaliste (un an en tant que stagiaire, 9 ans en tant que titulaire). Sur les 9 ans en tant que titulaire, voilà ce qu’on peut en dire :

  • 4 ans en collège, 5 ans en lycée (6e rentrée en ce mois de septembre) ;
  • depuis 2014, j’effectue un jour par semaine ma mission à la DNE, ce qui m’a amenée à côtoyer et rencontrer de super profs docs – un bon lot se trouvent en région parisienne, un autre lot dans le sud ouest, un électron libre qui se reconnaîtra m’a amenée jusqu’en Guyane ;
  • depuis 2015, j’ai co-animé des formations dans l’académie de Versailles ;
  • entre 2017 et 2021, j’ai participé au jury du CAPES de documentation ;
  • depuis 2018 je co-anime le collectif LudoDOC dont je vous parle régulièrement (et cet article ne fera sans doute pas exception)…

Bref, des années denses, bien occupées, avec toujours ce qui me plait : du partage, des rencontres et des expériences enrichissantes.

Cette année scolaire, je fêterai également les 10 ans de ce blog de profdoc, que j’ai décidé de lancer lors de mon année de stage juste après ma visite de titularisation.

J’espère pouvoir encore pendant un moment vous partager mon quotidien de profdoc et mes lectures cinéphiles !

Rentrée 2021 : même lycée, nouveaux horizons

Pour cette rentrée de septembre 2021, toujours au lycée Albert Einstein de Sainte-Geneviève-des-Bois, deux changements s’annonçaient :

  • d’abord un changement dans l’équipe des profs docs au CDI, Lucile (2020-2021) et Floriane (2019-2020) ayant toutes deux obtenu un poste fixe dans le département.

Comme vous le savez depuis le temps, je suis en double poste et la collègue titulaire est en arrêt maladie depuis septembre 2019. Après Lucile et Floriane, c’est donc Roman qui est TZR cette année au lycée (je reconduis donc avec lui le partage de ses actions sur ce blog, comme je le faisais avec mes deux comparses précédentes).

  • ensuite un changement de direction, notre proviseure ayant obtenu sa mutation après près de 5 ans au lycée.

À l’heure où j’écris ces lignes, nous n’avons toujours pas pu rencontré la proviseure actuelle, elle a cependant donné au lycée une certaine impulsion numérique, faisant passer l’ensemble de la communication via l’ENT.

Préparation de la rentrée

Cette année, comme les années précédentes, j’aime faire un petit saut au lycée (en général d’une matinée) pour prendre la température et traiter le gros du courrier arrivé pendant les vacances.

J’en profite aussi pour réinstaller quelques sélections, afin que le CDI ait tout de suite à la rentrée un aspect plus attrayant pour les nouveaux collègues et pour les élèves.

Cette année, je souhaitais également préparer une petite animation à l’occasion de la pré-rentrée pour les nouveaux collègues autour des Journées du patrimoine.

En effet j’avais demandé à notre ancienne proviseure un petit temps de présentation du CDI dans le cadre de cette pré-rentrée. Petite surprise : ma demande a bien été retenue, mais en toute fin de journée, de 17h à 17h30 (vous imaginez aisément l’enthousiasme des collègues !).

Néanmoins, pour le jour de la pré-rentrée, tout était prêt : la présentation cliquable (que j’ai directement envoyée par mail sur l’ENT) et l’animation autour des Journées du patrimoine, sur laquelle je reviendrai dans un instant.

Cette présentation, déjà proposée l’an dernier, permet de synthétiser l’ensemble des actions et des moyens de communication proposés par les professeurs documentalistes : portail E-SIDOC, blog, suggestions de collaborations, conseils de lectures.

J’y ai ajouté le visuel des spécialités enseignées au lycée ainsi que les différentes présentations sur « Travailler avec la presse », que nous avions réalisées avec Lucile en fin d’année dernière.

Journées du patrimoine

En fin d’année dernière, j’avais un peu de temps pour commencer à préparer quelques actions de valorisation pour septembre 2021.

Mon choix s’est penché sur les Journées du patrimoine, auxquelles je consacre généralement une table thématique, mais je voulais cette année leur donner un peu plus d’envergure.

J’ai commencé par une petite commande d’ouvrages sur l’histoire locale, puis je suis allée subrepticement emprunter une carte murale dans le labo des profs d’histoire-géo.

J’ai ensuite cherché des cartes postales anciennes des différents départements de la grande couronne, grâce aux archives départementales. J’ai contacté (sans succès) la mairie et d’anciens collègues pour retrouver des anciennes photos du lycée.

J’y ai néanmoins glané le contact de la personne chargée des projets culturels pour la ville, ce qui augure une collaboration intéressante.

J’avais aussi préparé un petit jeu cliquable que j’ai mis en page d’accueil du portail E-SIDOC. Les élèves (et les enseignants) devaient reconnaître à partir des cartes postales anciennes les lieux actuels de la ville.

Début septembre, j’ai finalement installé ma carte murale, mes sélections thématiques et j’ai proposé le visuel suivant :

J’ai mis à disposition des élèves le jeu Circino – erreur de casting, c’est un jeu plus pour les élèves de primaire ou les collèges, mais les cartes des monuments de l’Essonne sont vraiment sympas, je réfléchis en ce moment à une réutilisation – et grâce à une copine d’histoire-géo, le Trivial Pursuit Ile de France (un grand merci à elle).

Voilà le résultat en images :

Expositions thématiques

Pour cette nouvelle année scolaire, nous avons repris avec Roman une excellente initiative menée par Lucile l’an dernier, et nous nous la sommes partagées : il s’agit de la revue de presse publiée sur le blog du CDI sur l’ENT.

Pourquoi en parler ici ? Parce qu’elle nous permet justement de proposer des sélections thématiques de plus ou moins grande envergure aux élèves.

Roman se charge donc de la revue de presse hebdomadaire :

Cela lui a permis de proposer également en ce début d’année une présentation sur la filmographie de Jean-Paul Belmondo :

ainsi qu’une présentation et une installation à l’occasion de la sortie du film Dune au cinéma :

Cette revue de presse lui a aussi donné l’occasion de proposer une sélection autour de l’adaptation cinématographique du Sommet des dieux à la fin du mois :

De mon côté, je propose un ZOOM ACTU hebdomadaire sur un sujet à la Une de la presse. Pour le premier numéro, j’avais à l’origine porté mon choix sur les 20 ans du 11 septembre, sujet que j’ai reporté en deuxième semaine pour faire moi aussi une petite sélection sur Belmondo :

Le numéro sur le 11 septembre m’a permis de proposer une sélection de ressources pour les élèves :

Pour la semaine du 17 septembre, mon Zoom était consacré aux 40 ans de l’abolition de la peine de mort :

Pour la dernière semaine de septembre, j’avais choisi les élections fédérales en Allemagne :

Valorisation du fonds

Pour ce mois de septembre, outre les deux grosses sélections autour des Journées du patrimoine et du 11 septembre, nous avons modestement recommencé à valoriser certaines ressources.

Ce visuel sur les nouveaux romans était prêt depuis juin dernier :

Ayant récupéré pour le CDI un certain nombre de polars (qui feront davantage la joie des collègues que des élèves je pense), j’ai également proposé un visuel exclusivement consacré à cette sélection.

Voilà l’installation à l’entrée du CDI :

Séances et actions pédagogiques

Concernant les actions pédagogiques, ce sont pour l’instant principalement des actions de l’an dernier qui ont été reconduites, ou simplement des séances de présentation de projets, à savoir :

  • une piqûre de rappel sur l’utilisation du portail E-SIDOC en enseignement scientifique avec Christophe, collègue de maths (voir à ce sujet l’article de septembre 2020) ;
  • la présentation d’un projet qui sera mené à l’année avec une classe de seconde, en collaboration avec Eve-Marie, collègue d’histoire-géo, autour du Haut Commissariat aux Réfugiés ;
  • le début des visites du CDI pour les élèves de secondes : nous avons 14 classes cette année, que nous espérons toutes faire venir,  et pour l’instant nous avons reçu 9 réponses des professeurs principaux, formelles ou informelles

Pour ces visites nous proposons deux types d’activités en demi-groupes, en fonction du professeur documentaliste en charge de la séance. De mon côté j’ai repris la visite telle que nous l’avions organisée avec Lucile l’an dernier.

Roman propose quant à lui un escape game qui mixe le scénario d’escape CDI, une des énigmes proposée dans la séance mentionnée juste avant, et des énigmes issues d’un escape game qu’il avait organisé dans son établissement précédent (des mots croisés, du morse, des QCM sur learning apps…).

Communication

  • Articles publiés sur le blog du CDI

Outre les revues de presse hebdomadaires, les articles reviennent sur les actions menées évoquées plus haut. Dans l’ordre : horaires de rentrée, zoom actu et journées du patrimoine.

  • Lettre de diffusion E-INSTANT : nouveautés du mois de septembre

L’E-INSTANT a repris du service en ce début d’année avec une nouvelle page d’accueil :

Les trois rubriques Éducation, Culture et Numérique sont modifiées d’un tiers par semaine en temps normal, et un focus mensuel spécifique a été proposé, ce mois-ci sur les actions du CDI pour la rentrée 2021 :

Autres activités (réunions, stages, déplacements)

L’une de mes activités de ce début d’année est évidemment l’attribution des licences dans le GAR. Malgré plusieurs anomalies, cette attribution s’est déroulée de manière beaucoup moins fastidieuse que les années passées.

L’autre point à traiter est la validation du CRCN par les élèves de terminale, ce qui a fait l’objet d’une réunion avec la proviseure adjointe et Aurélie, collègue de physique-chimie, la deuxième semaine de septembre.

Voici les autres activités menées au lycée ou à l’extérieur durant cette période (du 1er au 24 septembre) :

  • les mercredis 8, 15 et 22 septembre, j’ai repris mes activités à la DNE avec ma comparse Audrey ;
  • le jeudi 16 septembre, j’ai donné mon premier cours aux étudiantes du master 2 MEEF parcours documentation de l’université Paul Valéry de Montpellier

Petite précision concernant cette activité : j’ai en effet été approchée en mars dernier par Eva Sandri, responsable du master, pour donner ces cours à destination des étudiants de master 2e année. Il s’agit de les préparer à la nouvelle épreuve sur dossier du CAPES externe, et je donne ces cours en visio, à raison de 15h au premier semestre.

Enfin j’en termine avec la préparation et la publication d’articles sur le site du collectif LudoDOC. Durant cette période, c’est l’article d’Audrey Démonière-Rouvel, ma comparse à la DNE, qui a été publié :

SE POSITIONNER FACE À L’INFORMATION – Ludovia#16 (2019)

Ce soir, nous sommes septembre

Pour ce nouvel article cinéphile, j’ai hésité entre plusieurs titres. Je voulais évoquer une atmosphère, un cinéma bien particulier, mais aussi faire pendant à l’article de juin, et ce à tout point de vue.

En effet, pour ce compte-rendu de lecture, je souhaitais reprendre la même structure que pour « Un tour du monde qui rime » : un univers ou un réalisateur et un acteur.

Et puis le titre m’est apparu comme une évidence, lorsque je me suis souvenue de la date de publication de cet article. Vous devinez ? Cela ne vous dit rien ? Petit indice musical :

C’est bon, vous avez trouvé ? J’ai préféré cette vidéo de l’INA à une vidéo, très bien faite cependant, qui proposait un montage d’extraits des Choses de la vie, mais dont je ne suis pas certaine de la pérennité sur YouTube.

J’ai toujours trouvé très mélodieux ce début de chanson, avec cette façon si particulière de nous « installer » dans le temps : ce soir, nous sommes septembre. Nous ne sommes pas EN septembre, nous sommes septembre. Et c’est Romy Schneider, avec cette voix unique, qui nous le chante. Mais je m’égare…

Pour ce compte-rendu de lecture, vous l’aurez maintenant compris, je souhaitais vous parler d’un réalisateur, d’une comédienne, et de deux ouvrages que j’ai lus cet été.

Claude Sautet sous la pluie

Je ne crois pas avoir déjà consacré un article aux films de Claude Sautet, qui pourtant très tôt ont fait partie de mon univers cinématographique.

Mon premier souvenir remonte à assez loin, bien avant que je découvre les films de Truffaut, avec Un cœur en hiver. Je pense avoir vu le film vers mes 9 ou 10 ans. Comment je le sais ? Je faisais à l’époque du violon et j’avais été fascinée par cette histoire de musiciens et de luthiers.

J’avais à l’époque recopié, en m’appliquant et absolument sans la comprendre cette réplique d’Emmanuelle Béart, qu’elle attribue à Maurice Garrel (qui joue dans le film son ancien professeur) :

Demoiselle, vous obtenez avec votre archet un crissement assez proche de celui d’une pierre ponce frottée sur un parquet ciré.

C’était effectivement le son que je devais obtenir à l’époque (et toujours par la suite malgré 11 ans de violon) de ce pauvre instrument : je n’avais pas vraiment de patience, pas beaucoup de rigueur et aucun attrait pour le solfège…

Ce qui m’avait marquée, c’était surtout la musique de Ravel, et la préférence déjà à l’époque pour le rayonnant André Dussolier par rapport au froid et ténébreux Daniel Auteuil. J’aimais aussi beaucoup les personnages secondaires.

Je n’avais évidemment pas compris grand chose non plus à la subtilité et à la complexité des rapports entre les personnages, ce n’est qu’en renvoyant le film plus tard (et même très récemment) que je les ai saisies.

Mon second souvenir d’un film de Claude Sautet est un peu plus fidèle à l’intention du cinéaste : il s’agit de Nelly et Mr Arnaud, avec à nouveau Emmanuelle Béart. J’ai dû certainement le voir quelques temps après sa sortie mais aussi avant le décès de Claude Sautet, donc je dirais en 1998 ou 1999.

Là encore, l’atmosphère du film m’avait beaucoup marquée, j’aimais beaucoup Michel Serrault – une affection constante – et j’avais là encore été frappée par le charme des personnages secondaires, même si longtemps j’ai cru que celui incarné par Brigitte Catillon dans Un coeur en hiver et celui incarné par Claire Nadeau dans Nelly et Mr Arnaud étaient une seule et même personne.

J’ai donc commencé le cinéma de Claude Sautet par la fin, avec deux films qui m’ont accompagnée et que j’ai toujours plaisir à revoir.

L’admiration que j’ai ensuite portée à Romy Schneider m’a conduit à découvrir une autre partie de sa filmographie, que je connais désormais pour moitié, ce qui est suffisant pour avoir envie de lire des ouvrages qui lui sont consacrés.

L’univers parisien de Claude Sautet

C’est donc tout naturellement que, lorsque j’ai vu que les éditions Parigramme publiaient un livre intitulé Le Paris de Claude Sautet, j’ai voulu me plonger dedans.

Ce livre, sous la plume d’Hélène Rochette, est sorti en avril 2020 et porte comme sous-titre sur sa première de couverture : « Romy, Michel, Yves et les autres… »

Il était, comme tout ouvrage des éditions Parigramme que j’ai pu découvrir jusque-là, la promesse d’un itinéraire captivant.

Dans la même collection, j’avais déjà dans ma bibliothèque Le Paris de François Truffaut, Paris : 100 films de légende, et Louis de Funès à Paris, tous trois l’œuvre de Philippe Lombard.

J’avais également offert à un inconditionnel d’Audiard celui dédié à ce cinéaste et à une admiratrice de Gainsbourg l’ouvrage qui lui était consacré.

Globalement je trouve les éditions Parigramme de plus en plus agaçantes dans leur manie qu’elles ont de nous donner envie d’acquérir à chaque balade sur leur site internet l’intégralité de leur catalogue. Message personnel : arrêtez, je n’ai plus de place !

Tout cela pour dire que l’ouvrage d’Hélène Rochette ne déroge pas à la règle. On y retrouve l’atmosphère enfumée des films de Claude Sautet, on déambule dans ces quartiers pluvieux qui vont du cœur de Paris (sans cependant donner d’adresse précise) à la banlieue.

On y croise Montand et Piccoli au volant de leurs voitures (à leurs risques et périls), Romy – la seule qu’on se croit autorisé à appeler par son prénom – Sandrine Bonnaire, Myriam Boyer et Emmanuelle Béart.

On s’y promène de cafés en restaurants, quand on assiste pas aux scènes en spectateur indiscret, depuis une table de troquet avec Mr Arnaud ou de l’extérieur, parfois sous la pluie, avec Rosalie ou Maxime.

Le parcours est à la fois biographique et thématique, ce qui parfois déconcerte mais l’association parfaite du texte et des images donne immanquablement envie de voir ou revoir les films de Sautet – et ça n’a pas loupé, deux jours après avoir fini de le lire, j’en avais déjà revu trois.

Sortie de cette lecture, j’ai directement plongé dans la suivante, pour prolonger cette atmosphère familière.

Figures féminines

En rangeant ma bibliothèque, j’ai essayé de faire le point sur les ouvrages en ma possession consacrés à des comédiens ou des comédiennes.

D’ailleurs, quelque peu arbitrairement et sans tenir compte des frontières (aujourd’hui bien plus poreuses) entre théâtre, cinéma et télévision, j’ai toujours préféré le terme « comédien » à celui d’acteur.

Faisons le point : à l’international, je retrouve dans cette bibliothèque des figures telles que Bogart, Cary Grant, Mastroianni, Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Audrey Hepburn, Katharine Hepburn, Grace Kelly, Marilyn Monroe, Greta Garbo, Carrie Fisher.

Côté francophone, s’y côtoient De Funès, Jean Marais, Jean Rochefort, Michel Serrault, Annie Girardot, Jeanne Moreau, et, arrivant en tête (mais ne dépassant jamais le nombre d’ouvrages consacrés à Truffaut, ce qui est rigoureusement impossible) Simone Signoret et Romy Schneider.

J’avais déjà fait le point dans un précédent article des ouvrages consacrés à Romy figurant dans ma bibliothèque, et en relisant cet article, j’étais assez contente de moi pour n’avoir pas grand chose à y ajouter.

Figures maternelles

J’avais établi dans cet article un certain nombre de critères qui guident mes choix de lectures face à un livre consacré à Romy Schneider :

  1. il donnera la parole à la principale intéressée (je pourrais ajouter ici : ou à des témoins directs qui l’ont côtoyées)
  2. il racontera sa vie d’un ton neutre et objectif
  3. il se concentrera sur des photos et/ou des facs similés
  4. il apportera un éclairage inédit sans sensationnalisme

Cependant, c’est tout à fait par hasard, et sans l’avoir recherché, que j’ai eu entre les mains l’ouvrage qui m’intéresse aujourd’hui. Il m’a en effet été offert par quelqu’un qui connais mon attachement à Romy Schneider.

Il s’agit de La Beauté du ciel, de Sarah Biasini, publié en janvier 2021 aux éditions Stock.

Si j’ai ouvert ce livre, dont j’ai retardé jusqu’à l’été la lecture, en m’attendant à un témoignage de Sarah Biasini sur sa mère, j’ai très vite été emportée par tout autre chose.

D’abord par la beauté de l’écriture, par la sobriété et la pudeur du style. Ensuite, par les émotions qui traversent le livre, sans cesse à fleur de peau. Puis, par la délicatesse du projet : une fille qui a perdu sa mère, une fille qui elle-même devient mère et s’adresse à sa fille.

J’ai été touchée par cette sensibilité, par la façon dont Sarah Biasini esquisse des portraits de cette mère qu’on aperçoit sans cesse dans l’ombre, que finalement tout le monde s’est approprié, et dont elle profite de l’écriture pour se la réapproprier, pleine et entière.

Au-delà de la figure absente et omniprésente de Romy, ce qui touche aussi c’est la rencontre de toutes les figures féminines qui entourent Sarah Biasini, toutes des mères, toutes des filles, toutes des femmes, et cela m’a rappelé justement ma lecture de Fille, de Camille Laurens, plus tôt dans l’année.

De belles voix de femmes, d’une génération à l’autre, et par association d’idées, je pense au titre anglais d’un livre d’André Brink, A chain of voices (traduit maladroitement selon moi en Un turbulent silence).

Ouvrant le livre, j’ai guetté Romy, j’ai trouvé Sarah, et finalement, ce qui m’est resté c’est la voix (ou la voie) ininterrompue qui allait de l’une à l’autre pour se transmettre à Anna, la fille de Sarah.

J’ai ouvert ce livre en croyant trouver une nouvelle expérience cinéphile, je le referme en ayant rencontré une très belle expérience humaine et littéraire.

La beauté du ciel ? La beauté, tout court.

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