cinephiledoc

Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : novembre 2021

Novembre 2021 : séances et animations du CDI

Dans cet avant-dernier article profdoc de 2021, quelque peu succinct, je vous présente les actions menées entre le 8 et le 22 novembre, un article qui sortira relativement tôt dans le mois, afin d’équilibrer avec les publication de la période de décembre.

Expositions thématiques

Durant cette nouvelle période, nous avons essayé de renouveler une partie des expositions installées au mois d’octobre.

Comme nous avions été très sollicitées par les différentes séances pédagogiques, nous avions quelque peu tardé à le faire : ainsi toutes les installations évoquées le mois dernier (fête de la science, semaine du climat, semaine de l’espace) sont restées en place jusqu’à la deuxième semaine de novembre.

La première à céder sa place était la semaine de l’espace, qui a été remplacée par une exposition thématique sur les États-Unis

  • Welcome to the USA (J)

J’ai profité de la réception d’une commande avec les deux autobiographies Devenir, de Michelle Obama et Une Terre promise, de Barack Obama, pour proposer une sélection de ressources sur les États-Unis.

J’ai donc préparé la présentation suivante :

et j’ai pu installer cette exposition le 15 novembre :

  • Sélection Cyberharcèlement / Journée de lutte contre les violences faites aux femmes (J)

Cette mini-expo a été installée le 18 novembre, en lien avec la journée de lutte contre le harcèlement et en préparation de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes (25 novembre).

  • Installation : lego collaboratif (J & R)

Mais l’attraction du moment, c’est l’installation au CDI d’un lego collaboratif : construire la fusée Saturn V, ce qui avait été annoncé aux élèves juste avant les vacances de la Toussaint.

Le lego et sa notice sont à disposition des élèves et des équipes du lycée depuis le lundi 15 novembre, nous ouvrons les sachets au fur et à mesure, et la construction avance bien, comme en témoignent les photos que nous prenons régulièrement.

Gestion et valorisation du fonds

Un petit point rapide sur cette question.

Avant les vacances, nous avons reçu deux commandes : des nouveautés en bandes-dessinées (déjà présentées par Roman) et en sciences sociales (ressources en HGGSP).

  • Sciences sociales – rayon 300 (J)

Je n’avais pas eu le temps de m’en occuper avant les vacances, et certains ouvrages avaient été déjà emprunté, avant même leur mise en rayon, par des élèves de spécialité HGGSP dans le cadre de la préparation du grand oral.

J’ai réussi la deuxième semaine de novembre à proposer un visuel réalisé sur Canva, pour présenter le rayon 300 :

Voici l’installation avec le visuel :

  • Catalogage de romans (R)

De son côté, Roman a catalogué un certain nombre de romans (principalement fantasy et policiers) qui proviennent du don d’un collègue d’histoire-géo.

  • L’urgence de la période (J & R)

Cependant, ce qui a différé la désinstallation des expositions d’octobre et ce qui nous a bien occupé la semaine de la reprise, c’était l’urgence de passer nos dernières commandes avant la date butoir du 12 novembre.

Nous avons ainsi passé trois commandes d’ouvrages (une commande de mangas, une commande de bandes-dessinées et une commande de documentaires), une commande de jeux et de puzzles et une commande de matériel. Voilà qui occupera bien nos journées du mois décembre, une fois le tout reçu !

Séances et actions pédagogiques

La période a été un peu plus calme que le mois d’octobre, et nous sommes en attente des projets qui vont démarrer d’ici la fin du mois.

Néanmoins, voici un petit point rapide sur les séances menées ce mois-ci :

  • suite et fin des visites des classes de secondes : sur 14 classes, 13 visites organisées, avec les dernières séances prévues de mon côté le 19 novembre et pour Roman le 1er décembre.
  • séances en EMC en seconde : pour le projet autour des réfugiés avec une classe de seconde et ma collègue d’histoire-géo, nous avons enfin réussi à avancer et à voir un groupe le 12 novembre et l’autre groupe le 15 novembre. L’objectif de ces deux séances était d’effectuer des recherches sur la situation spécifique de certains réfugiés sur le site du HCR.
  • séances en EMC en première : nous avons poursuivi les séances avec ma collègue de SES, durant lesquelles les élèves doivent réaliser un dossier documentaire sur un des aspects de la fragilisation du lien social (séances hebdomadaires).
  • campagnes de rentrée PIX pour les élèves de terminales : des séances avec deux classes étaient initialement prévues au retour des vacances. Les élèves d’une de ces classes ayant avancé spontanément, nous avons annulé la séance prévue avec eux. Le défi suivant sera la collecte des profils certifiables…
  • préparation du grand oral en sciences : à la demande de Christophe, mon collègue de maths, j’ai proposé une séance similaire à celle organisée avec les collègues de HGGSP avant les vacances. La présentation à destination des élèves est sur le même modèle mais évidemment est adaptée à un public scientifique :

Voilà pour ces quelques séances, j’aurai l’occasion de revenir en décembre sur deux projets menées en collaboration avec Stéphanie, collègue de français, et qui vont débuter incessamment.

Communication : pour les élèves (et pour le lycée en général)

  • Articles publiés sur le blog du CDI

Durant cette période, voici les articles proposés aux élèves : une revue de presse le 10 novembre proposée par Roman, un ZOOM Actu le 12 novembre sur l’histoire, le devoir de mémoire et la propagande

l’annonce de l’arrivée de la fusée Saturn V à construire au CDI, une nouvelle revue de presse le 17 novembre :

et un nouveau ZOOM Actu le 19 novembre sur l’espace comme enjeu politique et l’ISS :

Communication : pour l’équipe éducative

  • E-INSTANT CDI : focus novembre

Pour le mois d’octobre, j’ai modifié la page d’accueil de l’E-INSTANT :

La partie « focus » ce mois-ci avait pour but de faire le point sur la participation des élèves aux campagnes de rentrée sur PIX et d’indiquer les nouvelles ressources et les nouveaux abonnements disponibles :

Autres activités (réunions, stages, déplacements, publications)

Voici les autres activités menées au lycée ou à l’extérieur durant cette période (du 25 octobre au 22 novembre) :

  • 28 octobre : un deuxième cours avec les master 2 de l’université de Montpellier (relecture du rapport de jury, partage de ressources)
  • 29 octobre : temps de travail avec une collègue CPE pour préparer un stage sur le cyberharcèlement qui aura lieu les 14 décembre et 3 février prochain
  • 16 novembre : formation de formateurs
  • 18 novembre : conseil pédagogique sur le projet d’évaluation d’établissement

J’ai aussi passé pas mal de temps durant cette période à préparer mes prochains cours pour les étudiantes du master 2.

Concernant les publications sur le site du collectif LudoDOC, je dois prochainement publier l’épisode 5 de l’histoire numérique de la documentation, qui devrait suivre ou précéder de peu cet article.

Je vous donne rendez-vous très bientôt pour le traditionnel palmarès de lecture annuel de Cinephiledoc et pour le dernier article profdoc de 2021.

À très vite !

Le passant, le cinéphile, le passeur

Cela devient une habitude – tenace ? il faudra encore quelque temps pour le déterminer – finir les lectures cinéphiles de l’année par des retrouvailles avec François Truffaut.

Déjà l’année dernière, j’avais terminé ces lectures, avant le traditionnel palmarès de décembre, par L’Amie américaine de Serge Toubiana, qui m’avait énormément émue.

Cette année, après avoir établi ma petite liste de fin d’année, j’ai hésité entre une biographie et l’ouvrage sur lequel je vais revenir dans un instant.

Hésité, pourquoi ?

Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage

Après un mois de septembre consacré à Claude Sautet et Romy Schneider, un mois d’octobre sur l’univers de Christopher Nolan, il me restait à la fin du mois d’octobre quatre livres à découvrir sur ma pile de lecture (je viens mentalement d’en ajouter un cinquième).

D’ordinaire, je les classe par date de parution, pour pouvoir les approcher dans un certain ordre chronologique, et j’essaye d’alterner plus ou moins harmonieusement les thématiques.

C’est pourquoi j’avais d’emblée évacué l’idée de parler de Truffaut directement après Sautet, ce que de toute façon je n’aurais pas fait, puisque l’ouvrage sur Nolan se plaçait très justement entre l’évocation du Paris de Claude Sautet, le très beau livre de Sarah Biasini et le témoignage sur François Truffaut.

Et il semblerait qu’inconsciemment, ce petit rituel ou cette forme d’hommage indirect s’installe dans mes habitudes : en octobre, je lis Truffaut, je regarde Truffaut et je pense Truffaut.

Allons-y donc pour cette dernière lecture (ou plutôt ces dernières lectures) de 2021.

Une histoire de titre

Il m’arrive de temps à autres de noter dans une rubrique dédiée de mon bullet journal les livres sur le cinéma qui me font envie.

Je les sépare de ma liste de lecture habituelle, qui est beaucoup plus conséquente, où j’inscris scrupuleusement les conseils de ma marraine, des amis, des copains copines profs docs, les autres idées glanées ici ou là…

Dans cette rubrique pour cette année je n’ai noté que quelques mots :

  • été 2021 : coups de coeur lectures
  • Livre Christopher Nolan
  • Claude Sautet à Paris
  • Livre Sarah Biasini
  • Les Orphelins de Truffaut

Ma prise de notes est cette fois loin d’être scrupuleuse, il s’agit juste d’un aide-mémoire à la va-vite : il manque les titres, parfois les auteurs, toujours les éditeurs.

Et ce fameux ouvrage désigné par « Les Orphelins de Truffaut », j’en ai écorché le titre, l’ayant récupéré là encore précipitamment depuis mes alertes reçues par mail et depuis un article qui revenait sur sa publication.

Il s’agit des Orphelins de François, de Bernard Gheur.

Trouver le livre

Que Bernard Gheur m’excuse de cette distraction, qui n’est pas éloignée de celle par laquelle j’avais désigné le livre de Sarah Biasini, l’appelant « Toute la beauté du ciel », et associant dans ma tête le témoignage de La Beauté du ciel et le roman de Mélissa Da Costa lu quelques mois plus tôt, Tout le bleu du ciel

Parfois dans ma tête les titres se mélangent ainsi, et forment de curieuses associations d’idées. Pour le livre de Bernard Gheur, c’est plus terre à terre : j’avais entendu parlé d’un livre sur Truffaut, intitulé Les Orphelins de… et j’ai complété avec ce qui me semblait le plus évident.

Le titre exact en était Les Orphelins de François : récit de vie. Il a été publié en février 2021 aux éditions Weyrich, une maison d’édition située à Neufchâteau.

Ce qui m’a confortée dans l’envie de lire ce livre, outre sa proximité apparente avec le témoignage de Jérôme Tonnerre dans Le Petit voisin – l’un de mes ouvrages préférés sur Truffaut – c’est que je ne suis pas parvenue à le commander en ligne en format papier (ou du moins difficilement), et que je me suis rabattue en grognant un peu (beaucoup) sur le format e-book.

Ce n’est pas que je suis réfractaire à ce second format. J’ai une liseuse que j’utilise très régulièrement, surtout dans les transports en commun, et ce n’est pas la première fois que je me sers d’elle pour mes lectures cinéphiles.

Mais pour les ouvrages sur Truffaut, j’aime reprendre le livre, le feuilleter à nouveau quand j’en parle, mettre des post-it aux endroits qui m’ont marquée, pouvoir le citer à volonté, ce qui me semble moins pratique, moins instinctif, avec le format e-book. J’en suis quitte pour me fier à ma mémoire, et à la quatrième de couverture.

Passants, orphelins, passeurs

Cette quatrième de couverture, la voici, telle qu’elle est proposée sur le site Decitre entre autres :

Le 24 octobre 1984, au cimetière de Montmartre, Claude de Givray prononce l’éloge funèbre de son ami François Truffaut.
« Si François n’était pas né, s’il n’avait pas été cinéaste… »
Et moi, que serais-je devenu si François Truffaut n’avait pas existé ?
À 16 ans, je n’aurais pas parcouru les rues de Liège une caméra à la main, ni fait la sortie des écoles de filles, en quête de jolies actrices.
À 17 ans, je n’aurais pas pris le rapide Moscou-Paris de 00h10, aux Guillemins, pour découvrir un film en exclusivité, remonter les Champs-Elysées, sonner à certaines portes.
À 20 ans, sans sa lettre merveilleuse, sur papier pelure, postée à Paris, je ne me serais pas jeté dans l’écriture d’un roman.
Et, à 39 ans, quittant mon journal un dimanche soir d’octobre, après le bouclage de la dernière édition, je ne me serais pas mis à pleurer comme un enfant perdu…

C’est une très belle quatrième de couverture, et si j’avais eu le livre entre les mains, en le retournant et en la découvrant, j’aurais d’autant plus eu envie de le lire.

Mais elle ne rend pas justice selon moi au tout début du livre, à la façon si délicate et élégante avec laquelle l’auteur commence le voyage, où s’entrecroisent sa vie et l’empreinte à la fois fugitive et incontournable de François Truffaut.

Qu’il me soit autorisé de vous la faire connaître via une grossière capture d’écran :

J’ai lu ces premières lignes, qui m’ont donné l’impression d’être aux côtés d’Orson Welles et de Joseph Cotten dans Citizen Kane. Je croyais entendre les rotatives du journal, l’effervescence un temps suspendue de la salle de rédaction…

Oui, Elvis, et alors ? Un peu plus loin (et sept ans plus tard), nous sommes à nouveau dans une salle de rédaction, le 21 octobre 1984, et il est 20h02. Bernard Gheur doit écrire les deux articles que son journal, La Meuse, consacrera à François Truffaut : une biographie et un témoignage personnel de ses relations, principalement épistolaires, avec le cinéaste.

C’est ce témoignage, ce « récit de vie », qu’il partage avec le lecteur.

Suivant ses pas d’enfant puis d’adolescent liégeois, on scrute avec émotion son triple visionnage de Tirez sur le pianiste, ses souvenirs du film perdu d’un festival de Cannes où se découpait la silhouette familière de Truffaut (costume bleu et cravate rouge), on assiste, bien sûr, à cet éloge de Claude de Givray, mais surtout, on recueille ses échanges précieux avec Madeleine Morgenstern, dans son appartement de la Muette.

Ces échanges et ces impressions, il serait vain de vouloir en faire l’inventaire ici. Ils sont trop variés pour qu’on en sélectionne un parmi tous les autres, et cependant ils ont tous comme traits communs l’émotion, le sourire et la pudeur.

J’ai lu le livre de Bernard Gheur à la faveur d’un trajet sur Paris, j’avançais dans ma lecture, qui faisait remonter plusieurs souvenirs :

  • une rencontre à la Cinémathèque avec Madeleine Morgenstern (favorisée à l’époque par Serge Toubiana),
  • des échanges toujours riches quoiqu’irréguliers avec Laura (ma méconnaissance de la géographie me fait m’inquiéter pour elle à chaque incendie californien),
  • et la bibliothèque surchargée du bureau de Jean Gruault…

Comme à chaque lecture consacrée à François Truffaut, je me retrouve dans la même posture que Thierry Jousse, merveilleux concepteur de Blow Up Arte, lorsqu’il visionne un film pour nous en quelques minutes, la partie Zapping de Blow Up…

Je n’ai pas retrouvé de films de Truffaut ayant fait l’objet d’une telle opération, aussi vais-je mettre pour l’exemple celui de La Mort aux trousses :

Mon trajet sur Paris m’a donc conduite jusqu’à Saint-Lazare, ma liseuse dans mon sac, avec pour projet d’aller fureter du côté des Batignolles, et plus précisément dans la librairie Bulles en tête.

Je suis descendue place de Rome, avec les derniers mots d’un chapitre des Orphelins de François en tête, je me suis dit que ce serait bien de descendre la rue de Rome sur la musique des Quatre cents coups (pour changer de Montmartre),

j’ai eu envie de revoir Antoine Doinel courir le long de la mer avant un regard caméra,

de revoir une ouvreuse de cinéma guider le spectateur en retard pour la séance avec une lampe dont la lumière glisse sur ses jambes,

de faire claquer sur des pavés une paire de bottines que j’ai trop portées, et qui me donne l’impression d’être Fanny Ardant dans Vivement dimanche !, avant de me souvenir que je ne sais pas marcher avec des talons, que j’ai beaucoup moins de robes dans mes armoires et de toute façon, beaucoup moins d’élégance que Barbara,

de réentendre quelques-unes des répliques de Vivement dimanche ! dont justement « Écoutez Barbara, je suis dans l’embarras », « Je me gratte l’oreille parce que ça m’aide à réfléchir »,

de revoir un chat laper du lait dans La Nuit américaine – mais pas seulement –

d’écouter la voix de Véronique Silver « au fond je me retrouve comme Edith Piaf, rien de rien, je ne regrette rien »

avant de reprendre le métro, je suis passée à la FNAC Saint-Lazare, pour acheter un autre livre : François Truffaut film par film, de Laurent Delmas et Christine Masson.

Bref, j’ai lu Les Orphelins de François, de Bernard Gheur… et ben c’était vachement bien.

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén