Aujourd’hui, je discutais avec quelques collègues de nos lectures. Et parmi ces lectures, celles dont je me souvenais surtout, c’était celles de romancières. Qu’elles soient anglaises – j’ai déjà parlé de Jane Austen, des soeurs Brontë, de Virginia Woolf, d’Agatha Christie ou de J K Rowling – ou françaises, ou qu’elles écrivent dans une toute autre langue, j’aime les femmes qui écrivent. Laure Adler les a rassemblées dans un très beau livre dont je ne me lasse pas : Les femmes qui écrivent vivent dangereusement.
Si j’admire les romancières anglaises, deux femmes françaises envahissent ma bibliothèque : Simone de Beauvoir et Françoise Sagan. De la première, j’ai lu l’intégralité des écrits autobiographiques, depuis les Mémoires d’une jeune fille rangée jusqu’à la Cérémonie des adieux. Mon préféré est sans doute La Force de l’âge, où s’affirme pleinement l’écrivain en tant que tel. Mais c’est dans La Force des choses que je retrouve ma citation préférée :
« Une femme écrivain, ce n’est pas une femme d’intérieur qui écrit, mais quelqu’un dont toute l’existence est commandée par l’écriture… »
De Beauvoir, l’une de mes oeuvres préférées est Tous les hommes sont mortels, qu’il faudrait relire à chaque fois que l’on est effrayé par la vitesse, le danger et l’éphémère.
En ce qui concerne Sagan, j’avais évidemment commencé par Bonjour Tristesse. Mais comme je n’aime rien de plus que d’être plongée dans le laboratoire de création d’un écrivain, mon préféré reste Des bleus à l’âme. Simultanément elle nous fait suivre ses personnages et s’interroge sur leur destination. Ensuite, viennent pêle-mêle les témoignages, les journaux (Toxique) et les entretiens, notamment le petit recueil Un certain regard, et j’en retire cette phrase :
« L’écrivain est un menteur forcené, un imaginatif, un mythomane, un fou, il n’y a pas d’écrivains équilibrés. »