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Étiquette : James Cameron

D’une exposition à l’autre : en immersion cinéphile

Depuis août 2023, j’ai eu l’occasion de visiter des expositions qui rendaient hommage à différents univers cinématographiques, qui ont finalement constitué un fil conducteur dans mon année.

Je profite de cet article du mois de juin pour revenir sur ces belles expositions (les deux premières ne sont plus accessibles, mais on peut voir – et revoir – la dernière jusqu’en janvier prochain !), et pour évoquer deux ouvrages.

Août 2023 : Exposition Titanic, Porte de Versailles

Je suis allée admirer cette première exposition l’été dernier avec une amie, durant nos sorties parisiennes.

Pour l’occasion, le ticket d’entrée nous permettait de nous mettre dans la peau d’un des passagers du Titanic.

Certes, l’exposition revenait de manière tout à fait historique et scientifique sur le naufrage, et à quelques mois de l’accident du sous-marin Titan, survenu en juin 2023, visiter cette exposition était d’autant plus impressionnant.

Mais depuis 1997, lorsque l’on parle du Titanic, on pense immanquablement au film de James Cameron, et l’exposition ne faisait pas l’impasse dessus.

Je suis revenue très brièvement sur cette exposition en décembre dernier, ce nouvel article me donne l’occasion d’en proposer un nouvel aperçu.

Évidemment, suite à cette exposition, je n’ai pas pu m’empêcher de rouvrir les ouvrages que j’avais chez moi sur le Titanic, et que j’avais collecté à diverses occasions. J’avais 11 ans quand le film est sorti, et je me souviens encore du retentissement qu’il avait eu.

Je m’étais plongée dans des documentaires (un ouvrage magnifique qui à l’époque proposait des plans de coupes du paquebot) et dans des romans, dont Les Enfants du Titanic, d’Elisabeth Navratil, qui revient sur l’histoire de son père et de son oncle, rescapés du Titanic.

Aux alentours du centième anniversaire du naufrage, d’autres ouvrages ont été publiés, et ma curiosité s’est réveillée, entretenue par les premiers épisodes de Downton Abbey.

Février 2024 : Objectif Mer : l’océan filmé, Musée de la marine

En février dernier, une amie m’a proposé d’aller visiter avec sa fille l’exposition « Objectif Mer : l’océan filmé » au Musée de la marine.

Je ne connaissais pas le Musée de la marine, et cette exposition temporaire (qui s’est tenue jusqu’en mai dernier), était l’occasion de le découvrir.

Le lieu est absolument à couper le souffle, et l’exposition était magnifique – l’affiche était elle aussi magnifique d’ailleurs, et il était regrettable qu’on ne puisse pas en avoir un exemplaire à la boutique du musée.

Des plaques de lanterne magique qui évoquent la mer à Pirates des Caraïbes, elle dressait un panorama très impressionnant, qui venait constamment titiller la mémoire du cinéphile.

Parmi eux, Le Monde aquatique de Wes Anderson, et un de mes films préférés : Master and Commander, de Peter Weir.

Mais bien-sûr, une fois encore, qui dit filmer l’océan dit filmer le Titanic, et l’un des clous de l’exposition, c’était cela :

Même si, au moment où je publie cet article, l’exposition est terminée, n’hésitez pas à aller faire un tour au Musée de la marine, rien que pour voir les maquettes de bateau, les instruments de navigation, les reconstitutions et les gigantesques figures de proue, ça vaut le détour !

Avril 2024 : L’Art de James Cameron, Cinémathèque française

Enfin, la dernière exposition (au moment où j’écris cet article) que j’ai pu visiter quasiment dès son installation est celle consacrée au cinéma de James Cameron à la Cinémathèque française.

Et à nouveau, cette fois-ci ce n’est pas « Qui dit Titanic, dit forcément James Cameron » mais « Qui dit James Cameron, dit forcément Titanic ». La boucle était bouclée.

Encore une fois, j’ai été bluffée par les trouvailles de la Cinémathèque qui orchestre toujours (enfin presque toujours, je me souviens ne pas avoir été emballée par son exposition sur l’enfance au cinéma, mais ça doit remonter à un petit moment) admirablement l’hommage à un univers cinématographique.

Lorsque l’on entre dans l’exposition, on est accueilli par une vidéo de James Cameron qui nous invite à une plongée dans son imaginaire. Il faut dire que ce dernier est des plus foisonnants, et que l’exposition pourrait en convaincre même le plus réfractaire… d’ailleurs, moi qui y allait plus pour Terminator, Alien et Titanic, j’en suis ressortie en me disant que oui, je reverrais bien aussi Avatar.

Et si je parle de plongée, c’est à juste titre. Déjà parce que l’homme est un artiste, et que le spectateur de l’exposition est confronté à un bel ensemble de son oeuvre picturale, des dessins aux story-boards qui impressionnent par leur méticulosité.

Ensuite, parce que l’on retrouve dans cet imaginaire différents univers qui ne cessent de fasciner :

  • l’exploration de l’espace, notamment avec Alien ;
  • l’exploration des profondeurs (qui est une autre sorte d’espace) avec Abyss et avec Titanic ;
  • l’exploration de l’humain – déformé, transformé, augmenté, notamment avec la série Dark Angel (bon sang je ne me souvenais plus que James Cameron avait réalisé Dark Angel) mais évidemment aussi avec Terminator

Si je récapitule, je suis donc venue à cette exposition en ayant surtout ça en tête :

Je me suis ensuite retrouvée à être hypnotisée par ça :

Et pour finir, ce qui a achevé de me happer (et je n’en finis pas d’être constamment ramenée à l’intelligence artificielle cette année quoi que je fasse), c’est ça :

Je me suis également plongée, du coup, en sortant de l’exposition, dans la lecture de son catalogue, qui fait la part belle à tous les croquis et dessins de James Cameron :

Pour être plus précis, il s’agit d’un ouvrage publié initialement en anglais en 2021. On y retrouve les influences de James Cameron et l’ensemble des croquis, dessins, affiches, storyboards présentés dans l’exposition de la Cinémathèque.

Mais pour en revenir à ces histoires d’intelligence artificielle, et comme je déplorais en février dernier n’avoir pas forcément sous la main des ouvrages qui traitent de l’intelligence artificielle au cinéma, je me suis souvenue d’un ouvrage publié en 2019 : Histoire de la science-fiction, et dont l’auteur n’est autre que James Cameron.

Cet ouvrage n’est pas une histoire de la science-fiction à proprement parler. Il s’agit davantage d’un voyage de passionnés, proposant un itinéraire choisi, avec des étapes clés. Et l’éclairage donné est presqu’exclusivement américain, tant en ce qui concerne la littérature que le cinéma.

Ce qui rend en revanche l’ouvrage passionnant, ce sont deux choses. La première, c’est de reprendre en illustrations certaines des oeuvres de James Cameron, on peut donc considérer ce livre comme une très bonne introduction à l’exposition ou comme un très bon effet d’annonce.

La seconde, c’est la composition en elle-même de l’ouvrage.

Il s’ouvre sur une introduction de James Cameron, et sur la liste de ses films et de ses livres de science-fiction préférés. Suit une préface de Randall Frakes, ami de longue date de Cameron, et un entretien avec ce dernier.

Histoire de la science-fiction est ensuite construit en 6 parties qui s’articulent elles-mêmes en deux temps à chaque fois :

  • un focus thématique sur un aspect de l’univers de science-fiction, décortiqué par un spécialiste de la question : vies extraterrestres, dans l’espace lointain, les voyages dans le temps, les monstres, dystopies, machines intelligentes

  • un entretien de James Cameron avec un poids lourd du cinéma de science-fiction s’étant particulièrement illustré dans l’aspect concerné : Steven Spielberg pour les vies extraterrestres, George Lucas pour l’espace, Christopher Nolan pour les voyages temporels, Guillermo Del Toro pour les monstres, Ridley Scott pour les dystopies, et Arnold Schwarzenegger pour les machines intelligentes

Chaque focus thématique remet l’aspect en perspective, à travers la littérature de science-fiction et le cinéma, et en donnent des éléments fondamentaux, qui reviennent parfois périodiquement en échos dans les autres chapitres : on y retrouvera ainsi le rôle fondamental de 2001 : l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, ou du roman de H.G. Wells, La Guerre des mondes.

Chaque entretien offre la confrontation de deux univers d’artistes et de deux créateurs, et rappelle ainsi que lorsque deux interlocuteurs ont un regard passionné sur leur art, les réponses peuvent être plus courtes que les questions, comme c’était déjà le cas pour les entretiens Hitchcock / Truffaut.

D’ailleurs la comparaison ne s’arrête pas là : si les entretiens entre Alfred Hitchcock et François Truffaut ont d’abord été enregistrés sur magnétophone, les entretiens entre James Cameron et ses comparses étaient à l’origine une série documentaire, dont j’ai tenté de retrouver la trace (elle semble actuellement disponible sur Amazon Prime, et je pense ne pas tarder à la regarder, puisque les extraits que j’ai pu trouver montrent que les conversations sont ponctuées de scènes de films, ce qui doit rendre le tout particulièrement immersif !).

Il n’y a pas un chapitre moins réussi qu’un autre. L’ensemble est captivant, et encore une fois, les accélérations récentes de l’intelligence artificielle donnent un relief particulier à certains échanges :

  • Christopher Nolan qui implique des scientifiques dans chacun de ses projets et qui demande à James Cameron s’il a rencontré Elon Musk,
  • l’exploration spatiale et les questionnements autour du réchauffement climatique,
  • les dystopies qui nous promènent de Metropolis à Matrix,
  • les différentes incarnations de robots et d’humanoïdes au cinéma, avec des évocations qui vont de Blade Runner à Westworld, en passant par Alien,
  • et surtout la conversation savoureuse avec Schwarzenegger, une nouvelle fois sur les applications de l’intelligence artificielle et leurs répercussions dans le domaine militaire ou économique.

Cela m’a d’ailleurs rappelé un autre ouvrage dont j’ai déjà eu l’occasion de reparler dans mon article du mois de mai : le Terminator publié par les éditions Akileos dans la collection BFI : les classiques du cinéma, et dont j’avais fait le compte-rendu dans un article de mars 2020 consacré aux robots aux cinéma.

Comme quoi, moi qui râlait encore il y a deux mois sur le trop peu de littérature cinéphile consacrée à la question de l’intelligence artificielle au cinéma, il me suffisait de faire un retour aux sources et aux origines, à savoir de me replonger dans le cinéma (et l’oeuvre) de James Cameron, et de prendre conscience aussi que ma marotte sur l’intelligence artificielle ne date pas d’hier, mais qu’elle s’est auto-alimentée d’elle-même, avec en 2023 un livre que j’aurais pu lire bien plus tôt si j’en avais pris la peine.

Je rajoute d’ailleurs ici la réponse d’Eurêkoi à ma question sur l’intelligence artificielle comme thème traité au cinéma :

Réponse Eurêkoi cinéma : IA

Reste à me plonger dans cette série documentaire de James Cameron pour continuer à nourrir visuellement cette marotte, à voir et à revoir les films mentionnés dans ce magnifique ouvrage de James Cameron, et à guetter les livres qui ne manqueront pas de sortir sur la question !

D’ici là je vous souhaite de beaux rêves cinéphiles sans trop d’apocalypses et vous donne rendez-vous très vite pour un nouvel article sur Cinéphiledoc !

Robots au cinéma

Ce deuxième compte-rendu de lecture cinéphile est consacré à un ouvrage paru en septembre 2019.

Je le garde sous le coude depuis la fin décembre (comme les articles publiés en janvier et en mars) et je ne l’ai pas publié avant car je souhaitais accorder la primeur à l’ouvrage de Philippe Lombard.

Ce petit livre de 70 pages me permet d’aborder une thématique que je ne crois pas avoir déjà traitée sur ce site, et qui servira d’introduction à mon compte-rendu.

Robots au cinéma

Pour préparer cet article, je me suis demandé, fidèle à mon habitude, si la chaîne Blow Up d’Arte n’aurait pas, par hasard, consacré une vidéo aux robots au cinéma.

J’ai donc commencé l’écriture de ce compte-rendu par une courte recherche sur internet : j’y ai trouvé un article des Inrockuptibles de 2014, accompagné de cette infographie très instructive :

J’ai trouvé aussi le podcast d’une émission de France Culture, « Une petite histoire des robots au cinéma« , publié à l’occasion d’une exposition du Grand Palais qui m’avait échappé, Artistes & Robots.

Après recherche, la vidéo si convoitée de Blow Up était facile à trouver :

J’ai aussi trouvé pléthore de vidéos et d’articles, parmi lesquels celui-ci, de Golem 13 : 100 ans de robots au cinéma en 2 minutes.

Voilà qui allait me donner un bon point de départ pour ce compte-rendu !

Des robots, des robots, des robots : petite sélection personnelle

Parmi toutes ces sources, j’ai cherché à retrouver des souvenirs de robots au cinéma, et j’ai décidé de faire une petite liste de ceux qui m’avaient particulièrement marqué et ce avec une question lancinante dont je n’ai pas la réponse : pourquoi les robots au cinéma, ça marque ?

Voici donc une petite sélection de mes souvenirs robotiques, sans ordre chronologique ou de préférence. J’associe au titre un résumé du film.

  • Metropolis, Fritz Lang (1927)

Ce n’est évidemment pas le premier film que j’ai vu, mais quand je pense à l’histoire du cinéma et que je pense « robot », c’est le premier auquel je pense.

En 2026, Metropolis est une ville dans une société dystopique divisée en un quartier haut, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans l’oisiveté, le luxe et le divertissement, et un quartier bas, où les travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe dirigeante. Un savant fou met au point un androïde à l’apparence féminine, qui exhortera les ouvriers à se rebeller contre le maître de la cité.

C’est surtout le fait de voir le robot à la Cinémathèque qui m’avait donné envie de voir le film la première fois, ça et le fait que le 12 février 2010, la nouvelle version restaurée, de 145 minutes, avait été projetée simultanément à Berlin et sur la chaîne Arte, accompagnée par sa partition musicale d’origine et exécutée en direct par l’orchestre symphonique de la Radio de Berlin. Cela faisait quelque chose de voir un film muet entièrement restauré et avec sa musique jouée en direct.

Au-delà de ça, c’est une histoire vraiment incroyable (surtout dans le contexte de l’époque) et qui, lorsque je l’ai découverte, m’a vraiment rappelé mon deuxième souvenir.

  • Le Roi et l’oiseau, Paul Grimault (1980)

Pour les résumés suivants, je vais être un peu plus succincte, d’autant que Le Roi et l’oiseau n’est pas le film le plus simple à raconter. C’est l’un de mes premiers souvenirs cinématographiques et, comme j’aurai l’occasion d’y revenir, l’un des films qui m’a « faite » en tant que cinéphile.

Disons simplement qu’il s’agit d’une réécriture du conte d’Andersen, La Bergère et le ramoneur, qu’on y trouve une ville haute et une ville basse comme dans Metropolis, mais aussi un oiseau, métaphore du poète, face au roi tyrannique contre qui même un robot, le plus fidèle serviteur, finit par se rebeller.

  • Gandahar, René Laloux (1987)

Poursuivons dans l’animation avec Gandahar, un curieux dessin animé français, que j’avais découvert dans la foulée du Roi et l’oiseau.

Sources : Allociné

Sur la planète Tridan, dans le pays de Gandahar, dirigé par la reine Ambisextra et le Conseil féminin, les humains vivent en harmonie avec la nature, qu’ils ont génétiquement reprogrammée pour subvenir à tous leur besoins. Un jour, des hommes de métal noir commencent à semer la terreur aux frontières de Gandahar, dévastant des villages entiers et progressant peu à peu vers la capitale, Jasper.

  • Le Château ambulant, Hayao Miyazaki (2004)

Terminons du côté de l’animation avec un robot beaucoup moins androïde que les autres, celui du Château ambulant de Miyazaki.

Là encore, je ne me risque pas à faire un résumé de l’intrigue, mais je reste émerveillée par ce château fait de bric et de broc, alimenté par Calcifer, le démon du feu.

  • Star Wars : Dark Vador – 3PO – R2D2 – BB8 (1977-2019)

Ici aussi, point de résumé. Pas de préférence non plus entre la respiration et la voix de James Earl Jones pour Dark Vador, le côté majordome anglais de 3PO, les sons et lumières de R2D2 et le petit dernier (je ne compte pas D-O dans l’épisode IX), BB8.

  • Westworld : série télévisée (2016)

Petite incursion dans l’univers des séries télévisées, cet ovni qu’est Westworld avec Anthony Hopkins dans la saison 1, dont il faudrait que je revois chacun des épisodes pour mieux savourer la suite…

Westworld est un parc d’attractions futuriste recréant différents univers, dont l’univers de l’Ouest américain (Far West) du 19e siècle. Il est peuplé d’androïdes, appelés « hôtes », réinitialisés à la fin de chaque boucle narrative. Les visiteurs, appelés « invités » peuvent y faire ce qu’ils veulent sans aucune conséquence. Mais à la suite d’une mise à jour du programme des androïdes, les dirigeants du parc devront faire face à plusieurs bugs dans leur comportement.

  • Terminator, James Cameron (1984)

Enfin j’en termine avec, non pas le plus récent ni celui que j’ai vu en dernier, mais celui auquel est consacré l’ouvrage dont je vais vous parler aujourd’hui.

Je ne pense pas avoir besoin de résumer Terminator (quoique, avec les suites et les différents paradoxes de la saga, cela prendrait plusieurs heures), je me contenterai de souligner que dans cette liste, c’est le seul avec Metropolis à vouloir se situer dans un futur humain et à donner une date presque similaire à ce futur : 2026 pour Metropolis, 2029 pour Terminator.

À chaque fois pour les deux films, un robot envoyé pour semer le trouble parmi les humains, l’un envoyé de 2026 en 2026 pour insuffler la révolte, l’autre envoyé de 2029 en 1984 pour tuer dans l’oeuf la révolte des humains sur les machines.

Après ce tour d’horizon, passons à notre livre.

Retour vers le futur du cinéma

Terminator, de Sean French, a été publié en septembre 2019 aux éditions Akileos, et il fait partie de l’une de mes collections fétiches, celle du British Film Institute, ou BFI : Les classiques du cinéma.

Ce petit volume de 70 pages consacré au premier volet de Terminator est particulièrement réussi. Le propos est agréable, accessible.

L’auteur, Sean French, nous invite à nous interroger sur ce qu’est un film culte. En effet, il remarque dans les premières pages de son livre que dans un dictionnaire de David Thomson, A Biographical dictionnary of Film, James Cameron suit directement la réalisatrice Jane Campion. Si cette dernière est considérée comme l’auteur d’un chef d’oeuvre avec La Leçon de piano, Cameron fait l’objet de beaucoup moins d’indulgence.

D’où la question : qu’est-ce qu’un film culte ? Comment un film devient culte ? Et Sean French d’expliquer, en quelques 70 pages pourquoi, justement, Terminator est un film culte.

Son propos est daté de 1996 (son ouvrage n’a été traduit en français qu’en 2019) et cela donne tout son sel au livre : l’auteur l’écrit à une époque où ne sont sortis que deux volets de la saga Terminator, et où James Cameron, tout réalisateur confirmé qu’il est (il a à son actif Aliens sorti en 1986) et tout marqué par cette saga qu’il puisse l’être, n’a pas encore réalisé Titanic, encore moins Avatar.

Avec ce petit livre Terminator, le lecteur se trouve donc presque enfermé dans une faille temporelle où certes, on est sûr de tenir avec ce film un film culte, mais où un après bien connu n’est pas encore advenu. Un chapitre est d’ailleurs consacré aux réactions d’un spectateur qui découvrirait Terminator scène par scène pour la première fois, histoire de rester enfermé confortablement dans cette bulle temporelle cinéphile…

Quant à James Cameron, qui réalise les deux premiers volets de Terminator, qui réalise Aliens, il me fait vraiment penser à son acolyte Ridley Scott – ces deux-là d’ailleurs s’entendent-ils pour tour à tour nous émerveiller et nous décevoir, et d’ailleurs s’entendent-ils tout court ?

Ils parviennent à merveille à bâtir un imaginaire cinématographique révolutionnaire qui nous construit en tant que cinéphiles tout autant qu’ils nous laissent sur notre faim/fin.

Imaginaires cinématographiques

James Cameron et Ridley Scott, ces deux compères-là ont bien fait pour ma cinéphilie, avec beaucoup de plus et quelques moins, même si je suis loin d’avoir épuisée leur filmographie…

J’ai découvert Ridley Scott avec Gladiator et Kingdom of Heaven, j’ai appris après qu’il était le réalisateur de Blade Runner et d’Alien (dont je n’ai vu que les trois premiers de la saga), je n’ai jamais vu Prometheus, j’ai adoré le polémique Robin des bois (parce que Russell Crowe et Cate Blanchett), j’ai boudé Exodus et j’ai retrouvé Ridley Scott avec Seul sur Mars.

Quant à James Cameron, j’avais 11 ans à la sortie de Titanic, donc pour moi, James Cameron c’est Titanic, ensuite Terminator puis Avatar.

Les films de ces deux réalisateurs font partie des films « qui m’ont faite », au même titre que Le Roi et l’oiseau, La Nuit américaine, Cinema Paradiso, Hook… et des dizaines d’autres auxquels je pourrais penser et que j’ai pu oublier, mais des films que l’on voit un nombre incalculable de fois jusqu’à connaître la moindre réplique par coeur.

Ils pourraient tout à fait figurer dans la série proposée par Netflix, et que je recommande aux abonnés : « The Movies That Made Us », une série qui revient, avec un générique irrésistible, sur les coulisses de quelques incontournables : Maman j’ai raté l’avion, Dirty Dancing, SOS Fantômes, Die Hard : Piège de cristal.

Une petite madeleine cinéphile, en somme. Allez-y voir si le coeur vous en dit !

https://www.netflix.com/fr/title/80990849

Bons souvenirs, et à bientôt sur Cinephiledoc !

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