Dans ce premier compte-rendu de lecture pour 2023, j’aimerais une nouvelle fois fêter l’anniversaire de ce blog.
En 2021, j’avais déjà fêté les 10 ans de l’obtention de mon CAPES en documentation.
J’ai déjà fêté son tout premier article, le tout tout tout premier (il manque un tout ici, non ?) publié en mai 2012, j’ai remis ça en septembre 2022, pour fêter mes 10 ans de carrière en tant que profdoc titulaire.
Cette fois-ci, je fête un anniversaire très particulier : celui du premier article qui a donné à ce blog sa forme actuelle, et à laquelle je me suis tenue depuis.
Les 10 ans d’une bibliothèque idéale sur le cinéma
Le 5 février 2013, je publiais un article sur ce site, intitulé «Une bibliothèque idéale sur le cinéma».
Je reprends ici d’ailleurs la même illustration pour l’article d’aujourd’hui…
En effet, Cinephiledoc n’avait alors que quelques mois, et j’étais déjà consciente du temps que pouvait prendre l’écriture de chaque article.
Toute à mon envie d’écrire et à mon enthousiasme d’avoir enfin trouvé une forme et un canal de publication qui me correspondaient, j’avais un rythme de production d’articles qui était assez frénétique, et qui n’aurait certainement pas tenu sur la durée.
Je suis toujours admirative des personnes qui tiennent un blog et arrivent à publier un article par semaine, voire plus. J’ai, depuis cet article d’intention publié en 2013, adopté un rythme des deux articles par mois (sauf l’été), l’un cinéphile, l’autre profdoc, qui me convient parfaitement.
Également dans cet article du 5 février 2013, j’expliquais l’origine de ce projet – ou plutôt les origines : un environnement personnel, une formation et l’écriture d’un mémoire sur le non-film et l’idée de maintenir sur ce blog l’aspect hybride, personnel et professionnel.
Ce qui me permettait aussi de maintenir ce blog sur la durée, c’est que la lecture de livres sur le cinéma ne m’a jamais lassée, j’y ai toujours trouvé mon compte, ce qui n’aurait sans doute pas été le cas si j’avais dû évoquer d’autres lectures – je laisse les comptes-rendus de lecture de romans, de bandes-dessinées, de littérature jeunesse à d’autres amoureux de la lecture bien plus compétents que moi pour les écrire…
J’estime de mon côté qu’il y a un type de livres dont j’aime parler et dont je sais (à peu près) parler : ce sont les livres sur le cinéma (et à la rigueur les séries télévisées, les dessins animés), bref je me réserve ce petit pan de lecture qui constitue aussi mon petit pan d’expression écrite numérique personnelle.
7 février 2013
Deux jours après cette déclaration d’intention, où je faisais référence à un compte-rendu de lecture publié un peu plus tôt et consacré à 5e avenue, 5 heures du matin (un livre magnifique consacré au film Breakfast at Tiffany’s), je décidais de rédiger le premier article cinéphile de Cinephiledoc.
J’en profite d’ailleurs pour préciser que j’ai mis longtemps moi-même à savoir comment écrire Cinephiledoc, omettant (in)volontairement l’accent aigu sur le E de cinéphile.
Cet article, intitulé « Gabin, Ventura, et compagnie… » commençait ainsi :
Je l’avais annoncé, le voici : le premier compte-rendu de lecture cinéphile. Ce mois-ci, et pour commencer, j’ai choisi de vous parler d’un ouvrage paru en octobre 2012, Les Grandes gueules du cinéma français, de Philippe Lombard. Il est publié aux éditions Express Roularta, maison d’édition qui, je dois l’avouer, m’était jusqu’alors complètement inconnue.
Cela fait donc 10 ans que je publie des articles sur le cinéma, cela fait 10 ans que je parle sur ce site de Philippe Lombard, et cela fait aussi 10 ans qu’entre la parution de ses livres et la rédaction d’un article que je leur consacre, il peut s’écouler entre quatre et six mois – mais ça, il ne le savait pas encore…
Par un hasard assez incroyable, c’est avec la plume de Philippe Lombard que la véritable vocation de Cinéphiledoc (bon sang, avec un accent cette fois ou pas ?) a vu le jour. Et c’est ainsi, également, que presque chaque année depuis, les ouvrages issues de la même plume se sont retrouvés sur mon site, avec quasiment la même récurrence que l’association du prénom François et du nom de famille Truffaut.
Alors, cher Philippe Lombard, vous vous attendiez à un tel préambule pour l’article consacré aux deux petits derniers – qui, si ça se trouve, entretemps, ne sont plus tant les petits derniers que ça, étant donné votre rythme d’écriture, qui me fait pâlir de jalousie à chaque fois ?
En tout cas, ça se fête !
42 bouquins… en 2022
En octobre 2022, le sieur Lombard revendiquait d’avoir écrit avec Ça tourne mal… à la télé ! son 42e ouvrage.
Si l’on met de côté les contributions aux ouvrages collectifs – le fait que Belmondo en a écrit le même nombre dans Le Magnifique, et le fait que 42 est, comme chacun sait, la réponse à La grande question sur la vie, l’univers et le reste, on peut d’une part établir que la réponse est forcément cinéphile, et elle est forcément présente dans les livres écrits et publiés par Philippe Lombard entre octobre 2022 et février 2023.
Sur ces 42 ouvrages (ou 43, ou 44, voire peut-être même 45), voici donc ceux qui jusqu’ici figurent dans ma bibliothèque – je rappelle, idéale et sur le cinéma :
- Les Grandes Gueules (déjà citées) du cinéma français
- Le Paris de François Truffaut (évidemment)
- Paris 100 films de légende
- Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! – La face cachée des titres de films enfin révélée !
- Ça tourne mal !
- Sous la casquette de Michel Audiard – Les secrets de ses grandes répliques
- Louis de Funès à Paris, les aventures d’un acteur en vadrouille
- Tarantino Reservoir Films
- 300 anecdotes de tournage
- Ça tourne mal… à Hollywood !
- Ça s’est tourné près de chez vous !
À l’heure où j’écris cet article, je peux faire trois constats :
- l’article de Wikipédia consacré au sieur Lombard n’est pas à jour, et du coup c’était difficile de compter les 42 livres (au moment de ma consultation, la dernière mise à jour remonte au 4 novembre 2021) : j’en ai donc deux de plus dont je vais parler aujourd’hui !
- à force de parler de lui sur mon site, j’ai commencé à recevoir gratuitement et très généreusement les ouvrages de Philippe Lombard dans ma boite aux lettres, parfois même avant lui, mes remerciements sont alors régulièrement mêlés de contrition…
- depuis les 300 anecdotes de tournage, j’ai droit à des dédicaces que j’aime autant découvrir que la suite des livres, parce que j’ai toujours aimé quand on m’offre un livre qu’on y glisse un petit mot dedans ou dessus !
Sélection automne / hiver 2022
J’ai donc reçu dans ma boîte aux lettres en octobre dernier quasiment deux livres coup sur coup…
Passée la première page où je retrouve avec impatience la dédicace (et parfois le petit running gag qui me fait toujours sourire), je profite de cette découverte pour feuilleter ces petits nouveaux qui viennent garnir ma bibliothèque, et j’envoie un petit message de remerciement.
Le premier d’entre eux, pour le coup, rendait cet article de dix ans de Lombard, sinon obligatoire, du moins indispensable.
Il s’agit de Lino Ventura : Le livre coup de poing ! publié en octobre 2022 chez Hugo Image.
- Un Lino qui se savoure
Avec Les Grandes gueules du cinéma français publié en 2012, mais pas seulement, j’ai lu un certain nombre d’ouvrages sur Lino Ventura, notamment ceux écrits par sa fille Clelia (en fait trois des quatre livres qu’elle a écrits sur son père, et j’ai une affection toute particulière pour Lino tout simplement : Souvenirs d’enfance et recettes de famille).
J’avais une maman qui adorait Lino Ventura et qui m’a transmis le virus, même si je suis loin d’avoir une connaissance exhaustive de sa filmographie.
Mais tout de même… je connais Les Tontons flingueurs quasiment par cœur, j’aime revoir cette blague de potaches qu’est L’Aventure c’est l’aventure, je contrebalance généralement la mélancolie de certaines chansons de Jacques Brel pas seulement avec Les Bonbons mais avec son « Je glisse Monsieur Milan » de L’Emmerdeur, et j’adore L’Armée des ombres et Garde à vue.
Lorsque je lis un livre sur Lino Ventura, je m’attends donc à deux choses :
- avoir faim
- vouloir immédiatement revoir l’un de ses films
Avec ce Lino Ventura haut en couleurs, où l’on se plonge dans cette filmographie foisonnante entrecoupée d’anecdotes, j’ai découvert avec plaisir cette double-page qui m’a immédiatement mise en appétit :
et j’ai revu Les Barbouzes (longtemps négligés parce que lorsque je veux revoir un Audiard/Lautner je me rue sur Les Tontons flingueurs)
Au-delà d’être un livre coup de poing, ce cru octobre 2022 est une véritable bible sur Lino Ventura – ce pourrait être un dictionnaire, un Lino de A à Z, si la construction n’était pas chronologique.
On y retrouve son parcours, les figures marquantes (les grandes gueules) : Gabin, Audiard, Blier, Belmondo, et j’en passe – le tout assaisonné de ces double-pages d’une indéniable efficacité : des scènes cultes, des « moments clefs » (les repas chez Lino, le plateau de tournage, Perce-neige, et pourquoi Lino n’a presque jamais embrassé ses partenaires…).
À la manière du livre qui se clôt sur ce grand cru qu’était Lino Ventura, on peut dire que ce Lombard là, lui aussi, est un grand cru.
- Un nouvel opus dans la collection des « Ça tourne mal »
Le deuxième cru de l’automne / hiver 2022 fait partie de cette collection publiée chez La Tengo depuis 2019.
Après le premier Ça tourne mal, puis Ça tourne mal… à Hollywood et Ça s’est tourné près de chez vous (consacré aux faits divers qui inspirent le cinéma) voici le petit dernier (mais non l’ultime) : Ça tourne mal… à la télé !
Il se replace dans la lignée des deux premiers, revenant avec un certain plaisir fripon de sale gosse sur les déboires de la télévision, américaine mais pas que, et sur l’univers des séries télévisées.
Depuis l’épisode pilote foireux jusqu’à la fin pas toujours bien accueillie, les différents chapitres de Ça tourne mal… à la télé ! reviennent sur une petite sélection de déboires télévisuelles, de curiosités en animation et de projets en mode « ça aurait pu être dingue mais finalement ça n’a pas marché »… comme ce sabotage par Godard de son incursion dans cet univers du petit écran, avec une adaptation de série noire qui finalement ne se passera pas du tout comme prévu (mais avec Godard, comment s’attendre à autre chose).
Malicieux, facétieux, corrosif, comme à l’accoutumée, ce nouvel épisode de Ça tourne mal est comme tout épisode d’une bonne série, on en attend directement le suivant…
Et donc, cher Philippe, c’est reparti pour 10 ans ? et combien d’autres « bouquins » du coup ?