cinephiledoc

Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : octobre 2013

Le pouvoir visuel de l’écrit

Les personnes qui ont vu Gravity, d’Alfonso Cuarón se souviennent des premières minutes de ce film – à ceux et celles qui ne l’ont pas encore vu, ceci n’est pas un spoiler.

Gravity

© Warner Bros. France

Sur l’écran apparaissent quelques mots :

À 600 KM AU DESSUS DE LA TERRE,

IL N’Y A RIEN POUR PORTER LE SON

NI PRESSION ATMOSPHERIQUE

NI OXYGENE.

TOUTE VIE DANS L’ESPACE EST IMPOSSIBLE.

Puis les mots disparaissent de l’écran, et laissent la place au titre, qui en occupe toute la largeur « GRAVITY ». Durant les toutes premières images, où de l’espace nous voyons la Terre, le silence est total, comme pour confirmer ce que nous venons de lire.

Une lecture qui vous transporte

J’ai vu ce film dimanche soir et ces premières images – comme le reste d’ailleurs – m’ont frappée, à la lumière de ce que j’étais en train de lire. Pour vous plonger dans ce livre, il vous faudra :

  1. Faire confiance à une mise en page sobre et ne pas vous arrêter à des considérations du type « c’est écrit petit, il y a plein de pages et pas beaucoup d’images » ;
  2. Vous laisser porter par l’auteur et son imaginaire, puissant, riche, convoquant aussi bien la mythologie que la littérature et la géographie pour les appliquer au cinéma ;
  3. Maîtriser deux petits termes issus du jargon de la littérature, deux seulement, c’est promis, et en plus c’est facile !

Il s’agit du livre L’écrit au cinéma, de Michel Chion, paru aux éditions Armand Colin en octobre 2013. Michel Chion est un auteur prolifique, qui publie aussi bien sur le cinéma – des ouvrages sur Kubrick, l’écriture du scénario, la science-fiction, David Lynch – que sur la musique.

l'écrit au cinéma

Diégétique et non-diégétique

Son ouvrage porte – attention, le jargon c’est ici – sur les aspects diégétiques et non-diégétiques de l’écrit au cinéma. On attend un peu avant de fuir en courant, parce que je vous assure que ça en vaut la peine :

  • diégétique vient du terme diégèse, qui désigne l’univers d’une oeuvre, tout ce qui est interne à une histoire ;
  • non-diégétique désigne quant à lui tout ce qui est extérieur à l’histoire, tout ce qui l’entoure, son écrin en quelque sorte.

Bref, contrairement à ce que pourrait penser quelqu’un qui n’a lu ni le résumé, ni la quatrième de couverture de cet ouvrage, il ne s’agit pas de s’intéresser ici à l’écriture comme structure (scénario, dialogue), ou comme forme de promotion du film (résumé, critique) mais à l’écrit.

De quelle manière l’écrit apparaît au cinéma et quel est son rôle, autant par rapport à l’histoire qu’en tant qu’écrin de l’histoire ? De quelle façon le diégétique et le non-diégétique se manifestent-ils au cinéma ?

  • l’écrit diégétique, comme l’explique Michel Chion dans son avant-propos, ce sont aussi bien les lettres, les télégrammes, les SMS, les pièces d’identité, les panneaux d’affichages, les banderoles et les affiches, les écrans d’ordinateurs – toute trace écrite, numérique, mécanique ou manuelle et interne au film. Ces écrits sont présentés en inclus, quand ils font partie d’un plan sans en être l’élément central, ou au contraire en insert, quand, pour résumer, le réalisateur effectue un gros plan dessus ;
  • l’écrit non-diégétique, ce sont les génériques, les titres, les intertitres du cinéma muet et de quelques films construits avec différents actes (donc des tout premiers films muets au plus récent Tarantino), les sous-titres, les emblèmes des compagnies, et le mot fin dans toutes les langues possibles…  Au début et à la fin, ce sont des écrits-porches. À l’intérieur du film, durant l’action, ce sont des écrits superposés. Des toutes premières minutes à la toute fin du film, quand la majorité des spectateurs ont quitté la salle (parce que lire tout un générique est aussi fastidieux que de parcourir les « conditions générales d’utilisation »), l’écrit non-diégétique est omniprésent.

Une fois passée cette subtilité du diégétique et du non-diégétique, le livre s’offre à nous, et nous propose un voyage captivant où tel film évoqué en rappelle cent autres qu’on aurait pu citer – mais à ce compte, le livre ferait 500 pages, au lieu de 200. Les exemples sont nombreux, et certains font l’objet d’illustrations rassemblées dans un cahier central.

L’onomastique du cinéma

Quant à la structure même de l’ouvrage, elle s’appuie sur toutes les formes d’activités liées à l’écrit, à commencer par un inventaire qui, en première partie, va énumérer – sans jamais tomber dans le catalogue, et donc vous ennuyer – les principales formes d’écrits au cinéma, et prendre la forme d’une singulière onomastique.

Encore du jargon, direz-vous ? Onomastique désigne simplement la science du langage qui étudie les noms propres (et par extension, la façon dont certains écrivains créent des noms de lieux et des noms de personnages, et nous entrainent dans leur univers). Ici, c’est l’onomastique du cinéma qu’étudie Michel Chion, autrement dit la manière dont noms de personnages et noms de lieux apparaissent à l’écran. Apparaissent en tant que mots, successions de lettres, pas en tant que personnages ou décors.

Comme lieux sur une carte, l’auteur évoque notamment Casablanca et Fort-de-France, où se situent l’action du Port de l’angoisse. En ce qui concerne les lieux rêvés ou cauchemardés, il s’attarde un peu plus longuement sur Dogville, réalisé par Lars von Trier :

La ville est montrée comme une carte et les noms de rues sont écrits sur le sol, comme sur un plan. (…) Dogville ressemble dès le début à une ville disparue qu’on essaie de reconstituer. Son anéantissement, à la fin du film, évoque la formule prêtée à Caton l’ancien : delenda est Carthago (Il faut détruire Carthage).

Une fois dans le décor, où elles existent concrètement, les lettres au sol, qui peuvent être vues par le spectateur la tête en bas, donnent à Dogville un est et un ouest, un nord et un sud. Elles sont incorporées à l’univers des choses, et en même temps les personnages ne les « voient pas ».

Sources : http://spacefiction.wordpress.com/2010/04/20/dogville-closed-spaceespace-clos/

Sources : http://spacefiction.wordpress.com/2010/04/20/dogville-closed-spaceespace-clos/

Il en est souvent de même pour les nombreuses traces écrites qui apparaîtront dans cet ouvrage, incorporées dans le film, et que les personnages, voire le spectateur, ne font, selon le terme créé par Michel Chion, qu’entrelire. De même, ces traces seront toujours soumises à la menace d’un éventuel évanouissement.

La suite de cet inventaire proposera l’évocation de quelques exemples de noms de personnages qui apparaissent à l’écrit : Roger Thornhill, héros malgré lui de La Mort aux trousses (North by northwest), Verbal Kint, incarné par Kevin Spacey dans Usual suspects, Madame de , héroïne au nom caché du film éponyme de Max Ophuls. Des exemples qui, même si vous ne les connaissez pas ou ne vous en souvenez plus, vous rappelleront immanquablement d’autres images proches.

Sur la piste de l’écrit…

Je n’ai abordé que cet aspect onomastique de l’écrit, qui cependant ne s’étend que sur environ une vingtaine de pages. Je pourrais en aborder bien d’autres, tant ce livre m’a captivée. La suite de son inventaire, Michel Chion la consacre aux écrits non-diégétiques : il y étudie minutieusement différentes formes d’apparition du titre d’un film ou du mot « Fin », entre autres. Puis il s’intéresse à l’écrit diégétique muet, « athorybe », qu’on ne remarque pas forcément dans une scène, et qu’on s’amuse à redécouvrir grâce aux effets de revisionnage ou d’arrêt sur image… techniques auxquelles n’avaient pas accès les générations précédentes.

Dans la deuxième partie de son ouvrage « Écrire, lire », il aborde les différents aspects de la lecture et de l’écriture : l’évolution des techniques d’écriture, depuis l’écriture divine jusqu’à l’utilisation des écrans tactiles, la représentation du livre et des bibliothèques au cinéma, l’acte d’ «entrelire», que j’ai évoqué plus haut, la lecture de sous-titres vécue comme une perte ou un ajout face à l’oral et face à l’image.

Enfin, dans sa troisième partie, « L’écrit dans l’espace du film », il étudie à la fois la forme écrite en mouvement, et son inévitable évanouissement en «excrit», qui est aussi la trace de son éternité. En effet, cet écrit disparaît forcément, mais, fixé par l’image au cinéma, il continue à être, comme en témoigne le mot « Rosebud », cité en exemple par Michel Chion.

Rosebud apparaît dans le film Citizen Kane, d’Orson Welles. C’est le mot mystérieux que prononce Charles Foster Kane, magnat de la presse vivant retiré dans le domaine immense de Xanadu, à l’instant de sa mort. Le film retrace la quête du sens de ce mot, que le spectateur ne découvrira qu’au moment de sa destruction :

Détruire l’écrit que nous voyons sur l’écran, nous faire assister à sa disparition, c’est paradoxalement le valoriser, le symboliser. La destruction physique de l’écrit fixe mentalement le moment de l’écriture et de l’inscription, elle en emblématise l’excription.

À l’inverse, et c’est sa grande force, c’est en abordant toutes ces traces écrites, toutes ces manifestations de la lecture et de l’écriture, que l’auteur suscite en nous une explosion d’images. C’est pour cette raison que tout cinéphile, tout amoureux du détail que peut être l’amoureux du cinéma, cherchera à s’y plonger.

Promenade au milieu de l’écrit par associations d’idées

Et comme le livre nous y invite constamment, je ne peux conclure cet article que par les quelques associations d’idées qu’il a suscitées en moi :

  • son évocation des génériques de films en relief, mentionnant La Mort aux trousses (North by northwest) d’Alfred Hitchcock, m’a entraînée jusqu’à celui d’ Arrête-moi si tu peux (Catch me if you can) de Steven Spielberg, tout en flèches et changements de direction :
  • ces mêmes génériques, lettres et mots en mouvement sur des visages et des corps, m’ont fait voyager dans l’univers de James Bond, depuis Goldfinger jusqu’à Skyfall ;
  • ses réflexions sur les anagrammes m’ont rappelé cette scène, dans Harry Potter et la chambre des secrets, où les lettres Tom Marvolo Riddle, deviennent, sous la baguette du sorcier, « I am Lord Voldemort », et j’ai alors parcouru les couloirs de la carte du Maraudeur ;
  • l’importance accordée à certaines lettres, en particulier la lettre R de Rebecca, à laquelle il consacre quelques lignes, m’a fait souvenir que, dans ce film (et dans le livre dont il s’inspire), l’héroïne n’avait pas de nom ;
  • immanquablement, ses voyages au milieu de l’écrit et des livres m’ont menée dans les films de Truffaut, notamment La Nuit américaine ;
  • et j’ai songé à tous ces films qui, mettant en scène lecteurs et écrivains, faisaient la part belle à l’écriture, au livre et à la lecture (Finding Forrester, La Vie des autres, et tant d’autres)…

Envie d’une escapade poétique ? Vous connaissez à présent le chemin…

Lectures picorées au parfum de nostalgie

Depuis quelques années, on trouve des livres sur ce qui s’est passé l’année ou la décennie de notre naissance. Ces livres surfent sur la vague des cartes de « bon anniversaire » qui énumèrent les événements de telle ou telle année, des cadeaux « Une de journal » du jour de votre naissance, et autres initiatives qui nous conduisent inévitablement à penser que nous prenons de l’âge ou que nous faisons partie d’une certaine génération.

Et vous, vous êtes nés quand ?

Avant d’entrer plus dans le détail en ce qui concerne ces livres, et comme, certains ont pu le remarquer, j’ai en ce moment un esprit assez joueur, j’ai voulu partager un instant de nostalgie autour de mon année de naissance (s’il y a des amateurs, je les laisse faire de même en commentaires…) :

  • Commençons avec cinéphilie : je suis née l’année où sont sortis L’Effrontée, Highlander, Out of Africa et Le Nom de la rose. Cette année disparaissait Cary Grant.
  • En littérature, je n’ai rien vu de particulièrement notable, à part le décès de Jean Genet et celui de Simone de Beauvoir.
  • En musique, je retiens parmi beaucoup de choses Russians de Sting et Andy des Rita Mitsouko.
  • Enfin en sciences : passage de la comète de Halley, inauguration de la Cité des sciences et sortie du Mac Plus.

Après cette petite digression personnelle, revenons aux livres qui célèbrent nos années ou notre génération. Il y a du bon et du moins bon. Le moins bon, pour moi, ce sont les livres 19.., le livre de ma jeunesse, aux éditions Hors collection, collection Livre anniversaire. Ils proposent une sélection de ce qui s’est passé l’année de votre naissance et de ce que vous avez pu connaître dans votre enfance et votre adolescence. Je les trouve mal construits et assez vieillots finalement dans leur présentation.

Très curieusement, je leur préfère les livres d’une autre collection de la même maison d’édition, collection Humour ou Nostalgie. Voici celui publié sur les années 80-90, et paru en 2007 :

80-90

C’est bien illustré, évocateur et très sympa à feuilleter, sans le côté vieillot de l’autre collection. Vous trouvez les mêmes ouvrages Albums de ma jeunesse pour les années 30-40, 40-50, 50-60, 60-70 et 70-80. Si vous voulez retrouver le club Dorothée, X-Files, la collection Chair de Poule, ou vos consoles de jeux préférées, ce livre vous conviendra tout à fait.

Chez ce même éditeur, on retrouve des livres sur les jeux vidéos, les dessins animés et les séries de telle ou telle période, un superbe livre sur la Génération Star Wars sorti en 2012 ou encore un Intégrale comique du cinéma français, paru en octobre 2013.

star wars

L’ouvrage sur Star Wars peut aisément être considéré comme une bible par les amateurs de la saga. Année par année, il reprend l’histoire de cet univers. Cette histoire ne débute pas, cependant, en 1974, l’année de la sortie de l’épisode IV, mais aux origines, aux multiples influences de George Lucas pour construire Star Wars. Et parmi ces influences on retrouve aussi bien Metropolis de Fritz Lang, que les comics et la série Star Trek. Puis viennent la rencontre avec Spielberg, l’élaboration de la Trilogie originale, avec une description très riche des décors et des costumes, et au fil des années, l’ouvrage nous conduit à la Prélogie. Un indispensable magnifiquement illustré et très agréable ! (j’en profite pour rappeler aux amateurs le marathon Star Wars organisé au Grand Rex les 29 et 30 novembre 2013).

Univers science-fiction

nos années science fiction

Dans le même esprit que ce livre, est sorti ce mois-ci, toujours chez Hors collection, dans la collection Stars et musique, Nos années Science-fiction, consacré aux séries télévisées de science-fiction, depuis La Quatrième dimension jusqu’à X-Files. L’auteur, Alexandre Raveleau, prend soin de nous présenter chacune de ces séries, avec à chaque fois un « journal de bord » qui rappelle les dates clefs de la série et ses protagonistes principaux, et des encarts « Le saviez-vous ? » qui nous permettent de réviser…

On retrouve quelques fondamentaux (une partie entière est consacrée à Star Trek). Les fans de Doctor Who apprécieront la double page qui est consacrée à la plus longue série télévisée – 50 ans cette année (personnellement, j’ai une préférence pour le duo David Tennant – Catherine Tate et pour le personnage de River Song). Je conseille d’ailleurs à ces fans de se procurer l’édition la plus récente – en anglais – de l’encyclopédie Doctor Who. Les amateurs de Stargate SG 1 y trouveront aussi leur compte. Et les uns et les autres pourront réviser ou apprendre quelques notions de klingon et de goa’uld.

On trouve également quelques surprises : la mention des émissions Temps X et Objectif Nul – « À des millions d’années burosse de la Terre, Zeitoun, Panty, Syntaxerror, le mercenaire et le capitaine Lamar, dérivent à bord du Liberator. Leur objectif ? Nul ! », et celle de la série Alf, l’extraterrestre bouffeur de chats.

Un seul petit regret par rapport à ce livre : il n’y est pas fait mention de The Big bang theory, qui n’est certes pas une série de science-fiction, mais bien un hommage à tout l’univers de la science-fiction à elle-seule.

Autres lectures sous forme de tour d’horizon

intégrale comique

Je l’ai signalé, cette même maison d’éditions a sorti ce mois-ci un Intégrale comique du cinéma français. Cet ouvrage de Marc Lemonier recense 250 films, et est illustré d’affiches, de publicités. Il fait la part belle aux comédiens : Bourvil, De Funès, Jean Poiret et Michel Serrault, ainsi qu’aux réalisateurs qui les ont dirigés. On y retrouve aussi bien les grimaces de De Funès, que la fameuse scène de la cuisine dans Les Tontons flingueurs, ou les mésaventures de la troupe du Splendid dans les Bronzés ou Le Père Noël… Un véritable concentré de bonne humeur !

les pages noires

Enfin, pour en finir avec cette petite sélection du mois d’octobre (et avant de consacrer un article plus important à un seul livre), je vous présente Les pages noires des méchants, de Didier Roth-Bettoni, paru aux éditions Milan et sous-titré « Le Grand livre de ceux et celles que vous avez adoré détester ». C’est un livre très sympathique, mais avec beaucoup plus d’images que de textes, et qui recensent les affreux du cinéma, de la bande-dessinée et des dessins animés : la sorcière de Blanche-neige, le Joker de Batman, Cruella d’enfer, Olrik, l’ennemi de Blake et Mortimer, M le Maudit ou encore Voldemort.

Un beau petit voyage pour tous ceux qui, comme moi, trouvent les méchants bien plus intéressants, comme personnages, que les gentils, et qui se sont toujours demandés ce que le prince trouvait à cette niaise de Blanche-neige qui passe son temps à faire le ménage, ou pourquoi Gros minet n’attrape jamais Titi…

Méfiez-vous du chat qui dort… sur Internet.

Pourquoi les chats sur Internet suscitent-ils l’enthousiasme ? Pourquoi on ne lit jamais les « commentaires précédents » sur Facebook ? Pourquoi notre voisin ne voit pas l’image de la même manière que nous ? Pourquoi le terme « officiel » fait polémique ? Peut-on atteindre le point Godwin en publiant une photo de chat qui dort sur un réseau social ? Toutes ces questions m’ont obsédée ces dernières 48 heures, tout cela à cause d’une banale anecdote, et voilà pourquoi !

Les littéraires et les amateurs de mythologie antique connaissent bien les deux monstres marins Charybde et Scylla, Charybde étant un gouffre marin qui engloutit eau, navires et poissons, Scylla une créature monstrueuse vivant sur un rocher. Les deux, tourbillon et récif, vivent de part et d’autre d’un détroit maritime que doit notamment franchir le héros Ulysse. Ils ont donné lieu à une expression : « tomber de Charybde en Scylla« , que l’on peut traduire par « de mal en pis », ou « d’un péril vers un autre plus grand encore ».

De Charybde en Scylla appliqué à l’identité numérique…

Voici une introduction bien spectaculaire pour évoquer une anecdote, ma foi, bien ordinaire. Il y a quelques jours, je discutais avec une amie sur Facebook. Au détour de la conversation, je lui affirme « demain, c’est officiel, je dors ». L’amie en question, taquine, veut me mettre face à mes contradictions : « si c’est officiel, publie-le sur ton mur ».

Mon mur sur Facebook n’est pas une coquille vide : je partage des photos, des articles de ce blog ou d’autres blogs, mais je n’aime ni les statuts qui évoquent le déroulement d’une journée du type :

  • j’ouvre la fenêtre et je découvre le temps qu’il fait
  • je compte les pas qu’arrive à faire mon bébé avant de se retrouver sur les fesses
  • je fais étalage de mes humeurs successives

ni publier des photos de moi. J’ai donc cru que je m’en tirerais à bon compte en envoyant à cette amie une photo par MMS, où je pose baillant, et un post-it sur le front « Demain, je dors ». À raison, un MMS n’était pas assez officiel pour elle.

Sleeping_baby_cat

J’ai donc publié les simples mots « C’est officiel », avec cette photo, prise sur l’article « Sommeil » de Wikipédia, et utilisée par la page « Dormir » (centre d’intérêt) de Facebook. Et voici ce qui a suivi (je restitue les grandes lignes des commentaires qui ont suivi, évidemment sans mention du nom des personnes) :

A : C’est moins drôle qu’avec le post-it, mais d’accord, on va dire que ça officialise la chose (…)

B : Tu prends un chaton et tu ne me le dis même pas ?

A : Tu vois, Juliette, je te l’avais dit, que ce n’était pas terrible comme officialisation. La preuve, les gens ne comprennent pas !

C : Le suspense est horrible, je ne comprend pas, je ne comprend pas !

A : Et moi je me marre, parce que je sais, mais c’est à Juliette de l’annoncer « officiellement » (j’adore rajouter du suspense).

D : Si c’est pas un chaton, c’est quoi ? Un bébé ? Vous allez vous marier ? Et non, en effet, on ne comprend pas trop à quoi tu fais allusion mis à part cet adorable petit chaton sur la photo.

Possibilités d’interprétation du texte et de l’image

Voilà donc la première partie de cette conversation, sans véritable intervention de ma part (j’ai découvert ça le lendemain matin). On peut constater que :

  1. je n’étais pas vraiment aidée par la copine qui était complice de cette expérience (figurée par la lettre A) – quoique ! et qui a joué sur le terme « officiel » et ses dérivés avec délectation…
  2. le dit terme « officiel » bouleverse tout le monde ;
  3. ce terme associé à un chat qui dort va susciter toutes les hypothèses, des plus cohérentes (l’adoption d’un chaton) aux plus inattendues, en tout cas pour moi (mariage, bébé…)

J’ai donc décidé au plus vite d’intervenir, histoire de remettre de l’ordre là-dedans et de calmer les imaginations les plus débridées, quitte à décevoir, soutenue par A !

J (Moi, en somme) : aujourd’hui je dors ! (on ne peut plus explicite, non ?)

A : Fallait juste comprendre que ce matin elle dormait (…)

E : Vive les vacances !

C : Tu dors, mais poilue, c’est ça?

F : Vous allez vous marier !!! Génial !

J (encore moi) : mais non !

F : un  bébé ou un petit chat ?

A : Mais il faut lire les commentaires d’avant !

Donc je reprends : je révèle le pot-aux-roses (sensationnel, il faut le rappeler, l’activité de dormir étant un événement en soi, on s’en doute), persuadée d’arrêter la chaîne de commentaires. Ma complice dans l’affaire me soutient, et une nouvelle venue dans la conversation, E., semble avoir compris, puisqu’elle associe le sommeil aux vacances.

C’est compter sans une autre personne, qui, n’ayant pas lu les commentaires précédents (défaut très répandu chez les utilisateurs de Facebook, moi la première), reprend à son compte les hypothèses inattendues. Déjà, en voyant tout ce tintouin, je me dis que tout un jargon professionnel peut être mobilisé : économie de l’attention, flux d’information, utilisation des réseaux sociaux… et je suis tentée par une action radicale : supprimer la photo.

Gestion de son profil Facebook

Evidemment, certains de mes amis, s’amusant beaucoup de cette situation, ne sont pas d’accord. Je laisse donc la photo, et s’en suit un débat passionné sur la gestion de l’identité numérique :

A (complice n°1) : C’est dommage, moi aussi je trouvais ça drôle l’imagination très fertile des gens…

C (complice n°2, qui trouve tout cela très drôle depuis le début) : Imagination fertile? Ils parlent tous de bébé ou de chat, c’est pas très fertile… Et mon dieu que c’est sexiste, en plus !

A : Je veux dire par là qu’ils extrapolent, même si c’est fait sans grande originalité…

J (toujours moi) : tu es la voix de la raison, C., et à peu près la seule personne sensée de la conversation… tu me connais assez pour savoir que je n’annoncerais jamais un mariage ou le fait d’être enceinte sur facebook… déjà une photo de chat qui dort sort complètement de l’ordinaire quand on connaît mon profil…

C : N’empêche faire le lien entre un chat et un bébé. . Je ne sais pas pour qui c’est le plus offensant, le chat, le bébé ou les parents… Tu serais plus du genre à faire une citation littéraire ou cinematographique.

J : Ou juste à prévenir les gens en privé.

À ce stade, j’ai déjà vexé les gens qui ne sont pas très familiers de ma manière de fonctionner sur Facebook et ceux qui associent le terme « officiel » et le « chat qui dort » à un mariage ou à un bébé sont partis bouder, taxés par mes copines de manque d’originalité. On en tire tout de même une conclusion : je n’annonce pas les événements importants et privés sur un réseau social.

Et nous nous orientons alors vers quelque chose de plus proche de ma personnalité, à savoir les références littéraires, cinématographiques et numériques (blogs, comportements geeks, séries télévisées, etc.) : C., qui a pointé du doigt ma passion pour les citations, s’émerveille de ce « bruit » inhabituel sur mon mur – assez calme généralement, peu commenté, en tout cas moins commenté quand je mets le lien vers un de mes articles que quand je partage une photo de chat qui dort !

C : C’est un vrai roman cette publication. A quand des livres épistolaires du 21 ieme siècle, qui relatent les conversations facebook ? Parce que tu tiens un nouveau « À la recherche du temps perdu » là. Avec cela dit, beaucoup plus d’action que dans l’original. Et des chats. Beaucoup de chats. Les chats, c’est le web. Et le porno aussi. Voir les deux en même temps.

Et si j’écrivais un article sur les chats ?

C’est donc C., la première, qui m’a donné cette idée d’article, car si j’ai abandonné l’idée de littérature épistolaire, j’ai aussitôt rebondi sur l’idée d’écriture, et un panneau lumineux dans ma tête – type néon de grande enseigne – m’a alertée : « BLOG BLOG BLOG !!! » J’en ai profité, puisqu’on parlait de chat sur Internet, pour faire de la pub à Eva, prodigieuse auteure du blog Thèse antithèse foutaises, et grande amatrice de lol cats et de chat de Schrödinger.

Du coup, la question se posait : un article d’accord, mais sur quoi et dans quelle rubrique ?

  • la capacité des gens à extrapoler à partir des photos de chats…
  • la capacité à extrapoler tout court (une rose aurait-elle eu le même effet ?)
  • la gestion de l’identité numérique

Chat, officiel, point Godwin et Radio Londres…

Et là, comme un dernier sursaut, une des participantes à la conversation qui ne s’était plus manifestée, a voulu donner son avis, tout à fait légitimement, sur notre manière de railler les amateurs de chatons qui dorment :

E : L’extrapolation ne vient pas seulement de la photo. S’il n’y avait pas eu le statut personne n’y aurait fait attention et cela restait une belle photo de chaton ! Les écrits sont plus fautifs que l’image.

C’est donc mon « C’est officiel » qui fait polémique, tout autant que la photo du chat ! Et j’ai un instant craint que la conversation, sur un sujet à la base si anodin, ne tourne au vinaigre, voire atteigne le fameux point Godwin ! Plus récemment, un internaute n’avait-il pas suscité la polémique, non pas en abordant le sujet des nazis ou de Hitler, mais en déclarant purement et simplement la guerre à ses contacts sur Facebook, et en leur crachant au visage des vérités blessantes, méchantes et gratuites – expérience risquée et totalement fausse à retrouver ici.

Pour finir sur une note plus joyeuse – et tout en m’excusant, telle les transports en communs, de la gêne occasionnée, auprès de mes contacts éventuels lecteurs de cet article – je propose de publier la première photo venue associée à un message de Radio Londres. J’attends vos interprétations, des plus sages aux plus farfelues, lâchez-vous !

Fromages

« Les fraises sont dans leur jus »

Regarder la musique, écouter le film

Il y en a forcément une qui vous a marqué, si vous êtes cinéphile, une dont le rythme et l’émotion vous ont accompagné, une que vous reconnaissez dès les premières notes, peut-être même une que vous fredonnez sous la douche… mais j’espère pour vous qu’il ne s’agit pas de celle de Psychose !

Quelques musiques de films…

Je ne pourrais pas faire la liste de toutes les musiques de films que j’ai pu écouter à un moment, que j’ai aimé ou dont je me suis simplement souvenu, et qui figurent encore parmi mes airs préférés… Cela me conduirait aisément de Chaplin jusqu’à Harry Potter, en passant par des détours tels que Hitchcock, Jacques Demy, Disney, George Lucas ou James Cameron. Mettons que j’essaye d’imaginer un tiercé gagnant.

1. Autant en emporte le vent. Musique composée par Max Steiner. Parce que mes parents avaient le disque de la bande originale en vinyle, parce qu’au-delà du fait que l’on s’imagine très bien à la place de Vivien Leigh dans les bras de Clark Gable, c’est une superbe fresque historique, et que sur grand écran, ça en jette.

2. Diamants sur canapé et Victor Victoria. Je triche mais ce sont tous les deux des films de Blake Edwards avec la musique de Henry Mancini. Le premier, parce que j’aime la légende qui veut que la douce Audrey Hepburn se soit énervée comme jamais contre son producteur pour conserver la chanson « Moon river« , qu’elle interprétait à sa fenêtre, dans le film. Le second, parce que c’est un superbe rôle offert par Blake Edwards à sa femme Julie Andrews – Mary Poppins quelques années auparavant – et que l’histoire est délirante : une femme se faisant passer pour un homme se faisant passer pour une femme. Et en plus, c’est tordant.

3. Gladiator. Trio gagnant : Ridley Scott, Russel Crowe, Hans Zimmer. La musique que j’ai toujours sur moi. De la première à la dernière note, je la trouve magnifique, en particulier cette chanson, interprétée par Lisa Gerrard :

Et vous, quels sont les vôtres ? James Bond ? Star Wars ? comédies musicales, westerns ou airs angoissants des films d’horreur ? synthétiseurs des films SF ou reprises des grands airs de la musique classique ?

Une belle traversée musicale…

Chacun les siens. Ce qui est probable, c’est que leur simple évocation vous donnera envie de revoir le film. En tout cas, c’est ce qui m’est arrivé lorsque je me suis plongée dans ma dernière lecture : Les plus belles musiques de films, de Michael Swift, ouvrage publié en octobre aux éditions Milan.

les plus belles musiques de films

C’est un livre très agréable à consulter, qui propose un voyage temporel passionnant au coeur de la relation intime entre musique et cinéma. L’ouvrage est bien écrit, richement illustré, et aborde tous les aspects de cette relation depuis la naissance du cinéma – les films des Frères Lumière – jusqu’aux plus récentes productions – Avatar, The Social Network, The Artist. Avec le livre est proposé un CD qui offre 13 extraits de bandes originales (un petit plus très appréciable).

C’est une bonne source d’informations sur les compositeurs les plus célèbres du paysage hollywoodien. La « bande originale » est toujours replacée directement dans son contexte historique et cinématographique, afin de nous faire comprendre : ce n’est pas par hasard qu’on exécute telle musique pour tel film.

Au-delà de sa construction chronologique, le livre s’attarde sur tel ou tel compositeur, depuis Erich Korngold, auteur de la musique des Aventures de Robin des bois avec Errol Flynn, jusqu’à Howard Shore, à qui l’on doit celle du Seigneur des anneaux, en passant par Bernard Herrmann, reconnu pour les musiques des films d’Hitchcock, ou John Williams, qui a composé celles de Star Wars ou de Harry Potter.

L’ouvrage revient également sur les principaux genres de films : film noir, cinéma d’horreur, comédies musicales, westerns, films SF et fantasy, fresques historiques, et leurs styles musicaux spécifiques.

… avec quelques bémols…

En dépit de toutes ces qualités, quelques défauts sont tout de même à signaler :

  • A force de vouloir situer la composition musicale dans un contexte historique et cinématographique, l’auteur perd parfois de vue – et du même coup, nous perd – ce qui est son thème principal : la musique. Il se plait plus à évoquer la propagande totalitaire, les affres du maccarthysme et du code de censure américain, la libération des moeurs dans les années soixante ou la polémique de la survie du cinéma face à Internet, plutôt que les conditions de création de telle ou telle musique, et c’est dommage.
  • Le défaut majeur reste qu’il s’agit d’un ouvrage très américano-centré : une seule double-page consacrée au cinéma de Bollywood, et à moins qu’ils n’aient fait carrière à Hollywood, ou, dans une moindre mesure, en Grande Bretagne, les compositeurs sur lesquels l’ouvrage consacre plus d’un paragraphe restent en majorité anglo-saxons.

Bien-sûr, on retrouve tous les grands : Max Steiner, John Barry, Henry Mancini, Nino Rota et Ennio Morricone (les deux exceptions italiennes), Maurice Jarre (l’une des exceptions françaises), John Williams évidemment, James Horner, Hans Zimmer et Howard Shore. Mais j’ai trouvé dommage qu’il ne soit fait mention qu’en passant de Michel Legrand ou de Georges Delerue.

J’ai eu par contre quelques belles surprises : l’éloge sans restriction de ce fameux Victor / Victoria que j’évoquais plus haut, quelques lignes évidentes sur Barry Lindon, La mélodie du bonheur, quelques Disney (je cite pèle-mêle, d’après mes souvenirs), et surtout la mention de ce film de Ken Russell (cinéaste controversé), Music lovers (La Symphonie pathétique), consacré à la vie de Tchaikovsky, et que je peux enfin trouver en DVD.

Dans les coulisses, enfin !

Le dernier chapitre « Techniques et chronométrage » donne enfin un aperçu du travail colossal que doit réaliser un compositeur de musique de film :

« Tout l’exercice consiste à mettre le film en valeur, enrichir l’expérience du spectateur et aider le réalisateur dans sa création. »

et l’ouvrage est ponctué de réflexions des compositeurs sur leur travail. En définitive l’ouvrage, malgré ses défauts, reste un bel objet, agréable, instructif, même s’il aurait pu être mieux pensé et mieux construit… Un joli morceau, en quelque sorte, avec une ou deux fausses notes…

Il n’en reste pas moins naturel de clore cet article par une citation de l’homme dont, à chaque fois que l’on regarde Les Dents de la mer (c’est lui), Indiana Jones (encore lui), Star Wars (re lui), Harry Potter (toujours lui), on se dit qu’il a des doigts d’or :

« Presque tout ce que nous faisons est éphémère et trop vite oublié, y compris par nous-mêmes, alors qu’il est si gratifiant d’avoir fait quelque chose qui reste inscrit dans la mémoire collective. »

John Williams peut être rassuré, on ne risque pas de l’oublier…

Liaison CM2 – 6e

Voici un sujet qui m’a pas mal accaparée ces dernières semaines. Que les cinéphiles se rassurent, je ne les oublie pas : les comptes-rendus de lecture seront au rendez-vous, très bientôt, pendant les vacances. J’attends juste la parution de deux livres qui ont attiré mon attention, et qui semblent très prometteurs !

Comme je le disais, c’est sur la liaison CM2- sixième que j’ai beaucoup travaillé ces derniers temps, et ce sera donc le sujet principal de cet article, avec quelques autres actualités du  CDI.

rentrée

Pour les « paddocks » – j’aime bien orthographier l’expression de cette manière – bref, pour ceux qui ne sont ni professeurs documentalistes, ni, plus largement, membres de l’éduc’nat’, la liaison CM2 – 6e a pour objectifs de familiariser les élèves de CM2 avec l’environnement, les outils et le fonctionnement du collège, et de lier les apprentissages entre premier et second degrés (je résume à gros traits).

Liaison CM2 / 6E

C’est un dispositif que j’avais négligé l’année dernière, arrivant tout juste dans mon établissement, et que je souhaitais relancer, sans trop savoir comment m’y prendre ni quel temps y consacrer. Après une réunion avec les professeurs des écoles du secteur (5 classes de CM2 seraient concernées), il a été convenu que les élèves de CM2 viendraient quatre fois dans l’année au CDI, selon ce mode d’organisation :

  • une séance d’une heure de présentation, avec différents ateliers, en novembre / décembre
  • deux séances de recherche en janvier / février et mars / avril
  • une séance finale (dont je n’ai pas encore pu déterminer la forme) en mai / juin

Evidemment, l’avantage, c’est de préparer les CM2 à l’entrée en sixième, à la fréquentation du CDI, et à pouvoir beaucoup plus approfondir, du coup, les séances d’Initiation à la Recherche Documentaire avec les sixièmes, par la suite. L’inconvénient, le seul, l’unique, c’est que pendant ces séances avec les CM2, le CDI est fermé aux autres élèves du collège.

Pour l’instant, je n’ai préparé que la première séance, qui comporterait quatre ateliers. Les deux premiers ateliers sont destinés à familiariser les élèves avec le fonctionnement du CDI et à son organisation géographique. Pour cela, j’ai créé un jeu de l’oie du CDI :

JEU DE L’OIE DU CDI blog

Ce jeu de l’oie est présenté avec ses règles :

règles du jeu du CDI blog

Je l’ai imprimé en trois exemplaires au format A3 (les règles au format A4) et plastifié. Je précise qu’il se joue avec un seul dé – sinon le jeu risque d’être un peu trop rapide – et que je compte faire jouer maximum quatre élèves en même temps (sur trois tables, ça tombe bien, c’est pile ce que j’ai au CDI comme table de quatre).

L’autre atelier destiné à donner un aperçu de l’organisation géographique du CDI, c’est un plan à compléter :

Plan du CDI CM2

Il permettra aux élèves de repérer les différentes zones : fictions, documentaires, kiosque ONISEP, coin BD…

Les deux autres ateliers que j’ai préparés sont davantage destinés à sensibiliser les élèves à ce qu’ils peuvent trouver au CDI, en terme de contenus, et aux classements des ouvrages. Il y a donc un atelier « fictions » : à partir des couvertures de livres disposés sur une table, les élèves doivent associer un résumé et sa couverture. D’un côté les couvertures, déjà numérotées et que j’aurais découpées :

Liaison CM2 6E fictions couvertures

De l’autre, les résumés, figurés par des lettres. Sur la feuille des résumés, les élèves doivent donner, à droite du résumé, le bon numéro de couverture :

Liaison cm2 6e fictions résumés

Enfin, le quatrième atelier, « documentaires », aura pour but de donner un premier aperçu du classement des ouvrages, par famille de thèmes. Ce qui m’a semblé le plus parlant, ce sont les ouvrages sur les animaux et ceux sur la géographie. L’élève aura devant lui un ouvrage sur les chats ou sur Paris : il devra en retrouver la « famille », en s’aidant de ces fiches :

Initiation à la recherche (sixièmes)

Depuis le début de l’année, j’ai déjà accueilli l’ensemble des sixièmes en séances, sur des horaires d’ATP (aide au travail personnel) et je leur ai présenté le CDI, le rayon fictions, et le portail e-sidoc. Les séances suivantes interviendront à la mi-novembre, avec comme objectif de comprendre l’organisation des ouvrages documentaires et, brièvement, la structure d’un documentaire (sommaire, glossaire, index, bibliographie…).

Ils auront comme support :

  • cette fiche de cours (que j’ai utilisé l’année dernière et qu’il me semble possible de conserver) Séance cours 6e documentaires
  • une nouvelle fiche exercice, que j’ai en grande partie modifiée, par rapport à l’année passée : Je fais une recherche documentaire (la question 5 sera traitée en fonction du temps restant)

La réponse n’est pas toujours 42…

Comme je l’avais dit dans un précédent article, nous avons organisé, avec une collègue de physique chimie, et en collaboration avec les autres membres de l’équipe, un concours dans le cadre de la Fête de la science. La première énigme a été posée aux élèves au CDI, mardi matin, sous cette forme :

Enigme Fête de la science

Pour ceux qui veulent voir à quoi ressemblait concrètement l’énigme et qui ont les livres à disposition, voici sur quels livres je me suis appuyée (veuillez excuser certaines erreurs de normes bibliographiques éventuelles) :

  1. La Grande Encyclopédie Fleurus Terre, Editions Fleurus, collection Géo jeunesse, 2002. (documentaire)
  2. La Grande Encyclopédie Fleurus Sciences, Editions Fleurus, 2001. (documentaire)
  3. Leo,  Aldebaran : 1. La catastrophe. Editions Dargaud, 2009. (bande-dessinée)
  4. Nick Abadzis, Laïka. Editions Dargaud, 2009. (bande-dessinée)
  5. Enki Bilal, Pierre Christin, La ville qui n’existait pas : Légendes d’aujourd’hui. Casterman, 2006. (BD)
  6. Pierre Bon. L’univers. Editions Fleurus, collection Imagia découverte du monde, 2000. (documentaire)
  7. Stefan Wul, Retour à « 0 ». Gallimard, collection Folio junior, 1993. (roman SF)
  8. Mark Haddon, Le Bizarre incident du chien pendant la nuit. Nils éditions, 2004. (roman policier)
  9. Richard Matheson, L’homme qui rétrécit. Folio Science fiction, 2005. (roman SF)
  10. Pierre Boulle, La Planète des singes. Editions Pocket juniot, collection « Références », 1994. (roman SF)

Pour les paresseux ou ceux qui ont d’autres éditions (parfois plus récentes), la réponse à la première partie de l’énigme était : Graham Bell.

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén