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Mois : juin 2015

Juin 2015 : Séances et animations du CDI

Ce dernier article de 2014-2015 va vous présenter en détail, toutes les activités de fin d’année au CDI, ainsi que quelques bidouillages et quelques petites réflexions personnelles destinés à préparer en beauté l’année 2015-2016.

Expositions et nouveautés

  • Exposition HIGH-TECH

Pour commencer, je l’avais annoncé dans l’article du mois de mai, voici la dernière grosse exposition de l’année au CDI, que j’ai installée entre le 15 et le 26 juin. Pour vous présenter le projet tel que je l’ai conçu, je commencerai d’abord par l’affiche de l’exposition :

EXPO HIGH TECH(1)Vous l’avez compris, ce projet consistait à partir des objets que les élèves côtoient au quotidien, et de leur montrer des objets anciens ayant plus ou moins les mêmes fonctions :

  • pour l’ordinateur, la machine à écrire,
  • pour le smartphone, le téléphone à cadran,
  • pour l’appareil photo à disposition sur le téléphone, un appareil photo à soufflets,
  • pour le lecteur de musique, qu’il soit lui aussi sur le téléphone ou non, le gramophone

La plupart de ces objets étaient des objets personnels (ou familiaux) à l’exception du téléphone, prêté par un assistant pédagogique. J’ai ajouté à ces objets un stéréoscope ainsi que les fiches fournies avec, que je proposais aux élèves à leur demande. Pour tous les objets, à l’exception du stéréoscope, j’avais fabriqué les modes d’emploi suivants :

Pour voir les images en grand c’est par ici :

Voilà ce que donnait le rendu final de l’exposition, avec des ouvrages sur les médias, les moyens de communication et les inventions :

Photo 08-06-2015 09 45 59

Cette exposition a eu beaucoup de succès auprès des élèves, qui ont surtout aimé taper sur la machine à écrire, faire tourner le cadran du téléphone et se confronter aux prémices de la 3D à l’aide du stéréoscope.

  • Les 200 ans de Waterloo

Parallèlement à cette dernière grande exposition, j’ai pris l’habitude d’organiser des petites expositions thématiques (et liées à l’actualité) en parallèle, ce que je vais systématiser l’an prochain. Les petites expositions tiennent sur une table et sont parfois complétées par une exposition en images : cette année, l’éclipse du 20 mars 2015 et les 70 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale.

La dernière « micro-expo » était consacrée aux 200 ans de la bataille de Waterloo. J’aurais voulu faire comme pour l’éclipse, proposer la reconstitution de la bataille en direct sur les écrans des ordinateurs, mais pour cet événement, pas de diffusion en direct des commémorations.

Photo 16-06-2015 16 21 00

J’ai profité d’avoir fait du vide dans la réserve et d’avoir remis la main sur un vieil Astérix chez les Belges complètement hors d’usage pour réaliser deux petites brochures : Waterloo vu par Astérix et Waterloo vu par Victor Hugo. Une petite bulle de rappel :

astérix belges

  • Nouveautés juin 2015

Je n’ai pas été contactée par des représentants à la fin de l’année, j’ai donc pu passer une dernière commande avant les vacances : j’ai privilégié les mangas (rachat d’ouvrages abimés) et des documentaires d’histoire et de société. J’ai également profité qu’il y avait en ce moment dans les librairies une sélection de bandes dessinées à 3 euros pour opérer un petit renouvellement du fonds.

  • Signalétique et décoration

J’ai profité de cette période propice au récolement et aux rangements de toute sorte, pour faire du vide dans ma réserve. A cette occasion, j’ai recyclé de vieilles BD d’Astérix et de Tintin qui m’ont permis de « customiser » mon bac à BD, de décorer le coin lecture, de finir la frise de ce dernier, et d’expérimenter une nouvelle signalétique en images du rayon roman.

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En gros, pour faire retenir l’ordre alphabétique à mes loustics, j’ai découpé des personnages et des onomatopées qui correspondent aux lettres de début et de fin d’étagères : Astérix pour le A, Dupont et Dupond pour le D, Milou pour le M…

Animations et séances, réunions et formations

Durant ce mois de juin, je n’avais plus de séances avec des élèves. J’en ai profité pour préparer mes séances de liaison CM2-6e et d’initiation à la recherche de l’an prochain (pour ces dernières, même si je voudrais tester de nouvelles choses – dont des capsules vidéos – je n’ai pour l’instant eu le temps que de corriger les fiches élèves en fonction de mon ressenti de cette année et de faire une première vidéo).

Deux exceptions à ce calme relatif :

– J’ai participé au jury des épreuves d’histoire des arts de 3e début juin, et j’ai évalué à l’oral 5 élèves, en binôme avec une collègue d’histoire. Trois prestations excellentes, quoiqu’un peu hésitantes dans la partie entretien, deux autres un peu plus maladroites (les élèves ont eu du mal à citer un personnage de comics ayant pour mission de défendre les valeurs de l’Amérique et adapté encore très récemment au cinéma).

– Dans le cadre de la liaison CM2-6e, une des six classes a réussi à mener le projet à bien et à reprendre en classe la réalisation de logos pour le collège. J’ai donc présenté les logos aux élèves de sixième, ainsi qu’aux enseignants, pour qu’ils votent pour celui qu’ils préféraient. Les 3 logos arrivés en tête sont les suivants : Logos CM2 2015.

En ce qui concerne les réunions et les formations, j’ai participé entre mai et juillet à une formation et à la dernière réunion de bassin, qui s’est tenue dans mon établissement le 15 juin.

Journée portes-ouvertes

Une journée portes-ouvertes était organisée au collège le 30 juin. A cette occasion, j’ai décidé de mettre en place un certain nombre d’animations, résumées sur le plan suivant : Programme CDI Portes ouvertes

En gros j’ai décidé d’occuper toutes les tables et toutes les grilles d’expositions avec :

  • une rétrospective en photo de toutes les expositions organisées durant l’année ;
  • les infographies réalisées durant la semaine de la presse ;
  • les numéros du Mermoz News publiés par l’atelier journal ;
  • les quiz de culture, les QCM et les modes d’emploi ;
  • les travaux des élèves de 6e ;
  • les logos des élèves de CM2 ;
  • le jeu de l’oie du CDI et le jeu de Cluedo, modifié pour être joué uniquement au CDI (en gros, au lieu d’aller chercher les suspects, les élèves cherchent les enveloppes dissimulées dans les différents rayons et zones du CDI pour remplir la grille et trouver le coupable.

Restitution en photo de ces portes-ouvertes :

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J’ai ajouté une présentation en infographie de l’atelier journal :

Présentation atelier journal(1)

Bilan d’activités, statistiques et autres réjouissances de fin d’année

Comme d’habitude, je remets en fin d’année mon bilan d’activités à mon chef d’établissement. La bestiole fait cette année une quinzaine de pages, annexes non comprises. Je retiens de cette année quelques points sur le fonctionnement du CDI, côté élèves :

  • Les points positifs : une fréquentation stable, malgré de nombreuses absences de ma part pour cause de réunions, formations, etc. Les élèves sont habitués au CDI et aiment y venir. Ils apprécient les expositions thématiques, surtout quand ces dernières sont interactives, et les ateliers qui leur sont proposés.
  • Les points négatifs : toujours pas moyen de faire des séances avec les 4e, un ENT infernal à gérer en début d’année, des emprunts en chute libre (la collègue qui fait emprunter un roman à tous ses sixièmes n’a pas eu le temps cette année et j’ai perdu 3 grands lecteurs). L’une des priorités de l’an prochain : renforcer les actions de promotion de la lecture.

Côté profs, pas de points négatifs, peut-être juste l’envie de monter d’autres projets et qu’ils aient comme moi un peu plus de temps, mais c’est un vœu pieux…

Et comme d’habitude, voici les documents que j’ai produits en format PDF, pour les courageux qui veulent s’en farcir la lecture :

Sinon, vous pouvez zyeuter l’infographie qui sera présentée au CA de clôture, en septembre 2015, également remise à ma chef. Beaucoup plus digeste et agréable à l’œil.

Bilan personnel de l’année, expérimentations, bidouillages et autres découvertes

Cette année a été très riche pour moi, j’ai appris beaucoup de choses, et je me suis perfectionnée dans beaucoup de domaines, dont quatre m’ont principalement apporté au quotidien :

  • les infographies qui m’ont permis de faire des quiz, des modes d’emploi, des plaquettes de présentation, la nouvelle version du Buzz de Mermoz et la version light de mon bilan d’activités ;
  • les schémas heuristiques grâce auxquels au moins deux de mes projets de cette année seront transformés l’an prochain ;
  • le jeu en classe, que j’avais déjà testé avec le jeu de l’oie du CDI, et que j’ai approfondi à coup de cluedo et de learning apps ;
  • enfin, les capsules vidéos :

Début juin, attristée par la chute de mes prêts, j’ai décidé de faire, via le site Powtoon, des petites vidéos de promotion de la lecture, que je posterai en septembre sur l’ENT du collège. J’ai fait d’ores et déjà trois vidéos thématiques : Frissons, mystères et amour, mais la sélection est amenée à s’étoffer au fur et à mesure, toujours en proposant un livre du rayon fictions et un livre du rayon documentaires. Vous trouverez ces vidéos sur ma chaîne :

https://www.youtube.com/channel/UCMItGpfw2hyR_rahFBcsSbw

Vous y trouverez également une vidéo de présentation du CDI, la première qui sera à destination de mes futurs élèves de sixième pour mes séances d’IRD :

Bref, je finis l’année avec plein d’idées, que j’espère fructueuses et sources d’échanges pour les projets de l’an prochain : ranimer le souffle de l’atelier journal, moderniser le site du collège, relancer ateliers cinéma et d’ouverture culturelle, plus généralement.

Dédicace à tous les twittos ou presque

Ces idées, bidouillages, expérimentations et cogitations, bouillonnement de matière grise et mutualisations, je les dois à tout un tas de Twittos superdocs, et autres coupains coupines que j’ai à présent l’occasion de remercier – même si je vais sûrement en oublier dans le lot. Allez on sort les mouchoirs :

  • Merci à @spdocs (qui, pour moi, est l’abréviation de superdoc) de me supporter tous les mercredis pour une journée de boulot enrichissante, de ne jamais oublier quand j’arrive en deuxième mon croissant avec le café, d’avoir toujours des idées de mutualisation et d’accepter que je lui envoie des SMS à des heures indues, et même le week-end.
  • Merci à @infoprofdoc et à @DupontAL de leurs conseils en matière de publications en ligne et d’outils et de leur partage d’infographies, sources d’inspiration.
  • Merci à @BrigittePierrat, superdoc fan de séries, d’avoir accepté de me nommer gourou de la secte de The Newsroom, réservée aux fans de cette série.
  • Merci à @br2doc d’être juste quelqu’un d’adorable…
  • Merci à @dmourendoc pour les discussions tolkienesques et cinéphiles sur le récolement, même sans bluetooth…
  • Merci à @cdi_les_pres, parce que c’est grâce à lui que de Padawan je suis devenue Jedi…
  • Merci à Camille, (toujours pas sur Twitter ????) qui me trouve toujours géniale alors que d’autres le sont dix fois plus que moi !
  • Enfin merci à tous les superdocs, trop nombreux pour les citer, que je connaissais déjà ou dont j’ai fait connaissance cette année et qui m’ont inspirée et scotchée par leur hyperactivité : @_PetiteNoisette, @_AnneDelannoy, @Baccadoc, @legarnier

Merci à tous, même si j’en oublie, bonnes vacances à vous, reposez-vous bien et à l’année prochaine !

Dans les coulisses de Cannes

Voici enfin le compte-rendu de lecture du mois de mai… il sera certainement un peu plus court que les précédents, car le livre dont il parle m’a laissée sur un avis plutôt mitigé.

Il s’agit d’un roman, comme pour la 3e fois de cette année. Cinq critiques, trois romans.

Petit rappel

En janvier, il s’agissait d’une biographie polyphonique de James Dean. Si la découverte de la personnalité de James Dean m’avait assez plu, le parti pris de l’auteur, qui consistait à faire parler l’acteur, et les personnes de son entourage, de sa vie et de la leur, ne m’avait pas particulièrement emballée. Je trouvais que l’auteur se dispersait trop d’un personnage à un autre et nous faisait manquer l’essentiel, ce qui nous empêchait de nous identifier à un protagoniste en particulier.

En mars, c’était un roman très réussi où un ancien du FBI se lançait à la recherche, pour un collectionneur, d’un film muet disparu, et portant le nom du roman : Londres après minuit. La réalité se mêlait habilement à la fiction et l’auteur entraînait son lecteur dans une brume tout à fait propre à l’univers du film noir. Londres après minuit a été pour moi le vrai coup de cœur de ce début d’année.

Hésitations

Et voici donc la critique d’un autre roman, sorti en mai 2015. Cette année, visiblement, les romanciers – et tous ceux qui ont des prétentions à l’être et dont ce n’est pas la première occupation – sont très inspirés par le cinéma.

J’ai longtemps tergiversé avant de me décider à choisir cet ouvrage. Et même pendant sa lecture, à la toute fin du mois, je me suis demandée si je n’allais pas l’arrêter et lui préférer un autre roman, que j’avais également repéré – et que je garde en réserve pour le mois de juin : Alice Guy, La première femme cinéaste de l’histoire, paru aux éditions Plon en mai 2015, sous la plume d’Emmanuelle Gaume.

alice guy

Finalement le temps m’a manqué et j’ai fini cette lecture avec un peu de mauvaise volonté…

Le roman en question est l’œuvre de Gilles Jacob, président du Festival de Cannes jusqu’à l’année dernière. Il a été publié chez Grasset en mai 2015, sans doute pour que sa sortie coïncide avec le-dit Festival, et porte justement, habilement, le titre : Le Festival n’aura pas lieu.

le festival n'aura pas lieu

J’apprécie beaucoup les interventions de Gilles Jacob, lorsqu’on l’entend et lorsqu’on le voit, on sait immédiatement avoir affaire à un passionné, capable de beaucoup d’éclectisme dans ses goûts, et qui pourrait reprendre à son compte la phrase d’Henri Langlois : « Je pense cinéma, je vois cinéma, mon imagination est cinéma ».

Le fait est que son livre correspond lui aussi complètement à cette phrase. Une imagination cinéma.

Un Festival – galerie de portraits

Le roman suit la trajectoire de Lucien Fabas, personnage inspiré de Robert Favre Le Bret, délégué général du Festival de Cannes de 1952 à 1972 et président de 1972 à 1984. Où s’arrête la réalité, où commence le roman, je ne connais pas assez Robert Favre Le Bret pour prétendre le savoir.

Lucien Fabas, lui, se présente au lecteur comme un journaliste cinéphile et lépidoptérophile (collectionneur de papillons), envoyé sur le tournage du film Mogambo, de John Ford.

mogambo

J’ai un souvenir très coloré de Mogambo, film qui se déroule dans la jungle kenyane des années 50 – les blancs y sont encore, pour peu de temps, les seuls êtres plus ou moins civilisés du décor. On y suit les hésitations amoureuses de Clark Gable entre la flamboyante brune Ava Gardner et la très sage – trop sage – blonde Grace Kelly (trop sage dans mon souvenir, bien-sûr, et que j’ai toujours préférée dans les Hitchcock, en particulier Fenêtre sur cour).

Rétrospectivement, maintenant, j’ai un souvenir beaucoup plus enthousiaste du film de John Huston, The African Queen, avec Bogart et Katharine Hepburn, que de Mogambo.

Le livre de Gilles Jacob s’ouvre donc sur l’arrivée, trempée et sans valise, de Lucien Fabas sur les lieux, où il rencontre toute l’équipe : John Ford, les 3 comédiens principaux et la soeur d’Ava Gardner, Bappie, qui sert à cette dernière de confidente, de chaperon, et occasionnellement, de souffre-douleur.

Dans cette ambiance aventureuse et glamour, ce que décrit Gilles Jacob, c’est surtout l’envers du décor, à l’ombre des stars et des artistes : l’histoire d’amour compliquée de Fabas avec Bappie, les aléas climatiques et politiques dans lesquels le tournage est plongé.

Et une fois le tournage terminé, c’est encore tout cela qu’il nous montrera : l’envers du cinéma, l’envers de Hollywood et de ses scandales, l’envers d’Ava Gardner, l’envers du Festival de Cannes et l’envers de mai 68.

On y croise toute une galerie de portraits plus ou moins flatteurs : anciennes stars du muet comme Lilian Gish, journalistes, ambitieux, réalisateurs tels que Truffaut, Godard, Polanski, Fritz Lang, et jusqu’aux politiques avec De Gaulle, arrivant de Baden-Baden en hélicoptère et repartant après quelques instants, vision fugitive et aussi surréaliste que les autres personnages.

Des images, des instantanés, des moments pris sur le vif, un héros toujours en train de courir après des papillons, cinématographiques ou non, et le cinéma comme une divinité exigeante à laquelle on sacrifie tout : voilà le propos, voilà le message proposé par Gilles Jacob.

De cette traversée, cependant, le lecteur ne sort pas transporté.

Le coup de cœur n’aura pas lieu

Certes tout dans ce livre crie l’amour du cinéma. Le personnage de Fabas préfère y sacrifier sa tranquillité, sa vie et mêmes les événements – il se bat pour empêcher l’arrêt du Festival en 68 – tout, pourvu que le cinéma règne.

Tout est louable dans ce qu’il entreprend, tout se défend, tout se comprend. Il devrait avoir l’adhésion complète du lecteur. Il court après les films, court après le temps, court après les stars. Mais sa course est celle d’un papillon, désordonnée, butinante, pleine d’indécisions et de retournements de situation.

Indécis, susceptible, borné, ombrageux, il peine à obtenir notre sympathie, et il n’est d’ailleurs pas le seul… Aucun des personnages décrit n’y parvient, d’une Ava Gardner aussi papillonnante que lui, d’un Clark Gable trop fugitif bien qu’attachant, à des jeunes cinéastes qui ne sont pas dépeints, loin de là, à leur avantage…

Et de toutes les réussites de Fabas, de tout ce qu’il peut entreprendre pour le cinéma dans une vie entièrement dédiée au cinéma, ce que retient Gilles Jacob, finalement, ce sont les échecs : les déconvenues et les mésaventures de Mogambo, l’échec sentimental du héros marié qui aime par intermittence et ne parvient pas à se décider, l’échec finalement à construire, en dehors du cinéma, quelque chose qui en vaille la peine.

Certes, ce que retient le lecteur, c’est que Fabas, loin d’être proche de Truffaut par les événements de Mai 68, l’est au moins par la philosophie, « Le cinéma est plus important que la vie ». Mais cette déclaration d’amour se perd derrière tout ce que Fabas n’a pas fait et tout ce qu’il n’a pas réussi à avoir.

Ce qu’on retiendra de ce livre, Le Festival n’aura pas lieu, c’est un chant du cygne, où le flamboiement du cinéma se teinte trop souvent d’amertume et empêche presque d’en admirer la magie.

Hollywood /  Cannes

Et n’était-ce finalement pas le but de Gilles Jacob, nous présenter ce monde comme un monde perdu, plein de désillusions et de gloires passées, des fantômes un peu décevants, un peu vains, et qui ne nous laissent qu’une incommensurable impression de tristesse.

Avec un peu d’ingratitude, le lecteur ne gardera donc que le flamboiement, il retiendra la face heureuse, en lumière, nimbée dans ce livre de flou artistique : le charme de Clark Gable – qui donne envie de revoir toute la filmographie de Clark Gable – la sensualité d’Ava Gardner, qui donne envie de la poursuivre de Mogambo à Mayerling, en passant par les camps gitans et les palais de La Comtesse aux pieds nus, et la fragilité de Grace Kelly, qu’on aime tant chez Hitchcock…

Il se plongera dans les livres sur Cannes, de Gilles Jacob, qui en a écrit, et de Serge Toubiana, auteur d’un Cannes Cinéma aux photos mythiques de Traverso.

cannes cinéma

Et il retournera voir des films, des films et encore des films de cet âge d’or du cinéma.

Quelques mots pour finir…

Voilà pour cette critique en demi-teinte, d’un livre qui aurait peut-être mérité mieux. Nous verrons ce que réserve le rayon cinéma au mois de juin, et si rien ne retient mon attention, je me rabattrai sur le livre mentionné plus haut, encore un roman qui mêle réalité et fiction, le Alice Guy d’Emmanuelle Gaume.

Et si j’ai commencé le précédent article, sur le bilan de mai du CDI, par une évocation cinéphile, je terminerai cet article cinéphile de début juin, par une petite recommandation aux docs.

Dans mes pérégrinations à travers des séries, bonnes ou moins bonnes, ou excellentes et enthousiasmantes, j’ai récemment découvert, entre la saison 4 de Downton Abbey et la saison 5 de Game of thrones, ce que j’appellerai très objectivement un petit bijou.

Il s’agit de The Newsroom, série de 3 saisons, diffusée entre 2012 et 2014 et qui suit le quotidien d’une chaîne d’information américaine, le tout créé par Aaron Sorkin, scénariste du film The Social Network.

C’est une série brillante, avec des comédiens talentueux, et des dialogues virtuoses, qui dissèquent la fabrication et la diffusion de l’information au 21ème siècle. Elle plaira donc tout autant aux puristes des séries et aux documentalistes.

Petite mise en bouche avec le trailer :

À bientôt pour un autre épisode doc !

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