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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : avril 2017

Avril 2017 : séances et animations du CDI

Comme promis dans l’article précédent, cet article fera le point sur les activités menées au CDI entre le 22 mars et le 18 avril. Je pourrai ainsi revenir sur la suite (et fin) des séances menées dans le cadre de la semaine de la presse. Je rajouterai quelques petites choses d’ici la fin de la semaine…

Pour ceux qui me suivent sur Twitter, j’ai déjà tweeté un certain nombre de choses, mais l’article me permettra de détailler ces différentes actions.

En fin d’article, j’en profiterai pour répondre à l’invitation de Petite Noisette sur blog-o-noisettes.

Séances #SPME2017

  • Les présidentielles : Seconde 6, Seconde 7, Première STMG3

Avec ma collègue d’histoire-géo, nous avons poursuivi les séances en demi-groupe avec ses deux classes de seconde sur les présidentielles. Pour rappel, les élèves devaient tirer au sort un candidat aux présidentielles, faire une recherche sur son parti puis sur sa présence numérique (site, compte Twitter), et enfin comparer son programme avec celui d’un autre candidat. J’ai publié le formulaire à remplir par les élèves dans l’article du mois de mars.

Pour ces séances, nous nous sommes rendues compte qu’une heure n’était pas suffisante. Nous avons donc organisé pour chaque classe une deuxième heure durant laquelle les élèves se concentraient plus spécifiquement sur la comparaison de deux programmes.

En fin de séance, j’ai proposé à ma collègue de remplir avec les élèves une infographie sur la manière dont ils s’informaient activement ou étaient informés sur les présidentielles.

J’ai d’abord fait l’exercice pour moi-même :

Puis j’ai préparé des modèles « vierges » à destination des élèves, et voici ce que les différents groupes ont renseigné :

Suite à ces séances, la collègue d’histoire-géo qui s’occupe des 1STMG3 et avec laquelle je travaille depuis novembre, a souhaité elle aussi faire des séances sur les présidentielles. J’ai donc « mixé » le formulaire réalisé pour l’EMC et celui pour les lettres, cette collègue souhaitant à la fois travailler sur l’histoire des partis et l’analyse des professions de foi des candidats :

Pas de travail sur infographies pour cette classe là, les séances sur les présidentielles clôturent pour cette année une belle collaboration amorcée au mois d’octobre et que j’espère reprendre l’an prochain.

  • Unes de presse : Première L2 et Première STMG1

Avec mon 3e collègue d’histoire-géo, nous avons repris une collaboration qui implique deux de ses classes (séances sur la représentation des femmes dans la société avec les Premières L et sur le complotisme avec les STMG).

Dans le cadre de la semaine de la presse, nous avons décidé de faire produire aux élèves des Unes de presse sur Piktochart. Il a fallu créer un compte Piktochart pour le CDI et tenir compte des aléas du réseau et des versions obsolètes de Firefox sur les ordinateurs du lycée.

Pour les séances, nous avons prévu à l’origine une heure, mais nous sommes passés rapidement à deux heures par demi-groupe avec l’organisation suivante :

  1. veille de séance : collecte des dépêches AFP, téléchargement des images proposées sur Piktochart ;
  2. première heure : présentation de la séance, de l’outil, travail en autonomie des élèves par groupes de deux ou trois. En conservant l’identifiant et le mot de passe, certains d’entre eux ont pu poursuivre le travail chez eux.
  3. deuxième heure : finalisation du travail, « défense » de la Une proposée, réalisation d’une deuxième Une avec les infos de la veille.

Pour l’heure, j’ai rassemblé les Unes les plus abouties sur le Padlet ci-dessous, que j’essaierai d’enrichir si jamais je récupère d’autres travaux :

https://padlet.com/jfiliol_pro/unespresse1eres

Les élèves parviennent généralement à prendre en main assez facilement l’outil et à organiser la Une en fonction des informations qui les intéressent le plus (certains se spécialisant dans le sport) mais il faut toujours lutter contre les aléas informatiques…

  • Projet webradio : Première L/ES

Comme indiqué dans l’article précédent, nous avons amorcé, mon collègue d’histoire et moi-même, un projet de webradio avec Jean-Pierre, le référent numérique de notre lycée.

Le jeudi et le vendredi de la semaine de la presse, nous avons pu faire notre première séance de présentation aux élèves de Première L/ES, classe que nous avions choisi pour démarrer ce projet.

Lors de la séance avec le premier demi-groupe, nous bénéficiions de l’aide et de l’expertise de Jean-Pierre, qui avait déjà travaillé sur des webradios. Il avait préparé l’organisation suivante :

  1. présentation d’une émission de radio enregistrée en direct, avec un décryptage des différents rôles (animateur, chroniqueur) et de l’équipement : en gros, analyser tout ce qui s’entend et se voit ;
  2. présentation du matériel avec complexification progressive : d’abord deux élèves qui parlent au micro, un troisième chargé de la technique, on ajoute une piste pour la musique, puis l’enregistrement. La séance se termine avec l’écoute de ce qui a été enregistré.

Pour l’exemple, nous avons utilisé la chronique « TubesAndCo » de Rebecca Manzoni sur France Inter :

Retour en images sur ce premier temps :

Pour le deuxième demi-groupe, Jean-Pierre n’étant pas présent, nous avons tenté de reprendre au plus près sa trame, en veillant à ne rien oublier.

A l’issue des deux séances, rendez-vous a été pris avec les élèves pour un deuxième temps qui devrait intervenir fin avril ou début mai, en leur demandant de réfléchir par groupes de trois à un sujet de chronique avec pour chaque groupe deux chroniqueurs et un technicien.

Dans tous les cas, ce début de projet est très prometteur, les élèves se sont montrés très motivés et nous pensons déjà à l’élargir à d’autres classes.

Voilà pour ces quelques séances en lien avec la semaine de la presse, je me tourne désormais vers les deux ou trois projets restants d’ici la fin de l’année et dont je reparlerai certainement au mois de mai ou juin en fonction de leur avancée.

Expositions / Gestion

Le mois d’avril étant bien grignoté par les vacances, je n’ai pas installé de grande expo autre que celle déjà en place de la semaine de la presse.

En revanche, j’ai commencé à plastifier et à installer les affiches réalisées avec Sandrine Duquenne et mises en ligne sur le Padlet ci-dessous (déjà mentionné plusieurs fois) :

https://padlet.com/jfiliol_pro/qrcodeslectures

Voilà ce que cela donne en photos sur certaines étagères :

J’ai également proposé une petite sélection autour des présidentielles, comme je l’avais fait pour la journée internationale des droits des femmes :

Et il y a toujours l’exposition des nouveautés.

J’ai profité du mois de mars pour finir mon travail d’harmonisation des cotes et de signalétique pour le rayon Arts (700), et j’ai amorcé le même travail pour le rayon Littérature (800).

Voilà pour ces derniers travaux de gestion…

Je finis donc cet article avec la réponse à Petite Noisette.

Liebster Award Livresque

Le principe : Dire 11 choses sur soi, répondre aux 11 questions posées par la personne qui vous a nominé(e), poser 11 nouvelles questions aux 11 blogs que vous aurez choisi ! (j’ai choisi, plutôt que de sélectionner 11 blogs, étant donné mon retard, de vous laisser répondre si vous le souhaitez aux 11 questions en commentaire).

  • 11 choses sur moi et les livres
  1. Je rêve de vivre dans un endroit où la bibliothèque sera une pièce à elle-seule car pour l’instant, mes livres montent jusqu’au plafond, et débordent des étagères…  et je pourrai ainsi classer mes livres sur le cinéma : livres sur les réalisateurs, sur les films…
  2. Je suis très possessive de mes livres, on m’en offre et si deux personnes m’offrent le même livre, c’est un cadeau, je ne parviens pas à me séparer d’un des deux exemplaires. En gros mon « désherbage » est restreint à 2 ou 3 livres par an, pas plus.
  3. J’arrive à lire en anglais et j’ai un faible pour les romancières anglaises.
  4. Je lis beaucoup moins de livres de fiction qu’avant, et beaucoup moins de livres en général, car je me concentre sur les ouvrages sur le cinéma.
  5. J’ai lu deux fois et en entier À la recherche du temps perdu, et ce n’était pas sous la contrainte.
  6. Le seul livre qui m’ait fait pleurer – et j’ai vraiment éclaté en sanglots devant mes parents éberlués – était Mon bel oranger. Je revois précisément la scène : je lisais le livre pendant le journal télévisé et j’ai fondu en larmes.
  7. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois avant d’arriver à lire L’Étranger de Camus, et pourtant, quand j’ai réussi j’ai adoré.
  8. Par contre je n’ai jamais pu dépasser le début de Madame Bovary et de Voyage au bout de la nuit.
  9. J’adore Beauvoir et Sagan.
  10. Je cherche l’équivalent pour toutes les villes du monde de Barcelone pour L’Ombre du vent.
  11. Henri-Pierre Roché, qui a publié Jules et Jim à 74 ans, me laisse penser qu’il n’est jamais trop tard pour écrire un livre (et cela contrecarre le sadisme de mes anciens profs de prépa qui nous sortaient régulièrement que nous étions déjà plus vieux que Rimbaud).
  • Mes réponses aux 11 questions

1.Ton dernier coup de coeur livresque ? Blitz de Connie Willis, ça date un peu mais ça reste pour moi le meilleur livre de science-fiction que j’ai lu récemment !

2.Pourquoi faire ce blog ? Pour donner envie à mes amis de découvrir le métier de « dame du CDI » sous un nouveau jour, pour donner des idées aux copains copines profs docs, pour partager ma passion pour le cinéma, bref pour allier l’agréable professionnel à l’agréable personnel.

3.Quelle adaptation de livre en film as-tu préférée ? Pourquoi ? Il y en a une tonne ! Une version introuvable du Comte de Monte-Cristo avec Jean Marais, justement parce qu’elle est introuvable. J’attends encore l’adaptation parfaite des Hauts de Hurlevent. En plus récent, Le Seigneur des anneaux et Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban.

4.Quel est ton genre préféré ? Tous et aucun, j’aime tout du moment que l’histoire est prenante.

5.Quel est le genre que tu aimes le moins ? Aucun (voir question précédente).

6.Ton métier est-il en rapport avec les livres, et si oui, que fais-tu au quotidien en rapport avec la lecture ? Et comment ! Je range, je classe, je catalogue, je tente de donner envie de lire autrement, j’expose, je commande, je désherbe…

7.Quel est ton premier souvenir de lecture ? Pomme d’api, Astrapi et J’aime lire, car mes premières lectures, c’était surtout des abonnements…

8.Es-tu plutôt bibliothèque ou librairie ? Librairie : j’aime avoir les livres à moi et ne pas avoir à penser à les rendre…

9.Participes-tu à des challenges lecture ? Pourquoi et lesquels ? Non, par manque de temps et parce que je n’aime pas m’imposer une lecture et un calendrier donné.

10.Comment choisis-tu ta prochaine lecture ? en librairie, sur internet, dans les rayons cinéma, romans et bandes-dessinées, et en fonction du résumé, des premières pages et de la date de sortie.

11.Quel personnage de livre te ressemble ? Quand j’étais ado, j’adorais le personnage de BD Henriette (qui me faisait penser aussi à Daria), mais sinon j’aime beaucoup Hermione dans Harry Potter évidemment…

  • Mes 11 questions
  1. Le livre préféré de votre enfance ?
  2. Une lecture que vous avez abandonnée et que vous regrettez ?
  3. Le livre au-dessus de votre PAL ?
  4. Un auteur que vous rêvez de rencontrer ?
  5. On vous donne le pouvoir de créer en vrai un univers imaginaire : lequel ?
  6. Les genres / sujets de livres dont on pourrait se passer ? (fictions ou documentaire)
  7. Papier ou numérique (ou les deux) ?
  8. Une fin qu’on vous a spoilé ?
  9. Où lisez-vous ?
  10. En silence ou en musique ?
  11. Un livre, un seul, à emporter, maintenant, tout de suite ?

Voilà pour ce questionnaire, à vous de jouer, si vous le souhaitez ! Et à bientôt sur Cinéphiledoc !

Retour en enfances

Pour ce compte-rendu cinéphile du mois d’avril, je vous propose une exposition, deux livres et un coffret qui ont tous en commun de mettre les enfants à l’honneur.

Contrairement à un précédent article, dans lequel il s’agissait de retrouver, derrière le personnage, l’enfant devenu adulte qui l’avait incarné, ce sont cette fois les visages fictifs qui auront la part belle.

Depuis le 29 mars, en effet, la Cinémathèque française propose une exposition, « Mômes & Cie », et j’ai pris l’habitude d’attendre ces expos avec impatience et de vous en faire un compte-rendu sur ce blog.

 

Pour préparer cette visite – et cet article – je me suis demandée qui incarnait pour moi le mieux un enfant au cinéma. J’ai écarté les grands classiques, non pas volontairement, mais parce que j’ai pu suffisamment en parler dans d’autres articles.

J’ai laissé le Kid avec Charlot, Antoine Doinel avec son copain René, et tous les personnages de dessins animés, pour les retrouver peut-être un peu plus tard.

Et j’ai préféré laisser la place à Toto, qui pour moi reste à la fois l’un des enfants les plus espiègles du cinéma italien, avec sa petite bouille malicieuse, et véritablement l’enfance de ma propre cinéphilie…

Évidemment, c’est toujours particulier d’entendre Philippe Noiret doublé en italien, mais la magie reste la même… Un gamin minuscule, qui aime le cinéma comme un fou, qui nous fait découvrir tout un pan du cinéma international de 1945 à 1980 (je taille large) et qui ne se doute pas de sa propre vocation.

J’ai repensé aussi au film collectif Enfances, sorti en 2007 et racontant l’enfance de six grands réalisateurs (Hitchcock, Bergman, Tati, Renoir, Welles, Fritz Lang)… je me suis dit que j’aimerais qu’un jour, ce petit bijou sorte en DVD…

Fidèle à mon habitude et avec ces visages en tête, je suis allée voir l’expo de la Cinémathèque.

Mômes et Cie

Le matin même du jour où j’avais décidé de respecter cette tradition cinémathécale (adjectif en cours de définition avec Léo Paget), la chronique PopNCo de Rebecca Manzoni sur France Inter, consacrée à E.T., m’avait mise dans le bain.

https://www.franceinter.fr/emissions/pop-co/pop-co-12-avril-2017

J’ai profité d’un temps quasi estival pour venir à cette expo, et en arrivant à Bibliothèque François Mitterrand, j’ai marché jusqu’au parc de Bercy, ce qui m’a permis de tomber directement sur l’entrée de la cinémathèque :

Je n’ai pas pris beaucoup de photos à l’intérieur : comme une friandise, l’exposition se savoure, se déguste avec les yeux, assis ou allongés par terre.

Dans les différentes salles, les différentes émotions de Vice-versa, moins le dégoût et plus le courage. Un grand écran, des décors minimalistes. La première salle dans laquelle on débouche, c’est la Joie, et j’ai été accueillie par le Kid.

Tout de suite on est saisi. Des grandes salles avec les émotions, des plus petites salles annexes avec des photos, affiches, citations. Quelques costumes, comme la robe couleur de lune de Peau d’âne et la robe du magicien du Voyage dans la lune de Méliès. Un Nimbus 2000 flottant dans les airs.

Pour finir une dernière salle, « À vous de jouer », avec un grand mur à crayonner à la craie, Kirikou sortant de la brousse, une lanterne magique, Persepolis à faire défiler.

Simplement, efficacement, cette exposition pour les enfants et ceux qui le sont restés, vous ramènent directement en enfance. Je n’ai pas regretté le voyage, loin de là.

Et cette fois-ci, j’ai cédé à la tentation et ai pris le catalogue de l’exposition.

1001 visages, 1001 prénoms…

Vous me direz, je n’ai pas compté…

C’est un beau livre qui appelle à la nostalgie, ce catalogue d’exposition. Enfance et cinéma : d’Antoine à Zazie a été co-édité par les éditions Actes Sud et la Cinémathèque française, et est paru en mars 2017.

 

L’essentiel de l’ouvrage est pensé comme un abécédaire, qui ne commence pas tout à fait à Antoine et ne finit pas tout à fait à Zazie. Comme de juste pour une publication de la Cinémathèque, il s’ouvre sur une préface de son président, Costa-Gavras, et de son directeur général, Frédéric Bonnaud.

Suivent trois témoignages de cinéastes : Christophe Honoré, Michel Ocelot et Nicolas Philibert, ainsi qu’une très belle citation de François Truffaut, présence tutélaire et indispensable, puisque réalisateur des Quatre cents coups, de L’argent de poche et de L’Enfant sauvage.

Le lecteur ne sera donc pas étonné de retrouver Antoine Doinel – car Antoine ne peut être (presque) que lui – Victor, Julien ou Patrick en tournant les pages…

Quelques impressions au fil des pages…

Retrouver Alexandre, avec son théâtre de marionnettes et sa lanterne magique, son air à la fois lunaire et boudeur, et se souvenir de la découverte pas si lointaine de Fanny et Alexandre, d’Ingmar Bergman.

Voir évoquée la Alice de Alice au pays des merveilles et se dire que, même si chez Tim Burton, c’est Alan Rickman qui fait la voix de la chenille, c’est tout même le Disney que je préfère…

Se dire que c’est logique que ce soit Serge Toubiana qui signe le texte sur Antoine Doinel…

Sourire en lisant le texte de Mathieu Macheret sur le Voyage de Chihiro, parce qu’il fallait bien qu’il y ait un film de Miyazaki dans le lot.

Frissonner en repensant à Sixième sens et à cette réplique mémorable « Je vois des gens qui sont morts ».

Suivre Harry Potter des romans de J.K. Rowling à la saga cinématographique avec Christophe Honoré.

Fredonner « A spoonful of sugar » et espérer que son bureau se range tout seul, comme la chambre de Jane et Michael dans Mary Poppins.

Se rappeler la première fois où l’enfance passe de l’insouciance à l’horreur dans Au revoir les enfants

Avec Charlot, courir sur les toits pour retrouver le Kid, ramassé par les services sociaux.

Revoir Persepolis.

En tombant sur Matilda, croire avoir affaire à l’adaptation du roman de Roald Dahl alors qu’il s’agit d’un film de Paul Newman…

Se remettre du choc de la petite Paulette orpheline de Jeux interdits, et de cette musique hypnotique à la guitare.

Éclater de rire à la mine quelque peu alcoolisée de Petit Gibus dans La Guerre des boutons d’Yves Robert (et pas les remakes ultérieurs).

Voir avec plaisir un film de Wes Anderson représenté : Moonrise Kingdom.

Refermer le livre avec le dialogue entre Gabrielle Sébire, commissaire de l’exposition, et Patrick Bouchain, son directeur artistique.

Que dire de plus ?

Comme la plupart des catalogues d’exposition de la Cinémathèque, il s’agit là d’un très bel ouvrage, pensé comme une galerie de portraits.

Justement, le seul petit regret serait que des photos, j’aurais aimé en avoir plus, et c’est une surprise, cette étonnante sobriété dans un ouvrage sur les enfants au cinéma. Mais c’est un regret qui s’oublie vite, tant le livre suscite en lui-même d’images et de souvenirs…

Il m’a d’ailleurs immédiatement fait penser à un autre ouvrage que je venais d’acheter…

Chihiro, Totoro, Mononoké

La mode est aux documentaires consacrés aux films d’animations, pas seulement en livres, mais aussi en vidéo.

Dans les rayons des librairies, est-ce la célébration d’un anniversaire quelconque, mais on retrouve un certain nombre de livres sur l’univers Disney (et j’espère qu’un jour, Taschen éditera en format poche le très beau livre qu’il a consacré aux archives Disney).

Plusieurs fois, la chaîne Arte a diffusé un magnifique documentaire sur Walt Disney, en deux parties. Je n’ai pas trouvé de vidéo d’extrait, et ce documentaire n’existe (pour l’instant ?) pas en DVD, mais voici le lien vers sa version VOD sur le site de la chaîne :

http://boutique.arte.tv/f10870-walt_disney_deux_parties

Il fallait bien que les studios Ghibli fassent eux aussi l’objet d’un documentaire – même si par le passé, au moins un beau livre consacré à Miyazaki avait été publié.

C’est le cas ici, et je rassure tout de suite les économes, voici qui vous donnera un bel aperçu, exhaustif et à la hauteur, des studios Ghibli.

Hommage au studio Ghibli : les artisans du rêve est un ouvrage collectif publié en mars 2017 et co-édité par Ynnis et Animeland.

Le livre, agréable et coloré, s’ouvre sur les biographies des deux membres fondateurs du studio : Hayao Miyazaki et Isao Takahata.

S’ensuit une présentation succincte mais complète de la genèse de Ghibli et de ses premières oeuvres : Nausicaä et Le Château dans le ciel. Puis l’ouvrage se contente de suivre la chronologie et les productions successives, de manière simple et efficace, avec pour chaque période, une page d’introduction :

Totoro et le Tombeau des lucioles, sortis simultanément, Kiki la petite sorcière, les « années fastes » avec notamment Porco Rosso et Princesse Mononoké, le « sacre de Miyazaki » avec Le Voyage de Chihiro et Le Château ambulant (mon préféré),

la relève puis le retour de Miyazaki avec Le Vent se lève.

Après l’étude des oeuvres les plus récentes, viennent l’interview de trois anciens animateurs des studios, tout un chapitre sur l’univers musical de Ghibli, avec un compositeur emblématique : Joe Hisaishi, des articles qui étudient le style, les personnages féminins, l’univers étendu (musée, exposition, produits dérivés), et enfin une vingtaine de pages d’illustrations hommages.

En 130 pages, ce petit livre réussit avec élégance et virtuosité son hommage à l’univers Ghibli et se révèle un indispensable pour tous les amoureux du studio. Non seulement, il donne envie de revoir tous les films les uns après les autres, mais il n’oublie pas de rappeler l’influence d’un film en particulier sur Miyazaki et Takahata : Le Roi et l’oiseau, de Paul Grimault et Jacques Prévert.

Détail ? Pas si je veux vous toucher un dernier mot d’un coffret déniché dans une de nos grandes enseignes…

Le Roi et l’oiseau, encore et toujours

Le 11 avril, il y a 40 ans, disparaissait Jacques Prévert. Est-ce la raison pour laquelle ce coffret était en vente ? Pas que je sache…

© Gebeka Films

Prévert, c’est l’oiseau, impertinent, qui fait fi de la royauté, poète et libérateur. Le Roi et l’oiseau est sorti deux ans après la mort de Prévert, et il a tout d’une oeuvre testamentaire, prenante, émouvante et inoubliable.

Pour ceux qui souhaiterait découvrir ou redécouvrir l’une des plus belles contributions du poète au cinéma (avec Les Enfants du Paradis), guettez ce coffret, vous y trouverez évidemment le film, des documentaires, la bande originale, des facs-similés, des partitions et l’affiche du film entre autres…

Et pour ceux qui souhaiteraient d’abord en savoir plus, quoi de mieux qu’un numéro de Blow Up :

Espérant avoir réveillé votre âme d’enfant avec toutes ces images, je vous dis à bientôt sur Cinéphiledoc !

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