cinephiledoc

Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : août 2017

#Ludovia14 : avant, pendant, après

Comme promis dans mes précédents articles, voici un article sur le vif de mon 3e Ludovia, avant de reprendre les publications régulières de Cinéphiledoc.

Dès demain je serai, comme l’année dernière, à l’université d’été Ludovia, à Ax-les-Thermes. La thématique de cette année est : « Partages, échanges et contributions avec le numérique ».

J’ai fait mon premier Ludovia il y a deux ans, j’avais publié à cette occasion un petit abécédaire qui faisait le compte-rendu de cette expérience. L’an dernier, pas d’abécédaire, mais un premier article en trois temps, comme l’indiquait le titre.

Dans « Avant », vous retrouverez mon petit programme personnel, les petits points de rendez-vous que je me suis fixée, les explorcamps et tables rondes auxquels je tenterai d’assister (et qui ne correspondent pas toujours à mon formulaire d’inscription, mais l’université étant assez détendue, je ne me fais pas trop de soucis…) mais aussi, pour cette année, l’explorcamp que j’animerai moi-même.

La rubrique me sert aussi d’aide-mémoire personnel, mais elle peut varier très vite, en fonction des derniers mails reçus ou au gré de mes caprices.

Si vous êtes dans les parages, je porterai chaque jour des t-shirts de geeks ou de lectrices… Pas besoin d’en dire plus, vous me reconnaîtrez certainement en les voyant.

Dans « Pendant », vous trouverez des mises à jour de cet article que j’essaierai de faire au fur et à mesure, même si je ne garantis rien.

Enfin, dans « Après », vous trouverez le vendredi ou le lundi suivant Ludovia, des productions, Storify, cogitations, ressentis, etc.

Avant

Mardi 22 août

  • J’arrive par la navette qui part de Toulouse Blagnac à 11h et quelques… Je pense démarrer Ludovia en douceur, en posant mes affaires et en « prenant le pouls » de cette nouvelle édition.
  • 16h-17h : j’irai certainement, cependant, assister aux communications scientifiques faites en salle de conférence :
  1. Florence Canet : Offrir sa veille en partage, Quelles pratiques pour le veilleur 2.0 ?
  2. Laure Carbonnel :  Manières de partager le savoir : le cas de la diffusion de données ethnologiques et ses limites.
  • Ayant été conquise par les présentations en Pecha-Kucha de l’an dernier, j’y retournerai cette année avec plaisir :

20h30 : Aspects pratiques de Ludovia par Aurélie Julien, chef de projet

21h00 : Soirée PechaKucha et autres surprises sur le thème de l’année Partages, échanges & contributions avec le numérique Avec comme intervenants : Thierry Karsenti, Margarida Roméro, Marcel Lebrun, Ange Ansour, Roberto Gauvin, Michel Guillou, JB Piacentino Qwant.

Mercredi 23 août

Le mercredi matin, j’ai prévu de me partager entre les explorcamps et une table-ronde de 11h30 à 12h30, j’attends toujours la thématique prévue pour cette table-ronde.

9h00-10h00 :

  • Explorcamp : Delphine Barbirati, formatrice, AC Grenoble et Michel Guillou citoyen numérique : Publier un commentaire : critiquer pour s’exprimervoir le résumé.

11h00-12h30 : Table ronde culture numérique codes : « sujet » et problématique à venir.

11h30-12h30 :

  • Cyril Mistrorigo, professeur de lettres modernes, AC Limoges invité d’honneur Nouvelle Aquitaine : Le projet Science-Fiction, voir le résumé.

Pour l’après-midi, de 14h à 15h, je serai sur mon Explorcamp, et j’espère vous y voir nombreux !

14h-15h : Lire en affiches et QR-codes au CDI ou sur un tiers lieuvoir le résumé.

15h15-16h15 :

  • Marie Soulié professeur de lettres modernes, AC Bordeaux, invité d’honneur Nouvelle Aquitaine : Utiliser la réalité virtuelle en cours de françaisvoir le résumé.
  • Caroline Gerber professeur de lettres, AC Toulouse et Sandrine Geoffroy professeur documentaliste, AC Toulouse : Book-trailers et booktubes, devenir un lecteur-acteur !, voir le résumé.

17h30-19h : j’assisterai à la table-ronde Collectifs d’enseignants connectés qui se tient à l’espace forum du parc : Les collectifs d’enseignants connectés : entre soi ou nouveaux acteurs de la formation ?

Jeudi 24 août

Matin : j’assisterai principalement aux Explorcamps.

9h-10h : Bruno Vergnes professeur de français, AC Bordeaux invité d’honneur Nouvelle Aquitaine : La classe comme communauté de partage, voir le résumé.

10h15-11H15 : Eric Hitier, professeur des écoles, AC Orléans-Tours : Projet EcoL@b : espace-s, usage-s, circulation-svoir le résumé.

J’essaierai de faire un tour sur le Kiosque à projets de la DNE (11h15-12h15) dans l’espace forum du parc.

Après-midi : à nouveau quelques Explorcamps.

14h00-14h30 : Audrey Démonière –Experte Doc DNE  : Partager son expérience de lecture dans un environnement numérique. 

14h30-15h00 : Brigitte Pierrat DGESCO-DNE : Identifier des ressources et valoriser les travaux en académie : la stratégie veille / diffusion des comptes disciplinaires Twitter d’éduscol et de la DNE. 

Puis la table-ronde « Pratiques pédagogiques » de 15h15 à 17h, ce qui sera la dernière manifestation à laquelle j’assisterai.

Je resterai sur place le soir, puisque je ne reprend la navette pour Toulouse que le vendredi matin. J’espère dans tous les cas avoir le plaisir de vous croiser, et comme l’an dernier, je mettrai cet article à jour au fur et à mesure de cette nouvelle édition de Ludovia !

Pendant

Mardi 22 août

(cette partie d’article sera illustrée et les liens seront ajoutés lorsque je bénéficierai d’une meilleure connexion)

Après-midi : Je suis arrivée vers 14h à Ax-les-Thermes via la navette de Toulouse, après 2h de trajet. Comme mon hébergement n’était pas disponible avant 16h, j’ai pu assister à une partie de la conférence de François Taddéi « Vers une société apprenante ».

J’ai ensuite assisté aux communications scientifiques, dont certaines ne figuraient pas comme annoncées dans le programme, mais j’ai pu voir celle que j’attendais, la communication de Florence Canet :  « Offrir sa veille en partage, Quelles pratiques pour le veilleur 2.0 ? »‬, en compagnie d’Anne Delannoy.

Elle y expliquait les processus de veille parfois inconsciente quotidiens des internautes et de partage, le tout s’appuyant sur des travaux de Louise Merzeau et sur des enquêtes de pratiques.

Je mets en lien un article qu’elle a fait suivre suite à cette intervention :

http://www.cairn.info/revue-i2d-information-donnees-et-documents-2017-2-p-70.htm

Pour clôturer cette riche et chaude après-midi, je me suis soumise au délicat exercice de l’interview, une première pour moi si l’on exclut celle réalisée il y a deux ans par une de mes élèves de 3eme. Celle-ci était animée par François Jourde, dont j’ai pu vraiment apprécier la gentillesse, et portait sur mon explorcamp du lendemain. J’en ajouterai le lien en fin d’article dès qu’il sera disponible.

Soirée

J’ai suivi sur Twitter une partie des Pecha-Kucha, puisque j’étais encore en train de dîner lorsqu’ils ont commencé. J’ai ensuite assisté à deux d’entre eux : celui de Margarida Romero sur les usages créatifs du numérique, et celui de Roberto Gauvin qui abordait entre autres les notions de traces, de réseaux sociaux, et le numérique à l’école.

La fatigue commençant à se faire sentir, j’ai abdiqué pour les dernières présentations, que j’essaierai de rattraper via Twitter, puisque des assidus de Périscope, comme Nicolas Le Luherne, me permettent d’y avoir accès en différé.

Mercredi 23 août

Matin :

  • 9h :

J’ai assisté à l’explorcamp de Michel Guillou et Delphine Barbirati : « Publier un commentaire : critiquer pour s’exprimer »

L’explorcamp abordait les notions de liberté d’expression et de commentaire, et donnait des pistes d’usages pédagogiques du commentaire.

Comment commenter / dialoguer sont une amorce d’éducation aux médias pour les élèves ?

Les intervenants donnaient en exemples différents types de commentaires en prenant en compte les profils des internautes : simples observateurs ou commentateurs, et en considérant 3 types de réactions : les Lurkers – gens extrêmement connectés (reluqueur) qui ne commentent pas, ne disent rien : (90%) – ceux qui s’expriment (9%)  et ceux qui s’impliquent (1%).

On devient commentateur par encouragement, accompagnement, simplicité technique, perspective de gratification. À partir de ce constat, les pistes pédagogiques suivantes étaient évoquées : commenter sur un blog, sur un wiki, sur un pad ou sur une plateforme de lecture, lancer un forum, aider à la lecture en commentant, devenir le correcteur d’un autre sur un pad, proposer une question et attendre plusieurs réponses.

  • 11h30 :

J’ai voulu aller assister au projet Science-fiction de Cyril Mistirigo, mais il était absent, à ma grande déconvenue.

Je suis donc allée à l’explorcamp consacré aux Défis Twitter en histoire-géo par Olivier Quinet et Guillaume Veyret. Ils présentaient l’utilisation de Twitter entre différentes classes de collèges avec des Défis de questions / réponses, des exercices d’argumentation, et comme espace de révision.

Cet atelier m’a beaucoup plu et j’essaierai de le proposer à mes collègues d’histoire-géo comme piste d’expérimentation en EMC avec les élèves.

Après-midi

  • 14h :

J’ai présenté mon Explorcamp (vous trouverez la présentation sous la rubrique « Après ») J’ai été un peu déstabilisée par le fait de disposer d’une heure entière – je pensais devoir faire 2 fois une demi-heure, mon exposé était donc un peu court, mais j’ai eu un public très agréable et assez éclectique (prof doc bien sûr, français, philo, physique chimie, techno et premier degré).

  • 15h15 :

je pensais donc, puisque j’étais convaincue du format 2 fois une heure, que je pourrais assister à la présentation de Sandrine Geoffroy et Caroline Greber, et à celle de Marie Soulié. Je suis donc restée à la présentation de Sandrine et Caroline sur les Booktrailers et les booktube.

Je rajoute ci-dessous le lien du Padlet associé à leur présentation.

https://padlet.com/mmegerber/explorcampBT

J’ai assisté à distance au lancement de la consultation Eduscolab sur les 27 fiches de compétences EMI réalisées par les IAN documentation, puis je suis allée à la table ronde Les collectifs d’enseignants connectés : entre soi ou nouveaux acteurs de la formation ? à l’origine prévue dans l’espace forum du parc et déplacée suite aux orages dans la salle de conférence.

Cette table ronde, qui faisait interagir le public via beekast.com, revenait notamment sur la labellisation, sur le partage, sur les communautés, les ressources et les réseaux, offrait des résonances amusantes avec les usages connectés des participants (nos propres usages). J’ai d’ailleurs retrouvé dans le public – chose qui ne m’arrive pas pour la première fois – quelqu’un que je suivais et qui me suivait sur Twitter, sans que nous ne nous connaissions ou ayons déjà échangé.

C’est avec cette approche résolument optimiste (si propre à l’esprit de Ludovia, et ce malgré la pluie) que s’est clos ma deuxième journée.

Jeudi matin :

  • 9h :

J’ai assisté à l’explorcamp de Bruno Vergnes « La classe comme communauté de partage » qui présentait une expérimentation dans le collège innovant Pierre Emmanuel de Pau. Il soulevait les problématiques suivantes : l’organisation de l’espace peut-elle améliorer le climat de la classe en s’adaptant aux différents publics et en impliquant les élèves dans l’organisation de l’espace classe.

La réorganisation de l’espace n’est que la partie émergée de l’iceberg et implique également des changements de gestes professionnels. Le petit clin d’œil aux profs docs était que pour Bruno Vergnes, l’espace idéal d’un établissement, c’est le CDI !

  • 11h :

Dans la continuité de cet Explorcamp, je suis allée assister à la table ronde sur les Espaces d’apprentissage et de formation animée par Catherine Bizot, avec à nouveau Bruno Vergnes et Vincent Faillet, qui présentait sa classe mutuelle.

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Après-midi :

  • 14h :

J’ai assisté à une partie de la conférence de Marcel Lebrun « Quels apprentissages pour une école toute la vie durant à l’ère du numérique ». J’ai dû m’éclipser un moment pour retrouver mon portable que j’avais laissé sur la table d’un explorcamp. J’ai trouvé cette conférence passionnante. J’ai fait quelques captures de son intervention que je rajouterai plus tard.

Je suis ensuite allée voir le début de l’intervention d’Audrey Démonière-Rouvel et de Nicolas Princen sur « Partager son expérience de lecture dans un environnement numérique avec Glose », puis j’ai filé à la dernière table ronde que je m’étais fixée sur les Pratiques pédagogiques, avec comme intervenants Marcel Lebrun à nouveau, Sophie Edouard, Florence Raffin et Marc Lopes, moment qui abordait notamment les traam et la classe inversée.

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Enfin, après un détour aux bains du Couloubray, je suis allée à la soirée de clôture (remise des prix ludovia et banquet).

Après

J’ai particulièrement apprécié cette troisième expérience de Ludovia, je m’y sens de plus en plus dans mon élément et je suis ravie de ce petit retour au travail qui garde encore un parfum de vacances, et qui donne tant de motivation, d’idées et d’envie pour l’année qui vient.

J’ai aussi beaucoup aimé voir (ou revoir) quelques collègues, et pour certains les rencontrer et échanger avec eux pour la première fois. J’en oublie certainement mais, dans le désordre : Florence Canet, Anne Delannoy, Delphine Barbirati, Michel Guillou, Véronique Gardair, Bénédicte Langlois, Corinne Atlan, Elsa Pujos, Sandrine Geoffroy, Magali Bossuyt, François Jourde, Jean-François Ceci, Nicolas Le Luherne, Christophe Caron…

Et évidemment, Ludovia ne serait pas ce qu’il est sans l’incroyable gentillesse et l’accueil des organisateurs, en particulier Aurélie Julien.

Pour conclure cet article, 3 petites choses :

  • l’interview avec François Jourde

  • la présentation de mon Explocamp :

  • le moment Twitter que j’ai posté suite à cette édition 2017 :

Bonne fin de vacances à tous et à l’an prochain ! #Ludovia15

Hors-série 2 : #DocEnVacances

Dans ce second hors-série de l’été, place au fourre-tout, à l’imagination et à la mutualisation !

Commençons par le hashtag du titre : #DocEnVacances.

#DocEnVacances

Qu’est-ce que c’est, #DocEnVacances ? Eh bien c’est un hashtag presque inventé (je dis presque car je n’ai vu qu’une personne l’utilisant avant elle sur Twitter, et ce n’était pas l’acception dans laquelle nous l’entendons) par Isabelle Poulain.

Elle a commencé à l’utiliser en octobre 2016 pour signaler quelques lieux qui, dans ses pérégrinations, lui donnaient des idées ou faisaient rêver la #profdoc qu’elle avait pourtant mise en pause au plus profond d’elle-même.

Au début de l’été, inspirée par Sandrine Duquenne qui m’avait suggéré un hors-série sur les bibliothèques, j’ai proposé à Isabelle de transformer le hashtag #DocEnVacances en Padlet où tous les profdocs pourraient déposer leur contribution et leurs souvenirs de vacances.

Curieuse façon d’occuper les vacances, me direz-vous… mais beaucoup de choses en vacances, dans nos activités (ou nos non-activités) peuvent nous donner des idées qui influencent notre quotidien : lectures, sorties, visites, expositions…

En vacances en Norvège, je me suis demandée à quoi pouvait ressembler la bibliothèque de Bergen… évidemment, je n’en aurais pas eu l’idée si je n’étais pas passée devant. Et je me suis du coup convaincue de mettre à la rentrée un jeu d’échecs à disposition des élèves sur une des tables du CDI.

Et bien évidemment, comme vous pourrez le constater dans la suite de cet article, les deux expositions que j’ai décidé d’aller voir cet été à Paris avaient un lien direct avec l’imaginaire que j’ai de mon métier, certes très subjectif, mais tout à fait professionnel.

Trêve de discours, voici le Padlet réalisé pour recenser les contributions des #DocEnVacances !

https://padlet.com/jfiliol_pro/docenvacances

Merci aux contributeurs et contributrices ! Je rajoute régulièrement les tweets où figure le hashtag sur le Padlet. N’hésitez pas à participer et à le faire vivre !

Je poursuis donc cet article avec les quelques lieux que, par hasard ou par choix, j’ai découvert cet été et qui ont nourri mon côté #DocEnVacances.

La Caverne aux livres d’Auvers-sur-Oise

C’est à l’occasion d’une sortie avec une amie, Héloïse (qui d’ailleurs ferait une super profdoc), que j’ai trouvé ce lieu incroyable. Nous étions parties évidemment pour visiter la chambre de Van Gogh, toutes les deux imprégnées de sa peinture et nous remémorant un épisode haut en couleurs de Doctor Who

En revenant du cimetière et en descendant la rue de l’église, nous sommes tombées sur la Caverne aux livres, une librairie des plus atypiques : à la fois librairie ancienne et musée, elle est installée dans une gare désaffectée, et propose à la vente plus de 100 000 livres d’occasion qui envahissent la gare et aussi les wagons immobilisés à quai.

J’ai posté quelques images sur le Padlet, j’en ai tweetées d’autres, je poste avec cet article l’ensemble de mes photos, et ce qui a retenu mon attention : classification, pénalités de retard, rayon cinéma, policiers…

Héloïse a acheté quelques livres et a eu du mal à se retenir de repartir avec un wagon entier 😉 elle a ainsi pu échanger avec le libraire, un passionné fort bavard mais, d’après son ressenti, quelque peu hautain…

Néanmoins, pour les amoureux des livres, la Caverne reste un lieu immanquable et qui fait résonner en nous le paradoxe bordélique et maniaque du bibliothécaire / archiviste / documentaliste.

« Une expérience du chaos » aux Archives nationales

Le 3 août, je suis allée voir les deux expositions que je ne voulais pas manquer cet été. La première était organisée par les Archives nationales. J’en avais eu connaissance via Twitter, et son affiche, avec son côté « Fahrenheit 451 », m’avait tout de suite interpellée.

Un petit extrait de Truffaut (ça fait toujours du bien) avant l’affiche ?

Voici donc l’affiche en question :

Je suis arrivée pour l’ouverture, j’ai donc eu droit à une visite d’exposition quasi privée, avec un événement insolite : une dame des archives est venue me voir, avec le fascicule de l’expo, et s’est confiée à moi. La veille, une de leurs collègues était décédée, victime d’un drame passionnel, étranglée par son conjoint.

Mais revenons-en à l’exposition. Photographies interdites à l’intérieur, c’est bien dommage, car « Une expérience du chaos » est passionnante. Elle retrace les périodes difficiles de changement de régimes, de guerres et de révolutions où les archives sont mises en péril.

L’exposition est concentrée sur deux salles et sur quatre époques clefs : Révolution et empire, Commune, Première guerre mondiale et Seconde guerre mondiale, avec entre autres des « événements archivistiques » tels que la destruction des archives de la noblesse ou la spoliation des collections et des biens culturels par les nazis.

L’ensemble est captivant, et lorsque l’on s’attarde sur chaque document, on peut y passer quasiment une heure et demie. L’entrée plein tarif coûte 6€, et l’on peut visiter le reste des archives nationales ouvertes au publiques.

Je n’ai évidemment pas pu prendre de photos, à part quelques-unes de l’extérieur, et du reste du musée, et je me suis rabattue sur le catalogue, dont le prix reste accessible et qui présente une grande partie des documents de l’exposition.

J’ai également visité les autres salles, au rez-de-chaussée et au premier étage, qui sont pour certaines assez impressionnantes : on y retrouve l’édit de Nantes, le testament de Louis XVI, la dernière lettre de Marie-Antoinette, ou encore des cahiers de doléances.

Le tout m’a fait rappelé une magnifique exposition que j’avais visitée lors d’un voyage à Rome sur les archives du Vatican, « Lux in Arcana » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Archives_secr%C3%A8tes_du_Vatican).

« La bibliothèque, la nuit » à la BnF

La seconde exposition que j’ai visitée est celle de la BnF, qui va amener de ma part le plus de digressions et d’imaginaires. Il s’agit de « La bibliothèque, la nuit », une expérience incroyable d’immersion quasi complète en réalité virtuelle.

Même préparé, on ne s’attend pas à ce qu’on va découvrir durant cette exposition.

Avant d’y aller, j’avais échangé avec une amie (toujours Héloïse) sur les bibliothèques, réelles ou fictives, qui peuplent notre imaginaire : celle de Doctor Who, celle des Jedis dans Star Wars, ou encore celle d’Harry Potter,

et s’y étaient ajoutés le cimetière des livres oubliés de L’Ombre du vent ou encore la bibliothèque du Nom de la rose, d’Umberto Eco.

Avec en prime une petite vidéo de Blow Up !

Là encore, pour cette exposition, photos non autorisées, et même pas de catalogue pour conserver une image quelque peu fidèle de l’expérience. Pour le coup, c’est frustrant.

Une première salle, où j’ai réussi à prendre quelques photos :

La seconde salle reconstitue la bibliothèque privée d’Alberto Manguel, dont le livre La Bibliothèque, la nuit, est la principale source d’inspiration de cette exposition. On entend la voix de Manguel, qui évoque l’univers d’une bibliothèque privée et comment son organisation reflète l’univers intime et la personnalité de celui qui y déambule. Déjà on rêve.

Et puis on décolle complètement et on oublie tout ce qui se passe autour de nous : installés dans la troisième salle, avec casque et lunettes de réalité virtuelle, on visite 10 bibliothèques, d’Alexandrie à celle du capitaine Nemo, en passant par la bibliothèque du parlement d’Ottawa, où s’envolent depuis les pages d’un livre d’ornithologie, une multitude d’oiseaux…

C’est magique, il n’y a pas d’autres mots.

Rappelés à la réalité (la vraie, celle-là), on sort, et à la librairie de la BnF, on tente de trouver quelques traces qui pourront servir de souvenir. Mais je l’ai dit, pas de catalogue…

Par contre, des présentoirs assez sympas qui rappelleront au profdoc sa préparation du CAPES (en tout cas, cela m’a rappelé la mienne !) :

J’y ai trouvé le livre de Manguel, évidemment, et un autre livre qui paraît des plus alléchants : Le Palais des archives, d’Isabelle van Welden.

J’y ai retrouvé mes livres préférés de la préparation au CAPES : le Penser / Classer de Georges Perec, De Bibliotheca, La Sagesse du bibliothécaire, Des bibliothèques pleines de fantômes, et j’ai vu quelques pépites, dont un livre, La Bibliothèque invisible, qui recense les livres fictifs.

Venir à la BnF m’a rappelé combien j’aimais les bibliothèques, quelles qu’elles soient, et les expositions virtuelles, celles de la BnF, bien-sûr, mais aussi celles de la Cinémathèque française (on ne se renie pas).

Voilà pour cet article, majoritairement #profdoc, enfin le #profdoc amoureux des livres et plus proche du bibliothécaire et de l’archiviste… mais pas d’inquiétude, mon côté numérique et pédagogique refera surface dans quelques semaines à Ludovia14 !

À la Catherine de Jules et Jim

D’ici là, je ne peux conclure cet article sans une parenthèse cinéphile, puisqu’un monument du cinéma français s’est éteint il y a quelques jours, précédé par un autre monument, Claude Rich, immense acteur élégant et savoureux…

Les deux mériteraient un article entier. Pour Claude Rich, dont j’ai aimé l’ironie dans Les Tontons flingueurs, l’élégance du Souper, la truculence de La Fille de D’Artagnan, et l’odieuse vieillesse du Crime est notre affaire, voici un extrait des Acteurs :

Et pour Mademoiselle Jeanne Moreau, que dire ? que retenir ? Évidemment, ce numéro de Blow Up qui lui rend merveilleusement hommage :

mais surtout, éternellement, Jules et Jim, où elle rayonnera avec le sourire énigmatique d’une statue à tout jamais :

Peut-être à une occasion reviendrai-je plus en détail sur cette immense carrière et sur cette immense comédienne.

Si je considère ces disparitions (j’y ajoute celle de Simone Veil il y a quelques semaines) avec mon oeil de #profdoc, à nouveau changeant de casquette, j’étudie la façon dont l’information m’est parvenue : à chaque fois par une notification ou un coup d’oeil sur mon smartphone.

À chaque fois les mêmes réactions : voir les noms et les hashtags arriver en Trending Topic sur Twitter, tweeter et retweeter des infos et des vidéos, puis étudier la façon dont les différents médias traitent cette information :

  • presse papier ;
  • télévision ;
  • radio ;
  • presse en ligne

Avec pour chaque disparition la façon dont l’information a été « relancée », « réactivée » par des réactions et des hommages :

  • pour Simone Veil, les funérailles nationales et l’annonce, après une pétition, de son entrée au Panthéon aux côtés de son mari ;
  • pour Claude Rich, un silence assourdissant, faisant lui aussi l’objet d’une pétition de Gilles Jacob et amenant l’audiovisuel public à lui rendre plus correctement hommage ;
  • enfin, peut-être influencée par cette réaction cinéphile, mais peut-être simplement conscient du monument qui disparaissait, l’hommage quasi immédiat à Jeanne Moreau, avec des rediffusions de ses films sur Arte, France 5 et France 2, pour ne citer que ces trois chaînes.

Voilà la façon dont, même en vacances, l’actualité m’a marquée, et dont le côté cinéphile a, une nouvelle fois, été influencé par le côté #profdoc (à moins que ce ne soit l’inverse).

Je vous souhaite une belle fin d’été, et vous dis à bientôt, à Ludovia. Comme l’an dernier, je publierai un article que je tenterai de mettre régulièrement à jour. Pour ceux qui seront de la fête, mon intervention sur un explorcamp se déroulera le mercredi 23 août de 14h à 15h. J’espère vous y croiser !

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