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Mois : mars 2018

Mars 2018 : séances et animations du CDI

Comme je l’avais indiqué dans mon article précédent, j’ai beaucoup travaillé ce mois-ci sur les inégalités hommes / femmes, sur le sexisme et les droits des femmes.

Je commence donc cet article du mois de mars, qui couvre la période du 5 au 23 mars, par les expositions et les actions mises en place au CDI.

Expositions et animations

Durant ce mois de mars, toujours riche en événements, voici les quelques valorisations du fonds que j’ai pu mener :

  • Journée internationale du droit des femmes (8 mars)

J’ai la chance d’avoir un fonds relativement riche sur la question, ce qui a permis de sortir quelques jolies choses. J’ai remarqué que, depuis le début de l’année, c’est l’une des expositions qui a suscité le plus la curiosité des élèves…

L’exposition se trouvait d’abord sur une des tables du CDI, puis, pour permettre aux élèves d’accéder aux nouveautés, mais aussi pour permettre l’installation de la semaine de la presse (sur laquelle je reviendrai plus bas), je l’ai déplacée sur un autre espace.

Elle est donc à disposition des élèves depuis le 6 mars, et dans sa forme plus restreinte, depuis le 13 mars.

  • Semaine des mathématiques (12 au 18 mars)

Je me suis souvenue un peu in extremis de cette semaine thématique, et ça tombait bien, je cherchais quelque chose pour remplacer l’expo sur la Saint Valentin…

Un peu moins de légèreté donc, pour cette mini-exposition, mais deux des ouvrages d’abord mis en valeur ont été emprunté (l’un sur les grandes théories mathématiques, l’autre sur la cryptographie et les codes secrets… un amateur de Turing sans doute !).

http://eduscol.education.fr/maths/actualites/actualites/article/un-evenement-congres-mathenjeans.html

Expo mise à disposition des élèves du 12 au 24 mars.

  • Stephen Hawking et la tentation de l’expo 3.14 (14 mars)

Là encore, j’ai juste voulu faire une petite action, d’autant que je n’avais absolument plus d’espace d’exposition à ma disposition.

J’ai donc cédé à la facilité : une citation imprimée (affichée sur la porte du CDI et sur le bureau) et deux ouvrages de Stephen Hawking mis en valeur.

Durée : 14 mars – début avril.

À présent les gros chantiers !

Journées Portes ouvertes : 10 mars

Dans notre établissement, les JPO ont eu lieu le samedi 10 mars, avec un accueil de 10h à 13h.

Pour l’occasion, j’avais prévu quelques marques-pages réalisés sur Canva :

marques pages cdi jpo

Il a fallu que je m’y reprenne à plusieurs fois pour que les QR-codes soit lisibles, et ces journées ont eu lieu pile au moment où E-SIDOC était en rade.

J’ai également préparé cette affiche, qui accueillait, ainsi que la boite lumineuse, les visiteurs à l’entrée :

J’ai été très heureuse de voir, que même si je n’ai pas eu une marée humaine, les visiteurs étaient curieux, et généralement accompagnés d’élèves bénévoles qui leur faisaient la visite. Un changement par rapport à mon expérience du collège, où je restais plusieurs heures pour deux parents…

Semaine de la presse #SPME2018

J’ai déjà présenté l’ensemble des ressources que j’ai mises à disposition de mes collègues dans l’article précédent.

Comme j’ai fait beaucoup de séances sur la presse, les médias et la désinformation, et qu’internet nous a boudé au lycée ces dernières semaines avant l’arrivée de la fibre, je n’ai pas fait d’autres séances pendant cette semaine (qui l’année dernière était quasiment la plus remplie de l’année).

De plus, ayant pris contact avec l’association Entre les lignes pour organiser la venue dans une classe d’un journaliste (j’espérais qu’il pourrait venir cette semaine), je suis à l’affût de sa réponse…

J’ai donc axé mon action cette année surtout sur l’installation des liasses reçues et sur les autres animations proposées aux élèves.

Ces actions leur sont présentées via deux affiches :

Voilà ce que donne les tables tapissées et l’escalier aménagé :

Voici les marques-pages, qui présentent des quotidiens ou des moyens de s’informer, avec à chaque fois une anecdote :

https://www.canva.com/design/DACuJf8X7O4/xngZ-m_-g8WpSFNV84FlaA/view?

Et voici l’exposition dans son ensemble :

Enfin, en plus des marques-pages, je mets à disposition des élèves le jeu « Timeline médias » proposé par Claire Cassaigne et le parcours « Info’Sphères » créé avec Sandrine Duquenne.

Les élèves sont généralement interpellés lorsqu’ils voient les tables et la machine à écrire (que j’ai ressortie pour l’occasion), ainsi que les périodiques reçus.

Installation prévue du 12 mars au 13 avril.

Séances

En ce qui concerne les séances, voici celles que j’ai menées ou auxquelles j’ai participé entre le 6 et le 23 mars :

  • Arts visuels (13 et 20 mars)

Toujours dans le cadre de la collaboration avec ma collègue d’histoire-géo et de la réalisation par les élèves d’un documentaire sur le centre hospitalier du Perray-Vaucluse (j’avais mis le lien vers leur Padlet de recherche dans l’article de février), nous avons accueilli un artiste, Sébastien Rémy, avec lequel les élèves vont travailler.

Il s’agit d’imaginer, à partir de photographies, d’objets et de lettres de patients soignés au Perray-Vaucluse, de nouvelles lettres.

Durant la première séance (à laquelle je n’ai pas pu assister en entier), les élèves ont reconstitué le quotidien des patients et leur emploi du temps. Ils ont aussi pu observer et manipuler des objets et des documents, parfois très anciens.

Durant la seconde séance, Sébastien Remy leur a présenté des artistes (Chantal Akerman, Sophie Calle et Serge Gainsbourg) qui se sont appuyés sur des lettres pour créer des oeuvres ou un univers artistique.

Les élèves doivent ensuite par binômes choisir une photo et imaginer un échange de lettres entre la personne soignée et quelqu’un de l’extérieur.

  • Formation à la recherche Seconde 2 (séance 2)

Cette séance est la suite de la séance menée, comme avec les autres classes, dans le cadre de la formation à la recherche des élèves de seconde.

Après une première séance le 3 février, nous avons dû décaler plusieurs fois cette deuxième séance jusqu’à la date du 23 mars.

La première séance portait sur la condition féminine. Comme à chaque fois, pour la seconde, je privilégie l’utilisation du portail E-SIDOC et la réalisation par les élèves d’un padlet de ressources sur le sujet.

Voici le lien du Google Form que les élèves devaient renseigner :

https://goo.gl/forms/ERLgS2pfY6AupdmE2

Et voici le Padlet que la classe a produit :

  • Parcours sur la place des femmes dans la société (EMC 1L2)

Après des séances sur la désinformation, nous avons commencé avec mon collègue d’histoire-géographie une séquence sur la place des femmes.

Ces séances ont commencé le 9 mars (une fois par semaine en demi-groupe) et doivent s’achever avec un débat, pour le deuxième groupe le 4 mai.

Le parcours reprend la structure que j’avais adoptée pour le parcours sur la désinformation : 5 univers à explorer, avec des ressources, des vidéos et à chaque fois des Google Forms à compléter.

Comme pour l’autre parcours, j’ai recensé sur un padlet quelques réponses des élèves sur les différents sujets d’analyse ou de réflexion personnelle.

Gestion

Un petit point rapide sur la gestion, avec en chantier ce mois-ci :

  • équipement en codes barres du rayon 400
  • harmonisation de la signalétique pour les rayons 000, 200 et 400 (avec les étiquettes manquantes, que j’ai rajoutées)
  • gestion des usuels : j’ai commencé à reprendre ce rayon, pour indexer les ouvrages qui ne l’étaient pas, harmoniser les cotes et les équiper en codes barres (chantier en cours).
  • désherbage d’un fonds trop ancien en arts (principalement peinture et architecture).

Formations, réunions, etc.

  • Hackathon #profdoc

Le 5 mars, j’ai co-animé avec Laurette Vermillac au médiapôle de Ris-Orangis un hackathon à destination des professeurs documentalistes néo-titulaires du département.

D’après l’idée de formation menée par Sandrine Duquenne et Anne-Lise Dupont, il s’agissait de faire construire aux participants un scénario innovant à mettre en place dans le cadre de la semaine de la presse.

Voici le lien de la présentation :

Et voici le padlet où ont été déposées les réalisations des stagiaires :

J’ai beaucoup apprécié de co-animer cette formation, que je trouve dynamique et enrichissante.

Voici les autres réunions auxquelles j’ai participé :

  • 13 mars : réunion de bassin sur les parcours avenir et citoyen
  • 14 mars : passage éclair à Eduspot – j’ai tout de même eu le temps de voir une démo de la nouvelle appli « L’ardoise » réalisée par la DANE Versailles
  • 22 mars : réunion « projet d’établissement » au lycée, avec deux beaux volets prometteurs, le développement du numérique et « citoyenneté et culture », avec déjà de mon côté quelques petites idées pour l’an prochain…

Point #LudoDOC

Enfin je termine avec un petit point sur le bébé collectif #LudoDOC et son hydre à trois têtes (Sophie Gronfier, Sandrine Geoffroy et moi-même) qui sont très motivées et en train de vous concocter un joli programme bien sympathique pour l’édition 2018 de Ludovia !

Afin de recenser les participants et pour qu’ils puissent bénéficier d’un tarif « événement associé » à Ludovia, j’ai posté sur le compte Twitter @doc_ludo un Google Form à renseigner. Si vous souhaitez être des nôtres et venir à Ludovia sous la bannière #LudoDOC, n’hésitez pas à le remplir !

https://goo.gl/forms/N9uXt9rOeCpCr4zR2

J’en dis plus dans la vidéo réalisée par Aurélie Julien et Éric Fourcaud, qui sera publiée prochainement sur le site de Ludovia, et que je rajouterai ci-dessous dès qu’elle sera disponible !

A très bientôt sur Cinephiledoc !

Femmes au cinéma

Mes deux articles de mars, cinéphile et #profdoc, auront des thématiques communes.

En effet, l’article cinéphile évoquera les femmes au cinéma, alors que l’article #profdoc traitera en grande partie d’une séquence que j’ai commencée le 9 mars avec mon collègue d’histoire-géographie sur les inégalités hommes/femmes, notamment dans l’univers de la culture.

Mais j’y reviendrai fin mars.

Pour cet article cinéphile, je parlerai tout de même un petit peu de ce projet, car il m’a amenée à faire quelques recherches. J’aborderai trois ouvrages, l’un très récent, les deux autres publiés en fin d’année dernière et en 2016, mais où à chaque fois, les femmes sont à l’honneur.

Recherches sur la question

Pour préparer mon travail avec les élèves, j’ai choisi plusieurs domaines où s’expriment les inégalités hommes/femmes, le sexisme, les représentations… Puis j’ai essayé de trouver des ressources de différentes natures : articles, infographies, images, vidéos.

Pour la représentation des femmes dans la culture, j’abordais la question sous différents angles :

  1. la représentation à proprement parler des femmes au cinéma (idéalisation, test de Bechdel…)
  2. le sexisme (en particulier à l’égard des réalisatrices)
  3. les affaires, plus ou moins récentes, de harcèlement

J’ai donc cherché des ressources sur ces différents sujets, j’ai voulu amener les élèves à (ré)écouter le discours de Natalie Portman, à visionner une vidéo sur le sexisme au cinéma, et à consulter l’émission que Stupéfiant! a consacré à ces différentes thématiques en novembre dernier.

Mais durant la première séance, le couac évidemment : l’accès aux vidéos de Stupéfiant! était impossible. Pendant que les élèves travaillaient, j’ai donc cherché des vidéos (ou autres) traitant des mêmes questions, et voilà ce que j’ai pu glaner :

Et bien-sûr, ces petites recherches m’ont fait repenser à mes lectures du moment, et à d’autres un peu plus anciennes, et m’ont d’autant plus donné envie d’écrire cet article.

50 femmes au premier plan

Le premier livre sur lequel je reviendrai est également mon achat le plus récent. Je vadrouillais comme à mon habitude dans le rayon cinéma, lorsque j’ai mis la main sur cet ouvrage :

50 Femmes de cinéma, de Véronique Le Bris, publié en février 2018 – ce qui tombe à pic dans le contexte actuel et avec pour horizon la journée internationale des droits des femmes – chez Marest éditeur.

Cela m’a donné l’occasion de découvrir un éditeur spécialisé en ouvrages sur le cinéma, qui m’était totalement inconnu ! Donc, déjà, merci à ce livre.

50 femmes, ça peut paraître beaucoup, mais c’est peu. Comment faire un choix ? Comment privilégier telle star, telle réalisatrice, telle assistante ou costumière, au détriment de telle autre ?

Pourquoi privilégier Olivia de Havilland par rapport à Bette Davis (l’une a perdu un procès quand l’autre l’a gagné), pourquoi préférer Coline Serreau à Diane Kurys ou Danièle Thompson, pourquoi citer Edith Head mais pas Suzanne Schiffman ?

Réponse : parce qu’il le faut bien, malheureusement ! 50, c’est 50. Et les choix de l’auteur sont construits, judicieux et justifiés.

C’est ce que j’ai le plus aimé dans ce livre : pour chaque femme, l’auteur indique en chapeau son « fait d’arme », ce qui fait de cette femme quelqu’un d’exceptionnel, et ce qui l’a amenée à figurer dans ce livre.

Quelques exemples :

Florence Lawrence : Elle a inventé le star system et le clignotant

Olivia de Havilland : En 1944, elle obtient au tribunal une définition plus stricte des contrats qui lient les acteurs aux studios hollywoodiens.

Jane Camion : En soixante-dix éditions du festival de Cannes, elle est la seule réalisatrice à avoir reçu une Palme d’or.

Le livre se découpe en trois chapitres : les pionnières, les passionnées et les engagées.

Les pionnières, bien-sûr, s’ouvre avec Alice Guy, la première réalisatrice de cinéma. On y fait un tour du monde, principalement de réalisatrices, mais pas seulement.

Dans les passionnées, on trouve des costumières, des compositrices, des productrices, des écrivains.

Enfin, dans les engagées, on retrouve des personnalités ayant arrêté leur carrière, temporairement ou non, pour se consacrer à des domaines complètement différents : engagement dans l’armée, sciences, politique, causes sociétales ou humanitaires…

Un beau tour d’horizon que cet ouvrage !

Princesse, et alors ?

Le deuxième livre que j’ai choisi pour cet article de mars 2018 est paru, dans sa traduction française, en octobre 2017.

J’aurais pu en parler bien avant, il a fait partie de mes « craquages » post-fêtes de fin d’année et je l’ai dévoré en quelques jours.

Il s’agit du Journal d’une princesse de Carrie Fisher aux éditions Dargaud / Fantask.

Carrie Fisher y raconte le tournage de Star Wars, avec un ton bien à elle, et on croit l’entendre parler à chacune des phrases qu’on lit.

L’ouvrage s’ouvre sur l’année 1976, année faste et riche en événements, durant laquelle ce qui ne s’appelait pas encore l’épisode IV fut tourné à Londres. Elle revient ensuite brièvement sur sa vie « avant Leia ».

Ensuite, récit du tournage, depuis le casting jusqu’à l’avion du retour aux États-Unis, en passant par la fameuse coiffure de Leia et la liaison de l’actrice avec Harrison Ford.

À la fin du récit du tournage, on passe à la lecture du journal que Carrie Fisher a tenu pendant cette période. Beaucoup de mal-être, des poèmes, quelqu’un qui se cherche… le ton tranche beaucoup avec le reste du livre, et pour cause : avant et après ce journal, on a le regard rétrospectif de la comédienne sur elle-même.

Le journal se clôt, on repasse quarante ans plus tard. L’atmosphère devient moins pesante, plus pince-sans-rire, un humour noir bien incisif, qui ne fait pas dans le détail et qui ne s’appesantit pas.

On assiste à l’après Star Wars, à la difficulté d’échapper à un personnage, aux produits dérivés, aux conventions de fans.

Plusieurs fois, l’ouvrage m’a fait hurler de rire. Un exemple ? La visite à Madame Tussauds, face à son double de cire :

Quand on se rapproche de mon double, on peut voir qu’elle a la peau un peu épaisse et qu’elle transpire, alors restez à distance. Il lui manque un grain de beauté sur les reins, mais je n’en aurais pas non plus si j’avais le choix. Peut-être mon moi en cire pourra prendre le relais quand mon moi de chair déposera les armes. Mais il devra le faire dans ce putain de Bikini.

C’est drôle, grinçant, et d’une franchise décomplexée pleine de naturel. Et cela rappelle à qui ne le saurait pas : Carrie Fisher n’était pas seulement une princesse, c’était un des script doctors les plus renommés de Hollywood, une scénariste et un écrivain de grand talent.

Ouvrir au hasard la bible des stars

Les 50 Femmes de cinéma m’ont donné envie de me replonger dans ma troisième lecture.

Je n’en avais pas vraiment besoin : j’ai toujours plus ou moins envie de me replonger dans ce livre, tant sa richesse et sa beauté me fascinent.

Je l’ai dit il n’y a pas très longtemps sur Twitter : le livre est posé à côté de mon lit, le soir je l’attrape, j’ouvre à une page au hasard, je découvre ou je redécouvre… et toujours je m’émerveille.

Il s’agit de Hollywood, la cité des femmes : Histoire des actrices de l’âge d’or d’Hollywood, 1930-1955, d’Antoine Sire, publié chez Actes Sud en août 2016.

Le livre d’Antoine Sire a tout d’une bible : c’est une merveille d’érudition, une référence sur la question (qui d’autre a bien pu rappeler, en France, l’importance d’une Agnes Moorehead, d’une Judith Anderson ou d’une Thelma Ritter ?), et on en tourne les pages avec précaution, avec son papier fin et sa couverture brillante.

Qu’y a-t-il d’autre à ajouter ? C’est l’ouvrage parfait pour le cinéphile, à la hauteur du Hitchbook ou de l’autobiographie de Chaplin…

Antoine Sire a d’ailleurs participé à l’émission Stupéfiant! dont je parlais au début de l’article, pour évoquer ces femmes de cinéma.

J’ai retrouvé sur YouTube l’émission en question, je la laisse en conclusion :

J’espère qu’elle sera disponible pendant un bon moment !

Bonnes lectures et bons films, et à bientôt sur Cinephiledoc !

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