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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : février 2018

Février 2018 : séances et animations du CDI

Le contexte d’écriture de cet article est un peu particulier et spartiate. En effet, je l’ai écrit sur ma tablette depuis le CDI, sans avoir nécessairement tous les documents qu’il me faut sous la main, puis de chez moi.

L’un de nos serveurs d’établissement est décédé il y a quelques jours et nous n’avons ni internet, ni accès aux documents que nous aurions déposé dessus, ni accès à la base documentaire…

Je rajouterai donc les éventuelles ressources manquantes au retour des vacances.

Animations

Le gros projet du mois, et qui m’a pris le plus de temps à préparer, est l’installation d’un espace jeux au CDI.

C’est un projet que j’avais en tête depuis assez longtemps, dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler, et que j’ai formalisé auprès de la proviseure à la fin du mois d’octobre.

Au mois de décembre j’ai préparé l’affiche de présentation aux élèves :

Au mois de janvier, j’ai proposé un « Protocole d’installation de l’espace jeux » (principalement nourri de ma lecture du dossier de Savoirs CDI « Organiser et animer des espaces pédago-ludiques au CDI »).

J’ai également commencé à acheter les jeux et à les équiper. Enfin, l’espace en tant que tel a été mis en place le lundi 12 février, dernier lundi avant les vacances. J’ai choisi un endroit relativement proche du bureau, plus facile à surveiller (à l’origine il était prévu que le rayon soit à côté de la SF), et à côté du coin lecture, donc associé à la partie « loisirs » du CDI.

Chaque jeu, comme indiqué dans le protocole, est enregistré dans la base, exemplarisé et estampillé, je plastifie à nouveau les cartes si besoin, j’ajoute une petite check-list sur laquelle figure un QR-code donnant accès aux règles du jeu, si jamais celles-ci ont été perdues.

Parallèlement à cet espace jeux, j’ai installé sur le bureau une boîte lumineuse qui diffusera des messages aux élèves.

En ce qui concerne les expositions, du fait de l’installation de cet espace, je n’ai pas pu prendre le temps d’installer des choses conséquentes.

J’ai changé de place mes expositions de janvier (Scène de crime et l’exposition consacrée à la journée de la mémoire) :

Et j’ai installé 3 mini-expos entre début et mi-février :

  • une sélection sur le Safer Internet Day

  • quelques documents (bien en avance) pour les 50 ans de mai 68

  • et une petite sélection pour la Saint Valentin

Voilà pour les animations mises en place au CDI au mois de février.

Préparation #SPME2018

J’ai également commencé à préparer la Semaine de la presse et des médias à l’école.

J’ai fait une présentation à destination des enseignants, j’ai également proposé un Hors-série à ma lettre de diffusion.

J’ai préparé des marques-pages sur Canva que je mettrai à disposition des élèves une fois la presse reçue :

https://www.canva.com/design/DACuJf8X7O4/xngZ-m_-g8WpSFNV84FlaA/view

Enfin j’ai produit, avec Sandrine Duquenne, ma comparse habituelle, un parcours sur Genially consacré aux médias, que nous avons appelé Info’Sphères.

Le mieux pour retrouver toutes ces ressources est que je vous fasse un copier-coller du mail adressé aux collègues :

Bonjour à tous,
Je vous envoie ce mail dans le cadre de la préparation de la semaine de la presse et des médias à l’école, qui aura lieu du 19 au 24 mars prochain, l’occasion de faire (re)découvrir la presse et les médias aux élèves et de venir faire des séances au CDI ou en salle informatique ! Cette semaine peut être élargie à la semaine d’avant et prolongée jusqu’aux vacances…
Je vous envoie une petite présentation qui vous donnera des pistes,
un parcours « Info’Sphères » réalisée avec une collègue professeure documentaliste (saurez-vous résoudre la charade ?), et un E-INSTANT CDI Hors-série entièrement consacré à la semaine de la presse ! Au plaisir de collaborer avec vous dans le cadre de cette semaine,
Bonnes découvertes !

Gestion

À côté de ces installations et de ces préparatifs, mon temps a été quelque peu monopolisé par de gros chantiers en terme de gestion, l’un prévu, l’autre un peu moins…

En effet, j’avais décidé l’an dernier, après l’harmonisation des cotes de mes rayons, de m’attaquer à l’équipement en codes barres des documents.

Comme il faut bien commencer quelque part, j’ai donc décidé de commencer par les documentaires et par les nouveautés, ce qui jusque-là, m’a permis d’équiper :

  • le rayon 000 – 100 – 200
  • une partie des rayons 400 – 700 – 800
  • les jeux et les nouveautés reçus au mois de janvier

Pour cela j’utilise les rapports de BCDI et j’ajoute les codes barres sur la première de couverture.

L’autre chantier, moins prévu, est le désherbage d’environ 200 (voire un peu plus) numéros de périodiques, en raison d’un dégât des eaux survenu dans la réserve du CDI, à cause d’une chaudière défectueuse (comme quoi, quand ce n’est pas internet…).

L’avantage : ça fait de la place, l’inconvénient : rien pour l’instant n’indique que ça n’arrive pas à nouveau…

Séances

Juste avant les congés de février, j’ai eu 3 heures de séances annulées en raison des problèmes informatiques du lycée, mais entre fin janvier et mi février, j’ai tout de même réussi à mener quelques projets…

  • Débat « Fake news et théories du complot »

Avec les Premières L2, que j’ai suivi durant toute leur découverte du parcours sur la désinformation, nous avons clôturé les séances par deux débats en demi-groupe sur les fake news et les théories du complot.

Une première heure quelque peu chaotique (cela se voit à la carte mentale de compte-rendu), une deuxième heure plus satisfaisante.

  • Parcours Désinformation 1L1

Avec le même collègue d’histoire-géo, en EMC, nous avons commencé des séances sur le parcours Désinformation, comme nous l’avions fait avec les 1L2. Là encore, ces séances ont pâti des problèmes informatiques, et nous avons dû les modifier en une forme de débat s’appuyant sur les vidéos du parcours.

  • Littérature et société / Webradio

Le lundi matin, j’aide toujours ma collègue de français dans ses séances en littérature et société, durant lesquelles elle veut faire réaliser un film à ses élèves.

Ces séances ont lieu en même temps que les séances de webradio menées par mon collègue référent numérique avec mon collègue d’histoire. Quand je finis un peu plus tôt, je peux aller assister à quelques séances, comme j’ai pu le faire début février, pour assister à un débat des Premières S4 sur les voitures autonomes :

  • Formation à la recherche en seconde

Il me reste deux classes de seconde à voir, et pour chacune d’elles, les séances ont soit été interrompues, soit reportées.

Avec l’une des deux classes, les Secondes 2, j’ai tout de même réussi à faire la première séance, sur le modèle que j’ai indiqué dans l’article précédent.

Voici un aperçu de la partie « brainstorming » de la séance :

La deuxième séance devrait avoir lieu au retour des vacances, sauf si le serveur n’a toujours pas été remplacé…

  • Arts visuels

J’ai poursuivi avec ma collègue d’histoire-géo les séances auprès des élèves d’arts visuels.

Après la visite du Perray-Vaucluse, mentionnée dans l’article du mois de décembre, nous avons fait travailler les élèves par groupe sur plusieurs thématiques, le but final étant de réaliser sur le lieu un film documentaire sur le modèle de Secrets d’histoire.

L’ensemble des recherches des élèves est centralisé sur un padlet, l’un des groupes étant également chargé de réfléchir au générique et à la manière dont les plans vont s’enchaîner…

Voilà pour ces quelques séances de fin janvier – début février, période qui a aussi vu la fin des TPE et la panique habituelle pour rédiger au dernier moment une note de synthèse et une bibliographie…

Et sinon à l’extérieur ?

  • #IANHGDOC18

Début février, j’ai assisté au séminaire des IAN (interlocuteurs académiques pour le numérique) documentation et histoire-géo, qui se tenait au lycée Jules Le Cesne du Havre les 8 et 9 février.

À cette occasion, nous avons, ma collègue et moi-même, proposé deux présentations, l’une bi-disciplinaire, l’autre propre à la documentation. De belles choses ont été présentées et réalisées, et pour retrouver l’ensemble des échanges de ce séminaire, je ne peux que renvoyer au Moment partagé sur Twitter par Éric Garnier, IAN documentation de Rouen.

  • Généalogie

Petite intrication du personnel dans le professionnel, et sur laquelle je conclurai cet article (ce qui fera également office de présentation de l’outil du mois…).

J’ai commencé depuis quelques temps des travaux de généalogie. Outre que je trouve cela passionnant, et que j’ai l’impression à chaque instant de plonger dans une enquête policière, cela m’est facilité par l’ensemble des numérisations d’archives qui a été réalisé – et continue de l’être.

J’en profite, pour ceux que cela intéresse, de vous partager la vidéo de Nota Bene, qui est très éclairante sur la question :

Si j’ose aborder cette question sur un article professionnel, c’est parce que je pense que la démarche peut intéresser les professeurs documentalistes qui ont une fibre d’historiens, d’enquêteurs ou d’archivistes, et que cela peut être un travail également à mener avec des élèves (reste à imaginer le cadre).

Bref, fin janvier, je me suis inscrite sur un site de généalogie, dont je ne ferai pas la publicité ici, mais qui me semblait correspondre à mes besoins (archives numérisées, possibilité de consulter l’arbre d’autres personnes et d’importer ou de partager des branches).

Je me suis vite rendue compte que mes souvenirs n’étaient pas aussi exacts qu’il l’aurait fallu, j’ai donc questionné un membre de ma famille qui m’a corrigé et permis d’avancer. J’ai réussi alors à mettre en place toute une démarche :

  • pour les parents / grands-parents : demander l’extrait d’acte de naissance, soit via un formulaire en ligne, soit directement sur place (avec une pièce d’identité), les pièces récentes n’étant pas encore numérisées
  • à partir des actes de naissances les plus anciens, récupérer le nom des parents, et retrouver leurs propres actes de naissance / décès / mariage…
  • … ce qui permet de remonter les branches une à une, quand on ne tombe pas sur un enfant naturel, qui n’a pas d’acte de naissance, et qui coupe nette une branche de l’arbre d’un côté.
  • arriver, du coup, à déchiffrer les écritures manuscrites des employés de mairie, ce qui n’est pas toujours simple !
  • à partir de là, beaucoup de choses peuvent intéresser : les ancêtres viennent-ils tous du même lieu ? quels métiers exerçaient-ils ? les femmes travaillaient-elles ? savaient-ils écrire et signaient-ils l’acte, même avec une croix ?

Mais le plus passionnant, jusque là, c’est aussi de fouiller dans les registres de matricules (RMM), à la recherche des ancêtres ayant participé à la première guerre mondiale.

Pour cela, le procédé est le suivant :

  • avoir le lieu de naissance / d’habitation du soldat, et son année de naissance
  • son année permet de déterminer sa classe (à 20 ans, il fait son service militaire), le lieu permet de trouver (ou de supposer) le bureau dont il dépendait
  • une fois que l’on a ces informations, on est susceptible de trouver la fiche matricule.

Pour un ancêtre né en 1883, on en déduit qu’il a fait ses classes en 1903. On récupère donc les tables alphabétiques annuelles du bureau concerné, on cherche son nom et on obtient son numéro de matricule qu’on va ensuite retrouver dans le registre de la même année.

Sur la fiche en question, on trouve son nom, le nom de ses parents, son année et lieu de naissance, son apparence physique, ses domiciles successifs et sa vie militaire jusqu’à sa démobilisation (ou plus tristement son décès).

On y apprend donc beaucoup de choses, et on a parfois quelques surprises…

Vous trouverez plus d’informations, par exemple ici :

http://archives.seine-et-marne.fr/rechercher-un-combattant-de-la-grande-guerre

La plupart des archives départementales sont numérisées (sauf une bonne tranche des archives de Paris qui est en cours de numérisation dans le cadre de la mission Centenaire), et évidemment le site du Grand Mémorial proposé par le ministère de la Culture permet aussi de trouver directement la fiche d’un combattant :

http://www.culture.fr/Genealogie/Grand-Memorial

Enfin le site de la mission Centenaire constitue aussi une mine d’informations :

http://centenaire.org/fr

Espérant avoir titillé votre curiosité documentaire, je vous dis à très bientôt, sur Cinephiledoc !

Rêveries de figurants solitaires

Je publie ce premier compte-rendu de lecture 2018 avec un peu de retard, et dans le désordre.

Depuis début janvier, en effet, j’ai lu ou parcouru cinq livres consacrés au cinéma, et j’en ai encore un en attente, une publication plus ancienne, sur un univers de série télévisée.

Pour respecter mon ordre de lecture, il aurait fallu que je commence par des publications datant d’octobre 2017, puis de novembre, et enfin de janvier 2018.

Si j’ai souhaité commencer par mes dernières lectures, ce n’est pas seulement parce qu’elles me demandent moins d’effort de mémoire, c’est aussi parce que les deux ouvrages se ressemblent beaucoup, et pourtant ils ne m’ont pas du tout laissé la même impression.

Seconds rôles et figurants

On les voit partout et parfois, dans le meilleur des cas, on connaît leur nom. Même si je les mets, par facilité, dans le même panier, il y a un fossé (ou un chemin) énorme qui sépare le second rôle du figurant.

Le second rôle, même sans le connaître, lorsqu’on va le retrouver d’un rôle à l’autre, va nous faire dire : « oui, c’est celui qui joue untel dans tel film », ou encore, en discutant avec des amis : « j’adore l’infirmière de James Stewart dans Fenêtre sur cour » (sans savoir à ce moment là qu’elle joue aussi aux côtés de Bette Davis dans All about Eve).

C’est aussi en s’intéressant d’un peu plus près aux seconds rôles, qu’on se rend compte que certains sont toujours abonnés aux mêmes rôles, ou que Agnès Moorehead, qu’on a vu toute notre enfance dans Ma sorcière bien aimée, a joué dans les premiers films d’Orson Welles et dans Les Passagers de la nuit, avec Lauren Bacall et Humphrey Bogart.

Bref, le second rôle est un visage connu.

Et le figurant ? Peut-être un visage connu en devenir… Johnny Hallyday a bien commencé par jouer l’un des gamins du pensionnat dans Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot, et on ne fait que l’apercevoir.

Vous le voyez, le petit blond derrière Simone Signoret, avec déjà une coupe de cheveux bien à lui ? Voilà un instant qui a dû faire le bonheur de quelques archéologues du cinéma quand ils l’ont déniché…

Pourquoi ce long préambule ? Parce que mes deux lectures évoquent des figurants qui le sont restés, qui n’ont pas atteint la marche des deux répliques au détour d’une porte, voire de la consécration du second rôle (pour ne rien dire du premier).

Au-delà de ce point commun, les deux ouvrages ont aussi comme caractéristiques similaires :

  • le fait d’être tout deux des romans
  • un narrateur interne (troisième personne pour le premier livre, première personne pour le second)
  • un personnage hyper cinéphile
  • un promeneur parisien amoureux du détail.

Et pourtant c’est bien là leurs seules ressemblances.

Éternel figurant cherche place dans le monde

Si jamais il souhaitait déposer une petite annonce – et si jamais c’était quelque chose qui se faisait encore – voilà ce que cette dernière pourrait dire : « éternel figurant cherche place dans le monde ».

C’est ainsi que je vois le personnage principal de Microfilm (écrit sur la première de couverture en minuscule) d’Emmanuel Villin, publié en janvier 2018 chez Asphalte éditions.

Microfilm, c’est aussi bien un objet / des objets (le contenu de la statuette tant convoité dans La Mort aux trousses d’Alfred Hitchcock – et pourtant on ne saura jamais ce qui figure dessus), que le propos du livre, tout entier captivé par des « micro films », des « micro – instants », des détails.

Le personnage principal, figurant de métier et évidemment anonyme, échoue lors d’un casting, se voyant décrit ainsi par la directrice « Physique quelconque, visage commun ».

Durant des démarches pour trouver un nouvel emploi, sous prétexte qu’il a un temps travailler pour une revue de cinéma étudiante appelée « Microfilm », on l’envoie en tant que spécialiste en microfilms auprès d’une obscure « Fondation pour la paix continentale ».

Sur cette fondation, ni le personnage principal, ni le lecteur ne comprendront quoi que ce soit, et puisque la visionneuse à microfilms restera inusitée durant tout le roman, on ne pourra que suivre dans un dédale absurde ce figurant qui reste figurant dans le monde réel.

Qu’il traverse imperturbablement Paris en vélo (sauf quand il découvre ce dernier vandalisé), qu’il échoue de salles d’exposition en brasserie, ou qu’il passe ses journées sur internet ou à tester différentes marques de stylos, ou qu’il doive sans raison se rendre au Portugal pour une soit-disant mission, tout lui échappe, et à nous aussi.

Le fait que sa voix se fasse entendre à la troisième personne rend la distance encore plus grande, tout comme son anonymat. On le suit, d’abord avec intérêt, curiosité, puis on finit (en tout cas moi) par osciller entre curiosité et agacement.

Certains apprécieront de se voir ainsi guidés par l’auteur puis perdus, déambulant dans cet univers où tout est si détaillé (du trajet en métro au langage HTML) mais où rien n’a de sens.

Et il est vrai que si le livre m’a quelque peu déroutée, et si le style, prompt à décortiquer chaque menu japonais et chaque voltage de visionneuse, m’a parfois prise de court, j’ai été sensible à cette absurdité, et à l’ironie que l’on sent poindre derrière chaque phrase.

C’est cependant un texte beaucoup plus mélancolique et nostalgique que j’ai préféré ce mois-ci, et dont je vais maintenant vous parler.

Bonheur fané, cheveux au vent, baisers volés, rêves mouvants

Il s’agit de mon premier coup de coeur de 2018, un vrai beau livre, tout en sobriété et en retenue, avec derrière chaque mot quelque chose de magique, une révélation.

Certes, le sujet avait tout pour retenir mon attention : le narrateur, qui cette fois s’exprime à la première personne, est figurant sur le tournage de Baisers volés, de François Truffaut. Il y rencontre Judith, apparition blonde et fugace, elle aussi figurante, qui n’en finira pas de lui échapper.

Quarante-cinq ans plus tard, il essaye toujours de retrouver cette silhouette évanouie, déambulant lui aussi dans Paris, tentant, à coup de photogrammes et de visionnage frénétique du film – arrêt sur images – de reconstituer ses souvenirs et de retrouver cet amour perdu qui correspond si bien à la chanson de Trenet qui ouvre le film.

Ce livre magnifique, simple, évident, c’est Le Figurant de Didier Blonde, publié dans la collection Blanche chez Gallimard.

J’ai dévoré ses 150 et quelques pages en deux jours, et j’ai suivi avec plaisir ce narrateur dans ses promenades sur les lieux du tournage, les cafés, les rues, la place de Clichy et ses alentours, le cimetière Montmartre (mais est-ce vraiment lui ?), dans ses recherches et ses reconstitutions.

À un moment, j’ai été prise de doute : et si tout cela était réel ? et si tout cela était faux ? qu’en était-il vraiment ? C’est bel et bien dans les rêves mouvants que Didier Blonde nous conduit.

J’ai voulu vérifier que la jeune fille blonde existait vraiment, et qu’elle apparaissait bien à l’instant où l’auteur l’avait fait apparaître.

Sans doute était-ce là le point de départ, ce qui l’avait marqué dans ce film, car même s’il a fini par donner une identité à Judith, une carrière, s’il a voulu étoffer un peu le rôle de la figurante, on continue à douter, et on ne fera que douter du début à la fin : est-ce réel ? est-ce inventé ?

Didier Blonde a réveillé chez moi des souvenirs et des bonheurs, essentiellement truffaldiens.

Il m’a poussé, certes, à revoir ces scènes de Baisers volés, qu’il évoque dans Le Figurant, mais dont tout cinéphile averti se souvient.

Il m’a fait m’interroger : quelles scènes, même sans les avoir vu de l’intérieur, avais-je retenu de Baisers volés ? Certainement celle avec Delphine Seyrig, à laquelle Blow Up a récemment rendu hommage :

Pour finir, j’ai vu passer un bon lot d’articles consacrés au livre de Didier Blonde, tout aussi élogieux les uns que les autres, et je ne voulais ni trop tarder, ni être en reste, car c’est vraiment l’un des plus beaux livres sur le cinéma, et l’un des plus beaux romans, que j’ai pu lire.

Et depuis que je guette des ouvrages sur le cinéma, depuis que je scrute non seulement les documentaires, mais aussi les fictions qui abordent ce thème, c’est avec Londres après minuit, Un renoncement, ou plus récemment The Freak, la plus belle découverte parmi mes lectures…

Cela m’a encore inspiré une attitude tout à fait truffaldienne, car je sais qu’il en avait l’habitude : celle de racheter et d’offrir les livres qu’on aime à notre entourage.

C’est donc tout naturellement que j’ai racheté en deux exemplaires Le Figurant, et c’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai trouvé Microfilms, son voisin immédiat dans la librairie où je vais régulièrement…

Pour toutes ces raisons, je voulais parler sans plus tarder de ces deux livres, si ressemblants et si différents, mais qui, chacun à leur manière, ont ouvert l’année 2018 de mes lectures cinéphiles, une année des plus prometteuses !

Sur ce, je vous souhaite d’aussi belles lectures que les miennes et vous dis à bientôt, sur Cinephiledoc !

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