Pour ce second hors-série de l’été, j’adopterai la même structure que pour « Paris au cinéma » : affiche et présentation sur Genially, comptes-rendus de lecture et petite sitographie (si ce que je trouve me convient).

Pour finir j’évoquerai l’une de mes lectures coup de coeur de l’été, où là encore, le livre a la part belle.

Productions

Comme je l’ai indiqué dans l’article précédent, dans le cadre d’une valorisation du fonds littérature (documentaires et oeuvres classiques) au CDI, j’ai proposé un mois de « découverte littéraire » consacré à Paris.

Pour chacun de ces mois, et chacune de ces « découvertes », je propose une affiche mettant en valeur une citation :

et une affiche renvoyant vers des oeuvres disponibles à la lecture via l’utilisation de QR-codes :

Sur la version en ligne dont j’ajoute le lien ici, les portraits des écrivains sont cliquables et renvoient vers leur biographie.

Une fois encore, je propose désormais une image interactive réalisée sur Genially, derrière laquelle vous trouverez quelques-unes de mes citations favorites sur Paris.

Je reprends en image le même plan, dont évidemment je modifie très légèrement les informations, et sur lequel j’ajoute mes textes de prédilections…

Lectures : quelques égarements…

Pour ce hors-série, je recherchais évidemment des ouvrages évoquant certes des écrivains, mais surtout des oeuvres littéraires.

J’ai toujours pris plaisir à voir un personnage déambuler dans les rues d’une ville, et c’est souvent mes livres préférés qui me restituent à merveille l’atmosphère d’une ville : le Londres de Drood, de Dan Simmons, le Barcelone de L’Ombre du vent, qui m’a définitivement convertie à l’univers de Zafón, plus récemment le Saint-Malo de Toute la lumière que nous ne pouvons voir, d’Anthony Doerr.

Mes premiers tâtonnements pour trouver quelques promenades parisiennes n’ont pas été entièrement couronnés de succès. La faute n’en est cependant pas aux livres, mais vraiment à ce que j’en attendais.

Le petit guide de Parigramme

Ainsi le premier d’entre eux qui m’est tombée sous la main était : Paris des amateurs de littérature : 100 lieux pour lecteurs passionnés et auteurs en devenir, de Sophie Herber, publié en janvier 2018 aux éditions Parigramme.

C’est un petit guide très sympathique, pratique, accessible, et bien illustré, et dont voici le sommaire :

L’accent de ce petit livre est mis sur une pratique disons « active » de la littérature : rencontres d’auteurs, clubs de lecture, ateliers d’écriture, quelques musées, quelques librairies incontournables, avec un dernier chapitre plus spécifiquement consacré à des promenades littéraires, mais qui se concentrent sur des maisons d’écrivains.

Cela n’enlève rien aux qualités de cet ouvrage, mais ce n’est pas tout à fait ce que j’attendais… j’ai donc poursuivi mes recherches.

Paris vu d’ailleurs

Le deuxième livre sur lequel j’ai mis la main avait un titre prometteur, Paris : Escapades littéraires, publié chez Robert Laffont dans la collection Pavillons Poche en février 2018.

Cependant, lorsque je l’ai reçu, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un recueil de textes d’écrivains étrangers – Henry James, Graham Greene, Dino Buzzati – évoquant Paris.

J’en ai donc remis la lecture, sans doute très agréable, à plus tard, l’ouvrage ne correspondant pas, une nouvelle fois, à mes attentes.

Le troisième est presque le bon

J’ai repris mes recherches, et je me suis tournée à nouveau du côté de Parigramme, qui est décidément une caverne d’Ali-Baba pour tout amoureux de Paris : il n’y a qu’à voir les références proposées dans le catalogue de cette maison d’édition !

Outre un Paris : 100 films de légende, qui m’avait échappé, on y trouve pêle-mêle des ouvrages historiques, des guides par arrondissements, des restaurants, des livres pour enfants, le Paris souterrain, les abris… C’est également chez Parigramme qu’est paru le Paris de François Truffaut dont j’ai fait le compte-rendu dans le premier hors-série.

Promenades littéraires dans Paris : 500 adresses habitées par les mots est l’oeuvre de Gilles Schlesser et a été publié en février 2017.

Les principales qualités de ce livre sont les suivantes :

  • compact, pratique, très complet,
  • découpant Paris en différents quartiers, avec pour chaque quartier un plan,
  • un nombre incroyable de demeures d’écrivains ou de lieux où ils ont leurs habitudes (cela va des cafés et des restaurants… aux cimetières parisiens),
  • quelques évocations de personnages (dont les auteurs ne sont jamais très loin)
  • une mise en page agréable, le livre étant illustré de photographies anciennes ou récentes, de portraits d’auteurs, et agrémenté de citations

Voici quelques pages en exemples :

Le seul petit bémol à mon goût (mais cela reste purement subjectif…) : beaucoup d’écrivains et trop peu de personnages, trop de Victor Hugo et pas assez de Gavroche, Javert, Marius ou Jean Valjean.

Néanmoins cela reste un ouvrage excellent et, ne serait-ce cette réserve, je me serais arrêtée là.

De l’égarement à la balade en passant par l’escapade et la promenade

Il se trouve qu’il ne faut jamais chercher très loin ce qu’on a sous les yeux. Le dernier livre, et celui qui correspondait parfaitement à mes recherches, était depuis de nombreuses années dans ma bibliothèque !

Il s’agit d’un ouvrage paru en 2004, co-édité par les éditions Nouveau monde et Terres d’écrivains : Balades littéraires dans Paris du 17e au 19e siècle.

Ce qui m’avait empêchée de m’y replonger à l’origine, c’était justement cette délimitation dans le temps : du 17e au 19e. Je savais que je n’y trouverai ni Proust, ni Aragon, ni Prévert…

Je l’ai donc négligemment laissé de côté. Jusqu’à ce que je constate que deux autres ouvrages complétaient cette collection :

Du 17e au 19e siècle

Le premier du lot est parfait : un traitement chronologique, une mise en perspective historique et littéraire, une biographie de chacun des auteurs présentés, de larges extraits littéraires, et des balades, mais de VRAIES  balades, avec une proposition de point de départ et d’arrivée, un temps de parcours, et des balades qui mêlent le parcours d’un auteur bien réel et les déambulations de ses personnages.

On y retrouve évidemment Hugo et Balzac, mais aussi Choderlos de Laclos, Rétif de la Bretonne, George Sand et Eugène Sue.

En fin d’ouvrage, les plans, qui constituent l’unique bémol de ce petit bijou. Déjà lorsque l’on m’a offert ce livre en 2004, je trouvais qu’ils manquaient de lisibilité, superposant les quartiers anciens aux nouvelles rues. Mon avis n’a pas changé là-dessus.

Mais pour ceux qui souhaitent un petit itinéraire dans Paris au côté de Victor Hugo et de Jean Valjean, ou de Balzac et de Rastignac, c’est l’ouvrage idéal.

De 1848 à l’affaire Dreyfus

Le 2e volume se concentre sur la période qui court de 1848 à 1906. On y retrouve quelques-uns des écrivains présents en fin du premier volume.

Cinq promenades nous sont proposées, à l’intérieur desquelles on retrouvera plusieurs itinéraires :

  • les barricades de 1848
  • les écrivains dans la tourmente de la Commune de Paris
  • un chapitre consacré davantage à la poésie, avec la figure prédominante de Verlaine
  • l’affaire Dreyfus
  • et la dernière, qui a ma préférence « Proust à Paris : promenades depuis une chambre »

J’ai commandé ce livre en guettant ce dernier chapitre proustien, qui m’a vraiment comblée, et qui a su estomper quelques petites déceptions : un Maupassant bien absent (mais plus normand que parisien, il faut dire), un Baudelaire vite esquissé, et des plans qui, bien que plus lisibles, sont toujours peu pratiques… Enfin ce deuxième volume fait moins la part belle que le premier aux extraits d’oeuvres.

1900-1945

Dans ce troisième et dernier volume, on voyage, moins à la poursuite des oeuvres qu’à celles des écrivains.

Quatre promenades, cette fois-ci, foisonnantes de biographies d’écrivains ayant un jour élu domicile à Paris :

  • Montmartre
  • un Paris « surréaliste de la lost Generation » (et où l’on retrouve davantage de Lost generation que de surréalistes)
  • Trois André (Breton, Gide et Malraux) et un congrès
  • Des écrivains très occupés

La partie la mieux réussie selon moi est celle consacrée à l’Occupation, d’autant qu’on y trouve trois itinéraires sur les « romans du Paris occupé ».

Comme pour les deux ouvrages précédents, c’est ce type d’informations que j’ai apprécié le plus, même en n’ayant pas lu certains des romans qui m’étaient présentés.

Ces trois petits livres, malgré leur date de parution (2004-2005) offrent un véritable tour d’horizon parisien, historique et littéraire, du 17e siècle à 1945, et viennent admirablement compléter les autres ouvrages de cet article.

Petite sitographie

La lecture coup de coeur de l’été

Comme promis, voici l’un de mes coups de coeur de cet été (je garde les autres pour les articles de la rentrée sur Cinéphiledoc).

En vadrouillant dans la sublime librairie Labbé de Blois, je suis tombée dans le rayon des arts sur une véritable merveille :

Il s’agit de L’Art de la lecture : Livres et lecteurs dans l’art de Pompéi à nos jours, de David Trigg, publié en juin 2018 aux éditions Phaidon.

L’ouvrage recense une très belle collection d’oeuvres d’art, toutes périodes confondues, et où le livre apparaît. Enfants ou écrivains au travail, bibliothèques, lecteurs et lectrices, peintures, sculptures, installations d’art contemporain : tout témoigne de la relation des hommes aux livres (ou au Livre), relation tentant épanouie, tantôt influencée par l’histoire.

La préface est érudite et construit la progression du livre, des saints et des scribes aux livres brûlés. Sur chaque double page, les rapprochements entre deux oeuvres sont savamment orchestrés, avec généralement seulement le titre et le nom de l’artiste. Quelques oeuvres font l’objet d’une description plus approfondie, demandant au lecteur davantage d’explications.

Le tout est un trésor, à mettre dans toutes les mains des amoureux des livres. Et c’est sur ce trésor que je vous laisse, vous souhaitant une belle fin d’été.

À bientôt, sur Cinéphiledoc !