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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : juin 2019

Juin 2019 : séances et animations du CDI

Un petit article rapide pour ce mois de juin, que j’ai commencé à préparer au début du mois et sur lequel je rajouterai des éléments de réflexion et de travail si j’en ai l’occasion d’ici la fin de l’année.

Séances et initiatives pédagogiques

Je vais commencer par les rares dernières séances de l’année, qui ont eu lieu entre le 27 mai et le 8 juin.

  • Débats EMC

Pour clôturer les séances réalisées dans le cadre de la semaine de la presse, et dont j’ai parlé dans les deux articles précédents, mon collègue d’histoire-géo et moi-même avons organisé des débats avec les élèves, un avec les 1L, un avec les 1S et un avec les 1STMG. J’ai assisté aux deux derniers.

Celui mené avec les 1STMG avait pour thématique : « Internet : utile ou dangereux pour l’information et les personnes ? »

Dbat_1STMG1_Internet__utile_ou_dangereux_pour_linformation_et_les_personnes_

Celui mené avec les les 1S reprenait l’un des thèmes déjà traité les années précédentes : « Les médias sont-ils un risque pour la démocratie ? »

Dbat_1S4__Les_mdias_sont-ils_un_risque_pour_la_dmocratie

  • Vote pour la meilleure théorie du complot

Comme je l’ai indiqué dans les articles précédents, deux classes, les 1L et les 1S, ont travaillé sur les différentes formes de désinformation et ont eu à construire des théories du complot à partir du postulat suivant : « Le CDI semble toujours fermé ».

J’ai rassemblé les productions les plus réussies sur le padlet déjà mis en ligne sur ce blog, et il m’est ensuite venu l’idée de partager ces productions avec mes collègues et de les faire voter pour leur préférée.

J’ai donc mis le document suivant à leur disposition en salle des professeurs :

Théories du complot 1L et 1S4 sans noms ni classes

Je n’ai pas encore pris le temps de faire le dépouillement, qui aura sans doute lieu après le 20 juin.

MAJ Fin de mois : je reviens au lycée après une semaine et demi d’absence, et la boite de vote a disparu… lorsque je suis partie, c’est la théorie n°2 qui remportait le plus de voix.

N’hésitez pas à me dire en commentaire quelle théorie vous plaît le plus.

  • Arts visuels : dernières séances et court-métrage

Les 23 mai et 6 juin ont eu lieu les dernières séances d’arts visuels avec ma collègue d’histoire géo, durant lesquelles nous avons fait réaliser aux élèves des affiches de présentation de leur travail, nous leur avons montrer comment fonctionnait un logiciel de montage et nous leur avons projeté, en dernière séance (ils étaient quatre) Chantons sous la pluie.

Le samedi 8 juin, nous avons projeté le court-métrage, d’une durée de 6 minutes, ainsi que les courts-métrages des années précédentes.

Voilà qui clôture les cours d’arts visuels de l’année, et les cours d’arts visuels tout court, l’enseignement d’exploration étant l’une des victimes de la réforme du lycée…

Réforme du lycée

Concernant la réforme, j’ai commencé à mettre à jour mon support de présentation de l’EMI dans les nouveaux programmes avec les projets de programmes publiés par le CSP pour la classe de Terminale.

Je vous mets à nouveau le lien de la présentation ci-dessous :

Les programmes de Terminale entreront en vigueur à la rentrée 2020. Je mettrai donc cette présentation à jour au fur à mesure des publications de projets de programmes et de programmes définitifs.

Bilan d’activités 2019-2020

Comme chaque année, je dissocie le bilan de gestion et le bilan pédagogique.

Pour ce dernier j’ai proposé la synthèse suivante sous forme de document PDF :

Bilan pédagogique 2019-2020

J’ai également fait un décompte de mes séances pédagogiques à l’année :

Décompte des heures de séances effectuées

  • Septembre : 43h30
  • Octobre : 16 heures
  • Novembre : 29 heures
  • Décembre : 19 heures
  • Janvier : 26 heures
  • Février : 8 heures
  • Mars : 13h30
  • Avril : 16h30
  • Mai : 10 heures
  • Juin : 2 heures

TOTAL : 168 heures 30 de séances pédagogiques dans l’année.

Et comme depuis maintenant 3 ans, je fait une présentation sous forme de Genial.ly. Après le bleu et rose, après le vert et orange, voici le jaune et violet !

Réflexions et cogitations de fin d’année

Comme promis voici un petit aperçu de mes petites réflexions professionnelles de fin d’année, pêle-mêle, dans le désordre et sans spoil sur ce que vous aurez à découvrir sur ce blog durant la prochaine année scolaire…

Fait
  • Un boulot de préparation pour améliorer l’an prochain mes séances sur le fact-checking – travail réalisé à la demande d’une de mes collègues d’histoire-géo EMC
  • Des articles sur DocVersailles, le site des profs docs de l’académie pour parler des deux gros projets de l’année, Adopte un poilu et #DamasEinstein
En cours
  • Rédiger des articles #LudoDOC sur le profdoc et les disciplines : déjà publié sur le site, un article « Profdoc et sciences« 
  • Préparer un support de formation sur les réseaux sociaux
  • Continuer la mise à jour du Genially « EMI et nouveaux programmes » avec les publications de propositions de programmes du CSP
  • Trouver des idées de trucs cools à faire l’an prochain
À faire
  • Améliorer les deux escape games de début d’année : Escape CDI et Sciences au CDI, le premier avec mes neurones toute seule, le deuxième avec les copines de SVT et physique-chimie
  • Préparer des supports pour des cours de SNT et d’Histoire géo, géopolitique, sciences politiques
  • Préparer un support d’intervention pour un petit truc sympa en février (pas de spoil)
  • Préparer #Ludovia16 et remettre en route #DocEnVacances

Si tout va bien, vous retrouverez la concrétisation de cette marmite de cogitations dans les articles à venir…

D’ici là, bel été et bonnes vacances à tous, et à bientôt sur Cinéphiledoc !

Max, tout simplement

Pour ce dernier compte-rendu de lecture avant les hors-série de l’été, j’ai à nouveau trouvé un roman.

Encore ?, me direz-vous… et je viens de me rendre compte que finalement, c’est le premier roman sur le cinéma sur lequel je fais un compte-rendu depuis début 2019.

Le faux bond de Pascal Thomas

La vérité, c’est que j’ai été un peu perturbée dans mon planning de publication sur Cinéphiledoc. Au mois de juin, j’avais prévu de vous parler des mémoires du réalisateur Pascal Thomas, qui devaient sortir au mois de mars.

J’avais compté large, et donc prévu de publier un article pour le mois de juin, cela me paraissait un délai relativement confortable. Et voilà que la date de publication est repoussée à octobre – c’est du moins la dernière date que j’ai vue.

Branle bas de combat, il faut trouver une nouvelle lecture.

Je consultais donc avidement les nouveautés cinéphiles, en documentaire comme en fiction, et c’est dans la librairie Albin Michel du boulevard Saint Germain que je l’ai trouvé, parmi les dernières parutions en romans.

On peut (parfois) juger un livre d’après sa couverture

Contrairement à ce que dis l’homme livre qui incarne Le Prince, de Machiavel dans Fahrenheit 451 de Truffaut, on peut, parfois (ce n’est pas forcément systématique) juger un livre d’après sa couverture.

En tout cas, en voyant la couverture du livre dont je m’apprête à vous parler, j’ai su exactement de quoi il allait retourner.

Cette couverture, la voici :

J’ai tout de suite su en voyant cette couverture que l’auteur allait me parler de Max Linder. Et j’en ai déduit qu’il allait me parler de cinéma muet, d’une moustache, d’un haut de forme, et que, de toute façon, sans spoiler, ça allait mal finir.

Max, donc, un petit livre de quelques 110 pages, de Stéphane Olivié Bisson, paru en avril 2019 (timing parfait) aux éditions Cambourakis.

Éditeur inconnu au bataillon pour moi, et lorsque je vais sur le site de ce dernier, et que je tape le titre du livre (Max, donc) il ne trouve rien. Idem lorsque je fais une recherche par auteur. Il faut croire que Max, le livre, est poursuivi par la malédiction de Max, l’homme.

L’histoire de Max

Quelle est donc l’histoire de Max ?

J’ai eu l’occasion, il y a assez longtemps (à l’époque faste où je faisais encore 4 hors-série de l’été sur ce blog) de raconter Max. C’était dans cet article :

Hors-série n°5 : Dans l’ombre des parents célèbres

Pour ceux qui ont la flemme de tout relire, une petite biographie express :

Max Linder n’est pas seulement le nom d’une (ou de plusieurs) salle de cinéma.

Max Linder, de son vrai nom Gabriel Leuvielle, c’est, après les frères Lumières et après Méliès, LE Français qui a régné sur le cinéma comique muet des années 1910-1920 et que Chaplin lui-même considérait comme son maître. Il a créé un personnage récurrent – comme plus tard le sera le vagabond Charlot – de dandy élégant coiffé d’un haut-de-forme, que l’on retrouve ici dans un court-métrage : Le chapeau de Max.

Après avoir régné internationalement sur le cinéma muet, après avoir tenté une carrière aux États-Unis (avec des résultats plus aléatoires), l’histoire tourne court.

Les histoires du muet finissent mal… en général

C’est toujours ce qui m’a émue dans les destins du cinéma muet, et c’est pour cette raison que j’ai régulièrement écrit là-dessus : la grandeur d’un art puis sa disparition brutale a fait beaucoup de dégâts.

Les précurseurs du muet ne font pas exception.

Combien d’années Méliès a-t-il passé dans le modeste magasin de jouets de la gare Montparnasse après avoir été l’inventeur de génie de tant d’effets spéciaux et après avoir eu son propre studio ?

Comment a fini Max ? En enlevant une jeune femme pour l’épouser, en la soumettant à sa jalousie maladive, et en finissant par la tuer, puis par se suicider, en laissant derrière lui une petite fille de 16 mois.

Et les autres ? à part Chaplin qui a su tirer son épingle du jeu ?

Roscoe Arbuckle, dont la carrière a été brisée par un scandale de viol et de meurtre.

Buster Keaton, jugé dépassé par les studios hollywoodiens, miné par un divorce, puis par la dépression et l’alcool, et à qui Chaplin et Billy Wilder donneront l’occasion de réapparaître fugitivement (mais glorieusement) à l’écran, dans Les Feux de la rampe et Boulevard du crépuscule.

Max Linder n’aura pas cette chance, même posthume.

Maud Linder, confié par testament à la garde de Maurice, le frère ainé de Max, Maurice, qui, rongé par la syphilis, l’alcool et la haine envers son frère, dilapide une grande partie de l’héritage, enterre les bobines de ses films dans son jardin, les rendant inexploitables.

Quant à ceux qui lui sont redevables…

… ils ne s’exprimeront plus par la suite sur Max Linder, laissant à l’oubli ce nom qu’en 2019 Stéphane Olivié Bisson nous propose de redécouvrir.

Lettre d’un père à sa fille

Si j’ai tenu à parler de ce livre, ce n’est pas seulement parce qu’il évoquait, à nouveau, les affres du cinéma muet.

Ce n’est pas seulement parce qu’il me rappelait l’un des plus beaux romans sur le cinéma que j’ai jamais lu, Le Livre des illusions de Paul Auster. Max Linder, c’est un peu Hector Mann, Hector Mann, c’est un peu Max Linder. Les différences, je vous laisse en faire le catalogue.

C’est aussi parce que j’ai été happée dès la première phrase par un style sobre, et à la triste délicatesse :

Ici j’ai mis du temps à me souvenir que j’avais été célèbre. Adulé, admiré, aimé par des foules d’anonymes parlant toutes les langues, qui s’esclaffaient, se tordaient de rire à en pleurer, à la même minute sur tout le globe et sans se connaître, devant le spectacle de mes acrobaties burlesques.

Quel étrange pantin en noir et blanc sautillait devant eux et qui, si l’on se rapproche, me rappelle bien quelqu’un. Un vivant que j’aurais perdu, un spectre, un proche ou ma propre image dont je ne me souviens plus.

Ici ? ici, où, quand ? Le mystère de ce premier mot, puis tous les suivants.

Et ce qui m’a frappé, c’est une idée qui m’est revenue : je n’avais jamais trouvé (ou jamais suffisamment cherché) de recueil de poésie qui évoque le cinéma.

Si tel avait été le cas, j’en aurais immédiatement fait un article. Alors oui, Max de Stéphane Olivié Bisson, avec sa complainte de clown blanc, est certes rangé dans le rayon des romans, mais je le considère à juste titre comme l’un des textes les plus poétiques qui soit sur le cinéma.

C’est un texte qui bouscule l’écriture et les genres. Monologue intérieur d’un mort depuis longtemps et d’un oublié trop longtemps, Max est aussi le chant d’amour posthume d’un père à sa fille.

D’outre-tombe, le père écrit à sa fille, dit sa tristesse de l’avoir abandonné (et pour quel tuteur !) mais dit sa fierté aussi devant le parcours du combattant qu’a accompli Maud Linder.

Après avoir travaillé comme journaliste de cinéma, réalisatrice de films publicitaires et assistante-réalisateur, Maud Linder s’est essentiellement attachée à retrouver, reconstituer et faire connaître l’œuvre de son père, sur lequel elle a réalisé plusieurs documentaires (En compagnie de Max LinderL’Homme au chapeau de soie, Max Linder, ce père que je n’ai pas connu) et rédigé des biographies.

Stéphane Olivié Bisson reconstitue le parcours du père et de la fille, du père depuis les vignes de Saint-Loublès et jusqu’à son suicide en 1925 dans une chambre d’hôtel, de la fille depuis ce même matin de 1925 et tout au long de son chemin de croix pour arracher son père de l’oubli.

Et si nous avons aujourd’hui le livre de Stéphane Olivié Bisson entre les mains, c’est bien la preuve qu’elle y est parvenue.

Envie d’en savoir plus sur le cinéma muet ?

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Bonnes lectures, relectures, découvertes et redécouvertes et à bientôt sur Cinéphiledoc !

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