cinephiledoc

Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : mai 2019

Mai 2019 : séances et animations du CDI

Voici un compte-rendu des activités pour le mois de mai, qui a été un mois moins accaparé par les séances et plus submergé de réunions et de spécimens, comme peuvent l’imaginer les collègues qui sont, comme moi en lycée.

Fin de projet : « Adopte un poilu » et sortie à Verdun

Concernant les projets et les séances, le mois de mai a vu la fin de mes deux projets d’envergure pour cette année : « Adopte un poilu » et #DamasEinstein.

Les deux projets concernaient la même classe et ont vu leur achèvement le même jour, à savoir le jour de la sortie à Verdun, durant laquelle les élèves ont visité le mémorial, l’ossuaire de Douaumont et la citadelle souterraine de Verdun.

Étant donné que ma collègue d’histoire-géo avec laquelle j’avais monté le projet ne pouvait pas se déplacer, j’ai pris des photos durant la journée et j’ai partagé ces photos via le compte Twitter du CDI.

Mais en voici un petit aperçu :

J’ai également proposé un moment sur Twitter de cette journée :


https://platform.twitter.com/widgets.js

Malgré une journée au programme très chargé, nous avons passé un très bon moment, et cela a été très enrichissant de pouvoir conclure ce projet par un tel voyage.

Fin de projet : Parcours croisés #DamasEinstein

Nous avons profité du trajet aller-retour à Verdun pour conclure le projet #DamasEinstein avec la réponse des élèves de 1ES1 d’Einstein aux défis Twitter des élèves de 1ES2 de Damas.

Là encore, j’ai mis à jour le moment existant sur Twitter en y insérant les réponses des élèves aux défis proposés par leurs camarades.


https://platform.twitter.com/widgets.js

Faute de temps, nous n’avons par contre pas pu organiser une visioconférence entre les différentes classes impliquées dans le projet, mais nous espérons pouvoir reconduire ce projet l’an prochain, éventuellement en y impliquant d’autres disciplines, niveaux et enseignements.

Autres séances

Outre mes séances régulières dans le cadre des arts visuels (1h30 par semaine et la réalisation par les élèves d’un court-métrage), et outre les séances déjà mentionnées dans l’article précédent, dans le cadre de la Semaine de la presse, j’ai pu intervenir auprès d’une autre classe, les 1STMG2.

En effet, la collègue d’histoire-géo qui avait travaillé sur les Fake News avec sa classe de seconde a souhaité organiser un travail sur la même thématique en EMC avec sa classe de 1STMG.

Pour rappel, voici le support sur lequel travaillaient les élèves :

Et voici, pour certaines classes, des exemples de leurs productions :

J’ai déjà repéré les points d’amélioration de ces deux séances, que les collègues d’histoire géo souhaitent que je reconduise l’an prochain.

J’ai également co-animé deux séances de débat en EMC, le 23 mai avec des 1STMG et le 27 mai avec des 1S, dont je n’ai pas encore fait la restitution, ce que je ferai pour l’article de juin 2019.

Animations et expositions

Pour cette fin d’année, j’ai proposé quelques petites expositions ponctuelles sur certaines thématiques en lien avec l’actualité et avec les demandes de certains collègues.

  • Exposition Apollo

Pour le cinquantième anniversaire du premier homme sur la Lune, j’ai proposé une sélection de ressources :

avec en complément le désormais traditionnel support sur Genial.ly :

  • Semaine de la Russie

A la demande de mon collègue d’histoire géographie qui avait déjà organisé un temps fort similaire l’an dernier, j’ai réinstallé une petite sélection autour de la Russie.

J’ai proposé à nouveau aux élèves le « Code russe » à hacker :

Et j’ai assisté le 24 mai à une superbe flash mob réalisée par un groupe d’élèves avec une collègue d’EPS sur fond de musique russe.

Le puzzle collaboratif précédent (avril – mai) ayant été terminé par quelques habitués (pendant que je découvrais Verdun), le collègue d’histoire-géo m’a proposé d’en mettre un dernier à disposition dans le cadre de cette semaine thématique, avec comme sujet la cathédrale Saint Basile :

 

  • Marques-pages « C’est bientôt le bac ! »

Les échéances approchant, j’ai remis à disposition des élèves des marques pages de révisions du bac via des chaînes YouTube, sélection proposée par Catherine Besse, professeure documentaliste dans le Val d’Oise :

Voilà pour ces petits temps forts.

Pour finir avec ce mois de mai riches en cartons, voici également l’ensemble des réunions auxquelles j’ai assisté.

Réunions, formations

  • le 13 mai, j’ai assisté à une réunion de mon bassin de profs docs sur la pédagogie de projets et j’ai participé à un atelier sur l’enseignement de Sciences Numérique et Technologies
  • le 21 mai, j’ai participé à une formation de formateurs sur le dispositif de formation des néo-titulaires première, deuxième et troisième année pour l’académie de Versailles
  • le 22 mai, j’ai co-animé une réunion à distance des référents TraAM en documentation
  • le 23 mai, j’ai assisté dans mon établissement à une réunion sur l’enseignement de la spécialité « Histoire géographie, géopolitique, sciences politiques » et à un conseil pédagogique
  • enfin, le 24 mai, j’ai co-animé avec Sylvie Gérard, IA-IPR EVS et Émilie Baille, professeure documentaliste, une réunion à destination des profs docs du 91 sur la réforme du lycée

Dans le cadre de cette dernière réunion, j’ai proposé le support suivant afin de repérer dans quels champs disciplinaires le professeur documentaliste de lycée pourrait désormais intervenir :

J’ai commencé à travailler sur ce support au mois de février, principalement la première page, en faisant quelques repérages dans les nouveaux programmes de lycée général, mais j’ai été surtout aidée par le remarquable travail effectué par Elsa Chipiloff, professeure documentaliste au lycée Léon Blum, (Le Creusot, académie de Dijon), et mentionné en sitographie (3e page).

Voici comment est construit ce document :

Une page pour l’enseignement général, une page pour l’enseignement technologique et professionnel, une page de sitographie (où je recense tous les supports qui m’ont permis de faire cette présentation) et des pistes d’approfondissement plus concrètes, que j’aurais pu développer dans l’atelier que j’ai animé, mais les collègues ont préféré échanger entre eux et découvrir le contenu des spécimens que j’avais apportés avec moi.

#LudoDOC

Je termine ce court article avec #LudoDOC qui prépare toujours sa venue à Ludovia et qui vous propose ce mois-ci un retour rapide sur la 30e édition de la semaine de la presse.

Retour sur la #SPME2019 : les coups de cœur de #LudoDOC

N’hésitez pas à aller sur le site pour vous inscrire, et à nous soutenir en participant à notre cagnotte :

https://www.leetchi.com/c/ludodoc

Voilà pour ce court article du mois de mai. Vous retrouverez dans l’article de juin, comme je l’ai annoncé, les dernières séances pédagogiques de l’année scolaire et le bilan d’activités, et éventuellement d’autres pistes de réflexion professionnelles si j’en trouve le temps.

D’ici là, à bientôt sur Cinéphiledoc !

Trouvez le titre…

L’ouvrage dont je vais vous parler aujourd’hui m’a donné beaucoup de mal : je tenais vraiment à lui consacrer un article, mais je ne savais pas par quel bout le prendre et il m’a fallu une bonne dose de concentration, plusieurs associations d’idées pêle-mêle et un sens de l’organisation qui n’est pas encore très sûr de lui pour me décider à écrire.

Tourner autour du pot

J’avais pourtant décidé de publier cet article pour le mois d’avril, mais, face aux difficultés mentionnées plus haut, j’ai procrastiné.

L’une des autres difficultés rencontrées était de trouver un titre à cet article, difficulté que, vous vous en doutez, je n’ai pas surmonté. J’aurais pu détourner quelques titres littéraires ou cinématographiques, « À la recherche du titre perdu », « Et pour quelques titres de plus », « L’homme qui aimait les titres », « Un titre sans divertissement » (moins prometteur).

J’ai préféré vous laisser la main.

Ensuite, mon esprit a vagabondé d’un titre de film à l’autre, d’un titre de livre à l’autre. Je me suis demandée si des titres – et uniquement des titres – m’avait incité à lire un livre ou à aller voir un film. Je me suis dit que cela pouvait être le cas – À la recherche du temps perdu, Le Songe d’une nuit d’été, La Solitude est un cercueil de verre, Tous les hommes sont mortels, L’Ombre du vent – mais que ce n’était pas systématique, et d’ailleurs je n’aime pas particulièrement les titres trop longs.

Je n’aime pas non plus les titres trop courts – finalement, c’est comme les saisons, je suis résolument tempérée. J’en ai déduis que les titres n’étaient pas vraiment un élément qui m’incitait à aller vers les livres ou vers les films.

Ensuite je me suis demandée si mes réticences envers les titres ne venaient pas de mes préférences pour les titres non traduits – j’ai toujours préféré Wuthering Heights aux Hauts de Hurlevent (ou à Hurlevent tout court dans certaines éditions) mais là encore, je me suis vite rendue compte qu’il n’y avait rien de radical dans ces préférences.

J’ai pensé à Cyrano :

Duel qu’en l’hôtel Bourguignon Monsieur de Bergerac eût avec un bélître.

-Qu’est-ce que c’est que cela s’il vous plait ?

-C’est le titre.

Photo Credit: justmakeit Book crisis
(Creative Commons, Attribution-NonCommercial 2.0 Generic ) Font : MISO regular by Mårten Nettelbladt.

J’ai tapé « Titres romans » dans mon moteur de recherche, j’y ai trouvé des listes des plus beaux titres – rien qui ne m’a vraiment convaincu – par contre j’ai retrouvé une pépite dans mon historique : un générateur de titre proposé par Omer Pesquer. Vous entrez votre prénom et votre nom, et le site vous génère un titre avec sa couverture, l’expérience est assez amusante :

http://www.omerpesquer.info/untitre/index.php

Enfin j’ai ressorti quelques ouvrages sur le cinéma parmi mes préférés, pour voir si j’y trouvais une accroche pour démarrer cet article – déjà bien entamé – et j’ai feuilleté dans le désordre le superbe Écrit au cinéma de Michel Chion et Cinematic Overtures d’Annette Insdorf, l’un de mes livres fétiches sur Hitchcock, le Dictionnaire Hitchcock de Laurent Bourdon, où j’ai vainement cherché une entrée « Titre » ou « Intertitre » (j’y reviendrai plus tard),  et mes yeux se sont attardés sur mon non moins fétiche Tartes à la crème et coups de pieds aux fesses d’Enrico Giacovelli.

L’homme qui faisait des titres et l’homme qui faisait des intertitres

Bref, après toutes ces associations d’idées  – et d’autres sur lesquelles je reviendrai plus tard – une page du livre (que je ne vous ai toujours pas présenté) m’est revenue en mémoire, l’auteur y raconte que le premier métier de Claude Chabrol consistait à trouver des titres français pour les films distribués en France par la Fox, et il y rapporte les propos de Chabrol « Négligeant la lettre, j’allais directement à l’esprit ».

Cela m’a amusée que le réalisateur des Innocents aux mains sales, de Poulet au vinaigre, et de Merci pour le chocolat, grand admirateur et défenseur du cinéma d’Hitchcock (préfacier du dictionnaire que j’ai mentionné plus haut) ait eu un travail pas si éloigné de celui d’Hitchcock à ses début.

En effet, celui-ci a commencé comme auteur et graphiste d’intertitres dans une société de production britannique – d’où mes recherches infructueuses, toujours dans le même dictionnaire.

Du coup j’ai repensé aux génériques et aux titres d’Hitchcock. Je me suis souvenue que Blow Up (encore eux) avait fait une vidéo sur les génériques d’Hitchcock, parmi d’autres vidéos sur d’autres génériques…

Et pour le coup, je me suis rendue compte que, s’il y avait des titres de films qui retenaient mon attention, c’était bien ceux d’Hitchcock, d’où un petit travail de décorticage :

Il y a ceux qui sont sans ambiguïtés : Rebecca, Soupçons (Suspicion), L’ombre d’un doute (The Shadow of a doubt), La Corde (Rope), Fenêtre sur cour (Rear Window), L’Homme qui a savait trop (The man who knew too much), Psychose (Psycho), Les Oiseaux (Birds).

Et il y a les autres, qui me laissent plus perplexes : La Maison du docteur Edwardes pour Speelbound, Les Enchaînés pour Notorious, Le Crime était presque parfait pour Dial M for Murder, La Main au collet pour To catch a thief, et surtout, surtout : La Mort aux trousses pour North by northwest.

Finalement j’ai compris que trouver des titres était une affaire bien plus complexe qu’il n’y paraît, et que tous ces détours témoignaient du tour de force du petit livre dont je vais enfin vous parler : s’il a réussi à me faire cogiter de la sorte, son pari est véritablement gagné.

Manuel d’auteur de titres à l’usage du cinéphile

Ce livre, c’est celui de Philippe Lombard, auteur hyperactif sur le cinéma, avec à son actif : Les Grandes Gueules du cinéma français, L’Univers des Tontons flingueurs, et de deux livres dont j’ai encore parlé très récemment : Le Paris de François Truffaut et Paris 100 films de légende.

En 2019, il a déjà publié deux livres, dont celui qui nous intéresse aujourd’hui, aux éditions Dunod : Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! – La face cachée des titres de films enfin révélée !

Pourquoi tenais-je tant à parler de ce livre ? D’abord parce que c’est un livre de Philippe Lombard, et je commence à bien apprécier la qualité de ces livres. Ensuite parce que ce livre fait partie des petits livres pépites qui nous en apprennent plus sur le cinéma tout en nous distrayant.

Dans la même veine, vous avez les livres tout en infographies dont j’ai déjà parlé (Star Wars Graphics et Disney Graphics publiés chez Hachette pratiques), ou les petits livres de chez 404 éditions comme Comprendre les super-héros quand on a même pas remarqué que Superman porte son slip par dessus son collant. Là aussi on sent l’effort de titre.

Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! – La face cachée des titres de films enfin révélée ! est un livre avec lequel on ne s’ennuie pas.

Pas seulement parce qu’on y retrouve des anecdotes que l’on connait déjà, comme les idées de titres proposées par Truffaut pour Les Quatre cents coups :

Pas seulement parce que l’auteur propose des quiz, des petits jeux (du type « associez le titre original et sa traduction en québécois ») et parce que visuellement, certaines pages font mouche

– j’ai adoré l’alphabet en titres de films, la double page « là haut dans les étoiles », un titre pour chaque jour de la semaine, une traversée de Paris avec des titres, les titres à l’usage du quotidien ou encore la Timeline des titres depuis Un million d’années avant JC jusqu’aux Exterminateurs de l’an 3000

mais aussi parce qu’on y apprend énormément de choses. On y retrouve notamment un top 10 des titres les plus longs, des pages consacrées à Michel Audiard et à la troupe du Splendid, un chapitre sur les titres de films les plus incompréhensibles et un chapitre très drôle sur les titres de films X.

Cela m’a d’ailleurs fait penser à une des petites blagues du moment, qui consiste à dire « Titre » après une phrase entendue et que l’on juge digne d’être un film du genre… ma préférée du moment ? Quand je regarde Top chef et que les candidats, en pleine cuisine, disent « Je mouille avec de l’eau »…

Bref, vous l’aurez constaté, le livre de Philippe Lombard peut vous emmener très loin. Il peut vous faire repenser à vos lectures favorites, vous faire ressortir vos réflexions les plus sérieuses, vous donner l’occasion de vous remémorer toute la filmographie de deux cinéastes réunis (voire d’autres films aux titres qui vous trottent dans la tête : Princesse Mononoké, Mon Voisin Totoro, Le Voyage de Chihiro…) pour que finalement la suite de vos idées prennent un tour bien plus ludique voire inattendu…

Ce petit dépaysement onomastique (clin d’oeil à mes années à suivre pas à pas le narrateur de La Recherche), c’est avec une économie de moyens et un humour constant que Philippe Lombard nous l’offre.

Qu’il en soit une nouvelle fois remercié, en attendant de découvrir son prochain tour de force !

Beaux rêves de titres et à très bientôt sur Cinéphiledoc !

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén