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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : avril 2019

Avril 2019 : séances et animations du CDI

Dans ce nouvel article #profdoc, je vais revenir sur les deux projets principaux qui m’ont tenue occupée ces dernières semaines, sur les journées portes ouvertes du lycée, sur la co-animation de deux stages, et sur les différentes petites expositions et activités qui ont été proposées au CDI entre mars et avril.

#DamasEinstein : la suite

Après un volet consacré au programme de géographie et aux territoires de proximité sur lequel j’étais revenue au mois de février, le projet #DamasEinstein est entré dans sa phase 2 en s’appuyant sur les programmes de SES et d’EMC.

  • Pratiques informationnelles

Au début du mois de mars, les deux classes ont répondu à des enquêtes sur leurs pratiques informationnelles (ces enquêtes ont été réalisées par mon collègue de SES, distribuées sous format papier à nos élèves et envoyées sous forme de Framaform aux élèves de Damas).

J’ai ensuite réalisé la mise en forme des réponses à l’aide de Canva :

Les élèves devaient ensuite analyser des résultats et, à l’aide de leurs recherches, proposer des pistes d’approfondissement.

Encore une fois, nous avons utilisé Padlet pour cet exercice, et l’avons relayé via un moment Twitter.

  • Défis Twitter

La suite de ce travail de SES/EMC consistait à nouveau à utiliser Twitter : il s’agissait pour les élèves d’échanger des défis de vérification de l’information.

Côté Einstein, chaque groupe d’élèves était chargé de déposer deux défis : l’un sous la forme d’un texte, se finissant par « Vrai ou faux ? », l’autre sous la forme d’une image dont il fallait vérifier la source.

Les élèves de 1ES2 de Damas devaient répondre à ces défis, ce qu’ils ont fait le 10 avril, et en proposer d’autres à leurs camarades de métropole.

Les élèves d’Einstein répondront à leur tour le 7 mai. L’ensemble des défis a été rassemblé dans un nouveau moment Twitter.

  • Valorisation et publication du projet

Sur le site dédié, je poste régulièrement les avancées du projet :

http://blog.ac-versailles.fr/damaseinstein/index.php/

Comme nous souhaitons poursuivre ce projet l’an prochain, éventuellement sur d’autres niveaux et avec d’autres disciplines, j’ai proposé à ma cheffe le compte-rendu de scénario suivant, espérant pouvoir le présenter lors d’une réunion à un groupe élargi de collègues de discipline :

Merci encore à Perrine d’avoir accepté de se lancer dans l’aventure avec moi, certes avec moins de risques que Raymond Maufrais, mais avec autant d’enthousiasme !

#SPME2019

Ces dernières séances (analyse d’enquêtes et défis Twitter) s’inscrivaient dans l’ensemble de séances que j’ai co-animées dans le cadre de la semaine de la presse, et qui vont se poursuivre, au moins jusqu’à la mi mai.

Comme je l’avais indiqué le mois dernier, voici ce qui était programmé :

  • avec les 2ndes : des séances en EMC sur les fake news et en anglais sur la presse anglo-saxonne
  • avec les 1L : des séances sur la liberté de la presse, la presse étrangère, les Unes de presse et le parcours Désinformation
  • avec les 1S : le parcours Désinformation
  • enfin avec une classe de 1STMG, des séances sur la propagande, les rumeurs et les fake news.

Pour plus de facilité, même si cela m’a demandé un gros travail de préparation en amont, j’ai proposé à l’ensemble des classes un seul support, qui centralisait tout et via lequel ils accédaient aux « modules » prévus pour eux :

Chaque module permet d’accéder soit à un parcours en autonomie, soit à un questionnaire unique, soit à un parcours davantage guidé, soit à des consignes de travail.

J’utilise ensuite un padlet pour collecter des exemples de réponses, servant d’appui, pour certaines classes, à un débat à venir :

Et j’envoie l’ensemble des réponses en format de tableur Excel à mes collègues avant de les supprimer.

C’est pour l’instant près de 20h que j’ai consacrée uniquement à ces séances sur la semaine de la presse.

À celles-ci se rajoutent les séances de formation à la recherche des secondes (2 classes, 4 heures entre mars et avril) et les séances habituelles d’arts visuels, durant lesquelles, avec ma collègue, nous tentons désormais de faire réaliser un court métrage aux élèves.

Valorisation et expositions

Cette période a été particulièrement riche en cogitations pour mettre en valeur le CDI et une partie de son fonds.

  • Journées portes ouvertes

Tout d’abord j’ai participé le 30 mars aux journées portes ouvertes du lycée. À cette occasion, j’avais préparé une affiche de présentation et des marques pages (deux versions mises à jour d’un précédent travail), le panneau lumineux du CDI, et j’avais ouvert les deux battants de la porte pour inciter à entrer :

J’ai eu beaucoup de monde, des élèves volontaires pour présenter le CDI mais qui me laissaient la parole en cas de doutes, des personnes globalement très agréables et curieuses et qui ont su apprécier les qualités du CDI.

  • Exposition Léonard de Vinci

Pour faire suite à la petite exposition organisée sur Mendeleïev, j’ai proposé courant mars une sélection de ressources sur Léonard de Vinci pour les 500 ans de sa disparition.

Lui était associée une présentation de ressources en ligne :

  • Retour très éphémère d’une mini expo ciné

Comme je voulais remplacer l’exposition sur Tintin qui s’éternisait sur le rayon Arts depuis un moment, j’ai décidé de ressortir quelques ressources sur le cinéma :

J’ai rajouté quelques-uns des marques-pages qui me restaient de la précédente exposition consacrée à ce sujet.

J’avais installé cette thématique depuis quelques jours, quand nous sommes arrivés au 15 avril…

  • Notre-Dame

Comme beaucoup sans doute d’entre nous, j’ai passé la soirée du 15 avril à suivre l’actualité de près, à la télévision, sur ma tablette avec Google Actualités et sur le compte Twitter de l’AFP.

J’ai ensuite passé une partie de la nuit à revoir les images dont j’avais été saturée et à réfléchir à la manière d’aborder la question avec les élèves.

Le lendemain, avant de partir, j’ai préparé le visuel suivant :

Puis j’ai installé en arrivant une petite exposition de documents en lieu et place de mon expo ciné :

Pour finir, comme je ne parvenais pas à passer à autre chose durant la journée, j’ai profité qu’Eduscol faisait une belle actualité avec un certain nombre de ressources pour en proposer une petite sélection via un Genial.ly sur la page d’accueil du portail E-SIDOC :

Je terminerai ces actions de valorisation et d’animations par une note plus gaie : les puzzles du CDI.

  • Puzzles participatifs, épisodes 1 et 2

Ceux qui suivent ce blog et mon compte Twitter savent que depuis le 12 février, les élèves travaillaient d’arrache-pied à avancer sur le premier puzzle participatif proposé par le CDI.

Ce dernier a d’ailleurs rencontré un beau succès durant les portes ouvertes.

Le 12 avril, la dernière pièce a été posée :

Le 16 avril, j’en ai donc proposé un nouveau, de 1500 pièces, un peu plus simple à réaliser cependant que le tableau de Renoir, et au bout de quelques jours, le petit groupe d’habitués a déjà bien avancé…

J’ai anticipé et j’ai déjà sous le coude le prochain, que je ne proposerai qu’à l’automne prochain, et le suivant, qui accompagnera certainement les élèves durant l’hiver…

Réunions et stages

Pour finir avec cette période de mars-avril bien riche, voici un petit point sur mes autres activités :

  • Le 8 avril, j’ai co-animé avec Ketty Joly, CPE au lycée Jean-Pierre Timbaud de Brétigny une formation à destination des CPE et des profs docs néo-titulaires première année d’une partie du 91. Cette formation avait pour but d’encourager la collaboration entre CPE et profs docs et de développer une meilleure connaissance mutuelle de nos deux professions.
  • Le 15 avril, j’ai co-animé avec Emilie Baille, prof doc au collège Alphonse Daudet de Draveil, une formation à destination toujours d’un petit groupe de profs docs du 91. Il s’agissait cette fois de construire une progression en EMI.

Après une matinée qui était principalement sur cette thématique et principalement théorique, et dans laquelle j’avais inséré un petit focus sur la veille en EMI,

nous avons proposé aux stagiaires de choisir leur thématique de travail de l’après-midi : parmi les thèmes proposées, des idées de projets en EMI, des approfondissement en pratiques de veille, outils numériques…

Le thème plébiscité a été : « Jeux, parcours ludifiés et escape games »

J’ai donc pu présenter aux stagiaires quelques exemples de projets que j’ai déjà présentés sur ce site et leur proposer trois types d’activités en lien : construire son projet de ludothèque au CDI, élaborer un scénario d’escape game ou travailler sur un parcours thématique en ligne.

Il semble que cette journée de formation ait été bien appréciée, et j’espère pouvoir réutiliser mes petites cartes thématiques dans un autre contexte…

D’ici là, bonnes vacances ou bonne fin de mois à tous, et à très bientôt sur Cinéphiledoc !

Macrocosme et microcosme Truffaut

Pour ce nouveau compte-rendu de lecture, j’ai dû aller fouiller dans l’historique de mes articles sur Cinéphiledoc.

Truffaut sur Cinéphiledoc

En effet, j’ai l’impression qu’il ne se passe pas une année sans que je vous parle de François Truffaut, comme il ne se passe pas une année sans que je vous parle de Blow Up.

 

Alors depuis mon tableau de bord, j’ai fait défiler les articles, et je me suis rendue compte que, au moins pour le premier, ce n’était pas si exagéré que ça…

Certes, « François Truffaut » est l’un des tags (des mots clés) que j’utilise le plus sur Cinéphiledoc, pas seulement pour des articles qui lui seraient exclusivement consacrés, mais aussi pour quelques rapides évocations ici ou là…

Certes, le blog a connu un pic de convocations truffaldiennes en 2014, mais il s’agissait des 30 ans de la disparition du cinéaste.

Et avant cela, oui, j’ai eu l’occasion d’en parler abondamment, au gré des publications – la plupart de qualité – qui me tombaient sous la main.

Petite sélection :

Alors si on ajoute l’an dernier Le Figurant de Didier Blonde, et Le Paris de François Truffaut de Philippe Lombard, on se rend compte, pour plagier (ou parodier affectueusement Blow Up) que François Truffaut décidément est partout sur Cinéphiledoc, même par associations d’idées ou même, avec le cours d’arts visuels au lycée, comme support de séances !

Un article : deux prétextes

C’est justement ma comparse d’arts visuels qui m’a fourni le premier prétexte, propre à nourrir cet article et à justifier sur ce blog une nouvelle évocation de François Truffaut.

En effet, il y a quelques semaines, elle m’a fait parvenir par mail un visuel réalisé par la Cinémathèque à l’occasion des 100 ans des studios de la Victorine à Nice.

À cette occasion, la Cinémathèque avait réuni le casting de La Nuit américaine :

En effet, c’est dans ces studios créés en 1919 qu’ont été tournés en leur temps Les Enfants du paradis, La main au collet, Et Dieu créa la femme, Fanfan la Tulipe, Le Corniaud, Le masque de fer, Le gendarme se marie. Du grand cinéma, du très grand cinéma, du moins grand cinéma.

Et c’est dans ces studios que Truffaut a tourné sa Nuit américaine en 1972, dans les décors de La Folle de Chaillot. Il dira dans une interview :

C’est en voyant ce décor que je me suis dit, mais il faut que je me décide à faire cette histoire sur cinéma et aussi peut-être sur la fin d’une forme de cinéma. Parce qu’il est bien évident qu’on tourne de moins en moins en studio, quoique de tous les studios français, la Victorine a des chances d’être celui qui restera le plus longtemps. Mais enfin, on tourne de moins en moins dans des décors construits comme ça, donc c’était intéressant.

(source : https://fresques.ina.fr/reperes-mediterraneens/fiche-media/Repmed00671/l-insubmersible-victorine.html)

Cela m’a fait penser que j’avais écrit déjà un article uniquement sur La Nuit américainehttps://cinephiledoc.com/2013/05/14/revoir-la-nuit-americaine/

et ça c’était pour les 40 ans de sortie du film.

Le second prétexte, c’était la publication d’un ouvrage chez Armand Colin, un éditeur généralement très juste en terme de cinéma, et qui, comme Blow Up (encore une fois) aborde des thématiques intéressantes.

Rien qu’en levant le nez de mon ordinateur et en posant les yeux sur ma bibliothèque, je tombe sur L’écrit au cinéma, Rêves et cauchemars au cinéma, Le Mal dans le cinéma allemand et Le Moyen-âge au cinéma

Donc en mars 2019, Armand Colin nous proposait un nouveau livre qui allait vite rejoindre ses petits camarades sur ma bibliothèque…

Quelle promesse !

Ce livre, c’est Tout Truffaut : 23 films pour comprendre l’homme et le cinéaste, d’Anne Gillain.

Si je connaissais pas déjà l’auteur, qui avait déjà publié en 1991 chez Hatier un ouvrage nommé François Truffaut : le secret perdu, j’aurais indiqué ci-dessus « Quelle ambition ! »

Et il y a encore, après lecture, une petite part en moi qui murmure que l’homme, comme le cinéaste, reste inépuisable et impénétrable.

Mais c’est justement parce que je connaissais l’auteure que j’ai accepté de lui faire confiance. C’est donc un peu méfiante (mais pas trop) que je l’ai laissée m’embarquer dans son « Tout Truffaut ».

Macrocosme / Microcosme

Elle est belle et bien huilée, la machine truffaldienne d’Anne Gillain, si je puis me permettre cette comparaison hasardeuse.

Elle nous présente 23 films dans un ordre parfaitement chronologique (23 longs métrages + deux courts) et elle explore dans ces 23 films les thématiques, à la fois humaines et cinématographiques qui couvent, à la surface ou juste en dessous.

La quête de l’identité frappée par la révélation de la bâtardise, la transgression, le « trou noir » après la perte de l’être aimée, l’écriture, la mort… j’en oublie certainement.

La force de ce livre, au-delà de l’ambitieux (ou du prometteur, comme vous voulez) « Tout Truffaut », c’est, pour chaque film, d’étudier l’un de ses plans emblématiques : pour les Quatre-cents coups, le moment où Doinel, en vadrouille avec son copain René, surprend sa mère et l’amant de cette dernière ; pour Fahrenheit 451, le moment où Montag découvre la lecture avec les premières lignes de David Copperfield ; pour La Nuit américaine, celui où le petit garçon vole les photos de Citizen Kane, etc.

Rien que ces trois exemples confirment à quel point rien ne ressemble plus à un film de Truffaut qu’un autre film de Truffaut, et à quel point le propos d’Anne Gillain est justifié.

De temps en temps, un grain de sable grippe le mécanisme du tout, ce sont des petites coquilles qu’une relecture, même attentive, avant publication, a laissé passer : Yann Dedet, l’un des monteurs de La Nuit américaine, rebaptisé Yvan à plusieurs reprises, Nestor Almendros dont le nom a été transformé au moins une fois en Amendros, et Depardieu, dans La Femme d’à côté, appelé Bernard Granger tout au début du chapitre, alors que c’est le nom qu’il porte dans Le Dernier métro.

Tout ceci, c’est un pinaillage fait par la truffaldienne maniaque que je suis, tout ça parce qu’elle ne veut pas admettre – et pourtant elle le fait ici – à quel point Anne Gillain gagne son pari.

Et la pudeur, dans tout ça ?

Si j’ai râlé et grogné malgré tout sur ce livre, c’est parce que je ne peux pas m’empêcher d’être subjective lorsque j’aborde la question « François Truffaut », au point de donner le sourire à mes amis…

Si j’ai râlé, encore une fois, c’est parce que, dès ma lecture finie, il a fallu que je m’attelle à l’écriture de cet article, avant que les impressions qu’elle avait suscité ne s’enfuient. Et aussi parce que je ne voulais pas répéter, ressasser, tout ce que j’ai déjà pu dire sur Truffaut.

Quoique.

La seule fois où je me suis permise un avis un peu plus personnel que les autres sur ses films, et sur ce blog, c’est lorsque j’ai publié, il y a environ cinq ans, la Lettre à la Femme d’à côté que j’avais écrite pour un concours organisé à l’occasion des 30 ans de sa disparition.

J’ai depuis tourné et retourné la question plusieurs fois dans ma tête, je l’ai même formulée à voix haute devant quelques amis, moins pour entendre leur avis sur la question, que pour essayer de toucher du doigt quelque chose qui m’échappait.

Alors, pourquoi lorsque je lis un livre sur Truffaut, suis-je émue à ce point ? pourquoi me donne-t-il envie de revoir toute la filmographie (et du même coup d’acheter enfin le coffret intégral de ses films, pour qu’il rejoigne mon coffret Chaplin et mon coffret de Citizen Kane – il sera tellement bien entouré !) ?

Est-ce parce que j’ai cultivé au fur à mesure cette tendresse pour cette figure tutélaire au dessus de ma cinéphilie ?

Est-ce parce que j’affectionne tout particulièrement la façon dont il parle de livres et d’amour, en décalage total avec les questionnements de son époque, au point d’être injustement jugé ?

Est-ce parce qu’à chaque minute dans ces films, j’ai l’impression qu’un ami me souffle des secrets à l’oreille et parce que j’ai, comme jamais, le sentiment d’être en communion avec ses personnages ?

Est-ce parce que sa figure paternelle s’efforce au mieux de remplacer celui qui me l’a fait découvrir ?

Ce doit être un peu de tout ça à la fois, et quelque chose de plus, car, comme Anne Gillain, je découvre à chaque fois de nouvelles choses, de nouveaux reflets dans le kaléidoscope Truffaut, et je n’ai pas fini d’écrire à la Femme d’à côté…

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