cinephiledoc

Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : octobre 2024

Octobre 2024 : séances et animations du CDI

Pour cet article du mois d’octobre, je présente les activités menées entre le 30 septembre et le 18 octobre.

Comme je l’avais indiqué dans le précédent article, je vais mettre un peu plus l’accent dans celui-ci sur les séances pédagogiques menées, puisque la dynamique de l’année s’installe et qu’on y voit un peu plus clair maintenant que la plupart des visites de secondes sont passées.

Pour les deux rubriques de mes articles consacrées aux séances et aux animations (et qui donnent d’ailleurs depuis des années leur titre à mes articles profdoc) je songe à proposer un outil qui permette de mieux les repérer et en faire le suivi – comme une transcription numérique de mon bullet journal, ce qui pourra aider en fin d’année pour le bilan d’activités.

Sélections thématiques / valorisation du fonds

Événements recensés

Animations proposées

Date de début

Date de fin

Remplacé par

/

Prolonger l’été

3 septembre

23 septembre

Prendre le large

/

Carnet de voyage

9 septembre

1 octobre

Architecture

21-22/09 Journées du patrimoine

Sélection proposée par Roman

11 septembre

14 octobre

/

Semaine européenne du développement durable

Couv. En couleurs TOUT EN VERT

16 septembre

7 octobre

Couv. En couleurs TOUT EN ROSE

/

Sélection SF proposée par Roman

18 septembre

3 octobre

Fête de la science

/

Prendre le large

23 septembre

14 octobre

Halloween

2 octobre : Journée mondiale de l’architecture

Architecture

1 octobre

/

/

4-14/10 : Fête de la science (océan de savoir)

Sélection proposée par Roman

3 octobre

/

/

Nouveautés docs

3 octobre

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/

Octobre rose

Couv. En couleurs TOUT EN ROSE

7 octobre

/

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/

Puzzle 1 : sacre de Napoléon

9 octobre

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/

Halloween

14 octobre

/

/

J’indique dans ce premier tableau également les sélections installées au mois de septembre, afin de montrer le roulement entre la mise en place de chaque exposition.

Ce mois-ci j’ai donc pu proposer 4 sélections et je maintiens mon rythme de l’an passé, à raison d’une sélection prévue par semaine.

  • Sélection architecture

Affiche réalisée sur Canva

  • Nouveautés documentaires

Cette sélection se concentre principalement sur des ouvrages en économie et sociologie.

  • Couv. En couleur : TOUT en rose

Ce deuxième épisode de ma série sur les couvertures en couleurs s’appuie sur l’événement Octobre rose.

  • Halloween

Cette sélection a été installée en parallèle des décorations proposées au CDI et présentées plus bas.

La période a vu aussi le retour du puzzle collaboratif au CDI, avec le premier de l’année, le Sacre de Napoléon, qui a rencontré un beau succès.

Séances et actions pédagogiques

Sur le même modèle que pour la rubrique précédente, je vais tenter de synthétiser les actions menées.

Visites / découvertes

Secondes

Premières

Terminales

S1

2 classes (1h par demi-groupe)

/

/

/

S2

1 classe (1h par demi-groupe)

/

/

/

S3

2 classes (1h par demi-groupe)

EMC 1h

EMC 3h (3 classes)

/

S4

Escape game 1STMG 1h

EMC 1h

Atelier HLP 2h

EMC 2h (2 classes)

Prépa grand oral HGGSP 2h

S5

3 classes (1h par demi-groupe)

Escape game 1STMG 1h

EMC 1h

EMC 2h (2 classes)

/

S6

1 classe (1h par demi-groupe)

EMC 1h

EMC 3h (3 classes)

Prépa grand oral HGGSP 2h

S7

1 classe (1h par demi-groupe)

EMC 1h

Séances BD (4h)

EMC 3h (3 classes)

/

Total

22h

9h

15h

4h

Nombre total d’heures sur la période : 50h

Concernant les séances que j’ai animées ou co-animées, il s’agissait principalement des séances de découverte avec les classes de seconde (nous avons vu pour l’instant 11 classes sur 13), une séance d’escape game avec un groupe de première STMG, et les séances en EMC avec 4 classes :

  • EMC (seconde) : une classe, poursuite des recherches au CDI.

  • EMC (première) : trois classes, poursuite du travail sur le thème du lien social en s’appuyant sur les ressources du CDI

Les séances de découverte et de visite du CDI se basent sur une trame déjà proposée les années précédentes et que j’ai fait légèrement évoluer.

Séances de découverte

Dans l’escape game de visite de seconde « La quête du savoir » qui me sert de base depuis deux ans, j’ai inséré des éléments supplémentaires dans l’activité du repérage dans l’espace.

En effet, pour cette activité, j’avais conçu un genially dans lequel les élèves devaient reconnaître où avaient été prises des photos sur un plan du CDI. J’avais constaté progressivement qu’ils cliquaient sur toutes les zones jusqu’à ce que celle concernée se débloque pour passer plus rapidement à la suivante, et sans jamais aller explorer le CDI – en gros sans jamais lever leurs fesses des ordinateurs.

Du coup j’ai ajouté des mots de passe sur certaines zones, en réutilisant le picto de la version numérique de Chat blabla, pour l’intégrer encore davantage dans mes séances pédagogiques.

Pour l’escape game « Enter-prise » des premières STMG, nous n’avons pour l’instant été sollicités que par une enseignante, nous n’avons donc vu que deux groupes.

Cet escape game requiert un travail fréquent de mise à jour, puisqu’il s’appuie sur la presse disponible au CDI dans le domaine économique.

Depuis sa création, des abonnements ont été arrêtés, et les éléments de certains périodiques (le prix, la Une, le sommaire) ont pu évoluer. Certains titres ont aussi été interrompus, comme dernièrement Pour l’éco.

Outre ces évolutions, se pose la question du réel impact qu’ont ces séances sur la fréquentation du CDI par les premières STMG, et du coup celle de proposer autre chose à ces classes l’an prochain.

Communication

Aux enseignants et personnels

Je continue en ce début d’année à communiquer beaucoup sur l’organisation générale du CDI et sur les ressources numériques.

Si nous utilisons désormais le Google Agenda intégré sur E-SIDOC, je n’ai pas pris le temps d’étudier sa consultation par les enseignants ou par les élèves… il figure dans la rubrique « Venir au CDI » du portail, se poserait éventuellement la question de l’intégrer directement en page d’accueil.

Concernant les ressources numériques, j’informe les enseignants de leurs attributions via le groupe Whatsapp de la salle des profs, et j’essaye de les sensibiliser à leur utilisation, principalement via le blog dédié de l’ENT mais aussi via Whatsapp, en espérant que ça infuse par ce biais là.

  • Ressources numériques

J’ai reçu a priori la totalité des ressources numériques dans la console d’administration du médiacentre, à part les licences enseignantes de Hachette éducation (qui continue à nous gonfler) et les accès élèves de Be my media (alors que nous avons demandé une licence établissement).

J’ai commencé à sensibiliser les enseignants à l’utilisation d’Europresse, en reprenant le même modèle que pour l’utilisation des manuels numériques sur Pearltreees.

J’utiliserai certainement la même trame durant l’année pour présenter d’autres ressources.

J’ai réfléchi à une affiche globale avec QR-code et renvoyant vers le blog consacré aux ressources numériques du lycée – également pour recycler le dossier partagé que j’avais créé sur l’ENT.

  • E-INSTANT CDI

L’E-INSTANT était la lettre de diffusion à destination des enseignants et des personnels que j’avais eu tendance à délaisser l’an dernier. Elle se compose de 5 pages : la page d’accueil, le focus, et les pages « éducation », « culture » et « numérique ».

Je n’ai pas pensé à la mettre à jour avec les actions d’octobre, du coup j’ai proposé un numéro octobre – novembre et j’ai actualisé tardivement, juste avant les vacances les autres rubriques.

Concernant la rubrique « numérique » j’ai eu l’idée de proposer des teasing ou des tutoriels sur l’utilisation d’outils (Brief.me pour septembre, Be my media pour octobre et j’ai déjà une idée pour le numéro de novembre).

Aux élèves, enseignants et personnels

Là encore, je vais essayer de synthétiser les choses sous forme de tableau pour plus de lisibilité.

Date

Action

Relai

1 octobre

Sélection architecture

Blog CDI + compte instagram

1 octobre

Photo rayon jeux

Compte instagram

3 octobre

Fête de la science

Blog CDI + compte instagram

4 octobre

Nouveautés documentaires

Blog CDI + compte instagram

4 octobre

Zoom Actu conflit au Moyen-Orient

Blog CDI + compte instagram

4 octobre

Objectif 200 followers

Compte instagram

7 octobre

Couv en couleurs TOUT en rose

Blog CDI + compte instagram

8 octobre

Revue de presse

Compte instagram

8 octobre

5 abonnés de plus chat blabla

Compte instagram

10 octobre

Zoom Actu procès Mazan

Blog CDI + compte instagram

11 octobre

Avancées puzzle CDI

Compte instagram

14 octobre

Sélection Halloween

Compte instagram

15 octobre

Décos Halloween

Compte instagram

Je vais indiquer ci-dessous du coup les actions les numéros du Zoom Actu et les actions postées sur le compte instagram.

Ce mois-ci, j’ai sorti deux numéros : l’un sur le conflit au Moyen-Orient et l’autre sur le procès Mazan.

  • Compte Instagram

Les actions postées directement sont principalement des photos mentionnées plus haut.

J’ai également réalisé ce visuel afin de récolter quelques abonnés de plus, nous en avons gagné quelques-uns :

Activités de gestion

Ce mois-ci les activités de gestion se sont concentrées sur

  1. la préparation de commandes transmises à l’intendance début octobre

  2. la poursuite pour moi de l’attribution des licences numériques dans le médiacentre et le suivi des bugs éventuels

Autres activités

Enfin j’en termine comme à mon habitude par les autres activités professionnelles de la période.

Comme je l’ai indiqué en début d’article, je vais essayer d’être plus raisonnable cette année…

Réunions, stages, déplacements
  • 2 octobre : deuxième cours auprès des étudiants de Master 2 de l’université de Montpellier consacré à la méthodologie de travail au quotidien et à la politique documentaire

  • 8 octobre : participation à une réunion de présentation du dispositif Phare au lycée

  • 16 octobre : troisième cours de M2 sur la démarche de projet, les compétences transversales et les collaborations interdisciplinaires (3h) et réunion en visio l’après-midi (2h)

Les mercredis studieux et les autres activités du mois

Mes mercredis sont un peu plus calmes que l’an dernier pour l’instant, et voici comment j’ai occupé ceux qui étaient un peu plus studieux :

  • 2 octobre : cours de M2 (3h)

  • 16 octobre : cours de M2 (3h) et rédaction de cet article

J’ai également été occupée à échanger des mails avec les interlocuteurs de l’organisme « Rebâtir Notre-Dame » en lien avec un projet prévu le mois prochain, et à concevoir l’espace Moodle dans lequel je dépose les contenus de cours de mes étudiants.

Voilà pour ces activités d’octobre, je vous souhaite de bonnes vacances pour ceux qui ont la chance d’en profiter et vous dis à très bientôt sur Cinephiledoc !

Le livre de cinéma que j’ai le plus attendu

Voici un titre quelque peu pompeux mais absolument pas usurpé ni exagéré pour ce nouvel article.

Les habitués de ce blog se demanderont de quoi il s’agit :

un énième livre de Philippe Lombard (presque) ? un énième livre sur François Truffaut (presque aussi) ? Une encyclopédie sur Kaamelott ? Un panorama image par image du cinéma d’Hitchcock ?

Pépites, attentes et surprises

Il y a quelques semaines, j’ai profité de la fin de l’été pour étudier à nouveau ma bibliothèque, où toujours les livres des éditions Taschen, les Lombard et quelques pépites figurent en belle place.

Parmi mes chouchous – tiens, comment écrit-on chouchou au pluriel : comme les choux avec un x ou simplement avec un s – j’en citerai trois : Hollywood : La Cité des femmes, d’Antoine Sire, Les Plus grand films que vous ne verrez jamais, de Simon Braund, et 5e avenue, 5h du matin, de Sam Wasson.

Je me souviens guetter à chaque date anniversaire les trouvailles permettant de mettre Truffaut à l’honneur, et il y en a eu encore de très belles ces dernières années, j’en veux pour preuve la publication des correspondances avec Helen Scott ou entre Truffaut et des écrivains.

Mais plus généralement maintenant je cède à la surprise : je sais qu’un ouvrage de Philippe Lombard va parfois m’entrainer hors de ma zone de confort, vers un cinéma que je ne connais pas toujours – et je lui sais gré de ces belles découvertes.

Je vais davantage être attirée par l’effet de surprise que constitue un roman ou une bande-dessinée évoquant l’univers du cinéma (comme Les Guerres de Lucas) plutôt qu’une énième filmographie d’un réalisateur que j’apprécie – exceptions faites de mon trio de tête : Truffaut, Hitchcock, Chaplin.

Le cinéma va aussi surgir au moment où je ne l’attends pas forcément :

  • dans une discussion sur les morts au cinéma, ce qui donne lieu à la découverte de la chaîne Chronik Fiction (excellente) et du non moins excellent ouvrage Les Dossiers du Coroner : Autopsies des morts cultes du cinéma, de Fabio Soares et Mark Sonnenberg, publié en 2021. Si le livre m’était tombé entre les mains plus tôt, soyez assurés que j’en aurais parlé de manière plus détaillée…

  • dans un ouvrage collectif de Nota Bene sur Les Samouraïs, où je n’attends pas le dernier chapitre pour avoir envie de voir ou revoir toute la filmographie d’Akira Kurosawa.

Mais tout cela ne me donne pas encore le livre de cinéma que j’ai le plus attendu.

It’s been 84 years

Pour le coup c’est quelque peu exagéré, mais si je considère l’attente ressentie, on est sur quelque chose d’équivalent à ce que dit le personnage de Rose dans Titanic.

Si je consens à être un peu plus réaliste, je dirais que cela fait une bonne dizaine d’années que j’attends les souvenirs de Pascal Thomas.

J’en veux pour preuve cet échange sur Twitter avec Philippe Lombard, dont j’ai gardé la trace et qui remonte à 2020 (seulement quatre ans me direz-vous) mais qui donne une idée de l’impatience grandissante qui était alors la mienne :

Je suivais alors fébrilement le site des éditions Séguier et la page du site de la Fnac sur laquelle la publication de l’ouvrage avait été annoncée.

Dans cet échange de quelques minutes avec Philippe Lombard qui, je l’espère, ne me tiendra pas rigueur de l’avoir exhumé, je déplore en 2020 d’attendre « toujours » la sortie de ces souvenirs prévue en 2031.

J’en profite alors en direct pour faire un tour sur le site commercial, et là je découvre que cette sortie est à nouveau décalée à 2039. Imaginez mon étonnement. Attendre un livre pendant 19 ans !

Fort heureusement, je n’ai pas eu à attendre ni 2039, ni 2031, puisque ce livre de souvenirs est finalement sorti en janvier dernier. Et c’est ce retournement de situation qui m’a prise au dépourvu.

Les voies de l’édition semblent aussi impénétrables et insondables que les mystères de la poste déplorés par la mère de Bertrand Morane dans L’Homme qui aimait les femmes (comprendra qui le veut ce clin d’oeil truffaldien).

Ne vois-tu rien venir ?

C’est donc au détour d’un rayon d’une de mes librairies habituelles que je suis tombée par hasard sur le livre de Pascal Thomas, le même jour que le journal d’Alan Rickman.

J’avais depuis longtemps cessé d’aller scruter le site des éditions Séguier et j’avais supprimé de mes favoris la page promettant la publication pour 2031, non tiens 2039, non tiens 2050.

De Pascal Thomas je m’étais figuré des soucis de santé, ou des projets auxquels il accordait davantage d’importance, ou des éventuels désaccords avec cette maison d’édition, et qui pouvaient expliquer ces délais successifs.

J’avais donc remisé cette histoire de Mémoires dans un coin de ma tête, ce qui se défendait d’autant plus que je n’étais pas une inconditionnelle forcenée de sa filmographie.

Après tout, je ne connaissais pas grand chose de Pascal Thomas… et pas tant de films que ça. Alors pourquoi, me direz-vous, avoir attendu tant de temps et pourquoi avoir accueilli avec un plaisir comparable aux madeleines de Proust ce petit clin d’oeil du hasard, celui d’avoir mis sous mes yeux l’ouvrage enfin publié ?

D’un extrême à l’autre

Les films de Pascal Thomas que je me rappelle avoir vus appartiennent à deux catégories.

Il y a ceux que je n’ai vus qu’une seule fois, et qui cependant m’ont marquée, soit par leur titre, soit par leur rythme :

  • Pleure pas la bouche pleine (je me souviens que mes parents me l’avaient fait voir quand j’étais enfant, et je n’ai que ce seul souvenir) ;
  • Celles qu’on n’a pas eues : j’ai adoré ce film, et pourtant je ne l’ai jamais revu depuis. J’en restitue ici le propos : dans un compartiment de train, des hommes racontent leurs déboires en amour. J’ai dû le voir peu après L’Homme qui aimait les femmes de Truffaut, et j’ai dû sans doute lui voir un certain cousinage qui me faisait le considérer avec tendresse et humour…
  • La Dilettante : parce que Catherine Frot. C’est certainement la raison qui m’a poussée à le voir, mais il n’a jamais figuré pour autant dans ma bibliothèque, curieusement. Et pourtant, cela lui va si bien !
  • Mercredi folle journée ! : j’ai dû le voir, la chose est certaine et entendue, car le résumé m’est familier, mais je n’en ai pas davantage de souvenirs.

Et dans la deuxième catégorie, je range ceux que je vois et que je revois sans m’en lasser jusqu’à les connaître par coeur, et ils sont au nombre de trois :

  • Mon petit doigt m’a dit
  • L’Heure zéro 
  • Le Crime est notre affaire

Ces trois films sont des adaptations de romans d’Agatha Christie. Il y en a un quatrième que je n’ai pas mentionné : Associés contre le crime.

Je ne l’ai vu qu’une fois à sa sortie au cinéma, et il n’a pas suscité chez moi le même enthousiasme que les trois autres – j’ai donc décidé de ne le faire figurer ni parmi les premiers de la liste, ni évidemment parmi les seconds.

Mon petit doigt m’a dit, Le Crime est notre affaire, et dans une moindre mesure L’Heure zéro, font partie de mes films « doudous ».

Je suis capable d’en réciter bon nombre de répliques et j’en savoure les moindres détails, qu’il s’agisse de Catherine Frot chantant « Je crois entendre encore caché sous les palmiers sa voix tendre et sonore comme un chant de ramiers », d’André Dussolier « Je suis le colonel Raquette », d’Annie Cordy « Laissez un message après le pop… POP ! » ou bien cette phrase chantonnée par François Morel dans L’Heure zéro : « Sherlock Holmes, Jules Maigret, Miss Marple, Hercule Poirot, Columbo, Columbo… »

Il faut vous dire aussi que j’ai pu assister de loin au tournage de certaines scènes de L’Heure zéro, au lycée Michelet de Vanves, alors que j’y étudiais en prépa.

Je me souviens d’avoir croisé des figurants en uniforme d’école, d’avoir aperçu les camions de l’équipe, et d’ailleurs qu’au moment où je devais plancher comme tous les mercredis après-midi sur un devoir sur table de cinq heures, notre enseignante de lettres s’était de son côté enorgueillie d’avoir pu échanger quelques mots avant François Morel, ce qui me fait encore ressentir une petite pointe de jalousie…

Plus tard, au ministère, je partageais mon bureau avec Sandrine, une inconditionnelle comme moi de Mon petit doigt m’a dit et du Crime est notre affaire, et il ne se passait pas un mercredi (folle journée) sans que nous nous lancions des répliques des deux films depuis derrière nos ordinateurs.

Pour toutes ces raisons, j’ai guetté, j’ai espéré, j’ai attendu le livre de Pascal Thomas.

Un dilettante ? Non, un Antoine Doinel des mémoires cinéphiles

C’est donc en janvier 2024 que j’ai pu enfin avoir les Souvenirs en pagaille de Pascal Thomas entre les mains, et j’ai cependant différé ma lecture jusqu’au mois de juillet.

Que dire de cette lecture ? Qu’elle porte bien son titre, c’est le moins qu’on puisse dire. Qu’elle ressemble à son auteur, avec ces chapitres en pointillés, qui évoquent par touches plus qu’ils ne décrivent. J’ai compris pourquoi cette publication a pris autant de temps, tant la plume de Pascal Thomas semble rêveuse, distraite, légère voire capricieuse.

Je n’y ai certes pas retrouvé une autobiographie du berceau à aujourd’hui, et si j’ai été quelque peu désarçonnée (oserais-je dire déçue ?) de ne pas avoir un compte-rendu heure par heure (zéro) du tournage du Crime est notre affaire, mon petit doigt en a, à cette lecture, récolté des indices…

J’y ai entraperçu le cinéaste facétieux de mes films fétiches, et si je ne garderai pas forcément un souvenir exhaustif de cette rencontre, j’y ai glané quelques pépites :

Mais je vais faire comme Yves Mirande qui, dans ses souvenirs, à chaque fois qu’il avait le sentiment d’être trop long, notait « Cela va me prendre trop de temps, je préfère réserver ça au prochain volume de mes souvenirs. » Volume qui, bien sûr, n’a jamais vu le jour… En ce qui me concerne, nous verrons bien.

Le lecteur est prévenu, rendez-vous en 2050… ou pas.

Dans une page intitulée « Sur les tournages de Truffaut »

Beaucoup plus tard, Truffaut m’a dédicacé son livre sur Antoine Doinel : « À Pascal Thomas, Doinel journaliste. »

La dernière évoque une période de sa vie à réaliser des films publicitaires :

Après avoir tourné un film pour Tampax, je propose comme slogan : « Tampax, un nom qu’on trouve sur toutes les lèvres. »

Nous avons perdu le client !

Cela donne une idée assez juste du caractère du bonhomme, potache et avec l’oeil qui pétille, et qui ne fait les choses que lorsque l’envie lui en prend.

Et encore une fois, on peut comprendre qu’il ait fallu attendre aussi longtemps, mais si le meilleur livre ressemble à son auteur, cela en valait finalement la peine.

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