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Mois : mars 2021

Mars 2021 : séances et animations du CDI

Je publie cet article un petit peu avant la fin du mois, et avant le début de la semaine de la presse.

Comme a tendance à le souligner ma comparse Audrey Démonière-Rouvel (et je l’invite en commentaire à corriger si jamais je déforme ses propos) : « il n’y a pas beaucoup d’événements sur lesquels travailler en janvier – début février, on a l’impression que tout le monde a la gueule de bois »…

Et évidemment, mars comme d’habitude avec le printemps des poètes, la semaine des maths et la semaine de la presse… De la même manière, tous les projets qui sont dans le creux de la vague en janvier – février commencent à reprendre un peu de vigueur avec l’arrivée du printemps !

Dans cet article je présenterai donc les actions s’étant déroulées entre le 1er et le 19 mars.

Préparation de la semaine de la presse

Chaque année, j’essaye d’anticiper la préparation de cette semaine, mais j’avoue que cette année (et j’ai l’impression de ne pas être la seule dans cette situation), j’avais le contrecoup du confinement de l’an dernier. J’ai donc envoyé ma traditionnelle présentation aux enseignants juste avant les vacances de février.

J’en avais aussi marre des modèles de présentation que j’avais utilisés depuis quelques années, j’ai donc tout repris pour en créer un nouveau.

J’ai également fait de cet événement le focus de mon nouveau format de lettre de diffusion que je vous présenterai un peu plus bas.

Cette année, grâce à Lucile, nous avons reçu l’exposition de la BnF « Histoire de fausses nouvelles » que nous avons installée le 5 mars au CDI et à laquelle Lucile a associé des sélections de ressources :

Plusieurs classes doivent venir visiter cette exposition, avec un questionnaire associé.

Valorisation du fonds

Comme le mois précédent, j’indique ici par un code couleurs les actions menées par Lucile (en vert) et les actions que j’ai pu mener (en violet).

Nous avons pu profiter début février de l’arrivée de deux commandes d’ouvrages que nous avons commencés à valoriser juste avant les vacances.

  • Nouveautés littérature mars 2021 (J)

Après une première sélection au mois d’octobre, j’ai repris le même modèle que j’avais déjà réalisé sur Canva pour proposer une nouvelle sélection de nouveautés pour le rayon romans.

Pour chaque sélection j’essaye de faire environ trois regroupements thématiques et de signaler un coup de cœur :

J’ai proposé cette nouvelle sélection directement au retour des vacances, le lundi 1er mars :

  • Nouveautés du rayon maths (J)

Pendant les vacances, j’ai travaillé avec Christophe, mon collègue de maths, sur un visuel permettant de valoriser les nouveautés du rayon à l’occasion de la semaine des maths.

Nous avons donc construit ensemble cette présentation :

L’exposition des nouveaux ouvrages a été installée le 2 mars :

  • Nouveautés sciences (L)

De son côté, Lucile s’est occupée des nouveautés du rayon sciences, pour lesquelles elle a réalisé le visuel suivant :

La sélection est proposée en tête du rayon :

  • Nouveautés bandes-dessinées (L)

Également réalisé par Lucile, un visuel sur les nouveautés reçues pour le rayon bandes-dessinées :

La sélection remplace les différentes sélections successives que Lucile avait installées sur la culture japonaise :

  • Intelligence artificielle (J)

Pour remplacer une précédente sélection autour de « Algorithmes et data », j’ai réalisé début mars cette affiche :

Cette sélection, en tête du rayon philo, remplace la sélection précédemment citée, qui avait été installée à l’occasion de la journée mondiale de protection des données :

  • Autres sélections proposées

Voici d’autres sélections proposées par Lucile durant cette période.

On retrouve notamment une sélection sur l’intelligence artificielle, le numérique et les mondes virtuels, et une sélection autour du roman Americanah, complété sur le blog du CDI par la présentation ci-dessous :

Publications et expositions thématiques

Trois événements ont retenu notre attention durant cette période : la journée internationale du droit des femmes, le printemps des poètes et la semaine de la presse.

Pour les deux premiers, curieusement, je n’avais pas prévu à l’origine de faire quoi que ce soit de particulier. J’ai finalement réussi à me dégager un peu de temps pour préparer des visuels et des sélections thématiques.

  • 8 mars : journée internationale du droit des femmes (J)

Pour valoriser cette journée, j’ai réalisé un visuel sur Genial.ly qui met en avant des acquisitions récentes du CDI mais qui pointe également vers des réalisations précédentes (femmes auteures en littérature, femmes dirigeantes politiques…) :

L’exposition une fois installée permettait également d’attirer l’attention des élèves sur plusieurs publications récentes :

Une petite réalisation supplémentaire s’est ajoutée sans crier gare en lien avec cette journée sur le blog du CDI.

En effet, comme je l’ai indiqué plus haut, nous avions reçu au CDI l’exposition sur l’histoire des fausses nouvelles. Nous avions prévenu les enseignants de cette installation en décembre, puis en janvier, et nous avons demandé des grilles d’exposition avant les vacances aux agents.

Parallèlement, nos collègues d’espagnol ont demandé des grilles pour une exposition de travaux d’élèves sur la journée du 8 mars. Un quiproquo en a résulté pour les agents, qui ont cru qu’il s’agissait d’une seule et même exposition.

Nous avons réussi à partager équitablement les panneaux d’exposition et j’ai réalisé une présentation des travaux des élèves :

  • Printemps des poètes (J)

J’y reviendrai plus bas mais j’ai été sollicitée courant février par une collègue de français pour organiser des séances autour du printemps des poètes.

Là encore, je n’avais pas prévu d’installation particulière, mais les documents présentés en tête du rayon littérature étaient les mêmes depuis des mois. Cette sollicitation m’a donc donné l’occasion de proposer une nouvelle sélection :

Voici cette nouvelle sélection :

  • Semaine de la presse (J et L)

Je l’ai indiqué plus haut, le temps fort cette année de la semaine de la presse est celui organisé par Lucile autour de l’exposition consacrée à l’histoire des fausses nouvelles, avec les deux sélections proposées :

Nous avons co-construit le document de communication mentionné plus haut, et nous avons installé ensemble la sélection de titres envoyés par le CLEMI (je présenterai l’installation dans l’article du mois d’avril).

Séances et actions pédagogiques

J’indique ici les actions pédagogiques menées entre le 1er et le 19 mars, et qui sont, pour la plupart, la poursuite de projets déjà commencés.

  • EMC en classe de première. Les premières travaillent sur le lien social (2 classes), à l’aide du support déjà présenté en octobre. Début mars j’ai assisté aux exposés des deux classes et j’ai participé à l’évaluation des travaux présentés.
  • Participation aux ateliers de préparation de Science Po, l’objectif avant les vacances était l’organisation d’un débat entre les différents groupes d’élèves, à savoir « Faut-il interdire les pesticides ? ». J’ai assisté le 11 février à ce débat (j’ai évalué 4 élèves avec une collègue d’allemand qui participait au jury). Désormais il s’agit d’aider les élèves dans l’élaboration de leurs écrits personnels qui constituent leur dossier de candidature à Science Po.
  • Accueil des élèves latinistes au CDI : le mardi soir, j’accueille désormais régulièrement les élèves latinistes de secondes dans le cadre d’un projet de recherche autour des Panathénées.
  • EMC en classe de terminale : travail autour de la presse. J’ai présenté dans l’article de février les supports des deux premières séances. Pour la troisième séance, les élèves doivent choisir un article de presse à présenter à l’oral en tenant compte des connaissances acquises dans les ateliers des deux premières séances.
  • Printemps des poètes : deux classes de seconde. Comme je l’ai indiqué plus haut, une collègue de français m’a sollicitée pour mener des travaux avec ses deux classes autour de cet événement. Je présenterai cette action dans l’article du mois d’avril.

Lettre de diffusion : d’une forme à l’autre

Certains d’entre vous le savent, j’ai toujours attaché beaucoup d’importance (c’est peut-être un défaut) aux formes de communication que je mets en place à destination de l’équipe éducative (en gros, organiser sa veille et la partager).

Quand je suis arrivée au lycée, je me contentais d’un mail sibyllin « voici le numéro untel de la veille, bon week-end ». Puis m’est apparue la nécessité de donner aux lecteurs envie de cliquer, avec des présentations plus détaillées, sous forme de teasing.

L’an dernier, j’ai profité du confinement pour rapatrier toute cette veille sur Pearltrees. Je cogite régulièrement sur le contenu de ma lettre de diffusion, sur sa mise en forme, sur sa manière de l’adresser aux enseignants.

Cependant, j’avais toujours gardé le format de lettre de diffusion sur Piktochart, qui me satisfaisait de moins en moins : trop figé, trop linéaire. Lorsque Audrey (citée plus haut) m’a demandé des conseils sur sa propre lettre de diffusion, puis me l’a partagée, j’ai eu un déclic, et j’ai décidé de sauter le pas et de transformer ma lettre en genial.ly.

J’avais en tête un modèle en particulier, qui prenait la forme d’un organiseur de tâches. J’en ai modifié la première page, où figure le titre, le numéro, le mois (ou la semaine) et les dernières actualités du CDI :

Vous remarquerez que la publication a comme titre « Lettre d’information hebdomadaire du CDI », ce qui figurait déjà sur le précédent format. Cependant, si généralement l’envoi de la lettre a lieu chaque jeudi ou chaque vendredi (sauf périodes de vacances), je ne modifiais jamais entièrement le contenu et l’organisation reste la même avec ce nouveau format qui se décline comme suit :

  • Sur la page d’accueil : un rappel du numéro et des actualités du CDI (globalement prévu pour deux semaines) ;
  • Une rubrique « Focus sur… » qui pourra être sur un événement (la semaine de la presse pour le premier numéro), sur une thématique (développement durable, numérique, orientation…) sur des nouveautés reçues par le CDI ou même sur des informations propres au lycée (manuels numériques, PIX…) et qui pourra être conservée entre deux semaines et un mois
  • Les trois autres rubriques (éducation, culture, numérique) existaient déjà dans l’ancien format, les liens sont modifiés chaque semaine d’environ un tiers

Une fois cette transformation de piktochart à genial.ly effectuée, j’ai envoyé le premier numéro à trois « béta-testeurs » : Aurélie, Christophe et Stéphanie, qui ont eu la gentillesse de me faire leurs retours avant l’envoi officiel du premier numéro le vendredi 12 mars.

Je vous partage ci-dessous les différentes pages en format image (vous trouverez l’accès à la version en ligne en cliquant directement sur la première page qui figure plus haut) :

J’en ai profité pour créer une collection pearltrees spéciale Semaine de la presse que j’ai ajouté sur la page Focus.

J’ajoute ici la liste des articles publiés sur le blog du CDI durant cette période :

  • développement durable : zoom sur les énergies (1er mars)
  • nouveautés du rayon romans (3 mars)
  • focus sur les sciences (5 mars)
  • journée internationale du droit des femmes (8 mars)
  • nouveautés bandes-dessinées (10 mars)
  • sur un air de jazz : Boris Vian / Gainsbourg (12 mars)
  • zoom sur les maths (15 mars)
  • autour d’Americanah (17 mars)

Réunions, formations et autres activités

La période du 1er au 19 mars a été un peu plus calme en réunions et formations que janvier et février :

  • 8 mars : un webinaire sur Pix
  • 17 mars : un profdoc café avec les IAN documentation

Enfin j’en termine, comme depuis janvier, avec la préparation et la publication d’articles sur le site du collectif LudoDOC. Durant cette période, deux articles ont été publiés sur le site : l’article de Fabienne présentant une action de promotion de la lecture menée en collège, et un deuxième parcours de #profdoc, celui de Brigitte Pierrat, publié le 5 mars.

À venir : l’article de Sophie sur la ludification publié avant la fin du mois, et un nouvel épisode de l’histoire numérique de la documentation au début du mois d’avril !

D’ici là, je vous souhaite une très belle semaine de la presse et je vous dis à très bientôt sur Cinephiledoc !

So british, god save the Queen, etc.

Pour ce second compte-rendu de lecture de 2021, j’ai choisi un livre qui m’a permis d’associer étroitement deux univers que j’apprécie tout particulièrement : l’histoire britannique et les séries télévisées.

J’ai souvent expliqué à mes proches que j’aurais dû naître anglaise, puisque, hormis le climat et la cuisine, chez nos amis d’outre-Manche, tout me plaît – quand bien même le Brexit est passé par là : la littérature, les paysages, les jardins, la musique, l’humour, Londres, et surtout, surtout ! l’histoire.

Entre Londres et moi…

Quand j’étais enfant je n’avais pas pour habitude de faire de grands voyages, et les rares fois où je suis allée à l’étranger, c’était dans un cadre scolaire : une fois en Italie, et deux fois en Allemagne.

La première fois où j’ai pu me rendre de mon propre chef à l’étranger, j’avais 18 ans et j’ai voulu aller à Londres. Et déjà l’image que j’avais de Londres était très influencée par les films que j’avais pu voir, ce qui à l’époque se résumait à Coup de foudre à Notting Hill, Harry Potter et Mary Poppins.

Imaginez ma déception quand je me suis rendue compte que l’allée des cerisiers (Cherry tree Lane) de Mary Poppins n’existait pas.

Fort heureusement j’ai pu soigner cette déception en découvrant d’autres lieux de Londres, bien réels, en retournant régulièrement dans cette ville, et en élargissant peu à peu ma connaissance de l’île par Windsor, Exeter, Torquay, puis plus tard, délaissant un peu l’Angleterre pour l’Écosse, Edimbourg, Glasgow, et Inverness.

Et même en y étant allée plusieurs fois, il me reste toujours l’idée fixe qui me trotte dans la tête « Il faut que je retourne à Londres ».

Quelle histoire !

Hormis la littérature – en particulier les romancières anglaises – c’est principalement l’histoire de l’Angleterre qui me fascine.

Et grâce au talent des scénaristes de films et de séries télévisées, j’ai toujours réussi – contrairement aux grands événements de l’histoire de France – à trouver des productions de qualité qui en faisaient le récit (avec peut-être quelques réserves ici ou là).

Je veux une série qui retrace les péripéties de la Blanche-nef ? Je regarde Les Piliers de la Terre. 

Je m’intéresse à quelques épisodes de la guerre des deux roses ? Je me plonge dans le très soigné The White Queen.

Je suis captivée par Henry VIII ? Je regarde les Tudors (oui, oui), et Deux soeurs pour un roi. Puis j’enchaîne avec la suite de la dynastie en engloutissant sans distinction les films et les séries consacrées à Elisabeth Ire (avec une petite préférence pour Helen Mirren dans le rôle titre). Je laisse de côté Marie Stuart qui n’a décidément rien pour me plaire.

Je fais un petit bond dans le temps et je savoure la série sur Victoria avec Jenna Coleman dans le rôle titre. Nouveau petit saut temporel et je suis à la trace les Windsor avec Downton Abbey, Le Discours d’un roi, Les Heures sombres, The Crown et The Queen.

J’en oublie certainement dans le lot, mais chacun de ces films, chacune de ces séries m’a laissé un excellent souvenir et je m’y replongerais sans hésiter !

C’est d’ailleurs ce que m’a permis de faire le livre qui m’intéresse ici.

Trois séries pour un siècle d’histoire

Ce livre, c’est L’Angleterre en séries, un ouvrage de Ioanis Deroide, publié en février 2020 chez First éditions, et qui s’intéresse de près à trois séries anglaises :

  • Downton Abbey
  • Peaky Blinders
  • The Crown

Ioanis Deroide était déjà l’auteur d’un ouvrage consacré aux séries télévisées prises sous le prisme de l’histoire : Dominer le monde : les séries historiques anglo-saxonnes.

Je dois avouer que la perspective de le voir décortiquer deux de mes séries favorites m’a enchantée, bien que j’avoue n’avoir pas réussi à regarder la troisième, Peaky Blinders, à laquelle il faudrait que je redonne sa chance…

Histoires de rois et de reines

Après une courte introduction, la première partie de l’ouvrage, qui s’intitule « Des personnages réels empruntés à l’Histoire », revient dans un premier chapitre sur les quatre monarques de cette période historique que couvrent nos trois séries :

  • l’austère George V (que nous avons appris à côtoyer dans Le Discours d’un roi sous les traits de Michael Gambon),
  • l’éphémère Edouard VIII,
  • le tourmenté et tenace George VI,
  • et celle dont le règne est désormais le plus long de l’histoire anglaise, Elisabeth II

Une partie est consacrée à chacun d’eux, avec à chaque fois quelques encarts historiques « C’est l’histoire qui le dit ! », qui apportent des précisions sur tel ou tel aspect soulevé par la fiction, et quelques encarts « Secrets de tournage » qui eux viennent faire la lumière sur l’univers des séries.

The Crown, sans aucune objectivité

Ioanis Deroide consacre deux chapitres à la figure d’Elisabeth II, à son caractère impassible et intouchable, et au fait que deux comédiennes l’incarnent si superbement bien dans The Crown : d’abord Claire Foy pour les deux premières saisons, puis Olivia Colman à partir de la troisième.

Changer le casting lorsque l’on change d’époque n’est pas la moindre des virtuosités de cette série, dont je guette désormais chaque saison, préférant y consacrer un week-end entier à leur sortie.

Je n’ai donc, et je l’assume, aucune objectivité lorsque je parle de The Crown, qui pour moi fait désormais partie d’une trilogie  – ou d’un panthéon – ainsi conçue :

  • Le Discours d’un roi
  • The Crown
  • The Queen

(et auquel je rajoute éventuellement Les Heures sombres avec Gary Oldman) avec à chaque fois les éléments incontournables qui font que je vais mordre à l’hameçon : casting parfait, reconstitution quasiment sans défaut, et dialogues percutants.

Dans un deuxième puis un troisième chapitres, après s’être intéressés aux monarques, l’auteur aborde d’abord leur entourage immédiat, en se concentrant presque exclusivement sur celui d’Elisabeth II (Philip d’Edimbourg, la princesse Margaret, le prince Charles), puis les hommes politiques qu’ils ont côtoyés, Chamberlain et Churchill pour ne citer qu’eux.

Événements, communautés, mentalités

M’étant jusqu’ici focalisée sur la première partie de l’ouvrage – les personnages historiques – je vais tâcher de passer un peu plus rapidement sur les trois autres parties.

Je précise à nouveau que si j’ai été la spectatrice assidue de The Crown et de Downton Abbey (même si pour cette dernière, le souvenir est plus ancien), je n’ai pas la même connaissance de Peaky Blinders, je m’y attarde donc beaucoup moins.

  • Événements

La deuxième partie « La représentation des moments-clefs du XXe siècle » s’intéresse principalement aux deux guerres mondiales (mettant en avant la spécificité britannique d’avoir participé aux deux conflits sans être envahi), puis à trois événements distincts du vingtième siècle : 1912, qui ouvre la série Downton Abbey (son créateur Julian Fellowes avait d’ailleurs écrit le scénario d’une mini-série sur le Titanic en 2012), la crise de 1929, et octobre 1956.

Trois événements (le naufrage du Titanic, le krach boursier et la crise du canal de Suez) qui, comme l’indique l’auteur, ne montrent pas l’Angleterre à son avantage, mais au contraire la fragilisent, comme ils vont considérablement impacter les personnages des trois séries.

Enfin, et ce qui fait la transition avec la troisième partie, la seconde partie prend le temps d’évoquer dans un dernier chapitre les évolutions et les mouvements sociaux, avec les revendications des groupes communistes, des suffragettes et des indépendantistes irlandais.

  • Communautés

La troisième partie est elle consacrée aux « Groupes sociaux et communautés en Angleterre » : aristocrates et valets, minorités et gangs des villes anglaises, phénomènes d’inégalités, de hiérarchies et d’ascension sociales, avec la spécificité très cloisonnée de la famille royale.

Les trois séries couvrent un large éventail de l’échelle sociale, depuis les milieux défavorisés de Peaky Blinders à Buckingham Palace dans The Crown, en passant par les relations complexes (et en subtile évolution) entre maîtres et valets de Downton Abbey.

Elles insistent en revanche beaucoup moins sur la place des minorités ethniques, les seuls étrangers de Downton Abbey étant pratiquement restreints aux Irlandais, et les rares rencontres de The Crown sont dans le contexte très encadré des visites officielles, c’est dans Peaky Blinders que le spectateur trouvera une représentation un peu plus « métissée » de la société.

Enfin, Ioanis Deroide fait le parallèle entre la dynamique d’une série télévisée et la circulation entre ces classes sociales relativement cloisonnées. Pour avancer et pour être suivie, une série doit montrer l’ascension sociale des personnages ou leur déclin, fussent-ils improbables ou spectaculaires, ou évoquer, en écho, comme dans The Crown, les évolutions sociales.

  • Mentalités

Une dernière partie de l’ouvrage s’intéresse enfin à l’esprit britannique, avec comme titre « La British touch dont on raffole ! »

Sont mis à l’honneur dans ce final les costumes, les décors, et l’humour, trois critères qui, je l’ai dit plus haut, deviennent parfois déterminants dans l’assiduité que l’on va avoir à suivre une série.

On y apprend que les cinq personnages féminins principaux de Downton Abbey ont porté pas moins de 1200 costumes différents, qui suivent de près l’évolution de la mode de la Belle époque aux années folles. Ou que la copie de la robe de mariée d’Elisabeth II a nécessité deux mois de travail.

On se promène dans un Highclere Castle bien réel et dans son parc, propriété de 11000 m² de l’arrière-petit fils de Lord Carnavon, qui finança les fouilles du tombeau de Toutankhamon. A contrario, on visite dans The Crown un Buckingham Palace reconstitué, assemblage de plusieurs plateaux de studio et de pièces de palais et manoirs.

Enfin, the last but not the least, on savoure l’humour si caractéristique de Dame Maggie Smith avec ses réparties qui font toujours mouche au milieu d’une conversation, dont le relai est pris dans The Crown par les personnages de Philip ou de Margaret, et le flegme so british de la galerie de portraits proposée par ces trois séries, qui nous offrent si bien ce que nous adorons détester ou ce que nous détestons adorer chez nos amis anglais.

C’est ce tour d’horizon auquel nous invite Ioanis Deroide, et qui donne envie de se replonger, non seulement dans les trois séries qui font ce livre, mais également dans Hercule Poirot, Orgueil et préjugés, Sherlock, et autres bijoux produits, entre autres, par ce fleuron qu’est la BBC.

Le vrai, le faux, et la suspension volontaire d'(in)crédulité

Petite aparté pour en finir (provisoirement) avec The Crown. En effet, lorsque j’ai commencé à rédiger cet article, je guettais encore avec impatience la saison 4 de la série (il me tardait de voir enfin Gillian Anderson en Margaret Thatcher) et j’étais plongée dans un autre livre consacré à The Crown :

Les auteurs de cet ouvrage sont également à l’origine d’un podcast, Vérifiction, qui s’attache à vérifier les faits (historiques) présentés dans les séries télévisées. L’ouvrage publié chez Gründ revient ainsi sur les événements des trois premières saisons de The Crown, de manière très détaillée, à raison d’un chapitre par épisode.

Comparaison d’images d’archives et de plans issus de la série, sources citées avec beaucoup de précision : le tout est un travail d’enquête captivant !

Et pourtant, il peut décourager : lorsque j’ai partagé cette lecture sur Twitter, j’ai été surprise de voir que chez d’autres personnes, cette même lecture les avait poussé à abandonner The Crown, trop éloigné à leurs yeux de la réalité.

De mon côté, si je retiens dans un coin de ma tête toutes les corrections historiques apportées par les auteurs de ce livre, et si je prends acte de toutes les inexactitudes assumées par la série, je lui garde néanmoins toute mon admiration, qu’il s’agisse de la reconstitution, du scénario et du jeu des acteurs.

Et je n’attends pas avec moins d’impatience la saison suivante.

J’espère vous avoir donné envie de voir et de revoir ces quelques scènes, et je vous dis à très bientôt pour un nouvel article sur Cinephiledoc !

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