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Mois : mars 2022

Mars 2022 : séances et animations du CDI

Cet article présente les actions menées au lycée entre le 7 et le 24 mars.

Malgré un mois de mars toujours très riche en événements culturels et éducatifs, cette période a aussi été beaucoup plus calme en termes de projets pédagogiques que les mois passés.

Comme à l’accoutumée, pour équilibrer les articles à venir, je garderai pour l’article du mois d’avril tout ce qui se réfère à la préparation des journées portes ouvertes du lycée, qui ont lieu le samedi 25 mars.

Séances et actions pédagogiques

Voici un petit point rapide sur les séances menées ce mois-ci, entre le 7 et le 24 mars.

  • séances en EMC en seconde : pour le projet autour des réfugiés avec une classe de seconde, nous avons poursuivi les séances durant le mois de mars.

Après un travail sur les demandeurs d’asile, que les élèves devaient effectuer en s’appuyant sur les informations de France Terre d’asile et du site Service public, ma collègue a décidé de faire réaliser aux élèves une exposition sur la situation des réfugiés ukrainiens.

Elle a ainsi établi une liste de thématiques de recherche ainsi qu’une sitographie, à laquelle j’ai participé, pour faciliter les recherches des élèves. Nous avons fait tirer au sort les sujets des différents groupes de travail via l’outil Digiscreen.

Pour chaque demi-groupe le travail prévu est d’une heure et demie, les séances ayant commencé pour ces nouvelles activités le 18 mars.

  • séances d’escape game « Sauvez Olympe » en première générale. Comme le mois dernier, j’ai organisé en collaboration avec des collègues de français des séances pour impliquer les élèves dans la lecture de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Le mardi 8 mars, j’ai ainsi passé 4h en compagnie d’Olympe de Gouges, avec deux classes. Les collègues de français prenaient en charge un demi-groupe en mezzanine du CDI, pendant que le deuxième participait à l’escape game.

Pour ces quatre séances, les élèves étaient répartis en cinq groupes de trois élèves, ce qui permettait davantage d’implication que les organisations précédentes (trois groupes de cinq).

Le temps de reprise permet, comme à chaque fois, de revenir sur les différents temps de l’escape game, sur les notions abordées, mais aussi, dans le cadre bien spécifique de ces séances, sur la journée internationale des droits des femmes et sur les ressources disponibles au CDI.

Pour certains groupes qui finissaient plus tôt que les autres, je leur ai proposé de lancer « Zone blanche », l’escape game sur les réseaux sociaux présenté le mois dernier.

SNT : poursuite des séances et des cogitations

J’ai indiqué dans l’article du mois de février le déroulé des séances menées autour des réseaux sociaux.

L’enseignement de SNT faisant figure au lycée de « patate chaude », j’ai également mentionné les difficultés que nous avions à intervenir dans cet enseignement.

J’en veux pour preuve les séances menées avec deux classes ce mois-ci : en effet, le collègue en charge de l’enseignement de SNT n’abordant pas durant ses heures l’axe thématique des réseaux sociaux, c’est la collègue ayant en charge l’EMC pour ces deux classes qui nous a approchés pour travailler avec les élèves sur cette thématique.

  • De la SNT en EMC

Le déroulé de la séquence est quelque peu modifié, avec en première séance :

  1. une présentation sur les réseaux sociaux transmise aux élèves
  2. un sondage / questionnaire sur leurs pratiques qui a d’abord été réalisé sur wooclap, puis via un Google Form. Cette année j’ai basculé ce sondage sur Quizinière
  3. la réalisation par les élèves d’une carte mentale de leur identité numérique

Pour la suite, il nous faut encore trancher : escape game ou réalisation par les élèves d’une carte d’identité d’un réseau social…

  • Proposition d’une fiche projet en SNT pour 2022-2023

Le caractère aléatoire de ces collaborations pédagogiques (ainsi que la diminution des heures d’enseignement l’an prochain) nous a amenés à réfléchir à un nouveau mode de fonctionnement pour 2022-2023.

J’ai eu l’occasion de revenir là-dessus durant un stage : j’ai l’habitude, pour différents projets, de proposer à la direction une fiche projet.

L’idée est à la fois d’appuyer son action sur un cadre institutionnel (et ainsi de la légitimer), de lui donner une visibilité au sein de l’établissement et de renforcer notre posture, mais aussi – on le verra un peu plus loin – d’obtenir pour certaines de ces actions, un budget supplémentaire.

Cela n’est pas le cas pour cette fiche projet, qui certes concerne principalement l’enseignement de SNT mais entend aussi proposer une réflexion plus globale sur la construction de la culture numérique des élèves :

Nous avons choisi de nous concentrer sur les axes thématiques « web » et « réseaux sociaux ». À titre tout à fait personnel, je ne me sens aucune légitimité pour traiter des thématiques telles que « géolocalisation », en tout cas en pleine responsabilité.

Le fait d’être en double poste nous permettrait d’avoir, a priori, entre la période de novembre et d’avril, 4h hebdomadaires par classes.

Cette proposition a été bien reçue, même si la poursuite de ces réflexions se fera beaucoup plus tard dans l’année scolaire et en concertation avec les collègues en charge de l’enseignement l’an prochain.

Valorisation du fonds et animation du CDI

Pour ce mois-ci, grâce aux dernières commandes arrivées et aux événements organisés au mois de mars, nous avons pu proposer différentes petites sélections thématiques.

  • Printemps de l’orientation (J)

Les élèves devant finaliser leurs vœux sur Parcoursup d’ici le mois d’avril, j’ai voulu proposer un petit rappel des ressources disponibles sur l’orientation.

  • sélection Printemps des poètes (R)

En complément d’actions menées différentes classes (réalisation en français et en latin de calligrammes par les élèves de seconde et de première), Roman a proposé une petite sélection de ressources sur le printemps des poètes :

  • mise à disposition de ressources pour la semaine de la presse (J)

Ayant reçu tardivement les liasses du CLEMI, et n’ayant pas eu / pris le temps de communiquer bien en amont sur des possibilités d’actions avec les collègues de discipline, nous n’avons pas encore eu de séances autour de la semaine de la presse.

J’avais à la base l’idée d’enrichir les ressources envoyées par d’autres revues, j’ai réussi à acheter 5 revues supplémentaires – cela peut paraître peu, mais je me suis concentrée sur des périodiques qui pourraient être réutilisés en séances et par les élèves, principalement en HGGSP.

J’ai néanmoins mis à disposition les liasses au niveau du coin lecture :

Comme je l’ai indiqué plus haut, le calendrier était relativement chargé, et ne permettait pas forcément d’ajouter d’autres actions à celles déjà organisées par le lycée, à savoir aussi les épreuves du bac blanc de français du 14 au 21 mars.

Nous avions à l’origine l’idée de proposer des choses pour la semaine des maths, pour le printemps des poètes et pour la semaine de la presse, mais il a fallu revoir nos ambitions à la baisse.

Projet : coin zen et do it yourself au CDI

J’avais présenté dans l’article du mois dernier le début de mes cogitations sur la réorganisation des espaces, et les raisons qui m’ont conduit à y réfléchir.

Pour l’occasion, j’ai repris une fiche projet proposé en mars 2018 à la direction de mon lycée où il s’agissait déjà de penser à des évolutions du coin lecture, en changeant complètement le mobilier :

Projet espace détente et créativité

J’ai indiqué les éléments qui m’ont incitée à reprendre cette fiche projet, en la faisant évoluer pour proposer d’autres activités au CDI : compléter le mobilier au lieu de le changer, concentrer une partie des commandes sur de nouveaux ouvrages (loisirs créatifs, origamis, déco, récup, couture, tricot…) et proposer un petit coin dédié pour ces activités.

Le mois de mars a vu ainsi une belle progression de cet espace, avec l’arrivée de deux fatboys, un don d’aiguilles et de laine par une collègue, la réception des commandes et un peu de bricolage sur le meuble DO IT YOURSELF prévu, à l’initiative de Roman.

J’ai réalisé l’affiche suivante :

ainsi que des éléments de signalétique :

et voici quelques photos (comportant également le dernier puzzle réalisé par les élèves) pour vous donner une idée :

Communication : pour les élèves (et pour le lycée en général)

  • Articles publiés sur le blog du CDI

Durant cette période, voici les articles proposés aux élèves : un ZOOM Actu sur la journée internationale des droits des femmes (8 mars)

une revue de presse (10 mars), un ZOOM Actu sur le conflit Russie / Ukraine en prenant comme angle la question des enfants :

les nouveautés sur l’orientation (mentionnées plus haut) et un ZOOM Actu sur les 60 ans des accords d’Évian.

Concernant le ZOOM Actu, comme l’actualité est focalisée sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, j’essaye de varier soit les thématiques (avec des événements et des journées), soit l’angle d’attaque.

  • Site du lycée : actions de février

Comme je l’avais indiqué, le site du lycée a fait l’objet d’une refonte ces derniers mois et j’envoie chaque mois le compte-rendu des actions proposées le mois écoulé.

Pour février, voici la synthèse des actions réalisées :

Communication : pour l’équipe éducative

  • E-INSTANT CDI : focus mars

Pour le mois de mars, j’ai modifié la page d’accueil de l’E-INSTANT :

J’ai fait très tardivement un focus sur la semaine de la presse :

Pour la présentation de la SPME, j’ai recyclé le genial.ly réalisé l’an dernier.

Mon envoi étant assez tardif, ce focus a eu relativement peu d’échos…

Autres activités (réunions, stages, déplacements, publications)

Voici les autres activités menées au lycée ou à l’extérieur durant cette période (du 7 au 24 mars), une période un peu plus intense en stages et en réunions que les mois passés :

  • 7 mars : réunion d’harmonisation du CAPES interne
  • 10 et 14 mars : une session du stage « Jouer au CDI » co-animée à distance avec ma comparse Émilie Baille
  • 22 mars : une formation « phénomènes de rixes » de 3h à laquelle j’ai été inscrite
  • 24 mars : un cours à destination des master 2 de l’université de Montpellier, avant les toutes prochaines épreuves écrites du CAPES externe

Encore une fois, je n’ai pas pris le temps d’avancer sur les prochains articles de #LudoDOC, dont un nouvel épisode de l’histoire numérique de la documentation, j’espère pouvoir m’y consacrer prochainement.

D’ici là je vous souhaite une très bonne fin du mois de mars et vous dis à très bientôt pour un nouvel article sur Cinephiledoc !

Une pionnière du 7e art en 9e art

J’ai eu l’idée de publier cet article à l’instant de la publication de l’ouvrage qui m’intéresse. Je n’avais pas nécessairement prémédité de poster un article au moment de la journée internationale du droit des femmes, mais c’est un petit détail – qui n’en est pas forcément un – qui m’y a poussé.

Avant ma lecture, je ne connaissais pas grand chose d’Alice Guy. Je savais juste qu’il s’agissait d’une pionnière du cinéma : la première femme réalisatrice.

Où j’allie cinéphilie et culture professionnelle

L’origine de mon intérêt, et mon envie d’en savoir plus sur Alice Guy, vient d’un reportage de France télévisions qui, si mes souvenirs sont bons, avait été réalisé à l’occasion de la parution de la bande-dessinée : Alice Guy, de José-Louis Bocquet et de Catel Muller.

Le reportage annonce la sortie de la bande-dessinée, consacrée à cette figure pionnière du septième art. J’écoute avec attention. Et là mon sang ne fait qu’un tour. Une photographie en noir et blanc sert d’illustration au reportage. Une photographie d’Alice Guy ? Non, cette photo, je la reconnais, pour l’avoir utilisée pour un précédent article.

Cette photo, c’est celle de l’actrice américaine Mary Pickford.

Revenons-en, s’il vous plait, à quelques éléments de comparaisons biographiques, si l’on s’en réfère de manière assez succincte à Wikipédia :

  • Alice Guy, née le 1er juillet 1873 à Saint-Mandé et morte le 24 mars 1968 à Wayne dans l’État du New Jersey aux États-Unis, est une réalisatrice, scénariste et productrice de cinéma française, ayant travaillé à la fois en France et aux États-Unis.

Alice Guy :

  • Mary Pickford est une actrice, productrice et femme d’affaires canadienne née le 8 avril 1892 à Toronto (Ontario) et morte le 29 mai 1979 à Santa Monica (Californie).

Mary Pickford :

Je passe sur le fait que les deux femmes ont vingt ans d’écart, que l’une est née d’un côté de l’Atlantique et l’autre, de l’autre côté.

Que l’une est réalisatrice, auteure du premier film de fiction, du premier péplum et première femme à créer une maison de production, que l’autre est également l’une des premières stars hollywoodiennes, co-fondatrice avec Douglas Fairbanks, Charles Chaplin et D.W. Griffiths de la maison de production des Artistes associés.

Que s’est-il passé ? Visiblement l’auteur (ou les auteurs) du reportage consacré à la bande-dessinée a fait, comme je l’ai fait à sa suite, une recherche d’images sur un moteur de recherche, et qu’il a eu certainement ce genre de résultats :

Vous le constaterez aussi bien que moi : sur la première et la troisième photo (de gauche à droite), c’est bien Alice Guy qui est représentée. Sur la deuxième et la quatrième, c’est Mary Pickford.

Ce qui est plus triste, c’est que, sans chercher plus loin, et sans autre raison évidente que le côté « glamour » ou « en action », on ait choisi la photo de Mary Pickford pour parler de Alice Guy. Et encore, si la seule raison invoquée aurait été la présence de la caméra, on aurait pu choisir l’une des deux photos en bas à droite (en s’assurant bien qu’il s’agit d’Alice Guy) où l’on voit réellement une femme et une caméra.

Bref, en une phrase comme en cent, la pionnière du cinéma (tout court) aurait mérité mieux dans un reportage qui lui était consacré que d’être confondue avec la pionnière du cinéma hollywoodien.

Retour sur une lecture de 2018

La première trace que je trouve d’Alice Guy, sans forcément y porter davantage d’attention, date de 2018.

Dans l’ouvrage de Véronique Le Bris, 50 femmes de cinéma, que j’avais découvert à l’époque, elle apparaît en premier.

Et non seulement c’est la première de ces 50 femmes, mais c’est aussi la première du premier chapitre : « Les Pionnières ».

En deux double-pages, Véronique Le Bris revient sur les apports essentiels d’Alice Guy au cinéma :

  • en 1895, elle assiste à l’une des premières projections organisées par les frères Lumière ;
  • la première femme à réaliser des films de fiction ;
  • la première à réaliser un film parlant grâce au chronophone en 1900 ;
  • l’autrice du premier making-of ;
  • la première femme à construire son propre studio, à créer et diriger une société de production

Dans ce livre,  à la suite d’Alice Guy, on croise Frances Marion (première scénariste qui, elle, a côtoyé Mary Pickford de près, et à qui le beau livre Hollywood Boulevard, de Melanie Benjamin, était en partie consacrée), Olivia de Havilland, Tonie Marshall, Jane Campion…

Découpé en trois parties – Les pionnières, les passionnées, les engagées – la force de ce livre est de ne pas classer ces 50 femmes de manière forcément chronologique ou par profession : Olivia de Havilland, actrice, figure parmi les pionnières pour avoir gagné un procès contre les studios hollywoodiens ; Marlene Dietrich, Liz Taylor et Jane Fonda figurent elles parmi les engagées.

Dans les passionnées, on retrouve aussi bien Edith Head, costumière, que Marguerite Duras, Agnès Varda ou encore Marjane Satrapi.

Mais revenons-en à Alice Guy.

De France télévisions à Arte

Avec le reportage de France télévisions, ma curiosité s’était déjà éveillée, et j’ai, dans la foulée, commandé la bande-dessinée de Catel Muller et José-Louis Bocquet, dont je connaissais déjà la précédente publication sur Olympe de Gouges.

Quelques semaines après la parution de cet album BD, en septembre 2021 chez Casterman, j’ai découvert en parcourant la chaîne YouTube d’Arte (ce que j’ai souvent tendance à faire quand je ne sais pas trop quoi regarder), un documentaire, « Alice Guy, l’inconnue du 7e art« .

C’est ce documentaire (disponible sur Arte TV jusqu’au 12 mars) que j’ai donc regardé, avant même de me plonger dans la bande-dessinée de Catel & Bocquet.

J’ai laissé, là encore, son souvenir infuser, et ajouter à mon univers visuel familier du cinéma muet. Au moment de ce visionnage, j’étais plongée dans la lecture du Goncourt, La plus secrète mémoire des hommes, lecture qui était des plus prenantes, que je ne parvenais pas à délaisser pour une autre et qui m’a occupée tout le mois de janvier 2022 et jusqu’à la mi-février.

Hommage en BD

Posons les choses clairement d’emblée : cette bande-dessinée est un indispensable pour tout amoureux du cinéma, et pour tout amoureux de la BD.

Le dessin est magnifique, et l’histoire captivante.

On y suit les pas d’Alice Guy, ce qui nous conduit du Chili à la Suisse, de Paris à la Camargue, de la France aux États-Unis, en près d’un siècle qui voit toute l’éclosion de l’univers cinématographique.

On y croise figures et événements marquants : les frères Lumière, Léon Gaumont, Gustave Eiffel, l’exposition universelle de 1900, l’incendie du bazar de la charité, Méliès, Charlie Chaplin, les luttes féministes, la ségrégation aux États-Unis…

Au fil des pages et des planches, se dessinent les évolutions de la technique et de ce qui n’est pas encore considéré comme le septième art – photographie, chronophone, studios, star system – de la mode et des mentalités.

Le tout se dévore en un rien de temps, et l’énergie de cette pionnière nous emporte d’une décennie à l’autre, avec une curiosité contagieuse et insatiable.

En fin d’ouvrage, on retrouve une chronologie très détaillée qui suit en parallèle la vie d’Alice Guy et les progrès du cinéma.

Pour finir, cette somme d’une richesse incroyable nous propose une trentaine de notices biographiques des figures croisées par Alice Guy tout au long de sa vie, de ses parents jusqu’à son premier biographe, Francis Lacassin, ardent défenseur de la bande-dessinée et des pionniers du cinéma français, et à qui le livre est tout naturellement dédié.

La boucle est bouclée, l’hommage du neuvième art au septième art complet, et à travers cette bande-dessinée, Alice Guy retrouve sa juste place dans l’univers du cinéma : celle d’avoir été la première.

Belle journée internationale du droit des femmes, et à très bientôt pour un nouvel article sur Cinéphiledoc !

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