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Mois : avril 2022

Avril 2022 : séances et animations du CDI

Comme je l’avais indiqué dans l’article du mois de mars, par souci d’équilibre je présenterai dans cet article les actions menées entre le 25 mars et le 22 avril.

La période ayant été un peu plus calme en terme de séances pédagogiques – cela étant principalement dû au fait que j’ai été absente du lycée pendant une semaine –  j’aborderai ici davantage des questions de communication (notamment autour des journées portes ouvertes du lycée) et de réaménagement des espaces.

Séances et actions pédagogiques

Voici néanmoins un petit point rapide sur les séances menées ce mois-ci, entre le 25 mars et le 22 avril :

  • De la SNT en EMC : comme je l’avais précédemment indiqué, nous abordons avec Roman l’axe thématique de SNT « Réseaux sociaux » en EMC avec deux classes (en plus de deux autres classes avec lesquelles nous faisons bien de la SNT en SNT).

Après une première séance qui permet aux élèves d’analyser leurs pratiques et d’avoir un rappel sur le fonctionnement des réseaux sociaux, la deuxième séance était consacrée à l’escape game ZONE BLANCHE, que j’ai présenté dans l’article du mois de février.

Je suis très contente de cet escape game, je dois l’avouer : les élèves se prêtent complètement au jeu, et certains profitent d’avoir fini avant leurs camarades pour faire les activités bonus sur l’impact écologique du numérique.

Je n’ai pas pu participer à la troisième séance pour 3 demi-groupes, durant laquelle ma collègue d’EMC faisait tirer au sort un réseau social pour que les élèves en fassent la carte d’identité. Je dois normalement participer à la 3e séance du dernier demi-groupe.

  • séances en EMC en seconde : pour le projet autour des réfugiés avec une classe de seconde, nous avons poursuivi les séances durant le mois d’avril.

Les élèves ont poursuivi leur travail sur la situation des réfugiés ukrainiens, avec comme objectif la réalisation d’une exposition, qui devrait être installée dans le hall du lycée.

  • séances en EMC en première : les élèves d’une classe sont venus avec leur enseignante (avec laquelle j’ai déjà l’habitude de travailler) pour trouver des articles de presse sur la recomposition du lien social.

J’avais préparé une fiche pour guider les élèves dans leurs recherches – ils doivent trouver des articles sur les différentes thématiques en lien avec la recomposition du lien social – mais cette dernière n’a pas véritablement été exploitée.

Je la mets tout de même à disposition ci-dessous :

 

Ces séances étant quelque peu bouleversées par les sorties prévues, les absences, les vacances… il est difficile de savoir si les élèves pourront mener à bien leurs travaux.

  • escape game Gustave Eiffel en seconde.

J’en viens au « gros morceau » du mois. En début d’année scolaire, j’avais réalisé l’escape game sur Olympe de Gouges à la demande d’une collègue de français. Comme vous avez pu le constater, cet escape game a servi de support à un certain nombre de séances en première, et a eu, lui aussi, un petit succès.

À la demande d’une amie également collègue de français, j’ai donc réalisé un autre escape game historique / littéraire qui lui permettrait d’introduire une séquence sur la Tour Eiffel.

Ayant une formation littéraire et beaucoup d’appétence pour l’histoire, c’est en effet beaucoup plus facile pour moi de réaliser ce type d’escape game, qu’un escape game autour des sciences par exemple. Je me suis donc prêtée au jeu.

Le scénario que je propose est le suivant : les élèves doivent incarner un visiteur de l’exposition universelle de 1889, et tout en suivant les étapes de la construction de la Tour Eiffel, parvenir au sommet.

En s’aidant du site de la Tour Eiffel, en parcourant les différentes ressources mises à disposition (là encore je fais une sélection d’ouvrages pour l’une des questions), ils doivent résoudre les différentes énigmes. À la fin du scénario, j’ai également glissé un puzzle à réaliser en ligne pour les groupes les plus rapides.

Voilà ce que cela donne :

Les élèves se sont, là encore, bien prêtés au jeu et les deux demi-groupes accueillis ont été très investis et dynamiques.

Voilà pour ces quelques séances menées ce mois-ci. L’an prochain, a priori, j’aurai à présenter des séances en enseignement scientifique et en HGGSP.

Préparation des journées portes ouvertes

Les journées portes ouvertes ont connu au lycée quelques rebondissements assez compréhensibles étant donnée la situation : prévues au calendrier, puis annulées, puis réinscrites à l’agenda, elles ont finalement eu lieu le samedi 26 mars.

Mais revenons un peu en arrière : je l’avais indiqué, Roman et Stéphanie (collègue de français à l’origine de l’escape game Gustave Eiffel) ont travaillé sur des calligrammes avec des élèves de secondes et de premières. Ces derniers étaient destinés à être exposés dans le hall du lycée dans le cadre du printemps des poètes…

À la même période, aux environs du 11 mars, des sons d’abord incongrus, puis un peu plus mélodieux se sont faits entendre dans le hall. En effet, la direction avait décidé d’installer un piano à disposition des élèves.

Après avoir bien râlé – le CDI n’est pas très éloigné du hall – j’y ai vu plus d’avantages que de prétextes à la grogne, allant même jusqu’à réfléchir à des méthodes de piano à commander, pour diversifier le répertoire, qui reste très Lettre à Élise / Harry Potter / Yann Tiersen.

C’est dans ce contexte que nous avons préparé les journées portes ouvertes avec Roman, le CDI ayant déjà reçu les deux fatboys (argument de poids !). Ayant tiré la courte paille, c’est moi qui étais présente ce samedi-là durant 4 heures.

Pour l’occasion nous avions préparé :

  • un panneau d’affichage présentant visuellement les actions sous forme de carte mentale
  • une affiche et un marque-page renvoyant vers le portail E-SIDOC

Quitte à sacrifier un samedi, autant le passer en bonne compagnie : Stéphanie présentait également au CDI l’option LLCA avec deux élèves volontaires.

Nous avons donc passé une matinée très agréable, ponctuée par les visites organisées par des élèves ambassadeurs – j’en profite pour remercier Cassiopée et Tatiana, deux fidèles habituées, d’avoir fait la pub du CDI, si jamais elles passent par ici – et soutenue par le son (très mélodieux ce matin-là) du piano.

Cette initiative m’a amenée également à réfléchir à la façon dont on présente le CDI soit en début d’année, soit à l’occasion des journées portes ouvertes, et j’en tirerai peut-être une partie d’article d’ici juin.

Réaménagement du coin lecture

Durant cette période nous avons poursuivi un réaménagement d’une partie de l’espace du CDI.

J’ai évoqué le mois dernier le projet de COIN ZEN – DO IT YOURSELF que nous avions installé. Les élèves commencent à s’approprier ce petit coin, j’ai vu plusieurs fois des élèves tricoter ou réaliser des origamis.

L’étape suivante a donc été de repenser l’environnement immédiat de cet espace, et c’est ce que j’ai présenté en focus de mon E-INSTANT pour le mois d’avril, ce qui synthétise plus clairement notre travail :

En image, voilà ce que cela donne :

Parallèlement à ça, Roman en a profité pour repenser une partie de la signalétique.

Valorisation du fonds et animation du CDI

Ces différents chantiers (JPO et réaménagement) nous ayant bien accaparé, nous n’avons pas installé durant cette période d’expositions thématiques de conséquence. En revanche, voici les installations et les sélections que nous avons proposées :

  • Sélection sur l’Ukraine (R)

À la fin du mois de mars, Roman a proposé aux élèves une sélection d’ouvrages et de périodiques autour du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

Voici l’affiche réalisée pour l’occasion :

Et voici la sélection mise à disposition des élèves :

  • Revue de presse physique (J)

Je l’ai indiqué un peu plus haut dans le cadre du réaménagement du coin lecture : depuis mars 2020 et l’utilisation de la carte sur la liberté de la presse par Reporters sans frontières, j’avais dans l’idée de proposer aux élèves une représentation un peu plus visuelle de l’actualité mondiale.

J’ai beaucoup cogité et j’ai finalement réussi à proposer quelque chose au début du mois d’avril. Il s’agit d’éléments réalisés sur Canva prenant appui sur l’actualité, que l’on affiche autour d’une des versions les plus récentes de la carte.

Deux QR-codes renvoient également à nos deux travaux sur l’actualité de cette année : la revue de presse de Roman et mon ZOOM Actu.

Voilà le rendu final :

  • Présentation des nouveautés

Durant cette période, nous avons mis à disposition des élèves différentes sélections de nouveautés, sans forcément leur adosser de présentations ou d’affiches. Ces sélections sont à retrouver ici :

La dernière semaine avant les vacances j’ai pu proposer une sélection de nouveautés autour de la santé et des sciences principalement…

Voilà la sélection mise à disposition :

  • Tournoi d’échecs : 2e session (R)

Durant les deux semaines précédant les vacances, Roman a organisé une deuxième session d’un tournoi d’échecs au CDI.

Communication : pour les élèves (et pour le lycée en général)

  • Articles publiés sur le blog du CDI

Durant cette période, voici les articles proposés aux élèves : une présentation du coin ZEN / DO IT YOURSELF du CDI, la sélection sur « Comprendre / S’informer sur le conflit en Ukraine », l’annonce du deuxième tournoi d’échecs au CDI, un ZOOM Actu « Vers le premier tour des élections présidentielles » :

et la revue de presse publiée le 7 avril.

  • Articles publiés sur le site du lycée

La petite nouveauté du mois, c’est que j’ai réussi à obtenir de la direction un compte pour publier directement sur le site du lycée – et un compte administrateur de surcroît !

De manière accompagnée (avant la création du compte), j’ai pu publier deux articles, l’un sur les activités de mars au CDI :

l’autre sur le nouvel aménagement de l’espace détente.

Puis, j’ai posté un premier article sur le tournoi d’échecs organisé par Roman. Enfin, j’ai eu le grand plaisir de poster l’article annonçant la publication du premier numéro du journal du lycée de cette année.

En effet, nous avons la chance avec Roman d’avoir cette année un groupe d’élèves très dynamiques qui ont décidé, de manière très autonome, de monter un atelier journal, et d’investir le CDI comme salle de rédaction.

Très investis et à l’écoute de nos conseils (en particulier les conseils précieux de Roman en matière de mise en forme), ils sont parvenus à sortir ce premier numéro début avril.

Journal version finale

Nous étions donc très heureux de donner à cette parution le plus large écho possible…

Communication : pour l’équipe éducative

  • E-INSTANT CDI : focus avril

Pour le mois d’avril, j’ai modifié la page d’accueil de l’E-INSTANT :

et j’ai proposé le focus mentionné plus haut sur le réaménagement du CDI.

Autres activités (réunions, stages, déplacements, publications)

Voici les autres activités menées au lycée ou à l’extérieur durant cette période (du 25 mars au 22 avril), une période un peu plus intense en stages et en réunions que les mois passés :

  • 28 mars: une formation de formateurs à Marly-Le-Roi
  • 31 mars : un conseil pédagogique
  • 4 avril : la première partie d’une formation à initiative locale sur Laïcité et valeurs de la République
  • 11-15 avril : participation en tant que jury aux épreuves orales du CAPES interne et du CAER en documentation
  • 19 avril : la troisième partie de la formation Laïcité
  • 20 avril : un cours à destination des étudiantes de M2 du Master MEEF Documentation

J’ai enfin réussi à finaliser un nouvel épisode de l’histoire numérique de la documentation consacré principalement aux listes et aux lettres de diffusion, et qui sort le même jour que cet article.

Je vous souhaite une très bonne fin du mois d’avril et vous dis à très bientôt pour un nouvel article sur Cinephiledoc !

En compagnie de Sir Ridley

Pour alterner les évocations cinéphiles entre cinéma muet et parlant, entre Hollywood et films français, j’ai choisi pour ce nouvel article de convoquer un réalisateur qui fait partie de mes cinéastes contemporains préférés.

Le titre étant sans ambiguïtés aucunes, je veux évidemment parler de Ridley Scott. J’ai loin d’avoir une connaissance exhaustive et approfondie du cinéma de Ridley Scott, qui me donne souvent l’impression d’exceller dans tous les genres, mais c’est l’un des réalisateurs pour lesquels, lorsque j’entends parler d’une sortie à venir, mes antennes de cinéphiles se dressent.

Gage Skidmore, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons

L’ouvrage qui est à l’origine de cet article, et que je vous présenterai un peu plus bas, m’a permis de faire le point sur la filmographie de Sir Ridley, de retrouver des éléments plus que familiers, et de me dire aussi que j’avais encore quelques confusions à éclaircir et quelques belles découvertes à faire.

Filmographie

Dans le livre consacré à une rétrospective de Ridley Scott, la filmographie apparaît tout à la fin, juste avant les remerciements de l’auteur et les sources. Mais c’est la rubrique que j’ai consultée en premier, histoire de faire un petit point sur l’état de mes connaissances, qui peuvent se résumer ainsi, avec des catégories relativement mouvantes :

  1. les vus, vus, vus et revus : Gladiator, Kingdom of heaven (à un détail près), Robin des Bois, Seul sur Mars
  2. les piliers : Alien, Blade Runner (et les 4 films de la catégories précédente)
  3. les vus une ou deux fois et qu’il faudrait revoir : Les Duellistes, Exodus, The Last Duel (c’est bien historique tout ça)
  4. je l’ai vu une fois et cela me suffit… 1492: Christophe Colomb
  5. ceux qui sont sur ma pile « à voir » : Thelma & Louise, Hannibal, American gangster, House of Gucci
  6. et puis tous les autres…

Mon affection pour le cinéma de Ridley Scott est fluctuante, et ne lui est pas toujours acquise, mais une chose est sûre : il ne m’a jamais laissée indifférente.

Je m’arrange toujours pour aller voir ses films au cinéma – même si certains de ses univers me sont plus familiers que d’autres – mais immanquablement, je vais avoir des trous dans la raquette. À raison de 4 films par décennie, peut-on parler d’un réalisateur prolixe ou méticuleux ? Ou les deux à la fois ?

Maximus, Maximus, Maximus

Le premier souvenir, ce n’est ni Blade Runner, ni Alien.

C’est Gladiator en cours de latin en classe de troisième. Je ne suis pas sûre que l’enseignante avait payé les droits (tiens là c’est la prof doc qui parle) mais c’était encore sur VHS, c’est une certitude.

Gladiator a enraciné en moi un goût très prononcé pour les films historiques et pour Russell Crowe, et a fait se manifester dans mon cerveau une presque vérité : les films de Ridley Scott étaient forcément avec Russell Crowe. Jusqu’en 2010 et le refroidissement de leurs relations, j’avais presque bon…

Mais c’est aussi pour cette raison que, dans ma tête, pendant un petit moment, Master & Commander de Peter Weir et Noé de Darren Aronofsky, avaient été réalisés par Ridley Scott.

Russell Crowe a longtemps fait partie des acteurs (hollywoodiens) pour lesquels j’avais le plus d’admiration, et si je mets hollywoodiens entre parenthèses, c’est parce que je lui adjoins Leonardo di Caprio et les britanniques Gary Oldman et Alan Rickman.

Des acteurs caméléons, capables de prendre 20 kilos pour un rôle et de les perdre juste derrière pour un autre, capables de se métamorphoser, devenant tour à tour gladiateur de l’empire romain, génie des maths schizophrène ou encore capitaine de vaisseau engagé dans les guerres napoléoniennes.

J’ai vu Gladiator un nombre incalculable de fois, je suis capable de scander la musique de la scène de bataille, de réciter un bon nombre de répliques de mémoire, et ma vision de l’histoire romaine est très certainement influencée par la reconstitution que nous en offre Ridley Scott.

Il est donc naturel que les films de Ridley Scott vers lesquels je me tourne le plus naturellement sont ses films historiques : le deuxième de ses films que j’ai visionné à haute dose est Kingdom of Heaven (même si je me suis rendue compte, grâce à mes lectures, que je n’en avais jamais vu la version Director’s cut).

Viennent ensuite :

  • Robin des bois (que j’aime malgré tout ce qu’on peut en dire, et en dépit de la scène de bataille finale*),
  • Les Duellistes et The Last Duel qui forment dans ma tête une symétrie parfaite,
  • Exodus, qui est bien lointain dans mon souvenir et que je croyais même ne pas avoir vu
  • et 1492 : Christophe Colomb, que je garde en tête même s’il ne fait pas du tout partie de mes préférés…

*de toute façon je ne peux pas m’empêcher de voir un film consacré à la figure de Robin des bois, et je n’arrive pas à décider, entre Errol Flynn, Kevin Costner, Russell Crowe ou le renard de Disney, lequel a ma préférence…

Une pincée de SF et d’espace…

Un autre versant du cinéma de Ridley Scott que j’ai découvert bien plus tardivement est celui de la science-fiction, avec Blade Runner et Alien, et avec beaucoup plus récemment Seul sur Mars.

Si j’arrive à reconnaître ce que les deux premiers ont de fondamental pour le cinéma de science-fiction, et si je les ai vus tous les deux plusieurs fois, ce n’est pas cette partie de l’univers Scott qui me fait aller au cinéma. J’ai vu les 3 premiers de la saga Alien, je n’ai vu ni Prometheus, ni Alien : Covenant.

Quant à Blade Runner : 2049 réalisé par Denis Villeneuve et produit par Ridley Scott, il m’a laissé beaucoup moins de souvenirs que son illustre parent.

Parmi ce pan de l’univers, le film que j’apprécie le plus c’est Seul sur Mars, qui rentre dans ma catégorie des « vus, vus, vus et revus », mais ce n’est pas tant pour sa thématique – quoique le thème de la survie en solitaire me parle bien – que pour l’humour dont fait preuve le scénario.

Ridley Scott : rétrospective

C’est avec toutes ces images en tête, celles obsédantes de Maximus, celles dépaysantes autour de Jérusalem, celles terrifiantes d’un vaisseau spatial bientôt dévasté ou celles désertiques de la planète rouge, que je me suis dans l’ouvrage qui m’intéresse aujourd’hui.

Il s’agit, en toute sobriété, d’un livre de Ian Nathan publié en octobre 2021 aux éditions Gründ – la sortie du livre était contemporaine de la sortie en France sur les écrans de The Last Duel et de House of GucciRidley Scott : rétrospective.

C’est un beau livre, qui offre un panorama tout à fait satisfaisant et agréable du cinéma de Ridley Scott, mais qui nous donne aussi un aperçu humain du cinéaste.

Ce qui fait que le livre est plus qu’un beau livre, ce qui le rend beaucoup moins impersonnel que le premier ouvrage venu sur tel ou tel réalisateur, c’est l’intervention régulière de l’auteur. Ian Nathan ne se contente pas de présenter et d’analyser la filmographie de Ridley Scott, il raconte Ridley Scott.

Il évoque non seulement sa biographie, son parcours – ce qui pousse encore un homme qui a maintenant 84 ans à continuer à faire des films tous plus étourdissants les uns que les autres – mais aussi les tournages et les interviews.

On y découvre un cinéaste méticuleux et obsessionnel à la Stanley Kubrick et un amoureux du cinéma qui aime tester les journalistes en entretien, en faisant mine de ne pas se souvenir de tel ou tel acteur ou de tel ou tel réalisateur.

C’est en le lisant, en lisant combien pouvait être épique rien que le tournage d’un film de Ridley Scott, que j’ai eu envie de voir les autres films : enfin découvrir Thelma & Louise, enfin essayer de revoir 1492 : Christophe Colomb (même si je ne parviens pas, certainement, à l’apprécier à sa juste valeur), enfin voir House of Gucci.

Lorsque l’on retourne le livre et que l’on s’attarde sur la quatrième de couverture, on voit les autres cinéastes qui ont arrêté le regard de Ian Nathan : Guillermo del Toro, Wes Anderson, Quentin Tarantino… tous ces noms, avec Ridley Scott, que l’on associe à une identité visuelle bien marquée et à une rare minutie, des cinéastes de l’obsession.

Dans les dernières pages du livre, Ian Nathan m’a rappelé cette promesse avortée de Kubrick et non tenue par Spielberg : ce Napoléon tellement fantasmé pour lequel Kubrick avait accumulé les notes, les idées de costumes et une documentation gigantesque.

Je guette ce Napoléon depuis des années, je l’aperçois de temps à autre dans tel ou tel ouvrage de cinéma, comme une mention, une petite note de bas de page, et cependant, pour une fois, le mirage semble prendre des contours un peu plus nets qu’à l’accoutumée : la fin du dernier chapitre du livre évoque un tournage début 2022 (en Angleterre et à Malte), l’article consacré à Ridley Scott sur Wikipédia annonce une sortie en 2023, certes directement sur Apple TV mais quand même…

Croisons les doigts !

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