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Mois : septembre 2023

Septembre 2023 : séances et animations du CDI

Voici un premier article pour cette nouvelle rentrée scolaire, que j’ai mis un peu de temps à écrire… ceux qui fréquentent ce site et ont parcouru les précédents articles (notes de lecture) auront compris pourquoi !

Ce mois de septembre aura été tout en effervescence et en ébullition et je vais tâcher, du coup, d’en donner un aperçu quelque peu ordonné…

Je me concentrerai sur les activités menées entre le 31 août et le 27 septembre, même si j’aurais pu inclure dedans ce que j’ai fait pour préparer cette rentrée depuis le 16 août.

J’inaugurerai également une nouvelle partie : les mercredis studieux, où j’indiquerai quelques activités menées durant ce temps retrouvé (expression que la proustienne que je suis savoure…)

Préparation de la rentrée

Pour cette nouvelle rentrée, comme j’ai cette fois à mes côtés un collègue titulaire du poste (mais c’est le même depuis 3 ans, puisqu’il s’agit de Roman qui a obtenu le poste au mois de juin), j’ai pu préparer sereinement des animations, des présentations et des scénarios pédagogiques.

  • sur le bullet journal

J’avais déjà partagé au mois de juin un petit aperçu de cette préparation, avec mon fidèle bullet journal, et ce dernier m’a donc accompagné dans la poursuite de ces activités.

J’ai donc rempli scrupuleusement une première double-page en juin, avec surtout la préparation des sélections thématiques de septembre, la mise à jour de scénarios existants et la réalisation de présentations à des fins de communication aux équipes.

J’ai également anticipé avec une double-page consacrée aux animations prévues jusqu’au mois de décembre.

Enfin une troisième double-page, partagée entre gestion / communication, formations / autoformation et pédagogie m’a permis d’avancer à partir de la mi-août.

  • juin / juillet / août

Voici donc une énumération des activités menées entre la fin des cours au lycée et la reprise.

En juin : mise à jour des scénarios de visites des élèves entrant au lycée, conception de séances en SNT (internet et web) préparation des sélections thématiques de septembre, lectures sur l’intelligence artificielle, présentation des ressources numériques du lycée.

En juillet : mise à jour de mon cours de Master 2 sur la veille, suite des lectures sur l’intelligence artificielle, mise à jour de mon CV sur Iprof (en vue de mon rendez-vous de carrière).

En août : mise à jour de l’escape game des secondes, élaboration de l’identité visuelle de mes séances pédagogiques, participation à Ludovia, suite des lectures sur l’intelligence artificielle et réalisation d’un jeu sur l’IA.


J’ai indiqué en gras ci-dessus les éléments que je vais présenter dans cet article, et je présenterai progressivement les autres pendant l’année dans les articles suivants, sachant que d’autres activités se sont ajoutées et que je vais également les détailler ci-dessous.

Une fois n’est pas coutume, je commencerai par la communication, puisqu’il y a une petite nouveauté cette année, parmi d’autres actions menées.

Communication

Chaque année, je fais en sorte de présenter l’ensemble des actions du CDI pour l’équipe éducative du lycée, afin qu’ils en aient une vision à la fois claire et globale, et pour donner aux personnes arrivant dans l’établissement des outils.

Ressources du lycée

L’an dernier, j’avais proposé un dossier partagé sur l’ENT que j’avais appelé « Kit de survie », cette année j’ai rassemblé l’ensemble des ressources disponibles sur une seule présentation :

Une fois l’ensemble de ces ressources présentées, j’ai pu pratiquement une par une les mettre à jour.

Bulletin de veille E-INSTANT CDI

Concernant ce bulletin de veille que j’essaye d’envoyer à peu près régulièrement aux enseignants, je l’ai mis à jour dès la mi-août en ce qui concerne son contenu, j’ai proposé un focus justement sur les ressources numériques du lycée, et j’ai changé son logo de page d’accueil tout début septembre en utilisant l’avatar du compte Instagram tout nouvellement créé, et sur lequel je reviendrai plus bas :

Blog du CDI

Ce blog a repris du service dès le 5 septembre avec un visuel rappelant également aux élèves les outils de communication du CDI :

J’ai ensuite réussi à publier assez régulièrement d’autres articles :

  • 3 articles le 7 septembre avec les premières sélections thématiques de l’année (11 septembre, les journées du patrimoine et la coupe du monde de rugby)
  • une première revue de presse le 9 septembre sur la coupe du monde
  • le 14 septembre, une affiche présentant la sélection sur Picasso et une seconde revue de presse sur le tremblement de terre au Maroc
  • le 21 septembre, une présentation des nouveautés du rayon cuisine
  • le 25 septembre, une sélection Bibliodiversité
Blog sur l’orientation

Ce blog a également repris du service avec 7 articles publiés présentant les salons de l’étudiant organisés au mois d’octobre, et un article consacré au salon Your Future qui se tient également en octobre au stade Roland Garros.

Blog sur les ressources numériques

Pour ce blog à destination des enseignants, j’ai mis à jour un visuel réalisé sur Canva et proposant des focus sur les certaines ressources numériques mises à disposition dans le mediacentre.

Ce mois-ci, c’est donc une nouvelle ressource, Mathlive, que j’ai présentée :

Zoom Actu CDI

Comme je l’ai indiqué plus haut, c’est sur le blog du CDI que je tente de poster, plus ou moins régulièrement, cette revue de presse qui s’intéresse à un sujet d’actualité (idéalement une fois par semaine, plus généralement tous les 15 jours et en essayant de ne pas reprendre systématiquement les mêmes sujets).

J’ai donc quelque peu levé le pied l’an dernier à voir s’éterniser la guerre en Ukraine, et après avoir traité du réchauffement climatique pour la énième fois… mais le but étant d’inciter les élèves à s’intéresser à l’actualité et aux abonnements du CDI, j’essaie de reprendre cette année de bonnes habitudes.

Donc ce mois-ci, comme je l’ai dit :

  • la coupe du monde de rugby

  • le tremblement de terre au Maroc

Sur le site du lycée

L’une de mes dernières actions du mois de septembre a été de proposer sur le site du lycée une présentation des projets qui seront menés cette année :

Je dois l’idée de cette présentation à Sandrine Duquenne, professeure documentaliste au lycée Émilie de Breteuil à Montigny-Le-Bretonneux, puisqu’elle a proposé une présentation (sous forme de bilan) des projets menés dans son lycée en 2022-2023, ce que j’ai trouvé particulièrement inspirant !

Compte Instagram du CDI

Enfin j’en termine avec le gros chantier du mois, qui me titillait depuis un moment : la création d’un compte Instagram pour le CDI.

J’ai créé ce compte dès le 4 septembre (après y avoir été autorisée par mon chef d’établissement), j’ai proposé dès le 4 septembre les premiers posts sur ce compte afin de lui donner une identité visuelle, et je fais depuis le va-et-vient entre lui et le blog du CDI sur l’ENT pour relayer nos actions.

Je poste ci-dessous certaines réalisations (principalement sur Canva).

  • avatar du compte

  • vidéo de présentation
  • visite virtuelle du CDI mise à jour (réalisée sur Genially)
  • l’affiche avec le QR-code du compte

  • un visuel que j’utilise en story pour présenter certaines actions

  • une vidéo de présentation des nouveautés
  • un visuel lorsque je veux raconter les coulisses du CDI (et amuser les élèves)

  • un visuel pour présenter le blog sur l’orientation de l’ENT au moment de sa remise en service

Pour les autres posts, je vous laisse aller consulter directement le compte sur Instagram, puisque j’y fais la présentation des différentes actions menées au CDI, principalement les sélections thématiques.


Voilà pour ces principales activités de communication qui, je m’en rends compte, ont bien occupé mon mois de septembre.

C’est aussi pour cette raison que je présenterai aussi les séances pédagogiques menées durant la période principalement au mois d’octobre, puisque j’indiquerai à ce moment là les mises à jour effectuées dans les scénarios de visites du CDI et ce que j’ai désigné sous le terme d’identité visuelle de mes séances.

Sélections thématiques / valorisation du fonds

Pour cette période, comme je l’ai indiqué plus haut, j’avais préparé la majorité des sélections au mois de juin.

Pour chacune de ces sélections, je partage ci-dessous l’affiche de présentation et la photo de l’exposition une fois installée.

  • 11 septembre

Affiche réalisée sur Canva

Sélection installée du 31 août au 14 septembre.

  • Journées du patrimoine

Affiche réalisée sur Canva

Sélection proposée du 7 au 21 septembre.

  • Sélection Coupe du monde de rugby

Affiche réalisée sur Canva, exposition toujours en cours.

  • Sélection Picasso

Affiche réalisée sur Canva

Sélection proposée du 14 au 25 septembre.

  • Nouveautés du rayon cuisine (sur la base d’une commande reçue début juillet)

Affiche réalisée sur Canva

Sélection installée le 21 septembre.

  • Sélection Bibliodiversité

Affiche réalisée sur Canva

Sélection installée le 25 septembre.


Ces petites sélections, relayées sur le compte Instagram, permettent de faire découvrir le fond aux élèves. Comme je l’indiquais plus haut, j’ai essayé d’anticiper et j’ai déjà en tête les premières sélections thématiques que je proposerai pour le mois d’octobre.

À ces sélections s’ajoutent aussi deux espaces dédiés aux nouveautés à l’entrée du CDI, et sur lesquels nous avons mis en avant les documents reçus en juillet, en attendant nos prochaines (et dernières) commandes.

Séances et actions pédagogiques

Pour cet article, je reviendrai sur les séances menées entre le 5 et le 26 septembre, sans forcément entrer dans les détails, puisque j’ai indiqué que j’y reviendrai davantage dans l’article du mois d’octobre.

  • visites de seconde : nous avons cette année 14 classes, que nous accueillons en demi-groupe. Entre le 5 et le 29 septembre, nous aurons vu dix classes sur quatorze.
  • EMC (seconde) : une collègue m’a sollicitée pour suivre ses élèves dans le cadre de recherche au CDI.
  • visites des 1STMG : l’an dernier nous avions accueilli 6 groupes des 4 classes de 1STMG, pour l’instant nous avons vu deux groupes.
  • EMC (première) : deux classes travaillent sur le thème du lien social en s’appuyant sur les ressources du CDI
  • enseignement scientifique (terminale) : les collègues en charge de cet enseignement nous sollicite en début d’année pour un rappel de l’utilisation du portail E-SIDOC. Nous avons vu 4 classes de terminale.
  • spécialité HGGSP (terminale) : un groupe est venu pour commencer des recherches dans le cadre de la préparation du grand oral
  • EMC (TSTMG) : une classe vient au CDI pour travailler sur la presse

Activités de gestion

Ce mois-ci les activités de gestion se sont concentrées sur

  1. le traitement des deux commandes arrivées en juillet,
  2. la préparation de deux autres commandes transmises à l’intendance courant septembre
  3. et évidemment pour moi l’attribution des licences numériques dans le médiacentre

Autres activités

Enfin j’en termine comme à mon habitude par les autres activités professionnelles de la période, et avec une nouvelle mini-rubrique annoncée en début d’article

Réunions, stages, déplacements
  • 1er septembre : pré-rentrée
  • 20 septembre : mon premier cours auprès des étudiants de Master 2 de l’université de Montpellier consacré à la présentation de l’épreuve disciplinaire appliquée et à la veille
  • 21 septembre : un premier conseil pédagogique (au menu : le pacte, le calendrier pédagogique de l’année, l’évaluation externe du lycée)
Les mercredis studieux

Comme je l’avais annoncé au mois de juin et de juillet, j’ai arrêté en fin d’année scolaire dernière la mission que j’exerçais depuis 8 ans tous les mercredis auprès de la Direction du Numérique pour l’Éducation.

Voici donc un petit aperçu de ce à quoi j’occupe désormais mon temps le mercredi.

  • 6 septembre : j’ai fait plusieurs activités du parcours d’autoformation au concours de personnel de direction de l’IHEEF. L’après-midi, je suis allée à la réunion de présentation de la formation à ce concours, qui avait lieu au lycée Hoche de Versailles.

C’était l’une de mes pistes de réflexion pour de nouvelles activités professionnelles. Cette réunion m’a permis de constater que je n’étais pas du tout prête à sauter le pas, j’aime pour l’instant trop être professeure documentaliste ^^

  • 13 septembre : j’ai néanmoins continué le matin le parcours d’autoformation que je trouve très intéressant et qui permet de rafraichir ses connaissances sur l’institution. L’après-midi, j’ai avancé sur un quatrième épisode de mes notes de lecture sur l’intelligence artificielle.

Je suis également retournée sur PIX, afin de consolider mes compétences numériques, puisque (plutôt que passer le concours de perdir) je suis plus tentée par la certification PIX+ÉDU. J’ai donc travaillé ce jour-là sur deux compétences du domaine 1.

  • 20 septembre : cours avec les master 2 le matin, l’après-midi j’ai travaillé sur la compétence « Interagir » du domaine 2 et j’ai avancé mes lectures sur l’intelligence artificielle.

Voilà pour ces activités du mois de septembre, je m’arrête pour cet article et reviendrai sur le reste des activités dans l’article du mois d’octobre.

D’ici là, je vous souhaite une nouvelle fois à toutes et tous une excellente reprise et vous dis à très bientôt sur Cinephiledoc !

Notes de lecture sur l’intelligence artificielle (épisode 3)

Voici un troisième épisode de mes notes de lecture sur l’intelligence artificielle, où je commence à cerner l’objectif de ces notes :

avoir une vision d’ensemble sur la question et qui me permette de proposer ou de concevoir des séances pédagogiques sur l’IA, aussi bien dans des disciplines associées aux sciences pures (SNT, enseignement scientifique, mathématiques) que dans les sciences humaines (SES, éco-gestion, EMC, HGGSP, HLP…).

Ce troisième épisode abordera donc la question sous l’angle des sciences humaines avec un premier focus sur les aspects économiques et géopolitiques de l’intelligence artificielle.

Dans cet épisode :

  1. les ouvrages Intelligence artificielle, l’affaire de tous et Géopolitique de l’intelligence artificielle
  2. revue de presse avec les numéros de la revue Le Monde diplomatique n° 829 et du Courrier international n°1685, 1695 et 1704
  3. une sélection de ressources

Intelligence artificielle, l’affaire de tous : de la science au business, Thierry Bouron

Il s’agit donc pour moi d’un quatrième ouvrage sur l’intelligence artificielle, après une première lecture à coloration davantage scientifique, et deux lectures de vulgarisation qui tendaient à proposer une vision d’ensemble de la question.

Cet ouvrage a été publié en juillet 2020 aux éditions Pearson et apporte un éclairage davantage professionnel : économie, business, management et marketing. 

Cela se remarque dans les exemples donnés et dès l’introduction, qui revient sur la révolution induite par les intelligences artificielles à la fois dans les différents secteurs économiques mais aussi dans les formations professionnelles.

Ainsi l’auteur rappelle que la Chine a été la première à expérimenter des cours sur l’intelligence artificielle dans une quarantaine de lycées. 

La coloration économique de l’ouvrage est visible aussi dans sa construction, puisqu’en introduction l’auteur souligne les impacts économiques de l’IA, et comment mettre en place une stratégie d’entreprise en en tenant compte.

Deux chapitres rappelant l’essentiel par des exemples et une base historique et scientifique. 

Le chapitre 1 « L’observation d’IA » fait un top 10 des IA impressionnantes, et explique en quoi elles le sont : une IA capable de créer un morceau de musique ou un texte littéraire, les robots Kiva d’Amazon capables d’aller chercher les produits dans les étagères où ils sont stockés, les boutiques Go store, AlphaGo, l’assistant Google qui prend un rendez-vous à notre place. 

Le chapitre 2 « L’IA est plurielle » fait un rappel historique de l’IA qui était déjà abordé dans les ouvrages des précédentes notes de lecture : test de Turing, conférence de Dartmouth, hivers de l’IA. Il revient également sur les notions de machine learning, deep learning et sur les différents courants de pensées liés à l’IA.

  • Le business de l’intelligence artificielle : innovations, investissements économiques et politiques

Dans le chapitre 3 « Un business démesuré », l’auteur s’intéresse aux évolutions induites par l’IA dans l’entreprise, avec le phénomène d’innovations disruptives (ruptures qui peuvent provenir de la création d’un nouveau service, d’un élargissement de l’accessibilité, d’un nouveau modèle de business ou de nouveaux systèmes opératoires). 

Pour ces derniers est convoqué l’exemple du système de recommandation de produits par Amazon. 

L’auteur revient ensuite sur les perspectives de marché de l’IA (impact sur la croissance mondiale par une augmentation de la productivité, la proposition de nouveaux services et un gain de temps), sur les investissements en IA (notamment distribution de contenus sur les réseaux sociaux) et sur les politiques gouvernementales. Pour la France : rapport Villani publié en 2018, prévision d’investir 1,5 Milliards sur cinq ans, sélection de 4 pôles de recherche régionaux. 

Dans le domaine de l’industrie. Les GAFAM ont investi dans l’IA : Alphabet est le premier acteur dans l’acquisition de sociétés d’IA. 

Définition d’une IA COMPAGNY

  1. Stratégie d’acquisition de données
  2. Regroupement et centralisation des données dans des entrepôts
  3. Mise en place de procédures contrôlant le respect des données privées
  4. Automatisation des procédures
  5. Création de nouveaux métiers autour des data sciences

Description des différentes stratégies des GAFAM en IA. Google : agents conversationnels. Facebook : recherche et analyse semantique de textes, images et vidéos (détection de contenus / de faux comptes). Amazon : robots. Apple : Siri. 

Pour soutenir ces évolutions : développement des compétences et des formations universitaires dans ce domaine.

  • Risques de l’intelligence artificielle dans le secteur économique

Dans le chapitre 4, « Les risques effectifs », l’auteur revient sur plusieurs risques soulevés par l’IA. La question des systèmes autonomes permet de traiter le domaine de l’armement et de la défense militaire. 

La partie la plus éclairante concerne les risques propres aux machines apprenantes, notamment à travers la question des corrélations de données (voir l’étude mentionnée de Tyler Vigen : Spurious Correlations et celle sur les fausses corrélations dans un contexte politique : Hack your way to scientific glory) et celle de la généralisation induite par un jeu de données (un outil de recrutement qui élimine certains profils parce qu’ils sont au départ peu représentés). 

Les autres risques mentionnés sont les usages abusifs (exemple de Compas) et les risques liés aux données personnelles avec l’exemple de l’affaire Cambridge Analytica. 

Le dernier risque évoqué est l’impact de l’IA sur l’emploi.

  • Fonctionnement de l’intelligence artificielle

Les 3 chapitres suivants reviennent sur le fonctionnement de l’intelligence artificielle, déjà abordé dans d’autres ouvrages à coloration plus scientifique : « machines apprenantes », « réseaux de neurones artificiels » et « systèmes autonomes » avec des apartés mathématiques pour creuser la question. 

J’ai quelque peu survolé ces chapitres parce qu’ils sont un peu trop mathématiques pour moi, même si dans celui consacré aux systèmes autonomes, une sous-partie « Simulation multi-agents » a retenu mon attention. L’auteur y étudie le renforcement des comportements de consommateurs via l’IA, illustré par le schéma suivant :

Il propose également un jeu de rôles sur les comportements de consommateur, pour manipuler des agents intelligents et se mettre dans la peau d’une IA.

Ce jeu pourrait éventuellement être réutilisé en SNT ou en éco-gestion. Certaines indications sur le nombre de cartes et leur répartition ne sont pas très claires, aussi j’ai essayé de l’adapter de mon mieux dans un jeu que j’ai intégré à une séance de SNT, et que je compte tester prochainement. 

Enfin le dernier chapitre de l’ouvrage « Études de cas » revient sur différentes applications d’intelligence artificielle dont Internet et les agents conversationnels.

Concernant Internet, sont abordés la recommandation et le ciblage : de quelle manière Amazon influence les achats par le système de recommandation personnalisée (un quart des achats sur le site), la suggestion de vidéos sur YouTube et Netflix, la publicité ciblée via les cookies et l’historique de navigation.

Concernant les agents conversationnels, l’auteur fait un rappel du test de Turing, et étudie quelques applications : Siri, Alexa, les chatbots et les enceintes connectées.

En conclusion l’auteur rappelle l’importance de se tenir au courant de l’actualité dans le domaine de l’intelligence artificielle, pour le secteur économique mais cela peut être élargi. Il fait un récapitulatif par un exercice de questions / réponses des différents points abordés dans l’ouvrage.

Mon avis sur l’ouvrage :

Le plus : un véritable éclairage thématique de l’intelligence artificielle. J’ai certes laissé de côté les aspects les plus mathématiques, mais l’ensemble du propos est très éclairant, et peut interroger même sur des domaines comme différents secteurs économiques (immobilier, ressources humaines, entreprise) ou les formations professionnelles, ce qui peut permettre de lier aussi la thématique aux filières d’études des élèves et à leur choix d’orientation.

Par ailleurs, l’auteur a une posture véritablement pédagogique, avec des moments de questions / réponses qui peuvent être réutilisés en classe.


Géopolitique de l’intelligence artificielle, Pascal Boniface

Cet ouvrage a été publié aux éditions Eyrolles en janvier 2021, et il fait partie de la bibliographie très prolifique de Pascal Boniface, spécialiste de géopolitique.

On lui doit des ouvrages plusieurs fois réédités sur les relations internationales (Comprendre le monde) et qui relient la géopolitique à certaines thématiques (le sport, les jeux olympiques, le Covid…).

L’ouvrage consacré à l’intelligence artificielle se décline en sept chapitres, après une introduction où l’auteur rappelle son parcours littéraire malgré son intérêt pour la question, ce qui sera éclairant pour la suite de l’ouvrage.

Le premier chapitre « Intelligence artificielle, histoire et définition » revient de manière succincte sur des éléments déjà abordés dans les ouvrages abordés précédemment : le test de Turing, la conférence de Dartmouth, les hivers de l’IA, deep learning et machine learning, traitement des données.

Un encart revient sur le rôle de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) créée en 1958 qui finance aux États-Unis la recherche et le développement dans le domaine des technologies militaires, avec un département dédié à l’innovation et à l’information créé en 2005.

Dans le deuxième chapitre « Corne d’abondance ou machine à exclure ? », l’auteur revient sur la vision que la société a généralement des innovations techniques et des craintes qu’elles suscitent, largement relayées par Pascal Boniface (inégalités, chômage, accès à la santé et transhumanisme, relations des états avec les géants du numérique).

Le troisième chapitre « Les GAFAM vont-ils tuer l’État ? » accentue ces craintes, en faisant notamment un tableau comparatif entre les fortunes des dirigeants et le PIB de certains pays (Amazon / Bezos en 2020 = Qatar en 2019, Elon Musk = Maroc).

Il étudie de quelle manière ces dirigeants s’emparent de domaines jusqu’ici régaliens (la conquête spatiale pour Musk) et affaiblissent les institutions, et leurs arrangements avec la fiscalité, malgré les tentatives de régulation étatiques ou inter-étatiques.

Dans le quatrième chapitre, « Printemps des libertés ou hiver totalitaire ? », Pascal Boniface revient sur le risque d’une surveillance absolue induite par le Big data, en s’appuyant notamment sur l’affaire Cambridge Analytica.

Pour contrebalancer, il rappelle également le rôle des réseaux sociaux notamment dans les mobilisations populaires (printemps arabe, mouvement #MeToo), et relativise le lien entre réseaux sociaux et bulle de filtres, rappelant qu’un lecteur de Libération ira rarement lire Le Figaro.

Le point le plus intéressant du chapitre est l’encart consacré au contrôle social en Chine, et à la façon dont les citoyens chinois sont classés, de AAA (citoyen exemplaire) à D (citoyen malhonnête).

Le chapitre 5 revient d’ailleurs sur « Le duel Chine / États-Unis ». En effet, la Chine concentre ses dépenses non dans le domaine militaire, mais dans le domaine technologique, surtout depuis qu’elle a connu son « moment Spoutnik » avec la défaite de son champion contre AlphaGo.

Elle conjugue depuis croissance économique, montée en puissance technologique et patriotisme, ce qui lui donne un avantage considérable par rapport aux GAFAM, dont les dirigeants n’ont pas les mêmes relations aux institutions gouvernementales. Elle dépasse les États-Unis en publications scientifiques et en dépôt de brevets. Le chapitre revient sur les tentatives américaines pour juguler certaines entreprises chinoises (Huawei et plus récemment l’application TikTok).

Face aux deux géants, le chapitre 6 « Quo vadis, Europa ? » rappelle le retard européen en matière d’investissements. Le RGPD adopté en 2016 peut-être perçu à la fois comme un frein et comme un modèle attractif. Une stratégie européenne a été proposée en 2018 pour rattraper ce retard, en finançant la recherche et l’innovation.

Le dernier chapitre « La France dépassée ? » revient sur les initiatives françaises en matière d’informatique et d’intelligence artificielle :

  • 1966 : Plan calcul et création de l’IRIA (Institut de Recherche, d’informatique et d’automatisme) ancienne INRIA
  • 2018 : lancement des quatre instituts interdisciplinaires de l’IA  (3IA)
  • 2019 : plan de 1.5 milliard d’euros d’investissement dans l’IA jusqu’en 2022 ; supercalculateur installé sur le plateau de Saclay
  • projet d’un cloud souverain et appels d’offres sur la protection des données

En 2019, un tableau recense les pays et régions du monde ayant déposé le plus de brevets IA dans le monde. Rang 1 : USA, rang 2 : Chine. La France arrive au rang 14.

Mon avis sur l’ouvrage :

L’ouvrage de Pascal Boniface était celui que je souhaite le plus lire dans la sélection que je m’étais faite sur la question, et c’est également ce qui m’avait attiré dans son introduction : le fait qu’il s’agisse d’un littéraire se questionnant sur une problématique scientifique.

Cependant, j’ai eu l’impression durant ma lecture que, malgré les éléments de définition du premier chapitre, il traite de l’intelligence artificielle quasiment exclusivement avec la perspective des géants du numérique, même en considérant les aspects qui y sont corrélées (contrôle social, traitement des données).

En gros, j’aurais lu ce livre en premier, il m’aurait servi de porte d’entrée. L’avoir lu en dernier m’a laissé quelque peu sur ma faim. Au lieu d’un auteur spécialiste de géopolitique qui s’intéresse à l’intelligence artificielle, j’aurais eu besoin (à titre personnelle) d’un spécialiste de l’intelligence artificielle qui s’intéresse à la géopolitique.

Revue de presse

Pour cette revue de presse, contrairement aux épisodes précédents, j’ai décidé de ne pas trop détaillé le contenu des périodiques concernés et de me concentrer sur ce que j’ai pu trouver de plus récent – hors quotidiens.

Le Monde diplomatique n°829

Je l’ai retenu parce qu’il propose un éclairage sur l’intelligence artificielle en Chine : «La Chine entravée dans la bataille de l’intelligence artificielle » (p.12-13).

La Chine a porté ce secteur comme priorité nationale dès 2017 et dispose de différents atouts : précurseur dans le paiement via smartphone, le recours aux robots dans les services publics, l’association étroite entre entreprises, chercheurs et administrations.

Elle bénéficie de travailleurs qualifiés et ses applications sont reconnues (TikTok, cloud d’Alibaba, chatbots, système de circulation automobile, reconnaissance faciale, service de robots taxis, générateur d’images).

Plusieurs freins viennent gêner ces progrès : la fuite des cerveaux chinois, le retard et le blocage des investissements notamment dans le secteur des semi-conducteurs (et du coup le risque de pénurie qu’ils suscitent), la mainmise de l’État, les sanctions des États-Unis à l’encontre de la Chine.

Un encart revient sur l’application TikTok et les pressions et initiatives pour l’interdire en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest.

Courrier international n°1685 (16-22 février 2023)

C’est le premier de l’année, pour ce périodique, à s’intéresser en Une à ChatGPT, avec un article publié dans The Sunday Times du 5 février. Il revient sur les « exploits » de l’outil depuis son lancement en novembre 2022, l’utilisation de ChatGPT par les étudiants britanniques (et les réactions des universités), par les employés pour rédiger des lettres de motivation, dans le milieu du journalisme ou de la programmation.

Le numéro de The Economist du 30 janvier propose lui un retour sur les centres de recherche privés et les entreprises qui ont favorisé la montée en puissance de l’intelligence artificielle, avec d’un côté les géants OpenAI, Amazon, Google et Meta, et de l’autre les organismes chinois financés par l’État comme la Beijing Academy of AI.

Un entretien publié dans le New York Times en décembre 2022 avec Yejin Choi, scientifique et informaticienne, revient enfin sur les idées reçues concernant l’intelligence artificielle.

Le dossier propose en outre :

  • une chronologie de la genèse de ChatGPT
  • une revue de presse revenant sur les réactions suscitées par l’outil (éducation, emploi, recherche, sécurité)
  • ses principaux exploits

Courrier international n°1695 (27 avril – 3 mai 2023)

Le dossier proposé dans ce numéro « Intelligence artificielle : fini de rire » est un peu plus conséquent et propose une vision plus pessimiste, étayée par des articles de la presse américaine, suisse et tchèque.

Il revient sur les risques suscités par le développement des modèles de langue : fuite d’informations, réponses biaisées, hameçonnage, tentatives d’arnaques, qui passent par l’injection dans l’outil de prompts (consignes) pour obtenir des informations personnelles de la part de l’internaute.  (MIT Technology Review)

Un extrait du Temps est consacré au double jeu d’Elon Musk en matière d’IA : signataire d’une pétition demandant une pause de la recherche tout en créant une start-up spécialisée sur la question.

Un entretien avec Niels Ackermann, photojournaliste, revient sur les prouesses des IA génératives dans la création d’images et l’utilisation de ces images et de deepfakes dans les médias. (Heidi news)

La revue de presse du dossier revient sur certaines mesures de régulation prises au moment où paraissait ce numéro : suspension de ChatGPT en Italie, censure en Chine.


Courrier international n°1704 (29 juin – 5 juillet 2023)

Il s’agit ici d’une controverse proposée sur une seule page : « IA : L’Europe fait-elle bien de légiférer ? » avec

  • côté POUR un article du Süddeutsche Zeitung (Allemagne) : publication du IA ACT le 14 juin par le Parlement européen avec l’accent mis sur la protection des données personnelles et le respect de la vie privée, ainsi que la lutte contre la désinformation ;
  • côté CONTRE un article de Rzeczpospolita (Pologne) : l’excès de réglementation européenne comme frein à l’essor économique et le fait pour l’Europe de rester à la traîne dans la course technologique.

En deux mots, d’un côté sécurité, de l’autre liberté.

Autres ressources

Espionnage et cinéma, espionnage au cinéma

Pour cet article de rentrée et ce nouveau compte-rendu de lecture cinéphile, je vais revenir sur une exposition de la Cinémathèque française qu’une fois n’est pas coutume, je n’ai pas pu visiter.

Il s’agissait de l’exposition organisée entre octobre 2022 et mai 2023 : « Top secret : cinéma et espionnage ». Généralement, ces expositions thématiques et transversales, propices aux associations d’idées et à la convocation des références cinématographiques les plus diverses font mes délices.

Cependant, cette fois-ci, l’occasion ne s’est tout simplement pas présentée. Néanmoins, j’avais vu sur la page dédiée à l’exposition un descriptif de son catalogue qui m’a pour le moins alléchée :

Sous la forme d’un abécédaire thématique, le livre interroge la relation entre le cinéma et l’espionnage, des années 1920 à aujourd’hui, en faisant appel à des spécialistes des deux univers.

J’ai pu feuilleter le catalogue et c’est cette forme d’abécédaire thématique, ainsi qu’une mise en page soignée et très largement illustrée qui m’a décidée à en faire la lecture, et globalement, je n’ai pas regretté le voyage.

Couverture

Je choisis à dessein le terme « couverture » qui m’amuse dans cet article précis pour sa polysémie. Voulant vérifier cette polysémie, j’ai cherché simplement le mot sur un moteur de recherche, et je me suis vue proposer tous les sites commerciaux vendant des plaids et autres couettes…

Un petit tour sur Wiktionnaire et je me suis davantage sentie dans mon élément :

  1. Grande pièce d’étoffe épaisse couvrant le lit, se plaçant au-dessus des draps.
  2. (Imprimerie) Première page d’un ouvrage imprimé.
  3. (Sens figuré) Ce qui sert à cacher ou à dissimuler.
  4. (Par extension) Fausse identité endossée ponctuellement par un agent secret ou un policier en mission d’infiltration.

Je ne donne ici que les définitions les plus significatives, puisque le Wiktionnaire en relève plus d’une vingtaine. Mais revenons à la deuxième d’entre elles.

Ce qui m’a happée (et ce qui avait attiré mon regard lorsque je voulais aller visiter cette exposition sans jamais réussir à bloquer une date pour le faire) c’est l’affiche de l’exposition, qui se décline sur la couverture du catalogue d’exposition :

Les deux silhouettes de Jean Dujardin dans OSS 117 et de Eva Marie Saint dans La Mort aux trousses avaient effectivement tout pour me séduire.

La quatrième de couverture m’a confortée dans mon choix : en effet, comme souvent avec les ouvrages proposés par la Cinémathèque française dans le cadre de ses expositions, le catalogue ne se réduit pas à une recension en images des objets et des films présentés.

Certes, voir l’exposition aurait pu mettre ma lecture en perspective. Mais le propos de l’ouvrage est suffisamment riche et évocateur pour rappeler cette exposition tout en laissant le lecteur cinéphile y injecter ses propres références cinématographiques.

La perspective de retrouver la filmographie d’Hitchcock aux côtés des films des franchises comme James Bond, Jason Bourne ou Mission impossible, de la série Le Bureau des légendes et quelques-unes des icônes du cinéma telles que Marlene Dietrich, Greta Garbo ou Hedy Lamarr a achevé de me convaincre.

Missions

Ce livre ressemble à la panoplie du parfait espion, et dès le sommaire, le lecteur aura l’impression de se retrouver dans l’atelier de Q, responsable de la division recherche et développement du MI6 dans la série des James Bond.

On y côtoie de manière hétéroclite et sous la forme promise de l’Abecedarium (pourquoi avoir choisi le terme latin ?) des rôles, des films, des personnages, des noms et des objets.

Alphabétiquement l’ouvrage nous conduit de A comme Argo à Z comme Zero dark thirty en passant par C comme Cicéron , F comme Farewell, ou M comme Mata Hari.

Numériquement, il s’ouvre en toute logique avec 007.

007 fonctionne comme le produit d’appel : le placer en premier est stratégiquement idéal, et il en remplit presque parfaitement la mission.

Le court texte de l’article, proposé par l’un des contributeurs de l’ouvrage, Léo Soesanto, est efficace et les pages suivantes reviennent en images (photos et affiches) sur quelques moments clés de la franchise.

À la suite de ces photos, le premier entretien de l’ouvrage, ce qui opère pour le lecteur un premier changement de rythme : c’est l’interview de Léa Seydoux, dernière James Bond girl en date.

Si l’un des objectifs affichés de l’exposition et du catalogue est de redonner toute leur place et leur valeur aux rôles que jouent les femmes dans l’espionnage, on aura rarement vu une interview plus contre-productive, tant elle est creuse et narcissique.

Heureusement, dès la page suivante, l’entretien avec le réalisateur Olivier Assayas relève à nouveau le niveau et le lecteur y retrouve son compte.

De manière générale, les contributeurs de l’ouvrage donnent un éclairage des plus passionnants à la question. Ils réussissent à intéresser, même lorsque l’on a pas (encore) vu les films qu’ils évoquent.

On peut les ranger en deux catégories : les professionnels du cinéma (acteurs et réalisateurs) et les cinéphiles professionnels (commissaires d’exposition, collaborateurs artistiques, auteurs et journalistes).

Les seconds vont se pencher sur certains films, certaines séries, et parmi eux, quatre ont retenu mon attention : Léo Soesanto que j’ai déjà mentionné et qui va proposer généralement sur une page le résumé d’un film et la plongée dans son univers ; Alexandra Midal et Mathieu Orléan, et Chloé Aeberhardt.

Les premiers vont donner un tour plus personnel à la question, et vont évoquer des souvenirs de tournage – voire pour certains des souvenirs tout court.

Le déguisement dans le déguisement

Le pari le plus réussi de l’ouvrage, c’est d’expliquer au lecteur cinéphile la manière dont espionnage et cinéma s’entrecroisent constamment.

Ainsi, si l’on songe évidemment au costume de l’espion, au rôle qu’il incarne, et au fait qu’il soit sous couverture, si l’on a en tête le smoking de James Bond et les postiches d’Ethan Hunt dans Mission Impossible, c’est à travers les objets, mais également à travers le film que l’ouvrage explore cette thématique…

Ou plutôt à travers les films, puisque l’une des entrées de l’Abecedarium est le nombre  et on y retrouve les films avec lesquels la Stasi formait ses agents à leurs différentes missions.

Parfois, avec une mise en abîme ingénieuse et vertigineuse, on ne parvient pas à démêler le faux du vrai, la réalité de la fiction – et les contributeurs ne le peuvent pas davantage.

À la lettre K comme Kaplan, le réalisateur Nicolas Saada nous raconte l’aventure qui lui est survenue lors d’un contrôle dans un aéroport, où un homonyme était recherché par la police.

L’occasion pour lui de convoquer avec virtuosité le personnage de George Kaplan / Roger Thornhill / Cary Grant / Archibald Leach dans La Mort aux trousses, les figures des doubles dans le cinéma d’Hitchcock, et de finir sur cette question quelque peu angoissante :

Et si ce Nicolas Saada était mon George Kaplan ? De qui suis-je le George Kaplan ? Affaire à suivre.

Spectateur espion

J’ai parcouru cet ouvrage avec une attention parfois quelque peu distraite, quand certains articles évoquaient des films, des séries ou des personnages qui ne m’évoquaient pas grand chose… mais souvent mon intérêt était à nouveau éveillé par l’article suivant.

L’article E comme Enigma rédigé par Alexandra Midal et qui venait faire s’entrelacer espionnage, intelligence artificielle et cinéma, avec ses références au film Imitation Game, et en toile de fond au moment de ma lecture la grève des scénaristes et des acteurs à Hollywood en raison de l’utilisation par les industries cinématographiques de l’intelligence artificielle, m’a hameçonnée.

L’article H comme Hitchcock m’a définitivement emportée. Pas seulement parce qu’il s’agissait d’Hitchcock, pas seulement pour cette envie quasiment irrépressible de revoir La Mort aux trousses ou L’Étau, qui même s’il ne fait pas l’unanimité, reste pour moi l’un des meilleurs films d’espionnage.

Pas seulement parce retrouver un article H comme Hitchcock m’a aussi donné envie de me replonger dans le brillant Dictionnaire Hitchcock de Laurent Bourdon, où j’étais sûre de retrouver des articles sur le MacGuffin ou sur le George Kaplan déjà cité.

Mais aussi parce qu’à la suite de cet article est reproduit l’intégralité du roman-photo d’Alfred Hitchcock « Have you heard ? The story of Wartime Rumors », publié dans Life le 13 juillet 1942, et dont la chaîne Blow Up d’Arte avait proposé le récit en vidéo, ce qui reste l’un de mes épisodes préférés de cette chaîne :

S’il me manquait une raison de lire ce livre, je l’ai trouvée à ce moment, et j’ai poursuivi ma lecture, bondissant d’une référence à l’autre…

Je me suis dit qu’il fallait absolument que je relise le livre de Guillaume Evin, L’Histoire fait son cinéma, qui doit évoquer quelques films ayant la Guerre froide comme toile de fond, ou celui consacré à la série James Bond, Bons baisers du monde, co-écrit avec Laurent Periot et même me plonger dans l’un des derniers livres de Guillaume Evin, Les 101 meilleurs films historiques, même si d’ailleurs j’ai déjà parlé d’un de ses livres les plus récents, C’est un scandale, dans mon article de juin dernier

Je me suis dit qu’il fallait que je revois des films sur la Guerre froide, que j’avais adoré le film La Vie des autres, pour moi l’un des meilleurs films autour du mur de Berlin avec Goodbye Lenin, sur ce capitaine de la Stasi qui se trouble progressivement en surveillant un auteur de théâtre est-allemand soupçonné de dissidence.

Je me suis dit qu’il fallait que je revois aussi Le Bureau des légendes, qui constitue l’un de ces miracles de séries télévisées françaises, et que je redonne une chance peut-être à Homeland et à la série The Americans que j’avais commencée.

Je me suis dit que j’avais aussi envie de revoir OSS 117 (au moins les deux premiers) et ce malgré la petite erreur présente dans l’article de l’ouvrage qui lui est consacré, et qui lui fait porter un costume de Peter Pan, alors qu’il se grime en Robin des Bois / Errol Flynn.

Au féminin

Enfin, et c’est parce que je les ai évoquées plus haut, et qu’elles ont dans le livre une place de choix, notamment grâce à Chloé Aeberhardt, cette lecture m’a donné envie de voir avec un autre oeil les figures féminines du cinéma d’espionnage (et de l’espionnage en général) :

celles que l’on cantonne comme on l’a longtemps déploré, au rôle de « piège à miel » (mais qui m’ont aussi donné envie de revoir tous ces films peuplés de femmes fatales) ;

celles que l’on surnomme de manière involontairement péjorative, les nouvelles Mata-Hari ;

celles qui ont été victimes des opérations Roméo organisées par la Stasi, les comédiennes qui se sont faites espionnes, les espionnes qui ont joué un double rôle, et celles à qui justement Chloé Aeberhardt donne justement la parole dans son ouvrage et dans sa série documentaire Les espionnes racontent :

Mission accomplie donc pour cet ouvrage de la Cinémathèque, qui suscite bien des images et révèle bien des secrets !

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