Pour ce dernier article cinéphile de 2024, j’ai décidé de revenir sur trois ouvrages qui attendaient patiemment sur ma pile de lecture depuis cet été.

Cela permettra peut-être à quelques-uns d’entre vous de glaner des idées de cadeaux, et, de mon côté, de ne pas avoir à choisir entre ce livre-ci ou ce livre-là.

Chacun de ces ouvrages ont cependant une caractéristique commune : ce sont des valeurs sûres, qu’il s’agisse de leur auteur, de leur éditeur ou de leur thématique, et cela me permettra de digresser à loisir, et à partir de l’ouvrage en question, de revenir sur quelques pépites sur lesquelles j’ai déjà craqué ou auxquelles il est difficile de résister…

J’ai profité des vacances de la Toussaint (et de la météo qui n’était pas vraiment à la fête) pour faire descendre ma pile de lecture et pour la mettre à jour, alternant à un rythme un peu plus soutenu que d’habitude les publications récentes, les romans que l’on m’avait offerts et ces trois ouvrages cinéphiles.

Ambiance Halloween

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer le premier ouvrage dans mon précédent compte-rendu de lecture.

Il s’agit d’un livre qu’on m’a prêté en juin dernier, et que j’avais commencé, pour finalement le laisser provisoirement de côté, pour me plonger dans le journal d’Alan Rickman et dans les mémoires de Pascal Thomas.

Je ne comptais pas forcément lui consacrer un article, sa publication remontant à trois ans, mais le livre était toujours sur mes étagères, et je me disais qu’il allait bien falloir le lire et le rendre à son propriétaire…

Ce livre, c’est celui-ci :

Les Dossiers du Coroner : Autopsies des morts cultes du cinéma, de Fabio Soares et Mark Sonnenberg, a été publié en 2021 aux éditions Gründ.

J’en ai dit quelques mots en passant dans l’article du mois d’octobre, mais la qualité de cet ouvrage (et la qualité des vidéos de la chaîne YouTube qui lui est associée) m’a conduite à penser qu’il mérite largement mieux.

Pour déterrer les films cultes, en particulier les nanars, mais pas seulement (puisque l’une des meilleures de ses vidéos est celle consacrée au Nom de la rose), je connaissais l’excellent François Theurel, et sa chaîne Le Fossoyeur de films.

J’avais d’ailleurs adoré aussi son livre T’as vu le plan ? et sa série des vidéos dédiées aux tournages cauchemardesques, Film wars. Et je ne vais jamais au cinéma sans avoir en tête son Manuel du savoir-vivre du spectateur, qu’on devrait faire visionner systématiquement aux accros à leur smartphone et aux mangeurs de popcorn.

La chaîne Chronik Fiction permet de s’intéresser à un autre métier indispensable à une bonne ambiance cinéphile d’Halloween, après celui du Fossoyeur, celui du Coroner.

L’ouvrage de 2021 qui lui est consacré revient sur l’ensemble des vidéos réalisées sur Chronik Fiction et mettant en scène ce personnage.

Après une préface rédigée par le comédien qui l’incarne, l’excellent Stefan Godin (dont un commentaire sous l’une des vidéos juge qu’il porte aussi bien la moustache que Tom Selleck), les auteurs évoquent dans une introduction sur les morts les plus mémorables du cinéma.

Ils reviennent ensuite sur la genèse du projet et les coulisses de tournage des vidéos, le travail colossal (et invisible pour le spectateur) mis en oeuvre pour parvenir à ce dosage méticuleux : décors, costumes, écriture et comédiens.

L’ouvrage retranscrit ensuite fidèlement chacune des vidéos, encadrée par une explication préliminaire sur le choix du film et ensuite par un décryptage de la réalisation de la vidéo et sa réception sur YouTube, depuis le premier épisode de la saison 1 (Battle royale) jusqu’à l’épisode inédit de la saison 2 (Akira).

Chaque mort est illustrée d’un dossier du coroner qui donne d’autant plus envie de retourner voir les vidéos de la chaîne, mais aussi de revoir le film dans son intégralité.

Mes épisodes préférés (et mes chapitres préférés du coup) sont les suivants : Le Roi Lion, Thelma & Louise – qui sort clairement du lot – Star Wars, et évidemment celui sur Psychose. Quoi, encore Hitchcock ? Quoi, encore quelque chose à dire sur Psychose ? Et bien oui, ils ont trouvé.

Et rien de tel qu’une belle mort au cinéma (fidèle à la formule « On peut rater sa vie, mais pas sa mort ») pour passer un bon Halloween.

Un parfum d’enfance

Le deuxième ouvrage que j’ai lu pendant les dernières vacances contrastait visuellement quelque peu avec l’ouvrage du Coroner.

Cela m’avait d’ailleurs frappée d’enchainer ces deux lectures : la première proposant une couverture principalement noire avec le titre et le personnage se détachant partiellement en blanc dessus, la deuxième à la couverture blanche avec le titre et la silhouette se détachant en noir.

Cet ouvrage, c’est celui de Guillaume Evin publié chez Casa éditions en octobre 2023 : Charlie Chaplin.

C’est d’ailleurs ce qui m’avait séduite lorsque j’avais vu cet ouvrage pour la première fois : la façon dont le visage de Charlot se détachait par ses traits si reconnaissables sur la couverture blanche, et dont sa silhouette tout aussi reconnaissable formait les lettres de son prénom et de son nom de famille.

De Guillaume Evin, auteur prolifique sur le cinéma, j’avais déjà lu un certain nombre de livres : le plus ancien que j’ai eu entre les mains est l’excellent L’Histoire fait son cinéma publié en 2013, auquel on peut associer le plus récent Les 101 meilleurs films historiques (2023, Casa éditions).

L’auteur est également un spécialiste de James Bond, avec une dizaine d’ouvrages consacrés à l’agent 007. Mon préféré est Bons baisers du monde, sorti en 2020 chez Dunod.

Le dernier ouvrage (et le plus récent) dont j’ai pu parler sur ce site est C’est un scandale !, publié en 2022 également chez Casa.

Je n’avais pas forcément prévu d’acquérir un énième ouvrage sur Charlie Chaplin, ma bibliothèque étant assez largement fournie sur la question, depuis son autobiographie (en français et en anglais) jusqu’à l’ouvrage de Jeffrey Vance et au délicieux À table avec Chaplin, de Claire Dixsaut, qui m’a toujours enchantée et me renvoie comme d’habitude à son excellent site, CinéMiam.

L’ouvrage de Guillaume Evin est agréable, il propose à celles et ceux qui découvriraient Chaplin une belle porte d’entrée dans son univers, avec une introduction présentant l’homme et l’artiste, un portfolio et un rappel de sa filmographie. Quant à ceux qui connaissent déjà leur Chaplin jusqu’au bout des ongles, le livre n’est qu’un prétexte supplémentaire à revoir les films.

Guillaume Evin m’a donné également envie de me replonger dans un livre d’un de mes éditeurs de prédilection en matière de cinéma.

Il s’agit encore une fois des éditions Taschen. En effet, en cette période propice à offrir de beaux livres, il est difficile de résister aux éditions Taschen (surtout quand elles apparaissent régulièrement dans mon fil Instagram…).

Alors certes, il faut bien arriver à résister à ce magnifique LIFE. Hollywood, qui vous coûtera 200 euros…

Rien que de voir ce coffret, j’en ai des fourmis dans les mains… mais non, j’attendrai une version plus économique, qui finira bien par sortir.

De la même manière, Les Archives Charlie Chaplin de Paul Duncan ont commencé par sortir en grand format, avant d’être publiées dans un format plus accessibles :

Et elles restent tout aussi magnifiques. Tout espoir est donc permis.

Paris sous le sapin ?

Terminons cette petite liste de Noël avant mon traditionnel palmarès de lecture par un incontournable, tout aussi prolifique (voire plus) que l’auteur précédemment cité.

Cela faisait un petit moment (ah ben non en fait, seulement depuis mars dernier) que je n’avais pas évoqué les ouvrages de Philippe Lombard.

Comme généralement je suis sage (en tout cas j’essaye), j’ai la chance de recevoir un avant-goût de Noël ou de mon anniversaire dans ma boîte aux lettres assez régulièrement.

Cependant, l’un des derniers publiés n’est pas exclusivement consacré au cinéma, et me permet là encore une digression fort bienvenue pour vous proposer des pistes de cadeaux qui ne se limitent pas aux Lombard productions.

Dans cette promenade euphorisante publiée en octobre 2023 aux éditions Parigramme, l’auteur fait également la part belle aux événements (expositions, installations) qui ont marqué la capitale, aux concerts, à la chanson, mais aussi, comme de bien entendu, au cinéma :

Cela me permet de rappeler que pour les amoureux de la capitale (ou pour ceux qui simplement veulent la découvrir ou la faire découvrir autrement), rien de tel qu’un ouvrage des éditions Parigramme.

Je dois en avoir un bon stock dans ma bibliothèque, si l’on compte ceux que l’on doit à Philippe Lombard – mon chouchou étant, vous ne serez pas surpris, Le Paris de François Truffaut – mais aussi le magnifique Paris de Claude Sautet proposé par Hélène Rochette.

J’en ai également quelques autres, celui consacré à Gainsbourg, et de plus petits et plus littéraires, même si curieusement Le Paris de Marcel Proust manque encore à ma collection…

Il y en a de plus insolites et inattendus aussi, comme celui consacré aux maisons closes, un étonnant Paris fantômes qui permettra de prolonger encore une fois Halloween ou celui consacré aux chats de Paris, Paris chats : Cats in the city, et pour tout type de promeneur, de celui qui veut parcourir les égouts à celui qui préfère regarder le ciel.

Comme le rappelle très justement le slogan des éditions Parigramme : tout Paris est à lire, et effectivement, il y en a pour tous les goûts sur le site internet de cette maison d’édition, dont on peut aussi retrouver la plupart des titres à la librairie La Mouette rieuse, au 17 bis rue Pavée à Paris, où l’on peut également prendre un goûter, et qui est à deux pas du Musée Carnavalet, consacré à l’histoire de Paris.

Une belle balade en perspective…

En attendant d’autres promenades, je termine ici ce dernier compte-rendu de lecture de 2024, et vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouvel article sur Cinéphiledoc.