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2019 : Palmarès de lecture

Contrairement à mes habitudes depuis quelques années, je publie début décembre ce palmarès de lecture.

En effet, je prévois début janvier un article qui ne sera ni tout à fait cinéphile, ni tout à fait profdoc, et cela me donnera également plus de temps pour vous préparer les comptes-rendus de lecture de février et mars prochains, sur des ouvrages que j’ai déjà pour projet de lire…

Cela me permettra aussi de vous donner quelques idées de cadeaux de Noël, si vous souhaitez glisser sous le sapin l’un ou l’autre des ouvrages sympathiques dont j’ai pu vous parler cette année.

Présentation du palmarès

Comme chaque année depuis 2013, je finis le mois de décembre ou commence le mois de janvier par un palmarès de lecture de l’année passée.

Je vous glisse ici les liens des éditions précédentes :

Cette année je suis un peu donc encore plus ponctuelle que l’année passée puisque j’ai préparé ce palmarès à la mi-octobre et que je le publie début décembre.

J’ai l’impression d’être comme les magasins qui font leurs annonces de promos de rentrée au mois d’août ou sortent leurs catalogues de fêtes à la Toussaint…

Comme l’an dernier, voici d’abord un état chiffré des lectures 2019 :

  1. janvier. Deux lectures : Movieland, de David Honnorat et Games of Thrones : les cartes du royaume (deux ouvrages catégorie Beaux livres)
  2. février – mars. Deux lectures : Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! de Philippe Lombard et Tout Truffaut, de Anne Gillain (catégorie Essais ?)
  3. avril : une lecture. Max, de Stéphane Olivié Bisson (roman poétique)
  4. juillet : deux lectures. Kaamelott, une livre d’histoire et Winter is coming (catégorie Essais)
  5. septembre : deux lectures. Matrix, de Joshua Clover (essais) et Louis de Funès, de Clémentine Déroudille (beau livre).

Alors oui, cela fait environ moitié moins de livres que l’an dernier, où j’ai lu 16 ouvrages qui ont pu faire l’objet d’un compte-rendu sur Cinéphiledoc. Mais vous verrez en janvier que, si j’ai moins lu sur le cinéma, j’ai tout de même beaucoup lu cette année…

Ces lectures ont l’air quelque peu disparate, mais on peut tout de même les organiser par thèmes.

Voici ce qu’on peut en retenir.

Palmarès 2019

Les figures tutélaires

Parmi les 9 ouvrages lus cette année, trois sont consacrés à un personnage emblématique du cinéma, et, sinon à l’univers cinéphile de chacun, du moins à mon imaginaire cinéphile personnel.

Il s’agit évidemment de François Truffaut, que j’ai retrouvé avec plaisir dans le Tout Truffaut de Anne Gillain, et qui m’a fourni le prétexte de quelques petites confessions ; de Max Linder, pris sur le vif dans le surprenant roman de Stéphane Olivié Bisson, et de Louis de Funès, dont l’évocation par Clémentine Déroudille m’a plongée dans une succession de répliques de films et m’a, une nouvelle fois, donné envie de revoir La Folie des grandeurs

Parmi ces trois ouvrages, je choisis le très succinct et néanmoins efficace tant dans l’écriture que dans l’émotion : Max, de Stéphane Olivié Bisson. Un texte troublant et poétique, et qui nous donne l’occasion de ranimer la mémoire sur un précurseur du cinéma comique, sur un poète maudit du cinéma muet, longtemps condamné à l’oubli. Une sorte de soldat inconnu du septième art dont la lecture de ce livre serait une des chances de ranimer la flamme.

Aux temps et lieux des séries

Il fallait bien pour la sortie tant attendue (mais je donnerai pas mon avis dessus) de la saison 8 de Game of Thrones, que je poursuive mes lectures sur le sujet.

J’ai donc eu une année 2018-2019 riche en découvertes : fin 2018 le Dictionnaire de la fantasy, publié chez Vendémiaire, et déjà évoqué dans le palmarès 2018 en janvier dernier. À la même période, l’excellent ouvrage de Cédric Delaunay, Game of Thrones : de l’histoire à la série.

Début 2019, j’ai parcouru Game of Thrones : les cartes du royaume, mais il ne s’agit pas de la lecture la plus accaparante qui soit…

Petit pas de côté dans l’univers des séries médiévales, j’ai exploré les influences historiques de Kaamelott, avec Kaamelott : un livre d’histoire, de Florian Besson et Justine Breton.

Enfin, en juillet j’ai découvert l’ouvrage de Carolyne Larrington, Winter is coming, qui revient brillamment sur les références littéraires médiévales de Game of Thrones. C’est sur ce dernier que je m’arrête pour son incroyable érudition et pour la plongée qu’elle nous offre dans le Moyen Âge.

Visite guidée du cinéma : jouer sur les cartes, jouer sur les mots

Enfin, les trois livres qui me restent sont plus compliqués à classer.

J’ai apprécié l’escapade rêveuse dans Matrix proposée par Joshua Clover, même si, je l’avoue, l’ouvrage ne fait par partie de mes préférés de la collection BFI : Les classiques du cinéma de chez Akileos.

J’ai vu qu’en septembre 2019 étaient parus deux nouveaux volumes, l’un sur Toy story, l’autre sur Terminator, je vous reparlerai donc peut-être à l’occasion de ce dernier…

J’ai impatiemment attendu en fin d’année dernière le Movieland de David Honnorat, qui ne m’a absolument pas déçue, et qui propose un fabuleux voyage cinéphile par itinéraires et associations d’idées, qui ne pouvait que me séduire.

C’est à lui que j’accorde ma dernière mention, pour cette raison et aussi parce que je ne peut pas accorder tous les ans une mention à l’un de mes auteurs cinématographique fétiche : Philippe Lombard, qui a, cette année encore (et ce n’est pas fini), réussi à m’apprendre beaucoup de choses sur le cinéma tout en me distrayant, avec son désopilant Arrête de ramer, t’attaques la falaise !

Vous voulez offrir deux livres à des amateurs de cinéma pour Noël ? Offrez Movieland et offrez un livre de Philippe Lombard, quel qu’il soit, vous trouverez forcément de quoi faire plaisir !

Bilan

Évidemment, pas de mention spéciale cette année, puisque j’ai eu beaucoup moins de lectures cinéphiles que l’an passé, même si mon été a été très riche de deux univers littéraires et cinématographiques captivants : celui de Daphné du Maurier et celui d’Agatha Christie.

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire la biographie de Du Maurier, Manderley for ever, à lire l’autobiographie et la biographie d’Agatha Christie, et à reprendre dans l’ordre de leurs parutions les Hercule Poirot (au moment où j’écris ces lignes, j’en suis à Cinq petits cochons, c’est donc mon 23e Hercule Poirot pour 2019).

Je ne sais pas trop ce que me réserve 2020 pour mes lectures, même si j’ai une petite idée de ce à quoi ressembleront déjà mes articles de février et de mars, qui, normalement, seront consacrés à quelques dernières publications de 2019, notamment à des publications parues normalement en octobre-novembre et que j’ai beaucoup attendues.

J’y parlerai d’un cinéaste que j’apprécie énormément, et de tournages mouvementés…

D’ici là, je vous souhaite à nouveau de très belles fêtes de fin d’année, et je vous mitonne pour très prochainement le dernier article #profdoc de 2019.

À très bientôt sur #Cinephiledoc !

Moyen Âge en séries

Pour ce premier compte-rendu de lecture de rentrée, j’ai décidé de vous parler de deux de mes lectures de vacances, ainsi que de quelques autres livres que j’avais déjà évoqués.

Histoire, Moyen-Âge, cinéma et idées de lecture

Les habitués de mes articles savent que j’apprécie depuis longtemps les films et séries historiques. Voici un petit retour sur quelques lectures :

  • L’histoire fait son cinéma en 100 films

L’histoire fait son cinéma en 100 films, de Guillaume Evin, est paru en avril 2013, aux éditions de la Martinière, et est préfacé par le réalisateur Costa-Gavras, auteur d’un certain nombre de films historiques, tels que Z, L’Aveu ou encore, plus récemment, Amen.

  • Napoléon : l’épopée en 1000 films

Hervé Dumont a consacré en 2015 à Napoléon Ier un splendide pavé, paru aux éditions Ides et Calendes, Napoléon : l’épopée en 1000 films, et préfacé par Jean Tulard.

Il est également l’auteur de la merveilleuse encyclopédie en ligne du film historique : c’est un trésor ! Si histoire et cinéma vous passionnent, ne tardez plus : allez y flâner !

Enfin il a publié en octobre, dans la même veine que l’ouvrage sur Napoléon, un ouvrage sur Les Chevaliers de la Table Ronde à l’écran, aux éditions Tredaniel, un ouvrage que j’ai eu toutes les peines du monde à résister à acheter.

  • Le Moyen âge au cinéma

Le très beau livre de François Amy de la Bretèque, Le Moyen-âge au cinéma,  revient notamment sur le film Les Vikings, avec Kirk Douglas, mais aussi sur l’un de mes films scandinaves préférés : Le Septième sceau de Bergman.

  • Dominer le monde : les séries historiques anglo-saxonnes

Dominer le monde : les séries historiques anglo-saxonnes, de Ioanis Deroide est paru en 2017 aux éditions Vendémiaire, une de mes maisons d’édition préférées, ce qui se confirme encore aujourd’hui avec cet article, puisqu’il est l’occasion d’aborder de nouveau une de leurs publications.

À présent, passons à ces deux lectures qui ont en commun séries télévisées et Moyen Âge.

Kaamelott, la qualité à la française

Lorsque je me désespère devant les fleurons des séries françaises et devant leur incroyable qualité scénaristique – mon ironie est-elle palpable ? – des choses aussi informes que Plus belle la vie et Un si grand soleil très récemment, je me raccroche à quelques contre-exemples : Un village français, Dix pour cent, Le Bureau des légendes

Et puis je me souviens que Kaamelott existe.

S’il y a bien un ovni télévisuel dont on peut s’enorgueillir, c’est Kaamelott.

Et encore, on a beau jeu de s’enorgueillir de quelque chose dont on n’est absolument pas responsable et dont cependant, on continue imperturbablement à guetter la suite…

Et pour comprendre l’importance de cette série, il suffit de lire cet article publié en juillet dans The Independent :

https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/tv/features/kaamelott-french-tv-show-king-arthur-legend-spoof-monty-python-holy-grail-a8978456.html

Kaamelott est une série dont je ne me lasse absolument pas, que je peux revoir à tout moment, que je connais pratiquement par coeur, dont j’utilise au moins 2 gifs par jour.

Enfin, c’est avec fierté que je garde en favori sur mon ordinateur un générateur de citations de Kaamelott, à utiliser en toute circonstance :

https://kaamelott-soundboard.2ec0b4.fr

Kaamelott et les éditions Vendémiaire

En 2014 est paru aux éditions Vendémiaire un premier ouvrage « scientifique » se penchant sur Kaamelott : Kaamelott ou la quête du savoir, de Nicolas Truffinet.

Régulièrement cette maison d’édition surprend par des publications de qualité, dernièrement un Dictionnaire de fantasy, paru en octobre 2018 sous la direction d’Anne Besson.

En avril 2018, cette fois-ci, c’est Kaamelott : Un livre d’histoire, qui est paru, sous la direction de Florian Besson et Justine Breton.

Ce livre des plus réjouissants est issu d’un colloque organisé en mars 2017 à l’université Paris Sorbonne – en lisant ce livre, je me suis souvenue d’avoir effectivement vu passer dans ma veille l’annonce de ce colloque et j’avais bien regretté de ne pas pouvoir y assister…

Chaque chapitre est l’oeuvre d’un ou de plusieurs auteurs, chacun d’entre eux est présenté à la fin : on y retrouve naturellement des historiens mais aussi des chercheurs en littérature, en sociologie, en musique, en sciences de l’information et de la communication, ou encore en histoire de l’art.

Après une introduction et une première partie consacrée au langage (qui traite aussi bien de la construction narrative de Kaamelott, du burlesque, de la parole, de la figure héroïque, de la parodie, du vocabulaire des chercheurs, du bestiaire ou de la représentation du monde), on plonge directement dans la représentation de la société et des personnages arthuriens.

On y retrouve des analyses du pouvoir, de la justice, de la royauté, de la magie et des dragons.

Survient ensuite la troisième partie – la plus réussie selon moi : « Mélanges des temps ». On y retrouve une analyse en trois parties de la représentation de l’empire romain dans la série, des chapitres sur les vikings, sur les jeux, puis mes chapitres préférés :

  • « Festins à la cour du roi Arthur »
  • « Arts et artistes à la cour du roi Arthur »
  • « Quand les chevaliers se mettent à chanter »
  • et enfin, « Kaamelott et les mondes de la fantasy », un chapitre écrit par David Peyron, auteur il y a quelques années d’un superbe ouvrage consacré à la Culture Geek.

Bref, l’ouvrage est un indispensable pour tout fan de Kaamelott et qui aimerait bien « être considéré en tant que tel ».

Game of Thrones, de l’histoire universelle à l’histoire médiévale

L’an dernier, un auteur, Cédric Delaunay, professeur agrégé d’histoire à Tours, s’est attelé aux influences historiques de George R R Martin et a publié Game of Thrones : de l’Histoire à la série, en septembre 2018, chez Nouveau monde éditions.

J’ai eu l’occasion de revenir plusieurs fois sur la qualité de cet ouvrage, l’un des premiers à se pencher sur ce qui m’intéressait tout particulièrement dans cette série.

En 2019, Cédric Delaunay a d’ailleurs collaboré avec le YouTubeur Nota Bene et proposé une série de vidéos revenant sur les aspects historiques de Game of Thrones, au moment où la huitième saison de la série était diffusée.

Et c’est également à ce moment là qu’est paru la traduction d’un livre fabuleux qui allait approfondir à merveille l’ouvrage de Cédric Delaunay.

Ou pour ressortir ma casquette de prof doc voilà l’angle qui peut être pris : on pourrait classer le premier ouvrage, paru en septembre 2018 dans le rayon 907-909 de la bibliothèque (étude historique, histoire universelle).

L’ouvrage paru en mai 2019 dans sa traduction française et qui nous intéresse aujourd’hui sera lui rangé dans le rayon 909.1 (si l’on décide de le laisser dans la partie histoire universelle) ou bien 940.1 si l’on décide de se concentrer sur un angle de vue exclusivement européen. C’est vous qui voyez.

Game of Thrones et le Moyen Âge

Bref, ce livre, c’est celui de Carolyne Larrington, Winter is coming : les racines médiévales de Game of Thrones.

Dire que l’on pourrait le classer dans le rayon Histoire n’est pas tout à fait exact. Certes, le livre est fidèle à son sous-titre, et il vous embarque dans les racines médiévales de Game of Thrones dès les premières lignes et les premières pages, qui évoquent, comme on peut s’y attendre, la Guerre des deux roses.

Mais prolongez quelque peu la lecture, et relisez la courte biographie de l’auteur sur la quatrième de couverture : « spécialiste des contes et légendes, de la tradition arthurienne et des sagas nordiques ».

Vous déciderez alors peut-être de replacer le livre dans le rayon 800, en 830.1 éventuellement.

Lorsque l’on parcourt ce texte, ce ne sont pas les références historiques qui prédominent, même s’y côtoient les croisades, la Guerre de cent ans, Venise, ou encore la civilisation mongole et Gengis Khan.

Ce dont l’auteure aime le plus nous parler – et ce qu’on apprend le plus à apprécier au fil des pages, ce sont les valeurs et les représentations propres à la société occidentale médiévale, et bien entendu la littérature.

On y croise des mythes nordiques et germanique, Odin et Thor, Siegfried, une foule de figures arthuriennes, la Chanson de Roland, et la référence de prédilection de l’auteure : Geoffroy Chaucer et ses Contes de Canterbury.

Enfin, elle revient sur bon nombre d’aspects historiques et sociaux qui ont inspiré Game of Thrones : citons pêle-mêle la lèpre et la peste, les mercenaires et les eunuques, les religions, le mur d’Hadrien, les révoltes d’esclaves, ainsi qu’une formidable partie consacrée au jeu d’échecs.

Le livre de Cédric Delaunay se lisait comme un guide de voyage à travers les pays et les époques. Le livre de Carolyne Larrington se lit comme un roman dans le roman de George R R Martin.

Les deux sont indispensables à quiconque souhaite approfondir la connaissance de son Monde connu.

Cartographie cinéphile

Cet article cinéphile de mars m’a été inspirée par le Dictionnaire de la Fantasy, publié par les éditions Vendémiaire et dont j’ai parlé en décembre dernier.

L’une des entrées de ce dictionnaire m’a semblé être le point de départ idéal du compte-rendu de lecture des deux ouvrages dont traitera cet article.

Imaginaire de la carte

Sans surprise, l’auteur de cette entrée est Florian Besson, co-auteur en 2018 de Kaamelott : un livre d’histoire, ouvrage également publié chez Vendémiaire, et dont j’aurai peut-être l’occasion de vous reparler.

Il s’agit de l’entrée « Cartes », qui pour moi, dans ce dictionnaire, s’est démarquée dès ma première lecture, et qui, deux mois après, me reste en tête.

J’en reprends ici les principaux arguments, juste après une introduction de l’auteur sur la carte de la Terre du Milieu de Tolkien et la carte qui figure au générique de Game of Thrones :

La carte plaît parce qu’elle est une invitation au voyage : ses toponymes mystérieux et ses sonorités exotiques évoquent des horizons lointains et promettent au lecteur un beau dépaysement […]

La carte intrigue, fascine, piège l’imagination, pousse à l’exploration. […]

Gage d’authenticité, la carte vient avant tout garantir le réalisme du monde créé par l’auteur : l’univers fictionnel se voit doté d’une géographie précise, où prennent place des langues et des religions spécifiques. […]

Pour autant […] ces représentations cartographiques sont en réalité contemporaines. Les cartes des cycles fantasy sont ainsi presque systématiquement orientées vers le nord, souvent ornées d’une belle rose des vents, alors que ce sont là des conventions cartographiques propres aux systèmes de représentations occidentaux […] les auteurs eux-mêmes sont pris à leur propre piège, séduits par le potentiel de la carte et placés de ce fait dans l’impossibilité presque absolue de ne pas en proposer au moins une.

C’est cette évocation des cartes dans l’univers de la fantasy qui a, d’une certaine manière, structuré ma pensée et qui me permet aujourd’hui de vous faire le compte-rendu de deux lectures.

La première découle directement du Dictionnaire de la Fantasy et a suivi une autre lecture : Game of Thrones : de l’histoire à la série.

Game of Thrones : l’imaginaire en cartes

Il s’agit moins d’un livre que d’un coffret, et lorsqu’on l’ouvre, celui-ci est assez spectaculaire.

Game of Thrones : les cartes du monde connu a été publié en 2015 chez Huginn & Muninn, une maison d’édition franco-américaine principalement connue pour ses ouvrages (parfois des énormes pavés dont l’achat est bien évidemment indispensable à tout fan qui se respecte) sur Harry Potter.

Huginn & Muninn est une référence en terme de lecture pour les geeks et les amateurs de pop culture. C’est elle qui a publié les premiers livres consacrés à Game of Thrones (la série télévisée) et qui a donc proposé en 2015 ce coffret.

12 pages, la lecture en pourrait être vite expédiée, et l’on pourrait penser qu’hormis pour les fans absolus et invétérés de la série, elle peut prêter à sourire.

12 cartes à déplier, les unes offrant un plan d’ensemble de l’univers d’Essos et de Westeros, les autres zoomant au-delà du mur ou sur Port-Réal et ses différents quartiers – à force de voir et revoir la série en version originale, les noms en version française me sont devenus moins familiers.

Finalement, on peut se prendre au jeu, suivre du doigt les itinéraires de nos personnages favoris, se perdre dans les territoires vallonnés de l’Ouest, et répondre à l’invitation de Cédric Delaunay dans la première partie de son ouvrage Game of Thrones : de l’histoire à la série, très justement nommée « La carte et le territoire » :

Admirons les luxuriantes cités de Braavos et de Port-Réal ; ébahissons-nous de la majesté du Mur, foulons les vastes steppes semi-arides d’Essos que hantent depuis des millénaires les cavaliers dothrakis ; festoyons dans les luxuriantes plaines du Conflans ; partons dans un monde imaginaire aussi beau et divers que le nôtre…

Invitation qu’avait déjà lancé Nota Bene dans l’un de ses épisodes « Motion VS History » (attention pour ceux qui le découvrirait maintenant, l’épisode date de 2015, comme notre livre de chez Huginn & Muninn) qui se penchait aussi sur les différents territoires de cet univers, avec l’aide du Cartographe, une autre chaîne YouTube :

C’est à cette invitation que propose également de répondre le deuxième ouvrage sur lequel se penche cet article, en s’immergeant non plus dans l’univers d’une série télévisée, mais en embrassant, sinon la totalité, du moins les infinies possibilités de l’univers cinématographique.

Pays et villes au cinéma

J’avais déjà consacré plusieurs articles à des itinéraires cinématographiques, imaginant quel film serait le plus représentatif pour moi de tel ou tel pays, circulant dans telle ou telle ville avec un ou plusieurs films en tête, voyageant avec un auteur de la côte est à la côte ouest des États-Unis, accompagnée par Hitchcock…

Lorsque l’on s’intéresse au cinéma français, japonais, italien, ou américain, les décors sont rarement absents : on voyage avec Le Parrain de la Sicile aux quartiers de New-York, on déambule dans Paris avec les Quatre-cents coups et Hôtel du Nord, on suit Cary Grant depuis le siège de l’ONU jusqu’au mont Rushmore dans La Mort aux trousses

Et lorsqu’on peine à retrouver la bonne rue, le bon quartier, on peut de temps en temps compter sur Blow Up – encore, et toujours Blow Up – pour nous faire faire un tour d’horizon de Londres, Venise, Berlin, San Francisco ou New York au cinéma.

Enfin, si l’on veut se plonger dans un pavé consacré aux villes qui ont un jour figuré à l’écran, on peut tenter de retrouver le livre que Thierry Jousse (aux commandes de Blow Up, tiens tiens) et Thierry Paquot avaient publié en 2005 aux éditions des Cahiers du cinéma :

La Ville au Cinéma explorait la représentation de la ville à l’écran en faisant collaborer plus de 85 auteurs, des universitaires, des cinéphiles et des critiques. Cette encyclopédie était construite en cinq parties :

  1. Filmer, montrer, représenter
    Lumière, Décor, Histoire, Montage, Musique de film…
  2. Genres et écoles
    Film noir, Science-fiction, Banlieue, Western…
  3. Lieux et personnages
    30 courts textes personnels d’Aéroport à Voisinage
  4. Villes cinématographiques
    55 portraits d’Abidjan à Washington, en passant par Buenos Aires, New York, Taipei…
  5. 50 cinéastes urbains
    50 notices biographiques de Woody Allen à Wong Kar-wai.

Si vous avez l’occasion de mettre la main dessus, elle vous propose un beau voyage…

Mais je n’en suis toujours pas à ma deuxième lecture, qui, elle, proposait un voyage quelque peu différent.

Cinéma en cartes

Imaginez que vous quittez le monde réel, que vous laissez de côté les pays, les villes, les rues pour vous abandonner à une autre forme de géographie et que vous voyagez d’un film à l’autre simplement en allant du domaine du drame aux plaines de l’aventure, en faisant un détour par la péninsule initiatique.

C’est tout le propos de Movieland, de David Honnorat, publié aux éditions Hachette en octobre 2018.

Pour vous plonger dans ce petit bijou, laissez-vous guider par votre imagination, fermez les yeux (entre chaque paragraphe) et suivez l’itinéraire de votre choix. En dehors de la carte – là encore à déplier – proposée par David Honnorat, le livre ne vous proposera pas d’images, une manière encore plus décisive de vous inciter à voir ou revoir les films dont il vous parle.

Et d’ailleurs, de quoi vous parle-t-il ? Le mieux est de lui laisser la parole :

Pour ceux qui souhaiteraient voir à quoi ressemble cette carte en ligne, rien de plus simple :

Et pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le sujet (en anglais), c’est par ici.

Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est d’avoir pris presque au pied de la lettre cette idée d’itinéraires, notamment dans la présentation. Il s’agit d’un croisement entre chemins de randonnées et sélections thématiques, avec temps, niveau de difficulté et prolongements possibles. Les 50 itinéraires thématiques proposés sont d’ailleurs classés du spectateur débutant au spectateur expert, en passant par le spectateur confirmé.

Un exemple :

Je choisis dans la partie « Spectateur débutant » l’itinéraire « Spoiler Alert ! » qui me propose un parcours de 16 heures et 34 minutes (difficulté 1 étoile, mais destiné à un public averti – sexe, violence ou spoilers) avec 9 films, de Citizen Kane à L’Empire contre-attaque en passant par Sixième sens, Les Diaboliques ou Usual Suspects.

On me propose ensuite soit :

  • l’itinéraire « Héros en cape » de Batman à Superman (« Spectateur débutant » 24 heures et 15 minutes, 11 films, difficulté 1 étoile, tous publics)
  • l’itinéraire « Le regard des juges » de Fenêtre sur cour à Caché (« Spectateur averti », 16 heures et 53 minutes, 9 films, difficulté 4 étoiles, public averti – violence)
  • l’itinéraire « Modern warfare » d’Il faut sauver le soldat Ryan à Outrages (« Spectateur expert », 22 heures et 53 minutes, 11 films, difficulté 5 étoiles, public averti – violence)

Un index permet en fin d’ouvrage de cocher les films déjà vus.

Voilà pour le très beau Movieland, un de mes coups de coeur de début 2019, dont le seul point faible est la couverture, un peu fragile.

Je remercie David Honnorat de m’avoir offert avec ce livre de quoi matérialiser mes associations d’idées cinéphiles, et de répondre parfaitement à ce que dit Florian Besson, déjà cité au début de cet article :

La carte plaît parce qu’elle est une invitation au voyage : ses toponymes mystérieux et ses sonorités exotiques évoquent des horizons lointains et promettent au lecteur un beau dépaysement […]

La carte intrigue, fascine, piège l’imagination, pousse à l’exploration.

Merci pour l’invitation et merci pour le piège, très réussi !

En vous souhaitant un beau dépaysement et de belles lectures, je vous dis à bientôt sur Cinéphiledoc !

2018 : Palmarès de lecture

Je profite de ce désormais traditionnel palmarès de lecture pour vous souhaiter une excellente année 2019.

Pour cette année, je reprendrai exactement la même construction que pour le palmarès 2017 : une présentation, le palmarès en lui-même organisé de manière thématique, et un petit bilan rapide.

Présentation du palmarès

Comme chaque année depuis 2013, je finis le mois de décembre ou commence le mois de janvier par un palmarès de lecture de l’année passée.

Je vous glisse ici les liens des éditions précédentes :

Cette année je suis un peu plus ponctuelle que l’année passée (il est prêt depuis la mi-décembre), je le publie donc dès le début du mois de janvier.

Voici d’abord un état chiffré des lectures 2018 :

  1. janvier. Deux lectures, Microfilm et Le Figurant, de Didier Blonde (deux romans)
  2. février – mars.  Trois lectures : 50 femmes de cinéma, Journal d’une princesse de Carrie Fisher et Hollywood : la cité des femmes, d’Antoine Sire.
  3. avril. Une lecture : Cinéma de minuit, de Patrick Brion (beau livre).
  4. mai. Une lecture : Hollywood Boulevard, de Melanie Benjamin (roman).
  5. juin. Une lecture : Ultime : Jean Rochefort, interviews et conversations.
  6. juillet. Une lecture : Le Paris de François Truffaut, de Philippe Lombard.
  7. septembre. Deux lectures : Le Sourire de Gary Cooper et Platine (deux romans).
  8. octobre. Une lecture. Romy Schneider intime, d’Alice Schwarzer.
  9. novembre. Deux  lectures. Chaplin’s world : le musée de sa vie et Paris : 100 films de légende.
  10. décembre. Deux lectures. Dictionnaire de la fantasy et Game of Thrones : de l’histoire à la série.

Au total 16 lectures, avec cette année plusieurs grandes thématiques qui se sont répétées, ce qui m’a permis bien en avance d’organiser mentalement ce palmarès.

Mes lectures cette année étaient moins consacrées à un film ou à un genre en particulier, mais, comme je l’ai dit, organisées par thèmes et cela d’une manière, sinon involontaire, du moins non préméditée.

Voici ce qu’on peut en retenir.

Palmarès 2018

Le retour de la fiction

Je l’avais déploré l’an dernier : 2017 n’avait pas été un grand cru pour les romans (et encore, je triche un peu : mes lectures de 2017 n’avaient pas mis les romans à l’honneur).

Il faut croire que les auteurs de romans m’ont entendue : cette année, parmi mes 16 lectures cinéphiles, on retrouve cinq romans : Microfilm, Le Figurant, Hollywood Boulevard, Le Sourire de Gary Cooper et Platine. Quasiment à chaque fois des textes de qualité, avec des auteurs qui se sont bien arrangés pour me perdre dans leur univers cinématographique.

Bien que sa lecture soit lointaine, son souvenir reste des plus vivaces : c’est au Figurant de Didier Blonde que je donne ma préférence, pas seulement pour son évocation du film de Truffaut, Baisers volés, mais parce qu’il a réussi à me faire douter de la frontière entre fiction et réalité et parce que ce doit être le livre que, du coup, j’ai le plus offert autour de moi cette année.

Déambulations parisiennes

En prolongement de ce premier choix, mon année 2018 a été marquée par mes lectures parisiennes et la découverte de cette superbe petite maison d’édition, à savoir Parigramme.

J’ai donc beaucoup lu sur Paris, Paris au cinéma et Paris chez les écrivains et dans les romans, grâce à Parigramme. J’ai redécouvert Philippe Lombard, dont j’avais déjà lu, presque sans m’en souvenir, l’un des livres sortis en 2012 : Les Grandes gueules du cinéma français. Cela m’a permis de redécouvrir un auteur dont je me demande, avec sa moyenne actuelle de 3 à 4 livres par an, s’il dort la nuit !

Je ne voudrais pas donner dans le favoritisme truffaldien mais c’est encore une fois un livre consacré à Truffaut qui remporte mes suffrages, à savoir Le Paris de François Truffaut.

Mais rassurez-vous, pour mes dernières catégories, je vais varier un peu mes choix !

Les femmes à l’honneur

C’est la grande thématique de l’année : sur mes 16 lectures de 2018, sept sont consacrées aux femmes au cinéma (et je triche encore une fois, car parmi ces sept lectures, on retrouve trois de mes romans).

Sept livres donc : 50 femmes de cinéma, Journal d’une princesse, Hollywood : la cité des femmes, Hollywood Boulevard, Le Sourire de Gary Cooper, Platine et Romy Schneider intime.

Là encore je fais le choix d’une lecture qui, si elle remonte à mai 2018, m’a laissé un souvenir incroyable et m’a fait échanger longuement avec des amis sur les sujets qu’elle abordait : le cinéma muet, la grandeur et la décadence, et deux destins de femmes, l’un devant la caméra, l’autre en coulisses.

Il s’agit de Hollywood Boulevard, de Melanie Benjamin, dont je me suis promis de lire les autres livres un de ces jours.

Mentions spéciales et bilan

Je ne pouvais évidemment pas citer toutes mes lectures dans ce palmarès, et j’ai eu du mal à choisir pour chaque catégorie le livre à retenir.

Citons tout de même :

  1. le beau livre de l’année : Cinéma de minuit, de Patrick Brion, sorti fin 2017 et que je me suis fait un plaisir d’acheter pour le souvenir de cette émission formidable consacrée au cinéma (et parce que j’ai réussi à le faire rentrer dans ma bibliothèque)
  2. le livre de chevet de fin d’année : le Dictionnaire de la fantasy, dans lequel je continue à piocher des articles et des entrées, qui sont à chaque fois un régal à découvrir
  3. le livre consacré à une série télévisée. Comme l’an dernier, je n’ai pas trouvé beaucoup d’ouvrages sur les séries qui aient pu retenir mon attention. Il faut croire que la qualité prime sur la quantité en ce domaine, car je ne saurais passer à côté, dans cet article, de l’excellent ouvrage de Cédric Delaunay, Game of Thrones : de l’histoire à la série.

Je ne sais pas trop ce que me réserve 2019 pour mes lectures, même si j’ai une petite idée de ce à quoi ressembleront déjà mes articles de février et de mars, qui, normalement, seront consacrés à quelques dernières publications de 2018.

J’y parlerai d’arrêts sur images et de courses-poursuites, de cinéma et d’une série télévisées.

D’ici là, je vous souhaite à nouveau une belle année, et je vous mitonne pour très prochainement le prochain article #profdoc.

À très bientôt sur #Cinephiledoc !

D’humeur fantasy…

Avant de faire le compte-rendu des deux ouvrages que concernent cet article, voici un petit plan des articles à paraître jusqu’au mois de mars 2019 :

  • 10 décembre : cet article
  • 21 décembre : l’article #profdoc de décembre
  • début janvier : le traditionnel palmarès de lecture pour l’année 2018
  • fin janvier : article #profdoc
  • début février : un article qui parlera de plans au cinéma et de courses poursuites
  • 22 février : article #profdoc
  • début mars : les dernières publications 2018 et les premières publications 2019 que j’aurais pu lire…

Dans cet article, comme annoncé, vous retrouverez deux comptes-rendus de lecture ainsi qu’un petit aperçu d’exposition.

D’humeur fantasy, donc…

Comme l’indique mon titre, je suis dans une période où j’ai pu lire, voir et revoir pas mal de choses du domaine de la fantasy.

Si j’étends quelque peu ce domaine, j’ai lu depuis cet été trois livres excellents, dont seulement l’un d’eux appartenaient à la fantasy (Royaume de vents et de colère), les deux autres appartenant au genre steampunk (Feuillets de cuivre) et à l’uchronie (Frankenstein 1918). Ce sont d’ailleurs des livres que je vous recommande chaudement !

Incursion #profdoc : cela intervient également au moment où je réfléchis au renouvellement du fonds SF et fantasy au CDI…

Plus précisément, en fantasy, je suis plongée depuis quelques semaines dans un marathon Game of Thrones : tout revoir depuis la saison 1 (et au moment où j’écris cet article j’en suis à un peu plus de la moitié de la saison 3).

Tout cela a été encouragé, entretenu, par les lectures dont je vais vous parler maintenant.

Fantasy en général…

Le premier de ces ouvrages est une pépite – mais vous verrez dans la suite de cet article que pour le deuxième aussi, je ne serai pas avare de compliments !

J’ai été avertie de sa sortie par Emmanuel Chastellière, auteur, traducteur et webmaster DU site français de fantasy, Elbakin.

Quel était l’événement ? La sortie aux éditions Vendémiaire d’un Dictionnaire de la fantasy, en octobre 2018 sous la direction d’Anne Besson.

Petite précision : les éditions Vendémiaire comptent parmi mes « chouchoutes » en matière de maisons d’édition qui se consacrent (exclusivement ou presque ou en partie seulement) au cinéma : j’ai dû faire des comptes-rendus de lecture sur un peu moins d’une dizaine de leurs publications, qui sont toujours d’une qualité irréprochable.

On y retrouve notamment des ouvrages sur Star Wars, sur les séries historiques anglo-saxonnes, sur Kaamelott, sur les mythes et idéologies du cinéma américain, sur Spielberg et sur le cinéma fantastique et de science-fiction.

Autre précision : parmi les auteurs, outre l’équipe d’Elbakin et Emmanuel Chastellière (dont j’ai particulièrement aimé l’article sur Joseph Campbell), on retrouve Vincent Ferré, auteur d’un superbe Dictionnaire Tolkien, Jean-Philippe Jaworski et John Lang, et Fabien Clavel, auteur des Feuillets de cuivre dont j’ai parlé plus haut.

Du beau monde donc, et pas qu’un peu !

Fidèle à sa tradition, ce dictionnaire est tout en sobriété – à l’exception des quelques planches d’illustration centrales.

Fidèle également à sa tradition, c’est un bijou, et un indispensable, à déposer sous le sapin de n’importe quel amateur de fantasy.

Lorsque j’ai un dictionnaire entre les mains, je ne sais pas toujours comment m’y prendre et j’hésite entre une lecture de A à Z et une lecture en mode « butinage ».

La lecture de A à Z permet d’avoir une vue d’ensemble du livre, mais elle est souvent de longue haleine : il est difficile de maintenir son attention sur un propos aussi érudit que celui de spécialistes qui vont vous expliquer tour à tour l’un ou l’autre aspect de la question.

La lecture en mode « butinage » aka « oh un article sur Terry Pratchett ! oh des dragons ! oh des chevaux ! oh des elfes » est plus libre, moins concentrée, et ne garantit pas qu’on ne délaisse pas le livre en cours de route pour un autre.

J’ai donc opté pour les deux modes de lecture, simultanément et dans tous les sens. Si bien que j’ai, à ce jour, lu l’ensemble des entrées de A à E et différentes entrées des autres lettres, au gré de mes envies.

À ce jour également, ce qui m’a frappée dans ce dictionnaire, c’est la facilité avec laquelle il se lit, la façon dont les auteurs se mettent à la portée du lecteur, même néophyte. J’y ai apprécié tout autant l’article sur Terry Pratchett ou sur Tolkien, ou sur GRRM (George Raymond Richard Martin) ou sur Neil Gaiman, dont je connais les univers, les articles sur, comme je le disais, les chevaux, les dragons, les couleurs, le seigneur des ténèbres, que des articles où je me sentais moins « à l’aise » en terme de connaissances, comme les comics ou les jeux de rôles.

À certains articles s’ajoute une partie « Point de vue », dans lequel l’auteur de l’article s’exprime personnellement sur la question, soit via un prolongement de l’article en lui-même, soit via un texte littéraire de son cru.

Enfin, ce que j’ai beaucoup apprécié dans cet ouvrage, c’est la partie « Oeuvres conseillées » à la fin, très bien organisée, et qui donne un excellent aperçu de l’univers (étendu) de la fantasy : on y retrouve des oeuvres classiques (des incontournables du genre) et des textes répertoriés en sous-genres (contes et légendes, science-fiction, steampunk) ou en motifs (amour et sexualité, couleurs, ombres et lumières, loi et chaos…)

Voilà pour ce premier compte-rendu !

… Fantasy en particulier

Le deuxième ouvrage dont je vais parler aujourd’hui est un tour d’horizon que j’attendais depuis longtemps, et lorsque j’ai vu ce livre en librairie, je n’ai pas pu m’empêcher de l’acheter.

Ceux qui suivent Cinéphiledoc depuis un moment savent que j’ai une affection particulière pour les séries historiques ou pour les séries dont l’une des influences est l’histoire.

Lorsque le YouTubeur Nota Bene a fait quelques épisodes sur sa chaîne, « Motion VS History » consacrés au décryptage des influences historiques des films et des séries, j’étais ravie !

Concernant Game of Thrones (vous vous doutiez certainement que c’était de cette série dont j’allais parler), j’ai toujours regretté qu’il n’approfondisse pas la question avec l’étude des personnages féminins.

Et voilà qu’un auteur s’y attelle (bon, pas uniquement aux personnages féminins, mais aux influences historiques de Game of Thrones en général).

Il s’agit de Cédric Delaunay, professeur agrégé d’histoire à Tours, qui a publié Game of Thrones : de l’Histoire à la série, en septembre 2018, chez Nouveau monde éditions.

Ce qui attire l’oeil d’emblée, pour tout fan de Game of Trones, c’est la couverture : on y retrouve deux éléments fondamentaux, le trône et la carte.

Quatre parties composent l’ouvrage :

  • La carte et le territoire (une exploration du monde de GRRM et de ses influences historiques et géographiques)
  • Justes et réprouvés (une étude des différents peuples et castes de la saga)
  • Destins funestes et sorts cruels (où l’auteur se concentrent davantage sur certains événements : batailles, noces, morts)
  • Ceux que l’on aime ou… que l’on aime détester (un focus sur certains personnages : Brienne, Tyrion, Cersei, Asha Greyjoy et Daenerys Targaryen)

Le tout se lit comme un roman, et est très bien illustré. On y retrouve Venise, le phare d’Alexandrie, le mur d’Hadrien, la guerre des deux roses, l’assassinat de Jules César, la cour de Henri III, Caligula…

Restent mes figures féminines telles qu’on les a laissées à la fin de la saison 7 : Arya et Sansa, Brienne, Daenerys, Asha Greyjoy, et évidemment Cersei Lannister.

J’ai toujours davantage apprécié les influences de l’histoire anglaise sur Game of Thrones et vu dans ces figures féminines une relecture de la dynastie des Tudor : Robert Baratheon en Henri VIII, Cersei comme une sorte de Bloody Mary…

Mais l’histoire n’est pas finie, et Cédric Delaunay, comme beaucoup d’entre nous, attendent avec impatience la saison 8 qui sortira l’an prochain, et qui permettra éventuellement de donner un second tome à cet ouvrage ?

C’est du moins la promesse qu’il semble nous faire à la toute fin de ce livre captivant…

En attendant, voici d’autres petites choses que l’on peut glaner en cette fin d’année sur l’univers de Game of Thrones.

De l’exposition aux autres lectures…

Jusqu’à fin août 2018 se tenait Porte de Versailles une exposition consacrée à Game of Thrones.

Quasiment aux derniers jours, j’ai pu m’y rendre avec Sandrine (@spdocs) et j’ai pu prendre ces quelques photos, qui vous donneront un aperçu général :

Pour poursuivre dans cet univers, voici quelques ouvrages qui sont sortis plus ou moins récemment – le dernier en date, Feu et sang, est actuellement en tête de gondole dans les librairies :

Voilà pour ces quelques pistes, en attendant les fêtes et, avant cela, l’article #profdoc de décembre.

À bientôt sur Cinéphiledoc !

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