Une nouvelle fois, un article un peu tardif sur ce qui s’est passé au CDI avant les vacances d’hiver.
Une bonne partie de mon énergie et de mon temps a été consacrée, fin janvier, à préparer mon inspection – j’ai en effet été prévenue, aux alentours du 23 janvier, de la venue de mon inspecteur, prévue le 7 février.
Une inspection de prof doc
Pour les « paddocks », petit rappel de ce en quoi consiste une visite d’inspection : comme n’importe quel professeur, les professeurs documentalistes dépendent d’un IPR – inspecteur pédagogique régional – chargé de les conseiller et d’évaluer leurs pratiques (cet IPR est commun aux professeurs documentalistes, aux CPE et aux chefs d’établissement). Pour cela, ils s’intéressent à plusieurs éléments (attention je parle ici de mon cas spécifique) :
- une fiche CDI que doit remplir le prof doc concerné, et qui résume en deux pages l’essentiel de son activité au sein de l’établissement, depuis ses horaires jusqu’aux nombres de documents disponibles ;
- le bilan d’activités de l’année précédente, qui permet de définir les priorités de l’année en cours – pour ma part, j’avais dissocié en deux documents bilan et projets du CDI, on m’a recommandé de les réunir.
Ces deux éléments permettent à l’inspecteur de préparer sa visite, qui se déroule ensuite ainsi :
- un entretien avec le chef d’établissement ;
- l’observation d’une séance pédagogique (1h) ;
- un entretien individualisé (retour sur la séance, sur la lecture du bilan d’activités, petit tour du CDI, le tout en 1h30, toujours en ce qui me concerne) ;
- un petit résumé de la situation avec le chef d’établissement (15 mn)
Séance d’inspection
L’inconvénient d’une inspection de professeur documentaliste, c’est que l’on doit se dépatouiller comme on peut, bien-sûr avec l’aide des collègues qui sont des plus solidaires, pour organiser une séance. À l’inverse de ces mêmes collègues, il est encore rare que l’on ait des heures fixes de séances dans notre emploi du temps.
L’avantage, par contre, c’est que l’on est prévenu beaucoup plus tôt : j’ai disposé de deux semaines pour préparer cette séance, son scénario, ses fiches de cours et d’exercices.
Je voulais coûte que coûte travailler avec les élèves d’UPE2A – Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants, anciennement appelée CLA, classe d’accueil. Ce sont des élèves non francophones de tous niveaux, de la 6e à la 3e, et que je reçois une fois par semaine au CDI depuis le début de l’année, avec leur enseignant référent, autour d’un projet sur la communication – visuelle, écrite, orale, numérique.
Préparation :
À l’origine, je voulais faire une séance qui parte de leurs pratiques – ce sont des élèves qui fréquentent régulièrement le CDI, et qui aiment particulièrement utiliser Google Maps, pour observer leur quartier actuel, mais aussi leur pays et leur ville d’origine.
Cela aurait permis d’aborder des notions comme la lecture de l’image, la cartographie en ligne, et la communication orale à partir d’un outil numérique. La séance se présentait ainsi :
- fiche cours : Cours google maps
- fiche exercice : Séance google maps
Evidemment, la séance peut être adaptée à un autre groupe d’élèves ou à une autre classe, notamment en 6e et en collaboration avec un enseignant de géographie, et où l’on peut utiliser d’autres sites utilisés par les élèves : faire comparer Google maps et Géoportail, ou travailler sur la thématique des jeux sérieux, avec jeux-geographiques.com, viamichelin, ou encore GeoGuessr (merci Camille pour les références de jeux de géo sur internet !!!).
Tout ça pour dire que cette séance me motivait au plus haut point. Et là, c’est le drame : pas de connexion internet au CDI pendant toute la semaine de mon inspection.
Bref, trois jours avant, malgré l’espoir d’un retour à la normale le jour J, je décide d’élaborer un plan B.
Déroulement :
Je pars donc du même principe : utiliser des documents – cette fois-ci, usuels et documentaires – pour présenter son pays d’origine, en modifiant scénario pédagogique et attentes. Et j’en arrive du coup à ces deux documents supports :
- fiche cours : Plan B séance CLA
- fiche exercice : Séance CLA plan B
Pour éviter aux élèves de se disperser dans plusieurs tâches, j’avais mis à disposition sur les tables, usuels et documentaires. J’avais donc fait une sélection préalable, qui n’impliquait pas une démarche de recherche à l’intérieur du CDI, c’était l’un des inconvénients de la séance.
Autre petit point faible, je n’ai pas assez insisté sur les notions, même si je leur ai fait distinguer, à l’aide de la fiche de cours, dictionnaires, encyclopédies, et documentaires.
Cependant, dans l’ensemble, cette séance s’est bien déroulée, et les élèves ont été dynamiques et ont apprécié ce travail, qui permettra par la suite de leur faire produire un diaporama ou de réaliser une exposition sur leur pays d’origine.
Entretien :
Bien entendu, je ne reviendrais pas en détail sur les presque 1h30 d’entretien que j’ai eues avec l’inspecteur à la suite de cette séance. Ce que j’ai pu apprécier, c’est la lecture attentive des documents que j’avais fournis, et des suggestions sur des méthodes de travail et l’utilisation du CDI.
Un point en particulier a retenu mon attention. L’inspecteur a souligné l’absence de « coin lecture clairement identifié » dans le CDI. En effet, dans un CDI, chaque zone doit être reconnaissable par les élèves : recherche, coin informatique, coin orientation, coin lecture.
Dans le CDI de mon établissement, les BD et les albums étaient séparés des mangas par le kiosque presse et le kiosque ONISEP, et des fauteuils de lecture étaient dispersés.
Avec l’aide précieuse des assistants d’éducation, j’ai donc réaménagé le CDI la veille des vacances, et j’ai désormais un beau coin lecture, que les élèves se sont rapidement approprié :
Pour ceux qui se souviennent de mon plan 3D du CDI, voici un petit AVANT / APRÈS :
Et cela me donne l’occasion de faire une petite comparaison de deux logiciels qui permettent de faire des plans 3D en ligne, pour ceux que cela intéresse. Il s’agit de Kozikaza (sur lequel j’ai fait mon premier plan 3D) et Sweet home 3D (sur lequel je n’ai fait qu’un plan rapide pour montrer à mon chef d’établissement les modifications) :
Avantages |
Un plan agréable à regarder, facilement réutilisable dans une capture d’écran, avec des éléments (meubles, portes, fenêtres, etc.) bien identifiables, bref un bon rendu visuel, aussi bien en 2D qu’en 3D | – Rapide et intuitif ;
– Possibilité d’exporter le plan dans un format PDF (même si on se moque un peu de savoir que l’on a inséré 24 chaises et 8 tables) ; – Pas besoin de connexion internet une fois téléchargé |
Inconvénients |
– Nécessite plein de manipulations et une bonne connexion internet ;
– N’est absolument pas intuitif ; – Le plan ne peut pas être légendé – d’où l’intérêt d’une capture d’écran pour se le réapproprier |
– Le rendu visuel du plan remis en 2D au format PDF. C’est hyper moche, et on n’y voit que dalle. Du coup, pour ceux qui sont pointilleux niveau esthétique, retournez utiliser le premier.
– Là encore, on ne peut pas légender, même si les quelques heures d’utilisation que j’en ai faites m’ont peut-être fait manquer une icône « légende ». |
Bonnes (fins de) vacances pour les chanceux comme moi, et à bientôt !