» Combien d’entre eux sont-ils conscients, en s’inscrivant sur Facebook dès l’âge de 13 ans, que commence alors un long processus d’entrée en documentation de soi, qui ne cessera probablement même pas avec leur décès ? »Olivier Ertzcheid.

Dans mon usage quotidien, personnel et professionnel, d’Internet, je me documente, je m’informe, je publie, je recherche, j’informe les autres sur qui je suis et ce que je fais, je deviens un document. Observer les élèves dans leurs pratiques numériques permet de prendre du recul sur nos propres pratiques. Ces dernières, qu’elles soient multiples ou réduites à leur portion congrue, donnent une datation au carbone 14 de la personnalité numérique du documentaliste : « pré-numérique »(le méfiant, le réfractaire, l’obligé), numérique dilettante, pro du numérique (celui qui code et qui veille). Je pense me situer dans la catégorie intermédiaire.

Si je tente de faire la liste des traces numériques et de donner une idée de mon identité numérique – en m’inspirant des définitions qu’en donnent Philippe Buschini et Fred Cavazza, cela pourrait donner :

  • 5 adresses mails ;
  • 1 compte Facebook et 1 compte sur Copains d’avant. Une inscription sur le nouveau réseau social des enseignants, RESPIRE (décidément, l’éducation nationale est douée pour les sigles) ;
  • la participation à un forum et à un blog ;
  • 3 portails Netvibes, un personnel, un professionnel (pour la veille) et un dans le cadre du CDI, à destination des élèves et des professeurs, un portail Netvibes étant un agrégateur de flux RSS permettant de suivre l’actualité d’une sélection de sites Internet ;
  • divers comptes utilisateurs et adhérents de sites commerciaux ;
  • un compte Blizzard pour les jeux en ligne.

Tout cela génère des données sur mon identité numérique, cette dernière étant la synthèse de mon identité personnelle, de mes coordonnées, de ma vie culturelle et professionnelle et de la création d’une identité fictive, par l’intermédiaire d’avatars et de pseudos.

La notion d’identité numérique permet d’aborder un certain nombre de questions avec les élèves : le droit d’auteur, le droit de l’image, la protection de la vie privée (paramètres de confidentialité sur Facebook, gestion des traces numériques), ainsi que la diversité propre à cette identité.

Généralement, je commence par leur demander de rechercher leur nom et leur prénom sur Google, ainsi que sur le site www.123people.fr, pour faire la part de ce qu’ils publient, et de ce qui n’est pas de leur fait (homonymie).

Les recherches qu’ils entreprennent par la suite – recherche de l’auteur d’un site, compréhension de la rubrique « Mentions légales », définitions des types d’outils permettant la publication sur Internet – permettent d’aboutir à la réalisation d’une synthèse sur l’identité numérique, sous forme de schéma simplifié. Ce qui donne à peu près ceci :

Juliette Filiol, professeur documentaliste – 2011/2012