Avec quelques amis, et certains collègues, il arrive que nous nous lancions dans des conversations que les personnes de notre entourage peuvent trouver barbantes ou délirantes, suivant le ton que nous employons et l’enthousiasme que nous témoignons. Quel est le point de départ de ces discussions, généralement je ne m’en souviens pas. Il suffit parfois d’un détail. Si l’on tente d’établir le fil conducteur, cela peut donner ceci :
- série télévisée A ou B / film historique
- détail présent dans ce film ou cette série, point de l’histoire, inspiration ou controverse
- rétablissement de la vérité ou débat
- digression du sujet principal à un sujet plus ou moins proche
- nouvelle digression vers un autre sujet historique
- retour à un film / série télévisée C ou D évoquant cette période ou ce personnage.
Lors d’une dernière conversation avec des amis, voilà de quelle manière ce schéma s’est vérifié :
- Game of thrones
- Inspiration de George Martin : les rois maudits et la guerre des deux Roses
- Comparaison des évènements de la guerre des deux Roses avec certains évènements du Trône de fer
- Apparence physique des rois de France, lien de parenté entre Louis XII et François Ier
- Comparaison des différentes régentes françaises : Catherine de Médicis, Marie de Médicis, Anne d’Autriche. Différentes familles : Tudors, Borgia, etc.
- The Borgia, série avec Jeremy Irons.
Les sujets de prédilection sont le plus souvent : les guerres de religion, les dirigeants plus ou moins dans l’ombre (ministres, conseillers, éminences grises), les dirigeantes, et pour ma part, les épisodes de l’histoire anglaises allant de la guerre des deux Roses à la mort d’Elisabeth Ière. Les notions de consanguinité et de loi salique sont régulièrement abordées.
Généralement aussi, l’on arrive aux prises de position suivantes, qui feraient bondir un historien chevronné digne de ce nom : la supériorité indiscutable de Catherine de Médicis et d’Anne d’Autriche sur Marie de Médicis en tant que femmes et que politiciennes, la responsabilité de Madame de Maintenon dans la révocation de l’édit de Nantes, le manque de fondement de la loi salique…
En fonction des personnes, la discussion dévie vers d’autres sujets : la sexualité de Louis XIII, les guerres d’Italie, les maîtresses de Louis XIV, la personnalité de Henry VIII, Braveheart versus Kingdom of heaven, Alexandre versus Troie.
A l’origine de ce goût pour les conversations historiques, on retrouve bien sûr les séries télévisées et les films historiques. Parmi mes préférés – et ceux qui peuplent ma dvdthèque, on retrouve :
- Rome : saison 1 et 2. A partir de deux personnages fictifs, Titus Pullo et Lucius Vorenus, on suit l’histoire de Rome depuis la montée au pouvoir de César jusqu’à l’avènement d’Auguste. Cette série n’est pas seulement captivante du point de vue du scénario, elle est une merveille sur le plan esthétique.
- Les Tudors : plus sujets à controverse au niveau de la fidélité historique, mais tout aussi passionnant. Avec de bons acteurs qui rendent la chose crédible. Série centrée sur le règne de Henry VIII (rupture avec la papauté, mariages successifs…).
- Les Borgias : même veine que les Tudors. La lutte pour le pouvoir de cette famille italienne au XVIe siècle. Je n’ai pas vu la série française diffusée sur Canal +, je lui ai d’emblée préférée la version avec Jeremy Irons.
- un téléfilm très bien sur Elizabeth Ière, par Tom Hooper, réalisateur du Discours d’un roi, avec Helen Mirren, l’actrice principale de The Queen. Les trois sont géniaux. Pour le premier, scènes de torture et d’exécutions à regarder avec l’estomac bien accroché. A voir aussi sur cette période : Deux soeurs pour un roi, et les films dans lesquels Elizabeth Ière est incarnée par Cate Blanchett.
- Downton Abbey : excellente série anglaise sur le début du 20e siècle en Angleterre (un peu à la Gosford Park). Confrontation aristocratie / domesticité. Démarre juste après le naufrage du Titanic. Avec l’excellente Maggie Smith en douairière pétrie de préjugés.
- Madmen : série géniale sur l’Amérique des années 50. Très soignée et peaufinée. Moins dans l’action que dans la suggestion. A recommander à ceux qui aiment les sous-entendus et les situations troubles. A déconseiller aux bourrins qui veulent de l’action immédiate.
- Les Ridley Scott : Gladiator, Kingdom of heaven, Robin Hood.
- La Reine Christine avec Greta Garbo. Fanfan la Tulipe avec Gérard Philipe. Cyrano de Bergerac. L’Allée du Roi.
- Les films de Guitry. Barry Lyndon de Stanley Kubrick. Amadeus de Milos Forman. Farinelli, Ridicule, et Beaumarchais l’insolent, rien que pour voir l’excellent Luchini dans son meilleur rôle.
- La Révolution française, film en deux parties sorti en 1989.
- L’Histoire d’Adèle H. de François Truffaut. Autant en emporte le vent.
- En histoire du 20e siècle, pêle-mêle : Le Dernier métro, La Chute, La Vie des autres, Good bye Lenin !, Le Docteur Jivago…
J’en oublie très certainement, je n’ai noté que ceux qui m’ont le plus marquée, et qui du coup, sont le plus susceptibles à alimenter une de mes discussions historiques.