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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : février 2013 (Page 2 sur 2)

Valentins et valentines au CDI

Après la semaine passée, ponctuée par InterTice, et l’intervention polémique de Marie-France Blanquet, après une journée de formation, ce lundi, au CRDP de Marly-le-Roi sur les outils de veille professionnelle (favoris, netvibes, symbaloo, pearltrees, scoop it…), j’ai décidé de continuer la semaine en douceur.

En attendant le prochain compte-rendu de lecture cinéphile (en deux parties), très prochainement, je surfe sur la vague commerciale de la Saint Valentin – je n’entrerai d’ailleurs pas dans le débat pour trancher, fête romantique ou commerciale.

J’ai monté au CDI l’inévitable exposition thématique, petits coeurs à l’appui, qui ravira les lecteurs, que j’imagine surtout lectrices : les plus belles histoires d’amour, les grands classiques (Tristan et Iseult, Paul et Virginie, Roméo et Juliette, etc.), fictions plus récentes, avec bien évidemment les palpitations de Bella pour son Edward, et petits documentaires type « c’est quoi l’amour ? » et « c’est vraiment trop dur d’être amoureux »…

Par contre, j’ai rajouté un petit concours, que je trouve sympathique, sur les couples célèbres, réels ou fictifs. Voilà ce que ça donne :

Jeu concours Saint Valentin

Je mêle personnages de dessins animés, héros de différentes mythologies (grecque, romaine, arthurienne) ou de la littérature et personnages historiques ou stars contemporaines. Comme je l’explique, les trois premiers à rendre la feuille complétée recevront un prix. En effet, grâce au foyer, je pense acheter trois ouvrages en lien avec ce moment plein de romantisme moite qu’est la Saint Valentin, dont je profite pour l’assaisonner d’une pincée de culture (pour parodier le titre de l’émission de Guillaume Gallienne sur France Inter, ça peut pas faire de mal…).

Voici les lots prévus :

Couples de légende

Un livre sur les couples de légende du cinéma, même si je pense que certains seront un peu éloignés d’eux, ils vont sans doute apprécier les Tarzan / Jane, Antoine / Cléopâtre, Jack Dawson / Rose…

La mythologie grecque

Un classique de Milan Jeunesse, que j’ai au CDI, qui ne parle pas que des couples de héros, et qui est vraiment superbe au niveau du visuel.

Chevaliers de la table ronde

Un album jeunesse (même éditeur) qui me paraît assez sympa, on verra ce que ça donne. Il ne me reste plus qu’à passer commande.

Et pour en finir avec la Saint Valentin, je n’ai plus qu’à suggérer quelques ouvrages et quelques moments d’émotion sur grand écran. Pour les romans, personnellement, je choisirais de relire Wuthering Heights, Rebecca ou la Confusion des sentiments. Pour les films, trois pépites :

  1. Le Port de l’angoisse (To have and have not), avec le couple mythique Humphrey Bogart / Lauren Bacall. Réalisé par Howard Hawks, ce qui ne gâche rien. Bogart en loup de mer qui rencontre une jeune américaine esseulée, dans un Fort-de-France en pleine occupation vichyste. Des dialogues formidables et une intrigue captivante autour de ce couple.
  2. La Femme d’à côté. Je n’ai jamais pu résister à ce film de Truffaut, qui replace le mythe de la passion amoureuse au coeur de la vie quotidienne. Un blond, Depardieu, et une brune, Fanny Ardant. L’absolu de l’amour et de l’auto-destruction, Ni avec toi, ni sans toi.
  3. Mon petit doigt m’a dit, Pascal Thomas. Le premier volet des aventures de Prudence et Bélisaire Beresford, librement adapté d’Agatha Christie, est décidément le meilleur. Les dialogues sont décapants, l’humeur tour à tour légère et angoissante, et la complicité des deux acteurs, Catherine Frot et André Dussolier, est omniprésente.

Gabin, Ventura, et compagnie…

Je l’avais annoncé, le voici : le premier compte-rendu de lecture cinéphile. Ce mois-ci, et pour commencer, j’ai choisi de vous parler d’un ouvrage paru en octobre 2012, Les Grandes gueules du cinéma français, de Philippe Lombard. Il est publié aux éditions Express Roularta, maison d’édition qui, je dois l’avouer, m’était jusqu’alors complètement inconnue.

Les Grandes gueules du cinéma français

Ce livre propose un panorama de 30 ans de cinéma français, à travers quatre figures mythiques – et viriles : Gabin, Ventura, Belmondo et Delon. Il ne s’agit absolument pas de quatre biographies ou filmographies juxtaposées. Si, à la rigueur, la première hypothèse peut paraître absurde – avec déjà tant de biographies, mémoires et autobiographies de ces acteurs, pourquoi compiler quatre parcours en un seul livre ? – la seconde aurait pu paraître séduisante. On aurait en effet très bien pu imaginer un choix de films des différents acteurs, avec une très riche iconographie. Il n’en est rien ici.

L’auteur nous offre en effet une rétrospective des parcours croisés de ces quatre monstres sacrés du cinéma français, le tout parrainé par Georges Lautner. Personnellement, la préface de Lautner m’a un peu déçue : trop courte, trop abrégée dans le témoignage, mais passons.

Au-delà des tournages communs, des rivalités possibles ou exagérées par la presse de l’époque, le livre nous donne à voir la relation extra-professionnelle, voire personnelle, de parrain non déclaré à filleul, de père putatif à fils, d’une génération à une autre. Les rencontres, les « coups de foudre » au masculin – qui rappellent un petit peu le genre de relations que pouvait avoir Brassens avec Brel, Ferré, etc. – les séparations, les brouilles, les réconciliations…

Le livre se lit moins par amour du style que pour le plaisir des anecdotes, les choses que l’on sait, que l’on devine plus ou moins, ou que l’on découvre… Des morceaux de vie drôles ou émouvants. Petite sélection :

Un repas entre Gabin, Bernard Blier et Ventura, raconté par ce dernier :

De quoi parlions-nous en mangeant ? Entre intellectuels, on a commencé par des recettes de cuisine et des bonnes adresses, et patati et patata. Et à la fin du repas, et Dieu sait si c’était un bon repas, Blier dit : « Je viens de découvrir une adresse fabuleuse ! » « Ah bon ? fait le Vieux. Et  c’est quoi ? » Blier n’en pouvait plus, mais il avait les larmes aux yeux en nous parlant du pot-au-feu d’un restaurant à la gare du Nord. Ensemble, on a commencé à « peindre » ce pot-au feu. Et d’un coup, ils se sont levés de table et Jean a dit : « On y va ! » Je leur ai dit : « Ça, c’est pas possible, les gars ! Demain on va mourir, on va éclater ! » À onze heures du soir, on prenait la voiture et on allait bouffer un pot-au-feu !

Soirée de gala du Clan des Siciliens :

À la soirée de gala, Lino remercie l’assistance au nom de son association et laisse la place à Verneuil, qui décide de jouer un tour à Jean Gabin, resté assis dans la salle, car il a horreur de prendre la parole en public. « Devant 2000 personnes, je lui ai dit : « Mon cher Jean (…) je suis très fier d’avoir fait un tout petit bout de chemin dans ma vie avec toi. » Je n’avais pas fini que 2000 personnes se sont levées, et que 500 d’entre elles se sont ruées sur Gabin. On l’a pris par la peau des fesses et je l’ai vu tout d’un coup porté à bout de bras tandis qu’il criait : « On veut m’buter ! On veut m’buter ! » Et sans que Delon, Ventura ou moi n’ayons eu le temps de bouger, il s’est trouvé catapulté sur scène en deux secondes.

L’auteur s’appuie sur un certain nombre de textes de témoins directs, dont je retiendrais deux que j’ai moi-même particulièrement aimé :

  • Conversations avec Claude Sautet, de Michel Boujut. De passionnants entretiens avec le réalisateur de Max et les ferrailleurs, César et Rosalie, Les choses de la vie, Un coeur en hiver et Nelly et Monsieur Arnaud. L’un des réalisateurs fétiches de Romy Schneider.
  • Lino Ventura : une leçon de vie, de Clelia Ventura. Un magnifique ouvrage, avec des facs similés, des photos, des documents, rassemblés par la fille de Ventura sur son père. Je promets bientôt un article sur les enfants d’acteurs et de réalisateurs qui écrivent sur leurs parents, mais celui-là compte parmi mes préférés.

On referme ce livre, Les Grandes gueules du cinéma français, avec une foule d’images dans la tête. Bien que mes préférences aillent à Ventura et Gabin, et que j’aie beaucoup d’images d’eux qui me viennent, je vais essayer de conclure en donnant pour les quatre le film que je retiens, et bien que ce ne soit pas l’esprit du livre, en les séparant :

  • Gabin. Je tricherais si je parlais de Deux hommes dans la ville, qui est vraiment un film magnifique avec Delon, poignant et bouleversant. Je préfère évoquer French Cancan, son premier film en couleur, qui évoque Montmartre et la naissance du Moulin Rouge, le monde de la rue et du spectacle, sous la direction de Renoir.
  • Ventura. C’est avec lui que c’est le plus difficile de n’en choisir qu’un. Dans la comédie, il y a les inévitables Tontons flingueurs, dans le drame historique, la tension permanente de L’Armée des ombres. Je choisis Garde à vue, où il incarne face à Michel Serrault, soupçonné de meurtre, un commissaire impeccable. Apparition spectrale de Romy Schneider qui joue la femme énigmatique et très peu solidaire de Serrault.
  • Belmondo. L’as des as : une intrigue à la Indiana Jones avant l’heure, avec des scènes à hurler de rire (évidemment, Gérard Oury en réalisateur) et une Marie-France Pisier impériale pour donner la réplique à Jo Cavalier.
  • Delon. Le Cercle rouge, de Jean-Pierre Melville. D’abord, pour l’exploit du casse, méticuleusement préparé. Ensuite pour le casting, avec des pointures aussi impressionnantes que Delon : Montand, Périer… Et Bourvil, dans son dernier rôle, et selon moi, le plus beau.

Une bibliothèque idéale sur le cinéma

Edward Hopper

Edward Hopper

Il est temps que je présente un peu plus en détail un projet qui me trotte dans la tête depuis une petite semaine, et surtout depuis mon compte-rendu de lecture de 5e avenue, 5 heures du matin.

Ce projet tient en six mots, et donne son titre à cet article : une bibliothèque idéale sur le cinéma. D’où vient-il ?

D’abord de mon environnement personnel : j’ai une bibliothèque – il faut entendre ici le meuble, et non la pièce, je ne dispose pas encore de l’espace suffisant pour consacrer une pièce entière à des livres – j’ai donc une bibliothèque entièrement dévolue au cinéma. On y trouve aussi bien ce qu’on appelle des « beaux livres », des biographies, des entretiens, des correspondances, que des essais, voire des romans.

Ensuite, de ma formation. Dans le cadre du Master « Métier de professeur documentaliste », j’ai réalisé un mémoire sur le Non-film et les bibliothèques spécialisées en cinéma, à savoir la BIFI (la bibliothèque du film, qui se trouve à l’intérieur de la Cinémathèque française, et la bibliothèque François Truffaut, au Forum des Halles). Je traduis : le Non-film, c’est tout ce qui aide à la compréhension du cinéma, tout ce qui entoure le film, aussi bien les costumes, les accessoires, les archives, que les ouvrages consacrés au cinéma, et c’est cela qui m’intéressait tout particulièrement. Grâce à ce mémoire, j’ai passé l’année à lier étroitement travail et plaisir, en appliquant des notions professionnelles (classification, valorisation, politique documentaire) à mes dadas personnels, ce que je reproduit parfaitement, sous une autre forme, dans le cadre de ce blog.

Enfin, cela vient d’une réflexion sur ce blog et sur le fait que je souhaite le rendre tout aussi Cinephile que Doc. J’ai déjà parlé de cette idée à quelques personnes, qui ont été suffisamment encourageante pour que je la creuse. L’objectif : proposer des comptes-rendus de lecture de livres sur le cinéma, les réalisateurs, les acteurs, les films. Bien-sûr, c’est aussi un prétexte pour acheter des livres – MIAM, et je ne vais pas bouder mon plaisir. Reste à savoir où les ranger !

Maintenant, le détail du projet :

  • une à deux fois par mois, la critique d’une publication récente (fin 2012-début 2013 pour février, mars et avril) sur le cinéma ;
  • en fonction des actualités culturelles (anniversaires, films, évènements) ou de mes propres envies, une sélection d’ouvrages « coups de coeur » consacrés à un film, un acteur, un réalisateur. Aussi bien des « classiques » du genre que des nouveautés, ou des inattendus.
  • évidemment, je suis ouverte – même si l’adjectif finit par me faire sourire à force de l’employer, à toute suggestion de lectures ou d’articles pour enrichir cette bibliothèque idéale.

Sortie très prochainement du premier numéro !

Vous êtes toujours fermée !

C’est certainement la phrase que j’ai le plus entendu la semaine dernière. Je dois d’abord souligner combien j’apprécie cette tournure de phrase qui m’assimile au CDI. Le CDI est fermé = Je suis fermée. C’est devenu une blague entre collègues. Je suis ouverte : large sourire, air détendu, mains en offrande. Je suis fermée : visage crispé, bras croisés, air constipé. J’ai essayé de m’imaginer ce que c’était, pour un être humain d’être fermé. Ce qui m’est venu à l’esprit, c’est surtout cette comparaison :

Liberté

Ouvert

Prison

Fermé

J’exagère peut-être un petit peu. J’aime bien aussi les expressions anglaises qui traduisent ouvert et fermé : open-minded / narrow-minded. En anglais comme en français, si l’on utilise l’adjectif ouvert, on ne prend pas son contraire pour désigner… le contraire, on parle de quelqu’un d’étroit. Mais je m’égare.

Pourquoi donc le CDI était-il si souvent fermé ? Je n’était pas malade, je n’étais pas en grève, j’étais physiquement présente au collège, voire au CDI, mais les élèves n’avaient pas accès au CDI. Je résume la semaine :

  • le lundi, le CDI était fermé le matin, parce que j’accompagnais la sortie « Collège au cinéma », mentionné dans cet article ;
  • le mardi, à nouveau fermé le matin : j’étais jury d’oraux, pour le projet sur les énergies, en collaboration avec mes collègues de physique-chimie et de français : c’était la phase finale de ce projet, présenté ici ;
  • le mardi après-midi, j’avais deux heures en séance avec des demi-groupes de 5e, venus pour un travail en SVT ;
  • même chose pendant deux heures le jeudi (matin et après-midi) et pendant une heure le vendredi (matin) ;
  • le jeudi soir, de 15h à 17h, le CDI est réservé aux élèves de 3e DP (découverte professionnelle).

Au total, sur trente heures d’ouverture en temps normal, le CDI n’en a assuré que 16. Du coup, j’ai du faire face aux reproches des élèves qui veulent venir pendant leurs heures de permanence, et qui trouvent, soit porte close, soit le CDI déjà occupé par une classe. Et j’ai dû promettre que, oui, la semaine d’après, soit cette semaine, le CDI serait ouvert ! Malheureusement, il faudra prendre en compte à nouveau projets et réunions.

  • ce lundi après-midi, de 15h à 16h, je vais en salle informatique pour travailler sur le projet d’atelier lecture avec les élèves de soutien CLA ;
  • mardi, j’ai une classe de 6e en demi-groupe pendant deux heures (un premier demi-groupe la première heure, l’autre l’heure d’après) pour travailler sur E-SIDOC, avec ceci comme document de travail :

Séance E-SIDOC 6e

et avec un questionnaire de français sur les expressions de la Bible.

  • et jeudi après-midi, je suis en réunion à la Défense, au salon InterTice

Sachant que la semaine prochaine, j’ai une journée de formation sur l’usage d’Internet dans les CDI, et que du coup, celui du collège sera fermé toute la journée, je sens que ça va encore grincher !!!

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