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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : juin 2013 (Page 1 sur 2)

Portrait d’un groupe de femmes

Il y a peu, Eva et moi avons publié sur nos blogs respectifs des « articles conjoints » sur ces actrices qui brillent par le jeu monochrome. Nos articles étaient-ils justes ou méchants gratuitement, chacun est libre de son opinion. Cependant, l’argument que nous avons toutes les deux retenu – et qui nous a été suggéré par une amie d’Eva, c’est que la faute n’en incombe pas forcément aux actrices, mais plutôt à ceux qui les dirigent.

C’est donc à cette amie – que je ne connais pas personnellement – qu’est dédié cet article, dont le titre est librement inspiré d’un merveilleux film avec Romy Schneider. Voici un petit billet sur les réalisatrices. Il n’étudiera pas la technique cinématographique, ni les motivations psychologiques, encore moins les sujets de prédilection. Il se contentera d’évoquer, de manière totalement subjective, quelques-unes des plus belles personnalités cinématographiques féminines (et françaises – j’avoue mon ignorance en ce qui concerne les autres nationalités, et je suis ouverte à toute suggestion).

Avant toute chose

Edward Hopper

Edward Hopper

Curieusement, j’ai l’impression que les réalisatrices dirigent assez peu souvent un homme en particulier ou un groupe d’hommes. Les films de réalisatrices que j’ai pu voir étaient soit :

  • des films autour d’une femme
  • des films sur un groupe de femmes
  • des films sur un couple ou un groupe mixte

Du coup, si l’on peut aisément constater et évoquer les rapports entre un réalisateur homme et son ou ses actrices – chaque réalisateur ayant sa ou ses muses (Hitchcock et ses blondes, Chaplin, Bergman, Truffaut, Godard, Sautet…) au même titre que les écrivains, les peintres… – il est beaucoup plus difficile d’évoquer les relations entre une réalisatrice et un acteur. En tout cas, la chose ne me frappe pas. Est-ce un tabou ? Est-ce par pudeur ? Ai-je manqué des rencontres entre réalisatrice et acteur ? Je l’ignore.

Ce qui frappe également, c’est la propension des réalisatrices à être soit des anciennes comédiennes (l’envie de passer derrière la caméra), soit des personnes ayant baigné, parfois dès le plus jeune âge, dans l’univers du cinéma (fille de, soeur de, et autres liens de parenté). Dans la première catégorie, on retrouve notamment Agnès Jaoui, Zabou Breitman ou Diane Kurys. Dans la seconde, Tonie Marshall ou Danièle Thompson. L’une des seules exceptions notables est Agnès Varda, qui est à l’origine photographe, et, si l’on peut excuser cette formulation, réalisatrice « ex-nihilo ».

Petit florilège de films et d’univers féminins

Je ne vais pas davantage m’attarder sur cette introduction. Je commencerai par présenter quelques-uns des films réalisés par des femmes, qui m’ont touché ; puis je sortirai un peu de ce cadre pour évoquer, selon moi, les plus beaux portraits de femmes au cinéma.

Commençons par les fondamentaux. Je n’ai vu qu’un film de Varda. Un seul. Je n’ai jamais vu Cléo de 5 à 7. Et pourtant celui que j’ai vu m’a laissé un souvenir inoubliable : L’une chante et l’autre pas. C’était un film magnifique, sur deux femmes et leur parcours féminin et féministe entre 1962 et 1976. Parfois, il suffit de ne voir qu’une fois un film pour qu’il s’attarde en nous. On peut en oublier les images, les dialogues, la trame, mais on n’en oublie pas pour autant la saveur et l’intelligence. L’une chante et l’autre pas fait partie de ces films. Ces deux femmes-là, on les voit, on les aime, on les suit, et elles vous restent. Si jamais vous avez l’occasion de les découvrir, ne la ratez pas !

L’un des univers féminins que j’aime le plus, c’est celui de Diane Kurys. Pas seulement parce qu’elle a réalisé Diabolo menthe, un très joli film autobiographique sur son enfance (et celle de sa soeur) dans les années 60. Certes, Diabolo menthe est touchant, émouvant, drôle. Mais je préfère la Diane Kurys qui a réalisé il y a peu le biopic sur Sagan, et qui a magnifiquement dirigé, non seulement Sylvie Testud, mais aussi tout un petit groupe de comédiens brillants (Jeanne Balibar, Guillaume Gallienne, Pierre Palmade, Denis Podalydès) dans ce film. Ce n’est pas un biopic pour faire un biopic, et Kurys ne se contente pas de reconstituer, à grand renfort de maquillage ; c’est un superbe portrait de groupe.

J’ai aimé les films d’Anne Fontaine, Nathalie…, l’histoire d’une femme qui veut piéger son mari infidèle avec l’aide d’une prostituée, et La Fille de Monaco, où, pour le coup, cette réalisatrice dirige sans fausse note un Fabrice Luchini, avocat brillant, qui perd complètement pied devant une présentatrice météo locale – le cliché de la blonde dans toute sa splendeur.

J’ai trouvé superbe l’un des films de Zabou Breitman, Se souvenir des belles choses, un film sur la mémoire, et l’histoire d’amour entre une jeune fille qui la perd et un homme qui la retrouve. Jeanne Labrune, quant à elle, fait des films sur des situations, des quiproquos, des petites choses éphémères, l’anodin, le quotidien, les tics et les manies des gens. Ces films font partie de ce qu’on appelle les « films chorales », où les gens n’en finissent pas de se croiser, de se perdre et de se retrouver par hasard (voir Ça ira mieux demain).

De Danièle Thompson, j’ai aimé Décalage horaire, avec le couple improbable de Juliette Binoche et Jean Reno ; et Fauteuils d’orchestre, lui aussi film chorale, qui s’attardent sur les petits métiers qui observent de loin la scène d’un théâtre (gardienne, serveuse, etc.). De Tonie Marshall, Vénus beauté institut, mais pour Nathalie Baye, pas pour Audrey Tautou ni pour Mathilde Seigner ; et Au plus près du paradis, film étrange qui se remémore un autre film, Elle et lui, et où Deneuve déborde de l’écran.

Et bien-sûr, on ne peut pas évoquer les réalisatrices françaises sans parler d’Agnès Jaoui, même si je la préfère de beaucoup en comédienne, dans Un air de famille (dont elle est co-scénariste de toute façon) et On connaît la chanson (co-scénariste aussi).

Voilà pour les femmes réalisatrices.

Portraits de femmes

À présent, ça se corse : j’élargis un petit peu (je sors de France aussi). De beaux personnages de femmes, réalisés par des hommes, selon moi :

  • Romy Schneider dans La Banquière – le portrait d’une femme libre et effrontée dans les années 20, inspirée par le personnage de Marthe Hanau ;
  • les femmes dans le cinéma d’Almodovar. Almodovar filme les femmes à merveille. Surtout dans Talons aiguilles, Tout sur ma mère et Volver.
  • Anne Bancroft dans Le Lauréat, avec Dustin Hoffman. J’ai toujours eu un faible pour Mrs Robinson. Si vous pouvez voir la même Anne Bancroft dans À la recherche de Garbo, de Sidney Lumet, vous êtes quelqu’un de très chanceux !
  • Ça remonte loin, mais il y a aussi Danielle Darrieux dans Madame de, de Max Ophuls et Bette Davis dans Eve, de Mankiewicz. La grande classe.
  • Meryl Streep dans Sur la route de Madison, de et avec Clint Eastwood, et dans The Hours, accompagnée de Nicole Kidman – une incroyable Virginia Woolf – et de Julianne Moore.
  • Et pour un retour en France, Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier (mais surtout Charlotte Rampling) dans Swimming Pool, de François Ozon.

Dimension visuelle de Facebook

Aujourd’hui, pas de cinéma, et ce n’est pas non plus l’un des hors-séries promis pour cet été, mais simplement une petite réflexion personnelle, qui m’a été soufflée par l’une de mes amies sur Facebook. Cette réflexion, que j’ai intitulée « Dimension visuelle de Facebook » vient aussi d’une habitude tenace chez moi : Facebook est l’un des premiers sites auxquels je me connecte le matin, et l’un des derniers dont je me déconnecte le soir. C’est dire si je suis sensible à ses effets visuels…

Un échantillon de dépendance numérique

On peut aborder Facebook sous différents angles, de diverses façons – l’année où j’ai passé le CAPES de documentation était d’ailleurs celle durant laquelle est sorti au cinéma The Social network, film que je recommande à ceux qui ne l’auraient pas vu :

  • Réseau social avec la mise en question de la gestion des données personnelles et, justement, de la sociabilité de l’internaute ;
  • Partage et mutualisation de l’information ;
  • Veille de l’actualité. De quelle manière y’a-t-il une particularité « Facebook » dans le suivi de l’actualité (sélection de l’information par l’internaute) ?
  • Profilage des publicités en fonction du sexe et de l’âge de l’abonné (bandeau de droite) ;
  • Ou encore, question qui se pose de manière plus générale sur l’ensemble des sites internet, droit à l’image et droit de l’image.

Ce qui m’intéresse – et cela, complètement en amateur – ce sont les effets visuels de Facebook. Les stimuli, ce qui attire l’oeil lorsqu’on se connecte. Au-delà de la prédominance bleue, une fois que je me retrouve sur la page d’accueil, les premières choses que je regarde, ce sont :

Capture d’écran 2013-06-26 à 10.02.42

  1. les notifications, messages et demandes d’ajout en haut à gauche – en rouge, un chiffre. Le rouge capte directement l’attention.
  2. le bandeau de gauche : y’a-t-il de nouvelles infos sur lesquelles cliquer ? Nouveaux messages, informations classées par listes et par groupes auxquels je suis abonnée.
  3. le fil central d’actualité. Qu’est-ce qui s’est passé depuis les cinq dernières minutes où j’étais dans la cuisine / dans la salle de bain / le dos tourné, et qui serait miraculeusement apparu entre temps ?
  4. la traque des petits points verts. Qui est connecté en même temps que moi ?

Capture d’écran 2013-06-26 à 10.02.51

La lecture visuelle de Facebook n’est pas plus originale, et pas moins, que celle de n’importe quel site Internet. Une lecture d’informations de gauche à droite et de haut en bas. En revanche, dans le cas de la lecture d’images, cela peut donner parfois des petites choses intéressantes.

Je ne m’avancerai pas à faire de grandes théories sur le conditionnement du regard par le réseau social, ou sur la comparaison d’une image lue sur un site de presse en ligne ou sur Facebook, même si je suis convaincue que ce serait passionnant. Je me contenterai d’évoquer un petit cas particulier.

Photographie et réseau social

Hier, je me suis connectée sur Facebook. Après la traque aux petits points rouges, la première chose qui m’a attiré l’oeil, c’est une photo publiée par une amie. Cette amie, passionnée de photographie, publie une fois par semaine (et parfois plus souvent) ses productions. Vous pouvez retrouver différents exemples de son travail sur son espace Flickr.

Sandrine aime les petites choses, les contrastes entre ombres et lumières, les instantanés qu’elle capture, les moments fugitifs. J’adore les photos qu’elle a prises cet hiver, de flocons et de glaces ; ses images d’insectes en gros plan, de nervures de feuilles d’arbre…

Chaque semaine, elle publie une photo en relation avec un thème choisi par l’administrateur d’un groupe Facebook dont elle est membre. Cette semaine, le thème était : « Faire deviner une odeur ».

Capture d’écran 2013-06-25 à 22.04.18

La photo était à ce moment-là la première information affichée dans le fil d’actualité, et la lumière a tout de suite attiré mon attention. Il s’agit d’un mouvement pris sur le vif, celui de la flamme et de la fumée – Sandrine m’a expliqué qu’il s’agissait d’une photo réalisée avec un retardateur et en mode rafale.

La lumière s’étale sur la main qui tient l’allumette, se propage. On a l’impression d’une flamme en suspension dans l’air, d’une goutte de lumière qui vivrait par elle-même, presque générée par la personne qui se tient à l’arrière-plan.

Retour aux origines

Ce qui rend la lecture de cette image particulière, c’est que, pour une fois, il faudrait la lire de droite à gauche pour suivre le mouvement. Et cependant, lorsqu’elle apparaît sur la page d’accueil de Facebook, notre oeil va de gauche à droite et de haut en bas, et il suit un mouvement anté-chronologique.

La photo se déplie progressivement, à mesure que nous faisons glisser les informations et voilà le sentiment qui s’en dégage : celui d’un retour en arrière. La conséquence (la flamme) avant la cause (utiliser une allumette) ; la lumière avant le mouvement qui l’a suscitée. L’être avant le devenir.

Une fois ce premier mouvement du regard achevé, une fois qu’on a lu, à l’envers, cette photo, l’oeil peut alors reconstituer le véritable mouvement logique, il peut le revivre, et replacer à l’endroit la cause et la conséquence.

Sandrine Leroy

Sandrine Leroy

Tout cela pour dire quoi ? Avec une simple photo, j’ai eu l’impression de revoir ces mouvements avant / arrière d’un cinéma au ralenti ou d’un magnétoscope en accéléré (pour les nostalgiques). J’ai eu le sentiment d’un flashback et d’une accélération du mouvement simultanés. J’ai senti qu’on m’offrait plus qu’un moment, qu’un instantané incroyablement fugitif : dans la fraction de seconde où mon regard est allé de gauche à droite, puis revenu de droite à gauche, j’ai participé au processus de création. J’ai moi-même suscité ce mouvement et fait de cette photo ce que son auteur voulait qu’elle soit, un instant étiré, une « minute affranchie de l’ordre du temps », et que l’on pourrait revivre à l’infini.

Peut-on rater un livre sur Cocteau et Marais ?

Qualités et défauts du commentaire

Lorsque l’on s’intéresse aux ouvrages consacrés au cinéma, comme lorsqu’on lit la biographie d’un écrivain ou une étude de ses œuvres, c’est pour approfondir une question, par curiosité pour un sujet qui a attiré notre attention. On s’attend donc à ce que le dit ouvrage nous enrichisse, fasse preuve d’érudition et d’honnêteté intellectuelle.

Malheureusement, dans de rares circonstances, l’ouvrage consacré au cinéma ou à la littérature sera à tel point dépourvu de l’une et de l’autre qu’il nous rappellera à cette réalité : l’essentiel est l’œuvre en elle-même, et non son commentaire ; le texte prévaut sur la biographie, le film prévaut sur le non-film. Et le lecteur en vient à se demander comment on peut manquer un sujet. Pourquoi choisir de publier sur une thématique, et comment réussir à se faire publier si cela revient à gâcher ? En d’autres termes : comment faire un mauvais livre sur un bon sujet ?

Je n’aime pas faire de mauvaise critique. Même lorsqu’un livre, par certains aspects, ne me satisfait pas (des longueurs, une structure alambiquée, de la confusion dans son propos), j’essaye de me concentrer sur ses aspects positifs.

 Et pourtant, tout était possible

cocteau et marais

On peut s’intéresser à Jean Cocteau et à Jean Marais pour de nombreuses raisons. D’abord parce qu’il s’agit d’un couple fascinant, de deux artistes complets : poète, dramaturge, réalisateur, dessinateur, sculpteur, pour l’un, comédien, metteur en scène, peintre et sculpteur, pour l’autre. Ensuite parce qu’il s’agit aussi de deux univers artistiques uniques. On peut donc les étudier de multiples façons, s’intéresser à leurs vies, à leurs filmographies, à leurs créations, à leurs influences. Ceux qui se passionnent pour eux ont l’embarras du choix, « littéralement et dans tous les sens ».

Dernièrement je me suis laissée tenter par un livre consacré à ce couple artistique, et intitulé Marais et Cocteau : l’abécédaire. La couverture m’a attiré l’œil. A présent, cependant, je suis tellement furieuse contre ce livre que je n’ai même pas envie d’en laisser une trace visible sur mon blog. Ce livre est une véritable escroquerie intellectuelle.

Paru en juin 2013, il se présente comme un dictionnaire, « une foule d’anecdotes inédites et insolites », préfacé par le filleul de Jean Cocteau, Jean-Pierre Dermit. Même l’auteur, à première vue, présente bien : Frédéric Lecomte-Dieu, collaborateur du Festival de Cannes, il a l’air d’avoir connaissances et contacts.

Pourtant, dès passée la préface, on commence à déchanter… et arrivé au bout, péniblement, surmontant l’agacement, on ne peut pas faire autrement que de voir la réalité en face : c’est mal fichu.

Un mauvais dictionnaire : pourquoi ?

Un dictionnaire peut être un objet de lecture passionnant, lorsqu’il se penche sur une thématique particulière. J’ai déjà consacré un article à ce sujet. Pourquoi celui-ci loupe son but ? Pour plusieurs raisons :

  • Il n’y a pas de renvois à la fin des articles.
  • Les citations de Cocteau et de Jean Marais choisies sont d’une platitude achevée et ne rendent pas justice à leur originalité. Citation de Jean Marais sur la peinture : «Quand je peins, je m’amuse.»
  • Certains articles sont incomplets, évoquent une personnalité avec rapidité, presque par-dessus la jambe, d’autres sont simplement ordinaires.
  • D’autres encore font des allusions incompréhensibles au lecteur lambda :

Article Chatou : «Les Marais résident à présent au 101 boulevard Saint Germain. Jean Marais est envoyé au lycée Condorcet» (et c’est TOUT. On passe directement à l’article suivant ! Mais c’est quoi, Chatou ?)

  • On y trouve coquilles, incohérences, phrases incompréhensibles, qui donnent le sentiment d’un livre bâclé, que l’auteur et ses relecteurs n’ont pas relu.

Article Bourvil : «Il interprète Passepoil dans le film Le Bossu avec Bourvil» (dans un article sur Bourvil, effectivement, on s’en serait douté)

Article 11 octobre 1963 (sur le jour du décès de Cocteau) : «Cocteau est allongé d’académicien sur son lit dans son habit…» (oui, vous avez bien lu, la phrase est à l’envers)

  • On trouve des articles doublons, voire en triple : trois fois la mère de Cocteau apparaît sous différentes formes : Nom de famille – Prénom, Prénom – Nom de jeune fille, Nom de jeune fille – Prénom. La mère de Jean Marais apparaît au moins deux fois. Idem pour Picasso : deux articles, l’un sur « Picasso », l’autre, immédiatement après, sur « Pablo Picasso ».
  • Parfois les personnages apparaissent donc sous la forme Nom de famille – Prénom, ou Prénom – Nom de famille, mais aussi sous la seule forme Nom de famille. Il arrive aussi qu’on trouve des Nom de famille – Madame ou Monsieur, ou des Madame ou Monsieur – Nom de famille.
  • L’ordre chronologique est hasardeux. Dans certains articles, l’auteur évoque une personne, annonce sa mort tel jour de telle année, puis évoque des événements intermédiaires et redonne la date de sa mort à la fin de l’article (l’article sur la mère de Jean Marais en est l’exemple parfait).
  • Le lecteur ne comprend pas le choix de certains articles et l’oubli ou la déception causée par d’autres. On se retrouve avec un article sur Jacques Higelin, où se trouve juste une citation, sur Cocteau, dont on se serait bien passé. Par contre l’article sur l’écriture, où Cocteau aurait eu la part belle, ne donne lieu qu’à une seule et unique phrase :

«En 1978, Marais se met à écrire et à sculpter avec un plaisir fou.»

  • L’auteur accumule des expressions telles que « la rumeur dit », « selon certains », « … reste un mystère ». A quoi bon évoquer une incertitude ? Pourquoi ne pas donner la source de l’information ? Dans ce cas, il semble juste que le sujet échappe à l’auteur.

Bref : le livre nous laisse le sentiment qu’on se moque de nous, que l’auteur a juste voulu s’amuser mais qu’il n’a pas pensé une seconde aux lecteurs, qui attendent davantage qu’une compilation de potins et d’absurdités. Surtout : pourquoi ne s’est-il pas relu, ne s’est-il pas faire relire ? Se serait-il lassé de son sujet ?

Généralement, lorsque l’on se passionne pour quelque chose au point d’en faire un livre, on ne fait pas preuve de paresse, d’indifférence, de désinvolture ou de légèreté, on peaufine, on soigne, on accorde un peu d’attention à ce qui nous germe entre les doigts, comme le montre si bien Eva dans l’un de ses articles.

Peut-on survivre à ça ?

Voici donc la première mauvaise critique de Cinephiledoc. Mes comptes-rendus de lecture sur le cinéma remontant à février, j’aurais pu avoir plus tôt ce genre de déceptions. J’en étais venue à me dire que je serai peut-être épargnée. Heureusement, pour ceux que le sujet intéressent, voici quelques conseils sur Jean Marais et Jean Cocteau :

  1. Revoyez les chefs d’oeuvre de Cocteau, La Belle et la Bête, Orphée, L’Aigle à deux têtes (mon préféré, les répliques de Edwige Feuillère sont d’une merveilleuse virtuosité, l’atmosphère est sombre, mélancolique et au bord de la folie).
  2. Relisez La Machine infernale (une réécriture d’Oedipe), Le Bel indifférent, La Voix humaine, ses poésies, tout cet univers de réappropriation de la mythologie et de magie…
  3. Revoyez Jean Marais dans les films de Cocteau, mais aussi dans ses autres apparitions : Le Comte de Monte-Cristo, Si Versailles m’était conté, de Guitry, au milieu d’une pléiade d’autres acteurs français de l’époque, Le Bossu, Le Capitan, Le Capitaine Fracasse, Le Masque de fer (où il incarne un inoubliable D’Artagnan).
  4. Si vous voulez à tout prix lire quelque chose sur Marais et Cocteau, lisez l’autobiographie de Marais, Histoires de ma vie, les lettres de Cocteau à Marais, ou encore ce magnifique livre publié à l’occasion d’une exposition au musée Montmartre : Jean Marais, l’éternel retour, de Romain Leray.
  5. Rendez-vous sur le site de Jean Cocteau, allez vous promener à Milly La Forêt.

jean marais

Quant à moi, après cette corvée de lecture, je vous prépare les quelques hors-séries au programme de cet été, sans doute au nombre de trois, plus si j’ai le temps. Je n’en dit pas plus pour l’instant et vous laisse avec Cocteau :

Vous êtes une solitude en face d’une solitude. Voilà tout. (…) C’est la beauté de la tragédie, son intérêt humain qu’elle ne met en scène que des êtres vivants au-dessus des lois. Qui étions-nous cette nuit ? Je vous cite : «Une idée devant une idée.» Et maintenant que sommes-nous ? Une femme et un homme qu’on traque. Des égaux. (L’Aigle à deux têtes : II, 9)

Passion cinéphile

Deux phénomènes ont contribué à sacraliser le cinéma au vingtième siècle, en France :

  • sa « muséification » à travers la Cinémathèque (archivage, conservation, exposition de tout ce qui entoure le film et sa fabrication – décors, costumes, affiches, photographies, scénarios, et le film lui-même, ses copies et ses extraits) et sa représentation (projection) ;
  • sa réflexivité, tout ce qui s’apparente chez lui à une étude de soi, à travers la critique, par voie de presse ou d’ouvrages documentaires.

Cinémathèque et cinéphilie

Les ouvrages qui s’intéressent à ces sujets s’apparentent à un travail d’archéologue. Qui est tenté par l’étude d’un état d’esprit et d’un enthousiasme qui prend naissance aux racines même d’un art, sera immédiatement conquis par eux. Deux sont particulièrement passionnants :

histoire de la cinémathèque française

  • Histoire de la Cinémathèque française, par Laurent Mannoni, s’intéresse au premier phénomène que j’ai mentionné plus haut. C’est un ouvrage consacré à l’institution de Henri Langlois, créée en 1936, portée par son génial créateur, dragon gardien d’un patrimoine gigantesque, d’un immense Xanadu où il règnera en maître quasi incontesté jusqu’à sa mort en 1977, à l’exception de l’épisode marquant de février 1968, dit « Affaire Langlois ». L’histoire ne s’arrête pas en 1977, cependant. Elle suit les évolutions de l’association, ses différentes directions, ses déménagements successifs, jusqu’à son installation à l’actuel 51 rue de Bercy.
  • La Cinéphilie, d’Antoine de Baecque, s’intéresse quant à elle au second aspect, les différentes formes de réflexivité sur le cinéma, depuis la simple passion du spectateur jusqu’à l’engagement critique du cinéphile, voire son passage à la réalisation de films, et ce dans un contexte qui va de 1944 à 1968.

La Cinéphilie d’Antoine de Baecque est parue pour la première fois en 2003 aux éditions Fayard. Elle a été rééditée cette année, aux éditions Hachette, collection Pluriel.

La cinéphilie

L’ouvrage d’Antoine de Baecque se mérite. On ne l’avale pas comme un menu de fast-food, on le savoure comme un repas gastronomique. Après tout, c’est bien à l’étude d’une gourmandise, d’une gloutonnerie, d’une boulimie culturelle qu’il se consacre. C’est l’étude d’une passion, d’un sentiment irrationnel au prisme de ses manifestations réelles (la critique). C’est l’exploration d’un courant de pensée comparable aux Lumières et au Romantisme en leurs temps. Voilà ce que nous indique l’avertissement :

Peut-on raconter la cinéphilie ? Elle demeure chose mystérieuse, rituelle, secrète : journal intime ou dialogue d’intimité à intimité. L’historien peut-il s’emparer d’une telle passion pour en proposer le récit ?

Querelle des Anciens et des Modernes

Une querelle des Anciens et des Modernes, il y en a une par siècle : celle du 17e, opposant les classiques qui s’appuient sur les auteurs antiques et les modernes qui veulent explorer de nouvelles formes ; celle du 18e autour du théâtre ; celle du 19e qui oppose les Romantiques aux classiques ; enfin celle du 20e, qui oppose la tradition française d’un « cinéma de qualité » et les tenants d’un cinéma nouveau.

C’est cette opposition que va raconter Antoine de Baecque. C’est cette histoire qu’il va nous reconstituer. Que l’on connaisse ou non, que l’on maîtrise ou pas, que l’on soit partisan des uns ou des autres, on ne pourra qu’être happé par le témoignage de ce bouillonnement intellectuel autour d’un seul art, d’une seule passion : le cinéma.

Entre 1944 et 1968, après la Libération (et après une guerre où le cinéma était presque exclusivement français), fort de l’émergence des ciné-clubs et de l’influence de la Cinémathèque, le cinéphile découvre tout un pan de cet univers qui lui échappait, Hollywood, le cinéma soviétique, puis progressivement, un nouveau cinéma mondial.

Deux grandes revues voient le jour : les Cahiers du cinéma et Positif. Au sein de leur rédaction s’activent les plus grands passionnés, soucieux de révéler aux spectateurs tel ou tel cinéaste de prédilection, de condamner les uns et de révéler le génie des autres :

Renoir ou Welles écrivent un film (…) comme Flaubert ou Proust pouvaient le faire d’un roman, en plaçant des virgules et des respirations là où ils le veulent, en convoquant la mémoire ou l’action quand ils le désirent dans la profondeur de champ. Ils inventent un style, et à travers celui-ci, ils sont créateurs, non plus seulement par le sujet qu’ils traitent. (p.105)

Défense du cinéma

L’un après l’autre, les chapitres de ce livre décrivent les grandes figures tutélaires de cette histoire : André Bazin en père spirituel, Georges Sadoul en adorateur du cinéma soviétique, François Truffaut, son livre d’entretiens avec Hitchcock et son article – coup de poing « Une certaine tendance du cinéma français », Roger Tailleur qui, fasciné par Bogart, préfère une politique des acteurs à la politique des auteurs, entre autres :

Bogart devient alors chez Tailleur l’archétype de la présence tragique : « Il est plus souvent du côté des coups reçus que des coups donnés, des perdants que des gagnants. Victime de passages à tabac sanglants et tuméfiants, réchappé de dix années de morts violentes, trempé au plomb et brûlé à la chaise (…) c’est la souffrance qui se lit dans son regard. C’est du moins ce que j’y ai lu tant qu’a duré ma passion bogartienne. Cette passion, cependant, n’est pas christique. Elle est tragique, simplement. Et ce tragique porte, tout entier, mon héros vers son idéal. » (p.230)

D’autres étudient les « grandes crises » et les événements de la critique de l’époque : pro et anti-Hitchcock, pro et anti-Fuller, évolutions et ruptures au sein des Cahiers du cinéma, engagements politiques, mais surtout ce qui rassemble, dans un chapitre captivant : l’amour des femmes, des actrices comme élément déclencheur de la cinéphilie, et le passage d’une nudité suggérée à une nudité assumée (Chapitre « Amour des femmes, amour du cinéma : l’érotomanie cinéphile, maladie infantile des salles obscures ».)

Faire connaître et défendre le cinéma, voilà l’entreprise de ce groupe de critiques, avec ses crises, jusqu’au paroxysme de l’affaire Rivette (l’interdiction de La Religieuse en 1966) et de l’affaire Langlois, véritable mai 68 du cinéma.

Au-delà des oppositions et des conflits, ce qui émeut dans ce livre, dans cette Cinéphilie, c’est le sentiment d’assister, rétrospectivement, à un foisonnement, à un printemps intellectuel semblable à celui des encyclopédistes au siècle des Lumières. Ces hommes qui, malgré des sensibilités et des trajectoires différentes ont finalement fait partager une passion commune : celle d’un art et d’un savoir. Et ce sont encore eux qui ont le mieux répondu à l’exigence de cet Henri Langlois, gardien de ses trésors et collectionneur frénétique : « Une cinémathèque ne doit pas être un cimetière », en la poussant à son acmé : le cinéma ne doit pas être un cimetière.

Notons qu’Antoine de Baecque est également le co-auteur d’une excellente biographie de François Truffaut, et d’un ouvrage sur Tim Burton, entre autres.

A l’assaut des minaudantes !

Je minaude, tu minaudes, vous minaudez…

Le visage est un masque qui ne prend qu’une seule et unique expression. Les yeux sont écarquillés, les lèvres s’avancent dans une petite grimace qui se veut adorable et qui n’est qu’exaspérante. Moue, mine, petite voix qui agace l’oreille. Le visage peut changer, la moue reste la même. Blonde ou brune, grande ou petite, l’actrice est une minaudante.

Minaudante, c’est le nom qu’avec Eva, thèsarde adepte de foutaises et d’échanges inter-blogaux ; nous avons attribué à ces comédiennes d’une seule expression. C’est aussi le défaut de ces filles-là, qui ont marqué les esprits, heureusement ou malheureusement, avec un grand rôle où elles ont été soit disant révélées. Une fois que le rôle principal est décroché, nul besoin de faire davantage d’efforts, après tout : pourquoi se contenter de jouer alors qu’on a juste à être ? Et ces comédiennes, fortes des exemples qui les entourent, vont s’enfermer (ou être enfermées) dans un seul rôle : celle qui minaude.

Il est difficile de comprendre ce mécanisme qui semble typiquement français, et par lequel Depardieu ne fait que du Depardieu, Deneuve a le talent plus ou moins évident de caricaturer Deneuve, etc., etc.

La minaudante est donc le dernier bastion de la femme et de la comédienne française réduite à son minima dramaturgique et intellectuelle. Au 21e siècle, elle reste cette petite chose fragile et exaspérante que l’homme doit protéger et subir – et pourtant je suis loin d’être une féministe déchaînée.

Les mythes féminins au cinéma

Cauchemar, Füssli

Elle est l’héritière des mythes cinématographiques successifs : la femme soumise, la femme fragile et l’héroïne en danger, celle qui ouvre une bouche démesurée par la surprise, celle qui hurle sous les menaces du tueur et du monstre, celle qui s’évanouit de terreur. La femme modèle, idéale, femme au foyer parfois, en tout cas parfaite, les ongles peints, le brushing inaltérable.

Cette femme-là, personne ne l’a mieux incarné que Lauren Bacall dans le film de Vincente Minelli, La Femme modèle. Elle est la femme impeccable qui se change trois fois par jour, la femme radieuse et épanouie, mais qui hurle à la vue du sang ou qui s’évanouit lorsqu’elle voit son homme en danger. Ironie, caricature, Lauren Bacall y est merveilleuse parce que justement, c’est une comédienne, et non une actrice. Elle a le talent de se moquer des femmes, et en particulier d’elle-même. Elle fait des mines, qui ne sont que celles de son personnage, et qu’elle abandonnera dans un autre film où le personnage sera tout autre.

Mais d’autres prendront cette mine, cet air de « je souffle sur mon vernis à ongles pour le faire sécher » pour argent comptant, et en feront leur marque de fabrique. Elles auront dès lors toujours l’air d’attendre que leur vernis à ongles soit sec.

Minauder, à la française…

Parmi ces minaudantes, on retrouve pêle-mêle : Audrey Tautou, Mélanie Laurent, Judith Godrèche, Marion Cotillard. Désolée si je taille dans le vif. Je laisse à Eva les deux premières (c’est la semaine de l’échange, et je connais sa prédilection pour ces deux-là) qu’elle vous présente dans son dernier article.

Judith Godrèche est la minaudante par excellence. Je ne m’abaisserai pas à faire des plaisanteries sur son nom, mais je me risquerai tout de même à dire qu’elle le porte bien. Je n’ai jamais vu quelqu’un chez qui, excusez la charge, le mot désigne aussi bien la chose. Depuis Ridicule, où elle incarne une jeune femme scientifique et résolue à l’aube de la Révolution française, elle a gardé cet air exaspérant de « blonde » qu’on est obligé de prendre au second degré. L’exemple le plus frappant est L’Auberge espagnole où ses répliques sont d’une niaiserie achevée : « Xavier, vous me trouvez coincée ? » Sans blague ! Je compatis tout de même : c’est difficile de jouer les cruches, et de ne jouer que cela, et de faire si peu d’efforts que le réalisateur pense qu’on ne peut jouer que ça. Il faut une bonne dose d’auto-dérision, de dignité intérieure et d’abandon de soi pour se résoudre à de tels rôles. Du moins je l’espère pour elle !

Passons à Marion Cotillard. C’est une autre paire de manches. Excellente dans Un long dimanche de fiançailles (il faut dire que n’importe quel rôle féminin peut sembler profond à côté d’Audrey Tautou), tout le monde l’a trouvée grandiose dans La Môme, moi comprise. Elle a dû croire qu’avec un Oscar, on n’a plus rien à prouver à personne, et depuis, elle garde la même moue exaspérée, qu’on peut traduire « Je suis la femme par excellence et vous n’êtes que des insectes ».

Elle est aussi révélatrice d’une réalité incroyable propre aux minaudantes. Les minaudantes, qui, avec courage et audace sortiront de leur cadre deviendront de vraies actrices (Deneuve en est le plus bel exemple, après qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, c’est autre chose). Les autres, même dans un bon rôle, resteront minaudantes (Marion Cotillard dans The Dark knight rises et dans Inception). Sans audace, elles ne sortent pas du moule, et sont condamnées à une mort artistique – et physique – que l’on peut résumer par l’adage shakespearien : beaucoup de bruit pour rien.

L’allure et le ton

Les acteurs français ne sont pas non plus dénués de ces airs et de ces mines. J’en veux pour exemple Clovis Cornillac, qui joue toutes ses scènes (colère, bonne humeur, désespoir) avec l’air désabusé du type qui constate qu’il n’y a rien à la télé ce soir.

Les minaudantes – et leurs homologues masculins – diront tout de la même manière. Un exercice de style sans audace ni prise de risque qui ferait ressembler chacune de leurs répliques, quelle qu’elle soit, à un échange avec son voisin de table : « Passe-moi le sel ! » A ceci près que c’est de sel (et de tout corps) que manque leur jeu !

Et pourtant, il y a de l’espoir. Comme je l’ai dit, il suffit d’un peu d’audace pour sortir du cadre. Finalement, si l’on peut distinguer actrices et comédiennes, et si les minaudantes sont définitivement à ranger parmi les premières, d’autres catégories sont à l’oeuvre dans le cinéma français :

  1. Les monstres sacrés : comédiennes parvenues à maturité, anciennes minaudantes ou non, et dont le fait d’être suffit à justifier qu’elles apparaissent dans un film – mais elles, justement, en sont à un tel stade de leur carrière, qu’elles n’ont plus rien à prouver à quiconque. Deneuve, Ardant, Huppert, Adjani, et j’en passe.
  2. Les épanouissements progressifs. Ces comédiennes que l’on croit cantonnées à un même rôle, mais qui, ne vous y trompez pas, sont prêtes à tout pour surprendre. La plus belle démonstration d’audace. L’exemple le plus frappant est celui de Catherine Frot, que l’on croit au début cantonnée aux rôles de bille de clown, mais qui est juste magnifique dans les rôles dramatiques, qui sont les plus beaux de sa carrière : La Tourneuse de pages, Le Passager de l’été, L’Empreinte. Une vraie comédienne, issue des planches, et qui le prouve à chaque instant. On peut aussi compter parmi elles Sylvie Testud qui ne s’est jamais laissée enfermer dans quoi que ce soit…
  3. Les jeunes pousses prometteuses. Seront-elles minaudantes, passé un premier rôle convaincant, l’avenir le dira… du moment qu’elles sortent de l’étiquette bien rangée du « meilleur espoir ».

Cruel cet article ? Peut-être. Les jugements qui s’y expriment peuvent paraître sans appel. Je ne prend pas souvent parti contre. Je préfère toujours l’éloge au blâme. J’ose espérer que ces minaudantes qui me déplaisent aujourd’hui auront une maturité qui les montrera sous un autre jour, qui me les révélera. Je ne leur demande que ça. Et j’espère pour le cinéma français que les jeunes pousses d’aujourd’hui seront les monstres sacrés de demain. Sur ce, je laisse la parole à Eva pour continuer le massacre…

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