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Catégorie : Bibliothèque cinéphile (Page 3 sur 33)

YouTube et cinéma

Pour ce compte-rendu de lecture du mois de mars, j’avais pensé à deux angles d’attaque différents, que je vais finalement croiser.

En effet, je vais profiter de l’ouvrage qui m’intéresse aujourd’hui pour faire un petit point sur ma fréquentation et mes habitudes de la plateforme qui donne son titre à cet article.

Productrice ou consommatrice ?

Si je me penche sur les usages que je fais des réseaux sociaux sur lesquels je suis inscrite, je peux constater à chaque fois la même tendance : je m’inscris, je consomme, je produis, puis j’apprends à prendre de la distance, je redeviens spectatrice et je ne publie ou ne consulte que de manière très irrégulière…

Excepté Copains d’avant, ma première inscription sur un réseau social remonte à 2008 avec Facebook, je me suis ensuite inscrite sur Twitter en 2012, à peu près à la même époque j’ai commencé à consulter des vidéos sur YouTube et mon premier post sur Instagram remonte à 2019. 

Mon pic d’utilisation de Facebook remonte certainement à avant mon inscription sur Twitter, et si je continue à me connecter au moins une fois par jour, je ne poste plus grand chose, contrairement à Instagram que je lui préfère désormais, pour un usage exclusivement personnel, et où je ne poste que des photos de repas, de livres et de visites touristiques principalement. 

Concernant Twitter, c’est encore celui (malgré Elon Musk) que j’utilise le plus pour ma veille, puisque j’anime ou co-anime d’une manière plus ou moins suivie 4 comptes Twitter.

J’avais créé un compte sur Mastodon qui a vu son nombre d’abonnés frémir en octobre 2022, mais j’avoue ne pas y mettre les pieds, et je serais bien en peine d’en saisir à nouveau le fonctionnement si je devais m’y replonger. 

Néanmoins mon usage de Twitter est beaucoup moins compulsif qu’à une époque où j’y étais complètement accro…

Enfin concernant YouTube, j’ai commencé en 2012 par regarder les vidéos du Joueur du grenier (alors que je n’étais pas du tout gameuse) avec une préférence pour ses hors-série, je regardais des vidéos de vulgarisation qui touchaient à des domaines très divers, et j’ai brièvement publié des vidéos entre 2014 et 2016. 

Sur YouTube, comme sur les autres réseaux, j’ai commencé par tâtonner avant de trouver les vidéos et les chaînes que j’allais suivre avec assiduité, principalement des chaînes d’histoire, ce qui reste encore aujourd’hui les vidéos que je regarde le plus, et non des vidéos sur le cinéma comme on aurait pu s’y attendre.

YouTube cinéphile

Pendant très longtemps, les vidéos que je guettais dès leur sortie sur le cinéma étaient celles du Fossoyeur de films et celles de Blow Up, de la chaîne Arte, qui fait toujours mes délices à l’heure actuelle, et qui n’est pas sans rapport avec le livre qui m’intéresse aujourd’hui.

Il s’agissait vraiment très spécifiquement des deux chaînes ciné que je ne loupais pour rien au monde.

Les autres chaînes cinéma ne captaient pas aussi radicalement mon attention, je pouvais regarder quelques vidéos sans forcément en devenir une fidèle habituée.

D’autres chaînes dont la finalité première n’était pas forcément le cinéma l’abordaient cependant dans quelques vidéos pour mon plus grand plaisir, comme deux chaînes que je continue encore à suivre, celle de Nota Bene (histoire) et celle de Gastronogeek (cuisine).

De temps en temps, je tombais aussi sur quelques pépites isolées d’une chaîne YouTube trouvée au hasard, je guettais les vidéos suivantes, pour finalement découvrir qu’il faudrait savourer la rareté, voire se contenter des vidéos existantes quand elles sont toujours en ligne (c’est le cas de la chaîne de Ginger Force, celle de Fabien Campaner ou celle de Mr Meeea).

Comme tout abonné qui se respecte, j’ai de temps à autre accueilli avec plaisir les autres initiatives et travaux des YouTubeurs auxquels j’étais le plus attachée. Concernant le cinéma, c’est donc tout naturellement que T’as vu le plan ? de François Theurel figure dans ma bibliothèque.

On connaît les vidéos, on achète le livre. Concernant ma lecture de ce mois-ci, c’est cependant l’inverse qui s’est produit.

Le livre qui fait découvrir la chaîne

Lorsque j’ai terminé le livre dont je vais parler dans un instant, j’avais deux idées sur la façon dont je pourrais en parler.

La première, vous venez de la lire, c’était de questionner mon rapport à la plateforme de vidéos en ligne YouTube, et de voir dans quelle mesure le cinéma avait sa place dans mes abonnements à des chaînes… une place toute relative, comme vous avez pu le constater.

La seconde, c’était de faire en sorte d’écrire cet article pour le mois de mars, où j’ai souvent envie de mettre des femmes à l’honneur, qu’il s’agisse des autrices qui ont écrit les livres dont je parle, ou des actrices, réalisatrices, scénaristes auxquelles vont être consacrés mes articles.

Ce n’est pas forcément systématique : pour rédiger l’article de mars 2022, je me suis replongée dans les articles des mois de mars antérieurs, et je ne m’étais tenue à cette discipline (le terme est peut-être un peu trop fort) que deux fois sur les cinq dernières années… l’an dernier pour la BD de Catel et Bocquet consacrée à Alice Guy, et en 2018 avec l’article « Femmes au cinéma« .

Bref, j’avais tout de même envie d’en faire un nouveau rituel, et de m’efforcer sur Cinephiledoc de parler de livres écrits par des femmes ou consacrés à des femmes au mois de mars, et l’on verra l’an prochain si je m’y tiens.

D’autant que ce fameux livre qui tarde encore à arriver représentait pour moi un champ que je n’avais encore exploré : celui des YouTubeuses qui parlent de cinéma.

Je l’ai dit un peu plus tôt, parmi les YouTubeuses que je suivais, il n’y avait que Ginger Force (dont les vidéos ne sont désormais malheureusement plus disponibles en ligne) pour parler de cinéma.

Récemment, je n’avais pas pris la peine d’essayer de découvrir de nouvelles chaînes, même s’il est vrai que de nombreuses chaînes que j’avais plaisir à suivre ont depuis un moment déjà cessé leurs activités ou se sont tournées vers d’autres activités et d’autres formats… comme la cultissime Parlons peu, mais parlons ! des non moins fabuleuses Maud Bettina Marie et Juliette Tresanini.

C’est donc en fréquentant une librairie et non en naviguant sur YouTube que j’ai découvert le livre (et la chaîne) de Mélanie Toubeau.

T’as la Ref ? … et bien non !

En furetant dans le rayon cinéma de cette librairie, je suis tombée sur cet ouvrage, publié chez Hors collection en octobre 2022 : T’as la Ref ? : Un film peut en cacher un autre, de Mélanie Toubeau.

Après l’avoir pris en photo et posté sur Instagram au moment de ma lecture, c’est une amie qui m’a clairement fait comprendre que, si j’avais généralement les ref évoquées dans le livre, je n’avais pas la principale, et je ne connaissais absolument pas la chaîne de Mélanie Toubeau, La Manie du cinéma, ignorance que je me suis empressée de combler entretemps.

J’ai donc fait pendant quelques jours des allers-retours très sympathiques entre son ouvrage et sa chaîne, et ça ne faisait que rendre encore plus savoureux les allers-retours entre les films qu’elle évoquait et leurs sources d’inspiration.

Car c’est bien de cela qu’il est question dans son livre : les références entre les films, et les citations. Comment Blade Runner de Ridley Scott fait référence à Metropolis de Fritz Lang, comment Chicken Run propose une réécriture de La Grande évasion, comment La La Land rend hommage à Chantons sous la pluie, ou encore comment George Lucas est un fan absolu d’Akira Kurosawa.

Avec la chaîne YouTube et le livre de Mélanie Toubeau, on passe de l’agaçant « attends mais ça je l’ai déjà vu quelque part et je l’ai sur le bout de la langue » à l’inévitable « bon sang mais c’est bien sûr ».

J’ai retrouvé dans ce livre et dans cette chaîne le même petit bonheur des associations d’idées que j’affectionne dans Blow Up, où je scrute chaque semaine les films qui parlent de cheveux, d’escaliers ou de bowling… à la différence que l’association ne se fait plus en sautant d’un film à l’autre mais bien par les échos à l’intérieur d’un film.

Dans T’as la Ref ?, Mélanie Toubeau dissèque ainsi 40 films, leurs sources d’inspiration et les films qu’ils ont à leur tour inspirés, allant même jusqu’à glisser les épisodes des Simpsons où ces films apparaissent (Jurassic Park, Matrix, The Shining).

L’ouvrage est sacrément bien illustré avec affiches et plans, et donne pleinement à voir les jeux de miroirs entre deux films, voire plus.

À intervalles (presque) réguliers, elle glisse quelques pages consacrées aux références cinématographiques : la référence ou le plagiat, les clichés au cinéma, le cri de Wilhelm, les affiches du Festival de Cannes. Elle propose même deux petits jeux dans le livre que je ne spoilerai pas ici.

Lorsque l’on referme le livre, il nous reste deux petits regrets, l’un purement matériel – sur certaines pages partiellement imprimées en noir, l’encre blanche est illisible (petit défaut d’impression, qui pourra être corrigé, je l’espère, lors des rééditions éventuelles) – et l’un de lecteur : celui d’avoir fini le livre.

Mon livre rangé, je suis donc retournée sur YouTube pour voir les vidéos que je n’avais pas encore regardées, et j’ai lancé un film… histoire la prochaine fois d’avoir la ref…

10 ans de Lombard

Dans ce premier compte-rendu de lecture pour 2023, j’aimerais une nouvelle fois fêter l’anniversaire de ce blog.

En 2021, j’avais déjà fêté les 10 ans de l’obtention de mon CAPES en documentation.

J’ai déjà fêté son tout premier article, le tout tout tout premier (il manque un tout ici, non ?) publié en mai 2012, j’ai remis ça en septembre 2022, pour fêter mes 10 ans de carrière en tant que profdoc titulaire.

Cette fois-ci, je fête un anniversaire très particulier : celui du premier article qui a donné à ce blog sa forme actuelle, et à laquelle je me suis tenue depuis.

Les 10 ans d’une bibliothèque idéale sur le cinéma

Le 5 février 2013, je publiais un article sur ce site, intitulé «Une bibliothèque idéale sur le cinéma».

Je reprends ici d’ailleurs la même illustration pour l’article d’aujourd’hui…

En effet, Cinephiledoc n’avait alors que quelques mois, et j’étais déjà consciente du temps que pouvait prendre l’écriture de chaque article.

Toute à mon envie d’écrire et à mon enthousiasme d’avoir enfin trouvé une forme et un canal de publication qui me correspondaient, j’avais un rythme de production d’articles qui était assez frénétique, et qui n’aurait certainement pas tenu sur la durée.

Je suis toujours admirative des personnes qui tiennent un blog et arrivent à publier un article par semaine, voire plus. J’ai, depuis cet article d’intention publié en 2013, adopté un rythme des deux articles par mois (sauf l’été), l’un cinéphile, l’autre profdoc, qui me convient parfaitement.

Également dans cet article du 5 février 2013, j’expliquais l’origine de ce projet – ou plutôt les origines : un environnement personnel, une formation et l’écriture d’un mémoire sur le non-film et l’idée de maintenir sur ce blog l’aspect hybride, personnel et professionnel.

Ce qui me permettait aussi de maintenir ce blog sur la durée, c’est que la lecture de livres sur le cinéma ne m’a jamais lassée, j’y ai toujours trouvé mon compte, ce qui n’aurait sans doute pas été le cas si j’avais dû évoquer d’autres lectures – je laisse les comptes-rendus de lecture de romans, de bandes-dessinées, de littérature jeunesse à d’autres amoureux de la lecture bien plus compétents que moi pour les écrire…

J’estime de mon côté qu’il y a un type de livres dont j’aime parler et dont je sais (à peu près) parler : ce sont les livres sur le cinéma (et à la rigueur les séries télévisées, les dessins animés), bref je me réserve ce petit pan de lecture qui constitue aussi mon petit pan d’expression écrite numérique personnelle.

7 février 2013

Deux jours après cette déclaration d’intention, où je faisais référence à un compte-rendu de lecture publié un peu plus tôt et consacré à 5e avenue, 5 heures du matin (un livre magnifique consacré au film Breakfast at Tiffany’s), je décidais de rédiger le premier article cinéphile de Cinephiledoc.

J’en profite d’ailleurs pour préciser que j’ai mis longtemps moi-même à savoir comment écrire Cinephiledoc, omettant (in)volontairement l’accent aigu sur le E de cinéphile.

Cet article, intitulé « Gabin, Ventura, et compagnie… » commençait ainsi :

Je l’avais annoncé, le voici : le premier compte-rendu de lecture cinéphile. Ce mois-ci, et pour commencer, j’ai choisi de vous parler d’un ouvrage paru en octobre 2012, Les Grandes gueules du cinéma françaisde Philippe Lombard. Il est publié aux éditions Express Roularta, maison d’édition qui, je dois l’avouer, m’était jusqu’alors complètement inconnue.

Cela fait donc 10 ans que je publie des articles sur le cinéma, cela fait 10 ans que je parle sur ce site de Philippe Lombard, et cela fait aussi 10 ans qu’entre la parution de ses livres et la rédaction d’un article que je leur consacre, il peut s’écouler entre quatre et six mois – mais ça, il ne le savait pas encore…

Par un hasard assez incroyable, c’est avec la plume de Philippe Lombard que la véritable vocation de Cinéphiledoc (bon sang, avec un accent cette fois ou pas ?) a vu le jour. Et c’est ainsi, également, que presque chaque année depuis, les ouvrages issues de la même plume se sont retrouvés sur mon site, avec quasiment la même récurrence que l’association du prénom François et du nom de famille Truffaut.

Alors, cher Philippe Lombard, vous vous attendiez à un tel préambule pour l’article consacré aux deux petits derniers – qui, si ça se trouve, entretemps, ne sont plus tant les petits derniers que ça, étant donné votre rythme d’écriture, qui me fait pâlir de jalousie à chaque fois ?

En tout cas, ça se fête !

42 bouquins… en 2022

En octobre 2022, le sieur Lombard revendiquait d’avoir écrit avec Ça tourne mal… à la télé ! son 42e ouvrage.

Si l’on met de côté les contributions aux ouvrages collectifs – le fait que Belmondo en a écrit le même nombre dans Le Magnifique, et le fait que 42 est, comme chacun sait, la réponse à La grande question sur la vie, l’univers et le reste, on peut d’une part établir que la réponse est forcément cinéphile, et elle est forcément présente dans les livres écrits et publiés par Philippe Lombard entre octobre 2022 et février 2023.

Sur ces 42 ouvrages (ou 43, ou 44, voire peut-être même 45), voici donc ceux qui jusqu’ici figurent dans ma bibliothèque – je rappelle, idéale et sur le cinéma :

  • Les Grandes Gueules (déjà citées) du cinéma français 
  • Le Paris de François Truffaut (évidemment)
  • Paris 100 films de légende
  • Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! – La face cachée des titres de films enfin révélée !
  • Ça tourne mal !
  • Sous la casquette de Michel Audiard – Les secrets de ses grandes répliques
  • Louis de Funès à Paris, les aventures d’un acteur en vadrouille
  • Tarantino Reservoir Films
  • 300 anecdotes de tournage
  • Ça tourne mal… à Hollywood !
  • Ça s’est tourné près de chez vous !

À l’heure où j’écris cet article, je peux faire trois constats :

  1. l’article de Wikipédia consacré au sieur Lombard n’est pas à jour, et du coup c’était difficile de compter les 42 livres (au moment de ma consultation, la dernière mise à jour remonte au 4 novembre 2021) : j’en ai donc deux de plus dont je vais parler aujourd’hui !
  2. à force de parler de lui sur mon site, j’ai commencé à recevoir gratuitement et très généreusement les ouvrages de Philippe Lombard dans ma boite aux lettres, parfois même avant lui, mes remerciements sont alors régulièrement mêlés de contrition…
  3. depuis les 300 anecdotes de tournage, j’ai droit à des dédicaces que j’aime autant découvrir que la suite des livres, parce que j’ai toujours aimé quand on m’offre un livre qu’on y glisse un petit mot dedans ou dessus !

Sélection automne / hiver 2022

J’ai donc reçu dans ma boîte aux lettres en octobre dernier quasiment deux livres coup sur coup…

Passée la première page où je retrouve avec impatience la dédicace (et parfois le petit running gag qui me fait toujours sourire), je profite de cette découverte pour feuilleter ces petits nouveaux qui viennent garnir ma bibliothèque, et j’envoie un petit message de remerciement.

Le premier d’entre eux, pour le coup, rendait cet article de dix ans de Lombard, sinon obligatoire, du moins indispensable.

Il s’agit de Lino Ventura : Le livre coup de poing ! publié en octobre 2022 chez Hugo Image.

  • Un Lino qui se savoure

Avec Les Grandes gueules du cinéma français publié en 2012, mais pas seulement, j’ai lu un certain nombre d’ouvrages sur Lino Ventura, notamment ceux écrits par sa fille Clelia (en fait trois des quatre livres qu’elle a écrits sur son père, et j’ai une affection toute particulière pour Lino tout simplement : Souvenirs d’enfance et recettes de famille).

J’avais une maman qui adorait Lino Ventura et qui m’a transmis le virus, même si je suis loin d’avoir une connaissance exhaustive de sa filmographie.

Mais tout de même… je connais Les Tontons flingueurs quasiment par cœur, j’aime revoir cette blague de potaches qu’est L’Aventure c’est l’aventure, je contrebalance généralement la mélancolie de certaines chansons de Jacques Brel pas seulement avec Les Bonbons mais avec son « Je glisse Monsieur Milan » de L’Emmerdeur, et j’adore L’Armée des ombres et Garde à vue.

Lorsque je lis un livre sur Lino Ventura, je m’attends donc à deux choses :

  1. avoir faim
  2. vouloir immédiatement revoir l’un de ses films

Avec ce Lino Ventura haut en couleurs, où l’on se plonge dans cette filmographie foisonnante entrecoupée d’anecdotes, j’ai découvert avec plaisir cette double-page qui m’a immédiatement mise en appétit :

et j’ai revu Les Barbouzes (longtemps négligés parce que lorsque je veux revoir un Audiard/Lautner je me rue sur Les Tontons flingueurs)

Au-delà d’être un livre coup de poing, ce cru octobre 2022 est une véritable bible sur Lino Ventura – ce pourrait être un dictionnaire, un Lino de A à Z, si la construction n’était pas chronologique.

On y retrouve son parcours, les figures marquantes (les grandes gueules) : Gabin, Audiard, Blier, Belmondo, et j’en passe – le tout assaisonné de ces double-pages d’une indéniable efficacité : des scènes cultes, des « moments clefs » (les repas chez Lino, le plateau de tournage, Perce-neige, et pourquoi Lino n’a presque jamais embrassé ses partenaires…).

À la manière du livre qui se clôt sur ce grand cru qu’était Lino Ventura, on peut dire que ce Lombard là, lui aussi, est un grand cru.

  • Un nouvel opus dans la collection des « Ça tourne mal »

Le deuxième cru de l’automne / hiver 2022 fait partie de cette collection publiée chez La Tengo depuis 2019.

Après le premier Ça tourne mal, puis Ça tourne mal… à Hollywood et Ça s’est tourné près de chez vous (consacré aux faits divers qui inspirent le cinéma) voici le petit dernier (mais non l’ultime) : Ça tourne mal… à la télé !

Il se replace dans la lignée des deux premiers, revenant avec un certain plaisir fripon de sale gosse sur les déboires de la télévision, américaine mais pas que, et sur l’univers des séries télévisées.

Depuis l’épisode pilote foireux jusqu’à la fin pas toujours bien accueillie, les différents chapitres de Ça tourne mal… à la télé ! reviennent sur une petite sélection de déboires télévisuelles, de curiosités en animation et de projets en mode « ça aurait pu être dingue mais finalement ça n’a pas marché »… comme ce sabotage par Godard de son incursion dans cet univers du petit écran, avec une adaptation de série noire qui finalement ne se passera pas du tout comme prévu (mais avec Godard, comment s’attendre à autre chose).

Malicieux, facétieux, corrosif, comme à l’accoutumée, ce nouvel épisode de Ça tourne mal est comme tout épisode d’une bonne série, on en attend directement le suivant…

Et donc, cher Philippe, c’est reparti pour 10 ans ? et combien d’autres « bouquins » du coup ?

2022 : Palmarès de lecture

Le voici comme chaque année, fidèle au rendez-vous, le palmarès des lectures cinéphiles de 2022.

Dans ce palmarès de l’année, je retrouve des visages familiers que je continuerai à fréquenter en 2023, puisqu’ils s’invitent régulièrement dans ma boîte aux lettres – ici clin d’oeil appuyé à un hyperactif du livre cinéphile – ou que bim bam boum quelqu’un décide de publier un ouvrage sur Truffaut qui ne figure pas encore dans ma bibliothèque.

Mais ne nous précipitons pas !

Présentation du palmarès

Comme chaque année depuis 2013, je finis le mois de décembre ou commence le mois de janvier par un palmarès de lecture de l’année passée.

Je vous glisse ici les liens des éditions précédentes :

Comme chaque année lorsque j’ajoute cette succession de liens, je m’agace de voir le lien de l’année précédente figurer juste après les deux points… mais je sais que, comme d’habitude, je n’y changerai rien !

Pour 2022, mes lectures ont commencé relativement tôt, à la faveur de l’été et j’ai réussi à terminer ces lectures et la rédaction des articles au mois de septembre.

Cependant, contrairement à l’année dernière, je n’avais pas fini ces lectures en avance : j’ai terminé ma dernière lecture cinéphile fin octobre pour un article que je comptais publier début novembre.

Ce sont ces lectures cinéphiles qui ont primé sur toute mon activité de lecture cette année, puisque, par rapport à 2021, mon rythme de lecture s’est encore ralenti : je suis ainsi passée en 2020 de 6 à 12 livres par mois, à 3 à 6 livres en 2021 pour une année 2022 où, quand j’arrivais à lire un livre dans le mois, c’était généralement celui auquel je souhaitais consacrer un article.

Le bilan est assez catastrophique, avec une embellie estivale cependant. Janvier : deux lectures, février : deux lectures, mars : zéro, avril : trois lectures, mai : une lecture, juin : zéro,  juillet : une lecture, août : six lectures ! septembre : une lecture, octobre : une lecture… allez je ferai mieux l’an prochain !

Concernant mes lectures cinéphiles, en voici un petit bilan :

  • Être Cary Grant, Martine Reid (lu en 2021)
  • Alice Guy, Catel & Bocquet (lu en février 2022)
  • Ridley Scott : rétrospective, Ian Nathan (lu en avril 2022)
  • Ça s’est tourné près de chez vous, Philippe Lombard (lu en avril 2022)
  • La Leçon de cinéma, François Truffaut (lu en mai 2022)
  • Numéro deux, David Foenkinos (lu en août 2022)
  • Voyage avec Chihiro, Marta Garcia Villar (lu en septembre 2022)

La pause estivale était cette année la bienvenue, elle m’a permis de prendre un peu d’avance sur la fin de l’année, et de reprendre les bonnes habitudes qui consistent à profiter des vacances de la Toussaint et des journées courtes de novembre et décembre pour avancer mes lectures et écrire mes prochains articles.

Palmarès 2022

Chaque année, j’essaye de regrouper ces quelques lectures en catégories plus ou moins signifiantes. Comme l’an dernier, trois catégories peuvent se distinguer : réalisateurs / réalisatrices, acteurs… et un inclassable qui commence à être habitué à être inclassable.

Réalisateurs / réalisatrice

Et pour le coup je laisse la réalisatrice singulière au singulier.

Dans cette catégorie, je regroupe :

  • Alice Guy, Catel & Bocquet, éditions Casterman, septembre 2021
  • Ridley Scott : rétrospective, Ian Nathan, éditions Gründ, octobre 2021
  • La Leçon de cinéma, François Truffaut, éditions Denoël, novembre 2021
  • Voyage avec Chihiro, Marta Garcia Villar, Ynnis éditions, avril 2022

Vous vous attendiez peut-être à ce qu’une nouvelle fois, je choisisse l’ouvrage consacré au cinéma de François Truffaut, qui effectivement, a tenu toutes ses promesses pour moi en matière à la fois de qualité, de satisfaction intellectuelle et cinéphile, et d’émotions.

Mais j’ai été bluffée à ma lecture de cette biographie d’Alice Guy, autant parce qu’elle me permettait de découvrir la figure d’une pionnière du cinéma à travers la bande-dessinée que parce qu’il s’agissait d’un travail de documentation sur le sujet d’une érudition complète.

Acteurs

Cette catégorie est un peu plus artificielle, j’y regroupe :

  • Être Cary Grant, Martine Reid, éditions Gallimard, mai 2021
  • Numéro Deux, David Foenkinos, éditions Gallimard, janvier 2022

Outre le fait d’être consacrées tous les deux à l’expérience de l’acteur, qu’elle soit considérée comme réussie ou comme manquée, ces livres sont aussi tous les deux des romans – ou des biographies plus ou moins romancées – qui font la part belle à la quête de l’identité.

Si je retiens Numéro deux, dont la lecture est plus récente, c’est justement parce qu’il s’intéresse à un rendez-vous manqué, dont l’exploration m’a réellement marquée, parce que j’ai eu le sentiment d’en être complice.

La trajectoire de Martin Hill, le garçon auquel on a préféré Daniel Radcliffe pour jouer Harry Potter dans la saga des huit films du même nom, c’est avec virtuosité que David Foenkinos la déroule sous nos yeux.

Et que l’on soit partie prenante ou seulement spectateur de la Pottermania, cette quête identitaire ne peut pas laisser indifférent.

L’inclassable

Pour cette dernière catégorie, il l’aura compris avant d’arriver à cette phrase si jamais il avait commencé à lire cet article, puisqu’il se fraye régulièrement un chemin à la fois dans mes lectures et dans ce palmarès annuel.

Il s’agit de Ça s’est tourné près de chez vous ! Une histoire des faits divers du cinéma français, de Philippe Lombard, publié aux éditions La Tengo en novembre 2021.

Cette lecture m’a permis de rédiger un article qui me faisait aussi bien évoquer Hitchcock, Clouzot, Pascal Thomas, Le Prénom, François Ozon, Hercule Poirot, Arabesque et Columbo, Garde à vue, le théâtre de Jean Genet, Les Enfants du paradis et Chaplin.

Plus j’avance dans mes lectures et plus ma cinéphilie se construit, plus j’ai cette impression d’être envahie d’images et de les susciter, de les convoquer, aussi bien dans mes autres lectures et lorsque je vois de nouveaux films, que dans mes rencontres, où derrière une personne, j’aperçois un poème, une chanson, un personnage de cinéma et une citation littéraire ou cinématographique.

C’est aussi ce que je recherche lorsque je lis un ouvrage sur le cinéma : ce pouvoir évocateur des images, ce feu d’artifices d’échos et de résonances entre les oeuvres mais également en moi. Et c’est ce qu’a admirablement réussi Philippe Lombard dans son histoire des faits divers.

Je l’annonce donc d’ores et déjà, les petits derniers de Philippe Lombard feront l’objet de l’un des premiers articles de 2023, d’une part parce que j’en ai reçu deux dans ma boite aux lettres et que j’ai dévorés cet automne, d’autre part parce que… vous verrez bien !

Bilan et projets

Voilà pour ce palmarès et ces lectures cinéphiles de 2022, qui ont tout de même été assez variées.

En 2022, j’ai également proposé cet été deux hors-série, notamment sur des objets en lien avec le cinéma, si jamais vous voulez offrir un cadeau de Noël à un cinéphile, vous y trouverez peut-être quelques idées !

Concernant mes lectures de 2023, ma liste est déjà assez conséquente, d’autant plus que j’ai pris du retard sur mes autres lectures, et plus que jamais je fais mienne cette phrase que l’on entend en anglais « So many books, so little time »

Comme je l’ai indiqué plus haut, il y aura déjà deux Lombard dans la liste, mais aussi l’ouvrage d’une YouTubeuse que j’ai découvert cette année, et certainement encore un livre consacré à Truffaut.

Vous retrouverez aussi, comme l’an passé, quelques escapades pour découvrir les expositions de la cinémathèque ou d’autres lieux appréciés des cinéphiles.

D’ici là, je vous souhaite à nouveau de très belles fêtes de fin d’année, et je vous mitonne pour très prochainement le dernier article #profdoc de 2022.

À très bientôt sur #Cinephiledoc !

Dégustation chez Ghibli

Afin de se réchauffer sous un plaid en buvant du thé, et afin de poursuivre un itinéraire dans nos imaginaires cinéphiles déjà amorcé avec Harry Potter, je vous propose pour le dernier article de cette année 2022 avant le traditionnel palmarès, un petit voyage dans l’univers des studios Ghibli.

D’ailleurs, je ne l’ai pas fait exprès, mais je publie cet article quelques jours à peine après l’ouverture du parc Ghibli au Japon !

Il me semble avoir déjà abordé cet univers, à travers des publications proposées par les éditions Ynnis, une maison d’édition qui s’est spécialisé dans les hommages (c’est même le titre d’une de leurs collections) visuels aux dessins animés en général et aux studios Ghibli en particulier.

J’avais lu ce petit ouvrage ci-dessus, qui figure toujours dans ma bibliothèque, et qui constituait véritablement ce que peut être un hommage à Ghibli : riche en images et en couleurs.

L’idée de cet article m’est venue de deux impressions qui me viennent à chaque nouveau visionnage d’un film de Miyazaki :

  1. être émerveillée par les visuels
  2. avoir faim à chaque scène qui présente de la nourriture

et c’est la lecture de deux ouvrages qui n’a fait que conforter ces impressions.

Petits bonheurs à voir

Ma collection de films comporte une étagère entière de films d’animation, qui déborde même sur une deuxième.

On y retrouve les Disney jusqu’à La Reine des neiges, avec quelques exceptions notables (Rebelle, Raiponce, La Princesse et la grenouille, ainsi que les suites que généralement je n’ai pas envie de voir, comme la suite du Roi Lion, les volets suivants d’Aladdin…) 

Figurent des adaptations d’Astérix, quelques séries animées comme Il était une fois les découvreurs, des films des studios Pixar, des réalisations de Don Bluth que je regardais enfant (Fievel, Brisby, Le Petit dinosaure…), des productions françaises comme Le Roi et l’oiseau et Gandahar. Et une quinzaine de films des studios Ghibli, de Miyazaki mais pas seulement.

Parmi ces derniers, ceux que je revois le plus régulièrement sont Mon voisin Totoro, Porco Rosso, Le Voyage de Chihiro, et mon préféré de loin : Le Château ambulant.

Ce n’est pourtant pas à celui-ci que se consacre l’ouvrage qui m’a intéressée, à nouveau une publication des éditions Ynnis.

Il s’agit de Voyage avec Chihiro, de Marta Garcia Villar, publié en version originale en 2017, et en 2022 pour sa traduction française dans la présente édition.

Que soit écrit sur la couverture du livre au dessus du titre « Ma petite bibliothèque Ghibli » laisse espérer que de prochaines publications seront consacrées aux autres films des studios – vous avez compris que je guette celle sur Le Château ambulant.

Cependant l’ouvrage est en lui-même une petite bibliothèque, une petite encyclopédie à lui tout seul, puisqu’il s’attache à faire le tour, à dresser un panorama complet, visuel et particulièrement érudit, du Voyage de Chihiro.

La passion de l’auteure pour le film est en effet particulièrement palpable.

Au sommaire, et de manière non exhaustive, on retrouve :

  • une présentation de l’équipe (quasi) complète aux commandes du film,
  • le contexte de création du film avec un rappel des événements mondiaux contemporain de sa sortie, et toute l’épopée de sa création, depuis la situation des studios en 2001 jusqu’à la post-production,
  • une présentation des différents personnages du film,
  • un panorama des aspects culturels avec les thématiques présentes, ainsi qu’un chapitre entier sur le folklore japonais,
  • une analyse des aspects techniques : animation numérique, décors, son, musique, influences esthétiques et littéraires (entre autres),
  • des clefs de lecture pour comprendre Le Voyage de Chihiro,
  • les échos de Chihiro dans les autres films des studios Ghibli (et réciproquement),
  • des entretiens et des témoignages,
  • un aperçu du merchandising et des objets promotionnels vendus ou distribués à la sortie du film

Le tout est très riche, très dense, abondamment illustré, comme peut l’être une table bien garnie dans un film des studios.

Cela m’a rappelé la façon très généreuse dont les studios mettent à disposition de manière totalement gratuite les images issues de leur film…

La chose avait été soulignée et évoquée lorsqu’ils en avaient pris l’initiative en 2020, ce qui permet de retrouver les images qu’on a vues et revues de ces films, et de pouvoir illustrer un tel article comme il se doit !

L’ouvrage de Marta Garcia Villar me l’a rappelé indirectement, et m’a irrémédiablement donné envie de revoir Le Voyage de Chihiro (ainsi que plusieurs autres films des studios et en particulier de Miyazaki)… mais elle m’a aussi rappelé l’autre élément auquel je ne résistais jamais dans ces films : la nourriture.

Petits bonheurs à déguster

Cette question est souvent abordée par les amateurs des studios Ghibli, il n’y a qu’à voir le nombre de vidéos sur YouTube se demandant pourquoi la nourriture a l’air aussi appétissante et comment reproduire les plats qui y sont préparés.

Là encore, je ne résiste pas à montrer le plus alléchant, non seulement dans Le Voyage de Chihiro :

et ce n’est pas étonnant que les parents de Chihiro cèdent à la tentation, je n’aurais moi-même pas pu y résister…

mais aussi dans Le Château ambulant :

où des oeufs au bacon m’ont rarement autant mise en appétit, ce que le personnage de Marco rend bien communicatif :

Il n’y a qu’à voir la façon dont le lard brille, dont les oeufs reluisent, dont le jaune coule dans l’assiette, pour en avoir directement l’eau à la bouche.

Pour tenter de reproduire ces univers culinaires quasiment à la perfection, il n’y a pas mieux que Gastronogeek.

Les différents ouvrages de Thibaud Villanova commencent à faire une sacrément belle collection, lorsqu’on commence à les accumuler, et cela même si l’on n’est pas un virtuose de la cuisine. Je reproduis ici telle quelle sa bibliographie sur Wikipédia, en ne notant que les ouvrages qui figurent dans ma bibliothèque :

  • Gastronogeek, de Thibaud Villanova, Paris, Hachette Cuisine, .
  • Gastronogeek – Le Livre des potions, de Thibaud Villanova et Stéphanie Simbo, Paris, Hachette Heroes, .
  • Gastronogeek – 37 recettes inspirées des séries cultes, de Thibaud Villanova et Mathilde Bourge, Paris, Hachette Heroes, .
  • Les banquets d’Astérix, de Thibaud Villanova et Nicolas Lobbestael, Paris, Hachette Heroes, .
  • Gastronogeek spécial dessins animés, de Thibaud Villanova, Paris, Hachette Heroes, .
  • Gastronogeek recettes végétariennes, de Thibaud Villanova, Paris, Hachette Heroes, .
  • La cuisine dans Ghibli, de Thibaud Villanova et Nicolas Lobbestaël, Paris, Hachette Heroes, .

Je n’achète pas tout systématiquement, en revanche l’un de ceux qui manque à ma mini-collection et que je me garde éventuellement comme craquage à venir est l’ouvrage co-écrit avec Benjamin Brillaud, alias Nota Bene : Cuisiner l’Histoire, de Thibaud Villanova et Benjamin Brillaud, Paris, Hachette Heroes, .

J’ai beau ne pas cuisiner régulièrement – ou plus exactement ne pas me lancer chaque jour un nouveau défi culinaire à réaliser – c’est à Thibaud Villanova que je dois ma recette préférée de donburi, une recette d’okonomiyaki et surtout un émerveillement régulier devant les vidéos de recettes qu’il poste sur YouTube ainsi que devant certaines pages de ses livres.

Son ouvrage La Cuisine dans Ghibli publié en juin 2022 ne fait pas exception.

Comme d’habitude avec les livres de Thibaud Villanova, globalement et visuellement, ça en jette. Si les films de Ghibli donnent faim, les livres de recettes filent carrément la fringale du siècle.

Si je fais un petit parallèle entre une scène de film (celle des parents en train de se baffrer dans Chihiro) :

ce qui déjà est assez insoutenable, voilà ce que cela donne dans le livre :

Une merveille !

Et encore, ma fameuse scène avec les oeufs au plat du Château ambulant m’apparait du coup sous cette forme :

et suscite immédiatement chez moi l’envie d’aller mettre une poêle sur ma plaque à induction.

Après la présentation des recettes toutes plus alléchantes les unes que les autres, vient une partie consacrée aux astuces pour la préparation des légumes, des nouilles.

On retrouve aussi, pour notre immersion dans la culture japonaise, un glossaire des termes culinaires, des recettes de bouillons, des astuces pour la cuisson du riz (ce qui me rappelle que je ne suis jamais parvenue à faire un riz à sushi satisfaisant, ce qui reste une vraie frustration pour moi), des conseils en terme d’assaisonnement.

Le livre refermé, comme tous les livres de la collection Gastronogeek, on se retrouve comme l’âne de Buridan qui hésite entre voir des films de Miyazaki ou cuisiner des recettes Ghibli, ou alors l’inverse, ou peut-être les deux à la suite, ou peut-être les deux simultanément.

En tout cas, c’est sûr, la prochaine fois que je regarde le Château ambulant, c’est en mangeant des oeufs au bacon.

D’ici là, je vous souhaite de bonnes dégustations, visuelles et culinaires, et vous dis à très bientôt sur Cinephiledoc !

Sur les traces de Harry Potter

Pour cet article #lecture du mois d’octobre, je reviens sur quelques promenades littéraires et cinéphiles que j’ai faites durant cet été.

En effet, le livre dont je vais vous parler dans quelques instants a été le très heureux préambule d’une de mes escapades estivales, et je l’ai dévoré en une poignée d’heures.

Cela faisait un moment qu’on me le recommandait, et j’ai attendu la fin de l’année (scolaire) pour me décider à arrêter de passer devant dans les librairies sans l’acheter. Je ne l’ai absolument pas regretté.

Relations personnelles à une saga

J’avais 11 ans quand le premier tome de Harry Potter a été publié dans sa langue originelle.

Donc, si l’on se plonge directement dans l’histoire du sorcier le plus connu au monde, je pourrais affirmer de manière très péremptoire que Harry Potter et moi avons le même âge et avons grandi ensemble – évidemment comme l’ensemble d’une génération.

Nous n’avons pas grandi ensemble, nous avons (au début) grandi côte à côte. La Chambre des secrets a été publiée en 1998, Le Prisonnier d’Azkaban en 1999, et La Coupe de feu en 2000.

Quant aux traductions françaises, si l’on reprend du début, cela donne : 1998 pour le premier, 1999 pour le deuxième, 1999 pour le troisième et 2000 pour le quatrième. Le léger décalage a vite été rattrapé par la suite compte tenu du succès de la saga. Les trois derniers tomes sont sortis respectivement en 2003, 2005 et 2007.

Concernant les adaptations cinématographiques, j’énumère rapidement les 8 années concernées : 2001, 2002, 2004, 2005, 2007, 2009, 2010 et 2011.

Harry Potter et moi avons donc au début grandi côte à côte. Lorsque le premier tome est traduit en français, je n’y prête pas attention. Pas plus pour les trois suivants.

C’est en 2001 que je découvre Harry Potter, non pas avec l’adaptation au cinéma mais à la faveur d’un petit séjour à l’hôpital, durant lequel on m’offre le premier tome pour occuper mes journées. Évidemment, je réclame directement la suite. Et c’est ainsi que je plonge tête baissée dans l’univers de J.K. Rowling.

Nous ferons alors ensemble la suite du parcours : en 2003, je guette la traduction française du cinquième tome (qui restera mon préféré), puis en 2006 celle du sixième tome. En 2007, je ne peux pas supporter d’attendre 4 mois pour découvrir le septième tome dans sa traduction, je le lis directement en anglais.

Je guette les adaptations cinématographiques, je rajoute à ma bibliothèque les ouvrages qui accompagnent la saga… et j’ai un bon nombre de produits dérivés qui meublent mon quotidien (vous en trouverez quelques-uns ici), et qui vont du pins au porte-clefs en passant par la baguette d’Hermione.

Mon addiction, si elle ne s’embarrasse pas des polémiques qui ont depuis entouré J.K. Rowling et ses personnages, ne s’étend pas cependant à l’univers des Animaux fantastiques, dont je n’ai vu pour l’instant que les deux premiers volets, sans forcément ressentir le même attachement.

Bref, pour résumer, j’ai grandi finalement avec Harry Potter et j’aime son univers, qui demeure pour moi une sorte de « doudou » affectif.

Dans l’ombre de Harry Potter

J’en reviens donc à ce livre, devant lequel je suis passée et repassée plusieurs fois avant de me décider 1/ à l’acheter 2/ à le lire.

Il s’agit de Numéro deux, de David Foenkinos, publié chez Gallimard en février 2022. De Foenkinos, j’avais déjà lu Charlotte, La Tête de l’emploi et Le Mystère Henri Pick, dont j’avais adoré l’adaptation au cinéma avec Luchini et Camille Cottin.

Associant le nom de l’auteur et la quatrième de couverture, je me suis plongée dans ce roman, mêlant faits réels et éléments imaginés, avec beaucoup de curiosité.

C’est à cette quatrième de couverture que je laisse la parole ici :

« En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement célèbre.
Des centaines d’acteurs furent auditionnés. Finalement, il n’en resta plus que deux. Ce roman raconte l’histoire de celui qui n’a pas été choisi. »

Si l’on s’attarde sur le titre et la fin de ce petit résumé, cela revient à mettre en parallèle les deux destins : celui qui dans les romans (dans leur version originale) est appelé « the chosen one », ou l’élu, d’un côté, et de l’autre, cet ironiquement fameux « numéro deux » (the second one en anglais), « celui qui n’a pas été choisi ».

C’est ce parcours que David Foenkinos nous invite à suivre : celui du garçon qui a failli être Harry Potter, une histoire poignante, troublante, parfois pleine d’ironie et parfois glaçante.

À l’une des étapes du roman, il compare cette trajectoire à celle de Pete Best qui fut le premier batteur des Beatles avant d’être remplacé par Ringo Starr.

Pour ma part, le livre m’a surtout rappelé un film sorti en 2011 : Killing Bono :

À Dublin, Neil McCormick et son jeune frère Ivan montent le groupe de rock Shook Up, avec l’ambition de devenir le plus grand groupe de rock du monde. Au même moment, Paul Hewson, leur camarade de classe, chante dans son propre groupe qui vient lui aussi de se former. Neil, persuadé que le sien est bien meilleur, ne se doute pas encore que le groupe qui le concurrence va bientôt sortir de l’ombre sous le nom de U2, et que Paul Hewson deviendra une star planétaire sous celui de Bono.

Ce film évoquait, comme Numéro deux, toute la difficulté de se construire une identité quand on a constamment sous les yeux l’identité encombrante de ce qu’on aurait pu être.

La difficulté principale du héros, Martin Hill, elle tient aussi à la proportion démesurée que prend l’engouement des lecteurs et des spectateurs pour l’univers de Harry Potter : durant ces années où la sortie des livres et celle des films sont quasiment simultanées, le nom de Harry Potter est sur toutes les lèvres, et il est de plus en plus difficile d’y échapper, d’en être en quelque sorte déconnecté.

Ce phénomène se rapproche à mon sens de l’usage que l’on fait du numérique ou des réseaux sociaux : nous avons presque tous côtoyé dans notre entourage cette personne qui, se défendant d’avoir un smartphone, d’être inscrit sur tel ou tel réseau social, finit par sauter le pas sous l’influence d’autrui ou pour pouvoir effectuer des démarches de la vie courante.

Alors certes, on ne devient pas du jour au lendemain fan absolu de Harry Potter si (et ici j’opère un raccourci quelque peu facile) l’on n’est pas tombé dedans étant petit. Mais cet univers s’est frayé un tel chemin jusque dans nos vies quotidiennes que même une personne complètement étrangère sera amenée à l’avoir sous les yeux.

Harry Potter à Londres

C’est suite à cette lecture que je suis allée à Londres au mois d’août dernier.

Comme je connaissais déjà la ville, j’avais déjà pu voir certains lieux emblématiques de la saga :

  • évidemment la fameuse voie 9 ¾ à la gare de King’s Cross – désormais prise d’assaut et absolument inaccessible, avec le chariot de Harry Potter (juste à côté il y a la boutique officielle Harry Potter, où il faut jouer des coudes et se frayer un chemin pour savoir si oui ou non on se décidera à acheter un retourneur de temps, une écharpe Gryffondor ou un plateau d’échecs…)
  • le Millenium Bridge qui apparaît au début du 6e film, Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé, pour être détruit par les Mangemorts
  • Piccadilly Circus que l’on retrouve dans le 7e film, Les Reliques de la Mort (Partie 1), lorsque Harry, Ron et Hermione s’enfuient du mariage du frère de Ron suite à une attaque des Mangemorts. C’est à Piccadilly Circus que Hermione les fait réapparaître, plus précisément sur Shaftesbury Avenue et ses nombreux théâtres, où elle leur explique qu’elle allait souvent avec ses parents.

L’application Visit London (et sûrement énormément d’autres applications et sites internet) recense les activités et les lieux associés à Harry Potter lorsqu’on se rend à Londres. Voici celles que je garde éventuellement pour un prochain séjour :

  • les studios de la Warner Bros (auxquels il faut réserver une journée entière)
  • le zoo de Londres
  • des parcours thématiques organisés dans la ville
  • le spectacle « Harry Potter and the cursed child » au Palace Theatre (en deux parties de 2h30 chacune)…

Et voici celles que j’ai pu mener :

  • la visite du Leadenhall Market, ayant inspiré le chemin de Traverse, et dont vous avez un petit aperçu ci-dessous :

J’y suis allée un dimanche matin, l’endroit était désert, mais donnait malgré tout une idée de son charme et de son effervescence habituelle.

  • durant une de mes balades, je suis passée devant le Palace Theatre où se joue le spectacle mentionné plus haut

J’aurais pu réserver une place, mais j’avoue que la durée et le fait de devoir réserver forcément les deux parties le même jour (à 13h la première et à 18h la deuxième) m’a un peu freinée… je garde donc l’idée pour une prochaine fois.

Mais l’activité principale en lien avec l’univers de J.K. Rowling et à laquelle j’ai consacré du temps était :

  • The Harry Potter Photographic Exhibition au London Film Museum

Le London Film Museum est situé non loin de Leicester Square et de Covent Garden, c’est un musée qui organise des expositions temporaires (durant mon séjour sur Harry Potter, mais précédemment sur la saga James Bond).

On y accède en réservation un billet en ligne, et l’exposition est vraiment immersive, tout en se concentrant sur les tournages des films.

On y retrouve donc quelques éléments de décors, des photos de tournage, ainsi que des vidéos de témoignages (producteurs, acteurs, décorateurs…).

On peut se faire prendre en photo sur un balai devant un fond vert, voir la moto d’Hagrid, le registre de Gringotts, la robe de sorcier de Voldemort…

En fin de parcours, il y a évidemment un café où déguster de la biéraubeurre (mais je n’ai pas testé) et une boutique où l’on retrouvera les mêmes produits dérivés qu’à King’s Cross.

La visite dure environ 1h30 et vaut le détour pour les fans de la saga, et elle est une excellente invitation à revoir les films ou à relire les livres, preuve supplémentaire de l’impact de l’univers de Harry Potter dans notre imaginaire collectif.

C’est sur cet univers et sur cet imaginaire que je vous laisse, et vous dis à très bientôt pour un nouvel article – et un tout autre univers – sur Cinephiledoc !

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