C’est la fin de l’année. Les élèves se font rares. Aujourd’hui, je n’ai eu qu’une personne qui est restée pour travailler une petite heure, pendant que je parcourais mes feuilles de récolement de la littérature française… Une autre est venue pour rendre un livre, trois sont passés pour savoir si d’autres élèves révisaient au CDI. Bref, c’est calme, très calme, trop calme… pour moi. Autant il y a des fois où, le seuil de tolérance étant largement dépassé, on ne s’entend plus, entre le bavardage des uns et les « chut » et « silence » des autres. Autant maintenant, « le silence éternel de ces espaces infinis m’effraient », comme dirait Pascal…
Et si l’on mettait un peu de musique ? Lorsqu’il y a des élèves, ou que j’ai vraiment besoin de me concentrer, je trouve de la musique zen sur Deezer – la même que j’écoute pour me détendre, et qui donne au CDI des allures de centres de thalassothérapie. Si seulement je pouvais avoir un bon massage ! Je me cantonne à des musiques sans paroles : musiques de film (bien-sûr, Georges Delerue, mais aussi Bernard Herrmann, la musique de Game of thrones, et pourquoi pas, les jours suivants, Gladiator, Le Seigneur des anneaux, pas Star Wars tout de même, vous imaginez un combat entre Dark Vador et Luke Skywalker au CDI ?), musique « classique » : Schumann, Schubert, Beethoven…
Et puis, quand je suis seule, je m’aventure progressivement en dehors de la musique sans paroles. J’écoute de l’opéra. Et ce matin, j’avais très envie d’une petite compil’ de Tom Jones… « She’s a lady », « Help yourself ». Pendant l’inventaire ou le bulletinage, c’est top ! Bon, niveau crédibilité, c’est moyen. Si quelqu’un rentre pendant « Sex bomb »….
Mais pourquoi pas, après tout ? J’adore travailler en musique, et c’est tout de même triste de réserver ça juste à la fin de l’année, quand il n’y a plus personne. En formation, notre formatrice nous racontait comment elle avait tenté, avec le CVL, de faire autoriser la musique au CDI. Le proviseur lui avait répondu : « Et moi, si je veux venir au CDI avec un gros oreiller pour dormir, je peux ? » ET POURQUOI PAS ?
Bien-sûr, il faudrait faire une petite sélection de la musique « appropriée ». Si l’on considère le CDI comme un espace de détente mais aussi de travail dans le calme, on doit malheureusement faire l’impasse sur les musiques les plus gourmandes en batteries, rugissements de guitares, et rythmes trop entêtants… Mais la musique zen peut être tout à fait appropriée, et plutôt que d’interdire les écouteurs et les lecteurs dès le moindre bruit suspect, cela inciterait les élèves à les ranger dans leur sac dès leur arrivée…
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