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Winter is coming

Non, ce n’est pas une constatation sur la base de la couleur du ciel ou de la température. Ce n’est pas non plus une déformation des paroles de certaines chansons, California dreaming (« All the leaves are brown, and the sky is grey, I’ve been for a walk, on a winter’s day...) ou I am a rock (« A winter’s day, in the deep and dark december…« ).

Le 26 octobre 2012, pour nous faire patienter avant la diffusion de la saison 3, fin mars 2013, est sorti un très beau livre : Dans les coulisses de Game of thrones : le trône de fer.

Game of thrones, c’est le titre du premier volume de la saga de George R R Martin, dont le titre est beaucoup plus beau et mystérieux en anglais, A song of ice and fire, et qui a été traduit sous le titre du Trône de fer. Les titres originaux ne sont pas seulement plus intrigants pour ceux qui découvrent, ils sont aussi plus évocateurs pour ceux qui connaissent déjà. Littéralement, la chanson de glace et de feu évoque les combats des saisons, des régions et des êtres qui vivent dans l’univers cruel et passionnant de George Martin. Le jeu des trônes, c’est l’extrait d’une phrase prononcée par l’un des personnages principaux : « Lorsqu’on s’amuse au jeu des trônes, il faut vaincre ou périr. »

Il est difficile de résumer cette saga. Dire qu’il s’agit de fantasy est insuffisant. Ce que l’auteur souligne, c’est qu’il s’agit d’un univers à part, avec des pulsions, des rivalités et des sentiments les plus humains. Rien de ce que les personnages ressentent ne nous est étranger, mais le fait que cela se passe dans un monde antérieur ou extérieur au nôtre donne à ces sentiments une intensité sauvage. Les personnages du Seigneur des anneaux, même les hommes, sont surdimensionnés, en bien comme en mal. Ils se distinguent par la taille et par leurs motivations.

Dans le Trône de fer, c’est l’univers qui explose, à travers ses éléments (le froid, la chaleur, les créatures, les animaux) et sa géographie. Toutes les angoisses, toutes les peurs, toutes les ambitions et aspirations nous sont familières. L’objet du désir, c’est une monstruosité : un trône de fer forgé d’épées et de feux pour gouverner sept royaumes. Et ceux qui le désirent, le protègent ou le redoutent, ce sont les différentes familles, qui ont chacune leur devise propre : les Stark, seigneurs du Nord, les Lannister, les Targaryen, les Baratheon, les Greyjoy… Tout au nord, un mur de glace sépare ces sept royaumes de l’inconnu, des « Autres » : un monde de folie que ne renierait pas Michel Foucault, auteur de l’Histoire de la folie à l’âge classique, et qui explique comment à une époque, les fous étaient placés hors de la société des vivants. Dans le Trône de fer, au-delà de ce mur inspiré du mur d’Hadrien, il y a les sauvageons, les « autres » et des créatures oubliées, géants et mammouths…

George Martin s’est inspiré des Rois maudits et de l’épisode de la Guerre des deux roses, dans l’histoire anglaise, où la famille de la rose blanche, les York, combattait celle de la rose rouge, les Lancaster, pour s’asseoir sur le trône, n’hésitant pas à usurper et à assassiner. D’ailleurs, l’auteur n’hésite pas à faire disparaître certains de ses personnages principaux, même si le lecteur s’est attaché à eux.

Riusma

La série ne porte pas préjudice aux livres, loin de là. C’est sans doute actuellement l’une des meilleures séries, parmi les plus soignées et les plus captivantes. Deux saisons ont déjà été tournées (la première est disponible en DVD), et la troisième commencera à être diffusée fin mars prochain. Les acteurs sont tous aussi bons les uns que les autres et l’on s’attache autant à eux qu’aux personnages qu’ils incarnent. On prend plaisir à se choisir un clan, à en changer. Pour ma part j’ai une préférence pour les Lannister.

Le livre consacré à la série permet de patienter en attendant la suite – même lorsque l’on n’a pas fini de dévorer les livres. Il est, comme tous les livres de ce genre, magnifiquement illustré. Il présente les différentes zones géographiques, les différents clans (arbre généalogique compris), les comédiens, les costumes, les décors, sans jamais « gâcher » le plaisir, ni « casser le mythe ».

Une bonne poire pour la soif…

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  1. Giwdul

    Un sujet passionnant!
    Cette préférence pour les Lannister me laisse toutefois songeuse…

    • Que veux-tu ! Les Stark sont pour moi trop portés sur l’honneur, trop « droits dans leurs bottes », même si j’apprécie surtout Catelyn Stark et Arya. Les Greyjoy sont… ce qu’ils sont, je ne supporte pas Theon. Les Baratheon : Stannis, seriously ? La dernière survivante des Targaryen par contre me plait beaucoup. Les Frey : on ne peut pas les aimer, franchement !
      Non, les Lannister ! Surtout Tyrion avec son esprit et sa façon de se tirer de toutes les situations impossibles. Et Jaime et Cersei…
      Il est vrai que je n’ai pas non plus évoqué tous ces personnages qui gravitent autour des grandes familles et pour lesquels on a parfois encore plus d’attachement : Varys, Littlefinger (pas Pycelle, il m’exaspère), Jorah Mormont, Davos Mervault…
      Mais que me vaut cette perplexité ? À quelle famille va donc ta préférence ?

      • Giwdul

        Ah, c’est donc presque un choix par défaut! Ma perplexité vient du fait que les personnages Lannister sont tout de même…excessifs et un tantinet malsains.
        Sinon je suis tout à fait d’accord avec le reste de tes commentaires, sauf pour les Stark. Justement à cause de leur « droiture dans leurs bottes », c’est à eux que va ma préférence. J’admets également avoir un faible pour certains personnages plus ou moins secondaires, comme Sandor Clegane ou le reitre qui accompagnait Tyrion à un moment et dont le nom m’échappe. Oh, et Meera Reed.

        • C’est justement leur côté malsain, prêts à tout et excessifs que j’aime. Les héros trop sympathiques et avec trop de qualités ont tendance à me taper sur le système. L’exemple de base : Les Liaisons dangereuses. Une prude, une gourde et un naïf manipulés par deux êtres machiavéliques à l’intelligence supérieure, Madame de Mertueil et le vicomte de Valmont. Malheureusement, pour sauver la morale, l’un meurt dans un duel et l’autre est défigurée…
          Pour le reître qui accompagne Tyrion, c’est Bronn. Je l’aime beaucoup aussi. Et j’ai oublié de citer Brienne de Torth qui est vraiment un très beau personnage selon moi.

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