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Autant en emporte la côte…

Dans l’univers quotidien des personnes généralement soit pourvues d’un poste de télé, soit familière du peer-to-peer, les séries TV sont des friandises bien juteuses. Quand j’étais petite, j’avais l’impression que les séries avaient deux sortes de publics. Un public de jeunes à qui l’on servait des trucs pseudo-romantiques et pseudo-ciblés, made in Club Dorothée… ou des séries mielleuses et mélo façon Petite maison dans la prairie. Et un public de maison de retraite, scotché devant La Croisière s’amuse, Arabesque ou Derrick.

Depuis, j’ai appris, par des articles, des lectures, etc., que chaque décennie a sa série représentative. Dallas pour les années 80, Friends pour les années 90, Desperate housewives pour les années 2000 (voir à ce sujet le blog de Pierre Sérisier http://seriestv.blog.lemonde.fr/2012/05/14/desperate-housewives-eloge-funebre-a-wisteria-lane/).

Evidemment la série de la décennie varie en fonction des centres d’intérêt du téléspectateur. Un amateur de science-fiction n’ira sans doute jamais dire que Desperate housewives est LA série des années 2000.

En matière de séries, mes goûts sont pour le moins éclectiques et s’étendent depuis The Avengers (avec une préférence pour la période Diana Rigg) jusqu’à Game of thrones. Friends, How I met your mother, Grey’s anatomy, Docteur House, Six feet under, The big bang theory, Doctor Who, Kaamelott, Un gars et une fille, Bref, Rome, Damages, Mad men J’en suis certaines plus assidûment que d’autres. J’ai toutefois une légère prédilection pour tout ce qui est histoire, ou à la rigueur en costume.

Dernièrement, ce qui a retenu mon attention, c’est la série anglaise Downton abbey. Suite au naufrage du Titanic et à la disparition de ses deux héritiers, une grande famille de la campagne anglaise se voit contrainte de reconnaître les droits à la succession d’un lointain cousin. Evidemment, tout s’arrangerait pour le mieux si ce dernier épousait une des filles de la famille, qui en compte trois. Cadre grandiose, acteurs aussi captivants que les personnages qu’ils incarnent, arrière-plan historique et scénario prenants. Cette série m’a rappelée une chose ou deux.

D’abord elle m’a rappelée Les Dames de la côte, série française de la fin des années 70, au casting là encore prestigieux, et qui suit le destin de trois familles normandes de 1912 à 1920. Comme dans Downton Abbey, on y retrouve la séparation entre maîtres et domestiques, la place nouvelle des femmes dans un cadre presque exclusivement masculin, et le bouleversement d’une guerre sur la société. La réalisatrice de la série, Nina Companeez, avait affirmé vouloir faire un Autant en emporte le vent à la française.

Et Autant en emporte le vent, c’est bien ce qui rapproche ces deux séries : un cadre historique brutal, qui va bouleverser les cultures et les familles et exacerber l’instinct de survie des hommes, au combat, et des femmes, à l’arrière – être infirmière, femme d’affaires et ne pas se laisser plier par les événements. Au-delà de ce qui peut paraître fleur bleue, désuet ou mélo, ce qui reste de l’histoire, que ce soit dans Downton Abbey, dans Les Dames de la côte ou dans Autant en emporte le vent, c’est cette leçon de survie.

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  1. Isabellurette

    Les points de convergence avec Autant en emporte le vent me sont assez rapidement venues en tête (la détermination de Lady Mary comparable à celle de Scarlett O’Hara, le personnage du serviteur indulgent très proche de celui de Mama, et jusqu’au thème de la mort de la fiancée sainte mais rivale dont le type est Melanie Hamilton…), mais il y a d’autres références : Orgueil et préjugés, bien sûr, mais aussi Jane Eyre (le directeur du journal marié à une femme internée, à qui il est donc interdit d’aimer Lady Edith, comme Rochester avec la pauvre gouvernante).

    Les Dames de la Côte ! Mais oui, bien sûr ! Les sourcils de Yolande Foliot m’impressionnaient tant lorsque je regardais ce feuilleton – car à l’époque on ne parlait pas encore de séries.

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