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Blog pour cinéphiles et profs docs

Mois : avril 2013 (Page 1 sur 3)

Echos et miroirs du cinéma de François Truffaut

Du plaisir à l’émerveillement : échelle d’adhésion à un livre.

L’ouvrage auquel est consacré cet article m’a laissé une telle impression que je ne sais pas par où commencer ! Il est rare qu’un livre remporte totalement notre adhésion. On peut aimer un livre, l’adorer, ne plus vouloir le lâcher, à la fois vouloir et ne pas vouloir le relire, parce qu’on se dit qu’il s’agit peut-être d’un malentendu, et qu’une deuxième lecture annihilerait complètement ce sentiment de…

De quoi d’ailleurs ? De plénitude ? D’extase ? De communion ? Mesurer le bonheur que procure un livre, ce n’est pas comme si l’on mesurait la force d’un vent ou la puissance d’un séisme, quoique…

J’ai aimé énormément de livres, et j’ai généralement adoré des livres parce qu’ils me révélaient quelque chose de l’écriture et de l’écrivain. Ce quelque chose, en refermant cette œuvre, me laissait éblouie et désemparée, parce que je n’imaginais pas, je ne pouvais pas imaginer, une autre lecture après celle-là.

Parmi ces livres-là, il y en a seulement quelques-uns qui ont remporté totalement mon adhésion. Ce sont les livres dont on se dit que l’auteur, même si on ne l’a jamais rencontré et qu’on ne le rencontrera jamais, mort ou vivant, insoupçonné ou inaccessible, est en harmonie totale avec notre compréhension du monde.

Où qu’il soit, quels que soient son caractère, ses défauts (très certainement aussi nombreux que les nôtres), son livre nous le rend sympathique. C’est peut-être de la naïveté, mais on se fait la réflexion que la personne qui a écrit cet ouvrage n’est certainement que quelqu’un de bien.

Dans le laboratoire de la création : paratexte, métafiction et métatexte

Maintenant que j’ai suffisamment préparé le terrain et qu’il est très clair qu’aucune objectivité ne sera possible ici, et avant de présenter l’ouvrage en question, quelques lignes encore.

Les œuvres que j’aime (livres, films, et même peinture ou photographies) sont celles qui laissent entrevoir, dans la fiction ou dans le réel, ce que j’appelle le laboratoire de création d’un auteur.

C’est ce que Gérard Genette distingue sous les différents aspects de la transtextualité et que je ne peux, que très maladroitement, rappeler :

  • Le paratexte est l’ensemble des signaux qui procurent au texte un entourage (titre, sous-titre, préfaces, postfaces, avant-propos, notes). C’est en quelque sorte l’écrin du texte.

C’est, au premier abord, ce qui m’a attirée dans mon choix de lecture. J’ai commandé ce livre pour son titre, Truffaut et ses doubles, et ensuite pour sa présentation en ligne. Lorsque je l’ai reçu, je ne disposais donc que de très peu d’éléments d’appréciation. Je l’imaginais plus épais, il s’agissait finalement d’un texte assez court, mais aussi d’un véritable petit bijou que j’ai dévoré en seulement deux jours.

  • Le métatexte intervient lorsqu’un texte évoque un autre texte, sans nécessairement le citer. Plus généralement, on peut dire que le métatexte est présent lorsque le texte se penche sur le travail de création littéraire, lorsque le film évoque le cinéma, mais également lorsque le non-film accompagne ou approfondit le film (comme j’ai pu l’étudier précédemment).
  • Enfin, métafiction et « métafilm » désigne la littérature de fiction qui s’interroge sur la création littéraire, et le film qui utilise le prétexte d’une histoire pour réfléchir sur le cinéma.

Voilà ce qui m’a attirée dans cette lecture, tous ces aspects mêlés de transtextualité. En d’autres termes, j’aime les livres qui évoquent l’écriture, les films qui racontent quelque chose du cinéma. Sans doute est-ce pour cette raison que j’aime faire des comptes-rendus de lecture de livres sur le cinéma : j’aurai toujours le plaisir d’observer un univers artistique vivant au cœur de ma lecture, de le voir se refléter et réfléchir sur lui-même. Et dans l’ouvrage qui m’intéresse, tout est réflexion, du titre à la dernière page.

Les beautés réfléchies

Truffaut et ses doubles

Après ces deux longs préambules, qui semblent faire beaucoup de détours mais qui sont nécessaires, voici enfin l’objet de tant de curiosité et d’admiration : un petit ouvrage, tout mince, d’à peine 150 pages, Truffaut et ses doubles, de Martin Lefebvre, publié en avril 2013 aux éditions Vrin (pour ceux qui connaissent, il s’agit du même Vrin que la librairie philosophique située juste à côté de la Sorbonne) dans la collection Philosophie et cinéma.

Il ne s’agit pas là d’un ouvrage de vulgarisation. Il faut, pour le lecteur, ne serait-ce qu’une infime connaissance de l’oeuvre de Truffaut, qui lui permette de se tromper d’abord – il va songer aux doubles fictifs de Truffaut, Antoine Doinel, Itard, Morane, Davenne, à ses acteurs et à ses cinéastes de prédilection, et il n’aura pas tout à fait tort.

Puis feuilleter le livre, avoir un premier contact physique avec lui, va lui permettre de corriger son erreur, pour un plus grand plaisir encore : celui du secret, de la confidence, du clin d’oeil, tout ce qu’il sait déjà, même inconsciemment, et que Martin Lefebvre va lui rappeler et lui révéler.

En effet, l’ouvrage est consacré aux phénomènes d’échos dans le cinéma de Truffaut, et non aux doubles cinématographiques et autobiographiques de ce dernier. Ce que nous propose Lefebvre, c’est donc une course d’orientation :

Il n’est peut-être pas de meilleure façon pour décrire l’ensemble de l’oeuvre de François Truffaut que de dire qu’elle s’apparente à une immense galerie des glaces (…). Des glaces ou des miroirs qui, en outre, pointent et réfléchissent dans plusieurs directions à la fois. (Introduction, p.9)

Il va ainsi étudier, dans les trois chapitres qui composent son livre, les différentes manifestations de ce qu’il nomme la « réflexivité truffaldienne ». Dès lors l’ouvrage va tantôt donner des films de Truffaut une vision kaléidoscopique, tantôt se pencher avec malice sur l’onomastique du cinéaste.

François Truffaut

Jeux de miroirs et canon truffaldien

  • Dans le premier chapitre, « De la politique des auteurs à l’album de famille », Martin Lefebvre montre que la façon dont les photographies surgissent dans les films de Truffaut est révélateur d’une certaine idée du cinéma (pour reprendre le titre d’un article publié par Truffaut en 1954, «Une certaine tendance du cinéma français»). Cette idée est, pour simplifier, le culte voué à l’auteur. Un auteur, en effet, va construire un univers qui lui est propre, et qui va le placer dans le panthéon cinématographique du cinéphile. Truffaut va rendre hommage à ces auteurs, en plaçant dans plusieurs de ses films leurs photographies, en les désignant sous une forme qui est à la frontière entre le réel et la fiction. De la même manière il va apparaître ou faire apparaître dans ses films des proches et des membres de son équipe, créant un imaginaire personnel qu’il va transmettre au spectateur :

En fait, si l’on prête une attention soutenue aux films de Truffaut, on finit par avoir l’impression de feuilleter l’album de famille de quelqu’un, ou même de regarder une sorte de home movie qui se déploie de différentes façons en marge des univers diégétiques et fictionnels spécifiques à chaque film. Le cinéma de Truffaut abritant rien de moins, pourrait-on dire, qu’une archive de son musée personnel et intime ; une sorte de palais de la mémoire qui prendrait la forme d’un tombeau de celluloïd. (p.36)

  • Le deuxième chapitre, « Truffaldino/Picasso » est consacré aux apparitions, dans les films de Truffaut, des différents tableaux de Picasso, et à la manière dont chacun d’eux, en fonction de l’instant où il apparaît, traduit l’atmosphère du film et les sentiments des personnages.
  • Enfin, le troisième chapitre « Autocitations et auto-allusions. Détails, motifs et autres miroirs » est consacré à deux aspects de l’oeuvre truffaldienne :
  1. Il analyse chaque film au miroir du film (ou des films) qui l’a précédé. Et il ne s’intéresse pas seulement aux thèmes. Il observe réellement la façon dont Truffaut amène le spectateur à se construire un regard familier sur son oeuvre, une cinéphilie particulière. L’impression que laisse cette lecture est vertigineuse : c’est la traversée du labyrinthe, un incroyable jeu de piste qui donne envie de revoir chaque film pour retrouver les traces du suivant ou du précédent. Comme si l’oeuvre était un canon, et que chacun des films ajoutait d’infimes variations et de singulières redites au thème originel.
  2. Il rappelle les grands motifs truffaldiens : le nombre de fois où un personnage s’interroge sur la magie des femmes, l’apparition dans le film du nombre 813, et ce que j’ai désigné comme «onomastique», c’est-à-dire la fabrication des noms propres, des noms de personnages, et leurs récurrences dans les films.

S’échanger avec malice des secrets cinéphiliques

Je me suis quelque peu étendue sur ce petit livre, et j’ai dû perdre quelques lecteurs en cours de route. Pour ceux qui restent, j’en reviens à mon point de départ : cet ouvrage est un plaisir de lecture, sans prétention, et qui ne cherche qu’à donner encore plus de bonheur, si possible, au spectacle des films de Truffaut.

Il m’a rappelé le plaisir que j’ai eu moi-même, dans le cadre de mon Master de littérature, à faire une lecture croisée de Proust et de Truffaut.

Pour tous ceux qui aiment les reflets, les jeux de miroirs, les kaléidoscopes, la magie des femmes et des noms, pour ceux aussi qui aiment repérer les minuscules détails d’un film, qui ont sur le bout de la langue le nom du second rôle qu’ils ont déjà vu ailleurs – Mais bon sang, où je l’ai vu celui-là ? – et qui s’amusent à remettre plusieurs fois leur scène favorite, pour les obsessionnels des répliques et les collectionneurs d’instants, cette lecture est indispensable !

Ré-enchanter le monde avec Jacques Demy

Je n’ai jamais vu Les Parapluies de Cherbourg. Il fait partie des pans du cinéma dont j’avoue honteusement l’ignorance, avec la majorité des films de Godard (à l’exclusion d’À bout de souffle) et de la filmographie, plus récente, par exemple, des frères Dardenne ou de Kusturica. Allez-y, lapidez-moi.

Un âge pour découvrir Demy ?

Le fait de n’avoir jamais vu, à 27 ans, Les Parapluies de Cherbourg, me fait penser à la réflexion que nous faisaient certains professeurs en prépa : pour eux, la lecture de L’Écume des jours ou de Jane Eyre après 18 ans est impossible. Comme si les oeuvres littéraires, et les oeuvres en général, avaient une date de péremption : «À consommer avant 18 ans» ; comme si, passée cette date, la fraîcheur n’était plus garantie.

Je n’ai donc pas vu Les Parapluies de Cherbourg, ni Lola d’ailleurs. Le premier film de Jacques Demy que j’ai eu l’occasion de voir, c’était justement le dernier, Trois places pour le 26, qui m’a laissé un souvenir inoubliable, quoique très fragmentaire. Le film était enregistré sur une cassette – encore un monde disparu – chez mes parents, et a dû être malencontreusement effacé.

Petit résumé wikipédien, pour ceux qui ne connaissent pas :

Un comédien de music-hall, Yves Montand, revient dans la ville de son adolescence, Marseille, pour préparer le show de sa prochaine tournée internationale. Toutes ses groupies sont en émoi, en particulier Marion, qui ne rêve que des feux de la rampe. Lui songe souvent à Mylène, son amour de jeunesse, qu’il a laissé pour monter à Paris.

Sons et lumières

Je me souviens de Montand et de son smoking, des chorégraphies des danseurs inspirées de Michael Jackson, de la grâce papillonnante de Matilda May (Marion) et de la beauté indétrônable de Françoise Fabian (Mylène). Trois places pour le 26 reste l’un de mes premiers souvenirs cinématographiques, mais j’ai longtemps ignoré le nom de son réalisateur.

Si l’on peut dire quelque chose, cependant, de Jacques Demy, c’est qu’il s’agit très certainement d’un des réalisateurs dont les films nous restent le plus durablement en mémoire, une mémoire visuelle et auditive, une explosion de couleurs et de mélodies, qui nous reviennent par bribes, sans crier gare.

Je n’ai jamais su résister à la magie des Demoiselles de Rochefort ou à celle de Peau d’âne, que j’ai dû voir chacun une bonne dizaine de fois sans jamais me lasser. J’ai une préférence pour Peau d’âne, dont j’aime tant les costumes, les décors et le texte, qui mêle aussi bien Perrault, Prévert, Cocteau. J’adore la fée des Lilas, mon personnage préféré dans ce film, merveilleusement incarnée par Delphine Seyrig, ses répliques « Les fées ont toujours raison », « Décidément je porte très mal le jaune », et sa chanson « Mon enfant, on n’épouse jamais ses parents… »

J’ai des souvenirs très colorés également de Lady Oscar, dont j’ai longtemps ignoré qu’il s’agissait d’un film de Jacques Demy (je regardais le dessin animé à la télévision). Je dois dire que ces souvenirs sont loin d’être les plus mémorables que j’ai de l’univers de Jacques Demy.

Et si l’on vivait dans un film de Demy ?

expo demy cinémathèque

Quels que soient les films et les souvenirs qu’ils nous laissent, un regret demeure : que le monde ne ressemble pas plus aux films de Jacques Demy. Plus généralement, les comédies musicales ont toujours provoqué chez moi la déception que, non, on ne peut pas sortir de chez soi en dansant, accueillir la pluie d’un joyeux Singin’ in the rain, ou cuisiner (à moins d’être seul) en fredonnant la chanson du Cake d’amour.

A l’image des trois amis de Bande à part, qui courent dans les salles du Louvre, je propose donc de visiter l’exposition Jacques Demy à la Cinémathèque française, en lui rendant hommage, et en chantant tout du long, au choix : « Les rêves secrets d’un prince et d’une princesse », « Nous voyageons de ville en ville » ou la chanson « Ciné qui chante, ciné qui danse… » de Yves Montand dans Trois places pour le 26, qui serait encore celle qui se prêterait le mieux au jeu. Qui est partant ?

C’est une belle année qu’une année où Demy s’expose à la Cinémathèque… une année riche de musiques, de costumes et de féerie ! Comme pour toutes les expositions de la Cinémathèque, cela ne va pas sans la publication d’un catalogue, toujours à la hauteur de l’évènement, même si l’on attendrait quelque chose d’un peu moins formel et d’un peu plus fantasque…

Hommage à Jacques Demy

catalogue expo demy

Venons-en donc à cet ouvrage : Le Monde enchanté de Jacques Demy, dirigé par Mathieu Orléan, co-édité par la Cinémathèque française et Skira Flammarion, et sorti, évidemment, en 2013. Comme il se doit, la préface est rédigée par Costa-Gavras, président de la Cinémathèque, et l’introduction, « Jacques Demy ou le rêve éveillé », par Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque.

Que dire ensuite ? En tant que catalogue d’exposition, on peut considérer cet ouvrage comme un parcours iconographique, ponctué par des analyses et des comptes-rendus d’entretiens. Entretiens avec Michel Legrand, compositeur, avec Catherine Deneuve et Jacques Perrin, jumelle et peintre, princesse et prince, et, plus inattendu, avec Harrison Ford. Textes de Agnès Varda, qui oscillent entre l’émotion et le sourire.

Tous témoignent de l’exigence du cinéaste et de la part de rêve dans son oeuvre et dans sa vie. À lire tout particulièrement : « Quand Jacques Demy croise Jean Cocteau » et « Un ruban de rêves » (sur Peau d’âne). À noter : une très jolie variation rimée d’Olivia Rosenthal sur Peau d’âne également : « La situation mérite attention ». Le petit plus : un morceau de pellicule des Parapluies de Cherbourg, sur lequel s’ouvre l’ouvrage.

Quelques extraits :

Avec Peau d’âne, le « ruban de rêves » métaphorique du cinéma trouve son emblème paroxystique dans la robe couleur du temps, taillée à partir de toiles d’écran de cinéma, sur laquelle se projettent des nuages en mouvement. (Un ruban de rêves)

(l’idée d’une robe faite avec une toile d’écran de cinéma ajoute, si possible, encore plus de poésie à cet univers cinématographique)

À propos de Trois places pour le 26, Mathieu Orléan :

Demy rend aux arts de la scène, dont il dévoile les coulisses, le bonheur qu’il en a reçu (…) Dans Trois places, Demy est à la recherche de l’harmonie, mais pas de la bienséance. Avant que le rideau multicolore ne retombe définitivement sur sa pratique protéiforme du cinéma.

On ne serait mieux conclure, si ce n’est avec quelques mots de Jacques Demy, encore sur Peau d’âne :

Ce qui m’intéressait le plus, c’était la possibilité, voire la nécessité, de faire cohabiter le réalisme et la magie.

Et c’est finalement ce qui définit le mieux son cinéma.

Dernières nouvelles du CDI

Comme je l’ai dit précédemment, ces deux dernières semaines sont bien intenses au CDI. J’ai reçu toutes les classes de sixième dans le cadre d’un défi lecture, en français.

Ile au trésor, vents et marées, corsaires et flibustiers.

Je reçois également les classes de cinquième, toute cette semaine, pour un travail sur L’Ile au trésor, le vocabulaire de la mer et de la piraterie, des séances que j’ai pris beaucoup de plaisir à préparer, parce qu’il a fallu trouver des ouvrages documentaires et des sites Internet, et parce que j’ai aussi proposé à la collègue de français des mots croisés sur le lexique de la mer et des bateaux.

Cela m’a aussi fait puiser dans ma mémoire et mon imaginaire, et j’ai repensé à tout un tas de bandes dessinées (L’épervier, Barracuda, Long John Silver) et de films sur les pirates et plus généralement sur l’aventure, depuis les Révoltés du Bounty à Pirates des Caraïbes, en passant par Master and Commander

Mutiny_on_the_Bounty_(1935)© United International Pictures (UIP)

Bref, après avoir bien rêvé voyages en haute mer – c’est un fameux trois mâts – bouteilles de rhum et jambes de bois, et après avoir réalisé les diaporamas de sites que j’avais déjà mentionnés, j’ai pu voir ce que cela donnait avec une classe. Certains élèves faisaient leurs recherches en ligne, d’autres des recherches papier. J’ai profité de cette première séance pour corriger mon diaporama, ajouter les sites manquants aux élèves, et pour ceux qui avanceraient le plus vite, leur proposer de remplir une petite fiche biographique sur Robert Louis Stevenson :

Fiche biographique

ou de travailler sur un autre livre ou sur un film d’aventures qui leur aurait plu :

Prolonger la lecture un livre                Prolonger la lecture un film

De belles escapades littéraires en perspective… j’ai bien envie, pour ma part de relire L’Ile au trésor et d’autres aventures, pourquoi pas Robinson Crusoé

Des bienfaits (partagés) du petit-déjeuner…

Egalement avec une classe de cinquième, nous menons conjointement, l’infirmière, l’enseignante de SVT et moi-même, un projet sur le petit-déjeuner, projet mis en place avant mon arrivée et que nous reprenons.

En prolongement du programme de SVT (digestion) et d’interventions de l’infirmière sur l’hygiène bucco-dentaire, les élèves travaillent par binômes sur un thème en relation avec le petit-déjeuner et l’alimentation (familles d’aliments, équilibre alimentaire, histoire du café, du chocolat, des céréales, ou encore présentation d’un petit déjeuner du monde).

Pour ma part, je les encadre une heure en demi-groupe pour travailler sur le « document de collecte », sujet très à la mode en ce moment. En gros, je pars de leurs mauvaises habitudes (le copier-coller) et je les utilisent comme outil de travail. Le copier-coller devient le point de départ de leur recherche, et non l’arrivée. A partir d’un article de Wikipédia (l’un de leurs premiers réflexes dans les résultats sur Google), je leur demande d’étudier le sommaire et la construction de l’article, et de construire un paragraphe de quelques lignes, en s’aidant s’il le souhaite d’un copier-coller, et en répondant aux cinq questions qui leur sont posées.

Comme document de travail, voilà ce que ça donne :

Séance recherche 5e

Au terme du projet, l’ensemble des élèves de cinquième du collège viendra prendre le petit-déjeuner un matin au collège.

Des nouvelles du Mermoz news !

Mais la grande nouvelle du moment, c’est le retour du Mermoz news, le journal du collège, après maintes péripéties et maints contre-temps. Malgré notre échec au concours de Unes, nous avons pu profiter de certaines leçons, même si les élèves restent toujours critiques par rapport à des détails de couleurs et de mises en page. Nous avons désormais un slogan : le Mermoz news… survole l’info ! Et même si nos productions restent très irrégulières, elles demeurent une grande fierté.

Bref bref bref… nous avons rapatrié certains sujets du concours de Une, fait construire aux journalistes en herbe des rubriques sport et informatique, sans négliger les infos internes au collège (AS, école ouverte…). Nous avons lutté courageusement contre les éléments déchaînés (le toner de la photocopieuse) qui s’acharnaient contre nous… et nous avons enfin pu faire la distribution du numéro 2 le vendredi 19 avril :

Mermoz news avril 2013 n°2

Vivement le prochain numéro, que nous espérons modestement sortir avant les grandes vacances…

Le Hollywood des anonymes (ou presque)…

Voici comme promis la seconde partie de ma série d’articles consacrés à Hollywood. J’ai dû attendre, pour ce second article, une accalmie – tout à fait temporaire – dans le planning plutôt chargé de mon côté DOC, pour ces dernières semaines. J’ai aussi succombé à la tentation de répondre à cette chaîne qui ne s’assume pas du Liebster Blog Award, même si cela m’a permis de constater combien ma comparse de blog, Eva de Thèse Antithèse Foutaises, était tout aussi gentille que brillante et loufoque

Le monde fantasmé des stars

Après avoir évoqué le glamour, les feux de la rampe – ou des projecteurs, le faste des costumes, le strass et les paillettes, la rubrique people, le star system, bref, le devant de la scène, voici l’envers du décor… c’est fou le nombre d’expressions imagées que l’on peut trouver sur le monde du spectacle !

J’ai l’habitude de faire généralement un long préambule avant de présenter mon compte-rendu de lecture. Faisons comme si ce préambule était déjà contenu dans mon article consacré au Hollywood des stars. Tout cet univers sur-représenté, traqué, harcelé par la presse « de caniveau » entre les années 1915 et 1970, cible du regard des journalistes et de l’amour et du désamour du public. Ce même public qui ne sait plus très bien, à propos des stars, ce qui appartient au mythe ou à la réalité, au fantasme ou à la vérité… ce public qui voit tout avec des verres grossissants, mais qui ne s’imagine pas un instant SA star fétiche utiliser les toilettes ou s’incarner d’une quelconque manière.

Un livre, son titre et son auteur : la réputation fait le titre.

C’est à ce même public, gourmand en anecdotes et en rêves de grandeur, qu’est destiné le petit livre qui nous intéresse. A toutes les midinettes des années 60 qui imitent Marilyn (sauf à la fin) ou Ava Gardner devant leur miroir et tous les jeunes ambitieux qui veulent être le nouveau James Dean (sauf à la fin) ou le dernier Marlon Brando.

Comment réussir (ou presque) à Hollywood

Ce livre, c’est… Comment réussir (ou presque) à Hollywood : les conseils du plus mauvais cinéaste de l’histoire (The Hollywood Rat Race) de Ed Wood. Deux remarques : la première, c’est que le titre original est tout à fait réjouissant : La course de rat hollywoodienne – elle me fait penser au conte du Joueur de flûte de Hamelin. La seconde, c’est à propos de son auteur. Le sous-titre français du livre n’apparaît pas dans la version originale.

Ed Wood est passé à la postérité principalement pour ses films improbables, aux effets spéciaux et aux faux raccords presque surréalistes. Il fait partie de ces personnages victimes d’une légende persistante, due à quelques articles, et qui donne ce genre de raccourci de la pensée, même pour ceux (comme moi) qui n’ont pas vu ses films : Ed Wood serait le plus mauvais cinéaste de l’histoire.

Il a fait l’objet d’un film de Tim Burton, réalisateur dont j’ai vu beaucoup de films, jusqu’aux plus récents, mais justement pas celui-ci.

C’est donc pour son titre et pour son sous-titre que j’ai choisi ce livre, écrit en 1965, publié pour la première fois en 1998  aux Etats-Unis, et traduit en français et publié aux éditions Capricci en mars 2013.

Guide de survie au pays du cinéma

Et pourtant, il n’y a rien de fantaisiste ni de léger dans cet ouvrage. Le ton est bienveillant, mais grinçant, et des plus cyniques. Le regard est désabusé. Ed Wood n’est pas un promoteur immobilier, ni un profiteur aux dents longues. C’est un acteur – réalisateur – producteur – scénariste – écrivain, revenu de toutes ses illusions sur la Mecque du cinéma, et qui cherche à les épargner à d’autres.

Il s’adresse directement aux fans de cinéma, aux lecteurs de revues et aux collectionneurs de photographies, bref à tous ceux qui ont songé, à un moment de leur très ennuyeuse vie à la Madame Bovary, « Pourquoi pas moi ? »

Tout part donc d’une erreur : il suffit d’aimer le cinéma et ses stars, et d’aller à Hollywood, pour pouvoir faire carrière :

Cap sur Hollywood ! Vous allez essayer de faire carrière sous l’oeil magique de la caméra. […] Vous allez faire sensation dans les studios. Vous voilà arrivée à Hollywood. Et Hollywood ne va pas tarder à le savoir, qu’on se le dise !

Evidemment, plus dure sera la chute. La personne folle d’espoir, pleine de rêves et de rien d’autre, se ruine (la vie est chère), et se trompe (elle croit être la seule à venir tenter sa chance, et se présente, sûre de susciter l’adhésion immédiate dans le regard des rares personnes qu’elle va croiser).

Vous quittez la capitale mondiale du glamour sans avoir vu la moindre caméra […] Vous n’avez même pas vu une star de cinéma […] Vous êtes venue, vous n’avez pas vu, vous n’avez pas joué la comédie. Vous vous êtes ruinée et êtes partie sans avoir jamais fait la moindre entaille dans l’armure d’Hollywood.

Alors, pour tous ceux pour qui le rêve reste néanmoins plus fort que la réalité triviale des studios et du quotidien, Ed Wood, malgré son ironie cinglante, va donner des conseils : savoir tout faire (jouer la comédie bien-sûr, nager, danser, monter à cheval, poser pour un photographe), avoir un agent, préférer exceller et durer dans les seconds rôles que vouloir à tout prix briller de manière éphémère dans les premiers, et ne jamais tricher.

Ses conseils vont être aussi plus pragmatique : où manger, où se loger, etc. Mais toujours, toujours, son regard sera sans illusions : impossible de vivre à Hollywood sans argent – à moins de loger sur le banc d’un parc, et impossible de faire carrière sans passer par le lit ou par les intentions plus ou moins explicites des uns et des autres. Hollywood, c’est du luxe et du sexe, point (presque) final.

Peinture au vitriol des rêves de stars

Je n’écris pas vraiment sur la ville ou sur ceux qui font les films. J’essaie de peindre un tableau factuel de ce qui vous arrive à vous, le nouvel arrivant, le gamin sans expérience auquel s’attaquent toutes les crapules qui l’aperçoivent.

Hollywood, univers des escrocs et des êtres sans scrupules. Si Ed Wood s’attarde à évoquer certains personnages professionnels (au sens noble du terme), dont le grand Bela Lugosi, qui a immortalisé Dracula, ces figures contrastent complètement avec l’univers moral de la ville. Cet ouvrage, bien qu’il demeure une véritable déclaration d’amour au cinéma et à Hollywood, mais pas son Hollywood contemporain, artificiel et dévoyé. Un Hollywood disparu où la ville incarnait réellement le cinéma, avec ses stars, qui elles aussi se sont évanouies.

En réalité, Hollywood n’existe plus. C’est un mélange d’ectoplasmes insignifiants, qui abondent entre la réalité et un monde virtuel.

On pourrait difficilement faire plus pessimiste.

C’est tout cela, Hollywood vue de l’intérieur. Dangers. Problèmes. Chagrins divers… Croyez-le ou non, votre vie est bien plus réelle que la scène hollywoodienne.

Du comédien au producteur, en passant par l’écrivain

Quelle que soit sa vision du mythe hollywoodien, Ed Wood va tout de même s’adresser à tous ceux qui tentent de survivre à Hollywood. Si son premier lecteur est la jeune fille naïve qui rêve de devenir actrice, ses conseils et ses avertissements sont aussi destinés au futur scénariste, au réalisateur en herbe et à l’apprenti producteur.

L’un des chapitres les plus beaux est celui consacré à l’écrivain : « Donc vous voulez être écrivain ? »

Comme jouer la comédie, écrire est un métier. Seulement il ne suffit pas de s’asseoir chaque matin avec son vieux crayon, ses feuilles de papier et ses grandes idées. Le plus souvent, on se retrouve assis devant une page blanche qui vous regarde fixement. Un bloc-notes rageur défiant chacune de vos pensées. Un plâtre blanc étouffant toutes vos pulsions. Mais tel est le monstre que vous devez combattre. Et une fois que vous avez pondu quelque chose, vous devez le relire pour vérifier que ce que vous avez écrit vous plaît. Puis déchirer tout, et recommencer.

Bref, loin de tout rêve et de toute illusion, amère mais juste et sincère, la vision d’Ed Wood, sa leçon, sa vérité, nous apprend une nouvelle fois que tous les mythes se construisent avec effort, que rien n’est jamais acquis, et que les rêves ne sont accessibles que si on se donne la peine, la vraie peine (comme dirait Truffaut, « 10% d’inspiration, 90% de transpiration », bref du travail, des larmes et de la sueur) d’y croire.

Hors série : Liebster Blog Award

Voilà une petite chose qui vient s’intercaler entre mes deux articles prévus sur Hollywood. Hier, en regardant les commentaires de mes derniers articles, j’ai appris que j’avais été nominée – j’ai toujours eu du mal avec ce mot, employé pour la première fois par Romy Schneider et son délicieux français, mais bon, ça fait quand même plaisir – aux Liebster Blog Award, par le blog « La petite quincaille de la culture« … Merci merci merci !!!

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Même si je n’aime pas les chaines, j’aime bien cette idée de faire connaître les blogs qui nous plaisent et de se faire mutuellement une petite pub, tout en introduisant dans le jeu une sorte de petit questionnaire proustien… Car voici les règles du Liebster Blog Award :

  • I. Chaque personne doit écrire 11 faits sur soi
  • II. Répondre aux questions que la personne qui vous a tagué a posté et créer 11 questions destinées aux personnes que vous allez taguer
  • III. Choisir 11 personnes et mettre un lien vers leur blog dans votre post
  • IV. Les en informer sur leur page
  • V. On ne peut pas taguer la personne qui vous a tagué !

11 faits sur ce blog

  1. Cinephiledoc est un blog hybride, entre personnel et professionnel. C’est une créature un peu étrange, quoique fort sympathique, du moins j’espère ;
  2. Cinephiledoc fêtera son anniversaire le mois prochain. A cette occasion elle proposera un article spécial sur ce blog – encore une occasion de faire du métatexte et du paratexte !
  3. Rubrique « Aux infos, etc. ! » : des pratiques numériques et informationnels, des réflexions sur la documentation, l’information et la communication.
  4. Rubrique « Bouquins bouquins » : des critiques littéraires et des regroupements thématiques autour de la littérature.
  5. Rubrique « L’usine à rêve » : la rubrique cinéphile, avec quelques critiques de films
  6. Rubrique « Bibliothèque cinéphile » : la petite dernière, dans laquelle vous retrouverez des idées de lecture sur le cinéma, les acteurs et les réalisateurs.
  7. J’ai d’ailleurs eu du mal à décider si cette rubrique dépendait plus de la rubrique « Bouquins bouquins » ou de la rubrique « L’usine à rêve ». Finalement je trouve ça cohérent…
  8. Rubrique « Le petit lien du jour » : une rubrique plutôt désertée, que je n’ai plus trop le temps de faire, une sorte de veille sur des sujets de curiosité.
  9. Rubrique « Tics de docs » : le quotidien de la « dame du CDI », les séances, les projets, les rapports avec les élèves, etc.
  10. Ce blog me permet de prendre du recul par rapport à mon métier et de parler, dans le cadre de mon métier, de ce que j’aime.
  11. J’essaye de poster au moins deux articles par semaine, c’est devenu quelque chose d’assez addictif.

Les questions de « Quincaille culture »

  1. Si vous étiez un film américain ? Fenêtre sur cour, Hitchcock.
  2. Si vous étiez un film français ? La Nuit américaine, François Truffaut.
  3. Si vous étiez un personnage de Walt Disney ? Archimède, le hibou de Merlin l’enchanteur.
  4. Si vous étiez une série télé ? Game of thrones.
  5. Si vous étiez une chanson ? « C’est ta chance », Jean-Jacques Goldman.
  6. Si vous étiez un chanteur / une chanteuse ? Adèle.
  7. Si vous étiez un musée ? La National Portrait Gallery à Londres.
  8. Si vous étiez une ville ? Londres
  9. Si vous étiez une couleur ? Rouge.
  10. Si vous étiez un peintre ? Van Gogh
  11. Si vous étiez un personnage de fiction ? Jivago, personnage principal du Docteur Jivago, de Pasternak.

Mes questions.

  1. Si vous étiez un écrivain ?
  2. Si vous étiez un roman ?
  3. Si vous étiez une pièce de théâtre ?
  4. Si vous étiez un réalisateur ?
  5. Si vous étiez un acteur ?
  6. Si vous étiez un courant philosophique ?
  7. Si vous étiez un personnage historique ?
  8. Si vous étiez une période de l’histoire ?
  9. Si vous étiez une conviction (ou absence de conviction) religieuse ?
  10. Si vous étiez un homme politique ?
  11. Si vous étiez une citation ?

Mes nominés.

  1. Eva, de Thèse antithèses foutaises ;
  2. Sky, de Rainbow Berlin ;
  3. Jean-Paul Galibert, Philosophie de l’inexistence ;
  4. Gribouilles de doc ;
  5. Un p’tit creux ?
  6. Le blog de Messer Gaster ;
  7. Cinemiam ;
  8. Le blog de Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque française ;
  9. Notorious Bib ;
  10. BlOg-O-nOisettes ;
  11. Le Rat de librairie.

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