Quand j’ai commencé à m’intéresser au travail du documentaliste en général, et du professeur documentaliste en particulier, j’ai été confrontée à un concept inconnu, aussi curieux pour moi que celui du « désherbage » : celui de la veille documentaire. Chez moi, la veille c’était ça :

ou bien ça :

Et puis on m’a expliqué que la veille, c’est la surveillance des actualités d’un certain domaine de connaissances – veille technologique, veille scientifique, etc. La veille peut s’organiser selon deux techniques : le push ou le pull.

  • Le pull, c’est lorsque l’usager fait l’effort de tirer l’information à lui, il effectue lui-même une démarche de recherche, il va consulter l’actualité sur les sites Internet de son choix ;
  • Le push, en revanche, c’est lorsque l’information est poussée vers l’utilisateur, par l’intermédiaire d’outils tels que les listes de diffusion ou les flux RSS.

Généralement, le documentaliste est familier des deux techniques, puisqu’il pousse vers l’usager une information qu’il a tirée à lui ou qui a été poussée vers lui grâce à ses propres outils de veille professionnelle. L’utilisateur final, le plus souvent l’élève, suivant les situations, aura quant à lui une activité de push ET de pull : on poussera vers lui une information sélectionnée (ressources papier, portail Netvibes, pearltrees) pour lui, mais on encouragera également une démarche active de recherche, celle de REtirer tous les éléments possibles d’un document.

La question est selon moi plus complexe lorsqu’il s’agit de la communication vis à vis du personnel de l’établissement. L’année dernière, ma veille culturelle se limitait à la gestion d’un portail Netvibes, que j’avais mis à disposition des élèves et du personnel à la mi-décembre, avec un onglet « Actualités » et un onglet « Arts, culture et musées ». Je faisais de temps à autre de l’affichage papier en salle des professeurs – notamment pour les expositions organisées par le CDI – et certains évènements étaient relayés via la boîte mail.

Cette année, comme je n’ai pas encore les mails de tout le monde et comme les échanges se font de manière plus informelle, j’essaie de diversifier les techniques. Je m’appuie sur le pearltrees que j’ai conçu, même si je ne l’ai pas encore diffusé officiellement aux élèves et au personnel. Et depuis une semaine, j’ai mis en place ce que j’appelle le « fil culture », un feuillet mensuel avec une sélection d’informations culturelles à échelle locale et départementale, voire régionale. Le résultat se présente comme ça :

Fil culture octobre 2012

Il ne paye pas de mine mais c’est ce que j’ai trouvé pour répondre à deux travers : une abondance d’informations qu’on ne lit plus et un accès à l’information dépersonnalisé. Voilà la démarche qui est la mienne :

D’abord je vais consulter les sites de la mairie, de l’agglomération de communes la plus proche (ma commune n’appartenant en effet à aucune agglomération) et du département. Je hiérarchise, je sélectionne, et je mets en page, sans excéder le recto-verso et en faisant à chaque fois mention du site Internet où l’on peut trouver plus d’informations ou plus d’évènements.  Ensuite, je distribue ce « fil culture » dans tous les casiers et dans les bureaux – CPE, surveillants, gestionnaire, secrétariat, direction. J’évite ainsi aux usagers le maximum d’efforts (consulter un classeur, lire des pages entières d’un journal local ou d’un site Internet…) tout en leur suggérant de poursuivre eux-mêmes les recherches, si ma sélection ne leur convient pas…

Les premiers retours que j’en ai eus sont pour l’instant assez encourageant, aussi bien côté « bureaux » que côté « casiers ». Cette « micro-veille », qui ne doit être sans doute ni la plus moderne, ni la plus efficace, me permet tout de même de répondre à certaines attentes du Vademecum « Vers des Centres de Connaissances et de Culture », à titre expérimental.